you're the one that i want -r.

Tu repensais encore au bal masqué de la veille, tu avais un peu agis comme une folle, même si cela t'avait fait un bien fou, tu ne pouvais pas le nier. Tu en devais une à Zach et tu ne savais pas encore comment tu pourrais le remercier. Mais aujourd'hui était un autre jour, et c'était le jour des enchères. De beaux hommes qui se vendent pour passer une soirée avec une parfaite inconnue pour certains, et une connaissance pour d'autres. Ca dépendait surtout de qui participait. Tu avais vu Nelligan dans la liste, et aussi l'homme dont tu avais touché les fesses, mais tu n'avais pas eu l'occasion de les remporter. Non, toi tu avais gagné un certain Hayden, un homme très charmant. Après avoir déposé ton chèque, tu allas récupérer ton homme du soir, en espérant passer une bonne soirée. « Prêt à passer une soirée avec moi ? » Tu lui adressas un beau sourire, ravie d'avoir un aussi bel homme rien que pour, maintenant il fallait que tu lui plaise aussi, ou au moins que tu ne le fasses pas fuir. Tu aurais fait un mauvais investissement et on ne pouvait pas vraiment te le rembourser. « Moi c'est Lily-Anaëlle mais tu peux m'appeler Lily. »

La soirée avait commencé assez bizarrement et pour cause, je n’ai pas pour habitude de mettre mon corps aux enchères et encore moins mon être, mais bon, c’est pour la bonne cause comme Matty sait me le répéter. Et deuxième argument qu’il m’a sorti en m’incitant à m’inscrire : « T’imagines que la fille va payer pour être en ta compagnie et de manière consentie ? Si ça va plus loin, tu pourras même dire qu’on t’a payé pour du sexe au moins une fois dans ta vie. » Et ça, c’est imparable parce que c’est clairement une action présente sur la liste des choses à faire avant de mourir. Je vois une jeune femme arriver et je comprends rapidement qu’elle est celle avec qui je vais passer la soirée. Plutôt charmante de loin. Et plus elle approche, plus ce sentiment se confirme. Je souris bêtement. Je m’étais stupidement imaginé gâcher complétement ma soirée car ma prétendante serait complétement hideuse. Je crois que j’aurais abrégé mes souffrances au plus vite, charité ou pas charité. « Toujours prêt pour de nouvelles aventures oui. » soufflais-je alors dans un ultime sourire charmeur. Avec mon package de présentation, j’avais promis une soirée riche en émotions alors j’espérais bien que la demoiselle ne fuirait pas en courant. Pour le coup, on ne m’aurait pas reproché de ne pas avoir sorti le grand jeu. « Et moi Hayden, mais tu le sais déjà je crois… » Me repris-je rapidement, me disant que je n’étais pas très intelligent. Enfin bon, vaut mieux se présenter, des fois qu’il y ait un quiproquo entre deux feuilles des présentateurs. « J’imagine que tu veux savoir ce que je t’ai préparé ?! » demandais-je sans même lui laisser vraiment le temps de répondre. « Un cuisinier nous attend à quelques rues d’ici pour un cours particulier. » Je souris de nouveau, heureux de mon idée un peu cucu la praline, le genre de choses qui plait aux femmes. « Mais on peut faire autre chose si ça ne te plait pas comme programme. Après tout, c’est toi qui a payé donc tu as le droit de choisir. »

Tu hochas la tête pour confirmer que tu connaissais déjà son prénom, mais tu trouvais ça agréable qu'il se présente à toi, comme s'il voulait être sûr que tu ne te trompais pas d'hommes. Il te demandait si tu voulais savoir ce qu'il t'avait préparé pour cette soirée, tu n'étais même pas au courant qu'il fallait préparer un truc parce que s'il n'avait rien prévu, tu aurais été perdue. Trouver une idée comme ça, dans la minute c'était pas forcément ton fort. Mais lui semblait avoir tout en tête, et tu n'avais même pas eu le temps de te répondre qu'il était déjà en train de tout te réléver. Un cours de cuisine particulier, rien que pour vous deux, et avec un chef. Tu étais en train de te dire que tu avais vraiment misé sur le bon. « Oh non, c'est parfait, j'adore la cuisine, et comme j'suis pas un cordon bleu, si ça peut m'apprendre un peu, j'en suis ravie ! » Tu lui attrapas le bras, pour sortir de là et vous rendre à votre cours de cuisine, mais avant de te lancer dans cette soirée, il fallait que tu lui pose une question. « Dites-moi, y a-t-il une femme dans votre vie ? » Parce que tu te souviens avoir vu Nelligan, et lui il était en couple, alors si tu voulais profiter à fond, tu espérais qu'il soit un homme libre de tout engagement.

Je fus rapidement soulagé lorsque j’appris que mon idée plaisait à la jeune femme. Cela m’aurait peut-être vexé si elle avait détesté mon idée, ou tout simplement préféré faire autre chose car j’ai mis du temps à préparer cette soirée, même si je ne savais pas du tout sur quel genre de personnes j’allais tomber. Autant vous avouer que j’ai quand même prévu un plan B au cas où, mais pour le coup, je ne pense pas avoir besoin de m’en servir. Je regarde la demoiselle et son sourire me fait fondre. Je me dis que j’ai vraiment de la chance de ne pas être tombé sur une laideur incroyable, ce qui était vraiment une appréhension en m’inscrivant. « Ça nous fait déjà un point commun alors ! » C’est un bon point non ? « Enfin, pour le fait de ne pas être un cordon bleu en tout cas. » Car je suis loin d’être fan de la cuisine mais je me douterais bien que cela ferait style romantique et que c’est le genre de rendez-vous qui plait aux femmes. J’aurais bien envie de lui dire que ça lui apprendra au moins un plat qu’elle pourra me repréparer ultérieurement si nous sommes amené à aller plus loin ensemble mais je m’abstiens. Je ne veux pas la faire fuir immédiatement. On commence à marcher vers la sortie, bras dessus, bras dessous et elle me pose alors une question qui me fait rire. « Même ma mère est à des milliers de kilomètres donc je crois qu’on peut vraiment dire qu’il n’y en a aucune. » Par contre, il y a un homme. Il y a Matty, mon petit double d’amour ; mais bon, lui et moi c’est pas amoureux et heureusement (pour lui). « Et vous ? Jeune, belle et célibataire ? Ou juste venue à cette soirée pour la charité ? » Je lui lance alors, espérant vraiment que la première option est la bonne.

Tu l'entendais déjà parler de point commun, même toi tu n'avais pas fait le compte, enfin tu n'avais pas commencé. Parce qu'il était clair que ça ne serait pas forcément le seul, enfin ça c'est ce que tu voulais. Après comme on dit aussi que les opposés s'attirent, ça peut-être une bonne chose au fond qu'il ne soit pas comme toi. « En espérant que ça ne s'arrête pas là alors ! » Tu lui fis un clin d'oeil, amusé. Au moins tu étais certaine de ne pas faire face à une homme qui vivait encore chez sa mère. C'était quand même un bon début, tu ne pouvais le nier. « Mon cœur n'appartient qu'à moi ! » Peut-être même un peu trop, parce que si ça ne tenait qu'à toi, ton coeur il serait déjà un autre, mais malheureusement il fallait que l'autre soit consentant. Trop compliqué pour trouver un mec qui veuille bien de toi. Vous étiez arrivés à votre rendez-vous, il ne t'avait pas menti, c'était vraiment à quelques minutes du SAS. D'ailleurs, avec toute la folie autour de cet événement, tu n'avais pas pris la peine de vraiment faire le tour, et d'acheter peut-être quelques souvenirs.. Mais ce n'était pas le moment d'y penser puisque maintenant, tu t'apprêtais à enfiler un tablier et une toque pour cuisiner un menu de folie, enfin ça tu l'escomptais.

Je souris à la remarque. Il serait bien dommage que ça s’arrête là d’ailleurs, alors que la soirée ne faisait que commencer. Il faut plus de temps que quelques minutes pour bien connaitre une personne de toute façon puisqu’au bout de quelques années, on arrive encore à découvrir de nouvelles choses. Je suis heureux d’apprendre qu’il est tout à elle, son cœur. « Peut-être plus longtemps, qui sait ?! » ajoutais-je alors, plus pour la taquiner qu’autre chose, même si c’est un des buts des soirées organisées de la Saint Valentin. Il faut dire que j’ai tout de même du mal à me projeter en couple alors je doute que ça arrive, même si j’en avais envie mais comme on dit, on ne sait pas de quoi demain est fait.

Rapidement, on arrive devant le bâtiment où va se passer la suite de la soirée et je fais un signe à la jeune femme pour lui indiquer. Bien sûr, tel un homme galant (oui, c’est pas du tout dans mes habitudes mais ce soir, je suis un Hayden parfait pour changer), je lui ouvre la porte et la laisse passer, tout en faisant une sorte de signe de révérence. Dans sa belle robe, on pourrait presque la prendre pour une princesse mais manque de bol, je suis loin de ressembler à un prince. Quand nous entrons dans la salle, je suis moi-même stupéfait car c’est encore mieux que ce que j’avais prévu. Des ballons gonflés à l’hélium en forme de cœur ornent la pièce, ainsi que d’autres décorations de la Saint Valentin. Je laisse alors échapper : « Je crois que je m’en souviendrais longtemps de ce rendez-vous de la Saint Valentin. » Je dois même avouer que j’ai rarement eu l’occasion d’être aussi fier de moi. J’abandonne ma compagne trente secondes, le temps d’aller parler au chef, et je reviens avec deux tabliers, dont un que je tends à la belle. « Il serait dommage de tacher une si jolie robe. » Je l’invite à m’accompagner alors que je prends place derrière une sorte de plot (comme dans top chef). « Qu’est-ce qui te ferait envie comme plat ? »

Tu ne savais pas trop ce que pouvais te réserver la vie en ce moment. Tu croisais des hommes que tu aurais bien évité, et ne comprenant pas pourquoi il fallait toujours que ta route croise la leur. Comme si la vie essayait de t'envoyer un signe, que c'est avec un de ces hommes que tu devrais finir ta vie. Mais avec l'un, tout était fini, et avec l'autre, rien n'avait jamais vraiment commencé. Donc dans les deux cas, ça ne t'avançait pas à grand chose. D'ailleurs ce soir tu aurais pu tomber sur l'un deux, et là tu aurais pu faire une croix sur ta soirée de valentine. Mais au lieu de ça, tu avais un grand brun charmant, qui osait tenté de dire que tu ne le serais peut-être plus pour très longtemps, ce qui te fit sourire. « Peut-être oui.. » Il ne devait pas être du genre à douter de son charme, ça tu pouvais le dire. Après, tu ne pouvais pas dire s'il était le genre d'homme à profiter des femmes pour une nuit, ou à vouloir se poser. Mais ce n'était le genre de question à poser. Une fois dans la cuisine, tu saluas le chef, et pris place derrière la grande table qui semblait n'attendre que vous. Tu pris une longue minute pour réfléchir à ce que tu voulais manger, essayant de prendre un truc un peu exotique, ou du moins que tu n'avais pas l'habitude de manger souvent. « Je serais bien tenté par une escalope à la milanaise ! Et pour le dessert, un coeur fondant au chocolat avec un coulis de fruit de la passion, enfin si y a ce qu'il faut ! » Oui parce que l'heure n'était plus aux courses. Mais tu te doutais bien que pour ce genre de classique, il y aurait ce qu'il faut, ou tu l'espérais.

La demoiselle me décrit ses envies et j’avoue que j’en salive immédiatement. J’enfile mon tablier, faisant attention à bien le serrer au niveau de ma taille afin qu’il ne tombe pas, comme me l’a montré le chef, plus tôt dans l’après-midi (histoire que je ne passe pas pour un couillon). « Ça va, mademoiselle n’est pas trop exigeante à ce que je vois. » dis-je en lui faisant un clin d’œil. Bien sûr, tout ceci n’a rien d’ironique et je pense vraiment que le plat qu’elle demande correspond parfaitement à l’idée que j’ai de cette soirée et je nous vois déjà dans quelques heures, savourer notre repas en tête à tête aux chandelles. Décidément, cette Saint Valentin me met d’humeur romantique, plus que ce que j’aurais imaginé au départ. « En plus, j’ai toujours eu un faible pour tout ce qui est à base de chocolat, même si généralement, j’y ajoute de la crème anglaise plutôt que du coulis de fruit de la passion. » Un nouveau sourire rayonne sur mon visage et alors que le chef, qui a sans aucun doute entendu notre conversation, commence à rassembler les ingrédients, je me joins à lui et reviens avec les bras chargés de bonne nourriture. La démonstration commence et je suis avec avidité les conseils prodigués par le professionnel. Sauf qu’on voit bien que je suis loin d’être expérimenté.

Tu le regardais enfiler son tablier en suivant les gestes du chef, tu avais l'impression qu'il le faisait avec une telle aisance que tu avais l'impression d'être une tâche à côté. Tu nouas tes cheveux, c'était mieux d'éviter qu'un de ces filous ne se glisse de votre repas. Tu devenais pourpre lorsqu'il s'exprima sur tes goûts. Tu n'avais pas l'impression d'être exigeante, sinon tu aurais demandé du homard. Mais très vite il enchaîna sur la sauce qui pouvait accompagner le dessert. « Ha oui, c'est vrai que souvent c'est la crème anglaise qui l'accompagne, et c'est sympathique mais j'aime varier les plaisirs ! On peut faire un coulis de fruit rouges aussi si tu préfères ? » Même un coulis d'agrume pour toi pourrait faire l'affaire mais il semblait approuver ton idée initiale. « Tu peux me nouer ce fichue tablier ? » Tu avais essayé de l'attacher mais dans ta légendaire maladresse tu n'avais pas réussi. Et tu avais concédé. Une fois le tablier en place, tu te posa à ses côtés. « Alors, par quoi commence-t-on ? » En tout cas tu savais que ça ne serait pas par le fondant qui se faisait généralement à la dernière minute.

Alors qu’on en parle, je repense à la crème anglaise que faisait ma mère lorsque j’étais petit pour accompagner le gâteau au chocolat du mercredi après-midi. C’était un tel délice qu’il n’arrivait pas une seule semaine sans que je ne me resserve au moins deux fois. A l’époque, j’avais pris quelques kilos avec cela d’ailleurs, au plus grand bonheur de celle qui m’avait mis au monde, qui a toujours estimé que nourrir son homme est la meilleure des choses. Et même si je n’étais que son fils, c’était pareil à ses yeux. Bref… Je m’égare. « Non, ce soir tu es à l’honneur donc tu choisis. » Je lui réponds avec un sourire, concluant sur le fait que l’on fera bien un coulis au fruit de la passion comme elle vient de le proposer. Ses désirs sont des ordres en ce soir de Saint Valentin, même si ce n’est pas dans le style d’Hayden Rickemoore de faire autant de faveur à une femme en une soirée. Disons qu’elle a payé le prix et que la date fait que monsieur est d’humeur romantique visiblement… J’étais parti dans la cuisine mais bientôt, la jeune femme me demande de l’aider à nouer son tablier. Aussitôt, j’essuie mes mains à l’aide d’un torchon qui traine, puis je me poste dans son dos afin d’attraper les lanières du tissu avant de les nouer. C’est agréable d’être derrière elle mais je n’en profite pas, car cela ne fait pas assez longtemps que l’on se connait et je ne voudrais pas gâcher la soirée par des gestes déplacés qu’elle prendrait mal. « Les escalopes c’est mieux non ? » Puis, au moment de saupoudrer la viande de farine pour la paner, j’en souffle un petit peu en direction de la jeune femme qui se retrouve avec plein de farine sur le visage et bien sûr, j’en profite pour rigoler un peu. Je sais que ce n’est pas bien de jouer avec la nourriture mais j’ai envie d’une soirée bon enfant.

C'était toi la reine de la soirée, tu étais à l'honneur et tu appréciais cela. Rarement, un homme ne t'avait placé aux centres de ses intentions, à moins de vouloir coucher avec toi. Enfin, c'était toujours l'illusion que ça donnait et tu tombais toujours dedans. Au moins ce soir, tu pourrais avoir le mérite de dire qu'un homme s'est surpassé pour te cuisiner un bon plat avant de faire autre chose avec toi, et ça, c'était bien une première, pour un homme qui ne sortait pas avec toi. « Très bien ! » Tu te places devant la table, prenant l'escalope. Tu cassais les oeufs pour les battre, afin de tremper les escalopes devant pour la panure, ou du moins, c'était comme ça que tu t'imaginais comme ça. Mais avant même que tu puisses commencer à lui poser une nouvelle question, tu te retrouves avec de la farine, sur le visage. « Tu n'aurais jamais du faire ça.. » Tu élargis tes lèvres pour laisser apparaître le plus grand sourire du monde, tout ça avant d'attraper une jolie poignée de farine et de la jeter en direction de son tablier, tu ne voulais pas viser le visage, par peur de trop lui en envoyer dans les yeux.

La farine est lancée en direction de la jeune femme et un large sourire s’affiche sur mon visage alors que j’attends la suite des évènements et surtout, la riposte de la demoiselle. Bien sûr que j’espère qu’elle va se venger, c’est même le but premier de ma quête. On peut même voir cette expérience comme un test. Voyez-vous, je suis un grand joueur et j’estime que si une femme n’est pas prête à rigoler et à prendre part à mes vannes vaseuses, alors elle ne mérite pas un homme comme moi. (Ou disons qu’elle mérite quelqu’un de plus mature et qu’elle ne trouvera pas son bonheur en ma compagnie, pour rester poli.) « Ah oui ? Et pourquoi ? » Je lui demande alors encore plus malicieusement, avant de me prendre une poignée entière de farine sur le tablier. « Petite joueuse, tu ne me salies même pas. » Je renchéris avant d’attrapper de nouvelles munitions, juste ce qu’il faut pour que lorsque je m’approche d’elle, je déverse le tout sur sa magnifique chevelure. Elle était belle mais maintenant elle est drôle et belle. Je rigole alors avant de l’observer et de m’exclamer. « J’avais envie de voir à quoi tu ressemblerais lorsque tu aurais 75 ans, voir si ça valait le coup de passer ma vie avec toi potentiellement. » Je lui explique alors sur un ton des plus sérieux. Après tout, si on doit passer sa vie avec quelqu’un, autant savoir si elle sera encore bonnasse une fois mémé, non ? En tout cas, ce n’est pas comme ça que le repas avance et qu’on risque de manger vite…

Alors quoi ? Effectivement, tu n'étais pas très dangereuse en lui jetant la farine sur le tablier. Mais tu étais pas assez méchante, pas assez taquine peut-être. Tu trempas ton doigt dans le jaune d'oeuf, puis dans la farine, pour avoir une espèce de pâte avant d'aller écraser ton doigt sur sa joue et faire un joli trait, comme un signe de guerre. Puis tu rigole, c'est très charmant comme ça. « C'est mieux ça ? » Sans te répondre, il afficha un grand sourire, avec une mine victorieuse, avant de laisser tomber de la farine sur tes cheveux. Tu fermes les yeux et attends qu'il termine, avant de rire. Tu les secoues doucement, pour évacuer le surplus. Heureusement que tu n'étais pas le genre de fille à trop tenir à tes cheveux, parce que sinon tu aurais fait une attaque cardiaque. C'était surfait, et tu étais assez naturelle, tu ne t'embêtais pas avec tout ce tralala. « Je suis une jolie vieille, ou à 75 ans, tu me plaqueras pour une jeunette de 30 ? » Tu lui adresses un grand sourire. Tu aurais avoir un miroir pour voir à quoi tu pouvais bien ressembler avec les cheveux blancs, même si tu n'avais pas une ride pour être assez crédible.

La deuxième vengeance est tout de suite plus drôle puisque je me retrouve avec une mixture étrange sur la joue, que je décide de laisser tellement j’en suis fier. « Bien mieux ! J’aime lorsqu’il y a du niveau en face de moi. » Dis-je alors sur un ton de défi. Puis, c’est de nouveau à mon tour de recommencer avec le coup de la farine dans les cheveux. Je suis soulagé de voir qu’elle ne s’offusque pas et que bien au contraire, cela semble l’amuser. « Bien évidemment, je suis un homme et le resterais alors je risquerais de choisir la jeunette de 30 ans… » J’ajoute après un petit instant de réflexion, rien que pour l’embêter. Puis, je fais semblant de m’imaginer, vieux, au bras d’une belle blonde platine aux gros seins, comme dans les films ou comme les célébrités. Sauf que je ne suis ni dans l’un ni l’autre alors… « Mais si on continues à avoir du bon sexe autrement que Mars Mai Septembre, je te choisirais toi… » Et maintenant, elle va me prendre pour un pervers. En tout cas, j’espère qu’elle connait le jeu que je viens de citer. Vous savez l’amour en version MMS : Matin Midi Soir pour les jeunes, Mardi Mercredi Samedi pour les parents et Mars Mai Septembre pour les séniors… « Ou alors, tu pourras me conquérir avec des petits plats aussi. »

Tu feins une moue triste lorsqu'il évoque son choix de prendre la plus jeune. C'était un homme, tu le savais bien, et puis toi tu pourrais toujours essayer de trouver un quinquagénaire à draguer. Tu l'écoutes jusqu'au bout, tu avais deux moyens pour le garder dans ta vie, c'était mieux que rien, tu devais l'avouer. Après tu ferais tous les efforts de monde pour le garder, parce que tu étais ce genre de femme. « Pour les petits plats, va me falloir une année de cours de cuisine, mais pour le sexe, ça devrait faire l'affaire.. » Tu lui fais un large sourire pour être certaine de bien faire passer le message. Tu ne sais pas pourquoi tu agis ainsi, d'ailleurs, tu ne tardes pas à rougir, un peu gênée d'aller aussi loin. Ce n'était pas ton genre, mais la saint valentin cette année tu allais la finir en célibataire. Tu voulais aussi essayer ton pouvoir de séduction, même si tu trouvais affreusement ridicule en fille aguicheuse. « Je crois qu'à ce rythme là, on ne va pas manger ! » Tu faisais allusion à la farine, parce que si vous gaspilliez tous vos aliments en les mettant soit sur l'un, soit sur l'autre, vous n'aurez plus rien pour faire vos escalopes.