uptight deprivation + nate

J’suis dans le silence absolu avec une bouteille de vodka et je me promène presque trop sagement. Il fait noir, trop noir pour être vue publiquement et ça me va amplement. J’me balade pieds nus dans le sable. On aura tout vu. Mes escarpins sont dans ma main et j’ai un chandail sur les épaules parce que le froid surprend parfois un peu... Je m’assois dans le sable et je songe. Je pense à ma vie. Dans tout le merdier que je me suis mise, une fois de plus. J’aurais jamais dû prendre ces photos nues, elles se sont retrouvées à la presse et je dois tout faire pour calmer la tempête médiatique. Bowen m’emmerde. C’est loin de chez moi et j’ai le mal du pays. J’ai pas apporté de coke avec moi aujourd’hui parce que j’en ai plus et que mon dealeur n’est pas disponible avant demain. Je comprends pas pourtant je suis une bonne cliente. Foutaises. Je voudrais m’allonger de tout mon long et pourtant j’y arrive pas. J’ouvre la bouteille de vodka dont je bois un peu de liquide. Elle n’était pas encore ouverte, autant vous dire que je suis plutôt sobre malgré mes tressaillements dûs au manque de coke. Bordel. Je dépose mon énorme sac de plage près de moi où j’y glisse mes escarpins. La texture du sable me fait du bien et m’apaise comme ça peut. J’ai hâte à demain où je pourrai enfin sniffer cette poudre blanche qui procure mon bien être sur ce continent.  

© charney

« Vous risquez de vous faire renverser! » « Et alors? » Je me redresse et je regarde la personne qui me parle. Ça m’embête pas de me faire renverser, ça ferait même mon bonheur. Avec un peu de chance, je vais mourir avant que mes parents me ramènent au pays. Il s’arrêtait et il me regardait. « Vous allez bien? » « Non. » Ma réponse avait été très claire et même catégorique. Il allait très certainement me demander pourquoi et ça m’emmerdait déjà toute cette conversation. J’ouvre la bouteille de vodka que je bois pure et je la lui tends. « Vous en voulez? » J’ignore s’il compte la prendre ou non, mais au moins je la lui aurai proposée. J’allais quand même pas lui demander s’il avait de la poudre... Je le regardais passer sa main sur sa nuque et je me disais qu’un coup de bassin ou deux en moi ne me feraient pas non plus de tords. J’allais donc devoir être minimalement agréable, mais je le suis déjà en lui proposant ma bouteille d’eau de vie. « Que faites-vous sur la plage si tardivement? » Il devait trouver que je parlais comme un dictionnaire, mais après tout, nous avons tous nos origines. Lui le premier semblait avoir un accent américain mêlé avec celui de l’Australie. Le mien sonnait éperdument anglais. Même après une semaine, je ne m’acclimatais pas à l’Australie, ni à leur accent. Les kangourous sont même parfois un peu difficiles à comprendre. Je regarde le jeune homme et je me lève. « Toutes mes excuses, je ne me suis pas présentée : Maisy Kavanaugh, et vous très cher? »

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« Non, mais vous non plus. » Je le regardais avec un fin sourire aux lèvres. « Qu’est-ce qui vous tracasse, cher inconnu? » Ce n’était pas mon genre de me confier à n’importe qui. Puis, il conservait ma bouteille d’alcool alors que je fronçais les sourcils. « Pourquoi vous buvez ça? » « Parce que ça m’amuse? » Et je devais vraiment avoir des comptes à lui rendre? J’allais quand même pas lui dire que c’était un substitut pour ma charmante cocaïne. Quel pique-assiette il faisait déjà! Je reprenais ma bouteille de ses mains doucement pour en boire à l’état pur. J’en avais besoin. « Je me promenais et j’ai pas vu l’heure passer, et vous? » Il semblait poli à force de retourner mes questions. Peut-être se souciait-il réellement de moi? « J’évite les gens, j’évite la vie. » C’était pas plus compliqué que ça pour moi. La nuit et la plage semblaient être la réponse la plus simple à l’équation. Au travers de tout ça, il y avait mes colocataires, la nonne première du nom, le geek deuxième du nom et l’autre fille que je n’ai toujours pas rencontrée. Enfin, on verrait bien. « Vous avez le mal du pays? » Je me retourne brutalement vers lui et je le regarde. C’est bien la première personne à me poser cette question. « Oui. » Le décalage horaire est particulièrement horrible si on ne veut pas s’y acclimater. « Enchanté, je suis Natanaël Devon, mais appelez-moi Nate. » Je hochais la tête. Nate. C’était pas si complexe à retenir, après tout. « Je peux vous ramener chez vous, ou au moins quelque part où vous serez en sécurité? » Je ris doucement alors que je prends une gorgée de vodka que j’ai réussi à lui piquer. Ma vodka, qui plus est. « Non merci. C’est néanmoins très gentil de votre part. » Comment lui dire que je veux mourir sur la plage à force d’ivresse? Comment lui dire que la vie m’emmerde et que les emmerdes me collent aux fesses alors que je ne fais rien de particulièrement extraordinaire. « Voulez-vous rester avec moi? » Ma question était une question et non une demande. J'envoyais mes cheveux vers l'arrière en me rasseyant sur la plage, ma peau contre le sable. Je ferme les yeux quelques instants pour profiter de la douce caresse du vent contre mon visage. Je tressaille dû au manque de coke, mais je suis bien au final.  

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« Vous allez vous tuer à force de boire ça. » Et alors? Ça change quoi pour lui que je me tue ou pas? Je fronce les sourcils. « Non, je tiens bien l’alcool. » Et c’était vrai. Avec la cocaïne, on apprend à tenir l’alcool. On évite pas les gueules de bois, mais on s’en sort quand même. Et j’étais majeure qui plus est! « Ne dites pas ça... Pourquoi vous voyez les choses aussi négativement? » « Et vous, pourquoi les voyez-vous si positivement? » La vie n’était qu’emmerdes pour emmerdes. J’étais tout de même curieuse d’entendre parler de l’histoire de Nate. Enfin, d’au moins connaître ses raisons pour m’enlever ma bouteille. « Vous êtes arrivée quand ici? » « Une semaine, tout au plus. Et vous? » Avec un peu de chance, je me disais que répondre à ses questions allait me permettre de retrouver ma charmante bouteille de vodka et me permettre d’éviter quelques frissons. « Je reste à condition que vous arrêtez de boire à cette bouteille. » Je soupire longuement. J’ai envie de lui dire de se casser immédiatement et de me laisser boire. Il m’enlevait la seule chose qui me restait ce soir. Je ne faisais rien de mal, pourtant. « Vous venez d’où? » « Londres, en Angleterre. Vous? » Je lui retournais les questions davantage par politesse que par véritable intérêt. Il mettait la vodka plus loin et je grimaçais. J’allais pas être ivre avec deux ou trois shots. Ça prendrait minimum une à deux bouteilles. Je montais à califourchon sur lui pour m’étirer et prendre la bouteille. « Si vous êtes sympa et que vous me laissez boire un peu, je vous laisserai me pelotter ici même. »  Comme si c’était un privilège après le nombre d’hommes et de femmes ayant passé sur moi. J’attrape la bouteille, je l’ouvre et j’en bois plusieurs bonnes gorgées avant de la poser près de nous. Je descends de sur son corps et j’tressaille de nouveau. « Holy crap on a cracker! » Je me retiens sur Nate doucement et je ferme les yeux un moment. Je réalise que j’ai besoin de coke parce que je suis en manque et bien que je déteste ça, j’en ai besoin. L’alcool fait son effet peu à peu et je me détends. J’allais devoir trouver un substitut de l’effet de la cocaïne pour ce soir, l’alcool et le sexe pouvaient être une solution intéressante. Manque de bol pour lui, Nate allait devoir passer la soirée de sa vie.

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« J’essaye de voir les choses positivement, surement pour pas en arriver comme vous à boire à pas d’heure sur la plage. » J’échappais un rictus sarcastique. Non sérieusement? Et il ne sait pas par la moitié de ce que j’ai passé. Il m’emmerde déjà celui-là. Profondément, d’ailleurs. « Alors racontez-moi votre vie parfaite que je vous raconte la mienne par la suite. Et vous verrez que les romans à l’eau de rose ne sont que fiction. » Et puis de toute façon, ma vie n’a rien d’un conte de fée et probablement que la sienne non plus, mais je m’en moque. Je mettais ma tête sur mes genoux, prête à entendre son histoire. J’osais croire que ça allait être minimalement intéressant. « Ça fait quelques mois déjà, qu’est-ce qui vous a amener ici? » Nom d’une cigogne en papier! Il avait de ses questions. Je soupire, visiblement ennuyée et j’ai pas trop envie de tout déblatérer. Il me regarde comme si j’étais personne, donc j’étais vraiment personne. J’aurais pu répondre que c’était un voyage d’affaires, que je rejoignais mon conjoint ou je ne sais trop quoi d’autres. Je n’arrivais plus à trouver de réponse adéquate pour lui et même sur la défensive, ça aurait l’air trop louche. « Un besoin d’éloignement. Et vous? » Il pouvait bien demander d’où provenait ce besoin de fuite et alors je devrais lui répondre que mes géniteurs avaient mon avenir tout tracé en main. Je ne faisais plus rien, j’étais une incompétente. J’envisageais la gestion d’évènements plutôt que le marketing. J’aurais bien pu trouver quelque chose à Bowen après tout, mais non. « Je viens de New York. » « Ça explique l’accent et le choix de fringues douteux. »

« Ça ne marche pas avec moi ce genre de chantage, qu’est-ce qui vous dit que j’ai envie de vous peloter? » Peut-être avait il raison. Je haussais les épaules. « Vous finirez bien par le vouloir un jour ou l’autre. » J’avais ajouté simplement en ajoutant un mouvement de bassin à ma démarche. Puis, je tressaillais « Hey ça va aller? » Il glissait sa main sur mon visage et je secouais la tête négativement. « J’ai besoin de la vodka. » Je lui adressais un regard suppliant. Je lui adressais également un sourire triste en prenant la bouteille pour en boire davantage. J’avais besoin de m’enivrer. À défaut d’avoir autre chose. Je ne savais pas comment expliquer la situation, moi qui croyait avoir le contrôle de tout ça, de toute ma consommation. C’était bien évident que non. « Laissez-moi boire pour enlever tout ce mal, cette douleur intérieure, ce manque ingérable. » Je me disais que je le laisserais même veiller sur moi si le cœur lui en disait. J’avais besoin de cette bouteille plus que tout mon être entier avait besoin de drogue. « Je t’en prie, je t’accorderai ce que tu voudras... » avais-je soufflé dans un long soupir la main rivée vers la sienne où la bouteille m’appelait. Peut-être une promesse de junkie, après tout.

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« Vous croyez que nos deux vies sont en compétition? Je n’ai rien à vous prouver et ma vie n’a totalement rien de parfait. » Je lève les yeux en l’air. « Votre belle gueule m’indique tout le contraire pour cette dernière affirmation. » Je lui fais un sourire sincère, sérieusement il est beau cet homme et après? Le reste on s’en moque. Il n’avait pas envie de me raconter son passé. « Ça tombe bien parce que je n’ai pas envie de raconter le mien. » Je m’allonge dans le sable et je laisse chaque grain de sable me toucher. Je suis si bien avec le sable chaud de l’Australie. Ça fait changement des parapluies de Londres. « Pareil en quelques sortes. » Intéressant. Commentaire que je gardais néanmoins pour moi profitant du silence qu’il m’offrait. Il me disait qu’il aurait dû lancer ma bouteille à la mer. Je fronce les sourcils et je lui lance un regard assassin. « Vous aviez qu’à me laisser l’alcool et partir lorsque je vous l’ai offert. » C’était ce que j’avais à mentionner, je ne lui avais pas tordu un bras pour qu’il reste près de moi, après tout. C’était tout de même intéressant de savoir qu’il détestait le sarcasme, j’en prenais note et je me disais de le faire uniquement pour l’énerver.

« J’en doute, enfin là ce n’est pas le cas. » « Dommage. J’ai toujours aimé les aventures d’un soir sur la plage. » C’était vrai. Le plus honnête que je pouvais être, même. C’était bien la seule vérité qu’il obtiendrait réellement de moi. Alors que je m’abreuvais du liquide fort. Je l’écoutais me parler. « Je ne veux rien de toi, et même si je voulais ce serait pas de cette façon. » Cette phrase me percute de plein fouet et je le regarde les yeux ronds. J’hésite entre être offusquée ou plutôt flattée... Je prévois davantage la deuxième option avec ce qu’il me parle. Je souffle doucement. « Woah. »  Je ne sais franchement pas quoi dire pour la première fois de ma vie où on me parle de ces choses qu’on fait lorsqu’on est amoureux. Il suffit que je repense au vicomte pour enlever toute idée d’amour pur dans une relation sexuelle ou amoureuse. « J’ai pas envie de te laisser là toute seule, soit je reste avec toi ici jusqu’à ce que tu ailles mieux, sinon on va chez moi, et tu seras beaucoup mieux. » Je secoue la tête négativement. « Je suis bien ici... Je me sens moins limitée. » Nouveau tressaillement et je souffle pour me calmer. « J’ai l’impression d’avoir la vie et l’univers devant moi. J’ai l’impression que tout est à ma portée, contrairement à un espace fermé. Ne le prends pas mal. » Je lui adressais un petit sourire se voulant désolé et compatissant. « Je me sens mieux à l’extérieur, quand ma peau peut sentir le sable, quand le vent effleure mon visage et me crée la chair de poule. Quand le manque m’empêche de calmer mon corps, c’est une bonne façon de se ressourcer. » Et c’était vrai. Enfin, pour moi ce l’était. C’était également la seule façon de bien me laisser vivre lorsque j’éprouvais une sensation telle que celle-ci. Comme si l’eau et le sable avaient le don de me faire sentir mieux. « Alors Nate, tu fais quoi dans la vie? » Ma question était fort simple et pourtant, ça en était une à la quelle je ne saurais trop quoi répondre.

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« Au moins, on cultive une part de mystère comme ça , mais une prochaine fois, on pourra comparer nos passés, je serais curieux de savoir ce qui vous est arrivé. » Je secoue la tête négativement. « Découvrir ce qui est arrivé à un ange déchu? Quelle importance ça a? » Je le regardais sans ciller puis je détournais le regard. Une comparaison à un ange déchu, ça me semblait parfaitement approprié avec mon histoire. « Je ne pouvais tout simplement vous laisser toute seule dans cet état. » Je secouais la tête négativement. « Les gens passent et se ressemblent, je ne vous aurais empêché de rien, Natanaël. » Puis, il me lançait un sourire craquant comme quoi c’était bien dommage pour moi. « Pourquoi ce serait dommage pour moi? J’ai déjà expérimenté la chose. » Je lui adressais un clin d’œil pour mon bon plaisir. Nate poursuivait la discussion sans encombre, ce devait être l’une des rares conversations que j’avais pour mon bon plaisir alors que je tressaillais. Ce devait être à cause du manque, je devais m’occuper l’esprit d’une quelconque façon. « Ça me va, je vais rester avec toi. Non, ne t’en fais pas je comprends. » Qu’il comprenne ou pas, ça m’était égal. Son geste en disait néanmoins beaucoup sur le jeune homme à qui je faisais un sourire. Il devait être comme ma mère, une espèce de missionnaire en voie de disparition. « C’est poétique ta façon de dire ça. » Je ne pouvais oppresser un petit rire et voilà comment un homme ordinaire découvre que je suis de la haute société habituellement... Du sang bleu, des nobles ou quoi que ce soit d’autres. « Rien de bien poétique, c’est toujours la même ritournelle. À force, on sait comment la définir. » C’était ça pour moi, tout simplement. Il me disait qu’il était mécanicien et j’avais hoché la tête. « Je ne sais plus ce que je devrais faire, ce que je dois faire et ce que je ferai. » Je haussais les épaules tout bêtement. C’était vrai, je ne savais pas ce qui m’attendait. Allais-je mettre en application mes connaissances en marketing? Allais-je me lancer dans la planification d’évènements? Ou plutôt relancer une télé-réalité dans le coin? Je n’en savais trop rien. Tout et rien me tentait à la fois. « Tu n’as pas froid? » Le contact de sa peau contre la mienne m’avait donné des frissons. « Non, ça va. » De toute façon, je devais avoir une grande écharpe dans mon sac près de moi. Je m’allongeais sur le sol en tremblant de plus belle. « Tu as déjà pensé qu’on pouvait créer notre propre vie et pas seulement suivre le cours de celle qui nous a été imposée? » Je lui jetais un regard en coin tout en observant les étoiles.

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« Ça me permettrait de mieux comprendre pourquoi vous en êtes arrivé là. » Je pouffe de rire. Je n’étais pas prédestinée à devenir une junkie en manque. Je n’étais pas prédestinée à attérir à Bowen, très loin de là. « Je ne crois pas, non. » Après tout, j’étais la fille d’une duchesse missionnaire et d’un chirurgien plastique, je devrais être tout aussi digne d’un succès et de me plier aux contraintes de la noblesse anglaise et des protocoles. Puis, il me parlait de son envie de faire l’amour avec son cœur et je levais les yeux vers le ciel. Des balivernes auxquelles je ne croyais plus depuis longtemps. « Vous m’excuserez, mais après avoir vu un bon nombre de mariages de raison, des accords pour la richesse et pour des titres : je ne crois plus en l’amour. » Ça en disait déjà long sur mon histoire, selon moi. Moi qui ne désirait pas me dévoiler davantage. Je ne croyais pas en l’amour, je n’y avais jamais cru. Même lors de ma première fois alors où je prenais les devants sur le vicomte. « Il n’y a pas un domaine qui t’intéresse plus que les autres? » « Je suis diplômée en communication et marketing. » Mon intérêt était-il là? C’était ce que je répondais inlassablement sans me demander si moi-même j’aimais le domaine. Au fond, je n’étais bonne que pour les spotlights. Ma propre vision de moi-même me dégoûtait et me répugnait au plus au point, mais comment tout changer? Rome ne s’est pas non plus bâtie en un jour. « Je pense que oui, si on veut vraiment, on peut parvenir à faire ce que l’on veut de nos vies, il suffit de ne pas toujours suivre ce que nous impose les autres et savoir dire non. » Je me retournais vers lui qui s’était allongé à mes côtés. Il avait dit la chose pour me réveiller. J’étais secouée. « C’est différent lorsqu’on a toujours tout suivi à la lettre sans s’y opposer. » Je soufflais doucement en tremblant de nouveau. Foutu cocaïne, j’en voulais. Mes veines la réclamaient pour apaiser mon corps entier. « Pensez au présent et ne vous tourmentez pas sur le passé ni sur le futur. » Un peu difficile dans ma situation quand le passé n’est qu’un obscur fantôme qui agit comme une ombre. Je me retenais d’en faire mention préférant garder le silence qu’il brisait quelques secondes plus tard. « Dans quelques heures, le soleil va se lever, ça va être magnifique. » Il s’attardait sur quelque chose de si simple, de si banal... Les levers de soleil n’avaient pas la même connotation avec lui qu’ils avaient eu toutes ces années passées. « Je n’ai jamais regardé un lever de soleil. » C’était ma conclusion alors que j’affichais une mine un peu triste devant ce simple constat. Je tremblais de nouveau. J’allais me réfugier dans les bras de Nate par instinct de survie plutôt que de conserver ma fierté mal placée.

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