we're family (tiana)

Depuis quelques temps, tu faisais des allez retours entre chez toi et chez Tiana. Ce n'était clairement pas ce qui avait de plus pratique, mais tu allais mieux et tu avais besoin de reprendre ton quotidien quoiqu'on en dise. Tu savais comment tu fonctionnais, et personne n'était apte à te dire quoi faire sans te froisser. Aujourd'hui c'était une de ses soirées où tu prévoyais de profiter de ta petite famille. Tu savais Tiana t'en voulait un peu d'avoir voulu reprendre des activités professionnelles, et de conduire mais tu savais ce que tu faisais. Bien que tu ne le lui explicitait, tu le faisais aussi pour elle. Tu serais infernal si tu passais tes journées chez elle dans un lit ou un canapé. Quittant ta séance de rééducation tu es rentré chez toi avant de tomber sur l'officialisation de reconnaissance de Kenzo au beau milieu de ton courrier. Ton fils portait enfin ton nom ! Du coup tu as pris une douche, un sac avec très peu d'affaires puisque tu en avais encore pas mal chez elle, et tu as conduis jusque chez elle. La boîte automatique c'était parfait pour ça, en cette période où tu avais encore une béquille mais tu voyais le médecin dans quelques jours, tu espérais de bonnes nouvelles. Une fois arrivé, tu es entré avec le double des clés qu'elle t'avait donné, et vue du silence tu t'es dirigé vers la chambre de Tiana.

Montant les escaliers avec ta béquille sans trop t'appuyer sur ta jambe, tu t'es approché de la chambre de Tiana, avant d'y jeter un coup d'oeil. Le silence ne trahissait pas, c'était le moment de la sieste. Tu as sourit en les regardant. Toi photographe, tu voyais des beaux tableaux partout, et puis on parlait de ta femme et de ton fils. T'approchant en souriant, tu t'es brièvement installé au pied du lit pour te déchausser avant de monter sur le lit. « Salut, toi. » As-tu dit à l'attention de Tiana en volant un baiser à ses lèvres, avant de venir caresser la joue de Kenzo avec ton index. Tu étais de bonne humeur, content de les retrouver et surtout ravi de la bonne nouvelle. Tu n'avais qu'une hâte la partager avec Tiana. Peut-être oseras-tu enfin lui dire que tu songeais à mettre l'appartement de tes parents à loyer pour enfin commencer à chercher votre cocon. Tu n'allais pas tenir longtemps à squatter ici, dans cet maison qui avait un passé ne t'incluant pas et surtout tu n'allais pas tenir sans eux avec toi tous les soirs, tous les matins.

Tu savais qu'elle n'aimait pas que tu ne sois pas en permanence ici. Elle aurait voulu tu n'aies nullement quitté cette maison depuis ta sortie de l'hôpital pourtant installer trop de tes affaires ici, y développer tes habitudes tu te le refusais. Ce n'était pas tellement ton côté macho qui voulait cela, mais tu n'étais pas à l'aise avec le passé de Tiana entre ces murs. Tu voulais votre truc à rien vous et il n'y a que comme ça que tu seras apaisé. Voyant qu'elle cherchait à s'installer, tu t'es posé confortablement pour lui faire une place contre toi. « Je t'ai manqué on dirait.. » C'est vrai que tu n'avais pas dormi ici la nuit dernière et celle d'avant mais vous vous étiez vus. Ce soir tu avais double raison de reste : elle te manquait au point que tu ne voulais passer plus de deux nuits loin d'elle et l'officialisation de ton nom pour ton fils valait la peine de marquer le coup. Caressant de bras de Tiana tu vins à lui dire. « Tu penses pouvoir le déposer bientôt ou monsieur risque de se réveiller ? » Tu avais trop hâte de tout lui dire, et en chuchotant ce n'était pas top.

Tu allais culpabiliser si elle continuait. Peut-être que c'était déjà le cas. Mais c'était vraiment perturbant pour toi cette situation. Tu étais partagé entre l'idée qu'il ne fallait pas faire les choses trop vite et celle qui consistait à affirmer le fait que tu n'étais pas du tout à l'aise avec l'idée qu'elle ait pu vivre ici avec son ex. Elle avait vécu des moments avec lui partout ici. C'était normal au fond, mais votre histoire avec Tiana ne te permettait pas d'être à l'aise avec ça. Vous aviez un enfant ensemble, son ex l'a éloigné de toi, et tu te voyais sur le long terme avec elle. Tu voulais votre truc à vous. « Je suis là ce soir, si tu veux bien de moi. » Oui c'était bon à préciser quand on sait que tu faisais un peu à ta guise. Tu savais qu'elle n'en voulait pas trop pour ça mais tu savais aussi qu'elle supportais mal cet éloignement. C'était frustrant pour toi aussi. Te redressant légèrement, tu as fini par prendre Kenzo délicatement sans trop t'appuyer sur ta jambe encore fragile. « Maintenant que je l'ai dans les bras, je suis pas sur de vouloir le déposer. » As-tu dit en chuchotant et berçant un peu Kenzo. Mais il fallait que tu profites de son sommeil pour annoncer à Titia la bonne nouvelle alors tu l'as déposé dans son lit délicatement.

Tu ne prenais peut-être pas sa réplique comme un pique mais il fallait être honnête tu savais bien que ça disait quelque chose que tu ne pouvais pas ignorer. Pourtant tu ne pensais pas avoir la solution tout de suite. Tu restais quelques fois par besoin, pour lui faire plaisir et parce que vous étiez une famille. Mais c'était bien la seule solution que tu voyais. Aïe, ça m'a tout l'air d'un reproche ça. As-tu dit taquin. Ce n'était un scoop tu le savais qu'elle aurait aimé que tu sois là tous les soirs. Revenant vers elle, le sourire aux lèvres tu l'as embrassé une fois de plus comme pour rattraper le baiser timide que tu lui avais donné plutôt pour ne pas réveiller Kenzo. Tu as fini par sourire en la regardant, caressant sa joue de son pouce. Kenzo est un Winston, c'est officiel. C'était vraiment une bonne nouvelle pour toi, pour vous. C'était une étape en plus.

Elle avait raison. Tu ne le vivais pas comme ça, toi mais effectivement tu les laissais seuls, finalement. Ca prouvait bien que c'était vécu difficilement par la demoiselle et ça te désolait véritablement, nul doute à cela. « Vous pourriez venir à l'appart' un peu.. » C'était une suggestion mais tu craignais de te prendre un refus catégorique. Depuis le début c'était que tu voulais mais tu ne le disais pas. Depuis le début tu n'étais pas à l'aise ici et tu ne le disais pas non. Tu en disais peut-être trop peu, mais tu te disais que tu pourrais prendre sur toi encore quelques temps. Et puis tu voulais préserver votre bonne entente. Tout allait bien hormis ce détail de logement alors tu taisais un peu la chose. Kenzo était officiellement reconnu et vous sembliez en être tous les deux fiers. « Oui, et je suis pas peu fier. » As-tu ajouté en sortant le courrier de la poche arrière de ton jean pour le lui tendre.

« Y'en a certainement pas autant que tu le penses. » Voir trop peu. Il fallait bien que ça arrive. Il fallait que vous finissiez par mettre les deux pieds dans le plat. Tu avais voulu éviter le sujet pour ne pas être désagréable, pour éviter qu'elle ne te reproche une fois de plus d'avoir été celui qui avait renoncé à sa chance avec elle. « Et quand bien même c'était le cas, je fais l'effort mais toi tu le ferais pas ? » Voilà pourquoi tu n'avais pas voulu trop t'exprimer sur tout ça. Finalement, ça te tombait dessus, et malheureusement tu étais déçu par sa remarque. Au fond tu jugeais clairement facile de sa part, et autant l'avouer, pour toi, ce n'était pas comparable du tout. Des conquêtes tu en avais eu mais tu ne les emmenais pas systématiquement chez toi, et surtout tu n'avais jamais vécu avec une nana dans cet appartement. Tu as sourit à sa réplique. L'idée te plaisait vraiment, même si ce n'était clairement pas pour aujourd'hui. Vous n'arriviez même pas à être d'accord sur la question du logement provisoire.

Il fallait que tu te contiennes, Cliff'. Vous lancez dans une dispute n'amènera rien de bon. Souviens toi, tu n'étais pas là pour ça. Ce bonheur que tu avais ressenti en recevant la bonne nouvelle tu voulais le partager avec elle. Le célébrer tout de suite et non dans trois plombs. Tu aurais préféré continuer à parler d'elle portant ton nom dans quelques temps au lieu de ça, elle avait pris le parti de te rappeler que tu étais celui qui avait permis à l'autre de vivre avec elle. Point de vue que tu ne partageais pas. « Tu te sentais obligée de remettre ça sur le tapis, forcément ! Tu me feras pas culpabiliser pour ça. T'as vécu avec lui : c'était ton choix, rien de plus. » Oui en attendant qu'elle ait vécu avec lui ce n'était nullement ta faute. Tu refusais qu'elle te resserve ça à toutes les sauces. « Et t'as raison le problème est là. Je commencerai pas une vie de famille comme ça. Tu veux qu'on s'installe ensemble, rien nous empêche de le faire dans mon appart'. Si ça te convient pas, on attendra de trouver quelque chose qui en vaut la peine. » As-tu dit. Sa réplique t'avait profondément dérangé. La fierté d'un homme c'était précieux. Tu ne gueulais pas mais tu lui en voulais.