Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Les jours avaient finit par devenir des semaines et cette rousse m’obsédé toujours autant. J’avais tant espéré la croiser, mais cela n’étais jamais arrivé. En même temps, je ne connaissais pratiquement rien d’elle, nous avions discuté durant un long moment mais je n’avais aucunes informations qui me permettaient de la retrouver, surtout dans une ville aussi grande que celle de Bowen. Quant à l’université, je n’étais même pas certain qu’elle en fasse partit. Alors, un matin, en tombant sur une publicité, j’avais décidé de suivre cette folle pensée et de faire appel à un détective privé. J’avais quelques économies de côté, et c’était peut-être ma seule chance de la retrouver. Ce que je ferais une fois que ce serait le cas, je n’en savais strictement rien mais au moins j’aurais fait la démarche, puis je trouverais bien quoi faire le moment venu. Alors que j’avais une matinée de repos, je me dirigeais vers Northern District à la recherche du bureau du détective dont j’avais vu la pub le matin même.
Une fois trouvé, j’en poussais la porte et attendit quelques secondes qu’un homme sorte d’un bureau. Je l’observais durant quelques secondes, c’est qu’il était assez impressionnant. Surtout lorsque son regard se pose ainsi sur vous.
« Bonjour, j’aimerais retrouver quelqu’un, j’espère que je suis au bon endroit. »
Il n’y avait pas de raisons que ce ne soit pas le cas, mais ne sait-on jamais…
sentiments ? un mot nouveau pour toi, tu n'as plus ressenti grand chose depuis neuf ans. depuis que tu as perdu ta mère, ou plutôt qu'elle t'a abandonné. tu as la tendance égoïste de dire que c'est toi qu'elle a laissé, alors que vous étiez trois. ton père, ton frère, et toi. ton frère de dix ans, à l'époque, et ton père qui l'aimait passionnément bien qu'il ait toujours eu un mal fou à le montrer. comme toi, les adler sont visiblement des hommes froids. comment, alors, t'en vouloir d'être à ce point incapable d'identifier ce que tu ressens, ou de te montrer compatissant, ou encore et même surtout d'être autre chose que détestable avec lilas. tu ne sais pas faire autrement, tu ne sais pas aimer. et puis d'ailleurs, tu ne l'aimes pas, tu ne peux pas. ce qu'il y a entre vous était purement physique, et la complexité qui s'est ensuite installée a quelque chose de très perturbant. de presque douloureux. c'est un jeu devenu dangereux, et tu pourrais te brûler les ailes. au fond, tu as peur. peur de véritablement t'être attaché à elle, qu'il soit trop tard. peur qu'elle te détruise, de l'intérieur. pourtant, tu continues de lui courir après, de l'empêcher de partir, et de la poursuivre lorsqu'il lui prend de quitter le pays. elle te fuit, tu la suis. vous vous êtes malgré tout bien trouvés, aussi cinglés l'un que l'autre, avec autant de problèmes et si peu d'amour à donner. si peu de sentiments. après quelques jours d'absence, récupérant du meurtre de ta belle-mère commis par sa propre fille pour sauver ton père (gros bordel) tu retrouves ton bureau dans le centre-ville. déprimant. à vrai dire, la nuit où tu as creusé un trou dans le jardin pour y planquer le corps était bien plus intéressante que n'importe quelle affaire que l'on peut venir te proposer aujourd'hui. taré. un jeune homme franchit bientôt la porte du bureau, l'air perdu. tu te lèves et contournes ton bureau afin de tu lui tendre machinalement la main. « bonjour. asseyez-vous. » tu ne prends pas la peine de te montrer courtois, la stricte politesse suffira. ni celle de le rassurer sur l'endroit, il se doute bien que si tu le fais asseoir c'est qu'il ne s'est pas trompé. tu retournes derrière ton bureau et attends qu'il ait pris place sur un siège pour en faire de même. tu te penches, les coudes sur le bureau et les mains croisées, pour scruter son regard sans la moindre gêne. « parlez-moi de cette personne. » tu ne le quittes pas des yeux, chose qui a tendance à mettre les gens mal à l'aise mais tu n'en as strictement rien à faire.
Une première pour moi que de mettre les pieds chez un détective privé. Avant de voir l’annonce le matin, je n’aurais pas même pas pensé que ça existait réellement que mais c’était seulement un truc que l’on voyait dans les livres, dans les films. Puis mon regard s’était accroché à cette annonce jusqu’à ce que j’en vienne à me dire que c’était peut-être l’unique moyen de retrouver la demoiselle qui hante mes pensées depuis quelques semaines. Car, j’ai tout fait pour la retrouver de moi-même, mais où que je regarde, où je cherche, elle n’est jamais là. Alors pourquoi ne pas faire appel à un professionnel ? C’est ce que je me dis en poussant la porte du bureau. Du moins, c’est ce que je crois, il me semble pourtant être à la bonne adresse. Et j’ai la confirmation lorsque l’homme qui vient de se lever me tend une main, que je tends et m’invite à prendre place. Mais je ne me sens pas vraiment à l’aise. Je ne sais pas si c’est l’environnement, si c’est l’attitude du détective, mais quelque chose ne me plaît pas. Pourtant, je prends place sur la chaise qu’il me désigne.
Une fois en face à face, c’est encore plus étrange. Il ne cesse de me fixer, à tel point que je ne peux qu’éviter son regard et le laisse traîner aux alentours, examinant ce bureau si particulier. Durant quelques secondes, je me demande si c’était vraiment une bonne idée, jusqu’à ce qu’il se mette à parler, qu’il te pose la question que tu attendais un peu. Qui je cherche ? A vrai dire je ne le sais pas vraiment moi-même. Après avoir passé toute une soirée et une bonne partie de la nuit à discuter avec cette fille, je ne me souviens que de son visage et de son nom. Rien d’autre de marquant qui puisse m’aider à la retrouver. En même temps, faut dire que j’avais bus quelques verres, ce qui explique peut-être un peu mes trous de mémoires. Posant mes mains sur mes genoux, j’essaie de ne pas jouer avec, de montrer que je ne suis pas à l’aise, avant de répondre.
_ Justement, je ne sais pas grand-chose d’elle. Je l’ai rencontrée il y a quelques semaines à une fête…
Le silence se fait alors que je me perds dans les souvenirs de cette soirée.