knock knock -r.

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La tournée continuais doucement. Cette fois-ci tu avais un colis plutôt imposant pour un homme qui vivait au troisième étage. Bien sûr, il n'y avait pas d’ascenseur, sinon c'était trop facile pour toi. Tu n'étais pas un homme très musclé, le sport ce n'était pas trop ton truc à cause de ton toc. Heureusement, tu pouvais te muscler avec des haltères sans trop difficulté. Et dans ton métier, c'était bien utile parfois. Tu sonnais à la porte, regardant ton carnet de livraisons pour pré-remplir un bon afin de signaler que le colis avait bien été livré. Lorsqu'elle s'ouvrit, tu t'annonçait machinalement sans avoir encore jeté un coup d’œil à la personne qui se trouvait dans l'encadrement de la porte. « Bonjour j'ai un colis pour un Mr. Rutkowski. » Tu levais les yeux sur le jeune femme avant de reprendre au plus vite. « Ou Mme peut-être. Désolé, il y a eu une erreur d'impression. » C'était bien ta veine ça. D'ailleurs son visage t'était familier. Il te fallu une bonne minute pour te souvenir qu'une Rutkowski, tu n'en avait connu qu'une, et qu'elle avait laissé une belle empreinte dans ta vie. Tu avais son prénom sur le bout de la langue, essayant de te rappeler le moyen que tu avais eu pour le retenir à l'époque. Paradis, à l'envers, c'est ça. « Euh.. Nevaeh ? » Tu fis un sourire timide. Bordel, ça faisait longtemps que tu ne t'étais pas senti aussi gêné.

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CJ ft. Nevaeh

knock knock.

« Mais commande le Nev, tu verras, c'est génial. C'est le meilleur ordinateur au monde. Tu crois que tu vas aller loin avec ton vieux débris qui ne sauvegarde même pas tes fichiers ? Il est temps que tu le changes. » lui hurla presque Felix dans les oreilles de sa soeur. Il était vrai que depuis quelques mois Nevaeh se disait qu'elle devait vraiment changer son ordinateur. Elle avait passé plusieurs nuits à rattraper son travail quand celui-ci lui avait fait faux bon et il était strictement hors de question que cela recommence. La brune avait reçu une prime ce mois-ci, elle avait donc décidé de cliquer sur " commander " comme son frère l'avait poussé à le faire.
Trois jours plus tard, la jeune Rutkowski reçu un sms sur son portable pour la prévenir que le colis allait arriver entre 8h30 et 11h. Heureusement pour elle, elle ne travaillait pas ce jour là. Cela dit, comme à son habitude, elle s'était réveillée à 7h, comme tous les matins. Elle avait eu le temps de prendre sa douche et de se laver les cheveux. Elle venait d'enfiler son jean quand quelqu'un frappa à la porte. La jeune femme sautilla comme une enfant, elle savait que c'était le facteur. « J'arrive » lança-t-elle même s'il y avait peu de chance qu'on l'entende de la chambre mais, elle tenta tout de même.
En ouvrant la porte elle tomba nez à nez avec CJ. Son amour de jeunesse, un garçon avec qui elle avait partagé pas mal d'été et plus encore. Elle se souvenait bien de lui même si à voir la perplexité sur le visage du garçon, lui avait un doute. Son coeur rata un battement quand celui-ci prononça son nom.
« CJ ! C'est quoi une mauvaise blague ? » En baissant le regard sur les mains du garçon, elle aperçue le colis tant attendu. Tout à coup la gêne envahie la brune et ses jours se teintèrent de rouge. Bon sang, depuis quand rougissait-elle ? Cela faisait pratiquement 7 ans, enfin non, sept ans exactement qu'elle ne l'avait pas vu, qu'elle n'avait pas eu de ses nouvelles. CJ était sûrement l'une des trois personnes à avoir le plus compté pour elle, et pourtant, elle n'avait jamais vraiment su ce qu'il en était pour lui. La seule chose qu'elle réussi à sortir c'est « Euh.. Tu veux une signature peut-être ? » pitoyable.

Dernière édition par Nevaeh W. Rutkowski le Ven 29 Avr 2016 - 10:14, édité 2 fois

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Une blague ? De quel genre ? Tu ne comprenais pas trop ce qu'elle pouvait entendre par là. Tu portais l'uniforme et la casquette qui allait avec. Tu faisais on ne peut plus sérieux. C'était une situation gênante tout de même. Ne sachant pas trop quoi faire, ni quoi dire. C'était un peu étrange. « Je suis le nouveau facteur de Bowen. » Un petit sourire en coin, tu pouvais le dire. Tu étais le facteur, c'était un des seuls métiers que tu savais faire, et tu l'aimais bien. Il était simple, sans prise de tête et puis, tu avais des horaires assez cool. Le salaire n'était pas fabuleux, mais il était suffisant pour toi, pour vivre. Tu ne demandais rien de plus. « Si je veux éviter de me faire virer, ça pourrait être bien. » soufflais-tu. Tu te sentais bien bête. Tu osais à peine la regarder, te sentant toujours un peu mal. Tu avais quand même passé pas mal de temps avec elle, la première à t'avoir embrassé. Elle t'avait mis en confiance, en tout cas pour elle. Parce que pour les autres filles, tu avais continué d'être dans le flou. Pourtant, ces sept dernières années, tu n'avais pas eu une pensée pour elle. Comme si elle n'avait jamais existé dans ta vie. « Comment vas-tu ? » Tu avais rangé ton carnet, pour la signature, ça attendrait un peu. Tu avais retiré ta casquette pour glisser ta main dans tes cheveux rebelles. Le retour en arrière était tout de même toujours brutal. D'abord Sara, puis Nevaeh. Qui serait la prochaine ?

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CJ ft. Nevaeh

knock knock.

« Le nouveau facteur, c'est.. c'est cool. Tu es de retour depuis longtemps ? Tu vas rester longtemps ? » c'était terriblement gênant comme situation. Elle avait de la rancune après lui oui, mais il restait une partie importante de sa vie, elle se décala de la porte pour lui faire comprendre que s'il le voulait il pouvait entrer. Ils seraient toujours mieux que dehors, c'était évident.. Bien qu'elle ait demandé pour la signature, elle avait totalement oublié, en fait c'était sûrement plus pour meubler la conversation que pour le réel intérêt qu'elle éprouvait pour cela.
« Oh et bien tu sais ça va, ça va bien depuis sept ans. » Aoutch, ses derniers mots étaient peut-être un peu claquant, un peu méchant. « Et toi alors, comment vas-tu ? » Il n'avait pas perdu de son charme, ça c'était sûr, il en avait sûrement même gagné et il fallait avouer que Nevaeh n'avait pas mis longtemps à le remarquer.
« Tu veux entrer 5 minutes ? On a l'air de deux idiots sur le palier.. » La rancœur et la semi-méchanceté, le peu qu'elle en était capable du moins, avaient laissé place à de la douceur et de la gentillesse. Quelle girouette ! Il fallait dire qu'en sa présence, ses émotions avaient toujours été un peu chamboulés mais, là c'était pire encore. Comment réagir face à un fantôme du passé.. Nevaeh ne s'était absolument pas attendu à cela. Elle était tout de même contente de le voir cela dit, elle lui en voulait un peu de ne pas avoir donné de nouvelles comme ça.

Dernière édition par Nevaeh W. Rutkowski le Sam 30 Avr 2016 - 17:33, édité 1 fois

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Tu te rendais compte que c'était le seconde fois qu'on te posais cette question en un laps de temps assez court. Et elle était toujours aussi compliqué, tu ne savais pas si tu voulais rester ou si au contraire, tu comptais partir aussi vite. Pourtant, il était pas mal pour toi de te poser un peu. Tu avais assez couru le monde ces dernières années et te poser quelque part ne te ferait pas de mal. « Je suis arrivé il a moins d'une semaine. Pour le moment, j'ai prévu de rester.. » Sa réponse te laisse un goût amer dans la bouche. A quoi pensais-tu ? Arriver la bouche en cœur, lui faire un sourire et faire comme si ces sept dernières années ne s'étaient pas écoulées ? Tu y avais pensé, mais pas pour une fille comme elle. Elle méritait plus que sorte le grand jeu et que tu lui offres de sincères excuses. Même si pour le moment, tu n'étais pas encore prêt à te lancer. « Si ça ne te gêne pas, j'accepte ! » Tu entrais sans plus attendre, refermant la porte derrière toi. Tu avais repris le colis dans tes mains, ne sachant pas quoi en faire. Tu n'avais jamais été aussi gauche avec une femme. Enfin, si, mais c'était quand tu étais jeune, tu avais l'impression de faire un saut de dix ans en arrière. Ce qui était déstabilisant. Toi qui avait appris à faire face à une femme, et à être empli d'assurance, face à elle, tu perdais tous tes moyens. « Où puis-je mettre ça ? » demandais-tu en levant un peu les bras pour lui rappeler que tu avais toujours le colis qu'elle attendait.

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CJ ft. Nevaeh

knock knock.

Il fallait vraiment que Nevaeh s'occupe pendant sa conversation avec le facteur, ses bras n'avaient pas bougé, plaqué sur ses hanches, enfin ses poings en fait telle une petite fille qui sur le point de gronder. Même si elle se donnait des airs de femmes, dans le fond, Neva restait une petite fille, une princesse capricieuse. Elle n'avait jamais vraiment aimé attendre, ou même qu'on ne s'occupe pas d'elle. Or, elle restait tout de même compréhensive et douce quand elle ne faisait pas sa tête de cochon. Elle contourna le bar de sa cuisine, histoire de mettre un peu de distance entre eux, sans pour autant qu'il pense qu'il n'était pas la bienvenue, bien au contraire. Elle était contente qu'il soit rentré, autant chez elle qu'à Bowen.
« Wouah, déjà une semaine. C'est.. C'est bien. Et ce boulot alors, il te plait ? » Demanda-t-elle en faisant un signe de tête en sa direction, surtout pour désigner son adorable tenue. On disait souvent que les uniformes étaient un fantasme pour les femmes mais celui-là n'en était pas du tout un. Une semaine, elle était tout de même triste. Après tout, s'il n'avait pas dû livrer ce colis, serait-il seulement passé ? Aurait-il eu l'idée de venir la voir ou ce n'était qu'une coïncidence.. Après tout, il était resté sept ans sans lui donner de nouvelles, pourquoi l'aurait-il fait maintenant qu'il était ici ? D'ailleurs, il avait raison, son colis, elle l'avait totalement oublié, alors qu'elle l'attendait depuis plus de 3jours comme la venue du messie.
« Oh mince, je l'avais oublié lui. Pose le sur le canapé. D'ailleurs, tu veux ta signature, comme ça on en parle plus ? »
Elle contourna de nouveau son bar afin de venir près du garçon, stylo à la main. Enfin, elle était peut-être venue un peu trop près de lui, elle fit un pas en arrière et ses joues se teintèrent de rouge. "Bon sang Nevaeh ! On dirait une gamine, lui hurla sa conscience, calme toi. "
D'un rapide coup de crayon, elle marqua le papier de sa signature seulement, cette fois, elle ne retourna pas loin de lui. Elle ne se sentait pas très à l'aise proche de lui cela dit, elle était tellement heureuse de revoir le garçon qu'elle n'avait pas vraiment envie de lui crier dessus au risque de le faire fuir une nouvelle fois.
« Tu veux boire un truc ? Assied-toi si tu veux. Je pense pas que tu puisses rester très longtemps de toute façon.. »

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Tu la regardais s'éloigner de toi. Sentant un malaise. Tu espérais quoi ? TTu étais là depuis moins d'une semaine, et tu n'avais pas pris la peine de reprendre contact avec tes anciens amis, tes vieilles connaissances. Sûrement parce que pour toi, plus personne ne t'attendrait à Bowen. Tu t'étais mis le doigt dans l’œil. « Les horaires sont pas trop contraignants. » Tu pouvais passer la journée entière à livrer le courrier si tu voulais même. Tu pouvais commencer qu'à 10h, voir même 11h parfois, ce qui te laissait le temps de dormir, de faire la fête de profiter. Tu ne pouvais pas dire avoir trouver le métier le plus chiant. En plus, il s'accordait bien avec tes TOC, tu n'avais pas de stress à gérer, et il y avait peu de chance de te faire virer. « Ha oui, je l'avais presque oublié ! » Tu déposais le carton sur le canapé, avant de reprendre ton bon de livraison pour lui tendre, et qu'elle le signe. Au moins ça c'était fait,. Tu détachais le premier exemplaire pour lui tendre, comme preuve formelle que tu étais passé et qu'elle avait bien reçu son colis en parfait état. Après quoi, tu te retrouvais à nouveau immobile, face à elle. Tu te trouvais vraiment idiot de ne pas savoir quoi faire, ne comprenant pas où avait pu passer ton assurance. « Je peux prendre le temps de boire un café tu sais, il me reste très peu de lettres à livrer, et j'ai pas d'horaires précis, tant que je livre tout. » Tu lui offrais un léger sourire, la suivant jusqu'à la cuisine pour t'installer.

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CJ ft. Nevaeh

knock knock.

C'était fou comme ils avaient tendance à parler de tout et de rien mais, Nevaeh avait envie de lui poser des tonnes de questions, pire encore, depuis qu'elle l'avait vu sur le palier de sa porte, elle avait la main qui la démangeait. Hors, elle avait été trop surprise pour lui en coller une. Il l'aurait tellement mérité après tout. Cela dit, Nevaeh était si douce, si gentille que même son impulsivité n'arrivait pas à prendre le dessus sur cette douceur.
« Tu comptes toujours ? »
A l'époque, elle avait trouvé ça bizarre mais, c'est ce qui faisait ce qu'il était et elle ne s'imaginait pas CJ sans compter ses pas. Même si elle n'avait jamais vraiment compris. Un fin sourire s'était dessiné sur le visage de la brune quand il lui annonça qu'il prendrait bien un café. Elle était contente qu'il décide de rester un peu même si elle se doutait que ce n'allait pas durer.
Elle alla donc prendre les tasses sauf que comme toujours, elle était obligée de prendre le marche pied pour les atteindre. Elle priait pour ne pas tomber, elle n'avait jamais été très adroite mais, tomber en présence de CJ n'était sûrement pas ce qu'elle voulait.
« On ne peut pas dire que tu sois embêté avec ce boulot. Ca doit être plutôt cool de se balader enfin si je puis dire. »
Non mais Nevaeh qu'est-ce qui te prends, tu veux pas lui parler du beau temps non plus ? Lui hurla sa conscience. Elle se tourna dos à lui pour faire couler le café dans les tasses.
« Et sinon, Bowen et ses habitants t'ont manqué pour que tu reviennes maintenant ? »
Quelle question à peine dissimulé. Enfin, Nevaeh connaissait CJ et elle se doutait bien qu'il n'allait surement prendre la question au sens propre. Elle attendait, le dos tourner au garçon, à croire que de voir le café couler était plus intéressant que de regarder son ancien ami. Ou alors, elle avait peur de ne pas pouvoir se retenir de lui mettre une gifle.

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Cette question était aussi celle qui venait le plus souvent après celle de ton retour. Tu n'y échappais pas, comme si c'était important. Mais tu te souvenais à chaque fois l'effet que ça faisait aux autres. Il y avait ceux qui se moquaient en ne comprenant pas, et ceux qui essayaient de comprendre. Nevaeh faisait partie de la seconde catégorie, parfois elle marchait comme toi, à ton rythme essayant de faire en sorte que ses pas et les tiens soient synchronisés. Ça avait eu le mérite de t'amuser, ce qui fait aussi que tu avais tout de suite apprécié la jeune femme. Elle était gentille avec toi. Toujours gentille. « Toujours, je crois que je ne pourrais jamais arrêter de compter. » Tu avais essayé pourtant, passant même par de la thérapie, et parfois tu te surprenait à te demander si tu étais sur un nombre pair ou non. Ce qui avait provoqué des crises de paniques, ne sachant pas comme gérer la situation, alors tu avais fini par reprendre ta routine normale, comptant à voix basse ou dans ta tête, mais tu n'oubliais plus jamais à quel nombre tu étais. « On ne pourrait pas dire que c'est un métier difficile, non. » Sa nouvelle question te désarçonnait. Tu n'étais pas bête, c'était une question détournée et tu n'allais pas tomber dans le piège. Tu t'étais levé sans un bruit, pour aller te mettre derrière elle. Le contact allait sûrement lui faire peur, mais c'était une chose qui t'obsédait. Tu fis une dizaine de pas, dans le plus grand des silence, te calant derrière elle. « Si tu veux tout savoir, tu m'as manqué Nevaeh Rutkowski, y en a pas deux comme toi. » lui avais-tu soufflé au creux de l'oreille. Tu avais glissé ta main sur sa nuque pour décaler ses cheveux. Tu avais une vue imprenable sur son cou, et une forte envie d'y déposer un baiser.

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CJ ft. Nevaeh

knock knock.

A l'époque marcher en rythme avec lui était ce qu'il y avait de plus drôle pour Nevaeh, elle imaginait parfois une corde liant leurs jambes afin bien pouvoir faire les pas en même temps. Sauf qu'elle, ne comptait pas, elle se perdait toujours dans ses comptes et ça avait le mérite de l'agaçait. Elle saluait la patience du garçon même si elle savait qu'il n'avait pas vraiment le choix.
« Oui je comprends, je ne t'imagine pas sans non plus. »
Elle rit doucement, un CJ qui ne comptait plus n'était plus vraiment CJ.
La cafetière faisait un bruit infernal et c'était assez dur d'entendre la conversation qui se passait dans son dos. Alors, elle acquiesça quand il continua à parler de son boulot mais, ne répondit pas après tout, tout deux le savaient se n'était qu'une question pour faire la conversation et n'avait pas grand intérêt. Enfin, Nevaeh était curieuse de savoir la vie du garçon oui mais, elle préférait ne pas trop poser de question. Déjà que celle dont elle attendait la réponse risquait d'être assez dur à entendre, du moins ce qu'elle pensait.
Avec le bruit que faisait la machine, le garçon avait dû en profiter pour se faufiller derrière elle et ce n'est qu'au moment où elle voulut se tourner qu'elle sentit la présence du brun. Elle sursauta légèrement, se faisant tomber du café sur la main au passage, ah, cette Nev ne changerait jamais, toujours aussi maladroite. Le fait que CJ soit près d'elle entraîna une petite panique de la brune, elle ne bougea pas. Elle d'ordinaire pas du tout timide la revoilà une dizaine d'année plus tôt comme la petite fille qu'elle était quand ils s'étaient rencontrés.
« Oh.. Vraiment ? Je veux dire.. Toi aussi tu m'as manqué.. Vraiment. »
Le souffle du garçon sur la peau de la brune quand il avait chuchoté à son oreille avait donné des frissons à la jeune Rutkowski. Elle s'était dit qu'il ne verrait rien que sa chevelure faisait barrière entre eux or quand il repoussa celle-ci de nouveaux frissons s'activèrent sur son corps. Elle déposa les tasses devant elle et lentement se retourna vers le garçon. La proximité était gênante mais, elle préférait tout de même le voir et pouvoir anticiper ses actions. Son regard était diffèrent, il était troublant et Nevaeh fondait littéralement devant le garçon. Une véritable girouette, encore une fois.
« CJ, qu'est-ce que tu fais ? »
Elle était coincée, elle aurait pu facilement s'échapper mais, dans le fond, elle ne préférait pas vraiment bouger de là. Même si elle était terriblement mal à l'aise. Ses yeux croisèrent les lèvres du garçon et les dents de la brune venaient s'enfoncer dans ses lippes. Elle resta là un instant sans avoir la force ni le courage de bouger.

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Tu avais glissé jusqu'à elle pour te tenir dans son dos, la sentir près de toi. Son contact ne te laissait pas indifférent au contraire. Il te renvoyait dans le passé, te rappelait vos moments ensemble, vous marches nocturnes quand tu ne trouvais pas le sommeil, vos moments intimes. Et même si tu avais réussi à te rapprocher d'elle, c'était uniquement grâce à elle, toi tu étais bien trop timide, tu avais à peine oser embrasser Sara. Donc c'était pour dire. Mais là, les choses étaient différentes. Tu avais grandi et même si au début tu avais senti un malaise, maintenant tu étais prêt à prendre les choses en main. Lorsqu'elle se retournait vers toi pour te demander ce que tu faisais, tu ne le savais pas. Même toi tu ignorais à quoi tu jouais. C'était un jeu dangereux, avec des sentiments à la fin, et ce n'était pas trop ton trucs les sentiments. Mais c'était aussi Nevaeh, et tu n'avais jamais su lui résister. Tu avais posé ta main sur sa joue pour la caresser doucement avant de lui répondre. « Je fais ce que j'aurais du faire il y a 7 ans, ou même ce qu'il y a une semaine. J'aurais du venir te voir. T'expliquer la situation. » Tu avais laissé ta phrase en suspens pour te rapprocher d'elle. Elle était coincée contre le meuble derrière elle, elle ne pourrait pas reculer, et tu avançais tel un prédateur sur ta proie. Tu avais un regard de braise, et tu ne quittais pas le sien, tu avais attrapé sa main dans la tienne. « Tu m'as vraiment manqué, Nevaeh. » Tu avais étiré un fin sourire, glissant les yeux sur ses lèvres qui t'appelaient. Tu en avais envie, c'était indéniable, mais tu te demandais si viendrait enfin le moment de la baffe. Tu te doutais bien qu'elle allait pas se laisser faire comme ça. Elle avait son petit caractère et même si là elle semblait intimidée pr ta présence, il ne lui faudrait que quelques secondes pour reprendre le contrôle de la situation.

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CJ ft. Nevaeh

knock knock.

La nostalgie et l'émotion que dégageait la présence du garçon aussi près d'elle, avait le don de détraquer une nouvelle fois les sentiments de la brune. Son regard changeait à mesure qu'il parlait. Elle le voyait, même s'il était sincère, elle avait l'impression qu'il choisissait ses mots avec soin. Tout aurait pu aller bien, il aurait pu l'embrasser qu'elle n'aurait rien fait, du moins, elle ne l'aurait pas repoussé or, il lui remémora le fait qu'il soit parti sept ans sans donner de nouvelles, et qu'il était arrivé il y avait déjà une semaine. De plus, Nevaeh le savait, s'il n'avait pas eu ce colis à livrer il ne serait pas venu la voir. "BAAM" le bruit de la claque sur la joue du garçon résonnait dans l'appartement alors qu'il venait de lui dire qu'elle lui avait manqué. « Menteur. Si je t'avais tant manqué que ça, tu serais venu me voir plus tôt. Tu m'aurais appelé plus tôt. Et tu serais pas parti il y a 7 ans comme si tu allais revenir l'année d'après. » Ouf. Elle l'avait enfin dit, elle avait enfin laissé parlé sa tête au lieu de son coeur, enfin son coeur était un bien grand mot, s'était plutôt son corps tout entier qui s'était laissé amadouer par le garçon. Elle avait retrouvé ses esprits et elle en était ravie. « Tu croyais quoi CJ ? Tu pensais que tu pouvais me faire les yeux doux et que tout cela serait oublié. Oh ça aurait put marché si tu ne m'avais pas rappelé que SEPT PUTAIN D’ANNÉES étaient passés » Et c'est à ce moment précis que l'adulte qu'elle était, avait repris le dessus sur l'adolescente qu'elle était redevenue en sa présence. D'un mouvement brusque, elle se dégagea du brun, elle s'en écarta. Elle devait respirer autre chose que son odeur, s'était pire que de la kryptonite ce gars-là. Elle regretta juste de ne pas avoir pris son café au passage. Elle le voyait qui traîné encore derrière le brun alors qu'elle venait de prendre place sur le tabouret derrière le bar. Elle voulait tout de même lui laisser une chance de s'expliquer.

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Tu avais presque tendu ta joue pour qu'elle puisse te baffe. Cette baffe était la tienne, tu ne l'avais pas démérité. Au contraire, tu avais même poussé Nevaeh dans ses retranchements pour qu'elle t'attaque. Tu n'avais même pas bronché, tu l'avais accepté parce que tu n'avais rien à dire. Et encore, elle était trop gentille de t'en mettre qu'une. « Nev... » avais-tu soufflé dans un soupire. Tu ne bougeais pas de là. Continuant de fixer la machine à café pendant qu'elle en rajoutait une couche. C'était une de ces disputes dont tu te passerais bien, mais tu ne pourrais pas y couper. Pas si tu voulais espérer la retrouver. « Je ne croyais rien. J'pensais pas attendre sept ans avant de te revoir. J'pensais pas te revoir en fait, pourquoi tu serais restée à Bowen avec tes rêves de journalisme, pour moi tu courrais le monde à toute allure. » Tu t'étais à nouveau approché d'elle, contournant le bar pour te poster devant elle. Enfin derrière parce que tu attendais qu'elle se retourne pour te faire face. Et quand ce fut fait, tu plantais tes iris dans les siens en reprenant doucement. « Alors quoi j'donne pas de nouvelles pendant un moment et ça veut dire quoi ? Que je penses pas à toi ? A vous ? A tous ceux que j'ai connu pendant mon enfance ? » La réponse était un non. Ce n'était pas parce que tu n'avais pas donné un signe de vie que tu n'as pas pensé à elle au moins une fois pendant ce long laps de temps.

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CJ ft. Nevaeh

knock knock.

C'était pourtant si simple entre eux avant, c'était même trop simple, ils étaient amis, ils étaient amants et tout allait parfaitement sauf qu'un beau jour Nevaeh avait ressentit quelque chose pour le jeune homme. Elle ne savait pas si elle lui en avait vraiment parlé, s'il l'avait senti ou pas enfin, la question n'était pas là mais, il s'était passé quelque chose de diffèrent des deux côtés. Et puis plus rien, le vide, la solitude totale pendant sept longues années. Il avait compté pour elle, il avait été même très important à ses yeux. Ce n'était pas son premier amour mais, c'était peut-être celui qui avait le plus compté avant Tim. La façon qu'il avait prononcer son nom sonnait comme un reproche, comme si elle avait voulu réagir ainsi, elle était trop émotive en sa présence. « Tu me connais il me semble, tu sais que je ne pouvais pas rester bien loin de ma famille trop longtemps. Toute ma vie est ici. Et puis je n'ai jamais aimé l'avion. » Ses derniers mots étaient ridicules, ils sonnaient comme un argument inventé sur le tas, même si c'était vrai, ils n'avaient pas leurs places ici. En le sentant de nouveau près d'elle, elle se tourna. Non pas que l'envie de le frapper à nouveau était parti mais, c'était toujours mieux de parler à quelqu'un, face à face. Elle fixa son regard dans celui du garçon comme il venait de le faire et même si elle avait du mal à le soutenir bien longtemps, elle voulait lui montrer qu'elle n'était pas intimidée par celui-ci même si c'était faux. Il avait changé, il avait beaucoup changé. « Oui. C'est exactement ce que je me dis. Tu n'as même pas essayé CJ, avoue le. On était ces personnes que tu avais connues en vacances, on a jamais été plus que ça. Pourquoi ça serait diffèrent après tout ? On se voyait une à deux fois par an pendant quelques semaines seulement.. Et même si moi, je m'étais attachée à toi, je savais très bien que dans ton cas, c'était diffèrent. Ne le nie pas. » Elle avait dit ça tristement, elle n'était pas dupe après tout, elle savait qu'elle n'avait jamais réellement occupé la première place dans le cœur de CJ. Et encore moins aujourd'hui. Ils avaient grandi, ils avaient évolué l'un et l'autre chacun de leurs côtés et même s'ils le voulaient, plus rien ne pouvait être comme avant. Elle jouait nerveusement avec ses doigts, elle ne savait pas vraiment quoi en faire. Finalement, elle les déposa sur ses cuisses et gratta son jean avec ses ongles, le bruit était atroce mais, c'était à peine si elle l'entendait. Elle s'était laissé aller à s'imaginer comment aurait pu finir ces retrouvailles si elle n'avait pas pris conscience du temps qu'il s'était passé. C'était tout de même plus agréable que de rester là à regarder ses doigts gigoter contre ses propres cuisses.

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Ce n'était clairement rien de plus qu'une excuse. Elle se refusait à partir, peut-être qu'elle s'est habitué une année ou deux, d'attendre ton retour tout l'été et de voir les jours défiler, jusqu'à ce que l'été se termine. Mais si elle se privait de voyager, ça n'était sûrement pas pour toi. Tu avais compté, mais pas suffisamment, en tout cas, tu ne l'imaginais pas comme ça. « Si tu as envie de te mettre toi-même des barrières, c'est dommage. » avais-tu soufflé dans un soupire. Au fond, elle était libre de faire ce qu'elle voulait, même si tu continuais de penser que c'était stupide. Pour penser à autre chose, tu l'écoutais, la laissant parler jusqu'au bout. Hochant doucement la tête de manière négative. Tu n'en croyais pas un mot. Tu avais l'impression que ça devenait un sketch. « Je nierais ce que je veux. » Tu avais juste répondu à la fin de son monologue, et de toute façon, tu ne répondais à rien de ce qu'elle venait de te dire. Laissant un blanc, tu avais un peu baissé le regard, supporté le sien était un peu plus dur. « Ma vie a éclaté en morceaux Nev. J'avais pas envie de perdre la seule chose de bien que j'avais, et j'ai préféré vous mettre de côté, de faire en sorte de ne jamais venir vous détruire. » C'était idiot. C'est toujours idiot. Et même quand c'est une scène de film, c'est encore plus idiot, parce que y a des gens qui se sont dit que ça serait bien. Et non. Mais c'était trop tard pour remonter sept ans en arrière pour maintenant. Alors autant encaisser et se laisser submerger par les trop pleins d'émotions. Tu allais en vivre un paquet.

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