it's a date ! (tiana)

Coriace elle l'avait été oui. Plus quand il s'agit de t'en vouloir et de te fuir que quand il s'agissait de montrer que tu ne la laissais pas indifférente. Tu n'étais que rassuré de voir cette étincelle entre vous ne s'eteignait pas malgré tout. Toi qui croyait au destin tu pensais vraiment que ce n'était pas un hasard. C'était chimique entre vous tu le savais même si tu as mis le temps avant de l'assumer pensant te préserver. Vous aviez donc commandé vos desserts pour les récupérer peu de temps. Tu as réglé l'addition et vous aviez quitter le restaurant. Ton petit prince ne te manque pas trop ? Tu n'as pas tardé à te rendre compte de tes mots. Oui ce n'était pas encore très naturel. Je devrais même dire notre.. Cela dit tu te culpabilisais en te disant que c'était que quelques heures et surtout tu voulais la rendre heureuse et tu savais que tu en étais capable. Hors de question de laisser quelqu'un d'autre le faire.

Forcément tu jugeais qu'elle n'avait aucune raison de te remercier. C'était même toi qui devais la remercier d'avoir accepté. C'était difficile de prendre les choses pour acquises sitôt. C'était banal de dîner ensemble quand on sait vous étiez incroyablement entichés l'un de l'autre mais le passé ne vous a pas toujours réussi. C'est aussi pour ça que tu tenais à prendre ton temps pour lui prouver tes réelles motivations. « Mmh, pour le coup je suis ravi d'être le premier à te refaire te sentir femme. » Tu disais ça l'air de te vanter et te flatter mais c'était plus profond que ça et tu le savais que tu aurais tort de ne pas le préciser. Cela faisait à peine trois semaines qu'elle avait accouché et elle était célibataire. Forcément beaucoup de changeait mais tu ne te le serais pas pardonner si elle avait trouvé chaussure à son pied encore une fois. « Je suis fais le mariole mais je suis sérieux, j'aurais pas supporté que tu me files entre les doigts une fois de plus, pas tant qu'on aurait pas essayé.. »

Tant mieux. Tu avais assez partagé, mais tu n'as prononcé cette réplique. Pourtant tu le pensais. Tu as pas tardé à te rendre compte du fait que tu l'avais peut-être un peu mis mal à l'aise à cet instant mais c'était des choses qu'il fallait bien dire. Tu savais qu'elle les entendais et c'était l'essentiel. Et puis la dernière chose que tu voulais c'était plus mettre à la pression, précipiter les choses. Tu voulais vraiment faire les choses bien. Peut-être pour ça d'ailleurs que tu ne lui sautait pas dessus comme tu avais pu le faire l'hiver dernier. Oui, carrément ! Tu voyais bien qu'elle changeait d'expression sur le visage, et de sujet. Tu avais beau être taquin, cette fois tu n'avais pas saisi ta chance de la mettre mal à l'aise. Non tu avais le don de savoir quand tu pouvais ou non te le permettre. Le simple fait que ta remarque ne la laisses pas indifférente te suffisait. Tu lui as tendu son dessert, avant de lui dire. Je suis sur que tu dois avoir un tas de trucs à me raconter.. je demande qu'à en savoir plus. Tu comptes reprendre le boulot prochainement ? Jeune maman, tu te doutais que ce n'était pas forcément évident et tu n'avais pas d'avis à donner là-dessus.

C'est vrai qu'une fois en voiture, elle avait donné l'impression d'avoir avalé sa langue. C'était tant attendrissant que perturbant. Tu le comprenais d'ailleurs. Mais quand elle te dit un tas de choses tu es ravi et tu ne demandes qu'à écouter, véritablement. Tu t'es installé à ses côtés face à la mer et tu lui as répondu. Je n'demande qu'à en savoir plus. Tu le reconnaissais aisément. Tu ne voulais pas qu'elle se défile ou qu'elle ait l'impression que tu n'étais pas intéressé et pour cause c'était tout l'inverse. Tu voulais qu'elle te fasse une place. C'est peut-être pas une mauvaise idée. Tu ne voulais pas lui dire que tu l'encourageais à le faire si elle voulait. Vous n'étiez pas à ce stade là du tout mais oui tu trouvais ça beau le lien qui liait une mère à son fils. Ta mère avait été le centre de ton monde alors forcément.

La dernière fois qu'elle avait accepté de discuter avec toi, tu lui avais dit que votre relation devait être indépendante de ce qui vous liait à votre fils. Tu ne voulais pas qu'elle te prive de Kenzo si ça elle ne voulait pas de toi, et à l'inverse tu ne voulais pas qu'elle pense que Kenzo était la raison de ta présence à ses côtés. Tu n'avais pas vraiment d'attaches encore à ce petit, et c'était affreux de se dire cela mais tu savais que depuis une semaine qu'il était vraiment ton fils et la question de Tiana était légitime. Parfaitement légitime. Tu peux aussi envisager un mi-temps dans quelques semaines au pire. Oui tu mouillais un peu la chemise mais tu te sentais concerné et surtout elle t'en parlais. Dans tout ça, tu veux dire avec Kenzo ? La seule qui pourra t'aider à y voir plus clair c'est bien elle. Le temps fera les choses tu en étais certain.

Pour le coup tu ne t'attendais aucunement à ce qu'elle te dise que ta présence était prétexte à ce que tu prennes part dans les décisions. Tu étais touché forcément même si ça restait très flou encore mais vous avanceriez ensemble et c'était parfait. Je veux simplement pas que tu te mettes des contraintes financières. Ce serait bête de renoncer à ta maternité pour quelques mois de salaire. T'as pas à te soucier de ça. Tu disais pas les choses clairement pour pas que ça ne donne d'effets de précipitations mais tu voulais en être pleinement même financièrement. Tu voulais être son premier soutien, le soutien privilégié parce que tu étais le père de son fils entre autre. Tu n'as pas fini ton dessert et tu t'es appuyé sur tes coudes sans t'allonger complètement. Un petit silence se fit entendre et tu as fini par dire. Je veux pas me défiler. Je veux en être vraiment mais je t'avoue que je ne sais par où commencer. Je ne sais même pas ce que tu en penses. Mais la priorité c'est peut-être que je le reconnaisse, qu'on en fasse un Winston. Tu souriais amusé mais tu ne savais même pas si elle était pour.

C'est vrai que tu pensais à l'aspect financier mais pas que. Pourtant c'était ce qui était sorti en premier. Si on peut se la faciliter, autant le faire. C'est le manque d'activité qui te fait peur ? C'était l'autre crainte que tu pensais possible. Mais une chose est sure elle n'avait pas à assumer tout ça toute seule. Vous étiez deux à être parents alors même si c'était très abstrait pour toi tu savais que tes responsabilités seraient nouvelles et tu ne les refuse pas. D'ailleurs tu étais touché de voir qu'elle était à l'aise avec ta paternité  (bien plus que tu ne l'étais toi-même). Tu as rit amusé à la réplique de Tiana. Tu serais pas en train de me demander en mariage, là ? Elle te connaissait tu n'allais pas laisser passer ça quand même. Elle te tendait la perche et toi qui aimait la charrier tu t'en donnais à coeur joie. Tu passais vraiment un bon moment. Tu restais accoudé sur le sable en la regardant. Tu avais l'impression que vous passiez du temps de qualité. Je savais pas que tu étais le genre pro-mariage.. Vous n'en étiez pas à ce stade-là tous les deux mais forcément tu t'intéressais à ce qu'elle pensait, à ce qu'elle aimait. Vous étiez en train de vous apprivoisez à nouveau et c'était beau.

Tu as hoché la tête pensant véritablement que c'était de toute façon trop tôt pour vous de parler d'argent. A l'inverse elle se confiait à toi sur l'idée de reprendre le travail ou non et tu t'y intéressais véritablement. Tu n'es pas obligée de te décidée tout de suite de toute façon. As-tu dit en la regardant comme pour la conforter dans l'idée qu'elle ne devait pas prendre cela comme une grande préoccupation. Toi, tu trouvais ça bien qu'elle veuille profiter des premiers mois de son fils et tu étais carrément pour mais tu n'avais pas ton mot à dire. Tu as rit quand elle essaya de te remettre à ta place, amusé, sans en attendre plus. Tu l'observait contempler le ciel et tu as fini par dire. Les hommes y trouvent leurs comptes aussi si tu veux mon avis. Faire changer le nom d'une femme c'est pas rien. Tu étais un peu macho sur les bords. L'idée qu'une femme t'appartienne c'était bon pour l'ego masculin toujours fallait-il qu'elle soit la bonne.