calling out your savior ♥ Grace

Le crépuscule. Les ténèbres environnants. L'heure déservie pour perdre la notion du temps, pour se délivrer de ses lourds songes pesants. C'était le temps qui allait le mieux à Nolan. L'heure fatidique pendant laquelle cogne à la porte de son esprit des pensées remuées, des idées disparates, des images décomposées, tout un débris de va-et-vient de l'esprit. L'ordre, mettre de l'ordre dans tout ce cahos. C'était pour ça qu'il buvait, pour ces raisons qu'il trainait à ses bureaux en cherchant une certaine paix, une lueur apaisante calmant les feux qui s'agitaient dans le fond de son entendement. Tout semblait chambouler, par ailleurs, dans sa vie ces derniers temps. Elle insistait. Elle résistait à se garder une place dans sa vie, cette Hazel si loin, cette écrivaine divine qu'il avait sauvé, aimé, chéri. Elle était loin, plus discrète, mais cette entité abstraite ne semblait pas vouloir quitter son esprit. Et puis Callie, tout nouvellement arrivée au Quaterly qui lui chamboulait tout, son coeur ses sentiments, ce qu'il voulait vraiment. Un vrai chaos soudainement. Si fort que Nolan ignorait réellement comment gérer le tout. Comment prendre des décisions adéquates, comment entrevoir le futur, percer un trou dans la toile béant de ses envies. Il ne savait rien. Il jonglait. Ce soir, il buvait. Et puis, contre toute attente, il fumait aussi, exceptionnellement, rationnellement. Après un long moment à vider des verres avec des amis, c'est ce que fit l'éditeur, blasé, ennuyé, cherchant à libérer la fumée de mélancolie qui tenait profondément à lui. Les yeux las, le corps un peu enivré, désequilibré, le jeune homme se creusa une place près de l'entrée. Sa main vibrante plonga dans une de ses poches à la recherche d'un baton de tabac, d'une délivrance spontanée. Pas fier. Mais il en avait besoin en ce moment. Une excuse pour respirer, une autre pour débuter.

Une fois dehors, Nolan se laissa écraser contre le mur de la boite, les yeux scrutant doucement ce qui s'agitait autour de lui. Beaucoup de gens, de bruits, de lumières qui fuient, des voix s'élèevant. Une en particulier attirait son esprit. Aigüe, brisée, entrecoupée de son divers qui portaient à confusion. Sa cigarette au bec, une fois allumée, Nolan releva les yeux. Plus loin, il y avait une scène qui l'hypnotisa. Une femme. Un homme. Seuls, perchés plus loin, semblaient s'importuner, agités. Par réflexe d'attention, Nolan percha le regard plus loin, aussi loin qu'il le pouvait. Son coeur s'excita doucement en laissant leur voix se creuser dans son esprit. Ça ne semblait pas bon, pas gai. Doucement, le jeune homme se décolla du mur, fit quelque pas en leur direction, en tout discrétion, s'arrachant la terrible envie de plonger directement vers eux, entre eux. Puis, tout s'éclaircit soudain à une simple envolée, comme ça, un mot mal placé. «Pétasse. Qu'est-ce que t'as? Hein? Joue pas l'agace, viens me voir, j'te dis. » Le coeur percé, retourné, Nolan jeta sur cet inconnu un regard meurtri, maudit. Le détruire, juste pour avoir placé ce mot dans son esprit, prêt à surgir. Son coeur battait la chamade. Pouvait pas. Ne rien faire, il pouvait pas. C'était comme ça. Il aurait ou ignorer, discrètement se retirer, mais c'était pas comme ça qu'il avait promis de demeurer. La bonté simplement, l'idée d'aider, de devenir meilleur, peut-être. Il aspira une énorme bouffée de sa cigarette, étrangement réconfortante, avant de s'avancer vers lui, se creusant une place dans leur intimité. Nolan posait les yeux sur cet homme hostile, décadent, aggressif. Celui-ci retourna immédiatement son visage contre Nolan, d'ailleurs. Faire contact. Sévèrement, avec une bonne poigne, l'éditeur posait sa main sur le bras de l'homme, qui tenait justement la jeune femme par un membre. Il était sérieux, Nolan aussi. Leur regard se percaient une minute, interminable. Enivré plus que lui, Nolan l'avait remarqué. Il semblait détruit par l'ivresse, la rage de lui-même, l'égocentrisme aussi, il en puait. «Tu vas laisser la jeune femme, tranquille, mon vieux. C'pas un avertissement, je te donne qu'un fait. Maintenant. »   lanca-t-il d'une voix grave, sévère, un peu emméchée, mais en contrôlle. L'injustice, la violence, la méprise, ça faisait plus partie des trucs sur lesquelles Nolan pouvait baisser les yeux. Il n'avait pas jeté, encore, un regard sur la femme agressée dont il était question. En vérité, le pourquoi ou le comment lui importait très peu. Y'avait-il réellement une raison nécessaire pour en arriver à une telle proportion? L'homme surpris, pinca les sourcils, la machoire se refermant par colère, probablement. Leur regard était de fer, se croisant, se choquant, voyant qui allait le tenir le plus longtemps. «Si j'étais toi, je foutrais le camp immédiatement. Mêle-toi de ce qui te regarde, enfoiré. » Nolan ne put cacher un sourire, baissant les yeux, amusé par la volonté de cet homme de garder son statut. Conserver son pouvoir à tout prix, c'était toujours un truc qui l'avait curieusement questionné, amusé. Be a man, as they say. Il n'y avait plus de peur en lui, plus peur de rien, de qui que ce soit. Il monta de nouveau la tête. Aspira une bouffée, tranquillement. Scrutant les yeux dégoûtants de cet énergumène. Sa voix tremblait doucement. «Si on demandait de l'avis de la principale concernée, qu'est-ce que t'en dis, enfoiré?» Un sourire conquérent. Nolan tourna la tête lentement vers la jeune femme, encore attachée à la main de fer de l'homme. And oh, damn, il connaissait ce visage, ces yeux illuminés, sa chevelure de blé, oh damn, qu'il la connaissait. Grace. Il laissa le temps à son esprit de lier l'information, avalant des yeux tous les traits qui s'affichaient devant lui.

Comme à son habitude, la blonde agissait toujours sous les pulsions, ce qui faisait qu'elle se retrouvait au milieu de tout ces gens qu'elle ne connaissait pas et qu'elle n'avait bizarrement pas envie de connaître. Et à chaque fois, elle se demandait ce qu'elle faisait et pourquoi elle le faisait. Elle pourrait se dire qu'elle avait l'espoir de ne croiser que des gens charmants, comme la première et seule fois où elle était venue dans ce lieu qu'elle ne faisait que qualifier comme l'endroit du péché, parce qu'il y avait beaucoup trop de tentations ici, mais elle arrivait à résister, elle ne voulait pas sombrer ici. Elle avait espoir pour recroiser l'homme qu'elle avait trop vite jugé la première fois, qui lui avait montré une toute autre image qu'elle avait pensé. Parce qu'ici, elle se méfiait de tout, des gestes des gens et eux. Innocemment elle pensait que l'homme qui venait de l'accoster était comme le premier qu'elle avait vu ici, Grace se disait qu'elle ne voulait plus juger les gens par ces lieux, ce qu'ils faisaient ici ; donc cet homme ne devrait pas vouloir la ramener chez lui, il ne lui voudrait pas de mal. Juste un verre, pour ne pas lui donner trop d'idées. Après ça, elle s'éclipsa, elle n'avait pas prévue de rester longtemps, parce qu'elle estimait avoir déjà fait assez ici.

Tête baissée et yeux rivés sur le sol pour ne pas capter l'attention des autres, la blonde ne se rendait pas de suite compte qu'elle était suivie, ce n'est qu'une fois qu'elle sentie une pression sur son bras, quand elle était légèrement à l'écart des autres, qu'elle détournait ses iris pour les planter dans ceux de cet homme. Une alarme s'enclencha dans son pauvre esprit, elle ne savait pas comment s'en défaire. Rapidement, elle essayait de lui faire comprendre qu'elle n'avait qu'une personne dans la tête, qu'elle n'en aimait qu'une et qu'elle ne voulait pas avoir à faire à des gens dans son genre. Mais il semblait plus furieux. Une grande inspiration, des yeux tremblants, elle cherchait au mieux des solutions, sans pour autant montrer un signe de panique. Mais cette main se resserrait plus fort sur son bras et les paroles de l'homme la déstabilisait totalement. Pétasse. Elle déglutissait, forçant pour se défaire de lui, mais ça ne fonctionnait pas. Comme il fallait s'en douter. Une vive douleur dans le bras, puis une surprise. Un blocage. Elle soufflait en posant ses yeux vitreux sur cet homme qui venait de faire son apparition. D'abord, elle eut cru une sorte de complot entre les deux pour s'en prendre à elle. Mais c'était impossible, Nolan. Son cœur tambourinait, oubliant presque ce qu'il y avait autour. Avant qu'il se mette à parler, elle avait peur qu'il y ait plus de violence, elle se doutait que les bagarres commençaient comme ça et elle s'était toujours jurée qu'elle n'en ferait pas partie. Pourtant, elle était au milieu de tout. Grace remettait la faute sur elle, pas de verre, pas de discussion. Il n'aurait dû rien avoir. Elle était trop mal placée pour défendre Nolan quand l'autre le traita d'enfoiré, elle se contentait de lui offrir un regard compatissant, même si lui n'avait toujours pas posé ses yeux sur elle. Le sourire qu'il avait sur son visage la faisait frissonner. Personne ne pouvait sourie quand ces paroles étaient lancées, seul les gens assoiffés de sang, de poings et des coups, elle ne voulait pas qu'il en fasse parti. Le souffle court quand les yeux se tournèrent vers elle, elle essayait d'aligner deux mots, pour ne pas paraître faible. « Mh ... » Mais que dire face à ça ? Qu'il devait s'en aller ? Elle lui avait déjà dit et ça n'avait rien fait. « Je t'ai déjà dit que j'ne te suivrais nulle part. » Elle aurait pu se servir de Nolan, du fait qu'il la connaissait pour faire semblant que c'était lui, l'homme qu'elle aimait. Mais ici, à Bowen, ce n'était pas pareil qu'à l'autre bout du monde, les bruits arrivaient vite et Grace voulait s'en tenir le plus loin possible. « Enlève ta main de mon bras. Tu trouveras quelqu'un de plus consentant à l'intérieur. » Sûrement avec des verres en plus, mais même la sainte était persuadée qu'avec des verres en plus elle ne pourrait rien faire. En fait, elle ne savait pas ce qu'elle pourrait faire et ça lui faisait peur, d'où le fait qu'elle ne tombait jamais dans l'ivresse. L’homme ne lâchait pas prise pour autant, parce qu’elle n’était pas menaçante, elle était douce, parce qu’elle ne savait pas se mettre en énorme colère, même pas après des insultes. Seul son cœur saignait, pas ses paroles.

Il ne devrait pas laisser la boisson prendre dessus sur lui. Ça lui donnait une faiblesse, une certaine lâcheté dont il était incapable d'assumer ou même, ironiquement, de nier. C'était plus fort que lui. Il sentait la profondeur de ses jours noirs bien enfouis chez lui, un peu comme de vielles cicatrices qui ne voudraient jamais guérir. À chaque fois qu'il avalait un verre, Nolan se mettait à penser à l'impensable : peut-être n'y aurait-il jamais guérison, peut-être était-il destiné à sentir un énorme attachement vers le passé, d'une force plus imposante que son contrôle et toute sa volonté, même la plus noble et naïve. Il buvait, il fumait, il se sentait maintenant plus fragile aux tentations, plus facile à convaincre, moins fort, moins en présence. Ce soir, il ne s'attendait pas à se sentir aussi enivré, mais également empli d'une telle indifférence envers la vie en général, envers cette réalité dont il se sentait détaché. C'était étrange, difficilement inexplicable. Et là, c'était presque la seule soirée, l'unique soirée durant laquelle cet état l'envahissait autant d'une façon aussi concrète. Sa tête était loin derrière lui, loin derrière une conscience embrumée par la boisson, par ses chimères disparates et vagues. Ses yeux fixaient l'homme repoussant, l'agresseur, une image de lui venait de le frapper. Nolan se revoyait plus jeune, complétement high, cherchant la violence, le feu, la provocation parmi toutes ces âmes éteintes, ces hommes et ces vies qui l’écœuraient. Une très mauvaise image qui, pendant l'instant d'une seconde, lui donna envie de se retourner complétement et de fuir. Fuir, fuir les fantômes du passé, fuir le noir, fuir ce qu'il n’arrivait à échapper. Impossible. Toujours, caché dans le cœur dans toutes ces moindres esprits, tous ces mortels, ces images, les évocations d'un son ou d'un odeur de fort, reviendrait des tentations de se détruire. Fuck. Cette idée l'enragea. Son regard était brutalement attaché à celui de cet inconnu débarqué à un moment absolument inopportun, tenant encore fermement Grace, sa vielle amie Grace. Plusieurs regards égarés vers elle, tenu par la surprise, la confusion, mais également la rage qu'il maitrisait si fort que Nolan en était lui-même impressionné. Comment arrivait-il à ne pas frapper de ses deux points cet objet qui revêtait maintenant des frustrations, des peurs, que le jeune éditeur tenait blotti au fond lui depuis aussi longtemps? Ce n'était pas l'envie de se défouler qui manquait. Ô comme il aurait aimé recouvrir le visage de cette agresseur de son poing, de sa sueur, de tout le chaos qui le brutalisait, d'une rancœur, une rage aveugle; tout cela pour se libérer enfin et pour toujours. Nolan en avait cette chance. Très fermement, celui-ci agrippa sa main au bras de l'homme, le tenant d'une force qui exprimait clairement sa délimitation, suffisamment mince, entre la patience et la colère. Grace s'exprima. L'homme au visage carré devenait de plus en plus ténébreux, plus rabougri, fumant de possessivité et de déraison. L'éditeur était sur le qui-vive, priant presque que l'hideux personnage le pousse à se défouler. Celui-ci, après avoir essuyé le refus brisé de Grace, tourna son visage vers Nolan, soudainement piteux et humilié. L'orgueil de l'homme pouvait parfois mener à de magnifiques envolées. Il en donnait des preuves, invraisemblablement. « Je t'avais dit de te barrer, connard. Je me fous de ce que tu fais, la blonde, elle vient avec moi. Regarde-la t'échapper.» lanca-t-il d'une voix serrée, mais laissant la place à un rire. Son bras tira Grace vers lui d'une puissance qui l'étonna. Nolan souria intérieurement, remerciant le destin de lui laisser cette chance d'évacuer toute l'anxiété et la confusion de ces derniers jours, de sa rage et ses peines sur les épaules d'une entité qui se matérialisait comme un mirage placé là justement pour l'aider. D'un sourire sauvage, l'éditeur réagissa très rapidement; d'une poigne qui se voulait ferme, Nolan poussa Grace plus loin et envoya un poing, gonflé par la boisson et d'émotions contenues, dans le creux du visage de l'homme ignoble. Il jubilait. Oui, il y avait Grace derrière, apparition absolument inattendue dont la présence se voulait si mystérieuse, mais Nolan avait attendu ce genre de moment depuis tellement longtemps. Le garçon était suinté par tant de peines soudaines, probablement accentuées par l'entremise de la boisson, qu'il n'avait pu évacuer d'une saine façon. Là, il ne s'écouta plus. Aveugle de raison. Le coeur qui frappait contre son torse. Ses mains tremblaient. Sa tête percée par des pensées qui se bousculaient bien trop brusquement. Son coup avait envoyé l'étranger contre le sol, assurément surpris par une telle défense. Nolan respirait lourdement. Il laissa son poing rebondir plusieurs fois contre la carcasse, les yeux, le nez coulant de cette inconnu agressant. Le bruit de la peau se cognant, les os craquants, les yeux de Nolan embrumés par une certaine folie, une rage devenue trop vivante pour qu'elle ne disparaisse. Le silence pesant de la nuit avait laissé la place aux grognements puissant de Nolan, aux cris d'un animal en détresse, de cet instant déchu. De longues secondes s'écoulèrent avant que Nolan ne s'éveille par le visage rougi de l'homme gisant sur le sol. Inconscient. Blessé. Putain. Qu'est-ce qu'il avait foutu? Son poing était imbibé de sang. Son coeur allait exploser. Ses bras étaient terriblement mous. Un monstre. Maintenant? Devant Grace. Nolan se releva dans une lenteur pralaysée, le visage effrayé par sa propre personne. Il n’imaginait pas Grace derrière. Ses yeux brûlants observèrent l'homme qui peinait à ouvrir les yeux. L'éditeur passa sa main propre sur sa mâchoire, comprenant à peine ce qu'il lui avait pris. La conscience revenait. Une réalité s'imposait. Comment pouvait-il guérir, laisser toutes ses plaies brûler dans l'air? Nolan n'avait pas changé. Sa tête se tourna vers l'arrière, recherchant désespéramment un calme, un apaisement dans la présence de Grace, éloignée, témoin de la scène. Une cigarette. Il en agrippa une de ses doigts frémissants. Son corps restait immobile, tremblant, mais stagnant. Nolan se retourna lentement vers la jeune femme, aspirant désespéramment une longue bouffée, le regard plongeant vers le sol. «J'sais pas ce qui m'a pris, fuck. » arriva-t-il à marmonner d'une voix brisée, soudainement secoué par la virulence du moment. C'était pas lui tout ça. Y'avait cette force surhumaine qui l'avait poussé à agir. Un long soupir avant de remonter les yeux vers Grace. Sa respiration était saccadée, son corps était entrecoupé de spasmes, sa tête gonflait. «Désolé...» souffla-t-il, d'un visage d'enfant, bercé par l'incompréhension et le regret. You did good, boy.  

Elle n'y retournerait plus dans ce genre d'endroits, ce n'était pas fait pour elle, elle l'avait bien compris. La main refermée sur son bras ne faisait qu'alimenter cette idée, elle ne voulait pas être agressée de la sorte à chaque fois parce qu'elle avait accepté un verre. Mais peut-être qu'elle avait fait quelque chose qui ne fallait pas, peut-être qu'elle avait mise une tenue un peu trop ouverte, qui ne lui ressemblait pas assez. Pourtant, elle n'avait rien mis de trop osée, elle avait caché ses jambes parce qu'une était bien amochée à cause du tremblement de terre. Grace se dégoûtait d'un coup, elle avait l'impression d‘avoir mal fait quelque chose, d'avoir dit quelque chose de trop, que tout était vraiment de sa faute ; Sans doute pour protéger cet homme, elle ne voulait pas juger sans connaître, mais l'image qu'il lui donnait n'était pas la plus belle. Elle n'avait pas envie de connaître plus de cette personne qui ne faisait que lui cracher des mots sombres au visage, parce qu'elle refusait de le suivre, qu'elle ne voulait pas aller plus loin avec lui qu'un simple verre. Puis Nolan fit son apparition, comme une lumière dans toute cette noirceur. Son sauveur dans cette situation désespérée. Elle avait été heureuse pendant quelques secondes de le voir, elle sentait son cœur battre de nouveau de manière plus normale, parce qu'elle se sentait sortie d'affaire. Mais ses mots sentaient la provocation et elle ne voulait pas de combat, surtout pas qu'on se batte pour elle, ça n'en valait pas la peine. Elle aurait peut-être dû le dire, qu'elle ne voulait pas chercher les embrouilles, mais ça semblait assez claire dans sa voix, bien qu'innocente. Plus loin Grace s'y tenait, mieux qu'elle s'y portait. Mais ça s'envenimait entre les deux et un finissait par pousser Grace un peu plus loin qui restait spectatrice deux secondes, honteuse, mal à l'aise. Elle avait une boule à l'estomac et le souffle presque coupé avant d'avoir des yeux apeurés devant la scène qui se produisait. Qu'est-ce qu'il faisait ? Pourquoi ? Pourquoi devant elle ? Elle portait la main à son cœur qui palpitait de plus belle à tout rompre, ça tapait dans sa tête et elle voulait tout arrêter sans s'y approcher. Elle n'arrivait pas à décrocher ses yeux de cette scène et elle avalait tous les mots qu'elle voulait sortir. Crier le nom de son ami pour qu'il arrête devait être une mauvaise idée. Elle ne voulait pas qu'on le reconnaisse en cas de problème, elle-même ne donnait pas son vrai prénom dans des situations comme ça. Elle essayait de faire en sorte que l'image qu'elle avait de lui ne s'envolait pas au fur et à mesure qu'il donnait des poings dans cette personne. Son cœur débordait de peine, de tristesse, de colère. Elle ne savait pas se maîtriser sur ses sentiments, mais c'était étrange. Elle ne voulait pas que ce soit Nolan devant elle, elle ne voulait pas se dire que c'était lui qu'elle connaissait. Elle aurait voulu lui crier d'arrêter ce qu'il faisait, mais elle ne montrait que sa peur par ses tremblements. Tout un sifflement lui venait marteler son cerveau quand elle vit le sang. Ça lui rappelait le séisme. Ça lui rappelait cet homme mort sous ses mains, ils étaient tous les deux identiques. Elle avait peur pour la vie de cet homme alors que Nolan le répugnait. Ce n'était pas ce qu'elle avait voulu et elle soudainement le vertige en le voyant se retourner vers elle. Est-ce qu'il allait la frapper, elle aussi ? Elle avait un peu plus peur. Elle écoutait ses mots, mais restait sous le choc, dégoûtée. « Qu'est-ce que tu as fait ? » Sa voix était tremblante, elle le regardait, les larmes au bord des yeux. « Tu … tu ne vas rien me faire, hein ? Nolan ? » Elle se reculait d'un pas, même si elle voulait aller voir cet homme au sol, voir comment il allait, s'occuper de lui pour ne pas qu'il meurt. Alors qu'elle voulait plus que tout s'en éloigner il y a quelques minutes. « Qu'est-ce qu'il a ? Il n'est pas mort ? Rassure-moi. » Elle passait une main sur ses joues pour enlever les larmes qui y coulaient, elle ne voulait pas se montrer faible même si tout le laissait deviner. « Pourquoi est-ce que tu lui as fait du mal ? Il n’allait rien me faire ! » Elle parlait sans doute plus fort qu’elle le pensait à cause de la peur qui s’emparait d’elle, chacun de ses membres tremblaient.

Tout s'était enchainé très vite. Comme un mauvais rêve dont on sent le contrôle et la maitrise nous lâcher. Toute la haine, la rage, la folie, l'anxiété avait éclaté d'un coup. Dans le visage d'un innocent, un imbécile ivre, mais un homme qui semblait, effectivement, sans défense. C'était pas Nolan qui faisait ça, pas le jeune homme qui s'était promis des années plus tôt de ne tenir qu'au bien. Être bon pour Maddie, comprendre les gens, leur donner une chance. Et là, c'était bien lui avait qui complétement défiguré le visage d'un agresseur. Son poing embibé de sang l'effraya. Lui non plus ne se comprenait pas. Jamais. Jamais Nolan n'aurait pas faire une telle chose. Aucune explications. Vraiment. C'était un coup de folie, un total relâchement de soi. Nolan tremblait comme un animal. Ses yeux étaient rivés sur l'homme condmané au sol, le visage rougi, bouffi, surpassé de spasmes, de tentatives de relâcher quelques gémissements de douleur. Il n'y avait plus personne, tout les spectateurs avaient deserté, avec raison. Ils étaient là, tous les trois; un inconscient, un animal et la témoin de cette horreur. Grace. Non seulement il la revoyait pour la première fois, mais elle avait surtout eu le malheur d'assister à son explosion. Nolan, la cigarette entre les lèvres, toujours, posa une main sur sa tête sonnante. Putain, qu'est-ce qu'il avait foutu? Sa respiration était étonnament bruyante, coupée et dissonante. Ce n'était pas seulement l'idée d'avoir tabassé un homme au point où son visage n'est qu'un ramassis de brutalité, c'était ausi un geste révélateur d'un problème plus grave. Nolan était devenu violent. Il n'avait pas été capable de conserver ses émotions comme il avait promis de le faire. Un impuissant, un lâche. Tout ce qui le renversait depuis quelques jours étaient en train de le sonner pour de bon, le changer ténébreusement. Nolan aspira une énorme bouffée tout en reculant doucement de l'homme gisant. La fumée traversa cette image presque irréelle de la mort. La peur puis la terrible réalisation qu'il fallait se reprendre, retrouver un sentiment de réalité dans le chaos. Les yeux tournants de l'homme s'accrochèrent soudainement à ceux de Grace, complétement peinturés par l'horreur et la stupéfaction. Comment lui en vouloir? C'était un monstre. Nolan caressa ses cheveux, sa nuque et soupira gravement. Elle avait peur de lui. Fuck, that's it. On avait peur de lui. Ses yeux se ressèrerent sévèrement dans l'expression ravageuse que lui offrait Grace. Il aurait voulu lui dire de la fermer, soudainement. Lui dire de comprendre, qu'il avait fait ça pour elle, qu'il avait trop de rage en lui et que quelqu'un devait en payer le prix. Il ouvrit la bouche, passa sa main mouillée sur sa machoire. Lui faire mal? À cette simple idée, le seul fait de l'exprimer librement comme ça, lui trancha le coeur. Une larme s'effondra sur sa peau avant de laisser place à un sourire, désabusé, complétement absurde. Il souriait tout en pleurant, c'était charmant. La fumée de sa clope lui bloqua la vision. «T'as peur que j'te blesse, hein?» lanca-t-il d'une voix qu'on ne lui attribuerait jamais.  Il y avait ces émotions dans sa tête qui le basculait. Ne pas savoir comment agir dans un moment comme ça, les yeux de Grace, son visage mouillée par la peur, tout ça l'enrageait davantage. Il aurait voulu frapper encore. La colère le traversait. La rage,la folie, elle remontait. Son coeur battait si fort qu'il posa une main sur celui-ci. Puis, Grace éprouva de l'inquiétude pour l'homme qui aurait facilement pu l'agresser, cet homme répugnant qui ne semblait décidé quà une seule chose ce soir. Nolan jetta un regard furtif sur celui-ci. Encore croupissant, endormi on dirait. Ce n'était pas lui de penser ici, mais il appréciait presque la vue. La blessure, la vengence. Il avait presque aimé sentir son poing briser les os de cette ordure. Le Nolan qui venait de revenir d'Amérique n'aurait probablement jamais pensé ici, mais voilà ce à quoi il songeait en cette nuit. Lui donner plus mal. Nolan jetta sa cigarette au loin d'un geste brutal. «Si je pouvais le blesser encore, crois-moi que je le ferais. T'sais qu'il aurait pu te violer, j'sais pas...» lanca-t-il d'une voix tout aussi forte. Il avait aussi le visage mouillé par quelques larmes discrètes. Nolan tenta de soutenir le regard de Grace. Il était brisé, c'est ce qu'il aurait aimé lui dire maintenant. Lui dire de l'aider, que c'était pas lui, ça. Jamais il n'aurait pu violenter un étranger de cette façon. Dans ses yeux, c'est un peu le message qu'il tenta d'envoyer à Grace, pas encore assez fort pour lui dire en mots. «T'as peur de moi, maintenant? T'as déjà vu ça, Nolan qui fait peur aux gens, mesdames et messieurs. » lanca-t-il en voix haute en riant à lui-même, levant les bras, faisant un tour sur soi-même. Il était saoul. Saoul d'ivresse et de folie. Un homme nouveau le possédait. Nolan laissa retomber les bras dans ses poches, les yeux brillants, le regard perdu au sol. Fumer encore. Where is that cigarette?

Ses yeux étaient perdues devant cette scène, son cœur avait fini par exploser en voyant Nolan se redresser, cet homme au sol dont le sang peignait le sol. Triste tableau. Et elle aurait préférée ne pas en être témoin, elle n’était pas pour la violence, mais à choisir, elle préférait ne faire de mal à personne et subir, comme elle avait eu l'habitude de faire mentalement. Pourtant, elle ne pouvait lui être que reconnaissante envers Nolan, même si sur l’instant ça ne lui venait pas à l’esprit, parce que celui-ci était aussi vide, ses idées s’étaient envolées en même temps que le poing de Nolan s’était abattu sur la joue de l’homme. Penser Nolan agir ainsi lui avait toujours été impossible, parce que jusqu’à présent, elle contrôlait ses fréquentations et elle se disait bien le connaître. Elle se trompait peut-être et c’était sans doute une erreur de penser ça. Se mettre contre Nolan, maintenant, alors qu’il aurait pu la laisser se débrouiller. Mais tout ce qu’elle se disait maintenant était qu’il l’aurait fait même si c’était une autre femme qui avait été dans sa détresse. Elle n’en savait rien et elle ne calculait plus rien, laissant la peur parler à sa place. Grace surveillait chacun de ses gestes, elle surveillerait aussi chacun de ses pas, il ne fallait pas qu’il s’approche, l’alarme était enclenchée. Pourquoi s’était-il mit à sourire ? Ça donnait un frisson à la blonde qui n’osait trop bougé de sa place, de toute façon, elle n’allait pas fuir et elle n’allait pas avancer non plus vers lui. Bien sûr qu’elle avait peur, ça devait se voir, son regard vitreux, son visage fermé, sa respiration irrégulière. « Mais tu ne vas rien me faire, pas vrai ? » C’était mieux ça que son silence, parce qu’elle ne voulait pas imaginer ce qu’il dirait. Elle ne comprenait pas pourquoi il était en colère, était-ce elle ? Elle aurait voulu changer la donne, mais elle ne trouvait pas les mots, ça ne serait pas naturel parce que tout se lisait sur son visage. Et Nolan n’était pas stupide. Et elle le traitait comme, en lui demandant comment allait l’homme, elle ne cherchait même pas à le calmer. Mais il ne répondait pas à sa question ou pas comme il voudrait, parce qu’elle avait l’impression de mal comprendre sa phrase. « Quoi ? » Sa voix était faible et on pouvait entendre son désarroi, sa faiblesse face à tout ce qui se passait. Trop d’événements qu’elle ne savait pas comment gérer et son crâne détonait. « Si tu pouvais … donc … il ... » Elle relevait sa main pour la placer devant sa bouche alors qu’une larme perlait sur sa joue. « Je sais … je sais. » Et encore une fois, elle aurait sans doute préféré ça qu’assisté à ce désastre. Elle n’arrivait pas à le quitter des yeux, elle voyait bien que des larmes ruisselaient sur ses joues, ça la déchirait. Mais qu'est-ce qu'elle pouvait dire ? Puis elle soufflait quand il commençait à lever la voix pour s’adresser à … personne. Qu’est-ce qu’il cherchait, la faire culpabiliser ? Déjà qu’elle se sentait mal d’être présente, déjà qu’elle cherchait déjà quoi dire si quelqu’un passait par là. Il ne fallait pas qu’il attire l’attention, mais il faisait tout l’inverse. « Arrête Nolan, il n’y a rien de drôle. J’ai pas … je n’ai pas … » Elle balbutia encore et encore, les mots voulaient pas venir, les phrases ne se formaient pas. Comme pour pouvoir se donner de l’assurance, pour effacer ces paroles et son malaise, elle passait une main dans sa chevelure dorée, tournant le regard. « Tu ne m’as pas dit pourquoi tu avais fait ça ! Je suis certaine que ça aurait pu se régler différemment. » S’il levait la voix, alors elle aussi le faisait, pour rien sans doute, pour cacher ses émotions. Stupide. « Regarde-toi, je ne te reconnais pas ! Qu’est-ce que tu as ? » Elle secouait la tête, mais avançait quand même, baissant le regard pour le poser sur l’homme au sol, elle voulait lui venir en aide à lui aussi, mais elle ne voulait pas que Nolan ait des problèmes. Et choisir entre les deux étaient difficiles. Elle ne voulait pas être coupable de la mort de quelqu'un s'il en était proche, mais en même temps, elle ne se pardonnerait jamais que Nolan termine en prison. « Faut … faut que je … qu’on … qu’on s’en aille ou qu’on appelle les urgences, on ne peut pas le laisser, mais si on reste, si on te voit ... » Elle balançait sa tête vers le ciel comme pour trouver des réponses puis elle soufflait. La blonde tremblait avec tout ce cocktail de sentiment, c'était tout aussi mauvais.

Il avait perdu tout sen de rationnalité, tout sen moral à cet instant précis. Son coeur tremblait encore sous l'effet de l'adrénaline, sous l'effet de la colère et de toute la tension des derniers temps retenu par, justement, sa bienvaillance. Nolan était saoûl d'ivresse et de rage. Il voulait être bon, mais à toujours lui demander d'accepter sans broncher, sans geindre, un moment venait où tout finissait pas exploser. Tout s'était passé malgré lui, malgré ce qu'il avait toujours prié devenir. Intiment, l'éditeur avait presque aimé ce sentiment de puissance, de rage que l'on ne contrôlle plus, l'extase d'une ivresse aveugle, sans règles. Sa cigarette, il en avait allumé une qu'il fumait de façon irrégulière. Nolan était figé devant l'homme gisant. Prenait de grosses bouffées tout en gardant le visage serré, encore pnétré par le sentiment d'alcool et de haine ensemble. Derrière, Nolan ne remarquait pas l'allure de Grace, incompréhensive, affollée, clueless et, disons-le, effrayée comme jamais. Il y avait raison de l'être. C'était une scène effrayante, même pour une certaine partie de No' qui ne comprenait pas ce qui venait d'arriver. Il respira bruyamment en pénétrant ses yeux sur le sang rouge sur le pavé, le visage de l'homme qui affichait le mal, mais surtout dessiné par toute la furie qu'avait laissé dégagé Nolan. Grace parlait, plutôt elle balbutiait des mots comme ele le pouvait. Il écoutait à peine, le regard encore absorbé par son oeuvre, le désir de frapper davantage le prenant. Ouais, il aurait aimé lui faire encore plus de mal, peut-être par culpabilité et qu'il était trop tard de faire marche arrière. Nolan ferma sévèrement les yeux au questionnement de Grace concernant sa sécurité. C'était un monstre intelligible quand même, il n'allait certainement pas lui faire du mal pour le plaisir. Le simple doute envers lui redoubla son énervement, ses mains trembla de plus belle, sa cigarette se consumant rapidement. Nolan retourna son visage vers celui de Grace. Son coeur en prit un coup. Elle avait le visage blême, les jours couvertes de larmes et les yeux grands ouverts. Cete image d'une femme aussi apeurée rendit Nolan complétement boulversé. Il baissa les yeux avant de poser une main sur sa machoire. Putain, qu'est-ce qu'il avait fait. Sa voix brisée fit un vent. «Non, ... je te ferai pas mal, Grace... j'en ai pas l'intention.. Tout est de ma faute..» Sa tête était chavirante, il aurait pu tomber dans les vapes à l'instant présent, se sentait devenir de plus en plus faible. Mais pour Grace, l'idée de la rassurer et lui montrer qu'il n'était pas hideux, celui-ci fit des efforts surhumains pour retrouver son esprit. L'alcool, la folie, l'énervement, les émotions qui éclatent, c'était une tâche ardue de ne pas se tourner vers la déchéance. Sans relâcher les yeux du sol, No' laissa les mots, la voix dissonante de Grace, son ton fiévreux et horrifié brûler son ouïe. Puis, sa voix s'élève d'un coup, ce qui fit remonter ses yeux vers elle. Une main dans ses cheveux blonds, la perte de contrôle. Elle pense que tout aurait pu se passer différement? Ça l'énerva instanément. Bien sûr, Nolan aurait pu gentiment observer l'homme agresser Grace au loin, incertain d'être dans une rêverie ou un acte de buverie sans importance, prendre le risque de la laisser dans lesbras d'une menace potentielle. Nolan aurait adoré l'idée d'être complice indirect d'un viol ou d'une attaque, vraiment. Puis, quand elle lui demanda ce qu'il était devenu, tout en s'avançant vers lui, No vit noir. Dans un coup brusque, il jetta sa cigarette le plus loin possible, d'une force qui exprimait le point sensible qu'elle venait d'effleurer de cette singulière question. Nolan s'approche d'elle à pas furieux, la tête retombé dans une folie plus forte que lui. Il lui empoigna le bras durement et approcha son visage contre le sien, les yeux brûlants et immobiles, comme s'ils étaient figés dans un feu ardent. Sa voix était forte, très forte, brisant l'air en deux. «J'sais pas que ce que je suis devenu, regarde-moi! Regarde-moi bien dans les yeux. Tu vois quoi? De la haine, de la rage, de la fatigue? Observe ce que je suis devenu et dis-moi quel genre d'homme je suis. Va-s'y, aide-moi Grace. » cria-t-il la voix entrecoupée de spasmes, la tête serrée et tremblante. Nolan était furieux, il était écoeuré, tremblait d'une folie. Son coeur battait rapidement. Sa main autour du bras de Grace, il la serrait fortement avant de la relâcher subitement. L'espace devenait sombre, tout noir. Ses yeux n'y voyaient plus clairs. Possédé, déspossédé, sujet à un sentiment qu'il n'avait pas connu depuis longtemps, un genre de rêve cauchemardesque se concrétisant dans la seconde. Un long soupir avant de se détacher soudainement d'elle. Elle le dégoûtait. Y'en pouvait plus et personne comprenait vraiment, pas elle, ni lui. Nolan recula doucement avant de baisser la tête. Fuck. Elle avait raison, par contre. Fallait bouger ou faire quelque chose. La hargne le gardait vivant, irrationellement, mais en moyens. Ce n'était pas le même, il était autre. Whatever. Grace quitta son champs de vision, fixant le sol. Ses mains couvra son visage. «Va-t-en, je resterai ici. Rendre chez toi, va à l'abri. Je...reste avec lui...» souffla-t-il d'une voix haletante. Son esprit était gonflée d'émotions différentiés, la honte, la rage, la furie, la peur, la constation de l'horreur. Nolan ignorait totalement comment il allait gérer tout ça. Saoul en plus. C'tait sa faute, anyway. Il allait gérer le tout seul. C'tait comme ça. Grace n'avait pas à subir sa démence. «Grace..j'voulais pas...je sais pas ce que je fais..» souffla-t-il dans un dernier espoir de ne pas demeurer un monstre dans sa conscience. C'était la soirée la plus étrange qu'il avait vécu jusqu'à l'instant. Rien n'était explicable, rien ne semblait vrai. Nolan allait sûrement s'éveiller d'une seconde à l'autre et constater que le tout était une fabrication magnifiquement tissée de son imagination. Ou pas...