#193│MASALLY ∞ "Thinking out loud"

« Home sweet home » qu’il me disait alors que j’étais choquée littéralement de voir sa baraque. La mienne était nettement plus petite et modeste, quoi. J’me retenais de passer des commentaires parce que quand même hein, j’imagine qu’il a travaillé pour se la payer, comme tout le monde. Et en même temps, ma maison, moi je l’avais choisie pour tous les souvenirs qu’elle me rappelait. Je sortais de la voiture après qu’il m’ait ouvert la porte et je le remerciais par un sourire. On revient d’une soirée où j’avais pas forcément envie de rentrer toute seule. Les ennuis me collent aux fesses ces jours-ci alors j’préfère éviter la solitude. Dès demain, très tôt je serais debout et je retournerais chez moi en taxi. « Alors, tu trouves ça comment? » Je cherchais mes mots. « Énorme? Beau, assurément. J’pensais pas que tu vivais dans un tel palace. » que j’lui disais franchement. J’étais nettement intriguée à l’idée de voir l’intérieur. Il ouvrait la porte de la maison et passait devant moi, je le suivais. « Bourbon, ma biche? » Je secouais la tête négativement. « Non merci. » Je sais ce qui se passe quand je bois trop et déjà, j’ai pris un verre ou deux alors j’préfère rester entière. Je le suis alors qu’il sortait deux verres, il allait devoir en ranger un. « J’ai couché avec un mec... en fait, deux mecs en couple en étant trop ivre, alors j’passe mon tour. » que j’lui disais, puis voyant ses yeux, je cru bon de justifier « Pas les deux en même temps. » en levant les yeux au ciel. Je n’avais pas couché avec Nelligan, mais c’était tout comme. J’enlève à mon tour ma veste dévoilant une robe bleu royal un peu sexy qui ne lui ferait sans doute aucun effet puis j’m’engouffre dans son canapé sans attendre sa permission plus longtemps. « Et prends le pas mal, mais t’es la dernière personne avec qui j’veux coucher. » que j’lui dis en mettant bien les limites pour pas que Taïra se sauve à la course. Je l’aimais bien et on se confiait ouvertement l’une à l’autre. Nos deux tempéraments se ressemblaient beaucoup à sa dulcinée et moi.

© charney