Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: I'm still breathing ♥ Axlize Dim 26 Juin 2016 - 18:42
Car l'éclat de quelques heures de bonheur suffit parfois à rendre tolérables les désillusions et les saloperies que la vie ne manque pas de nous envoyer
Axten & Charlize
Le coeur si lourd de puis hier, Charlize arrivait devant l’hôtel où Axten avait pris une chambre. Elle restait dans la rue, devant l’entrée à fixer la devanture, incapable de passer le perron. C’était idiot pare qu’on parlait de son mari là et du fait qu’elle était morte de peur à l’idée de le revoir. Mais c’était un tel bouillon d’émotions en elle que tout son être débordait, elle en était paralysée. Elle n’avait pas fermé l’oeil de la nuit et c’est à la première heure, après avoir déposé Romy aux aurores, qu’elle était parti s’enfermer dans son labo. Elle avait testé plusieurs recettes de pâtisseries qui lui tenaient à cœur ce matin, pas moins de trois gâteaux différents étaient sorti du four, laissant une odeur agréable dans sa boutique, mais la dégustation n’avait pas été aussi concluante, clairement, lorsqu’elle avait la tête ailleurs, elle était mauvaise pâtissière et elle détestait ça. Alors elle s’était enfermé dans son bureau, se noyant sous sa paperasse pour essayer de ne pas trop penser, mais il fallait qu’elle se rende à l’évidence, elle n’avait qu’une chose en tête, le retour d’Axten et le raz de marée qu’il avait provoqué en elle. Il avait suffit d’un regard pour qu’elle vacille, que de ses yeux plongés dans les siens pour que son cœur déborde, son mari c’était son tout, l’autre moitié d’elle-même et depuis des mois, elle se sentait tellement étrangère à sa propre vie. Comme si on l’avait amputé d’un membre, elle vivait avec une plaie béante dont elle n’arrivait pas à guérir, parce qu’il était parti sans rien dire, parce qu’elle n’avait aucune nouvelle, elle n’avait pas pu avancer, en vérité elle ne vivait plus, elle survivait. Elle se levait chaque matin pour Romy, parce que sa fille c’était son rayon de soleil dans toute cette obscurité et aussi pour ses boutiques, parce qu’elle avait cette passion enchaînée au tripes et puis une poignée d’employés qui ne méritaient pas qu’elle baisse les bras. Charlize passait pour une battante depuis six mois, mais personne ne voyait qu’une fois les portes refermées, seule, elle s’écroulait, elle ne comptait plus les crises de larme, la vaisselle hors de prix qu’elle avait fracassé au sol ou les hurlements qui se cognaient contre le silence, parce qu’elle n’avait personne sur qui hurler ou contre qui pleurer, parce qu’Axten était parti et qu’elle se sentait démunie. Parce qu’elle ne voulait de l’aide de personne pour surmonter cette peine, simplement parce qu’elle était insurmontable puisqu’incompréhensible.
Mais il était de retour et c’est toute la machine qui s’était remise en branle. Elle avait éprouvé un tel soulagement, comme si durant six mois elle avait été incapable de respirer et que tout d’un coup on lui insufflait un nouvel air dans les poumons, comme si on la sortait d’un long coma, à coup d’électrochocs violents. Sa première idée, comme un réflexe primaire, avait été de se jeter dans ses bras pour être sur qu’il était bien là, que ça n’était pas un autre de ces rêves qu’elle faisait régulièrement et desquels elle se réveillait esseulée, une fois contre lui elle n’avait eu d’autre choix que de se rendre à l’évidence, il n’était pas un mirage, après des mois de silence, il lui était revenu, sous ces cheveux longs et cette barbe hirsute qu’elle ne lui connaissait pas c’était bien lui, vivant. Ensuite s’étaient bousculées tellement de questions, d’envie de comprendre, un besoin vital de donner une raison valable à son absence, mais là les choses s’étaient gâtées, parce que tous deux semblaient au bord du gouffre, tellement heureux de se retrouver, tellement bouleversés aussi, incapable de s’exprimer clairement et Romy qui pleurait dans la pièce d’à côté, comme si la pauvre enfant comprenait la tension palpable qui régnait entre eux. Bien que soulagée de voir qu’Axten n’avait pas fuit à cause d’elle, mais comprenant qu’il y avait alors une autre raison, une raison qui l’effrayait presque parce qu’elle imaginait le pire, bien qu’il restait trop de silences pour qu’elle soit réellement soulagée du retour de son mari. Charlize n’avait trouvé d’autre solution que de le faire sortir de chez eux pour ce jour, elle ne pouvait se résoudre à lui dire de rester parce qu’elle n’arrivait pas à gérer les émotions contraires qui bataillaient en elle, parce qu’au delà du bonheur elle sentait la colère qui grondait en dessous, une colère sourde et incontrôlable une fois qu’elle serait lâchée. Aujourd’hui pourtant, après une nuit sans sommeil, après n’avoir réussi à canaliser ses pensées, elle s’était décidée à aller au devant de ses peurs, puisqu’Axten avait fait le premier pas hier, aujourd’hui c’étai son tour de venir à lui. Elle souffla une dernière fois, un, deux, trois, elle mit son cerveau en veille et ses jambes en marche, chambre 28, elle monta l’escalier, ferma les yeux une dernière fois, se voulant impassible, courage. Elle frappa doucement à la porte.
AVENGEDINCHAINS
Invité
Sujet: Re: I'm still breathing ♥ Axlize Mer 29 Juin 2016 - 3:25
Étendu sur le lit de la chambre d'hôtel qu'il occupait depuis deux jours, à présent, Axten n'avait pratiquement pas bougé de la journée. Submergé par les évènements qui s'étaient si rapidement bousculés dans sa vie, dans les dernières vingt-quatre heures. Vingt-quatre heures s'étaient écoulées depuis que Charlize, la femme de sa vie, celle avec qui il avait grandi et sans qui il ne se voyait pas vivre, lui avait demandé de quitter la maison. Une nuit. Un jour. Elle avait besoin de se reconstruire, lui aussi d'ailleurs. Jamais Axten n'avait pris pour acquis qu'il pourrait tenter de se reconstruire à ses côtés. Il n'avait rien prit pour acquis, excepté qu'il était partit dans le silence, avec l'étiquette d'un lâche, probablement. Cent-quatre-vingt jours plus tard, il refaisait surface. Ce n'était qu'une image pour illustrer son retour aux sources, à la maison, parce que lui avait coulé depuis longtemps déjà. Son pilier, son ancre, sa femme l'avait immédiatement serré dans ses bras. Une étreinte comme ils n'en avaient jamais eu. Un contact intense en émotions. Un contact fort, indestructible. Tout comme leur amour l’avait toujours été. Axten avait dû se rendre à l’évidence que son retour aurait aussi l’impact d’une bombe sur une petite ville tranquille. Une bombe sur leur jolie histoire d’amour, sur leur famille. Les sentiments et les idées entremêles avaient empêché le couple d’entretenir une vraie discussion. Axten aurait pu la préserver entre ses bras toute la nuit, il aurait pu caresser ses cheveux sans se fatiguer, il aurait pu continuer de lui dire qu’il l’aimait, qu’il était là, la nuit entière. Ce n’était pas possible, pourtant. Cela n’aurait fait que repousser la vérité à plus tard. Repousser la réalité qu’il cherchait tant à ne pas affronter, qu’il redoutait. L’homme avait le cœur lourd, la tête remplie. Il avait à peine mangé ou dormi, incapable de ressentir quoi que ce soit en l’absence de sa femme, mis à part de la culpabilité. La retrouver et s’en séparer aussi rapidement avaient écorché à nouveau son cœur, à vif. Le peu d’énergie qu’Axten avait était brûlée par le désir d’embrasser ses lèvres à nouveau, de sentir son doux parfum en caressant sa joue, le soir venu, avant de s’endormir. Fermer les yeux sur le passé pour mieux les ouvrir sur un nouvel avenir.
On cogna à la porte de sa chambre. Il y a longtemps déjà que le soleil s’était couché, que ses rayons ne brillaient plus par les carreaux de la fenêtre de sa chambre. Axten n’avait pas perdu espoir que la belle blonde à qui il avait dit oui, quelques années plus tôt, le rejoigne. Elle avait besoin de temps, et il ne pouvait pas lui en vouloir pour cela. Axten ne pouvait que respecter le recul dont Charlize avait besoin, l’espace, le vide. Dans sa tête, cette fois, et non dans son cœur, dans sa vie. Le pompier se releva difficilement du lit, ses muscles à moitié endormis, et d’un pas lent, se dirigea vers la porte le séparant de Charlize. Il posa sa main contre la porte, fixant le bois. L’homme inspira, puis soupira, laissant glisser sa main contre la porte, atteignant la poignée. Il l’ouvrit sur le visage familier qu’il attendait, sur le bleu de ses yeux qui tournait au gris lorsqu’elle était préoccupée. «Charlize» souffla Axten. Il voudrait sentir son corps contre le sien à nouveau, mais précipiter les choses ne servait à rien. Ils avaient des choses à régler, d’abord, et ils ne passeraient pas par-dessus cette fois. Non, pas encore. «Entre, je t’en prie.» Axten s’écarta légèrement, faisant place à la blonde dans la chambre. Il referma la porte derrière elle et rangea ses mains dans ses poches, nerveux. «Je t’offre quelque chose à boire?» Il avait l’impression d’être face à une invitée. C’était sa faute si leur relation s’était retrouvée à ce point. La chambre qu’Axten avait louée n’était pas bien grande. Il n’avait eu besoin que du stricte nécessaire et donc, le mari invita sa femme à s’asseoir sur le lit. «Désolé, j’aurais voulu t’accueillir de façon plus officielle.» En même temps, cela lui rappelait leurs soirées d’adolescents à rire et à se découvrir, assis en indien sur le lit de l’un ou de l’autre. Axten baissa la tête un instant, jouant avec ses propres mains. Il réfléchissait. À ses mots, à ses phrases, à ses idées. Il plongea ensuite son regard dans celui de la blonde. «Charlize, je ne sais pas par où commencer, ni par quoi… mais je ne le dirai jamais assez. Je t’aime. Je t’ai toujours aimée, depuis le premier jour.» Elle le savait, mais le lui dire à nouveau l’apaisait. Cela lui permettait de retrouver son esprit, de retrouver confiance en lui, en elle, en leur amour.
Car l'éclat de quelques heures de bonheur suffit parfois à rendre tolérables les désillusions et les saloperies que la vie ne manque pas de nous envoyer
Axten & Charlize
Le couloir de l’hôtel était austère, tellement impersonnel, en parcourant les quelques mètres qui l’avaient séparé de la chambre, Charlize s’en était voulu de ne pas avoir proposé à Axten de rester dormir chez eux, mais elle avait eu besoin de temps pour digérer la nouvelle de son retour, elle savait sa décision légitime, il lui avait assuré qu’il comprenait, malgré tout elle ne pouvait s’empêcher de culpabiliser. Une fois le coup donné à la porte il lui avait semblé qu’une éternité s’était écoulé avant qu’il ne s’y présente, un temps infini où, son coeur battant à tout rompre, la blonde avait cru qu’il n’ouvrirait jamais, qu’il était absent, qu’il ne voulait pas la voir. Charlize et les films qu’elle se faisait dans sa tête, tout un monde. Pourtant il avait ouvert. Et ses grands yeux tristes s’étaient posés sur elle. Et elle avait enfin pu respirer normalement. Elle lui offrit un petit sourire terne, n’arrivant pas à peindre de la joie sur son visage duquel ressortait une telle lassitude, il était défait par trop de tourments et là, devant lui, elle n’essayait pas de prétendre le contraire. A quoi bon, il la connaissait par coeur de toute façon. Elle le sentit hésiter, peut-être une seconde, à la prendre dans ses bras, sûrement, mais elle était raide comme un piquet, ça n’était pas l’envie qui lui manquait, de se laisser aller contre lui, mais elle savait que l’heure était grave, ils devaient s’expliquer, ils ne pouvaient pas se permettre de flancher, pas encore. A sa proposition la belle s’avança dans la chambre, silencieuse depuis le début, elle se laissait guider par la voix de cet homme qu’elle aimait tant et dont l’intonation, même grave, même nerveuse, la réconfortait. Je veux bien un peu d’eau, oui, s’il te plait. Charlize était toujours polie, toujours rangée, à sa place, même face à son mari, c’était en grande partie à cause de son éducation et même si le ton était un peu pincée, elle n’en restait pas moins elle-même. Du regard Axten lui proposa de s’installer sur le lit, elle aurait presque laissé échapper un rire, des souvenirs passés lui revenaient en mémoire, de nuits entières passées à refaire le monde lui assis sur son lit, elle, la tête sur ses cuisses à le regarder, à l’admirer, à parler, de tout de rien, à l’aimer tout simplement, comme une jeune femme qui découvrait l’amour dans sa plus grande simplicité. Au lieu de ça elle s’installa doucement sur le matelas dur, observant l’homme de sa vie lui servir son verre et puis se tordre les mains, songeur, elle regardait ses grands yeux bleus qui semblaient tout aussi orageux que les siens en ce moment et puis ces cheveux longs et cette barbe fournie qui lui changeaient totalement la morphologie du visage, il semblait dur, plus vieux, mais toujours aussi attirant. Ne t’en fais pas, je ne vais pas rester longtemps de toute façon, Romy va finir par demander après moi. C’était presque un mensonge, parce qu’elle avait pris ses dispositions, elle avait déposé sa fille chez ses parents, évidemment elle leur avait expliqué qu’Axten était de retour et il était prévu que la tête blonde dorme chez eux, elle savait que ça ne poserait pas de problèmes, Romy adorait ses grands-parents, mais elle préférait se laisser une porte de sortie, juste au cas où… Il s’approcha enfin d’elle plongeant son regard dans le sien, Charlize su que c’était le moment, qu’elle allait enfin avoir les réponses à toutes ces questions qui la torturaient depuis des mois, bonne ou mauvaise nouvelle, qu’elle l’en aime d’avantage ou qu’elle finisse par le haïr, peu lui importait en cet instant, elle avait tant besoin de savoir. Il commença timidement mais elle ne le quittait pas des yeux, buvant ses paroles qui lui faisaient du bien, il lui disait qu’il l’aimait qu’il l’avait toujours aimé. Elle le savait, elle n’en avait jamais douté, malgré les mises en garde de ses proches, elle s’était toujours accroché à cet amour si pure qu’il lui portait avant de s’enfuir, à tout ce qu’ils avaient vécu, s’obstinant à se marteler qu’elle était son âme sœur, parce qu’il le lui avait dit, parce qu’elle le pensait aussi et que jamais il ne cesserait de l’aimer, c’était impossible. Et aujourd’hui il le lui confirmait. Elle avait l’envie folle de lui sauter au cou, de s’accrocher à lui et de lui murmurer doucement qu’elle n’en avait jamais douté. Mais encore une fois elle resta à sa place se retenant. Elle soupira doucement. Viens, assied-toi près de moi Axten. Dis-moi, je peux tout entendre. Qu’il en finisse, qu’il lui dise. Elle caressa sa joue mangée par la barbe et ses traits fatigués avec une infinie douceur puis prit sa main comme pour l’encourager, il pouvait tout lui dire, elle s’était déjà préparé au pire.
AVENGEDINCHAINS
Invité
Sujet: Re: I'm still breathing ♥ Axlize Mar 26 Juil 2016 - 4:47
Axten avait traversé le globe à nouveau pour retrouver sa femme et sa fille. Il avait rêvé d'elles, de leur chez soi, des nuits entières, ignorant que c'est entre les murs d'une chambre d'hôtel qu'il lui avouerait tout. Axten aurait préféré être à la maison, dans le confort de leur chez soi, mais il savait que ce n'était plus tout à fait son chez soi, à lui. Six mois c'était court, six mois c'était long, mais ce fut assez pour creuser un vide entre Charlize et lui. Il serait prêt à tout pour combler ce vide, il pourrait bâtir un pont entre elle et lui, s'il le fallait, pour la retrouver. Et pourtant, c'était dans cette chambre d'hôtel qu'il prononçerait ces mots. Axten s'en excusa auprès de sa femme, qu'il aurait préféré accueillir plus chaleureusement. «Ne t’en fais pas, je ne vais pas rester longtemps de toute façon, Romy va finir par demander après moi.» Un sourire en coin se dessina sur son visage, compréhensif. Leur fille devait se faire plus demandante auprès de sa maman, depuis son départ, qu'il pouvait l'imaginer la réclamer rapidement. Il ne lui en voudrait pas, si elle devait partir. Il ne lui en voudrait jamais, pour rien au monde, parce que lui, il était parti et il s'en était voulu. Il s'en voulait toujours, tiraillé par l'impression d'avoir voulu faire la meilleure chose et l'impression d'avoir fait la pire, pour eux. Sa nervosité était palpable, et la douce voix de Charlize le ramena à la réalité. «Viens, assied-toi près de moi Axten. Dis-moi, je peux tout entendre.» Axten fit un pas en avant et s'asseya aux côtés de sa femme, qui porta sa main à son visage. Ses caresses lui faisaient du bien, même s'il pouvait voir dans son regard que tout avait changé. Les mâchoires serrées, l'homme fronça les sourcils. «Ce n'est pas le genre de choses qu'on veut entendre, Charlize... ce n'est pas le genre de choses qu'on devrait avoir à dire.» Il baissa la tête un instant, prenant une grande inspiration, puis expirant au ralenti, pour se détendre. La jeune femme prit sa main dans la sienne, puis Axten s'empressa de l'envelopper de son autre main. Il râcla sa gorge, mais l'énorme boule qu'il y ressentait n'était pas prête de s'estomper, et celle qui pressait son coeur non plus. Son regard se braqua dans les iris de Charlize, ne voulant plus les quitter. «Je suis désolé d'être parti comme un voleur, de ne t'avoir rien dit, de vous avoir laissé tomber, Romy et toi. Je me demande encore, aujourd'hui, comment j'ai fait pour y arriver, Charlize.» Cela n'avait pas été une décision facile, il y avait longuement réfléchi, mettant les pours d'un côté et les contres d'un autre. «Quelque chose me motivait à le faire, et je ne sais pas si c'était la meilleure chose à faire ou si c'était l'inverse... j'espère sincèrement qu'un jour tu pourras me pardonner, mon amour.» L'homme fronça les sourcils, serrant les mâchoires à nouveau. Trop d'émotions se bousculaient en lui, présentement, et il avait bien du mal à les gérer. «Je ne passerai pas par quatre chemins... j'étais à Baltimore, aux États-Unis. Quelqu'un m'y attendait et je ne pouvais plus attendre. Crois-moi, j'aurais préféré passer ces six derniers mois auprès de ma famille.» Il parlait pour parler, comme s'il voulait repousser l'instant où il lui dirait enfin la vérité sur son absence, sur ce rendez-vous tant attendu. Axten cherchait surtout à éviter de faire de la peine à sa femme, car il savait qu'elle en aurait au moins autant que lui. «J'ignore ce que tout le monde a pu te dire, mais je peux très bien imaginer ce qu'on a pu dire sur moi...» Axten serra encore plus fort la main de la blonde dans les siennes, les larmes ne tardant plus à monter à ses yeux. Il n'était pas naturel pour lui de pleurer à moins de grandes émotions, c'était le cas ce soir. Il ferma les yeux, par réflexe, par peur de voir sa douce, sa moitié, s'effondrer devant lui. «J'ai un cancer, Charlize...» Il déglutit, puis au moment où il rouvrit les yeux, Axten fut pris d'une violente pression à la tête. «Un... un cancer, du cerveau...» Il décortiquait chacun de ses mots, comme si cela allait rendre la chose plus facile à accepter. À présent, les pauses entre chacune de ses phrases s'expliquaient. Axten n'avait plus envie de rien dire, de ne prononcer aucun mot. Il n'avait envie que de serrer sa femme dans ses bras, ce qu'il fit sans plus tarder. Il caressa d'abord son dos du bout des doigts, puis ses boucles blondes, ne pouvant empêcher les larmes de couler sur ses joues et les sanglots de s'accumuler. «Je suis tellement désolé, Charlize. Je m'en veux. J'ai été... égoïste. J'ai voulu suivre ces traitements tout seul... et... et je vous ai perdues.» L'homme s'en rendait davantage compte aujourd'hui, à présent qu'il savait qu'il ne s'en sortirait pas, et qu'il les perdrait réellement. Tout comme elles perdraient un amour, un mari, un meilleur ami, un père. Axten n'avait pas la force de lui dire tout de suite, il avait besoin de sa présence. Il avait besoin de Charlize plus que jamais. Puis, elle le questionnerait à son tour, de toute façon. Et cette fois, il ne lui cacherait rien, absolument rien.
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Sujet: Re: I'm still breathing ♥ Axlize Mer 3 Aoû 2016 - 17:17
Car l'éclat de quelques heures de bonheur suffit parfois à rendre tolérables les désillusions et les saloperies que la vie ne manque pas de nous envoyer
Axten & Charlize
Le visage dur et si dévasté d'Axten était difficile à regarder pour Charlize. Elle y voyait tant de douleur, tant de choses qu'elle ne comprenait pas, lui qu'elle connaissait par cœur avant ces six mois, il était devenu comme un parfait étranger devant elle, il avait gagné quelques rides qu'elle découvrait tout juste et une gravité qu'elle n'aurait jamais imaginé voir composer ses traits. Et pourtant derrière tout cela il restait l'homme qu'elle aimait, celui qu'elle avait épousé et qu'elle aurait suivi jusqu'au bout du monde s'il avait fallu, celui qui lui avait donné une magnifique enfant qui lui ressemblait sous bien des facettes. Alors qu'elle lui caressait la joue avec tendresse, le grand blond commença enfin à s'ouvrir. Ses premières paroles et son intonation sévère donnèrent des frissons à Charlize. Gardant sa main suspendue un instant, hésitante, cherchant ce qui pourrait aider son mari, la jeune femme pris ses grandes mains dans les siennes et les serra fort comme pour l'encourager à continuer. Lorsqu'il fini par planter ses grands yeux trop bleus dans ceux de la belle, elle soupira doucement. Elle lui avait assuré qu'elle était prête, qu'elle pouvait tout entendre, mais il semblait si défait, elle commençait à avoir peur de ne pas pouvoir supporter la vérité, de flancher avec lui. Pourtant elle ne dit rien, le laissant continuer, il devait lui dire, aller jusqu'au bout de sa confession, peu importait ce que cela impliquait ni ce que ça pourrait engendrer. Mais au fil des mots elle perdrait presque le sens de ce qu'il disait. Baltimore ? Mais... Charlize était perdue, elle ne connaissait rien de Baltimore mis à part son nom et elle était persuadée qu'il en était de même pour Axten alors qu'avait-il bien plus aller faire là-bas ? Il continuait son discours décousu, la blonde comprenait qu'il tournait autour du pot, elle serra sa main un peu plus fort. Elle n'avait que faire de ce que les autres avaient pu penser ni de ce que lui pensait de ces autres, ça n'était pas le plus important en cet instant. Axten, dis-moi ce que tu es allé faire aux Etats-unis. Son intonation était restée douce pourtant on pouvait déceler une pointe d'agacement, il fallait qu'il lui dise. Et enfin le couperet tomba, les larmes étaient montées jusqu'aux yeux d'Axten et il les avait fermé par pudeur alors que le cœur de Charlize battait à tout rompre. Elle resta interdite un instant, laissait la sensation que tout son être se glaçait d’effrois l'envahir alors que l'écho de ces quelques mots martelait son esprit. Un cancer. Il avait du remarquer que sa femme restait pétrifiée parce qu'il précisa encore, si doucement que chaque syllabe marqua son cœur comme au fer rouge. Un cancer du cerveau. Elle s'était attendu à tout, même à cette nouvelle là, mais alors qu'elle l'entendait de sa bouche c'était comme si tout son univers se fissurait sous ses pieds, tout leur univers, à tous les deux, leur vie, celle de Romy. Axten était malade et à le voir pleurer à chaudes larmes l'heure était grave, assez pour qu'il ait fui son pays, sa famille, les deux femmes de sa vie. Alors que Charlize restait encore interdite, Axten la pris dans ses bras, ce contact violent, inattendu mais si tendre avec son mari, rompu les barrières de Charlize. Elle s'effondra dans ses bras, des larmes de soulagement de l'avoir retrouvé et de tristesse de devoir le perdre à nouveau. Ils restèrent enlacé de la sorte un moment, laissant les larmes laver leur peine, effacer la colère et libérer un peu leurs cœurs meurtris. Et puis enfin, lorsqu'elle se sentit prête à le regarder en face sans flancher, Charlize se redressa et affronta Axten, elle avait tant de questions qui l'effrayaient mais qui étaient nécessaires. Mais pour commencer, cette toute première, celle de l'espoir, même futile, même dérisoire, celui qui la pousserait toujours à croire que rien ne serait perdu tant qu'ils n'auraient pas tout essayé. Si... si tu es revenu aujourd'hui, après six mois de silence. Est-ce que tu as trouvé un traitement ? C'est pour ça que tu es parti à Baltimore, pour trouver un remède. Si tu es là devant moi, c'est parce que tu es... guéri ? L'amour la rendait naïve.
Il n'y avait plus de mur, plus de barrière entre eux. Il n'y avait plus que l'amour qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre, un mur qu'Axten avait lui-même construit et à présent détruit en serrant finalement sa femme dans ses bras. Ce moment qu'il avait tant redouté était maintenant réel et, même s'il l'avait voulu, Axten ne pouvait plus nier le cancer qui avait envahit son corps et qui lui avait causé tant de mal déjà. Charlize éclata en sanglots dans les bras de son mari, ce qui restait du coeur de ce dernier se brisa à nouveau. Il s'en voulait d'infliger cette douleur atroce à la femme qu'il aimait, mais il ne pouvait plus garder ce secret pour lui. Les semaines s'écouleraient et son état se dégraderait. Charlize ne pourrait que le voir s'éteindre sans comprendre pourquoi. Il ne repartirait pas une seconde fois sans explication. Il était hors de question que cela se produise, Axten avait besoin des deux femmes de sa vie pour tenir bon jusqu'à la fin. Lorsque Charlize releva la tête, plongeant son regard dans le sien, Axten eut l'impression que son coeur arrêta de battre. Les yeux rougis, le regard démoli et troublé de sa femme lui faisaient si mal. Axten serra les mâchoires ensemble, les sourcils froncés, en colère contre la vie qui leur imposait de vivre cette douleur si vive. «Si... si tu es revenu aujourd'hui, après six mois de silence. Est-ce que tu as trouvé un traitement ? C'est pour ça que tu es parti à Baltimore, pour trouver un remède. Si tu es là devant moi, c'est parce que tu es... guéri ?» L'homme prit la main de sa douce dans la sienne et la caressa tendrement. Si seulement il avait eu la simple tâche de lui annoncer qu'il était malade, mais qu'il serait vite guéri. Si seulement. Tenant toujours Charlize entre ses bras, Axten l'entraîna avec lui sur le lit, se retrouvant tous les deux couchés. D'une main, il entourait son corps et de l'autre, il caressait ses boucles blondes. «Je suis parti pour un traitement... oui... j'ai... on a tout essayé», dit-il doucement, faisant allusion à son oncologue et lui-même. Dans cette histoire, ils formaient une équipe et avaient tout tenté. «Le Johns Hopkins Hospital est... le plus réputé, à travers le monde, pour le traitement des... des cancers.» Axten y avait cru. Il avait mis toutes les chances de son côté pour se battre et vaincre la maladie, peu importe la distance, peu importe les enjeux que cela comportait, peu importe l'argent qu'il devait débourser pour les soins. «Il est trop fort, Charlize... ce foutu cancer est trop fort, il s'est battu autant que je l'ai fait.» L'homme ferma les yeux, refusant que de nouvelles larmes s'accumulent au coin de ses paupières. Il devait à présent vivre avec ce que le destin lui réservait et pleurer en s'appitoyant sur son sort comme il l'avait fait durant de longues semaines ne changerait rien. Axten posa un baiser sur le front de Charlize. Il pourrait continuer à se battre, mais il n'en avait plus la force. Axten refusait de se battre contre la mort à nouveau. Il savait qu'il perderait à tous les coups.
Invité
Sujet: Re: I'm still breathing ♥ Axlize Lun 3 Oct 2016 - 11:39
Car l'éclat de quelques heures de bonheur suffit parfois à rendre tolérables les désillusions et les saloperies que la vie ne manque pas de nous envoyer
Axten & Charlize
Axten avait toujours été le plus fort des deux, du couple il était le pilier, celui qui ne flanchait jamais, celui qui restait calme, tel un phare dans la tempête il était la lumière qui ramenait Charlize au port lorsqu'elle avait l'impression de se perdre, il en avait toujours été ainsi. Mais aujourd'hui, lui, avec sa stature impressionnante, forte et rassurante, lui son ancre, lui qui n'avait peur de rien, lui son tout, il paraissait si vulnérable, si affaibli, par la vie, par la maladie qui le rongeait, par la peur peut-être et par la tristesse aussi. Il avait tout d'un petit garçon qu'elle avait envie de rassurer, à qui elle aimerait dire que tout irait bien puisqu'elle était là. Elle voulait devenir cette force pour lui, celle qui l'aiderait à affronter les épreuves. Mais elle ne savait pas si elle en était capable. Charlize passait pour une femme forte, dans son travail surtout, elle était capable de gérer plusieurs boutiques, plusieurs équipes, elle pouvait être redoutable en affaires. Mais en tant que femme elle était toujours sur un fil, si sensible, si fébrile, elle n'avait jamais eu à vivre le genre d'épreuve qu'Axten lui imposait. Pourtant il l'avait déjà mise à l'épreuve, les six derniers mois elle avait cru s'écrouler plusieurs fois, tellement souvent, elle s'était crue incapable de remonter la pente lorsqu'il était parti. Pourtant elle avait tenu bon, sans s'en rendre compte elle s'était levé chaque matin, pour sa fille, pour son travail, elle pensait se noyer mais elle gardait toujours la tête hors de l'eau. Et celle qui se croyait si faible ne se rendait pas compte à quel point elle accomplissait un miracle tous les jours. Alors elle pourrait peut-être être ce soutient pour son mari, sans se poser de questions, abordant la vie simplement, au jour le jour, parce qu'elle l'aimait, plus que tout et parce qu'elle n'était pas prête à renoncer à lui. Surtout pas maintenant qu'il lui était revenu. Axten pris doucement la main de Charlize après qu'elle lui ait posé la fameuse question, celle qui lui brûlait les lèvres, celle qui laissait planer l'espoir, même si fou, même si mince. Il resta un instant à caresser sa main et avec une infinie douceur il l’entraîna sur le lit avec lui, elle se lova contre son torse si puissant. Elle qui l'avait vu braver les flammes, elle qui connaissait chaque muscle qu'elle avait vu se développer au fil des années, elle n'arrivait pas encore à imaginer qu'un mal invisible rongeait ce roc qu'était son mari. Elle écoutait sa voix grave et rassurante lui expliquer les choses, avec douceur, pour qu'elle comprenne bien. Et lorsqu'il eut terminé elle se redressa, plantant son regard dans le sien. Ses yeux étaient couleur orage parce qu'elle n'était pas d'accord, elle ne voulait pas renoncer, elle n'acceptait pas ce qu'il lui disait. Serrant les dents, la blonde angélique avait pourtant tout d'une furie mais elle se contenait. Et ? Elle fronça les sourcils, comprenant dans les yeux d'Axten ce qu'il refusait de dire. Elle voulut frapper ce corps qui lui faisait défaut pour chasser ce fameux cancer, elle voulut hurler contre cette vie qui ne leur accordait pas de répit. Mais lui restait silencieux, son regard rivé au sien. Et c'est tout ? Après six mois tu arrêtes ? Tu baisses les bras ? Non... j'peux... tu peux...On ne peux pas accepter ça, on ne peut pas le laisser gagner Ax ! Il y a d'autres médecins, d'autres traitements ! Tu es jeune, tu es fort. Tu vas te battre ! Dis-moi que tu ne renonces pas ! Sa voix se brisa dans un sanglot silencieux Dis-moi que tu n'es pas revenu pour que je t'enterre mon amour ! Je n'en aurai pas la force. Elle s'enfonça dans ses bras comme pour ne faire qu'un avec lui.