like punching in a dream breathing life into my nightmare (lexi)

« J’ai une surprise pour toi », avait dit Nelligan à sa sœur dès qu’elle lui avait ouvert la porte de son logement. Tous les deux passaient une période plutôt difficile, chacun de leur côté, et le jeune homme s’était dit que ce n’était pas le moment de se lâcher. Ils avaient tellement vécu, ensemble, que même si tous les deux avaient la mine basse, ce n’était pas une excuse pour se morfondre chacun de leur côté. Au contraire. S’ils étaient capables de se remonter le moral quand l’un ou l’autre n’allait pas, les deux ensembles arriveraient à déplacer des montagnes. Jérémy était parti subitement de la vie de sa sœur, Nelligan n’en connaissait pas vraiment les raisons non plus. Il avait préféré laisser à sa sœur le temps de tout encaisser et, lorsqu’elle serait prête, elle pourrait s’ouvrir à lui. Sauf que depuis quelques jours, il sentait que sa sœur s’éloignait de lui plus qu’autre chose, et ça, il ne pouvait le supporter. Lui-même avait cette envie de s’enfermer dans sa chambre et de jouer à des jeux vidéo toute la journée. Après tout, c’était ce qu’il avait fait pendant des mois après que Tara soit partie de sa vie. Il ne voyait pas pourquoi ce serait différent maintenant que c’était Lola et Lily-Anaëlle qui avaient creusé des trous dans son cœur. Sauf que lui, ne voulait pas que ce soit la même chose. Il n’avait pas envie de retomber dans ce cercle infernal. Et il ne voulait pas que sa sœur connaisse ce qu’il avait connu.

Alors il était débarqué chez elle, cognant avec sans doute trop d’enthousiasme, et était rentré en parlant de cette surprise, donc. « Enfile des vêtements sports, go, go, go ! J’t’attends. » Il avait poussé dans le dos de sa sœur pour qu’elle enlève son pyjama – bordel, il était bientôt midi ! – et qu’elle enfile des vêtements plus pratiques. Une fois cela fait, Nelligan sortit du logement de sa sœur en compagnie de cette dernière, qui se demandait bien franchement ce qu’il préparait. En parlant de tout et de rien, Nelligan conduisit jusqu’au complexe sportif. Une fois la voiture garée, Nelligan tourna un visage ravi vers sa sœur. Ravi et motivé. « Je nous ai pris un abonnement de six mois au complexe. Abonnement tout inclus, genre on a accès à toutes les activités qu’ils offrent. » Lança-t-il d’un air enjoué. Pourtant, Nelligan était très loin d’être le grand sportif. Mais il avait eu envie de se reprendre en main, et il savait que sa sœur arriverait à le tenir motivé. Et que ça lui ferait sans doute plaisir, aussi, d’avoir accès à tout ça. Il espérait avoir fait un bon coup. Lui se voilait la face en se disant que tout allait bien aller. Sa soeur n'était peut-être pas capable de se mentir à elle-même aussi facilement.

« Foutue télécommande de... ». Je vous promets que le geste a faillit joindre la parole. Il est en même temps concevable que cet objet soit à plat puisque qu'elle est subitement devenue ma meilleure amie depuis plusieurs jours. La raison ? Je m'emmure toute seule dans le chagrin parce Jérémy était parti du jour au lendemain. Pas une explication, une lettre, pas même un texto. Qu'est-ce qu'il était encore passé par la tête de ce délinquant ? J'avais eu sincèrement le sentiment de l'avoir aidé, de "l'avoir remis dans le droit chemin" comme il le disait. Je ne saurait jamais la vérité et peut-être que c'était mieux ainsi. C'est vrai quoi ? Qui sait quelle connerie il est parti faire...  « J’ai une surprise pour toi ». Il me fallut une seconde pour reconnaître la voix masculine qui venait de faire irruption dans mon appartement. Nelligan. J'hausse un sourcil avant de tourner la tête vers la source du vacarme. Mon frère. Damn, je suis la pire sœur du monde. Avec cette histoire, cela fait plusieurs jours que je donnais pas de nouvelles à mon frère adoré. Je préfère me noyer dans le plaid du canapé plutôt que de passer du temps avec lui. Pathétique, n'est-ce pas ? Mais je savais qu'il allait revenir et que ça allait faire du bruit, dans tous les sens du terme. J'esquisse un petit sourire, j'allais me lever pour lui faire un câlin mais là, il était pris dans une spirale assez étonnante d'énergie. Je l'avais rarement vu comme ça d'ailleurs, surtout que je vis qu'il avait des fringue de sport sur lui... De sport ? Nelligan ? Soit les milliards de pixels de la télévision sont en train de me griller le cerveau et j'hallucine, soit ce n'est pas un rêve et il va enfin bouger  son derrière qui fait tant chavirer les femmes. J'éclate de rire et pointe un doigt vers sa tenue. « Toi aussi tu m'as manqué mais quand même, il fallait pas mettre un  ensemble de sport pour me faire plaisir. » Il avait le don pour me reglonfler à bloc avec ses conneries. Je me lève péniblement pendant que je l'écoute parler. « Enfile des vêtements sports, go, go, go ! J’t’attends. » Je lève les yeux vers lui, interloquée. Quoi ? C'est pas une blague alors ? Je ne vais pas faire d'histoire : il va faire du sport, bordel ! Je ne sais pas ce qu'il va pleuvoir mais personne n'a intérêt d'être en dessous... « Je te suis, frère. Laisse moi deux minutes, je vais me changer. » dis-je un sourire victorieux sur le visage. Après quelques minutes, je le retrouvais dans le salle métamorphosée.  J'enfile ma veste de survêtement noire et la ferme, prends mon sac  avec des barres sucrées et l'eau – les objets ultime de survie pour moi quand je fait du sport. On allait en avoir grand besoin je pense ! On s'est rapidement mis en route. Je me demande tout de même où est-ce qu'il m'emmène.

Plusieurs fois dans la voiture, je lui avais demandé ce qu'était la surprise. Il ne m'avait rien dit, je réfléchissais alors en silence en jouant avec cheveux, prisonniers d'une queue de cheval haute. Puis on a évité le sujet jusqu'à ce que la révélation tombe.  La voiture s'immobilise puis son visage s'illumine. Il va me le dire ! « Je nous ai pris un abonnement de six mois au complexe. Abonnement tout inclus, genre on a accès à toutes les activités qu’ils offrent. » Je suis resté sur le cul un certain temps, surprise, puis quand j'ai encaissé l'idée, un large sourire s'est dessiné sur mes lèvres. Bon sang, rien de mieux ! Quelle idée de génie ! Depuis l'histoire, même danser ne me faisait plus envie mais là, faire du sport avec mn frère et le garder motivé surtout était un superbe challenge. Je sentis un poussée d'adrénaline filer comme une fusée en moi. « Alors là... Je veux voir ça, allez, c'est parti ! » dis-je avec une pointe de défi dans la voix. J'attrape mon sac à mes pieds et sort de la voiture. J'attends Nelligan et nous portons vers la salle de sport. Les portes vitrées passées, nous sommes tout de suite dans l'ambiance. Je regarde aux alentours. Tapis de course, altères,... Il y a temps de choses à faire, c'est incroyable ! Mais il va falloir commencé soft avec le frère sinon il ne va pas pouvoir marcher demain ! Mon regard s'arrête sur des sacs de frappe, un petit sourire en coin se dessine sur mes lèvres. «  Dis, frère, on va frapper du sac ou quoi ? »dis-je d'un ton enjoué. Il m'a tellement manqué ce petit Malinowski.

« Toi aussi tu m'as manqué mais quand même, il fallait pas mettre un ensemble de sport pour me faire plaisir. » C’est vrai que Lexi n’avait pas l’habitude, et personne d’ailleurs, de voir Nelligan en habit de sport. Certes, il sortait parfois pour courir un peu, mais ce n’était jamais bien longtemps et ce n’était pas de la course digne d’un marathonien. Son rythme était des plus lents et il menaçait de tout arrêter au bout de deux kilomètres. Rien à voir avec ce que Lexi pouvait faire comme entraînement. « Tout pour te faire plaisir, Lex’. Tu le sais bien. » Il rigola en se regardant lui-même les pieds, les shorts et le chandail. Il releva la tête vers sa sœur, haussant les épaules avec un petit rire. Le jeune homme lui indiqua alors d’aller enfiler à son tour du linge de sport, parce qu’il n’était pas motivé au point d’y aller tout seul, quand même. « Je te suis, frère. Laisse moi deux minutes, je vais me changer. » Quand sa sœur revint, Nelligan siffla, se sentant tout d’un coup assez moche dans ses vêtements. « Sérieux ? T’es plus musclée que moi, de partout. » Il secoua la tête, regardant les abdominaux de sa sœur avant de relever son chandail sur son ventre plat, ou même pas si plat que ça avec le petit ventre qui s’était formé depuis qu’il avait commencé à consommer plus d’alcool que dans sa jeunesse. Il était définitivement temps qu’il se prenne en main. Autant pour sa santé que pour son apparence physique. Et sa stabilité émotionnelle, aussi. Il était persuadé que ça l’aiderait à se changer les idées et à être moins déprimé.

C’était donc un départ vers le complexe sportif, et une fois arrivés dans le stationnement, Nelligan se tourna vers sa sœur pour lui annoncer la surprise en question. Un large sourire s’était alors dessiné sur les lèvres de Lexi, un magnifique sourire contagieux qui fit sourire Nelligan à son tour. Avec cette histoire avec Jérémy, le jeune homme savait à quel point sa sœur en arrachait, même s’ils ne se parlaient pas beaucoup, c’était le genre de choses qu’il savait. Et puis, Juliet lui avait glissé quelques mots sur l’état émotif de sa sœur. Il n’avait donc pas tardé à trouver ce plan de match de reconstruction personnelle pour tous les deux. Ils en avaient autant besoin l’un que l’autre. « Alors là... Je veux voir ça, allez, c'est parti ! » Aussitôt dit, aussitôt fait. Nelligan ouvrit la portière en même temps que sa sœur, claquant la portière tout en jetant son sac de sport sur son épaule. « Vas-y doucement avec moi pour commencer, hein, tout le monde ne peut pas être un Hulk comme toi. » Lança Nelligan tout en entrant dans le centre sportif avec un petit sourire. Il n’avait pas réellement peur, il savait que sa sœur respecterait ses limites. Et puis, si elle voulait être plus intense dans ses entraînements à elle, rien ne l’en empêchait. Tous les deux postés à l’entrée, regardant ce qui s’offrait à eux, Lexi fut la première à proposer : « Dis, frère, on va frapper du sac ou quoi ? » Pourquoi pas. Nelligan avait peur de ne pas pouvoir faire bouger le sac d’un seul millimètre, mais il s’imaginait qu’il avait bien quelques muscles de cachés dans ses bras. Il l’espérait. « Ouais ! Paraît que ça défoule, ça, non ? On s’imaginera que ce sont des gens qui nous ont fait du mal. » Nelligan lui fit un clin d’œil. Il n’oserait jamais imaginer frapper ce sac en s’imaginait frapper Lily-Anaëlle, mais Zach, juste pour un petit coup de poing, pourquoi pas. Il ne le saurait jamais. Et ça lui ferait du bien, à Nelligan. Ils se dirigèrent donc vers les sacs de sable après avoir été porté leurs sacs au vestiaire. « Y’a une technique pour frapper sans que je me casse les jointures ? » Demanda le pauvre débutant en sport, voulant s’assurer de ne pas saigner au bout de cinq coups.

Mon frère avait irruption dans mon appartement, prétendant avec une surprise pour moi. Je n'avais pas manquer de le chambrer quand j'ai vu qu'il avait débarqué en vêtements de sport, mais il a tellement l'habitude qu'il m'avait répondu que toutes petites choses étaient pour me faire plaisir. Je m'étais mordue la lèvre inférieure en hochant la tête, attendrie. Bon sang, il avait toujours le mot pour me faire du bien et faire fondre mon petit cœur fragile comme de la guimauve. Tandis ue je levais mes fesses du canapé, il avait lâché un petit rire. Il finit par me pousser à aller enfiler une tenue de sport moi aussi, ce qui m'avait interloquée et rendue curieuse. Partie donc me changer, je fus accueillie en revenant par un sifflement. Nos yeux noisettes se sont rencontrés  et j'ai haussé un sourcil. « Sérieux ? T’es plus musclée que moi, de partout. ». Ce fut la phrase qui me fit à mon tour éclater de rire. La danse est un sport exigeant, qui demande d'avoir un corps presque parfait, souple mais ayant de solide fondations. Une main de fer gantée de velours, cette image représente parfaitement le corps qu'il faut avoir pour la pratiquer. C'est donc quasiment tous les jours que je l'entretiens. Je ferme ma veste de survêtement, voyant que Nelligan regardait avec instance mes abdos. Je n'étais pas mal à l'aise, je voulais juste ne pas trop le faire rêver pour le moment. Cela le motivera peut-être plus là où nous allions faire du sport. « Tu sais à quel point la danse demande de la rigueur, vieux frère.» dis-je en lui faisant un clin d'oeil, un sourire moqueur au coin des lèvres. Sur ce, nous nous sommes mis en route, sac de sport sur l'épaule.

Dans l'habitacle de la voiture garée, il m'avait donc annoncée la  grande nouvelle. C'était une vague de joie qui m'avait inondé. Nous avons assez souffert respectivement, et il était temps de nous remettre sur les rails. Le faire ensemble ne pouvait pas être plus parfait, cela n'allait que renforcer davantage nos liens. Bonding time. Cela allait nous faire le plus grand bien. Je suis sortie de la voiture de mon frère avec l'entrain, je l'entendis me parler alors que je fermais la porte. « Vas-y doucement avec moi pour commencer, hein, tout le monde ne peut pas être un Hulk comme toi.». Pardon ? Moi Hulk ? Ressemblais-je vraiment à un grand géant aux muscles terriblement saillants et avec un bermuda tout déchiré ? Peut-être s'il me titillait un peu de trop, j'allais devenir... Hulkette ? Un rire nerveux sorti de mes lèvres, avant de donner un coup de poing sur l'épaule de mon frère. « Ressens bien ma force de mutant te lancer l'épaule mon cher, tu n'as fini de la voir. » dis-je d'un air de défi. Justement, en parlant de défi, je vis les sacs de frappe non loin de nous. Je proposais à mon frère d'aller en faire en guise d'échauffement. Il répondit par l'affirmative, nos ennemis non loin de nos têtes pour leur faire du mal en retour. Mon coeur se pince un instant avant de lui lancer un sourire mal assuré. Nous avons qu'à faire ça, espérant secrètement que cela guérir un peu plus nos cicatrices à chaque frappe. Nous arrivons alors face aux sacs après  un bref passage aux vestiaires. « Y’a une technique pour frapper sans que je me casse les jointures ? » Son ton est mal assuré, je ne pense pas qu'il en ai déjà fait. Je m'approche de lui et lui prends les main. A ma gauche se trouve les gants de boxe et le ruban. J'attrape le rouleau, commença à faire des tours sur les phalanges de mon frère. Je suis appliquée à la tâche, un fin sourire ornant mes lèvres. « Ce ruban va protéger tes phalanges sous les gants de boxe. ». Je pense soudain à mon tatouage. Il ne l'a pas vu. "Nellexi". Ce texte calligraphié au creux de mon poignet, scellant à jamais mon attachement à ce humain, à mon frère. Mon fin sourire s'étire. J'espère qu'il va le voir. Surtout qu'il était maintenant à l'air libre, non caché sous un pansement.

« Tu sais à quel point la danse demande de la rigueur, vieux frère.» Nelligan hocha la tête en rigolant. Évidemment, il savait à quel point la danse était une discipline sévère, qui nécessitait bien plus de muscles que la plupart des sports. Le jeune homme l’avait expérimenté lors de ses quelques pratiques avec sa sœur ; les lendemains, il se découvrait à chaque fois des muscles qu’il ne croyait pas posséder. Étant donné qu’il n’avait jamais entraîné son corps à la danse autant que sa sœur, Nelligan n’était pas dans la même forme physique qu’elle, mais lorsqu’il la voyait dans cet accoutrement, il regrettait parfois de ne pas être le sportif de la famille. « Ouais, j’sais bien. Faudrait que je danse plus souvent avec toi. » Il rigola et ajouta, avec humour : « J’pourrais peut-être faire tourner plus de têtes. » À force, Nelligan s’était habitué à ne pas figurer parmi les sex symbol de Bowen. Même si, à une certaine époque, ça avait pu le déranger de ne pas être considéré de cette façon, aujourd’hui il se fichait un peu plus du physique qu’il avait. Il avait eu des copines, ça ne devait pas être pour rien.

Les deux Malinowski arrivèrent au complexe sportif et Nelligan informa Lexi de leur abonnement. Une fois à l’intérieur, il lui demanda également d’y aller doucement avec lui. Comme elle avait pas mal plus d’expérience que lui au gym et dans l’entraînement en général, il se disait que ce serait elle qui lui indiquerait les exercices à faire. Le contraire serait totalement farfelu, étant donné que Nelligan n’y comprenait rien. Et puis, il faisait davantage confiance à Lexi qu’aux entraîneurs de la place, allez savoir pourquoi. Il avait toujours eu une grande confiance envers sa sœur. Cette dernière lui assena pourtant un coup de poing sur l’épaule. « Ressens bien ma force de mutant te lancer l'épaule mon cher, tu n'as fini de la voir. » Nelligan rigola et prit finalement un air de chien battu, implorant la jeune femme de l’épargner. « Ayez pitié de moi. » Comme pour en rajouter sur le fait que sa sœur pourrait lui faire du mal, ou lui faisait peur. Pourtant, Nelligan savait très bien qu’au contraire, sa sœur allait respecter ses limites. Certes, elle le pousserait si elle savait qu’il était capable d’en prendre, mais elle ne le pousserait pas au point de l’en rendre malade. Elle savait mieux que quiconque que c’était déjà un miracle que Nelligan se soit abonné ici. Il fallait donc qu’il y prenne goût, pas qu’il soit dégoûté de l’endroit après une seule visite.

Lexi proposa qu’ils commencent par les sacs de frappe. Nelligan acquiesça et, une fois arrivé face à l’un d’eux, il demanda comment s’y prendre. Sa sœur lui prit les mains, et fit des tours sur les phalanges du jeune homme. « Ce ruban va protéger tes phalanges sous les gants de boxe. » Nelligan hocha la tête, avant d’enfiler les gants de boxe. Et alors que Lexi s’applique tout autant à ses propres mains, le jeune homme la regardait s’exécuter, et ne manqua pas de remarquer le tatouage qui se trouvait au creux du poignet de sa sœur. Il fronça d’abord les sourcils. « C’est nouveau, ça ? » Il n’avait pas eu le temps de voir de quoi il s’agissait. Il attrapa doucement le poignet de sa sœur, pour mieux regarder le tatouage. Quand il fut en mesure d’y lire "Nellexi", Nelligan ravala une vague d’émotion. « Oh. Lexi. » Lâcha-t-il avec de l’émotion dans la voix. Il se retenait pour ne pas être trop émotif, mais il était vraiment touché par ce qu’il voyait. « Il est vraiment beau. » Il esquissa un sourire, relevant son regard brillant vers sa sœur. Sa petite sœur. Son étoile. Sa raison de vivre. Il aurait voulu la prendre dans ses bras et la serrer contre lui longuement, mais ils étaient au beau milieu d’un tas de personnes en sueur, qui gémissaient de douleur à force de s’acharner sur les machines d’entraînement. Alors il se contenta de serrer légèrement son poignet, avec affection, avant de la relâcher et de prendre une grande inspiration. « Allez. On se défoule. » Nelligan se tourna vers le sac de frappe devant lui et commença à frapper. Sa sœur fit de même. Chacun dans leur bulle respective, ils cognèrent contre le sac avec toute la force qu’ils avaient en eux, toute la colère aussi. Et ils en avaient.

Après que mon frère trouvait que j'étais plus musclée que lui, j'avais bien ris et lui avait rappeler que la danse était un sport physiquement exigeant. J'en avais bavé pour avoir le corps que j'ai aujourd'hui, mais la vanité n'est pas mon style. Je fus tirée de mes pensées par Nelligan. « Ouais, j’sais bien. Faudrait que je danse plus souvent avec toi. » Son rire fend l'air avant qu'il ne poursuive. « J’pourrais peut-être faire tourner plus de têtes.» Je roule des yeux en riant. En tout cas, moi, je préfèrerai qu'il fasse tourner une petite tête rousse particulière... Nous parlerons de Juliet plus tard, là ce n'était pas le moment. Quoi ? Il faut bien que je le cuisine un peu. Un sourire se dessine sur mes lèvres. « Tu sais bien que c'est avec plaisir que tu vienne danser avec moi, je t'attends moi. »  dis-je plus que ravi de voir qu'il a encore envie de partager un moment de ma passion avec moi.
« Oulala, t'en fais déjà assez tourner comme ça, des têtes. Allez, viens, on bouge. » m'esclaffai-je avec un sourire avant de passer ma main contre son épaule pour le faire avancer.

Nous voilà alors garer sur le parking de la salle de sport où Nelligan et moi (surtout lui en fait) allions passer un certain temps à nous remettre de nos dernières mésaventures. Comparée à Hulk, je lui avais alors dévoiler une partie de ma force surhumaine sur sa pauvre et innocente épaule. Il se mit à rire avant de prendre une tête si mignonne qu'elle me fit craqué. « Ayez pitié de moi. » J'essaie alors de garder mon sérieux avant d'éclater de rire. « Bon sang, je suis faible. C'est bien parce que c'est toi, vieux frère. » J'allais bien évidemment le ménager pour commencer. Nous irons à son rythme et non au mien. Je veux récupérer mon frère un seul morceau !

Nous sommes entrer dans la salle avant de nous diriger les sacs de frappe, histoire de cogner un peu.  J'explique alors à Nelligan qu'il faut se bander les phalanges pour préserver ses os, ce que je lui fait rapidement avant qu'il enfile ses gants. C'est à mon tour d'entourer mes phalanges. J'étais concentrée dans ma tâche quand Nelligan me prit le poignet. « C’est nouveau, ça ? » J'allais dire quelque chose mais il le vit. Cette ligne de texte à jamais tatouée au creux de mon poignet. Nos deux prénoms à jamais relier. « Oh. Lexi. » La voix de mon frère semble presque tremblante. Un doux sourire se dessine sur mes lèvres. Mon frère, celui pour lequel je donnerai ma vie, celui qui jamais ne me trahira. Je voulais juste avec ce tatouage pouvoir  rendre mon amour fraternel encore plus vrai. Je regarde alors Nelligan. Il a le regard brillant posé sur la ligne calligraphiée avant de retrouver le mien. « Il est vraiment beau. » Mes yeux brillent également. Ce moment est unique. J'ai envie de le serrer dans mes bras, mais l'endroit est mal choisi. Je me contente de passer une main encore non gantée sur sa joue avant de dire une petite voix. « Nous en reparlerons si tu veux. » Il serre doucement mon poignet avant de dire qu'il faut que l'on aille se défouler. Je lui emboite le pas, un sourire triomphant sur les lèvres. Allons, cogner ce bon vieux sac !

Nous avons bien passer un gros quart d'heure à frapper sans relâche, tout deux silencieux, concentrés. Sur un dernier coup de pied, je lâche toute ma fureur en pensant à Jérémy. Ce connard qui m'a abandonné. Tous des putains de lâche ! Un cri accompagne le mouvement puis la pression se relâche. Le sac vole sur lui-même pendant que je vais vers mon sac. Je défais mes gants rapidement, tentant de contrôler ma respiration saccadée. J'attrape ma bouteille d'eau et boit un coup. Je vois Nelligan me regarder. Je lui tends la bouteille, un air fier sur le visage. Je me sens déjà mieux. « T'en veux, Nelli ? » dis-je en détachant mes cheveux bruns. Ils tombent sur mon dos. Mon frère est un génie d'avoir eu cette idée, je suis revigorée et en pleine forme. Cette mise en jambe est amplement prometteuse.

Se contentant de sourire quand sa sœur lui mentionna qu’elle ne faisait que l’attendre pour qu’il vienne danser avec un de ces jours, Nelligan éclata ensuite de rire quand Lexi lui dit qu’il faisait tourner assez de têtes comme ça. « Ouais, j’suis pas convaincu. » Mais ça s’arrêta là, parce que Nelligan savait effectivement que contrairement à lorsqu’il était plus jeune, le style qu’il avait plaisait de plus en plus aux femmes. Cependant, à en croire ses relations et sa chance dans le domaine de l’amour, soit ce n’était pas forcément les bonnes têtes qu’il faisait tourner, soit il était carrément un cas désespéré. Dans tous les cas, il allait quand même essayer de se mettre un peu plus en forme, question de mettre toutes les chances de son côté et de finalement se sentir bien dans sa peau. Il suivit donc sa sœur quand elle proposa de bouger, enfin.

Après leur petite mise en scène de Hulk et du Chat potté, les Malinowski entrèrent dans la salle d’entraînement, prêts à tout casser – ou pas. Une fois devant les sacs de frappe, le jeune homme demanda d’une voix maladroite comment on devait frapper sans se faire mal, et heureusement sa sœur était là pour prendre soin de lui. De cette façon, il pourrait revenir seul et aller faire ces différents exercices sans avoir l’air d’un débile débutant. C’est au moment où Lexi protégeait ses propres phalanges que son frère remarqua le tatouage sur son poignet. Il ne se gêna pas pour attraper la main de sa sœur, doucement, afin de mieux le regarder. Le contempler, plutôt. Et être touché par ce signe, même si lui n’avait pas de tatouage et ne pensait pas que sa sœur s’en ferait faire de la sorte. C’était tout de même vraiment touchant de voir qu’elle tenait à ce point à lui, à eux, allant même jusqu’à les calligraphier dans sa peau. Nelligan aussi aurait sans doute pu se laisser aller à l’émotion, mais comme ils étaient au beau milieu de monsieurs muscles, le nouveau trentenaire essaya de se contrôler. Il avait déjà l’air tellement plus faible que tous les autres. Pas que pleurer n’était pas masculin, mais, quand même. « Oui. On ira manger après. Et là j’te prendrai dans mes bras pour te serrer fort contre moi. Je t’aime, la sœur. » Dit-il doucement, avant de poser sa main sur celle de sa sœur, qui se trouvait sur sa joue, pour la caresser avant de l’enlever. Ils se positionnèrent finalement devant les sacs de frappe, Nelligan prenant une grande inspiration pour retrouver tout le contrôle sur lui-même. Se donner un peu de force, aussi, peut-être.

Un quart d’heure plus tard, Nelligan cessa de frapper alors que sa sœur venait d’administrer le coup fatal avec son pied. Elle avait arrêté, donc le trentenaire ne se fit pas prier pour la suivre vers cette pause. À vrai dire, il continuait pas orgueil, mais depuis cinq bonnes minutes déjà, il suait comme un porc et avait les muscles engourdis. Le cri qu’elle avait lâché avait quand même fait du mal à Nelligan, parce qu’il savait à quel point ce cri-là venait du cœur, tout comme lui aussi aurait eu envie de gueuler à pleins poumons. Il s’approcha de sa sœur alors que celle-ci lui tendait sa bouteille. « Ouais, merci. » Il l’attrapa et avala de bonnes gorgées d’eau. « Bon, c’est quoi la prochaine étape ? J’aimerais bien muscler un peu mes bras, moi, mais j’connais pas les machines alors j’irai pas seul. » Sa sœur l’accompagna donc jusqu’aux machines de musculation, et avec patience et gentillesse, elle lui montra le fonctionnement de chacune d’entre elles. « J’en reviens pas que j’arrive pas à soulever plus que ça. » Lâcha Nelligan alors qu’ils se trouvaient sur la dernière machine du parcours de musculation des bras. Il rigolait, parce que rendu-là, il pouvait bien se moquer de lui-même tellement il était pathétique.