Amazing Wedding ft Konstantin Ypsilántis & Amélia Rowling

« Pourquoi tu ne peux pas simplement l'inviter au restaurant ? Qu'est-ce qu'elle a de spécial ? C'est une juste nana. Baise-la et basta. », le connard que vous entendez au téléphone là, c'est « ouaf-ouaf ». Il n'aime pas ce surnom alors, un p'tit conseil amical de vous à moi : ne jouez pas aux cons avec ça sinon... il se pourrait qu'il devienne méchant. Moi je m'en fous, j'aime bien me battre avec sa tronche de lard. Je lui ai tout appris en le rackettant pendant près de deux ans. C'est le temps qu'il lui a fallut avant de se rebiffer. Ne vous moquez pas, ce n'est pas de sa faute s'il est un peu lent. Après notre bonne petite baston, on est devenus des potes à la vie, à la mort.

« On n'est pas tous des éjaculateurs précoces comme toi Ouaf-Ouaf. J'ai envie de... j'sais pas. D'autre chose. », là... je l'ai entendu s'étouffer avec sa salive. Haha. Il doit être vert de rage. La distance qui nous sépare le contraint à simuler l'indifférence. S'il réagit, il sait qu'il ne ferait qu'exciter mon goût pour les railleries sans avoir les moyens de me faire fermer ma gueule : « … autre chose ? Comme t'incruster au mariage de gens que tu ne connais même pas juste pour... t'amuser avec cette fille ? ». Je me complique toujours l'existence avec les filles. Si c'est trop simple, je m'ennuie. C'est peut-être aussi parce que mon cœur ne sait pas battre autrement qu'à tout rompre ? Pour une nana qui fait s'emballer mon palpitant, je suis capable de tout. J'en veux pour preuve : je suis déjà tombé d'un pont en faisant des acrobaties pour attirer l'attention d'une fille un peu prétentieuse à Trabzon. Elle n'était même pas spécialement jolie. Elle était inaccessible et ça me rendait dingue. Je voulais qu'elle ne le soit pas pour moi et pour MOI SEUL. Vous comprenez ? Je suis sûr que non. Heureusement pour moi, j'ai atterri dans la flotte en contre bas et croyez pas que ça m'a fait renoncer. Non. Non, même pas. Je n'apprends jamais rien de mes erreurs.

« Je vais te laisser ouaf-ouaf. Je suis arrivé. T'oublies pas de m'envoyer ce-que-tu-sais pour dans deux semaines ? Y-a des foutus albanais qui s'inquiètent et ça m'étonnerait qu'ils acceptent d'acheter des pistolets à eau pour patienter. », en raccrochant, je me suis concentré pour trouver une place où me garer et ne voyant rien, j'ai réquisitionné tout naturellement le trottoir. Une mémé m'a balancé un regard réprobateur comme si ça allait me faire chier dans mon froc. Raté. Elle doit m'en vouloir de faire ce qu'elle n'a jamais eu l'audace de tenter dans sa triste vie. Je lui ai répondu à ma manière, avec la familiarité d'un slave qui n'entend pas le caractère rigide des codes puritains : « Si tu te sens de la conduire, je te donne la permission de me trouver une place. », et ouais... je ne sais pas vouvoyez les gens. Va falloir vous y habituer. C'est un concept qui me dépasse comme les sous-verres et les napperons sur les théières anglaises.

Évidemment et comme je m'y attendais, la vieille ne m'a rien rétorqué. Elle s'est dégonflée et a continué son chemin sans se retourner. Connasse. Je vous jure qu'en Turquie... on m'aurait répondu par l'affirmatif. Et j'étais sérieux. Je lui aurais filé mes clefs rien que pour me marrer. Bon. Bah tant pis. Peut-être qu'elle en rêvera cette nuit ? Qui sait !? Je ne sais pas pourquoi cette idée m'excite. Me jugez pas. Voyant qu'elle m'avait bien tristement abandonné, j'ai fini par me résoudre à ranger mes clefs et puis, je me suis regardé dans mon rétroviseur pour les dernières vérifications d'usage. Essayez pas de deviner lesquelles... ça ne vous regarde pas. Sachez juste que tout est en ordre. Parlons plutôt de mes fringues. J'ai opté pour un blazer bleu, une chemise et des chaussures marron. Comment vous trouvez ça ? De toute façon, je n'ai pas l'intention de me changer. Je me trouve au poil.

A mon arrivée dans le couloir menant à la réception, j'ai pu apercevoir Amélia. Mon cœur a fait boom. Décidément, elle me plaît bien c'tte fillette. Y-a quelque chose qui mérite d'être découvert chez elle. J'ai la sensation qu'elle pourrait m'étonner. Je ne lui ai pas dit que je ne connaissais personne à ce mariage. J'ai vu l'annonce dans le journal et sur un coup de sang, j'ai pensé à m'incruster avec Amélia. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Est-ce que je vous demande de m'expliquer ce qui vous prend de lire le rp d'un gros naze qui n'a rien d'autre à faire de sa vie que d'écrire un Dimanche après-midi alors... fermez bien vos mouilles.

Sans même me dire bonjour ni rien, Amelia m'a immédiatement posé une question qui m'a fait la regarder à la manière d'un pyromane devant une boite d'allumettes. Je lui ai répondu avec mon sourire en coin spécial coups fourrés, c'est celui que je sors pour les grandes occasions : « Qui a dit que cette cérémonie était normale ? ». Elle s'est approchée de moi comme pour tenter de faire cracher le morceau à mes yeux et... bordel de merde!, son truc a marché puisqu'elle a compris ! Comment elle a fait ça ? Elle m'a demandé si je connaissais ces gens et... là, j'ai été obligé d'avouer en essayant de cacher ma déception d'être déjà démasqué : « Comment voudrais-tu que je connaisse tout ces gens ? , c'est vrai quoi... je viens de débarquer en Australie. « Tout ce que je sais c'est que j'ai envie de passer un bon moment avec toi et qu'ils vont servir du champagne. Cela suffit à mon bonheur. », c'est quoi déjà le proverbe ? Faute avouée à demi-pardonnée, non ?

Je lui ai proposé mon bras pour l'inviter à entrer et découvrir la salle qui était décorée avec du papier crépon bleu et rose «tralala» : « Si tu veux bien m'accompagner ? Aucune chance d'être démasqués enfin, peut-être.. à toi de voir si tu veux prendre le risque de me suivre. Si on te demande, on est des amis de la mariée...  », j'essayais d'éveiller quelque chose en elle sans lui dire que je veux faire plus que de m'incruster à ce mariage de gros bœufs australiens mais... inutile de lui mettre davantage la puce à l'oreille.

Message HS:

Je trinque à la santé de tous les demeurés qui liront ces quelques lignes pendant que je sirote du champagne en compagnie d'Amelia. Je vous autorise à me détester mais, si ça peut vous consoler, sachez que le champagne est dégueulasse... il m'a même arraché une grimace. En scrutant mon verre, je me suis demandé si c'était un genre de « demi-écremé ». Bordel. Hors de question de boire cette piquette alors... bah... j'ai filé discrètement mon verre à un gamin qui traînait sur la piste de danse en compagnie d'une mioche à peine plus âgée que lui. Ils s'occupaient en imitant les adultes et honnêtement, c'était plutôt gênant à regarder. J'ai voulu lui donner de la potion magique, ça allait peut-être l'aider à se trouver de la dignité : « Tiens bonhomme. ». Quoi ? Z'avez un truc à dire ? Rassurez-vous bande de chochottes, il n'a pas eu l'air de savoir quoi faire de mon cadeau... ce gosse finira puceau. Je vous l'dis.

Amélia n'a pas été aussi regardante que moi avec le champagne. Sacrée descente pour une fillette. Était-elle stressée ? Elle n'en avait pas les symptômes. J'ai eu envie d'en avoir le cœur net en lui répondant : « On n'est pas bizarres. On est vivants. Plus qu'ils ne le seront jamais. ». Tout oser. Tout essayer. Perde et gagner. Recommencer. Ne jamais s'arrêter. Combattre la nuit. Brûler, brûler et ne rien laisser. Prendre sa part et celle que les autres se réservent pour plus tard comme s'il était possible de gagner des intérêts en épargnant son temps comme on le fait avec son argent : « Si on se fait pincer... humf... voyons... qu'est-ce qu'on fera ? Tu as une idée ? », je m'amusais à m'inventer des scénarii dans l'éventualité d'une confrontation : «... j'dirais qu'on est des agents infiltrés. Ouais. Nous surveillons les « grands » événements à cause de la menace terroriste. Je leur sortirais ma plaque... », j'ai fouillé dans une de mes poches pour en sortir la première carte tombée sous mes doigts et pas de bol, c'était celle d'un salon de massage. Le rouge m'est monté au visage : « Oups. Euuh. Ouais...non. C'est à ce moment qu'il faudra se mettre à courir... » . Comme toujours et comme vous pouvez le constater mes chers amis : je suis hyper convaincant lorsqu'il s'agit d'improviser un bobard. Filez-moi un oscar... !

Après notre petite conversation sur les 1001 manières de se sortir d'un guêpier, nous sommes arrivés au beau milieu de la piste de danse parsemées de ballons et de confettis comme si une licorne avait eu la diarrhée du siècle. Amelia a posé son verre sur une table pleine de vieux croûtons qui branlaient du chef et claquaient des mains. Je ne sais pas si vous avez remarqués mais, plutôt que de danser, les vieux choisissent toujours de rester assis et de claquer des mains en rythme avec les battements de la musique... ça doit être une espèce de technique secrète pour faire repartir leur cœur en cas de pépin ça, non ? Ouais, c'est certainement ça l'explication. C'est obligé.

La musique battait son plein, elle hurlait et faisait s'agiter la masse des gens tout autour de nous... mes yeux se perdaient dans ceux d'Amélia qui me parlait de son bal de promo raté et ça m'a fait un pincement au cœur de l'apprendre. Il fallait réparer cette injustice sans plus attendre. Face à cette révélation, je lui ai dit avec emphase et sans lui laisser le choix : « D'accord mais... ferme les yeux. », sans plus attendre, je me saisis de sa main tendue et l'entraînais sur la piste : « Ne les ré-ouvre surtout pas maintenant. Tu dois me faire confiance... okay ? Le meilleur moyen pour danser convenablement c'est d'oublier le reste du monde et on s'en fout que lui marcher dessus. », je disais ça en essayant de ne pas exploser intérieurement. Amélia et moi jouons depuis quelques semaines au chat et à la souris. Voilà que maintenant, elle était là... entre mes bras, et quelque chose en moi m'inspirait l'idée que peut-être cette soirée serait notre soirée.