leaving my healing heart with a new scar -r.

La soirée battait son plein, tu étais ravi d'être venu ce soir et encore plus de voir que tu avais su résister à la tentation pour le moment. Elle était grande, elle était forte. Tu avais même pu voir Edward dans un coin avec Kol, paniquant un peu à l'idée qu'il en parle à tout le monde, mais tout semblait aller bien pour le moment. Tu passais une délicieuse soirée avec Jordan, parlant de vos projets, de ce que vous aviez prévus de faire pour vos collections respectives et cette idée t'enjouait de plus en plus. Elle allait te faire remonter la pente, tu allais te plonger corps et âme dans le boulot, dans ta relation avec Abygaël aussi. Et peut-être éviter les peines de coeur, tu n'avais pas besoin de ça pour le moment. « Je reviens. » avais-tu dit doucement aux personnes qui t'entouraient. L'occasion était trop belle, tu ne pouvais pas la rater, c'était peut-être ta seule chance de lui parler ce soir. Tu avais vu son visage en entrant dans la salle et tu avais eu le coeur retourné, surpris par sa présence. Reprenant un peu de constance, tu étais à nouveau entré, évitant soigneusement de regarder dans sa direction. Enfin pendant quelques minutes seulement puisque après tu n'avais pas pu t'empêcher de la voir accompagnée de Léo. Tu le connaissais depuis longtemps maintenant, mais tu ne savais pas s'ils étaient amis ou plus. Tu ressentais une petite pointe de jalousie au fond de toi, c'est vrai. Elle avait été ta femme, elle avait partagé un bout de ta vie et tu serais toujours attaché à elle. Quoiqu'il en soit, tu attendais tranquillement dans le couloir qui menait aux toilettes. Tu voulais l'attraper sur le chemin du retour, avoir l'occasion d'échanger quelques mots avec elle espérant que ça irait plus loin que les simples banalités et convenances. « Andeana... » Tu passais une main sur ta nuque, esquissant un sourire timide. Tu avais l'impression de faire un bond de dix ans en arrière. Elle était toujours aussi jolie, toujours aussi calme. Elle avait toujours été quelqu'un de très posé, sans doute ce qui t'avait attiré chez elle la première fois que tu l'avais rencontré. « Je suis ravi de te voir ce soir ! » Pour les banalités, tu n'étais pas sûr de savoir faire mieux. Tu étais tout timide devant la jeune blonde. Pourtant elle avait partagé ta vie, elle t'avait vu à nu, elle t'avait vu dans tes moments de frayeurs, de paniques et même de faiblesse. Elle te connaissait sur le bout des doigts, tu doutais qu'elle ait oublié tout ça. Toi-même tu n'en étais pas vraiment capable.

Elle se sauvait rapidement des conversations ennuyeuses, bien qu'elle appréciait la présence d’autres gens, c'était plus fort qu'elle, une femme ne faisait que regarder son côté droit et, elle avait l'impression d'avoir un défaut sur la tête. Andeana n'était pas le genre de femme à aller aux sanitaires pour faire des retouches, elle s'en fichait, elle n'était pas là pour faire la belle, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Elle soufflait, arriver devant le miroir, à se regarder comme si elle était la plus grande des narcissiques, mais elle ne se donnait d'éloges, loin de là. À côté d'elle, la soit-disant vieille croqueuse d'homme, elle aurait pu lui parler, lui demander quelle était sa cible pour ce soir, l'envie n'y manquait pas, mais elle se contentait de sortir de son sac son rouge à lèvres et y mettre une autre couche. Faire comme si venir ici lui avait servit. Une retouche rapide dans les cheveux, puis la blonde s'en allait, laçant un sourire et un regard aux autres femmes. Elle poussait la porte puis ses yeux se stoppèrent sur Xavier. Elle s'avançait doucement, ne savant pas s'il attendait une de ces femmes qu'elle avait croisées, mais à entendre son nom, son cœur martelait de coup, son souffle fût court, elle esquissait un sourire timide. Andeana avait l'impression de rencontrer Xavier pour la deuxième fois, d'avoir la même sensation, s'en était presque dérangeant, mais ça restait agréable. « Xavier ! Ravie aussi. » Une voix enjouée, elle se mettait face à lui, ses yeux brillants étaient plongés dans les siens. Elle était plus déçue de cette conversation maladroite qu'ils allaient avoir, parce qu'elle savait que ça allait se passer, c'était comme s'ils ne se connaissaient pas, ils ne savaient pas de quoi parler, mais ils en avaient envie tous les deux. Après tout, elle n'avait jamais pu se mettre Xavier dans un coin de la tête en se disant que c'était passé, que maintenant il devait s'effacer à jamais, parce qu'elle ne savait pas faire une croix sur l'histoire qu'elle avait eue avec lui, tout comme elle n'avait pas fait une croix sur son deuxième ex-mari. C'était tellement compliqué avec elle les relations. « Je ne m'attendais pas à te trouver à Bowen non plus. » Elle ne savait pas non plus qu'il connaissait cette ville, peut-être qu'elle lui en avait parlé pendant qu'ils étaient encore ensemble, mais ça remonte et ils avaient parlé de tellement de choses. Elle a vécue la moitié de son adolescence ici, donc ça avait bien dû échapper. Elle n'en savait rien. « Tu es juste de passage ou tu as posé tes valises ici ? » Il fallait bien commencer la conversation, même si la question qui lui traversait le plus l'esprit était, qui était la femme avec qui il était venu. Même si elle n'avait aucun pouvoir sur lui, qu'il pouvait refaire sa vie s'il voulait, elle l'avait fait, après tout. Elle descendait son regard jusque ses mains, avant de les passer derrière son dos. Honteuse sur l'instant d'avouer qu'elle portait toujours ses bagues.

Elle était sortie des toilettes et pendant un instant tu t'étais cru comme dans un de ces films. Ton regard ne la quittait, tout se troublait autour d'elle, la rendant encore plus nette à mesure qu'elle s'approchait de toi. Tu la revoyait, comme dans tes souvenirs, mais en plus adulte, en plus belle encore. Ton coeur lui ne faisait qu'un bond. Et elle s'arrêtait à quelques pas de toi. Elle aussi avait du te voir un peu plus tôt dans la soirée. Peut-être qu'elle ne souhaitait pas te parler, ou pas très longtemps mais au moins elle s'était arrêtée. « Surprise ! » Tu fis un gros sourire crispé levant les bras en l'air sans vraiment savoir quoi en faire. Tu les agitais rapidement avant de les reposant le long de ton corps. Comment paraître idiot en deux secondes ? En perdant ses moyens face à son ex-femme. Le fait de l'entendre dire qu'elle était ravie de te voir te rassurait un peu. « Pour être honnête, ça fait trois ans que je vis ici maintenant. » Trois ans maintenant, bientôt quatre. La vie te paraissait étrange parce que tu savais qu'Andéana avait déjà passé du temps à Bowen. Pas une seule seconde pourtant en arrivant ici tu avais essayé de la retrouver. Quand tu avais posé tes valises tu n'étais pas dans un bon état d'esprit. Tes problèmes judiciaires étaient derrière toi, mais pas ton alcoolisme. Tu t'étais concentré sur ce problème là, laissant tout le reste de côté. Tu n'avais pensé à rien, ni à personne pendant ses trois ans ici. Et la revoir maintenant changeait la donne, ça remontait tout un tas de souvenirs, les bons comme les mauvais. Et aussi des sentiments, des sentiments enfouis que tu pensais éteints depuis des années, mais la jalousie que tu ressentais te faisait comprendre que ce n'était pas le cas. « Et toi.. Tu vas bien ? » demandais-tu par politesse, mais aussi parce que tu étais curieux de savoir ce qu'elle devenait. Tu n'avais pas vraiment le droit de revenir dans sa vie comme ça, mais tu voulais bien savoir ce qu'elle était devenue depuis votre divorce. « Léo ne m'avait pas dit qu'il serait accompagné de toi ce soir, vous.. Vous êtes très beaux ensemble. » Tu esquissais un sourire qui se voulait plus être une grimace qu'autre chose. La jalousie tout ça, tu ne pouvais pas t'en empêcher. Elle qui avait été tienne un jour, tu n'aimais pas l'idée de la voir aux bras d'un autre. Pourtant tu n'avais aucun droit d'agir comme ça, c'était ta décision de divorcer, ta décision de la laisser de côté malgré votre amour. Votre vie ne te plaisait pas mais plutôt que d'essayer de la changer, tu avais choisi d'y mettre un terme. C'était un choix que tu devais respecter aujourd'hui.

Un large sourire se dessinait sur son visage montrant toute sa gaieté de le voir là, poster face à elle en train de perdre un peu ses moyens, du moins c'est ce qu'elle pensait. Mais elle ne pouvait rien lui dire, parce qu'elle avait toujours le cœur qui s'emballait face à cette bonne surprise de le voir. Du coup elle ne faisait pas mieux en ne faisant rien, en ne disant rien, juste son sourire figé et un peu crispé. Alors elle lui posait une question bateau histoire de commencer une conversation, essayer de se dépatouiller un peu de ce stade. Parce qu'ils n'étaient pas des inconnus, ils devraient pouvoir se parler comme avant, bien que rien n'était comme avant. Il n'avait plus la même place dans sa vie, bien qu'il ait toujours continué d'exister dans un coin de son cœur et qu'il saignait maintenant qu'elle était devant lui. « Oh ... trois ans ! » Sans doute qu'il était venu vivre avec la femme qui l'accompagnait ce soir, rien qu'en y pensant, un pincement lui venu au cœur. Même elle, elle était bien revenue ici en partie pour son copain, bien qu'elle ne le voyait que très peu. Andé n'avait pas à être jalouse, elle le savait, elle n'arrivait cependant pas à se dire que tout ça était derrière, ça faisait des années que l'amour était éteint entre eux-deux, des années que son cœur avait été meurtri par ce premier divorce. Elle n'avait jamais été plus triste qu'à cette époque, la jeune blonde allègre était devenue plus triste, même si elle avait remontée la pente rapidement dans les bras d'un autre homme, celui qui avait été le pansement de sa blessure, qu'elle n'avait pas su garder après parce qu'il lui rappelait Xavier. Mais voilà, aujourd'hui, c'était bien trop derrière, elle avait enterrée cette partie de sa vie, triste et morose pour laisser place à ce qu'elle a toujours été. Heureuse de tout, de savourer la vie même avec l'échec de son deuxième mariage et sa relation destructrice avec le nouvel homme qui partageait sa vie aujourd'hui. « Je vais toujours très bien. » Parce que même pendant leur divorce, elle cachait les larmes chaudes qui ruisselaient sur ses joues, alors elle était elle aussi persuadée que c'était pour le mieux qu'ils l'avaient fait. Andeana s'est toujours créee cette carapace, ne jamais pleurer devant les gens pour des sentiments, parce qu'elle voulait se montrer plus forte qu'elle ne l'était. « Ça fait longtemps que Léo est mon cavalier pour ce genre de gala, mais nous ne sommes pas ensemble, c'est juste un ami ! » Le rire qui s'échappait d'entre ses lèvres était nerveux. Est-ce qu'il fallait lui dire qu'il formait un beau couple avec l'autre blonde aussi ? Elle ne voulait pas le lui dire, parce qu'elle ne l'avait jamais vu dans d'autres bras que les siens. « Ta ... euh … vous allez bien ensemble aussi avec ta partenaire. » C'était si maladroit de sa part et elle s'en voulait de ne pas maîtriser ses paroles. Elle ne voulait pas que cette conversation ne dure que quelques secondes, le temps de dire deux mots puis repartir, pourtant elle n'avait pas de mots, de phrases à lui dire maintenant.  

Tu secouais la tête lorsque reprenait tes mots. Et oui trois ans. Tu aurais pu essayé de la revoir pendant trois ans, mais tu n'avais rien fait. Tu aurais pu la croiser pendant trois ans, mais tu n'étais pas sorti de chez toi, vivant dans ta grotte. Tu pensais à présent que tu aurais pu rattraper le temps perdu depuis trois ans, mais qu'au contraire, tu avais encore laissé du temps s'écouler. Et que tu en laisserais sûrement encore après cette soirée. « Oui.. Le temps passe vite ! » Déjà trois ans que tu vivais ici. Parfois tu avais le sentiment d'être arrivé la veille et de vivre ta première journée, mais ce n'était pas le cas. Trois ans s'étaient écoulés depuis ta fuite de Paris. Et parfois tu avais le sentiment que le temps ne passait pas. La faute à tes cauchemars sûrement, qui te donnaient le sentiment de vivre dans le passé. Et puis là, revoir la fille Joseph. Une de tes premières histoires, ta première femme. Toi qui croyait dur comme fer à l'amour, aux sentiments éternels, tu avais l'impression de faire un réel bond dans le passé. Comme lorsque tu l'avais rencontré dans un gala parisien. « Ce n'est pas ce que je voulais dire.. » Si bien sûr mais tu ne voulais pas qu'elle le pense. Tu étais intéressé de savoir si elle était libre. Tu aurais toujours des sentiments envers elle, tu aurais toujours cette petite étincelle quand tu la verrais. Savoir qu'elle n'était pas en couple avec Léo te rassurait pas mal, c'était certain, mais ça ne voulait pas dire qu'elle était libre. Et tu ne te voyais pas lui poser la question, ne de but en blanc et encore moins de manière subtile. La subtilité ce n'était pas ton fort et ça ne le serait jamais. « Mais je croyais que tu n'étais pas fan de ce genre de gala ? » demandais-tu en plissant doucement les yeux. C'était une des premières choses qu'elle t'avait confié lors de votre rencontre. Elle y venait parce qu'elle était issue d'une famille importante et qu'elle se devait d'être là. Toi tu étais là parce que tu réussissais dans le monde de la mode et pourtant tu avais eu envie de t'enfuir avec elle, de courir dans les rues de Paris, de vous échapper pour vivre une nuit unique en son genre. « Jordan ? » Tu avais quitté son regard pour le porter sur la jeune femme qui t'accompagnait, le reportant après sur Ande, avec un fin sourire sur les lèvres. Tu ne saurais dire si c'était de la jalousie, tu n'étais pas bon non plus pour lire entre les lignes. « C'est mon associée, on se lance ensemble pour réaliser une collection. Elle est mon modèle et je suis le sien, rien de plus tu sais. » Ton associée oui, elle avait été plus à une époque. Puis il y avait eu la tornade Adilyn. Elle ravageait encore ton cœur, tu n'avais pas la tête à rencontrer d'autres femmes, à t'intéresser aux autres femmes. Sauf qu'Ande n'était pas une autre femme, elle était une femme de ton passé. « Et toi, tu es toujours dans la mode ? » Elle était dans le mannequinat quand tu l'avais connu et elle dessinait à ses heures perdues. Tu voulais savoir si elle s'était lancée, comme elle l'avait toujours voulu.

Le temps passait à une vitesse, elle avait accomplie tellement de choses depuis qu'ils s'étaient séparés, tellement d'histoires, de voyages et elle avait beaucoup travaillée pour être un minimum reconnu dans le monde d'acrobate. Pourtant, elle avait passé une bonne partie de son temps au ralentit, pour essayer de l'oublier au début et ça avait recommencer quand elle s'était blessée. Depuis qu'elle était arrivée à Bowen, elle avait l'impression de ne rien faire, mais elle ne pouvait pas faire grand-chose, elle passait donc ses journées à dessiner, travailler et quand elle le pouvait, elle allait faire des shoots. Tout était différent ici que dans une grande ville. Mais c'était elle qui l'avait voulu. Andeana était devenue plus mature aussi, même si elle gardait cette part de grande enfant, qu'elle ne montrait pas devant Xavier ce soir. Parce que c'était intimidant, qu'elle se sentait maladroite en sa présence, mais elle se sentait bien en même temps. Ce mélange de sentiment était étrange, bien qu'agréable. Mais la blonde perdait un peu de ça quand il lui disait que ce n'était pas ça, qu'elle avait compris autre chose. Le sang lui montait aux joues tandis que ses yeux se perdaient ailleurs. « Excuse-moi, alors. » Elle riait nerveusement, reportant son regard scintillant dans celui de Xavier. Son regard lui avait manqué, faut dire que tout chez lui, lui avait manqué. Parce qu'elle ressentait toujours quelque chose chez ses ex-maris et que ça lui faisait mal de se dire qu'après ses divorces, elle n'était pas restée en contact avec eux. Qu'elle pensait ne plus jamais recroisé sa route alors qu'il était l'homme qui lui avait fait découvrir le vrai amour bien qu'il fût bref. Ce soir, elle avait même du mal à croire qu'ils se situaient au même endroit. Son doux rire retentissait une nouvelle fois. « Pas faux, montrer la richesse que j'ai, ce n'est toujours pas mon truc. Mais je finis par croire qu'un jour je vais finir par m'y faire. » Elle esquissait un fin sourire. « Je suis là pour faire l'image des Joseph, on va dire … » Son père ayant déménagé dans une plus grande ville, plutôt que de rester à Bowen, c'était son rôle de le représenter pour ce soir et contrairement à ce qu'elle pensait au début de la soirée, ce n'était pas si angoissant que ça, parce que ses demi-frères n'étaient même pas présents. Alors, la fille Joseph s'occupait de tout, avait mis une belle robe de gala et mit des beaux bijoux ce qui était le parfait opposé de ce qu'elle était dans la vie. Elle avouerait même qu'elle serait bien mieux ailleurs, s'amuser ailleurs plutôt que s'amuser ici et faire tâche dans ce monde distingué, mais elle n'enlevait pas son masque, ce soir, elle serait une femme modèle. La blonde haussait les épaules, elle ne connaissait pas la blonde qui l'accompagnait, mais si c'était Jordan, alors elle voulait bien le croire. « Oh c'est bien ça ! » Elle tournait son regard vers la dite Jordan, la jalousant un peu sur le coup. « J'espère que ce sera une belle association pour vous deux. » Disait-elle avec un air enjoué. Elle souriait d'autant plus quand il lui posait sa question. « Oui, je travaille pour mon père maintenant en tant que designer mode … puis je suis toujours mannequin ! Enfin … toujours en “pseudo-cachette”. » La blonde se remise à rire. Quand il s'agissait de photo pour de la lingerie, elle n'en parlait à personne dans sa famille et il était rare qu'elle fasse des photo-shoots pour autre chose. Elle n'en avait pas parlé à son deuxième mari non plus, parce qu'il avait toujours été jaloux de tout. Ce qui avait mené leur route sur un divorce. « Ma carrière n'a pas beaucoup changé depuis qu'on se connaît … juste … j'ai arrêtée un boulot à cause d'une blessure. » Mais elle tenait à dire que ce n'était rien de grave, même si elle était bien la seule à le penser. « Qui sait, j'ouvrirais un jour peut-être mon propre atelier si je ne m'y remets pas ! » Ce n'était pas vraiment ce qu'elle voulait, rester dans un coin et suivre les mêmes pas que son père pour peut-être finir comme lui et avoir une très bonne réputation. « Et mit à part le travail ! Tu vas bien toi ? Il s’y passé quoi pour toi ? » Parce qu’elle s’intéressait moins à sa profession maintenant, ce qui l’importait c’était sa vie à lui, voir comment il vivait depuis tout ce temps, si c’était bien mieux sans elle ou non.

Spoiler:

C'était passé, elle s'excusait et tu lui offrais un sourire pour lui dire que ce n'était pas grave. Au moins tu ne passais pas pour un homme jaloux et encore moins possessif. Elle n'était pas à toi, elle ne le serait jamais. Elle pouvait être avec toi, mais pas à toi, puisqu'elle était une personne et qu'on ne pouvait pas s'approprier les gens. Certains le faisaient parfois et ça avait le don de t'agacer un tantinet. Elle passait sur les raisons de sa présence ici, ce qui te fit décrocher un grand sourire en l'entendant dire qu'elle s'y ferait peut-être un jour. « Oh je vois. » Toi-même tu étais passé par là, pour faire ton image, pour développer ton commerce, parfois aussi pour susciter l'intérêt des autres. Tu avais toujours pris soin d'éviter celles qui étaient trop médiatisées puisque tu avais toujours réussi à garder ton visage caché dans les médias. Tu aimais ton travail et pour toi il n'y avait que le bouche à oreille de vraiment efficace comme moyen de publicité. Le reste c'était de la poudre aux yeux, des écrans de fumées. Les gens qui venaient à toi, venaient parce qu'on leur avait parlé de toi. « Tu l'as fait ? Je suis ravi de voir que tu t'es lancée ! » Tu affichais un grand sourire, deisgner mode chez l'entreprise familiale c'était déjà un premier pas pour elle. Tu rigolais sur le fait qu'elle était toujours mannequin cachée, tu étais un des rares à avoir été mis dans la confidence, peut-être parce que tu l'avais encouragé à suivre toutes les pistes, à faire tout ce qu'elle voulait de sa vie. son seul frein, c'était elle et elle ne devait pas avoir peur, elle ne devait pas se poser de limites. « Une blessure grave ? » Tu fronçais les sourcils en la détaillant à nouveau, elle avait l'air d'avoir ses deux bras, ses deux jambes, rien en apparence ne pouvait te sauter aux yeux. Et puis tu te demandais dans quel boulot elle avait bien pu se blesser ? Elle ne faisait que du mannequinat quand tu l'avais connu. Tu te doutais bien qu'elle avait fait d'autres choses après que vous vous êtes quittés, mais tout ça t'intriguait. « Tu dois suivre ton cœur, il a toujours su te guider, Ande ! » déclarais-tu avec un fin sourire sur les lèvres. C'était une chose que tu avais pris d'elle ça, faire confiance à ce que te dictait ton cœur. Même si ce soir, ton cœur aurait aimé être auprès d'Adilyn et que c'était une chose impossible. Mais tu l'écoutais lorsque tu créais une pièce, lorsque tu hésitais entre deux matières, deux motifs ou encore deux couleurs. Tu fermais les yeux laissant ta main aller vers celui qui te plaisait le plus. Tu avais peut-être même suivi ton cœur en venant à Bowen, en y sachant pertinemment que tu pourrais y retrouver tes deux premières ex-femmes. « Mis à part le travail, j'ai divorcé une fois après toi, ma première ex-femme est aussi à Bowen. Je suis papa d'une petite fille de dix ans et je suis à la recherche de la prochaine Mme Black. Pas grand-chose à vrai dire. » Tu haussais les épaules, réalisant que toi qui avait horreur de la routine, tu avais en qui fonctionnait pas mal ici. C'était hypocrite de l'avoir quitté à cause de ça, alors qu'au fond tu te créais tout seul ta routine. Mais seul, tu semblais mieux la supporter qu'à deux.

Ce n'était que temporaire, du moins c'était ce qu'elle disait à tout le monde, elle ne voulait pas passer sa vie à designer, elle ne voulait pas créer pour le restant de ses jours, elle se voyait toujours en haut de la scène, au milieu du cirque, c'était ça ce qui l'animait principalement, elle voyait ce qu'elle faisait aujourd'hui comme un loisir. Même si ça pouvait durer bien plus longtemps que prévu, cette pause. Elle voulait toujours voir le côté positif des choses, elle pouvait exposer sa créativité, créer ce qu'elle aimait et elle aimait les défis que donnaient son père, parce qu'il fallait toujours faire mieux, toujours plus impressionner. Impressionner, c'était ce qu'elle aimait faire, après tout. Et elle se rapprochait un peu plus de lui par la même occasion. « Ça change, mais oui ! Tu as une petite designer devant toi. » Elle n'avait pas la popularité de son père, elle n'avait pas non plus celle de Xavier. Elle venait à parler de sa blessure, sans s'en rendre compte, réellement, parce qu'elle le faisait toujours mais qu'elle ne rentrait jamais dans les détails. Elle ne savait pas si c'était parce qu'il était son ex-mari qu'il s'inquiétait ainsi ou simplement qu'il était humain. « Ne t'en fais pas pour moi, Xavier. » Elle esquissait un large sourire scintillant pour lui faire oublier ses paroles, mais son sourire n'avait pas le don de faire oublier les mémoires. « Tout va bien, je te le promet ! Je dansais bien tout à l'heure ! » Ça n'a pas duré longtemps, elle savait que si elle avait un peu trop forcé, elle aurait finie sa soirée avec un mal de dos important et qu'elle n'aurait plus tenue sur ses jambes. Il fallait qu'elle fasse de la radiographie, mais elle retardait toujours le moment, parce qu'elle ne voulait pas croire en la médecine, elle ne voulait pas non plus croire l'évidence, parce qu'elle ne voulait pas se sentir bloquée. Sa liberté, elle y tenait trop, elle se persuadait qu'avec le temps ça allait passer. « Je le suivrais quand il me fera signe ! » Sur l'instant, elle ne savait pas ce que son cœur lui disait de faire, parce qu'il semblait ne plus battre correctement depuis qu'il était en face d'elle, c'était différent et elle ne pouvait pas tout faire comme ça lui plaisait. Pour cesser de parler d'elle et surtout parce qu'elle mourrait d'envie de savoir ce qu'était devenu Xavier, elle lui retournait la question, à savoir ce qu'il s'était passé dans sa vie à lui. Elle avait toujours aimé découvrir sur lui et aujourd'hui plus qu'avant, elle y prenait goût. « Dix ans … oh … wow. » En sachant qu'ils s'étaient mariés il y a au moins cinq ans de cela, son cœur loupait un battement. « Tu ne me le dis que maintenant ? Elle s'appelle comment ta petite ? » Elle se mise à rire un peu, pour détendre l'atmosphère qu'elle faisait elle-même changé avec une onde négative qui lui venait dans le crâne. Elle ne savait pas si elle était vexée ou blessée de ne l'apprendre que maintenant. Parce qu'il y a des années, elle pensait qu'elle aurait été la première à lui faire découvrir les joies de la paternité et même si ce n'était plus d'actualité, lui, l'avait déjà connu avant, sans doute. « La bonne, cette fois ! » Elle avait pensé être la bonne madame Black, mais les événements lui avaient dictés le contraire.

« C'est tout de même un grand pas ! » Tu lui adressais un clin d'oeil en la revoyant dessiner dans le lit parfois. Elle avait toujours un carnet sous la main, un crayon dans son sac au cas où l'inspiration lui viendrait et tu ne t'étais jamais moqué d'elle puisque tu avais agis de la même façon pendant longtemps. Tu étais rassuré lorsqu'elle te disait de ne pas t'inquiéter pour elle, mais tu savais bien que tu ne pourrais pas. Elle comptait toujours pour toi, au point que si jamais elle avait besoin d'un rein ou quoique ce soit un jour, tu serais dans les premiers à te faire tester pour lui venir en aide. « Oh ! Je pourrais avoir l'honneur d'être ton cavalier alors ? » Tu ne perdais pas la tête parfois. Tu n'avais pas dansé depuis des années, mais l'idée de le faire avec Ande te plaisait bien. Tu verrais bien en temps et en heure, comment se déroulerait le reste de la soirée puisque tu n'avais pas encore parlé affaire avec Kol. Tu hochais la tête en te contentant de sourire en guise de réponse, tu n'avais pas grand chose à ajouter au fond. Mais la conversation était vite passée à toi. A savoir ce que tu étais devenu. Sa réaction était flagrante, tu ne pouvais pas louper la surprise sur son visage. Surtout que si elle faisait le compte, tu l'étais pendant votre mariage, même si pendant votre mariage, toi tu n'étais surtout pas au courant. « Parce que je ne l'ai appris que récemment ... ? » Tu te pinçais les lèvres en baissant les yeux, tu avais l'impression qu'elle te grondait mais pour quoi au juste ? Tu n'avais pas choisi d'être père, ça t'était tombé dessus puis seulement après tu avais pris la décision de la rencontrer, d'aviser en fonction de comment pourrait se passer la rencontre. Puis tu avais craqué, tu étais tombé en amour avec son petit visage, ses grands yeux tristes au point que tu voulais y chasser toute sa peine, toute sa misère pour n'avoir qu'un grand sourire éclatant. « Elle s'appelle Abygaël ! » Tu esquissais un sourire, tout fier de toi en attrapant ton téléphone pour essayer de lui trouver une photo et de lui montrer à quoi elle pouvait bien ressemblait. Parfois, tu regardais le peu de photos en cherchant à voir si elle avait le même nez, les mêmes yeux ou tout autre chose que toi. Mais tu n'étais pas assez bon à ce jeu, tu ne voyait que Katherine en elle. « Il faut l'espérer. » Même toi tu avais un doute là dessus. Tu étais bien trop chiant pour trouver la bonne Mme Black. Tu avais des critères à la con et tu étais incapable de passer dessus donc la prochaine ne serait sûrement pas la dernière sauf si tu arrivais à changer, à accepter la routine, à accepter que les choses ne soient pas toujours comme tu les aimerais. « Et toi, y a-t-il un monsieur Joseph dans les parages ? » Maintenant que le sujet avait été plus ou moins abordé pour toi, tu pouvais te permettre de lui poser la question. Vu sa personne, tu te doutais bien qu'elle devait être mariée ou au moins dans une relation de couple. Sinon, c'est que les hommes étaient de vrais idiots. Toi le premier.

Elle souriait à sa proposition en haussant les épaules. « Pourquoi pas ! » Même si, si un de ses demi-frères traînait dans les parages, il ne serait pas heureux de voir que la blonde flânait au milieu de la piste avec son ex-mari. Ils avaient tous été présent lors du divorce, pendant qu'Andeana cachait tant bien que mal qu'elle était blessée et qu'elle passait la plupart du temps à pleurer en cachette. Qu'importe, elle était passée au-dessus de ça elle et elle était consciente que quelque part, ça devait être en partie de sa faute s'ils avaient divorcés. Elle n'y reviendrait plus dessus devant Xavier, elle acceptait les choix malgré l'amour qu'elle lui portait toujours, bien que différent. En bonne ex-épouse, la blonde s'intéressait à sa vie, voir ce qu'il était devenu et le mot “père” ne la choquait pas vraiment, même si elle était énormément déçue. Elle avait rencontré une petite fille il y a quelques temps qui avait comme père un type qui s'appelait Xavier, même si elle ne voulait pas croire que cette personne était Xavier, il ne faisait que confirmer le tout. Abygaël. La petite fille dont elle s'occupait occasionnellement quand la douleur de son dos et ses côtés ne la faisaient pas trop souffrir. Elle n'avait rien dit jusque maintenant, sur le fait qu'il ne savait pas depuis longtemps qu'il était père, même si ça sonnait bizarre à ses oreilles. « Abygaël … une petite fille blonde ? Sa tutrice s'appelle … Ad … Adilyn ? Si mes souvenirs sont bons. » Elle voulait être sûre. Parce qu'elle était devenue baby-sitter de cette petite uniquement pour avoir cette réponse qu'elle n'avait jamais su avoir avec la petite, simplement un prénom, ça n'aidait pas vraiment. Dans tous les cas, elle se demandait comment ça se faisait qu'il ne connaissait son existence que depuis peu, comment il pouvait croire une femme qui venait le voir en lui disant qu'un enfant était le sien. C'était comme ça qu'elle voyait les choses, c'était sans doute faux. Mais Andeana ne réfléchissait que comme une femme jalouse quand ça touchait d'anciennes personnes qu'elle avait aimé plus que quiconque. « Abygaël m'a dit que son papa ne la laissait pas faire de la gym, t'es pas cool, c'est génial la gymnastique ! » Elle riait une nouvelle fois, repensant à la première fois qu'elle avait vue la petite, elle lui avait dit ça en pleurant, même si elle ne savait pas la vraie raison des pleurs de celle-ci. Elle esquissait un doux sourire, elle espérait aussi pour lui qu'elle trouve l'heureuse chanceuse. Quand il lui demandait s'il y avait un homme dans sa vie, elle sentie le rouge lui monter aux joues. Oui, il y en avait un qu'elle aimait, elle disait même que c'était l'homme de sa vie, pour dire. Mais elle disait ça pour tellement d'hommes. Et elle se sentait mal de lui dire qu'elle partageait sa vie avec un autre homme, elle ne savait pas pourquoi. Sans doute pour les raisons qu'elle n'aimerait pas le savoir si ça venait à arriver à Xavier. « On ne parle pas mariage encore mais oui ! » Un homme formidable mais absent, elle l'aimait quand même. « Il n'est pas là ce soir, donc je ne peux pas te le présenter, par contre. » Elle riait de plus belle, ne sachant pas si Xavier avait un jour envie de rencontrer un de ses futurs maris, du moins, si celui-ci la demandait en mariage, ce qui n'était pas près d'arriver.

Tu esquissais un sourire, ravi de sa réponse. Même si tu ne savais pas trop si tu viendrais la réclamer. Au fond, tu étais venu pour parler affaire, pas pour danser avec ton ex-femme. Tu verrais si le moment s’y prêtait, si tu ne perdais pas tout tes moyens au moment de l’inviter. Tu aimerais autant éviter de lui marcher sur les pieds, de la faire tomber ou même de la rendre ridicule lors d’un gala aussi important. « Oui.. Comment tu la connais ? » Etait-ce une amie d’Adilyn ? Ou alors une amie d’Aby ? Même si la seconde idée te faisait assez froid dans le dos. Tu imaginais bien que des enfants puissent bien s’entendre avec des adultes, mais là il s’agissait de ta fille et de ta seconde ex-femme. Quoique, que pouvait-il y avoir de dérangeant dans tout ça ? Andeana était la gentillesse incarnée, à choisir, tu n’aurais pas pu trouver mieux pour Aby. Mais tu n’en restais pas moins surpris. Elle te faisait même une réprimande sur la gymnastique. Mais depuis quand la connaissait-elle ? Tu avais le sentiment d’avoir eu cette conversation avec Aby il y a tellement longtemps de ça.. « Je.. On avait dit qu’on verrait pour la rentrée prochaine. C’est encore compliqué pour le moment parce qu’elle ne vit pas avec moi.. » Encore, fallait-il pour ça qu’elle vive un jour avec toi. C’était pas gagné. Tu luttais en ce moment même contre l’alcool. Tu devais encore surmonter la visite à domicile et voir ce qu’Adilyn avait à dire sur toi. Vu que tu avais eu des contacts avec elle, ils seraient en droit de lui demander son avis sur toi. Autant dire qu’il ne serait pas bon, en tout cas, c’est ce que tu pensais. Tu n’arrivais pas à imaginer que ça puisse être différent, parce que pour toi, tu avais tout fait merder. De toute façon, tu verrais bien, mais il était important pour toi qu’Aby ait tout ce qu’elle voulait et si elle voulait faire de la gym, alors tu allais trouver un club. « Tu as raison de ne rien précipiter. » Toi, ça ne t’avait jamais réussi, mais était-ce vraiment ta faute si tu t’emballais une fois que tu avais le coeur pris par une femme ? Non. Quoique si, peut-être un peu. Tu en avais quand même fait fuir deux avec des demandes un peu sauvages, sorties de nulles part. On ne pouvait pas dire que ça t’avait grandement réussi. « Une prochaine fois alors ! » Tu haussais simplement les épaules en souriant. Voulais-tu vraiment le rencontrer ? Oui, parce que tu étais curieux. Et puis que tu voulais voir à quoi il ressemblait. Autant, pour les femmes, l’apparence t’importait peu, autant pour les hommes des tes anciennes conquêtes, tu aimais bien faire une comparaison, voir à quoi il ressemblait, si tu étais un peu mieux ou non. Souvent, tu ne l’étais pas, uniquement parce que tu avais une vision assez négative de toi.

Un sourire narquois aux lèvres, elle pensait à ce qu’elle pourrait dire. Il y avait un tas de versions qu’elle pouvait inventer sur l’instant. Elle aurait pu aussi faire un rapprochement avec sa tutrice, mais elle ne voulait pas s’attirer les foudres du démon après. « J’l’ai rencontrée dans un parc puis j’suis devenue sa pseudo-baby-sitter. » C’était drôle d’être avec la petite, malgré qu’elle n’était la seule à voir ce côté-ci. Celle-ci lui avait raconté la moitié de son histoire avec sa mère, avait parler vaguement d’un Xavier et au départ c’était uniquement pour ça qu’elle voulait se rapprocher d’elle. Mais elle est plus touchante que ça, elle voulait donner un peu plus de sourire à cette petite et peut-être lui faire découvrir le monde dans lequel Andé vivait. Mais voir le positif partout n’était pas aussi facile pour tout le monde. Andeana était tout simplement heureuse, elle se le disait comme. Elle ne comprenait pas comment les gens pouvaient vivre malheureux ou être triste, parce qu’il n’y avait pas le temps pour ça. « Enfin c’est pas parce que j’l’ai croisée dans un parc que j’suis une … hein ? Elle était juste toute seule ! Puis tu me connais, voir des gens seuls, j’trouve ça un peu triste. » La blonde haussait les épaules comme si c’était une évidence, lui devait bien le savoir après tout. Finissant par se souvenir de sa conversation sur la gym avec la petite lors de sa rencontre, elle lui demandait pourquoi il refusait qu’elle en fasse. « J’ai cru comprendre ça, oui. Mh … mais tu sais que le sport peut rendre les gens plus heureux, soi-disant. » Elle faisait un geste de la main pour montrer la suspicion. Elle, elle n’en voyait pas la différence, mais elle aimait faire du sport, même si maintenant elle devait se calmer à cause de la douleur qui la ramenait à l’ordre. « Enfin j’suis, malheureusement, loin d’être une mère, donc j’vais pas t’apprendre ton métier, surtout que j’suis certaine que tu fais un père parfait si on enlève ce point ! » Tout comme elle le considérait presque comme un homme parfait. Elle idéalisait trop souvent les gens, mais elle voyait le bien partout, c’était compliqué pour elle de voir un voile sombre chez quelqu’un. Andeana se mise ensuite à parler de son copain, elle était loin d’être mariée à lui mais elle était persuadée que cette fois-ci, il serait le bon, celui avec qui elle finirait peut-être sa vie. Et ça aurait sans doute dû valoir beaucoup si elle ne se disait pas à tous les hommes avec qui elle se casait. « Si ça ne tenait qu’à moi, je serais déjà sa femme. » Son rire s’échappait une nouvelle fois. Puis elle hochait la tête pour une prochaine rencontre, même si elle était certaine que ça ne se fera pas, parce qu’elle ne voulait pas montrer son copain à Xavier, même si elle n’en avait pas honte, c’était juste de respect pour lui et si son ex-mari faisait un peu de recherche, alors il tomberait bien sur une photo d’elle et lui. C’était simplement pour son bien à elle qu’elle ne voulait pas voir cette rencontre se faire ; elle n’aimait pas les malaises et était persuadée qu’il y en aurait un. « Oui ! » Elle tournait son regard vers une femme qui sortait des sanitaires. « Tu crois qu’ils pensent quoi, eux, de ex-mariés qui se retrouvent ? » Elle retournait vivement la tête vers Xavier, échappant un rire.

Tu écoutais les explications de la jeune femme et tu étais surpris par ses révélations. Une rencontre dans un parc, elle était devenue sa pseudo-nounou et tu n'étais même pas au courant de tout ça. Ça faisait de toi un père minable ? Avant même que tu puisses répondre, elle défendait sa cause sur les circonstances de leur rencontre et tu ne pouvais t'empêcher de rire doucement. « Loin de moi l'idée de te prendre pour une perverse ou pour un prédateur, je te connais assez bien pour savoir que ces mots là n'existent pas dans ton vocabulaire. » Enfin non, ça devait exister, mais elle était tout de même dans un univers particulier où régnait l'amour. C'est ce que tu aimais chez elle, sa candeur et sa vision du monde si douce et délicate. « Hum.. » Tu avais une moue assez dubitative pour le coup. Sûrement parce que tu n'avais jamais été très sportif, jamais attiré par le sport à part la danse, mais tu n'as jamais pratiqué. Enfin sauf pour essayer et te rendre compte que tu n'aimais pas ça. Ce n'était pas parce que toi le sport ne te rendait pas spécialement heureux, qu'il en était de même pour Abygaël et c'est là qu'elle marquait un point. « Et moi je ne suis père que depuis deux mois alors j'vais pas me proclamer père de l'année mais j'entends ce que tu dis et je pense que tu as raison, ça ne peut pas lui faire de mal après tout ! » Tu prendrais le temps d'en parler à Adilyn, d'en parler à Abygaël, à condition qu'elle acceptait de te voir pour parler un peu même si tu n'avais pas encore tenu ta promesse. Tu luttais vraiment fort contre ton addiction, tu étais conscient que c'était un assez gros problème et qu'il ne pouvait pas disparaître aussi vite mais dans ta tête, il y avait la petite voix de Théia le géant qui te soufflait de ne jamais abandonner. Étrangement cette petite voix te donnait envie de te surpasser, d'être un bon père pour Aby. « Et si j'étais lui je n'attendrais pas une seconde de plus pour te passer la bague au doigt ! » avais-tu ajouté doucement pour la faire sourire. Tu savais ce qu'elle valait en tant que personne, en tant qu'épouse, il serait idiot de dire que tu n'avais pas eu de la chance de l'épouser et que tu avais été un vrai crétin de t'en séparer parce que la routine s'était installé. Il y avait toujours un moment de routine, il fallait juste faire en sorte de la balayer pour retrouver le piquant d'une vie à deux, mais au lieu de chercher le piquant, tu étais parti. C'était une de tes erreurs, il y en avait sûrement d'autres. C'était le fait de la revoir ici qui t'en faisait prendre vraiment conscience. Tu hochais la tête à ton tour lorsqu'elle approuvait ta remarque. Rencontrer son petit-ami ? A vrai dire tu avais dit ça plus pour faire bonne figure, tu n'avais aucune envie de le rencontrer même si ta curiosité te poussait à vouloir voir son physique. Tu glissais ton regard sur la dame qui sortait des toilettes, avant de rigoler à sa remarque. « J'sais même pas s'ils songent à ce qu'on soit des ex-mariés peut-être de vieux amants qui se retrouvent et qui font des messes basses devant les toilettes. » Peut-être même qu'ils devaient penser que vous attendiez d'avoir la voie libre pour aller faire on ne sait quoi dans les cabinets. Cette idée avait le don de te révulser parce que tu n'étais pas du genre à tirer un coup vite fait, bien fait et certainement pas dans des toilettes publiques, mais on ne pouvait pas empêcher les gens de penser à ce qu'ils pensaient justement. C'était souvent par ennui ou par un fantasme projeté sur les autres afin de critiquer dans des murmures.

Elle riait presque à la moue que faisait Xavier quand elle parlait de sport. Elle ne savait pas si c'était vrai uniquement parce qu'elle faisait du sport depuis sa plus tendre enfance et qu'il semblerait qu'elle ait toujours eu le même caractère. La petite boule d'énergie, celle qui était heureuse pour un rien. Et au final, elle était heureuse qu' Xavier y réfléchisse, au bien de sa petite, la laisser faire ce qu'elle voulait, dans le raisonnable. Là c'était juste une question de sport, donc il n'y avait pas de mal à avoir, au contraire. « Elle pourra se la raconter à l'école, après. Hop, autre point positif ! » Andeana n'avait intégrée une école qu'à l'âge de quatorze ans, mais déjà quand il s'agissait de faire de la gymnastique, la moitié de sa classe voulait faire partie de son équipe, donc ça n'avait pas que du mal. « Tu ne dois pas être le pire père non plus, moi je veux bien te décerner une médaille, si tu veux ! » Elle était certaine qu'il était un bon père, elle aurait même voulu qu'il soit le père de ses enfants un moment, mais maintenant, elle était passée à autre chose. Elle ne devait pas rester fixé dans le passé et son futur elle l'imaginait avec son copain actuel, bien qu'absent, l'amour ne partait pas lui, il restait bien ancré dans le coeur de la vénézuélienne et elle était d'autant plus contente de le retrouver quand il venait. « Ça ne doit pas être dans ses priorités ... » Moins enjouée, parce qu'elle aurait voulu devenir sa madame à lui. Mais ça ne se ferait pas avant un bon moment et elle qui n'aimait pas attendre quand il s'agissait de sentiments, c'était compliqué. Elle était trop impulsive, sans doute comme Xavier, c'était peut-être à cause de ça qu'ils s'étaient séparés vite, ils avaient sauté des étapes. La blonde jetait ensuite son regard dans la foule, les hommes parlaient et les femmes riaient, ça se passait souvent comme ça, elle ne voulait pas être de ce clan-là. Quand elle croisait le regard d'une femme qui avait le sien dirigé par eux, Andeana se mise a rire en imaginant ceux que les autres, les ayant vus, pouvaient bien se dire. « Ils ne savent pas que nous sommes des ex-mariés? Vraiment ? Tu es connu Black, je suis sûre que plusieurs femmes rêvent de toi la nuit, alors j'pense qu'elles se sont renseignées un peu sur la vie sentimentale de monsieur. » Puis elle regardait une nouvelle personne sortir des sanitaires. « En tout cas, c'est vrai qu'on a pas choisi le meilleur endroit pour se parler, j'espère que vu que tu es en ville, on aura l'occasion de se parler ailleurs que devant des toilettes dans l'avenir. » Un nouveau rire filait alors qu'elle reportait son regard brillant sur lui, jouant continuellement avec les bagues à ses doigts.

Tu ne comprenais pas trop l'intérêt qu'elle pourrait à avoir de le raconter à l'école. Déjà il fallait qu'elle trouve quelqu'un à qui en parler parce que de ce que tu savais l'école ce n'était pas aussi bien que ça. Elle ne semblait pas y trouver sa place et tu ne pouvais rien faire pour l'aider de ce côté. Peut-être que ça pourrait l'aider à se faire des amis. C'était une idée qui te plaisait de plus en plus et tu regrettais de ne pas y avoir songé plus tôt. Père de l'année ? Non. Mais elle elle aurait pu être mère de l'année. Elle aurait fait des ravages auprès de toutes les mamans de l'école. « Ça compte beaucoup pour moi. » Après tout ça ne venait pas d'un parfait inconnu, ça venait d'une femme qui avait partagé ta vie, d'une femme qui t'avait connu autrefois, d'une femme qui t'avait aimé. « Ça viendra en temps et en heure ! » Tu étais confiant sur son avenir à elle. Et même si elle ne se mariait pas, elle avait un homme dans sa vie, un homme avec qui partager les choses. Tu l'enviais d'avoir quelqu'un qui partage sa vie, la tienne semblait si vide d'un coup. « Ma vie privée est un château-fort, j'ai toujours fait en sorte d'en dévoiler le moins possible sur moi. Xavier Black existe mais sur internet il est rare que tu trouves beaucoup de choses me concernant. » Après tout, c'était ta vie et tu n'étais pas comme tout le monde. Tu n'aimais pas qu'on puisse fouiller dans ta vie privée, qu'on sache que tu as grandi dans un foyer, que tu es père ou encore que tu as des problèmes d'alcools. Qui ça regarde sincèrement ? Personne de plus que toi. Et même pour tes ex-femmes tu as fait en sorte qu'elles soient aussi protégées que toi. Après elles étaient libres d'aller parler à tout le monde, de dire la vérité sur Xavier Black ou le Black Swan comme il t'arrivait d'être surnommé. C'est ce que voulait faire Teresa d'ailleurs. Mais l'idée n'avait jamais abouti et tu n'y avais été pour rien. « J'espère que la prochaine fois ce sera lors d'un vrai rendez-vous et pas une rencontre hasardeuse comme ce soir ! » Il était temps pour toi de regagner ton groupe, de rejoindre Jordan et de terminer cette conversation d'affaire prévue avec Kol.