J'ai rêvé que je t'aimais, mais c'était seulement un cauchemar [perring]

C'était bizarre pour lui ce genre de situation, ses amis ne sont pas aussi violents d'habitude et surtout, en général il s'enfuit. Mais là il ne pouvait pas juste partir et la laisser toute seule. Même s'ils sont dans un hôpital il serait trop inquiet et aurait peur qu'il lui arrive quelque chose sans qu'il le sache. La demoiselle ne le repoussa pas même si elle lui demanda de la laisser. Il ne le fera pas de toute façon. Aisling posa sa tête contre lui tandis qu'il commença à lui caresser les cheveux comme pour la rassurer. Perry n'était pas sûr que ce soit une bonne idée pour elle de rentrer maintenant. « faut que tu restes ici encore un peu, j'crois qu'un médecin doit venir. » dit-il gentiment. « mais j'peux rester si tu veux, ou partir, c'est comme tu veux. » ajouta-t-il en souriant.

Aisling ne bougea pas, restant contre lui même si sa tête lui disait que c'était un très mauvaise idée. Il fallait qu'elle le repousse, qu'il comprenne qu'il lui faisait du mal à être... à être lui. Ou plutôt qu'il allait lui faire du mal, un jour, et que rien que cette éventualité lui foutait une peur panique mais ses idées n'étaient vraiment pas assez claires pour qu'elle arrive à prendre une décision censée.

-J'ai pas besoin de médecin.

Un psychologue par contre... Bref. Est-ce qu'elle voulait qu'il reste ? Elle n'en savait rien. C'était beaucoup trop confus pour elle. Elle finit par s'extirper doucement de ses bras, rejoignant son lit pour s'y asseoir. Ses yeux ne croisaient pas les siens, les évitant soigneusement. Il fallait vraiment qu'elle se calme et qu'elle fasse redescendre la pression, surtout le temps qu'il était là.

-J'ai rien. Sérieux j'ai pris une pilule d'ecstasy, j'vais m'en remettre.

C'était de ces conneries à lui qu'elle avait peur de ne pas se remettre.

Elle aussi est têtue puisqu'elle dit à Perry ne pas avoir besoin de médecin. Il n'était pas vraiment de son avis. Il aurait préféré qu'elle reste là encore quelques heures, voir une journée pour bien se remettre. Il n'a pas envie qu'une fois sortie elle recommence. Oui ça le fait flipper qu'elle puisse recommencer et qu'il ne soit pas là et qu'il lui arrive quelque chose. Aisling s'éloigna de lui pour aller se rasseoir sur le lit. Il la regardait mais elle évitait son regard, ce qui lui fit un peu de peine. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi elle lui en voulait et pourquoi elle l'évitait ainsi. Il n'apprécia pas vraiment qu'elle prenne à la légère le fait d'avoir pris une pilule. « quand tu te retrouvera quelque part et que tu sais pas comment t'es arrivé là et que t'as l'impression que tu vas mourir, tu diras pas que c'est rien. » il l'a vécu et il ne veut certainement pas recommencer. « pourquoi t'as dit que c'est de ma faute ? » lui demanda-t-il curieux, il voulait savoir.

Ce qu'il disait, ça sentait le vécu et c'était certainement pour ça qu'il lui prenait la tête pour si peu. On pouvait dire que quand il faisait quelque chose, il ne le faisait pas à moitié. Sérieux, il avait prit quoi pour qu'il lui arrive quelque chose comme ça ?

-Quand ça m'arrivera peut-être. Mais ce n'est pas le cas.

Les choses qui ne nous arrivent pas à nous-même semblent tellement loin... Il n'était pas né celui qui la rendrait vraiment raisonnable, qui l'empêcherait de boire, de fumer, de prendre ce qu'elle voulait. Non, il n'y arriverait pas.
Enfin, elle leva les yeux vers lui. Fallait peut-être qu'elle lui dise. Mais ça l'emmerdait profondément de dévoiler une partie de son cœur.

-Parce que t'as posé cette question de merde. Ou peut-être parce que t'es gentil et que visiblement j'fais une réaction allergique à la gentillesse.

Elle était devenue presque acide.

La demoiselle n'était pas forcément plus calme et restait têtue. Même si Perry lui avait raconté ce qu'il a vécu lors de sa période « je fous tout en l'air », elle ne voulait pas comprendre que la drogue c'est mal (et le tabac c'est tabou on en viendra tous à bout). Il n'arrivera pas à lui faire entendre raison et vu qu'il n'est pas quelqu'un d'hyper persévérant, il va abandonner. Elle ne semblait pas décidé à lui dire vraiment ce qu'elle pensait et pourquoi elle avait dit que c'était de sa faute. Elle lui répondit que c'était parce qu'il était trop gentil et qu'elle faisait sans doute une réaction allergique à la gentillesse. Bien sûr il n'y croyait pas une seule seconde et leva les yeux au ciel. « si je t'emmerde tant que ça j'peux partir, comme ça t'as plus à faire de réactions allergique. » répondit-il un peu excédé. Des fois il aimerait bien qu'elle soit un peu plus normale et qu'ils ne se prennent pas la tête, mais ça semble compliqué. « t'sais j't'aime bien mais t'es vraiment une chieuse. »

Elle semblait avoir réussi à énerver Perry, lui qui pourtant encaissait bien des choses depuis qu'il la connaissait et plus encore depuis qu'il était entré dans la pièce. Quelque part elle s'en voulait, mais c'est ce qu'elle cherchait, non ? A le faire fuir. Mais elle n'arrivait pas à croiser son regard, parce qu'elle savait qu'il avait raison.

-Fais le.

Elle avait voulu être froide et ferme mais elle avait senti sa voix se casser. Non, elle ne voulait pas qu'il parte, et pour qu'il ne la prenne pas au mot, elle attrapa sa main dans les siennes, la serrant fort pour qu'il ne s'enfuie pas.

-Je sais...

Elle l'avait soufflé, murmuré presque avant de détourner le regard, se mettant à fixer le mur, sentant un frisson désagréable parcourir le long de son dos. Il avait le droit de savoir, qu'elle lui dise ce qui n'allait pas.

-T'aurais jamais dû me demander ce qu'on était...

Perry fut attristé lorsqu'elle lui dit qu'il devrait partir, mais heureusement elle lui attrapa les mains pour l'empêcher de sortir. Il ne voulait pas ne plus la voir mais si c'est ce qu'elle voulait, il respecterait sa décision. Elle finit par lui avouer que ce qu'il la perturbait c'était de savoir ce qu'ils sont et qu'il n'aurait jamais dû en parler. « hey faut pas que ça t'perturbe. » dit-il en souriant même si lui ça le perturbait aussi, mais il ne voulait pas qu'elle se mette dans des états pareil à cause de lui. « tu veux qu'on soit quoi toi ? » lui demanda-t-il. Peut-être que comme lui elle ne savait pas trop. « désolé d'avoir dit que t'étais une chieuse. » ajouta-t-il ensuite. Lorsqu'il est énervé il peut dire des choses blessantes qu'il ne pense pas et qu'il regrette ensuite.

C'était facile de lui dire qu'elle ne devait pas être perturbée, mais elle ne choisissait pas. Elle avait toujours essayer de paraître la plus forte possible, inébranlable. Mais elle n'y arrivait pas. Elle n'y arrivait plus avec lui. Qu'est-ce qu'elle voulait qu'ils soient ? Même à choisir, elle n'en avait aucune idée. Elle aurait voulu qu'ils ne soient rien de particulier, mais ça, ça serait pire que faire l'autruche. Scrutant un instant ses yeux, elle vint poser sa tête contre son épaule.

-J'en sais rien...

Elle voulait qu'il reste là pour elle, elle voulait pouvoir se réfugier dans ses bras quand elle en avait envie, mais ça elle était incapable de lui dire. Elle haussa doucement les épaules quand il s'excusa.

-C'est la vérité.

Et encore, chieuse était un euphémisme.
Entendant la porte s'ouvrir, elle serrant davantage la main de Perry dans la sienne. Elle savait très bien ce que c'était, et elle savait très bien que ça allait l'énerver.

-Aisling ! Ca fait longtemps qu'on s'est pas vu, ça fait quoi, trois rendez-vous que vous ratez ?

Et en plus fallait que ce soit son médecin habituel. Serrant les dents, grognant, elle détourna son regard de l'homme.

-Quelque chose comme ça.

Maintenant Perry ne manquerait pas de l'engueuler, génial.

-Et vous fumez toujours ?

-Oui, et j'vous emmerde.

Elle connaissait très bien la reproche qui allait suivre, autant qu'il s'abstienne. De toute façon il la connaissait assez pour ne plus s'offusquer de ce genre de choses. Retirant son haut elle le laissa venir l'ausculter, grognant au stéthoscope froid dans son dos.

La demoiselle ne semblait pas avoir avancé sur la question de leur relation. Depuis quelques temps déjà ils se posaient la question de savoir ce qu'ils étaient. On ne peut pas qualifier leur relation de normal, ils ne sont pas juste des amis, ni des sex-friends, mais il ne sont pas en couple non plus, peut-être parce que chacun tient à sa liberté. Pourtant lorsque Perry voit quelqu'un d'autre draguer Aisling, il se sent jaloux, comme s'il n'y avait que lui qui pouvait la draguer. Heureusement cette discussion cessa avec l'arrivée d'un médecin, elle ne semblait pas aimer ça puisqu'elle serra la main de Perry comme pour se rassurer. Lui non plus n'est pas fan des médecins, ni des hôpitaux, il trouve ces endroits un peu triste. Le médecin lui dit que cela faisait trois rendez-vous qu'elle manquait. Le jeune n'est pas non plus quelqu'un très à cheval là-dessus, la preuve il a bien déjà loupé des journées de travail pour être avec elle. Cependant il se dit que vu ses problèmes de santé, elle ferait mieux d'y aller. « j'pourrais t'accompagner si tu veux. » dit-il gentiment, s'il n'y a que ça pour qu'elle y aille. L'homme en blouse blanche demanda ensuite si elle fumait toujours. Le jeune homme connaissait bien la réponse et il sait aussi qu'elle ne va pas arrêter. Perry caressa la main de la demoiselle lorsque le médecin vint l'ausculter, sentant bien qu'elle n'appréciait pas vraiment ça.

hj : désolé de mettre trois plombes à répondre à chaque fois

Perry était bien trop adorable. Elle se doutait bien qu'il lui proposerait ce genre de chose, non en fait, elle avait eu peur qu'il se mette à la gronder. Mais ses réactions étaient toujours très... pacifiste, c'était peut-être pour ça qu'elle avait parfois du mal à les anticiper, elle n'arrivait pas à concevoir qu'on puisse être comme ça. Elle se contenta de hocher doucement la tête, peut-être que ce serait une bonne solution.
Le contact des doigts de Perry contre sa main la détendit un peu. Elle n'aimait clairement pas les rendez-vous chez le médecin, et ce médecin là était le seul à ne pas l'avoir refourgué à quelqu'un d'autre, et pourtant elle ne lui menait pas la vie facile. Après les exercices ordinaires de respiration, le médecin se leva finalement pour sortir.

-Je ne détecte rien d'anormal, mais vous mettez tellement de coeur à vous bousiller la santé que vous allez bien y arriver. On se voit pour un scanner la prochaine fois, si vous daignez venir.

Il lança un regard assez appuyé à Perry alors que la blonde lui tendait un superbe doigt d'honneur.

-Ce serait bien que vous ne sortiez que ce soir, mais vous connaissant vous allez sûrement passer par la fenêtre alors faites ce que vous voulez.

Et sur ce il sortit, Aisling vint se blottir contre Perry, râlant comme d'habitude.

-J'l'aime pas.

Puis elle posa la tête sur son épaule.

-Tu vois, il a dit que je pouvais sortir. Tu devrais arrêter de t'inquiéter.

Elle était un peu de mauvaise foi puisqu'il lui avait dit d'attendre mais il était bien connu qu'elle ne retenait que ce qui l'arrangeait.

Aisling ne semblait pas être plus responsable que Perry puisqu'elle ne va même pas à ses rendez-vous médicaux. D'un côté il la comprend, c'est vrai c'est un peu flippant. Lui même déteste aller chez le dentiste, ça le fait flipper et il ne peut pas aller à un rendez-vous tout seul. En général c'est sa sœur qui l'accompagne, ou bien il trouve quelqu'un pour y aller avec lui. Sinon il a trop peur que le dentiste l'attaque et que ça se transforme en film d'horreur (Perry la petite nature). Vu comment le médecin l'a regardé, le jeune homme se doute qu'il compte sur lui pour emmener Aisling a son prochain rendez-vous. Lorsqu'il fut sortit la demoiselle vint dans les bras de Perry, en se plaignant, pour changer. Mais ça ne le dérange pas plus que ça, tout le monde a ses défauts. « t'sais faudrait que tu l'écoutes un peu. » dit-il avant d'ajouter. « j'ai l'impression de parler comme un vieux chiant, qui fait la morale aux gens, c'est un peu flippant. » il se rend peut être compte qu'il n'est plus un gosse qui fait n'importe quoi et que l'âge le responsabilise, un peu. Elle est un peu lui lorsqu'il est arrivé à Bowen. « mais sérieux si j'm'inquiète pour toi c'est parce que j'ai pas envie de t'emmener encore une fois à l'hôpital et aussi parce que j'veux pas qui t'arrive quelque chose. »

Ecouter son médecin, c'était quelque chose que tout le monde faisait assez naturellement, après tout c'était une figure d'autorité, mais en fait c'était exactement pour cette raison qu'Aisling ne le faisait pas.

-Ecouter les gens, c'est un concept qui m'ait un peu étranger tu sais.

Elle esquissa un sourire lorsque Perry lui dit qu'il avait l'impression d'être un vieux chiant. En effet, là tout de suite, il ressemblait un peu à ça, mais d'habitude c'était loin d'être le cas, et c'était certainement pour ça qu'elle l'appréciait autant.

-Je t'ai déjà dit que ce n'était pas une bonne idée de t'attacher à moi...

Elle détourna le regard, soupirant un peu. Elle non plus, elle n'aurait pas aimé qu'il lui arrive quelque chose, mais elle n'était pas encore prête à l'avouer.

-Je ferais attention.

Elle n'était pas du genre à faire des promesses qu'elle ne tenait pas. Alors elle ne lui promettait de ne plus jamais prendre de drogue de sa vie, mais juste de faire attention, d'éviter de penser à lui dans ce genre de moment en somme. Et puis, comme pour qu'il arrête de penser à ça, parce que parti comme il était il allait certainement lui dire que faire attention ce n'était pas suffisant, elle avança son visage vers lui pour l'embrasser.

Perry avait bien remarqué que tout comme lui elle n'est pas vraiment assidue aux conseils qu'on lui donne. Enfin s'il n'avait pas écouté ses parents ils seraient sûrement encore au Texas et ferait des études qui ne l'intéressent absolument pas, dans une école très chère, où il passerait ses journées à draguer ou bien il aurait un petit boulot auquel il n'irait jamais. Il a un boulot là, qu'on lui a un peu forcé à faire, mais il s'y fait. S'il ne s'y était pas habitué, il serait probablement parti, il ne tient pas non plus à foutre en l'air l'entreprise familiale. La demoiselle continua en disant que c'est pas une bonne idée de s'attacher à elle, ce qui fit une fois de plus lever les yeux au ciel à Perry. « c'est bon il peut m'arriver quoi ? Tu vas pas te transformer en loup-garou ou tu vas pas me sortir : en fait je suis ta sœur. C'est bon j'risque rien ! » lui répondit-il. « après t'es p't'être une espionne et en fait j'risque ma vie en te parlant, mais bon, au pire je meurs. » dit-il sur le ton de la rigolade. Ok mourir ça l'effraie, forcément, mais il a déjà connu la mort de près, plusieurs fois et puis c'est un peu un type inconscient. Même s'il est peureux il peut très bien ne pas se rendre compte des dangers. Aisling ajouta qu'elle ferait attention puis l'embrassa. Il répondit à son baiser en la serrant plus fort contre lui.

Aisling se mit à rire devant les théorie abracadabrantes de Perry. Non évidemment, elle ne lui dirait jamais ça, mais ce n'était pas pour autant qu'on pouvait dire qu'il ne lui arriverai rien.

-J'aimerais bien être une espionne... Mais non, je veux juste pas te blesser tu sais...

Et ce d'une quelconque manière que ce soit. Elle était maladroite avec les mots et les sentiments, Aisling, elle ne savait jamais comment s'y prendre avec les gens, et le regard qu'il lui avait lancé à son réveil montrait bien comment elle l'avait contrarié. Ce n'était pas ce qu'elle voulait pourtant. Elle était comme une enfant, elle ne lui faisait pas exprès. Et à partir de là, on était censé tout lui pardonner.

Blottie dans ses bras, elle détacha ses lèvres des siennes avec un sourire avant de lever ses yeux bleu vers lui, plantant son regard dans le sien, tentant à sa façon de rendre la situation plus légère.

-Tu sais, si j'avais pas mal partout, je te ferais une proposition indécente...

Perry aimerait bien aussi qu'elle soit une espionne pour la voir en combinaison moulante noire surgir sur son bureau quand il s'ennuie. Parce que c'est bien connu, toutes les espionnes sont des catwoman qui savent faire des quadruples salto-arrière retournés en avalanche égyptienne. Les connaissances en la matière pour le jeune homme sont ce qu'il voit à la télé, autant dire rien de bien réaliste. Elle ne voulait pas le blesser, ce qui est bien gentil de sa part. Lui non plus ne voulait pas le blesser d'ailleurs. « tu m'as menacé avec un couteau, tu m'as couru après dans ton appart' et t'as sûrement fait d'autres trucs que j'ai oublié. Donc j'suis plus à ça près t'sais ! » dit-il toujours souriant. Elle ne parlait peut-être pas de le blesser physiquement mais mentalement, pour ça Perry préférait ne pas y penser. La dernière fois qu'on l'a blessé de la sorte (c'était de sa faute quand même), il a fini très mal.
Après leur baiser la demoiselle le regarda et lui dit que s'il avait été plus en forme elle lui aurait bien proposé d'aller plus loin qu'un simple baiser. « chacun son tour. » dit-il un sourire aux lèvres se rappelant lorsque c'était lui qui ne pouvait pas vraiment faire de « sport ».