and ... boom ! (tala)

Ton service s'était terminé tard la nuit du samedi au dimanche. Tu n'assureras donc pas le créneau exceptionnel de fin de semaine. Hallelujah. Quitte à travailler tu préférais de loin l'ambiance euphorique nocturne d'un samedi soir, plutôt que celle du dimanche. Quoiqu'il en soit tu avais dormi toute la matinée pour te réveiller vers treize heures. C'est fou ce que tu te lassais des journées d'été. Elles étaient beaucoup trop longues. Toi tu aimais la nuit. Tu aimais la lune. Le calme. En attendant ce n'est pas le complexe sportif qui ouvrait de nuit pour l'instant, alors comme tout le monde tu en avais profité durant l'après-midi. Il était dix-sept heures quand tu as quitté les lieux. Dix-sept heures et toujours pas de nouvelles de Tala. Tu aurais bien profité de cette soirée avec elle. Juste en l'ayant près de toi. Tu es retourné chez toi assez tôt pour le coup, en début de soirée et à peine tu t'attelais à te faire une vulgaire omelette.. toc toc. « Hé ! T'as paumé ton portable ? » C'était la plus plausible des options. La laissant entrer, tu as refermé la porte et tu t'es approché. Planquant ton torse à son dos, tu as glissé un baiser à son épaule, avant de t'en séparer pour te diriger vers l'intérieur avec elle. Tu as une omette sur le feu tu te souviens ?!

Félicitation Mademoiselle vous attendez un bébé. Tes yeux qui s’écarquillent devant le docteur qui vient de te féliciter pour ton bébé. Un bébé ? Toi un bébé ? Sérieusement. Ce fœtus. Cette chose qui est en train de se former et grandir en toi. Non. Pas possible. Quelques jours. Quelques jours que t’savais. Plusieurs jours que tu le cachais à Shawn. T’lui cachait cette chose tellement importante. T’pouvais plus. T’pouvais plus lui cacher. Fallait que ça sorte. Fallait que vous décidiez à deux. T’pouvais pas prendre une décision toute seule. T’avais besoin de lui. T’as toujours eu besoin de lui. Depuis votre première rencontre. Comme une évidence. T’as la tête ailleurs. Tu passes ta journée à faire des trucs. Des trucs qui n’ont plus de sens. Tu passes plusieurs heures à broyer du noir dans ta chambre. Et puis tu quittes. Tu t’en vas. Faut que tu lui dises. En début de soirée. T’arrive chez lui. Ton p’tit poing qui tape contre sa porte. Son visage qui t’apparaît. Un sourire en coin apparaît. Il te parle de ton portable. « hein ? euh non désolé…je l'ai pas utilisé aujourd’hui ». T’étais pas forcément une accro à ton téléphone. Son torse qui se colle à ton dos. Son baiser sur ton épaule. Tes yeux qui se ferment. Avant qu’il ne rompt le contact. T’aurais aimé qu’il reste un peu plus contre toi. Puissant ton courage en lui. T’avais peur de sa réaction. Peur qu’il ne te rejette. Pour de bon cette fois. Que ce ne soit plus que des séparations. T’avais peur qu’il t’abandonne. Définitivement. A cause de cette chose en toi. T’avais peur que cela vous brise. Tu poses ton sac par terre. T’enlève tes chaussures. Et tu le suis. Il va dans sa cuisine. L’odeur de son omelette qui te pique le nez. Non. T’le sens. Pourquoi a-t-il fallu qu’il se fasse une omelette. T’te sens pas bien d’un coup. T’sens la nausée qui arrive. T’déteste ça. Ces odeurs qui t’insupportes maintenant. Une omelette ce n’est rien. Et pourtant l’odeur de l’œuf qui cuisait. Ça te donnait la nausée. Tu bredouillais un désolé. Avant de partir vers les toilettes. Où tu laissais cette nausée faire son travail. T’étais pas bien. Et ton p’tit cœur battait si vite.

Ta soirée semblait toute faite maintenant. Tu n'avais rien prévu, mais maintenant qu'elle était là, c'était tout tracé. Vous alliez certainement profiter d'une soirée en amoureux. C'était toujours mieux qu'aller passer la soirée avec tes paires à vous défoncer. Tu pourras te défoncer en sa présence, si l'envie te prenait. « Tout s'explique.. » Non parce qu'un peu plus et tu te serais demandé si tu avais foiré quelque chose. Tu étais tellement doué pour ça, Shawn. Tu as sauvé la portion de protéines en glissant de la poêle à l'assiette, paf, elle avait disparue après s'être excusée. « Qu'est-ce tu fous ? » Elle était partie trop vite. Curieux, pas encore inquiet, tu la rejoins. Ton appartement n'était pas non plus très grand. Plus simple de la localisée. C'était toi ou elle était en train de vomir ? Tu finissais inquiet. C'était pas agréable à voir. Pas que c'était écœurant, non vous aviez passé ce stade. Mais tu n'aimais pas la voir comme ça, souffrir. Tu t'es approché. « T'as mangé un truc pas frais ? » Tu as décalé ses mèches de cheveux pour les mener à son dos. Oui c'était bien trop tôt pour une gueule de bois, non ? Tu avais donc fait le tour de toutes les possibilités. Et puis, si elle était malade, c'était loupé pour une soirée comme tu l'avais imaginé. En attendant le plus important c'était qu'elle aille mieux.

T’étais chez lui maintenant. T’étais décidée à tout lui avouer. T’espérais qu’il t’aide à savoir ce que tu dois faire. Ce qu’il veut. Et en même tu flippes. Tu flippes de sa réaction à cette nouvelle. C’est vous deux. C’est votre faute à vous deux si t’es dans un était pareil. La faute à deux. T’as pas fait ce gamin toute seule. Il avait son mot à dire. Alors t’avais débarqué chez lui. T’lui avais pas donnée de nouvelle de la journée. Tournant et tournant dans ta p’tite tête comment t’allais lui dire. Lui dire la « bonne » nouvelle. Il te parle de ton portable oublié. Non tu l’as pas regardé aujourd’hui. Pas utilisé. T’sais même pas si tu l’as pris là. Et puis. L’odeur de son omelette qui te titille le nez. Qui te provoque cette putain de nausée. T’détestais ça. Te sentir mal comme ça. Bouffée de chaleur. Cœur qui s’accélère. Tu t’excuses rapidement et tu disparais. Tu pars aux toilettes. Tu vomis ce que t’as dans le bide. Tu l’entends arriver. Tu le vois. T’sens sa main attraper tes cheveux et les mettre dans ton dos. T’es mal de te montrer ainsi. Drôle de truc pas frais que t’as mangée. T’fais non de la tête. T’commences à te sentir mieux. T’te relève doucement. T’vas vers le lavabo. T’attrape ta brosse à dent que t’as laissée chez lui. Et tu te brosses les dents. Une fois fait. T’te tourne vers lui. T’lui a toujours pas répondu. T’étais silencieuse. Tu t’approches de lui. T’attrape ses mains. Tu joues avec. Avec ses doigts. Tu l’entraîne vers toi vers son salon. Tu t’assois sur le canapé. L’obligeant à s’asseoir aussi. Tu plantes ton regard dans le sien. « shawn faut que je te dise quelque chose… ». T’as toujours ses mains dans les tiennes. Jouant doucement avec ses doigts. « j’ai pas mangé un truc pas frais….je…. hum…je….suis enceinte shawn…. ». T’las dis. Ca y est. C’est sorti de ta bouche. Ton cœur qui s’accélère de nouveau. Mais pas pour les mêmes raisons que tout à l’heure.

Soit. Loin de toi, l'idée qu'une omelette ait pu la mettre dans tous ses états. De ton côté, tu t'étais douché après ton sport, alors difficile d'expliquer tout ça. Quoique il restait une option. Mais tu n'y pensais pas, toi. Comment tu pouvais penser à un truc pareil ? C'était pas imaginable. Qu'importe le nombre de fois où vous vous aimiez jusqu'à vous unir et ne faire plus qu'un. Tu l'as regardé se brosser les dents. Elle est trop silencieuse. Trop loin de toi, jusqu'à finir prendre tes mains. Naturellement tu jouais avec ses doigts si fins, si doux. Ses mains, tu les aimais. Tu aimais les sensations qu'elles te provoquaient. Tu aimais quand elle te consolaient, te caressaient, t'excitaient, te bousculaient. Sans un mot tu finissais installé dans le salon. Tes mains flirtaient avec les siennes. « Quoi ? »  Tu ne l'avais pas lâché, mais tes doigts étaient inertes. Tu étais comme dirait-on... sur le cul. Sérieusement ? Tu l'avais mis enceinte ? Non ce n'était pas possible. Bon sang, c'était le genre de choses que tu ne voyais pas à long terme. Alors comment espérer qu'à court terme tu en sois capable ?! « Tal' tu plaisantes ? » Tu aurais dû voir la mouise arrivée. Elle t'avait appelé par ton prénom trop de fois d'affilé. Tu sais c'est ce qu'on fait pour un meilleur climat, et surtout pour mieux faire passer un message. Tes bras t'en tombaient. « Tala.. » Oui tu lui demandais de calmer le jeu et de te rassurer. Non, tu sentais que tes émotions allaient vite finir par te jouer des tours. Non c'était juste pas possible. Tu as relâché ses mains. Non sérieusement, impossible de penser à ce qu'elle pouvait ressentir, elle ! Tu étais incapable de prendre des pincettes pour elle. « Puta*n ! » Ta mâchoire s'est contractée. Tu t'es relevé. Merde. Personne n'avait idée de se qui se bousculait dans ta tête. C'était affreux. Passé, présent, futur, conditionnel. Impossible de savoir où donner de la tête. Ta main derrière ta tête, attrapant tes cheveux en haut de ta nuque, nerveusement.

T’étais silencieuse. Trop silencieuse. Trop distante avec lui. Il devait sentir que quelque chose n’allait pas. Mais t’penses qu’il ne s’imaginait pas un truc pareil. T’finis par attraper ses mains. Vos doigts qui jouent ensemble. S’entrelacent. T’as besoin de son contact. T’aime la douceur de sa peau. La chaleur qui s’y dégage. T’as réelle besoin de lui. Là. Maintenant. Son soutient. Le courage que son simple contact t’offre. Rassurant. Protecteur. Et pourtant. Pourtant l’angoisse continue de monter. Encore et encore. Tu l’entraînes avec toi. Dans son salon. Assis ensemble sur le canapé. Il doit être assis pour apprendre la nouvelle. Toujours ses mains dans les siennes. Tu l’appelles par son prénom. Généralement cela ne sent pas vraiment bon. Et puis. Tu lâches ta bombe. Fallait pas y passer par quatre chemins. La vérité. Etait ce qu’elle était. Fallait lâcher la nouvelle. Aussi rapidement qu’on retire un pansement. A la suite. Ses doigts ne jouent plus avec les tiens. Il semble. Il semble, choqué. Choqué par cette triste vérité. Tu portes son enfant en toi. Tu plaisantes pas non. Ta tête décide un non. « je m’amuserais pas à plaisanter sur ça ! ». C’était pas amusant comme blague. Finalement t’aurais presque préférée que cela en soit une. Mais non. C’était loin d’être une blague. Ton prénom qui sort d’entre ses lèvres. T’savais pas quoi lui dire. T’savais pas ce que t’devais lui dire. Pour le rassurer. Lui dire que tout ira bien. T’sais même pas te rassurer toi-même. Le froid qui s’installe en toi quand ses mains quittent les tiennes. Contact rompu. Froid qui se déverse dans tes délicates mains. Tu les ramènes sur ta poitrine. Alors qu’il se lève. Il lâche un juron. Il semblait bouleversé. Et t’comprenais. Tu l’étais aussi. Des p’tites larmes salées qui font leur chemin sous tes paupières. Mais tu ne leur donnes pas le droit de glisser. De s’échapper. T’te mords la lèvre à l’intérieur. Le goût âcre de ton sang sous la pression de ta morsure. « j’sais pas comment cela a pu arriver….mais c’est arrivé…j’ai merdée…j’suis désolée... ». Tu te lèves à ton tour. Tu t’approches de lui. Ta main qui se tend vers lui. Pour rapidement revenir sur ta poitrine. « dis quelque chose shawn…regarde-moi s’il te plaît ! ». Tu le supplie presque. Voix tremblante. Alors que tes perles salées, commencent à rouler sur tes joues. T’as plus aucune force de lutter. T’peux plus lutter. T’laisses faire simplement. T’as besoin de savoir s’il sera là ou pas. T’as besoin d’être rassurée. T’as besoin de lui. De sa présence. Auprès de toi. De son contact. Son soutient. Et t’sais pas. T’sais pas si tu l’obtiendras. T’es perdue. Tout comme il doit l'être.

Tu espérais qu’elle finirait par te dire qu’elle n’était pas sérieuse. Après tout c’était plus plausible que cette vérité. Comment a-t-elle pu se retrouver… enceinte ?! Tu finissais nerveux, là. Tu ne savais même pas ce que voulait dire avoir un père ! Comment pourrais-tu en être un ? Et.. bon sang tu étais barman. Barman en ce moment qui plus est ! Trop, c’était peut-être beaucoup trop. Le pire dans tout ça c’est que c’était Tala. Rappelle toi tu ne savais pas faire sans elle. Elle coulait dans tes veines cette nana. Tu n’avais même pas vu sa main se tendre vers toi tant tu étais recroquevillé sur toi-même émotionnellement. Encore une fois, tu la décevras… encore une fois tu échoueras. « Peu importe comment, maintenant que c'est là ! Le problème il est là. » L'avais-tu seulement entendu s'excuser Shawn ? Elle s'excusait, et toi tu étais trop épris par la situation. Tu la négligeais. Tu sais que tu détestes ça. Tu sais qu'elle en souffrirait. Avait-elle merdé ? Aviez-vous merdé ? Ce n'était pas de sa faute tu le savais. Pourtant tu refusais de penser que ça puisse être la tienne. Okay tu raffolais de vos moments d'intimité mais ce n'était pas une raison pour te sentir responsable de cette fécondation. Foutu karma ! Tu l'as regardé. Elle te l'avait demandé. Elle allait pleurer tu le voyais bien. Mais ton état ne te permettait en rien de la consoler. Tu allais même faire tout l'inverse. « Et qu'est-ce que tu veux que je te dise, hun ? » Crétin ! Tu étais dur avec elle pour le coup mais comment lui expliquer ce qui se tramait en toi. Comment lui dire que tu ne voulais pas d'enfants. Que tu avais toujours refusé cette idée. Tu n'étais pas fait pour ça. Tu ne t'en sentais pas capable, à vie. Que dire d'aujourd'hui alors ? Tu avais vingt-trois ans de vie et presque autant de misère à ton actif. « Sérieusement, tu me vois.. » Les mots te manquaient presque. Non en fait tu avais du mal à les prononcer. Alors les appliquer à toi, c'était pire. « ... paterner ?! » C'était sorti mais non sans mal. Tala te connaissait. Elle connaissait tes failles. Tes traumatismes. Elle était bien placée pour comprendre... mais manque de bol, elle était aussi celle qui était enceinte. De toi. Enceinte de toi.

Tu t’attendais pas à ce qu’il saute de joie à cette nouvelle. Non. Toi-même n’avait pas sauté de joie quand on te l’avais appris. Mais au fond t’espérer. Espoir impossible. Qu’il accepte plus facilement la nouvelle. Espoir enfantin. Naïf. De vouloir une vie plus facile. Mais non. Non. Rien n’était facile. La vie s’acharner. A dresser obstacle. Sur obstacle. T’le sentais nerveux. Il te rendait nerveuse. T’avais bien compris que le problème était là. Il ne fit même pas gare à tes excuses. Blessée. T’te sentais blessée. T’ne pouvais pas lui en vouloir. T’en avais pas le droit. La faute à qui ? A pas de chance. Pourtant tu prends la faute sur toi. « j’ai merdée », que tu lui avais dit. Prenant la faute sur toi. Alors que ce n’est qu’un mélange de vous deux. Tu le supplie presque de te dire quelque chose. De te regarder. Il te regarde. Mais tu ne vois pas dans son regard ce que tu aimerais voir. Souhait égoïste. Désillusion. Il était dur avec toi. T’accusais. Tu prenais. Tu recevais. Silencieuse. Les larmes aux bords de tes yeux. Menaçant de quitter leurs nids douillés. T’avais vingt et un ans. Il en avait vingt-trois. Vous n’aviez pas l’âge d’être parent. D’assumer un enfant. Il était barman en ce moment. Et toi aussi tu bossais dans un bar. Quel avenir pour ce gamin. Quel avenir pour lui. Pour vous. Trop jeune. Trop insouciant. La force de votre amour ébranlé. T’savais plus. T’réfléchissais plus. Il eut du mal à prononcer le mot « paterner ». Non tu le voyais pas. Ou peut-être que si. Mais non. T’étais pas faite pour être mère non plus. Et pourtant. T’connaissais ses failles. T’connaissais son passé. Ses traumatismes. T’le comprenait. T’le comprenait sincèrement. Qu’il avait du mal. Autant de mal. Qu’il ne réagisse pas de la façon dont tu l’aurais souhaité. Alors tu baisses le regard. Et laisses échapper ses perles salées. S’écrasant sur tes joues. Voix basse et tremblante t’lui dis. « je …je peux encore aller à l’hôpital…et m’en … m’en…débarrasser… t’as qu’à me le dire et je le fais… ». Oui t’avais encore la possibilité d’avorter. C’était encore possible. T’étais encore dans les temps. Mais s’il te demandait ça. T’sais que tu le détesterais de te faire subir ça. De te faire souffrir ainsi. T’avais beau ne pas désirer cette chose en toi. Elle était pourtant là. Présente. Et t’penses pas être capable de faire ces quelques pas. T’obéirais à Shawn. Il a cette décision entre ses mains. Tu relèves le regard vers lui. « t’as cas le dire que t’en veux pas…que tu veux que j’avorte et qu’on fasse comme si rien ne s’était passé ! ». Mais t’savais très bien que si tel était le cas. Plus rien ne serait comme avant entre vous. Car même si t’arrives à te persuader que tu ne peux lui en vouloir. Y aurait toujours une partie de toi, qui s’en souviendras et t’obligera à lui en vouloir. Tes perles salées qui roulent toujours sur tes joues de poupée.

Une chose est sure : toi tu ne te voyais pas... paterner. Tu ne savais même pas comment te comporter avec un enfant lambda. Sérieusement, tu étais incapable de t'imaginer prendre soin d'un bébé. Pire de l’élever. C’était trop de pression d’un coup. Trop de nouveautés. Etre père, c’était avoir une famille. Tu ne connaissais pas tout ça. C’était trop de peurs en une annonce. Et le pire dans tout ça, c’est que tu n’as pas pensé à l’avortement tout de suite. Non tu as encaissé la nouvelle telle qu’elle était en rejetant. En la détestant. Qu’en était-il de l’avortement, alors ? C’était cru. C’était une trop grosse décision. Tu ne savais même pas ce qui était pire. Tu ne voulais pas faire de choix. Ce serait plus simple. A l’évidence elle n’avait pas l’air d’avoir envisagé l’avortement plus que ça. Pas pour autant qu’elle semblait à l’aise avec l’idée d’une grossesse et de l’arrivée d’un enfant. Mais bizarrement les termes employés par la demoiselle te semblaient lourds à porter, à dire. « Je te dirai rien du tout Tal’.. » Ca avait le mérite d’être clair. Tu avais cette impression que lui demander d’avorter n’était pas de ton ressort. Encore une fois tu n’en assumerais pas les conséquences. C’était un cauchemar. Il n’y avait pas de bonnes décisions. Est-ce que cela voulait dire qu’elles étaient toutes mauvaises ? Difficile à dire. Mais tu étais perdu. Tes mains couvrirent ton visage un instant. Tu as observé le silence. Ca ne rendait pas les choses moins réelles mais ça semblait être nécessaire. Ta mâchoire se contracta, tes mains libérèrent ton visage et tes yeux se posèrent sur elle. Mille idées fusaient là haut. Si tu devais être celui à qui elle reprochera un avortement, autant être celui qui lui tournera le dos. Passer des années à être blâmé non merci. Ce n’est pas comme si vous étiez un couple parfaitement sain, déjà ! Elle pleurait, Shawn. C’était dur pour elle aussi. « T’as combien de temps devant toi .. ? » Combien de temps avant de ne plus pouvoir avorter tu entendais. Y’a forcément un moment où ça devenait trop tard. Timidement tu t'approchais d'elle. C'était mignon à voir. Même si les traits de ton visage étaient meurtris. Tes mains épousèrent ses joues. Tu sentais ses larmes sur tes mains. Prisonnières entre tes mains et ses joues. Tu l'as poussé à relever le regard vers toi. Elle pleurait. Tu détestais ça. Tu n'avais pas la solution. Là était tout le problème.

T’évoquais l’avortement. Même si cette idée te terrifier autant que de porter à terme ta grossesse. T’étais partagée. T’ne savais pas. Alors tu lui remettais presque la décision sur lui. Il avait cas te le dire. Une phrase. Un mot. Et t’le ferais. Même si tu le détesterais pour cela. Que tu lui en voudrais. T’en avais pas le droit. Pas le droit de lui en vouloir. Une énorme partie de toi le savait. Mais une infime persisterais à ne pas lui pardonner. Ce n’était pas anodin. Ce n’était pas une décision facile. Ni l’avortement. Ni ta grossesse. C’était le bouleversement d’une vie. Et surtout. On parlait d’un p’tit être qui grandissait sous ton nombril. Et t’sais très bien que plus les jours allée passer. Plus t’allais avoir du mal à l’enlever de toi. Alors oui. T’avais aucun droit de lui remettre la décision sur lui. Mais t’le fait. Il se refuse à te dire quoi que ce soit. A te dire vas-y. Ou à te dire le fait pas. Il ne voulait pas prendre cette responsabilité apparemment. Et il avait raison. Qui voudrait la prendre. Il savait que tu le détesterais de lui faire subir cela. Et toi. Toi, tu te demandais s’il te détesterait de le garder. Décisions. Bonne. Mauvaise. Aucune idée. Aucunes solutions semblaient être la meilleure. Voix sans issus. Ses mains sur son visage. T’le sens tout aussi perdu que tu puisses l’être. Ses mains quittent son visage. Ses yeux qui se posent sur toi. « un peu plus d’une semaine… ». Un peu plus d’une semaine. C’était tout ce qui restait pour prendre cette foutu décision. Puis timidement il s’approche de toi. Ses mains qui se posent sur tes joues. Alors que tes larmes continuent de couler. Encore et encore. Ce simple contact te fait sentir à quel point t’as besoin de lui à tes côtés. Même si vous n’êtes pas le couple le plus sain. Il est ton équilibre. Il est ton évidence. Et t’as peur de le perdre à tout jamais. Alors tu craques encore plus. Au milieu de tes larmes. Ta voix qui tremble. Ton regard qu’il relève vers lui.   « pardon, pardon shawn….j’voulais pas…j’voulais pas de ca….s’il te plaît me laisse pas….ne m’abandonne pas…j’ai besoin de toi…j’ai peur ! ». Tu lui dis ce que t’éprouve. C’que tu veux. Alors que jusqu’à présent tu as été plus réservé et silencieuse. T’craques. Il doit savoir que t’a peur et que t’es mal. Comme lui doit l’être. Tes mains qui se pose sur les siennes, sur ton visage.

Vous vous êtes mis dans une situation pareille en l’espace quelques minutes de plaisir certainement. Il avait à peine une semaine pour faire un choix. Un choix capital et quel qu’il soit il changera tout, à tout jamais. C’était la responsabilité d’une vie entière. Tu ne voulais pas supporter ça. Tu ne le voulais pas, uniquement parce que tu étais persuadé que tu ne pouvais pas. Ce n’était pas dans tes compétences et encore moins dans tes prédispositions. Mains plaquées à ses joues, tu glissais tes pouces sur peau comme pour les sécher. Au fond tu doutais d’en être capable. Comment pouvais-tu la consoler ? Lui donner une solution ? Toujours fallait-il que ce soit la solution qu’elle espérait. Eh ben cette solution tu ne l’avais pas. Non tout ce que tu pouvais faire, c’était ce qu’elle te demandait. C'est-à-dire ne pas la laisser. Bon sang, tu l’as déjà laissé. Elle t’a laissé. Mais à chaque fois vous vous retrouviez. Par envie. Par besoin. Par caprice. Et surtout parce que vous ne saviez pas faire autrement. Si ça avait été une autre, tu aurais pris tes jambes à ton cou, assurément. Non le plus compliqué dans tout ça, c’était bien que c’était elle. C’était elle que tu aimais. C’était qui était ton équilibre. C’était elle ta daube, ton péché mignon, ton caprice, ton équilibre. C’était elle qui était enceinte. « Arrête… » Lui as-tu demandé, ordonné quand elle s’excusait. Non sérieusement, elle rendait légitime une potentielle rancune. La dernière chose dont tu avais besoin c’était d’être conforté dans l’idée de lui en vouloir. De la détester pour ça. De la prendre comme responsable de tout ça. Ton front se déposa contre le sien. Ses mains se posèrent sur les tiennes. Ton nez frôla le sien, le caressa une fois, deux fois. Tu n’avais pas de mots. « Qu'est-ce que tu veux faire ? » Voix presque inaudible. Vous partagiez le même souffle vu votre proximité. Tu ne savais pas à quoi t'attendre. Mais oui tu semblais te désolidariser. Tu le savais, tu ne lui rendras pas service autrement. Cette situation t'évoquait beaucoup trop choses. Beaucoup de plaies non soignées.

Rien n’a jamais été facile avec vous. Vous pouviez vous détester autant que vous aimez. Vous détester pour mieux vous aimer. Vous séparer pour mieux vous retrouver. Mais il demeure tout pour toi. Ton évidence. Un amour violent mais tendre. Un amour qui a résisté à toutes ses ruptures. Ses disputes. Des retrouvailles intenses. Des retrouvailles d’amour. Il est ton tout. Ta perle rare. Celui qui rendait ta vie plus belle. Celui qui a pris ton cœur. Celui qui le brise. Le blesse parfois. Mais celui que tu veux avoir près de toi. Celui dont t’as besoin de sentir sa présence. Sa présence auprès de toi. T’as besoin de lui. De sa chaleur. Son visage. Son contact. La vie n’est pas rose entre vous. Mais il est là. Tu es là. Vous vous êtes trouvés. Et vous vous plaisez dans cet amour. Et pourtant. Aujourd’hui. Plutôt, une nuit quelques semaines auparavant, mois auparavant, a commencé à chambouler votre vie. Ce n’était pas rien un bébé. C’était tout une vie qui changée. Et qu’importe la décision. Votre vie en serait changée. Complètement changée. Ses mains sur ton visage. Ses pouces qui repoussent tes larmes. Qui persistent quand même à couler. A s’échapper. T’savais qu’il était encore là. Parce que c’était toi. T’le connais. Sinon il serait bien loin. Mais il est encore là. Là parce que c’est toi. Il te demande. D’ordonne de t’arrêter alors que tu t’excuses. T’excuse de lui faire subir cela. De le faire dans cette situation. Cette décision difficile. T’le voulais à tes côtés. T’voulais son soutien. Egoïste ? Tu l’étais certainement. Surement. Son front qui se dépose contre le tient. Tes yeux qui se ferment doucement. Tes mains sur les siennes. Son nez qui frôle le tient. A plusieurs reprises. Et la question. La question qui te tue. Qui te consumes à petit feu. T’connais son passé. Sa vie. Et t’te détestes de lui obliger cela. Lui imposer ce bébé. Car au fond. Tu l’avoue pas. Pas encore. Mais t’sais ce que tu voudrais. Enfin t’pense le savoir. T’hausse les épaules. Et dans un murmure. Comme si tu avais peur de briser cette bulle qui s’était formé autour de vous. « j’sais pas…mais j’pense pas être capable de … de le laisser partir… c’est trop dur… et j’veux pas t’imposer une grossesse et un bébé… ». Tu marques un temps de pause. T’le dis ce que tu ressens. T’te confie. Il se passe. Il s’est passé des choses en toi. Que tu ne peux pas expliquer. Et que lui ne peut pas comprendre. Seule une femme ayant portée la vie est capable de comprendre. Ce changement. Ce changement en toi. « et j’ai ce souhait égoïste de ne pas vouloir te perdre…te perdre pour de bon, pour de vrai… et j’sais plu… ». T’entoure son cou de tes petits bras. Et pose ta tête sur son épaule. Et tu rajoutes. « pour toi, j’ferais tout et si ton souhait est que je perde ce bébé alors j’le ferais shawn…parce que je t’aime ». Tu le serres un peu plus contre toi. Contact qui t’es vital. T'lui dis pas souvent que tu l'aimes. Il le sait. Mais ce soir tu as décidée de dire ces simples mots à voix hautes.

Quel était le rôle d’un homme dans un couple ? Quel était celui des femmes ? Tu fais partie de ceux qui malgré eux, pensent que les hommes ont les épaules plus larges. Les hommes protègent, les femmes confortent. Tu devais peut-être être la force, le courage. Elle devrait être la tendresse, l’amour. Plus que jamais. Pourtant tu avais l’impression d’échouer à ce jeu-là. Ton cœur serré dans ta poitrine, tu te sentais mal. Rend toi compte Shawn ! Tu la poussais à s’imposer un ultimatum. Tu n’en avais pas prononcé un mot, toi. Elle, seule savait que tu ne te battrais pas pour tout ça. Tu avais cette vague impression que ton cœur saignait. Mais égoïstement, il ne saignait pas parce qu’elle était enceinte. Il saignait parce que tu sentais que tu la perdais. Que tu la perdrais d’une manière ou d’une autre. Pourtant son discours était tout autre. Tes mains quittèrent ses joues. Sa tête s’était posé à ton épaule. Peut-être que si elle ne l’avait pas fait tu aurais eu un mouvement de recul. Elle te retenait près d’elle. Pourtant tu voyais cette distance pointer le bout de son nez. Rien ne sera plus jamais pareil. Tu l’entendais te dire qu’elle t’aimait, et tu en souffrais. C’était bon à entendre pourtant. Mais tu en souffrais. Atrocement. « Je.. »   Tu vas exploser, oui. Mais ça il ne fallait pas lui dire. En fait, tu avais besoin d’être seul. Te faire un joint, cogner sur tout ce qui bouge, et penser pour espérer digérer tout ça. Tu allais encore l’abandonner. La laisser seule ? As-tu seulement l’état lequel elle est ? « T-tu as une semaine devant toi… prend la décision qui te semblera la plus juste… quelle qu’elle soit.. » Quelle qu'elle soit tu la perdras totalement ou partiellement. Tes mains se posèrent à sa taille. Tu la blottissais contre toi. Comme si c'était la dernière. Tu n'avais même pas conscience qu'il y avait là, dans ce corps collé au tien, un autre corps en développement. C'était peut-être une bonne chose que tu n'en sois pas conscient. Tu avais du mal à t'inclure là-dedans. Pourtant tu savais que tu avais planté la graine. « Je veux pas être celui qui te dira quoi faire... ce sera de toute façon plus simple comme ça.. sans compter que j'en suis incapable.. » Tu ne voulais pas donner ton avis. Tu l'avais fait avec elle ce gosse. Sans le vouloir, certes mais tout de même. Et là tu la laissais livrer à elle-même ? Non pour toi, tu la laissais libre. Tu lui laissais choix de faire ce qu'elle voulait. Tu penses avoir à raison.

T’étais pas toute seule dans l’histoire. Il était là aussi. Vous étiez deux. Et pourtant t’avais l’impression de porter tout ce poids sur tes épaules à toi. De tout prendre sur toi. Te sentir coupable. Toi. Alors que vous étiez deux. Tu l’as pas fait toute seule ce gamin. Et t’sentais au fond de toi que t’avais cet ultimatum. Cette décision horrible à prendre. T’voulais pas le perdre. Non. Ni définitivement. Ni en partit. T’voulais retrouver votre routine. Que tout cela ne se soit jamais passé. Que te ne sois pas enceinte. Que tu ne lui as jamais parlé de tout cela. Les retours en arrière son impossible. La réalité est là. Et faut l’assumer. Il semblait ne pas vouloir donner son avis. De pas vouloir s’immiscer dans ça. T’sentais que t’étais en train de le perdre et cela brisé peu à peu ton p’tit cœur. T’avais pourtant ce souhait égoïste de vouloir continuer à te battre. Te battre pour vous deux. Malgré tout. Malgré cela. T’savais pas si t’étais capable de te débarrasser de ce p’tit être. T’savais plu. Partagée entre deux. Ta tête sur son épaule. Tu le serrais fort contre moi. Comme si, si tu le relâchais, il allait disparaître à jamais. Tu prononces les mots. Les mots que tu dis jamais mais qu’il connait. Tu l’aimes. T’étais égoïste de lui dire. De lui avouer à voix hautes. Maintenant. Une semaine encore. Une semaine de plus où ce bébé grandissait. Où des changements se faisaient dans ton corps. Une semaine de plus pour t’attacher à lui. Ou te faire à l’idée de le perdre. Ses mains sur ta taille. T’avais se sentit douloureux. Ton petit cœur qui se serré. T’voulais pas le lâcher. Parce que tu sentais que si tu le faisais, il partirait. D’après lui. C’est toi et toi seule qui doit prendre cette décision. Lui il ne te dira pas quoi faire. Il voulait pas. Tu romps cette étreinte. Tu te recules de quelques pas. Ton regard qui se plante dans le sien. Ta voix qui grimpe. Il comprend pas. « tu comprends pas ! je VEUX savoir ce que TU veux TOI !! j’ai pas fait ce gamin toute seule, t’as mis ta graine… t’as ton mot à dire….je ne dois pas prendre cette décision toute seule ! ». Tu cries. Presque. Ou peut-être que oui tu cries définitivement. « t’sais pas ce qui se passe en moi depuis quelques semaines... ». Tu retournes vers lui. T’attrape sa main. Il n’y a plus de douceur dans ton geste. Tu plaques sa main contre ton ventre. « là-dedans c’est TON gamin qu’est en train de grandir ! un mélange de toi et moi ! alors je refuse que t’me dises de faire ce que j’veux ! on l’a prend à deux cette décision…. ». Tes yeux sont encore remplis de larmes. Qui coulent à flot sur tes joues. Malgré ta crise actuelle. Malgré le fait que tu lui crie dessus. T’paniques en fait. T’es pas en colère. T’paniques simplement. Plus douce. Plus calme. « tous les deux, toi et moi… ». T’es peut être allée trop loin. Et tu vas peut être le regretter. Mais vous avez tous les deux de forts caractères. Faut faire avec.

Savais-tu seulement ce que toi tu voulais ? Apparemment ce n’est pas l’impression que tu donnais à la demoiselle. Pourtant tu savais ce que tu voulais. Cette annonce ne faisait que confirmer ta réelle volonté. Toi ce que tu voulais c’était… elle. Rien qu’elle. Tu voulais qu’elle soit là. Tu voulais qu’elle s’interdise de quitter la place qu’elle s’était faite dans ta vie, dans ta tête, dans ton cœur.  A croire que tu étais complètement réconcilié avec l’idée que vous étiez une enflure à vous deux. Tu t’en foutais pas mal que vous vous déchiriez maintenant. Et pour cause, de toute façon vous vous retrouvez toujours. Bon sang, en un an, tu avais même été voir ailleurs. Elle l’avait fait aussi. Bien que séparés à ce moment-là mais qu’importe vous vous étiez retrouvés. Plus forts encore. Mais là, un petit asticot prenait forme dans son utérus bordel ! Pour toi c’était pire que ce que vous aviez vécu. Pourquoi ? Pas parce que tu ne l’aimais pas assez. Non loin de là, tu étais prêt à beaucoup pour elle. A tout… sauf à ça. Devenir père c’était ta hantise. Avoir un enfant, non merci. C’était trop dur. Ce n’était pas craindre de ne pas être à la hauteur. C’était pire. C’était ne pas être à la hauteur. Tu avais quand même renié le nom de ton père. Volontairement. Symboliquement. Factuellement. Émotionnellement. Juridiquement. Officiellement. Tu venais de beaucoup trop loin. Elle s’éloignait de toi. Elle montait en trombe. Il fallait bien que ça éclate à nouveau, peut-être pour de vrai cette fois-ci. « Quelques semaines .. ? Tu étais distante… j’ai pas rêvé ! » Pourquoi te le dire maintenant ? Quelques semaines ! Tu n’en revenais pas. Elle savait tout depuis plusieurs jours. Des jours et des jours. Des nuits et des nuits. Tu n’en avais rien su. Soudainement tu expliquais le fait qu’elle ait été injoignable. Elle a pris ta main et l’a posé à son ventre. Et là, elle te faisait une sérénade. Non sérieux c’était une déclaration. Un mélange de vous deux, Shawn. C’était fort, ce n’était pas hors de sens. Tu n’imaginais même cet enfant, ce mélange. Tu n’étais conforté que par l’idée que ce deux véhiculait. C’était vous deux contre le monde. C’est ce que t’as toujours voulu. Deux, pas trois. Tu as fini par retirer ta main. C’était trop dur. Ta voix s’élevait aussi, un peu plus. Pas trop pour autant. « C’est toi qui comprend pas Tala… tu le sais au fond de toi, c’est pas moi tout ça, ça l’a jamais été. La rue m’a élevé, et regarde ce que je suis devenu. Comment tu veux que j’élève un gosse, hun ?! » Non en fait tu te sentais pas capable d’aimer un enfant. Là était toute la différence. Tu ne pensais pas pouvoir aimer ton enfant. Tu avais peur de ne pas aimer. Après tout, on ne t’a pas aimé toi. Tu étais la plus grosse erreur de ton père. De ta mère par la même occasion. Tu te mentais à toi-même. Tu mentais à Tala par extension. « Ce que JE VEUX c’est TOI. C’est tout ce que je veux. Et tu sais quoi ?! Quoique je te demande de faire, je t’aurais pas comme je le veux. Je t'aurais plus comme je le veux. Alors qu’importe ! » Il te fallait un verre. Non une bouteille. Un joint. A truc à cogner. Tu en avais tellement dit que tu en souffrais.