Je vais te remonter le moral !

Depuis le départ de Mickey, j'me sentais plus vide que jamais. Je ne voulais pas qu'il vienne habiter avec moi au début, mais j'me suis vite habitué à sa présence, et puis il faisait un peu de bruit dans cette immense maison. J'avais prévu de faire quelques travaux, j'avais même vu une décoratrice intérieure, mais maintenant, j'n'ai plus le goût de faire quoi que ce soit dans cette maison. Je ne sais même pas si avec l'argent que je garde je peux la garder bien longtemps. Un coup de fil a réussi à me redonner un peu le sourire aujourd'hui, c'était Jay l'homme-des-bois qui traîne son chien partout qui demandait des mes nouvelles. Mais de suite après avoir raccroché le téléphone, j'me sentais seule.

J'pouvais très bien sortir, faire un tour, aller faire les courses ou bien même nettoyer la maison, mais j'avais aucune force de sortir. La question “comment tu vas?” me pèse sur le moral et j'en ai marre de l'entendre, alors même si je me sentais seule, je ne voulais voir personne. Je voulais regarder la télévision, mais la mienne qui était très vieille à rendu l'âme la nuit dernière ; puis c'était juste pour avoir un bruit de fond, la boite à image ne m'a jamais grandement intéressé. Quelqu'un sonnait à la porte, je me précipitais vers elle ouvrant directement la porte. « Jay ? Qu'est-ce que… » Je ne me souviens pas l'avoir dit de venir, il m'a pas dit qu'il passait non plus.  « Qu'est-ce que tu fous là ? »  Je me poussais du passage, puis j'voyais son chien. Qu'il ne rentre pas dans la maison celui-là ! Je m'agrippais à la porte, prête à fermer au prochain mouvement du chien. « Rentre, j'te laisse pas à l'entrer t'es pas un … un chien. » Lui qui semblait amoureux de son chien, j'sais pas comment il allait prendre cette phrase, mais qu'importe. Quand il rentrait, j'fermais rapidement la porte. « Tu veux quelque chose à boire ? »

.La porte s'ouvrit d'un coup, comme avec désespoir! Aino leva des yeux surpris de le voir sur le pas de sa porte, il est vrai qu'il n'a mentionné nulle part dans leur conversation téléphonique qu'il viendrait la voir, mais elle paraissait tellement mal qu'il ne pouvait pas faire autrement que de venir au plus vite. Je ne t'ai pas demandé ton adresse pour t'envoyer une carte postale, je suis venu en personne c'est mieux je trouve ! Il lui sourit tendrement, ce petit bout de femme peut avoir la langue bien pendue et être en même temps effrayé d'une toute petite chose... comme son chien par exemple ! Elle le laissa entrer, il fit un pas en avant, mais son geste fit un raté à ses paroles blessantes il posa un regard sur Yoda qui avait levé la tête vers lui. Il entra dans la maison et se retourna sur Aino. Tu  n'as pas perdu ton caractère. Il pencha la tête de côte, il était souriant ce n'était pas un reproche, pas vraiment, il sait qu'elle est ainsi. La porte c’est vite refermé sur lui, elle avait peur que Yoda tente de rentrer . Il est bien dressé il ne bougera pas du perron !  Je veux bien avec cette chaleur ce n'est pas de refus, ce que tu auras de l'eau même, ça me conviendra, merci! Il laissa son regard se promener sur sa maison, un brin de curiosité, c'était une assez grande maison, il se demanda du coup si elle vivait seule ! Il la suivi les mains dans les poches de son jean !

 « Les cartes postales s'sont un peu démodées. »  Surtout que nous habitons dans la même ville, et j'en voyais pas vraiment l'intérêt. Des cartes pareilles, je les lisais uniquement quand c'était de la famille, sinon ça allait directement à la poubelle.  « Ça … ça fait quand même plaisir. »  J'aurais voulu lui sourire, mais c'était plus fort que moi, je me contentais de fermer la porte en jetant un regard noir à la boule de poil qui était en train de salir ma véranda. J'allais devoir tout laver après son passage, ça me fait un peu chier, mais ça m'occupera. J'avais pas perdue mon caractère peut-être, mais cette maison était plus vide que jamais, j'avais perdue ma grand-mère début d'année et maintenant mon frère me lâchait.  « J'en verrais pas l'intérêt. »  J'l'aime bien mon caractère, on me dit de sourire plus, mais Il voulait à boire, ainsi soit-il, je me dirigeais vers la cuisine puis je détachais mes cheveux posant mon élastique sur la table avant de me diriger vers le frigidaire.  « Qu'est-ce que tu veux ? J'ai d'tout. »  J'ai même des choses qui ne sont pas cachées dans mon frigo, mais j'sais pas si je tenais à lui montrer ça, puis je ne sais même pas s'il est venu en voiture, je ne voudrais pas être responsable d'une mort. J'avais déjà assez sur la conscience.  « Oh et j'peux savoir c'que tu fous là, réellement ? »  Il ne m'avait pas répondu une première fois mais j'vais pas m'énerver même si j'aime pas vraiment me répéter, je plantais mon regard dans le sien, attendant patiemment une réponse.

.Ah bon ! Moi j adore en recevoir et en envoyer démodé ou pas ! Mais ce n’était pas vraiment le sujet, il voulait la voir vraiment, être en face d’elle, voir comment elle aller, vue qu'au téléphone elle ne paraissait pas au top de la forme. Il sourit quand elle dit que cela fait plaisir qu’il soit venue, c’est exactement le but recherché. Elle a une petite mine, pas de celle qui est malade, plutôt celle qui va pas bien moralement et quand le moral ne suit pas le corps fait de même. Il secoue la tête en souriant à sa remarque un point pour elle. J’avoue ! Après tout c’est ce qui fait ton charme Aino ! Il la laisse aller chercher de quoi se désaltérer, elle lui annonce qu’elle a tout, elle n'exagère pas légèrement là ? elle parle surement des grands classiques. Un coca sera parfait merci. Il boit rarement des bulles, mais elle n'aura peut-être pas du jus de papaye ou de grenade ! Elle revient vers elle et son regard se lève sur le sien, très déterminer, où la petite Aino montre les dents ?! Voilà qui le fait sourire, elle lui demande à nouveau pourquoi il est là, c’est vrai qu’elle le lui a demandé et qu’il n’y avait pas répondu. J’ai eu l’impression que tu avais besoin de compagnie, alors je suis venue te voir et remonter ce petit moral qui n’a pas l’air très en forme ! Petite mais avec un caractère de feu.

Moi j'n'vois pas l'intérêt d'avoir quelque chose de démodé à la maison. J'aimais bien tout ce qui était vintage, mais que ce qui servait, bien entendu. Genre la décoration ou mes vêtements. Par contre, avoir des nouvelles cartes postales arrivées dans ma boite-aux-lettres ? J'serai prête à parier que j'la lirais même pas pensant que c'est un gamin qui s'est trompée de maison en déposant sa lettre. J'ai passé l'âge où on s'envoie sur un morceau de cadeau très fin pour expliquer les vacances que l'on passe, aujourd'hui il y a des sms pour ça. « Si c'est ça qui donne du charme chez une femme … j'devrais être couvert de cadeaux et avoir eu de multiples maris. »  Disais-je en éclatant de rire. « Mes ex m'ont toujours dis que mon caractère était la pire chose chez moi. »  Faut dire qu'ils ne pouvaient compter que la dessus les pauvres, j'n'ai pas une masse énorme de poitrine et je n'ai pas de cul, alors mon physique fallait principalement se concentrer sur mes yeux. J'me posais en face de mon réfrigérateur en attendant sa réponse, va pour un coca alors. Monsieur tenait à sa santé et il préférait boire un coca plutôt qu'une bonne bière ou une limonade. Je sortais une bouteille que je décapsulais sur le rebord de ma table ; à défaut de ne plus avoir assez de sous pour me payer des conneries comme des décapsuleurs. Moi j'me contenterais d'une limonade pour le moment, sa bouteille de coca et mon verre en main, je m'approchais de lui, mettant ça sur la table, en face de lui. Une fois la bouteille posée, je le regardais intensément, voulant une réponse à sa visite surprise. Je n'attendais personne et encore moins une personne avec qui je venais d'avoir une conversation au téléphone. « Tu arrives à savoir quand un moral n'est pas en forme rien qu'en étant au téléphone, toi ? »  Mon faux sourire se perdit automatiquement, comme s'il avait enlevé mon masque qui servait à me protéger des remarques. Je n'aime pas sourire, je me force à le faire pour montrer que tout va bien, mais les gens découvrent que c'est l'inverse. « J'ai l'air si dépitée que ça ? Ma voix avait l'air si triste ? »  Je soupirais en m'asseyant à ses côtés et en portant mon verre à ma bouche.  

.Jay leva les yeux au ciel à sa remarque, de suite, il afficha un grand sourire. Je n'ai pas dit à toutes les femmes et pas tous les hommes aiment enfin tu sais bien, les relations hommes femmes son hyper complexe ce que moi je trouve charmant un autre détestera c'est comme ça, bref moi ton caractère il me fait sourire. Il faudrait aussi noter qu'il ne la drague pas donc c'est à mettre dans la balance, c'est peut-être pour cela que son caractère ne le gêne pas trop, mais il a un seuil de supportable comme tout le monde à voir si la blonde le dépassera ou pas, il espère que non. Il grimace quand elle dit que ses ex n'aimaient pas son caractère, elle devrait peut-être essayer non pas de changer mais d'adoucir les angles... enfin il dit ça, mais cela ne le regarde pas et il craint qu'elle lui envoie une baffe s'il ose dire ce qu'elle devrait faire, ils ne se connaissent pas assez pour cela. Elle avait un regard perçant qu'elle gardait poser sur lui en attendant sa réponse qu'il lui donna, mais cela ne lui suffisait pas, ne la convainc pas ! Cela paraît si impossible ? Je te connais peu, mais il y avait dans ta voix je sais ne pas, mais j'ai eu l'impression que tu avais besoin de compagnie et jetais heureux de te revoir ! le sourire qu'elle avait peint sur ses lèvres s'affaissa comme un château de sable en plein vent violent ! Aie ! Il avait bien ressenti qu'un truc allait pas. Dépité n'est pas le bon terme à employée, mais tu as une petite mine en effet. Elle s'assoie à se coter il avait envie de passer un bras sur ses épaules il reposa son bras malgré tout contre lui. Au lieu de chercher à savoir si ou non tu es bonne comédienne si tu me disais ce qui ne va pas... et si elle est du style à ne pas vouloir dire quoique ce qui n’allait pas, il lui changera les idées du moins il va essayer !

J'avais dit ça plus pour rire, c'était de l'humour ouais, pourtant il continuait à me faire un speech pour me dire que mon caractère lui faisait sourire, en tout cas il avait plus de sourire que moi qui déteste ça. Je lui renvoyais un regard compatissant. « Ok, ok. » Qu'est-ce que je devais rajouter de plus ? Lui faire un compliment ? Je ne pense pas. On m'a dit que j'étais insupportable alors je suis ravie de voir que lui ne pense pas ça, et ce n'est pas le seul, je crois. Ma famille m'aime bien comme je suis. Enfin à mes yeux c'était bizarre qu'il sache que je ne vais pas bien dans ma vie, il doit m'espionner sans doute. Puis pour aller mieux, j'ai juste à avoir un peu d'argent alors, ça me va amplement ─ ça passera avec le temps. Heureux de me revoir ? Quelque chose dans ma voix ? J'espère pas trop non, sinon c'est peut-être par pitié qu'il me garde au boulot, malgré les conneries que je fais récemment. Certains collègues m'excusent en disant que c'était une mauvaise phase de ma vie, que ça va aller. J'les emmerde tous. J'n'ai pas besoin de pitié de leur part. « Tout va bien ! J'suis aussi heureuse de te voir … même si du coup j'avais prévu aucune visite. » Je partais m'asseoir à ses côtés, commençant à siroter ma boisson. Il cherchait à en savoir un peu trop sur moi, j'n'aime pas raconter ma vie, je déteste ça. Les gens n'y voient que de la misère, mais j'étais contente avant que ma grand-mère décède. « Rien, mon frère a juste quitté la maison, ce n'était pas la peine de te déplacer pour ce genre d'information, crois-moi. »  

.Son ok ok le fit sourire, voilà c'est exactement ce qu'il était en train de lui dire, bon peut-être qu'à la longue il se lassera de son caractère, mais pour le moment c'est loin d'être le cas ! Il faut savoir apprécier les gens comme ils sont avec leurs qualités et leurs défauts, mettre de l'eau dans son vin comme dirait son père ! Jay ne perd pas son sourire alors qu'elle lui dit qu'elle va bien, c'est un classique le dénis, ou bien elle ne veut pas qu'on soit pitié d'elle comme beaucoup, c'est son cas d'ailleurs il ne supporte pas ça, même s’il est au fond du trou il va sourire comme si la vie était merveilleuse pour lui. Je suis ravi de l'entendre sois en sûr... Il fronce les sourcils et poursuit. [color:241f=#00 cc99]Est-ce une façon de me foutre dehors alors que je viens d'arriver ? Il avait insisté pour savoir ce qu'il se passait dans sa vie! Elle vint s'asseoir près de lui avec sa limonade, elle lui dit que son frère avait quitté la maison, vu la taille, elle devait peut-être se sentir seule . Lui déteste la solitude il y a toujours la télé ou de la musique pour combler le vide !
Le voir quitter la maison ne doit pas être simple, même si c’est aussi souvent le chemin à suivre j’ai été le dernier à quitter la maison donc je sais peut-être un peu ce que tu ressens et je suis là aussi car j’avais envie de te voir Aino ! Il porta son coca à ses lèvres et grimaça presque il avait oublié le gout, cela fait si longtemps qu'il n en a pas bu dingue !

J'allais bien, j'essayais de l'être et de le montrer, c'était plus dur de le faire pour une fille qui ne souris pas, mais je ne vois pas comment les gens pouvaient déceler mes sentiments dans ce cas-ci. Jay devait être une exception, rien qu'avec la voix. « Parfait. » S'il était content de l'entendre, j'ne pouvais rien dire de plus, je l'écoutais de nouveau parler. « Non, je ne fous jamais personne dehors ! Me fait pas dire ce que je n'ai pas dis ! » Je partais m'asseoir à côté de lui en rigolant un peu ─ enfin, si on peut appeler ça un rire, c'était juste un soufflement. Je le regardais, puis lui expliquait le cas que j'avais avec mon frère. Moi aussi j'étais la dernière à avoir quitté la maison, faut dire que Mickey a envoyé balader les parents pour ses études pour aller faire son tour du Monde et, moi, je n'ai simplement jamais fait d'étude car, on n'en avait pas les moyens, pourtant je ne suis pas restée cent ans à la maison, j'suis vite partie. « Ravie de voir que tu es heureux de me voir alors ! » J'entendis un bruit à la porte, comme si quelque chose se frottait ou griffait à celle-ci. « Non ! J'hallucine ! » Je me reprenais, c'était son chien, son bébé, il l'emmenait partout. « Tu n'veux pas dire à ton chien d'rester couché, j'veux pas avoir à laver la porte. S't'plaît. » Je soupirais en me levant et croisant les bras, toujours avec ma boisson dans une main.