#278 Between nightmare and reality Feat Adylin

Aujourd'hui je suis à la maison avec maman. Je lis dans ma chambre, je commence à avoir un petit creux. Je referme mon livre et le pose sur ma table de chevet. Je descends de mon lit dans lequel je suis allongé. Je pose mes pieds nus sur le parquet froid. je progresse jusqu'à la porte qui s'ouvre dans un grincement. Je m'avance dans le salon, je vais jusqu'au canapé dans lequel maman est en train de dormir. J'hésite à la réveiller, mais d'habitude à cette heure-ci on a déjà mangé. Je pose ma main sur mon épaule et je l'appelle. Elle ne répond pas son visage semble figé. Je la secoue un peu plus fort, elle ne bouge toujours pas. Rien, pas de réaction, pas de réponse, que le silence de la maison. « Maman ! Maman !! » Toujours rien, je commence à crier et à la secouer plus fort.

« MAMAN ! » Je me réveille en sursaut je pleure j'ai les yeux en larme, j'ai peur. Je veux voir maman, il fait noire, complètement noire. Je regarde la veilleuse pas très loin, je cherche ma peluche des mains, où est mon lapin. Je commence à paniquer encore plus, je le trouve je l'attrape et le sers contre moi. J'ai peurs de descendre du lit. Mais je suis seule, maman vient s'il te plaît. « Maman, maman, maman. » Je répète ce mot en pleure tremblante dans mon lit mon lapin dans les bras avec l'espoir qu'elle arrive.

Il se faisait tard, mais Adilyn n'arrivait pas à trouver le sommeil, comme bien souvent depuis quelques jours, tous ses problèmes et angoisses qui lui traversaient la tête, rien ne l'aidait, mais elle n'était pas le genre de personne à s'effondrer dans l'alcool, elle préférait regarder des films dans son salon jusqu'à pas d'heure puis s'endormir dessus. C'est une petite voix qui lui sorti de son pseudo-sommeil. Elle regardait une petite à la télévision, mais rien ne présageait qu'elle puisse crier maman, puisque dans ses souvenirs et même après avoir regardée le film plus de cinq fois, cette petite fille ne parlait pas. La grande blonde se levait en entendant hurler. « Aby ? » Quelques secondes de panique en entendant la voix de la petite puis elle se ruait vers sa chambre pensant qu'il y avait quelqu'un qui s'était introduit dans la maison ; comprenez, il y a une femme qui menace de lui voler Abygaël, alors elle a des raisons d'en faire des cauchemars et se lever plusieurs fois dans la nuit pour vérifier si tout va bien. Pourtant ce soir, la petite n'allait pas bien et, en ouvrant la porte, il n'y avait rien, il n'y avait personne plutôt. La grande blonde allumait une petite lumière pour ne pas agresser les yeux de l'enfant puis elle se mise à ses côtés. « Qu'est-ce qui ne va pas ? » Elle passait une main dans la chevelure de l'enfant avant de s'asseoir sur le coin du lit. C'était la première fois qu'elle lui faisait le coup alors, elle ne savait pas comment réagir, voir si Abygaël voulait un câlin ou non, pourtant elle mourrait d'envie de la prendre dans ses bras pour la réconforter. « Ma pauvre. Attends deux secondes. » Adilyn se relevait pour aller prendre un mouchoir dans la même pièce pour essuyer les quelques larmes de la petite.

J'entends des bruits de pas qui s'approchent de la porte rapidement, j'ai peur, je remonte ma couverture pour me cacher. Je pleure toujours tremblante. Le porte s'ouvre je me mets encore plus en boule, la lumière s'allume, j'ai un peu mal aux yeux, je me concentre sur la personne qui entre dans ma chambre. Non ce n'est pas ma chambre, où je suis ? Qui est cette personne qui s'approche de moi, qu'est-ce qu'elle va me faire ? Je sursaute et je ferme les yeux quand elle me touche la tête et qu'elle me parle. Sa voix je la reconnais, c'est pas maman, non, c'est la personne qui s'occupe de moi, ça me reviens Adilyn, je suis chez elle depuis un mois, elle s'occupe de moi. Je n'ai pas vu maman depuis tout ce temps, je pleure encore plus à cette idée, maman  m'a vraiment abandonné je ne la reverrais plus jamais. Adilyn s'éloigne. Non, pas elle. Je tends la main pour l'attraper, mais elle est trop loin, elle revient, elle essuie mes larmes, les larmes qui ont trempées mon visage. Je m'agrippe à elle et je pleure encore. « Me laisse pas seule » Jamais. Je ne veux pas être seule, plus jamais. Je ne veux pas qu'elle me lâche.

Adilyn avait le cœur qui battait à toute vitesse et, elle ne pouvait pas le contrôler, essayer de se raisonner. La blonde voyait le mal partout, alors en ouvrant la porte et en ne voyant aucune petite tête dépassée du lit, son cœur avait cessé de battre pendant quelques secondes. Elle avait allumée une petite lumière, elle voyait des cheveux dépassés, ce qui avait don de la soulager, s'approchant d'elle, essayant de la consoler, mais rien n'y faisait, la petite pleurait toujours, ce qui angoissait la grande blonde qui ne savait pas comment réagir. Prenant un mouchoir pour le passer sur son visage, elle ne s'attendait pas à un si gros chagrin. « Je suis là et je le resterais. » Elle passait une main sur son dos pour bien la prendre dans ses bras. La petite n'avait pas répondue une première fois à la question d'Adilyn, elle ne voulait sans doute pas s'embêter à lui raconter son mauvais rêve. Mais en même temps, ça lui tracassait, elle voulait s'assurer que c'était ça. « Ce n'est rien, Aby. Pleure pas. » La trentenaire essayait de trouver des mots réconfortants, bien que maladroit ; elle ne savait pas de quoi s'agissait le cauchemar, peut-être même ça n'avait aucun rapport avec un cauchemar, qu'elle avait juste peur de quelque chose qui se trouvait dans la chambre. Posant son regard dans tous les recoins, elle s'inquiétait un peu. Une ombre dehors aussi pourrait faire peur, les volets n'étant jamais tirés, mais elle devait avoir l'habitude.

Elle me prend dans ses bras c'est rassurant, même si j'ai toujours peur pour maman, je la revois allongée dans le canapé qui ne réagit pas à mes appels. J'ai tellement peurs. Je ne suis pas prête de la lâcher, j'ai trop peurs de me retrouver seule. « Ma maman... elle ne se réveillait pas... j'avais beau l'appelé... et la secouer... elle ne bougeait pas. » Je n'arrive pas à parler sans bégayer, j'ai du mal à respirer j'hoquette. Je veux retourner auprès de maman, je veux la revoir. Elle me manque tellement. J'essaie de respirer mieux. Je compte dans ma tête, je reste dans les bras d'Adilyn. Ma respiration commence à se calmer.  « Dis, Adilyn ma maman elle va bien ? » Je  lève mon visage pour regarder le sien inquiète. J'ai envie d'être rassuré, j'ai besoin d'être rassuré. Ma gorge me fait mal à force de pleurer. Mais je pleure déjà moins qu'à mon réveille brutal, même si j'ai toujours les images de mon cauchemar en tête, avec le visage impassible de maman.

Adilyn l'écoutait parlé avec un gros pincement au cœur, c'était horrible, cette vision devait être terrifiante, pour un enfant autant qu'à un adulte. « Ce n'était qu'un cauchemar, ne t'en fais pas. » Elle lui aurait proposé de se rendormir, peut-être venir un peu dans le salon pour regarder un film le temps qu'elle retrouve le sommeil. L'infirmière essayait de jouer son rôle de maman de remplacement comme elle pouvait, même si elle savait qu'elle ne remplacerait jamais le rôle de maman et qu'elle n'aurait jamais les mots juste pour consoler Abygaël. Puis sa question tuait intérieurement la blonde, qui ne savait pas quoi répondre, elle n'avait jamais vu la maman d'Abygël. Mais elle ne doutait pas une seconde que si elle le faisait, la femme l'étranglerait parce qu'elle s'occupe de sa fille ; enfin, ce n'était que son idée, puis, cette femme ne devrait jamais savoir où se cache son enfant pendant qu'elle se soigne. Avec une douce voix et un ton plutôt convaincant, elle affirmait : « Ta maman va bien, oui. » Mais c'était faux, si elle allait bien, si elle allait mieux, la petite ne serait pas dans ses bras, mais dans ceux de sa mère. Tout ce qu'elle pouvait lui dire et où elle aurait une certitude, c'est que celle-ci n'est pas morte. Elle s'éloignait un peu pour la regarder dans les yeux. « Ne t'en fais pas pour elle, tout va bien. » Puis elle la reprenait dans ses bras, la petite devait être choquée et, elle n'aurait pas aimée, enfant être éloignée d'un câlin.

Un cauchemar, oui, mais ça avait l'aire si réel, des souvenirs, des souvenirs du jour où j'ai été séparée de maman, ils me hantent. J'aurais préféré oublier ce moment, oublier cette image, la faire disparaître de ma tête. Mais elles refusent de partir de me laisser tranquille. Je suis rassurée par ses paroles, l'idée que maman aille bien me rassure, je respire plus calmement et je ne pleure plus. Plus pour le moment du moins. Mais je reste toujours effrayée parce que j'ai vue dans mon cauchemar, j'espère ne plus jamais revivre ça. Elle me dit de ne pas m'inquiéter et que tout va bien, tout va bien, je me répète ces mots dans ma tête, plus je le dis plus j'y crois et mieux je me sens. « C'est vrai ? » je dis ça d'une toute petite voix, je la crois, mais j'ai comme le besoin de l'entendre, pour être sûr que j'ai bien entendu, pour être sûr que c'est réel. Le calme est revenu dans ma chambre, on entend le bruit de la télé dans le salon, à pars ça le silence règne. Je reste dans les bras d'Adilyn, je ne veux pas la lâcher je suis au chaud dans ses bras, comme dans un cocon, dans lequel je suis à l'abri. « Tu peux rester encore un peu ? »

Un léger sourire, pas un mot, sa mère n'allait pas bien, pas mieux du moins. Mais qu'est-ce qu'elle pouvait dire de plus pour l'aider à se sentir mieux ? Elle ne pouvait que mentir sur ce sujet délicat. Pourtant, elle sentait dans le regard de l'enfant qu'elle voulait une réponse. « Oui. » Lui soufflait-elle, lui mentant de nouveau, cette pauvre petite vivait dans le mensonge et, Adilyn qui avait promis de l'aider ne faisait que l'enfoncer. Au fond, peut-être qu'elle allait mieux sa mère, elle ne pouvait rien en savoir. Pensant que ça devait sans doute être le moment où un parent aurait les meilleurs mots, où elle devrait appeler Xavier, sans doute. Pourtant, elle gardait ses bras autour de la petite, elle était un peu jalouse de lui car, dans quelques temps la petite ne serait plus à ses côtés, sans doute et qu'elle voulait profiter de chaque secondes qui lui restait avec elle. « Je ne comptais pas partir. » Un rire sortait de sa bouche, c'était la dernière chose qu'elle comptait faire, partir en laissant Abygaël en larme, comme une femme sans cœur, très peu pour elle. « Tu veux t'occuper un peu ? On peut aller regarder la télé ou jouer avec tes jouets, si tu veux. » C'était mieux que rester apeurée dans un lit, puis elle ne savait pas comment la consoler autrement, elle était beaucoup trop paniquée.  

Oui, elle va bien, je suis rassurée, j'ai comme un poids en moins sur mes épaules, peu à peu ma respiration devient normal, je tremble toujours, je me sens si faible en ce moment. j'ai l'impression que je vais me briser et éclater en mille morceau, je ne suis pas forte, pas comme me l'avais demandé maman, quand papa est parti, je ne suis aussi forte qu'elle le voudrait. Adilyn reste avec moi, elle m'aide, sans elle je ne serais rien, si elle n'était pas là, je ne sais pas comment j'aurais pu être rassuré. Je me suis vraiment attachée à elle, je ne veux pas la quitter, je ne veux pas aller chez mon père tout de suite, je veux encore profiter du temps avec elle, de l'écouter chanter quand elle prépare à manger ou qu'elle conduit. Je veux encore manger ses roulées. Je hoche de la tête à sa proposition, je descends du lit et enfile mes chaussons avec des oreilles de lapin. je ne veux pas me rappeler la sensation du parquet froid sur mes pieds, cette sensation que j'ai eue avant de retrouver maman allongée dans le canapé. J'attrape sa main, je ne veux pas la lâcher, j'ai besoin de son contact chaud, j'ai besoin d'elle. « Je veux bien aller voir la télé. » Je lève la tête pour la regarder elle est vraiment grande. Je me sens si petite à côté d'elle.

Adilyn ne savait pas réagir, elle voulait vraiment décrocher son téléphone et lancer un appel d’urgence à sa mère pour savoir comment réagir. Pourtant, personne ne pouvait comprendre la petite, personne n’a retrouvée sa mère à moitié morte et ça faisait mal à Adilyn qui la serrait un peu plus dans ses bras, les larmes aux yeux en imaginant la scène, mais elle ne craquait pas, jamais devant quelqu’un, jamais devant un enfant. Après lui avoir proposée d’aller soit jouer ou soit regarder la petite, elle déliait ses bras de derrière le dos de la petite. « Parfait ! » Disait-elle en souriant, se levant du lit à son tour et s’approchant de la porte en attendant la petite. Une fois dans le couloir, elle fermait la porte après elle avant d’arriver dans le salon où elle se dépêchait pour saisir la télécommande et changer de chaîne, le film qu’elle regardait était plutôt triste. « Tu veux regarder quoi ? » Elle mettait le menu pour qu’elle puisse choisir, mais c’était sûr que ça allait être des dessins animés. Adilyn lui aurait bien proposé de grignoter quelque chose mais, elle préférait qu’elle demande d’elle-même, la blonde s’installait sur le canapé, de nouveau entre la couette qu’elle avait déjà mise dessus, puis elle attendait la réponse de la petite.

Je tremble encore, j'ai encore l'image de maman en tête mais j'avance, j'avance jusque salon à la suite d'Adilyn. la télé est encore allumée, je n'ai pas le temps de comprendre ce qui se passe qu'elle met le menu avec la télécommande et me la tends. Elle me demande ce que je veux regarder, je sais pas moi ce que je veux regarder, je ne veux juste pas rester seule, je me fiche bien de la télé, moi ce que je veux c'est resté auprès d'elle. J'ai peur de refaire ce cauchemar, j'ai trop peur de revivre ça. Je m'assois dans le canapé à côté d'elle, le plus proche que je puisse. Je pose ma tête et je choisie une chaîne un peu au hasard, on tombe sur un dessin animé ou un chat bleu à l'air de poursuivre trois insectes bizarre. Je pose la télécommande. « Dit Adilyn, pourquoi tu m'as accueillit chez toi ? » C'est vrai, je me demande pourquoi une inconnue a bien voulu de moi chez elle. Et je ne sais pas j'ai l'impression que c'est le seul moment où je pourrais poser la question. Que gagne-t-elle à s'occuper d'une enfant comme moi, abandonnée par toutes les autres personnes importantes de ma vie. Je suis vraiment curieuse de le savoir.

Adilyn se sentait vraiment mal à l'aise en compagnie de l'enfant en pleure, elle aurait voulu faire des blagues pour sécher ses larmes ou même lui proposer d'aller faire un petit tour. Pourtant, ses sens de mère ne semblaient pas s'éveiller, peut-être parce qu'elle ne l'était pas, bien qu'elle chérissait la petite de toute son âme ; pas comme son enfant, mais presque tout comme. Il y avait encore quelque chose qui la bloquait, un mur qu'elle n'arrivait pas à détruire chez la petite, elles ne se connaissaient depuis qu'un mois, ça ne l'inquiétait pas, avec le temps, ça se fera. Éteignant sa chaîne actuelle pour mettre le menu, elle attendait de voir ce que voulait mettre Abygaël, elle n'allait rien imposer, parce que parfois, elle regardait aussi des animés. Finalement, elle se penchait sur Oggy et les cafards, ce qui amusait la jeune femme, ce qui l'amusait moins était sa question. Pourquoi Abygaël était chez elle ? Pourquoi pas ? Elle était une enfant et elle méritait d'avoir une vie en dehors d'un centre. « Tu ne te plais pas chez moi ? »  Un rire maladroit de la part d'Adilyn, qui préférait contourner la question par une autre question, pas très plaisante, elle avait même peur d'en entendre la réponse. « Je t'ai déjà dis que tu te posais trop de questions. »  La blonde avait sérieusement l'impression d'avoir une conversation entre adulte et son malaise ne faisait que s'agrandir.

Je suis surprise pars sa question, mais je n'ai jamais dis ça comment elle peut penser ça. Je baisse les yeux, je ne sais pas vraiment quoi répondre, c'est vrai que j'aimerais tellement être chez moi et que ça serait tellement mieux d'être avec maman. mais de là à dire que je ne me plais pas chez elle, c'est faux. Je l'aime bien et j'aime bien être chez elle. Je la regarde les yeux tristes. « Mais, si, pourquoi je ne serais pas bien chez toi. c'est vrai que ce n'est pas forcément où je voudrais être en ce moment, je voudrais être avec maman pour être sûr qu'elle va bien. Mais je préfère largement être ici avec toi, que seule au centre. Au moins toi tu es gentille avec moi. » Je ne sais pas ce qui m'a pris de parler autant, mais les mots sont sortis tout seul de ma bouche, comme s'ils avaient besoin de sortir, comme si j'avais besoin de lui dire ce que je pensais franchement. Sans détour, juste être honnête. Elle fait tellement pour moi depuis que je suis chez elle. Et même si elle pense que je pose trop de questions j'ai comme le besoin de savoir pourquoi je suis ici et pas ailleurs, je ne sais pas pourquoi mais j'ai envie de le savoir. cette fois-ci je le lui demande d'une voix implorante. «  Pourquoi tu as bien voulu de moi ? Alors que même mes parents m'ont laissé seule ? » J'ai vraiment besoin de cette réponse besoin d'être rassuré au plus profond de moi, j'ai peur, j'ai peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas être assez bien pour les autres et pour mes parents. Peur d'être seule pour toujours. Adilyn, s'il te plaît répond moi, dit moi pourquoi, j'ai envie de le crier, de pleurer à nouveau. mais plus que tout j'ai peur de sa réponse, peur qu'elle me donne une raison qui ne me plaise pas et qui ne fasse que me détruir encore un peu plus. A côté de nous on entends les bruits de la télé, le bruit du chat bleu qui essait d'attraper les bestioles. De chasser ses monstre, son cauchemar, alors que moi je n'arrive pas à affronter le mien. Je reste juste là à attendre que l'on m'aide.

Les questions de la petite étaient délicates et, l'infirmière ne savait que répondre parce qu'il n'y avait pas tellement de réponse, elle voulait garder un enfant et on lui a demandé si une petite allait. Cette petite était Abygaël et on lui a donné un peu d'information sur elle, rien de plus. Contournant la question pour éviter le malaise, elle se rendit vite compte que la petite avait du répondant et que ça allait être plus difficile de lui faire face. Peu importe le nombre de brique qu'elle mettrait sur son mur, Aby aurait la force de tout casser pour avoir une réponse. Sa réponse la fit grimacer, ils ne devaient pas être si désagréable, mais ce n'est jamais très sympa d'être éloigné de ses parents et, c'est le point de vue d'une petite fille, ça change tout. « Je sais que tu voudrais être avec ta maman, c'est normal. Personne n'aime être séparée de ses parents, mais tu vas vite la retrouver. »  Ils allaient sans doute revivre ensemble après qu'elle soit sortie de sa désintox et, aussi bizarrement qu'égoïstement, elle n'avait pas hâte que ça arrive voulant rester fausse-maman pour quelques mois encore. L'humour ne semblait pas passer auprès de la jeune enfant qui lui reposait plus sérieusement la question. Pourquoi ne s'intéressait-elle pas à la télévision, comme tous ceux de son âge, pourquoi poser cette question après un cauchemar, elle ne pourrait pas s'en remettre normalement ? « Parce que tu avais l'air d'une petite fille adorable et, je le pense toujours. Tu mérites d'avoir une vie de petite fille normal, alors je voulais essayer de t'offrir un petit bout de vie avec moi. »  Est-ce que c'était un cadeau de vivre avec elle ? La blonde n'en savait rien mais, elle estimait qu'avec son amour pour les enfants et ses tonnes de frères et sœurs, qu'elle savait s'y faire. Maintenant, elle ne pouvait pas se juger, ça devait être au tour d'Abygaël d'en tirer une conclusion. « Je suis certaine qu'ils n'ont pas décidé de te laisser seule, il y a des causes qui font qu'ils ont dû s'éloigner, mais ils t'aiment quand même, ne t'inquiète pas pour ça. »  Un ton doux et apaisant pour rassurer Aby, c'était tout ce que l'infirmière voulait.

Oui j'espère que je vais vite la retrouver, que l'on sera de nouveau réunit. J'ai hâte de la revoir et de passer du temps avec elle. Mais je veux tout de même la réponse à ma question, je veux savoir pourquoi je suis ici, s'il y a une raison que ce soit elle et moi ensemble. je l'écoute parler quand elle se décide enfin à me répondre. Une petite fille adorable, je ressemble vraiment à ça ? Je ne sais pas quoi en pensé, je ne suis pas vraiment la plus gentille des petites filles, j'ai plutôt tendance à être une sale gosse. Une vie normal, ma vie n'est pas normal, loin de la même. Mon père est partis, ils nous a laissé seules, moi et maman. Maintenant c'est maman qui a des problèmes et qui me laisse seule pour se soigner. J'ai passé quelque mois dans un centre pour les enfants comme moi et maintenant je vis chez une parfaite inconnue. Et pour couronner le tout j'ai un père qui sort de nul-part. Y a t-il quelque chose de normal là dedans ? Non je ne crois pas. Mais l'entendre dire qu'ils m'aiment, me rassure. Je m'approche d'elle et l'entoure de mes bras. « Merci Adilyn »