Glitter in the Air (Maxwell)

« C'est une belle proposition mais je ne voudrais pas m'imposer.. » Non, tu ne voulais pas. C'était une joli proposition, en plus ça t'aurait permis de la voir et de pratiquer. Autant dire qu'elle t'offrait une belle occasion mais tu préférais que ce soit toi qui ait un piano. Cette pensée te faisait même un peu rougir, mais puisque vous aviez commencé à jouer, son regard était posé sur l'instrument et non sur toi. Du moins jusqu'à ce qu'elle s'arrête. Mais tu étais tellement pris par l'air, que tu n'avais même pas fait attention. « Je vais finir par croire que ce magasin est à l'abandon ou en libre-service. » déclarais-tu alors que tu terminais les dernières notes de la mélodie. C'était sans compter sur un toussotement qui se faisait entendre derrière vous. « Oh ! J'ai rien dit.. » Tu n'osais même pas tourner la tête par contre, tu te glissais vers elle afin de pouvoir lui parler sans être entendu. « Je crois que notre atelier musique va devoir s'arrêter là pour aujourd'hui.. » murmurais-tu doucement, en te levant du piano pour finalement saluer le gérant et sortir du magasin, elle fit de même. Et une fois dehors, tu te laissais rire un instant avant de la regarder plus sérieusement. « Peut-être que je pourrais prendre ton numéro, comme ça si je trouve un piano public, on pourra peut-être jouer à nouveau ensemble ? » C'était une proposition simple. Il y avait aussi le fait que tu sentais ton cœur s'emporter à chaque fois que ton regard croisait le sien. Assurément, avoir son numéro pourrait te permettre de la revoir, de croiser sa route à nouveau sans attendre que la vie s'en mêle. « Enfin, si t'es partante ! » Tu ne voulais pas l'obliger non, tu avais eu un coup de coeur, tu n'allais pas te mentir, mais ça pouvait ne pas être réciproque. Tu tombais amoureux de toutes les filles qui croisaient ta route, mais ça ne voulait pas dire que c'était le cas pour elles. C'était bien d'ailleurs le contraire qui t'arrivait et tu restais seul dans ton coin.

Tu la regardais sourire, ton regard ne la quittait pas, il suivait chacun de ses mouvements, comme si tu essayais d'enregistrer ça. C'était la faute de ta mémoire, elle était assez mauvaise, surtout pour les visages, alors tu ne voulais pas l'oublier. Tu ne voulais pas te réveiller demain matin et de te demander la couleur de ses yeux, savoir si elle avait des fossettes, la position de son nez. Non, tu voulais retenir chaque détail pour rêver d'elle, pour ne pas l'oublier et sourire à chaque fois que tu la verrais dans tes songes. « Mais agréable.. » Trop court, oui c'était certain. Mais ce n'était que le commencement. Tu avais à faire, déjà que tu avais promis à Aino que tu ne serais pas longtemps dehors, tu avais l'impression que ça faisait des heures même si ça n'avait pas duré plus de vingt minutes, peut-être trente. Le temps s'était écoulé différemment pendant ce moment avec elle. « Très bien ! » Tu la regardais fouiller dans son sac, sortir un stylo et griffonner dessus. Tu aurais aussi pu lui tendre ton téléphone pour qu'elle te le rentre directement mais tu avais l'impression de revenir au collège comme ça. Mais le plus beau fut lorsqu'elle s'approchait de toi pour te le glisser dans la main. Tu pouvais sentir sa peau contre la tienne, l'effleurer doucement. Un frisson, un sourire, un moment unique en son genre. Tu t'étais penché en avant dans l'idée de l'embrasser mais sans savoir pourquoi au dernier moment tes lèvres avaient pris une autre direction, se posant à la commissure de sa bouche. Un instant magique pour toi, ton cœur s'emballait, il battait à toute vitesse et tu pensais vivre le début d'une très belle histoire. « A très vite alors ? » Tu attendais un signe de sa part, ce fut un hochement de tête et tu ne pouvais t'empêcher de sourire une nouvelle fois, t'en allant la tête dans les étoiles. Tu ne savais même pas pourquoi tu t'emballais autant. Tu étais amoureux, cupidon avait touché ton cœur, encore une fois peut-être trop rapidement mais tu étais incapable de te défaire de son sourire, de son visage, serrant son numéro dans ta main par peur qu'il ne s'envole.