Matinée difficile. with Alfie

T'avais presque pas dormis de la nuit, t'avais veillé tard hier soir, en même temps qu'elle idée tu as eu d'aller dans ce bar jusqu'à pas d'heure, ce genre de trucs ne te ressemblent pourtant pas et tu savais que tu prenais le boulot à 8h le lendemain matin, au moins, avec le réveille monstrueux que tu as eu, ça va te passer l'envie de recommencer. Tu ne te rappelles plus trop de cette soirée, tu sais juste que t'as brièvement parlé à un type plutôt mignon mais tu ne t'es pas trop attardé dessus. T'avais eu du mal pendant toute la matinée, rêvassant alors qu'un client te posait une question ou butant sur les mots en leur répondant, t'étais morte de honte, mais surtout morte de fatigue. T'avais même pas pris la peine de t'arranger, t'avais attaché tes cheveux en une longue queue de cheval, enfilé un t-shirt blanc tout simple, un vieux jeans et tes vieilles converses bien abîmées par le temps, puis n’oublions pas surtout ce ridicule tablier vert aux fleurs roses que tu as l'obligation de porter pour être dans le thème de la boutique. Tu étais accoudé au comptoir de la caisse, fixant la pendule et attendant patiemment le temps où tu pourras retourner te plonger dans ton lit douillé.

On pourrait presque croire qu'Alfie a une vie de rêve. Il se lève quand il veut, sort jusqu'à pas d'heure, recommence le lendemain, et pourtant il a quand même réussi à se trouver un boulot où il arrive presque à chaque fois en retard. La patronne l'aime bien, et il sait se faire pardonner auprès d'elle parce qu'il connait la marque de ses chocolats préférés. Alfie travaille aujourd'hui, le soir. Vu qu'il n'est pas allé bosser la veille, il déambule dans les rues de Bowen à la recherche d'un petit truc pour sa boss. Il passe devant une boutique de fleurs et s'y attarde quelques secondes. Les fleurs, c'est bien un truc de gonzesse non ? Il hésite, puis aperçoit la gérante accoudée à son comptoir, à l'intérieur. Elle est brune de cheveux, semble assez jeune, et son visage lui est familier. Alfie met quelques secondes avant de réaliser que c'est la fille d'hier, celle qu'il a rencontrée au bar. Sans réfléchir, il pousse la porte du magasin et fait semblant de s'intéresser aux fleurs. Bah ouais, ce serait un peu de ridicule de rentrer rien que pour elle. Il marche les mains dans les poches, puis se tourne vers le comptoir pour dire la saluer. « T'es la fille d'hier, nan ? » dit-il en fronçant les sourcils. Il donne l'air d'être hésitant, alors qu'il sait très bien que c'est elle. Alfie regarde la tenue de la fille, Bérénice si sa mémoire ne lui fait pas défaut. « Changement radical de tenue. »

Tu te faisais chier, clairement, tu étais tellement subjuguée par l'aiguille de l'horloge qu'il y aurait pu avoir un filet de bave couler de ta lèvre inférieur. La petite cloche de la porte d'entrée de la boutique retentit et te tire de ton pseudo sommeil, tu sursaute et lance ton "Bonjour ! Puis-je faire quelque chose pour vous ?" habituel avant même de faire attention à la personne que venait d'entrer dans la pièce. Ton sourire s'efface, tu plisse les yeux, non ... tu doutes un petit peu avant qu'il ne te le confirme avec sa question, c'était bien le type de hier soir. " Tiens, quelle coïncidence. " Fis-tu avec un petit sourire en coin, le regardant d'un air amusé. Il te fait remarquer ta tenue qui était clairement moins élégante que celle de hier soir et tu ris un peu gênée, tu n'avais pas vraiment envie qu'il te voit dans un tel accoutrement, et surtout pas dans ce tablier ridicule. " Si tu cherches des fleurs pour ta petite amie je te conseil les roses rouges. "

Oui, c'est bien elle, il n'a pas halluciné. Elle le salue comme n'importe quel client avant de se rendre compte de qui il est, ce qui fait sourire Alfie. Grâce à sa réflexion sur sa tenue, il arrive à la faire rire. Un exploit, vu la façon dont elle remballé ce type au bar hier. Bérénice lui conseille alors des fleurs pour sa "petite amie", ce qui amuse le garçon qui hausse un sourcil. « Tu crois vraiment que je me serais retrouvé seul dans ce bar si j'avais une copine ? » Ça lui semble tellement évident pour lui qui n'a jamais eu de relation sérieuse, il s'imagine presque avoir le visage stéréotype du type qui n'est pas capable d'entretenir une relation. Du coup, quand on lui fait ce genre de réflexion, il ne peut s'empêcher d'avoir envie de rire. Alfie fait quelques pas en direction du comptoir avant de s'appuyer contre. « Je venais juste vérifier si tu ne t'étais pas faite agressée depuis notre dernière rencontre. » Il lève les yeux vers elle. « Et si tu te poses la question, la réponse est oui, je t'ai suivie jusqu'à chez toi puis jusqu'ici. » Alfie ment bien sûr, mais il aime tellement jouer qu'il ne peut plus s'empêcher de le faire à chaque fois qu'il rencontre quelqu'un.

Bon, Alfie y est peut-être allé un peu fort sur les plaisanteries. Il se sent presque mal pour elle en la voyant perdre ses moyens. Contrairement à ce qu'elle pourrait croire, c'est loin d'être un tombeur, et encore moins un malade mental. Alfie, c'est juste un type qui se prend pas la tête, sans attache et qui s'amuse à embêter son monde, juste pour s'amuser. Il s'apprête à se rattraper, comprenant qu'elle ne compte pas rentrer dans son jeu, mais sa réaction le fait juste éclater de rire. Il tente de garder son sérieux, mais son visage totalement déconfit l'amuse beaucoup trop. Alfie finit par se mordre la lèvre pour essayer de contenir ce rire, mais il n'arrive pas à effacer totalement son sourire. « Mais je plaisante ! » s'exclame-t-il en plantant son regard dans celui de la fleuriste. « Tu me prends pour qui, un psychopathe ? » Il s'assied sur le comptoir et fait aller ses jambes d'avant en arrière, comme un enfant. « Je passais juste par là, et t'avais l'air de pas vraiment passer un bon moment. Vu que j'avais rien à faire, je me suis dit que je pourrais essayer d'ensoleiller ton temps de midi. » Il lui offre un immense sourire.

Wow, sa réflexion pourrait presque le blesser si il en avait quelque chose à faire. Il porte sa main à son coeur et la regarde d'un air triste. « Ce n'est pas très gentil ce que tu dis-là. » Sauf qu'aucune fille ne l'a jamais connu sur le long terme. Il n'est pas de ceux qui se mettent en couple, et ne pense même jamais avoir été amoureux dans toute sa vie. Il a à peine le temps de se poser sur son bureau qu'elle le repousse d'une force de mouche. Alfie se décale, même si il n'a pas vraiment envie de rester debout plus longtemps entre toutes ces fleurs. L'odeur lui donne un peu la nausée. Elle prend sa réponse comme une invitation, mais la refuse. Enfin, à moitié. Alfie lui offre un petit sourire d'encouragement. « Je ne comptais pas t'emmener au restaurant tu sais, mais tu vas t'ennuyer tout seule, non ? » Il pousse un soupir et fait quelques pas, en direction de la porte. « Enfin, si tu ne veux pas, je peux comprendre. » Il s'arrête et tourne la tête vers elle, attendant un oui ou un non, peut importe. Même si bon, Alfie doit bien avouer que passer plus de temps avec cette fille est une idée qui l'intéresse quelque peu.

hj : tracasse dis

Sérieusement, c'est un oui ? Alfie n'en revient pas, elle a finalement accepté. Elle aurait pu le foutre à la porte de son magasin, lui dire de ne plus y mettre les pieds, mais voilà qu'elle se prépare pour aller perdre sa pause de midi avec un type rencontré la veille, dans un bar. Il esquisse un sourire satisfait et la regarde se défaire de son tablier. Elle se dirige vers la porte du magasin et lui demande implicitement son nom. Ne l'avait-il donc pas dit l'autre soir ? Alfie ne s'en souvient plus vraiment, il a souvent un peu de mal à se remémorer ce genre de détail, qu'il soit bourré ou pas. « Alfie, » répond-t-il en posant sur elle un regard chaleureux. C'est souvent ça qui plait chez Alfie, son coté amical, jamais mal à l'aise, à croire qu'il n'avait jamais aucun moment de gêne. Il pousse la porte et, en bon gentleman, la tient pour elle avant de sortir du magasin et de se décaler pour qu'elle puisse fermer. Il fait ensuite face aux rues marchandes. « Une envie particulière ? » lui demande-t-il avant de se tourner à nouveau vers elle.

Elle se présente à lui sous le prénom de Bérénice, ou plutôt Nice. Alfie se le répète dans sa tête, ce Nice. Il aime bien, c'est mignon et ça colle bien à sa personne. Il ne le fait cependant pas remarquer, Alfie n'a jamais eu pour habitude de complimenter qui que ce soit à part pour se rattraper d'une grosse connerie qu'il a faite. Après qu'elle lui aie annoncé qu'elle est végétarienne, il hoche lentement la tête et plisse les paupières d'un air concentré. « Je vois, rien que pour manger t'es déjà difficile. » Il recommence à la taquiner, et espère qu'elle ne va pas mal le prendre puisque, bien sûr, Alfie n'est absolument pas sérieux en disant ça. Il fait quelques pas dans la rue avant que son visage ne s'illumine, comme si il venait de recevoir un message de Jesus par télépathie. « Je connais un salad bar pas loin d'ici. » Il tourne la tête vers elle et lui sourit. « J'aime bien les steaks bien saignants, mais je ferai une exception pour cette fois. » Il l'emmène à travers deux rues avant de pousser la porte d'un grand restaurant au design très bio, spécialisé dans les salades en tout genre. Ça devrait faire l'affaire. « J'espère que l'endroit te convient, Madame, » dit-il en prenant une voix de bourge sur le dernier mot.

Pour une fois, c'est lui qui parle. Alfie n'a pas l'habitude des filles timides, il a plus tendance à traîner avec des personnes qui passent la soirée à parler d'elles. Mais heureusement, il a toujours de quoi combler le vide pour éviter les conversations qui mettent mal à l'aise, sans pour autant en venir à raconter sa vie. Et puis, ce n'est pas plus mal parfois, quelqu'un qui t'écoute. Ils rentrent dans le restaurant, et la réponse de Nice le fait sourire. Elle semble être plus à l'aise qu'au début, et ça fait plaisir à Alfie. Il s'approche du buffet et prend une assiette au passage. « Je te conseil leur assortiment de trois poivrons farcis à l'ail, sauf si tu comptes sortir ce soir. » Même si encore une fois, Alfie n'a pas peu s'empêcher de prendre une voix de grand gastronome exagérée, il la regarde d'un air à moitié sérieux. « Et je ne plaisante pas, c'est vachement bon ! » Il continue de faire son petit tour, attend qu'elle aie terminé de composer sa salade, puis se dirige vers une table vide où il prend place. Une fois installés, il regarde Bérénice avant d'attaquer son plat. « Alors Nice, dis-moi qui tu es. »