the research of truth -r.

Après quelque temps je me rends compte qu'Adilyn et le monsieur, Xavier me font signe de revenir. Je les rejoins en abandonnant le collier de fleur que j'étais en train de faire après que j'en ai eu assez de faire des roues. Je l'ai presque finis, mais tant pis. J'arrive rapidement à leur niveaux, l'ambiance à l'aire moins tendu que quand je suis partie jouer tout à l'heure ça me rassure. Même si je vois bien qu'ils n'ont pas l'air complètement détendu. Je m'assois sur le banc à côté d'Adilyn. Quand j'entends le monsieur parler et me dit qu'il faut qu'ils me disent quelque chose, je le sens mal. Ce n'est jamais bon signe quand on nous dit ça non ? J'attrape la main de Adilyn qui est sur le banc, comme pour me rassurer. « Oui... ? » Je suis hésitante, je ne suis pas sûr de vouloir savoir ce qu'ils vont me dire. Je fais les yeux ronds, quoi ? Je dis rien, faut que je digère l'information. Donc quand l'autre jour il disait être mon père il ne mentait pas ? Donc c'est mon père ? Mais comment je peux avoir deux papas ? Je comprends pas. Attend il vient de dire qu'il va s'occuper de moi, je ne serais plus avec Adilyn ? Mais pourquoi ? Elle est si gentille avec moi. Elle ne veut plus de moi ? Je lâche sa main. Et je la questionne du regard, je sais pas comment réagir. Je sais pas quoi faire. J'ai tellement de questions. « J... j'ai du mal à tout comprendre. » Si seulement maman était là elle pourrait répondre à toutes mes questions.

Elle avait appelée la petite en sentant une compression de son thorax. Peur qu'elle réagisse trop bien et, qu'elle décide de s'en aller avec lui. Déjà qu'il allait devenir un homme important dans la vie de la petite et, qu'il allait être plus présent dans celle d'Adilyn, elle ne voulait pas être mise à l'écart. Elle tenait beaucoup trop à l'enfant pour être oublié du jour au lendemain. « Ne vous inquiétez pas pour ça. » Un léger sourire réconfortant avant de se déplacer pour laisser Abygaël s'asseoir. La jeune femme ne voulait rien dire, elle se sentait bien trop gênée et triste de la situation ; même si elle devrait être heureuse pour ces deux-ci qui se retrouvaient après plusieurs années, elle ne pouvait pas, c'était mental. Une oreille attentive, elle buvait chaque mot, chaque pause de Xavier, puis se sentait déjà … perdue. Du moins, elle l'aurait été complètement si elle avait été une petite fille de l'âge d'Abygaël. Elle avait bloquée sur la phrase où Xavier disait qu'il allait s'occuper d'elle. Un vide soudain se ressentait, elle avait les larmes aux yeux rien qu'en entendant cette phrase. Elle voulait pleurer et serrer dans ses bras la petite, mais elle fit bonne figure, comme toujours. « Ce qu'il voulait dire … c'est que le papa qui s'est occupé de toi, ce n'est pas ton vrai papa. Xavier est ton vrai papa, mais pour des raisons personnelles, il a dû partir il y a 9 ans, et laisser ta maman. » Elle lançait un regard désolé à Xavier, mais elle ne savait pas comment lancer la chose sans le faire passer pour un homme sans coeur. « Mais aujourd'hui, il est là pour s'occuper de sa fille, de toi, comme un bon papa. » Adilyn n'aurait jamais accepté que son père revienne comme une fleur après tant d'années d'absence puis Abygaël avait été en quelque sort adoptée par son beau-père, comme Adilyn.  

Tu t'étais senti mal à l'aise quand elle avait mentionné que pour des raisons personnelles, tu n'avais pas pu être présent ces neuf dernières années. Si on considérait que l'oubli de l'autre était une raison personnel, alors ça te convenait. Mais tu avais eu l'impression de l'avoir rejeté sans même la connaître. Au fond, ce n'était pas plus mal, tu l'aurais sûrement laissé en plan si tu avais su. Tu passais moins pour le connard de service. Mais tu continuais de penser que ça cachait autre chose, qu'elle ne pourrait plus jamais avoir une bonne image de toi. Que tu ne serais plus jamais capable d'être un homme bien. « Oui voilà, c'est ça. » Tu avais même fait une grimace quand elle insisté sur "bon papa". Comment pouvais-tu en être un quand tu ne savais même pas comment t'occuper d'elle. Il lui faudrait une chambre, et des jouets. Et des livres. Beaucoup de livres si tu avais bien compris, tu ferais lui un bibliobus rien que pour elle, pour la satisfaire. Tu allais voir grand, trop grand. Et tu avais tellement peur de la décevoir elle, et Adiyln.. « Est-ce que tu as une question ? » Tu avais reporté ton regard sur la petite qui ne semblait pas comprendre toute la situation. Ce n'était pas sa faute si on lui avait menti toute sa vie, tu n'avais pas eu ce soucis toi, on t'avais juste menti pendant 9 ans. Ce n'était qu'une partie de ta vie. Et tu espérais pouvoir nouer des liens avec elles.

Mon vrai papa ? Et il a laissé maman comme papa l'a fait, ils ne sont pas mieux, ni l'un de l'autre, ils ont abandonné maman, l'un d'en eux m'a aussi abandonné et qu'en est-il de l'autre ? Va t-il aussi m'abandonner quand il aura appris à me connaître. Mais je me sens mal de penser ça, même si je sais que papa a fait souffrir maman, je ne peux pas m'empêcher de l'aimer, c'est mon papa, il m'a élevé pendant toutes ces années. Mais cet homme face à moi, celui qui est mon nouveau père, pourrais-je l'aimer, pourrais-je l'apprécier ? Je sais pas, ça me fait peur, j'ai peur de m'attacher à lui et qu'il m'abandonne comme il l'a fait avec maman avant ma naissance. J'ai tellement de questions à poser, tellement de choses qui vont changer dans mon monde, encore, rien n'est stable, rien ne veut rester figé et claire, tout est flou. Et ne cesse de bouger. Je n'ai rien à quoi m'accrocher, j'ai l'impression de constamment avancer au bord d'un ravin duquel dans lequel je risque de tomber de sombrer. « Mais ça veut dire que je vais devoir venir avec toi ? » J'attrape la main d'Adilyn, je n'ai pas envie d'aller avec lui je veux rester avec elle, elle est si gentille avec moi, alors que lui je ne le connais pas, pas encore. je ne veux pas être lâchée chez un inconnu, pas encore, je ne veux pas revivre ce moment où je suis abandonnée chez une personne que je ne connais pas et qui essaie de m'apprivoiser. Je ne veux plus être ballotée.

Elle semblait avoir compris les choses bien assez vite, et son visage n'était pas vraiment enchanté. Toi aussi tu n'étais pas plus enchanté qu'elle pour être honnête, tu n'arrivais pas à lui sourire. Tu aurais lui dire que ça allait être trop bien, que tu serais le meilleur papa qu'elle ait jamais connu, mais elle avait 9 ans, pendant 8 ans elle a connu un papa et à ses yeux, il serait toujours compliqué de faire mieux. Tu pourrais être un bon papa, mais jamais le meilleur. Tu ne l'as pas élevé, tu ne l'as pas aidé, tu n'as jamais été là pour elle. Tu arrives et le travail t'es déjà à moitié mâché. « Oui, mais pas maintenant, pour le moment, tu vas vivre encore un peu avec Adilyn » Tu avais relevé ton regard vers la jeune femme, qui regardait Aby. Un peu de soutien n'aurait pas été déplaisant, mais tu n'allais pas l'obliger non plus. Au fond, cette situation devait lui déplaire plus qu'à toi, elle s'était attachée. Elle avait nouée une relation avec la petite. Et tu allais lui enlever tout ça, c'était horrible en quelques sortes. Mais tu n'avais pas pu passer à côté de la lettre. « Toi et moi, on va apprendre à se connaître et quand j'aurais l'autorisation d'avoir ta garde, tu viendras vivre chez moi » Enfin, c'était une supposition parce que tu ne savais pas. Tu ne pouvais pas vraiment comment lui expliquer comment ça allait se passer, combien de temps elle aurait pour s'habituer à cette nouvelle, et encore moins combien toi tu en avais pour t'y préparer. C'était délicat, pour elle, pour toi. Pour tout le monde. Tu allais t'attacher et il ne faudrait pas déconner.

Je soupirs de soulagement quand j'entends que je n'irais tout de suite chez lui, j'ai vraiment eu peur de devoir encore bouger et changer de maison. c'est vrai que chez Adilyn ce n'est pas une maison, mais c'est ce qui se rapproche le plus d'un foyer pour moi en ce moment et je n'ai pas envie de l'abandonner, pas tout de suite, je ne suis pas prête. Peut-être que je n'aurais pas dû soupirer comme, ça devant lui mais c'est naturel, je ne le connais pas et c'est mon père, c'est juste, difficile à croire et à imaginer. mais c'est comme ça et je crois que je vais devoir m'y faire, mais j'aimerais faire semblant encore un peu je voudrais ne pas savoir ça et rester dans l'ignorance, mais maintenant je sais et ce n'est pas facile. Quand il aura ma garde, j'irais chez lui, ça me laisse combien de temps, combien de temps vais-je encore pouvoir rester avec Adilyn ? Je les regarde tour à tour. « Quand ce sera ? » Je veux savoir quand est-ce que je devrais quitter Adilyn, quand on sera séparées. Attendez il a dit, que l'on va apprendre à se connaître ? On va devoir se voir ? J'ai peur de cette idée, mais en même temps je suis curieuse, curieuse d'en savoir plus sur ce qui m'entoure, curieuse de savoir qui est cet homme, curieuse de savoir qui est mon père. C'est important non ? Je crois bien que si. Je n'ai aucune idée de qui est mon père et c'est effrayant comme pensé.

C'était délicat. Mais tu avais le sentiment que la nouvelle passait bien. Peut-être qu'elle aurait été plus difficile à accepter si elle était plus jeune. A neuf ans elle était plus capable de réfléchir, de poser les questions qui lui brûlent les lèvres. Et puis elle n'était pas seule, Adilyn allait sûrement lui en parler, elles allaient en discuter entre elles. Tu ne savais pas trop comment ça fonctionnait mais tu avais l'impression pour une fois dans ta vie que tout allait bien fonctionner. « Un mois, peut-être deux. Je ne peux pas vraiment te dire pour le moment, mais dès qu'on le saura, tu seras la première au courant ! Pas de surprises, pas de cachotteries. » Tu ne voulais pas lui mentir, la paperasse ne serait pas très rapide, surtout que tu allais sûrement avoir des examens, des tests à passer. Ton passé n'était rose et tes antécédents pourraient jouer contre toi. C'était idiot, mais si ta garde était refusée à cause de ça, tu t'en mordrais les doigts. Tu la trouvais amusante, rigolote. C'était ta fille, et tu voulais la connaître. Tout ce qu'il y a de plus normal pour toi. « Je ne vais pas vous retenir plus longtemps, je vous remercie d'être venues, on se verra sûrement bientôt. » Tu leur offris un grand sourire, suivi d'un clin d'oeil. C'était idiot, mais tu sentais que c'était nécessaire. Comme pour leur montrer qu'elles pouvaient te faire confiance, et compter sur toi. Ce qui t'effrayait de plus en plus, pour être honnête. Tu n'aimais pas que quelqu'un doive compter sur toi dans un autre cadre que le travail. Tu ne savais pas si tu saurais être un partenaire de confiance. Tous ces sentiments en toi étaient un peu contradictoire.

Pendant tout le monde elle avait écoutée, sans dire un mot, retenant ses larmes encore une fois, ce qu'elle détestait ; montrer ses faiblesses. Mais elles étaient bien là. Adilyn était triste de s'avouer que dans un mois ou deux, cette petite n'allait plus être dans sa maison. Sûrement qu'Abygaël allait être la seule enfant passé dans sa maison, elle s'est trop attachée et ne s'imaginait pas avec un autre à la remplacer, tout chez elle était à l'enfant et, elle ne voulait pas faire partager les livres ou les quelques jouets qui restaient. Finalement, elle écoutait Xavier lui dire qu'il ne les retenait pas plus, ce qu'Adilyn avait pris au mot, se levant du banc et jetant un regard à l'homme une dernière fois. Le clin d'œil lui faisait froncer les sourcils, mais elle tournait la tête pour que personne ne voit son malaise. « Oui, bientôt. » Un léger sourire de sa part pour celui qu'elle prenait pour un chevalier. Sa main était toujours liée à celle la petite, qui finissait aussi par se lever. « Merci à vous, passez une bonne journée. » Ça lui faisait bizarre de le vouvoyer, maintenant qu'ils allaient se voir souvent, mais elle ne l'appréciait pas plus que ça maintenant, bien qu'elle espérait que ça change un jour. Mais, elle n'oubliait pas que même s'il affirmait du contraire, il avait dû se rapprocher uniquement que pour l'enfant. L'infirmière l'attendait, peut-être qu'elle avait une dernière chose à dire à son père. Et d'un coup, Adilyn se mise à penser à son géniteur et, si ça lui était arrivé ? Elle aurait réagi comment ? Au fond, elle aurait espérée le voir un jour, au moins pour lui cracher au visage qu'il était un lâche.

Un mois ou deux seulement, vraiment ? Mais, mais, c'est trop peu de temps avec Adilyn, c'est trop court, non je ne veux pas, je refuse de la quitter aussi tôt je ne suis pas prête. J'ai envie de pleurer a cette idée, mais je ne le fais pas, je ne veux pas pleurer à chaque fois, pendant un an je n'ai pas pleuré et maintenant j'ai l'impression de tout le temps pleurer et je n'aime pas cette idée. Je sers encore plus la main de Adilyn. Ensuite, il nous dit qu'il est temps de s'en aller, je pense que c'est une bonne idée sinon je risque de craquer devant lui et je ne veux pas le faire. Adilyn se lève ma main toujours dans la sienne, je me lève à mon tour. Je me tourne vers... mon père. Je parle tout bas pour ne pas qu'ils se rendent compte du tremblement dans ma voix. « Au revoir. » Puis, je suis Adilyn on marche en silence pour rentrer à la maison, je suis tendue et triste, je ne veux pas qu'on soit séparée. Une fois arrivée à la maison je ne peux pas m'empêcher de lui dire. « Je veux rester avec toi. » Avant de passer le pas la porte qui se referme derrière nous.