Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
MESSAGE : 3292 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
STATUT : célibataire, papa de Maxwell (2016), Lara (2019) et Alizée (2023), de trois mères différentes
Sujet: i'm lost on the sidewalk just calling your name (alex) Mer 18 Mai 2016 - 5:32
Huit mois plus tôt. Je terminais les dernières gorgées de mon thé glacé, les vitrines des boutiques et des commerces défilant devant mes yeux sans jamais que je m’arrête. J’avais voulu visiter un peu ce que Bowen était devenu depuis mon absence. Beaucoup d’endroits n’étaient plus les mêmes. Fermetures, faillites, je ne savais trop, en tout cas le décor avait changé. J’avais voulu apprivoiser de nouveau la rue commerçante que je connaissais auparavant par cœur, pour y avoir passé des fins d’après-midi complètes à flâner, surtout pour repousser le moment où je devrais retourner chez moi. Ce chez moi lourd, triste et pénible. Je me disais qu’après neuf ans, c’était le moment de transformer mes souvenirs et de redécouvrir la ville d’un autre regard. Malheureusement, ma concentration n’y était pas trop, j’avais plutôt envie d’aller frapper quelques balles au terrain de tennis. Ce n’était pas le jeune Concho qui aurait tenu de tel propos, non, le jeune Concho était toujours en train de se trouver des excuses pour ne rien faire. C’était plus facile ainsi. Bref, mes pensées filaient à toute allure, mon regard passait d’un visage à un autre alors que je croisais les passants en sens inverse. Jusqu’à ce que mes yeux se posent sur cette belle blonde, qui bien que ses traits avaient vieillis, que son corps était plus féminin, plus mature, se ressemblait toujours autant. Dans toute sa beauté pure, naturelle et angélique. Mon cœur avait sans aucun doute manqué un battement. Ou deux ou trois. Alex Bennett, putain. La vraie de vraie, la première, ma première. La seule qui avait osé donner son cœur au petit garçon un peu perdu et sans confiance que j’étais. La seule qui avait cru en moi, en mon potentiel, au point de mettre de côté tous ses idéaux et de se poser avec ce que j’avais à lui offrir, aussi peu cela pouvait-il être. Alex avait fait le saut que bien des filles m’assuraient maintenant qu’elles auraient fait si elles avaient su. Si elles avaient su que je me prendrais en main. Si elles avaient su que je remporterais des millions de dollars. Alex, elle, n’avait pas eu besoin de savoir, elle n’avait pas eu besoin de lire dans l’avenir. Elle avait cru que le meilleur pouvait s’offrir à nous. Et moi, comme un lâche, comme un con, j’avais cessé de lui parler, du jour au lendemain, incapable de la laisser voir tout le désespoir dans lequel j’étais après la mort de ma mère. Incapable de voir son regard déçu se poser sur moi lorsqu’elle aurait appris que j’avais abandonné l’école. Que j’avais tout abandonné. J’avais alors préféré l’abandonner elle aussi, parce que c’était la voie facile. Celle qui, je pensais, me ferais le moins de mal. Mais de la revoir, aujourd’hui, après neuf ans d’absence, me faisait réaliser à quel point j’avais eu tort. J’avais mal, là. Un mal indescriptible. J’avalai de travers alors qu’Alex s’arrêtait à la vitrine à deux mètres de moi, regardant des vêtements qui étaient posés sur les mannequins. Je tournai le dos, surtout par panique, pensant qu’elle passerait son chemin et qu’elle ne me verrait pas. Que je demeurerais le douloureux souvenir de cet amour devenu fantôme. En revenant à Bowen, j’avais oublié que j’allais devoir faire face au passé. À tout ce que j’avais voulu laisser dans le passé.
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Sujet: Re: i'm lost on the sidewalk just calling your name (alex) Ven 20 Mai 2016 - 0:08
Elle se tenait devant cette petite boutique, qui ressemblait étrangement aux autres magasins longeant l'interminable rue commerçante de Bowen. Elle était là depuis une quinzaine de minutes, serrant son sac de plage contre sa poitrine alors que de son autre main, elle tenait un cookie à moitié entamé. Sa tignasse blonde se soulevait au rythme du vent alors que ses yeux balayaient la vitrine de la boutique. Elle regardait sans vraiment voir, perdue au milieu de ses pensées et ce qu'elle prévoyait comme programme pour son après-midi. Sa mère lui avait envoyé trois messages pour lui rappeler de passer à sa galerie d'art dans la soirée, apparemment impatiente d'obtenir son avis sur les premiers agencements des travaux. Elle avait dû prévenir Cliff qu'elle serait en retard pour le retrouver et elle jeta son téléphone au fond de son sac, terminant le dernier morceau de son cookie. Elle s'arrêta de longues minutes devant un ancien magasin de sport qui avait longtemps été son favori. Les vitrines étaient recouvertes de grandes affiches sur lesquelles était inscrit en lettres rouges : à vendre. Elle poussa un soupir en s'éloignant pour traverser la route et retrouver l'autre côté de la grande rue où se pressait plus de monde. Heurtée par une vieille impression de déjà-vu en croisant rapidement la silhouette d'un homme, elle s'avança jusqu'à un magasin de vêtements, faisant mine de s'y intéresser. C'était comme voir un fantôme. Une sensation bizarre. Elle remonta ses lunettes de soleil sur sa tête, observant discrètement le jeune homme qui se retourna brusquement. Il y avait quelque chose de familier dans ses traits. Elle aurait pu jurer que c'était Rosenbach. Un instant elle se demanda si elle rêvait, ou si son cerveau lui montrait ce visage pour la narguer, pour faire renaitre une vieille blessure qui n'avait jamais vraiment guéri. Il l'avait abandonné et elle aurait donné n'importe quoi pour ne pas sentir son cœur s'agiter, autrefois complètement fou de lui, accro, irrévocablement amoureuse de Concho. Elle cru d'abord à un mirage, un reflet dans la vitrine ou le soleil qui lui aurait donné une migraine mais elle finit par reconnaître facilement les traits de son ancien amour. Sa silhouette avait changé de façon assez impressionnante, sa carrure était plus baraquée, athlétique. Il n'avait plus rien de l'adolescence dont elle gardait le souvenir. « Concho ? » C'était bizarre. Elle prononça seulement le diminutif de son prénom, comme elle en avait toujours eu l'habitude de faire des années plus tôt. Comme si son accent du sud était incapable de se marier aux consonances de son prénom irlandais. Elle espérait un mouvement, une réaction, n'importe quoi. Sans attendre plus longtemps, elle s'avança pour venir se placer directement devant lui. Elle n'était ni triste, ni heureuse. Ce n'était simplement pas agréable de le voir. Neuf ans plus tard elle trouvait ça toujours douloureux. Elle l'avait aimé si fort que son corps en gardait finalement encore les traces. La rancune était tenace. Mais elle s'obligea à sourire. « Tu vas vraiment faire comme si tu m'avais pas vu ? Je vais me vexer. »
Conchobáhr Rosenbach
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Sujet: Re: i'm lost on the sidewalk just calling your name (alex) Ven 27 Mai 2016 - 2:11
Je ne sais pas quel miracle j’attendais. Je ne savais pas non plus pourquoi je l’attendais. Pourquoi cherchais-je autant à fuir Alex, puisque je savais que ce moment arriverait un jour ou l’autre, et donc que même si aujourd’hui je m’en sortais, demain serait une autre histoire ? Il valait sans doute mieux que je la confronte dès maintenant, alors que je venais tout juste de revenir et que je n’avais pas l’air de quelqu’un qui essayait de l’éviter depuis son retour. C’était un peu ce que j’étais en train de faire, là, mais ce serait plus difficile de la convaincre du contraire si je l’affrontais dans deux ou trois mois. Bowen était une ville relativement petite. Je ne pourrais pas la fuir pour longtemps encore. Alors, même si quand j’entendis mon prénom derrière moi, une partie de moi avait eu envie de disparaître, l’autre était en quelque sorte soulagée. Parce qu’il était maintenant trop tard pour reculer, et que le moment ne pouvait que passer. Je me tournai directement vers elle lorsqu’elle prononça mon nom. Je feignis d’être surpris, parce que je n’allais quand même pas lui donner raison quant au fait que je faisais comme si je ne l’avais pas vue. « Alex ! » Un sourire s’afficha sur mon visage, parce qu’en réalité, maintenant que je l’avais devant moi et qu’elle souriait elle aussi malgré tout, malgré tout ce que je lui avais fait, malgré ma lâcheté, malgré mon silence, j’étais heureux de la revoir. Sans doute bien plus qu’elle ne l’était de me revoir. Derrière son sourire se cachait sans doute de la rancune, des questions, de la tristesse et de la colère. Et bien plus encore. Parce que je l’avais laissée tomber, j’avais tout gâché entre nous, incapable de gérer plus que moi-même. Pourtant, Alex aurait toujours été là pour moi, elle aurait été la première à me laisser pleurer sur son épaule, à débarquer chez moi à l’improviste rien que pour s’assurer que je ne broyais pas trop de noir, à m’aider à me débarrasser des vieilles affaires de ma mère, à m’aider à passer au travers de tout ce qui venait de me tomber dessus. Mais je n’avais pas su la laisser me voir aussi vulnérable et perdu. Au final, je n’étais plus seulement perdu, mais j’avais aussi tout perdu. « Mais non, non, j’étais perdu dans mes pensées. Je viens d’arriver en ville, j’ai un tas de trucs en tête. » Et c’était vrai. Le fait de dire une moitié de vérité me donnait l’impression d’être un peu moins coupable, même si ce n’était pas le cas. Le fait était que je l’ignorais bel et bien, peu importe les raisons. « Wow, Alex. Tu es toujours aussi magnifique. » Avais-je dit bêtement, un sourire tout aussi con aux lèvres. Je n’avais rien trouvé d’autre à dire que de la complimenter sur son physique, même si des tonnes d’excuses auraient davantage été de mises.
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Sujet: Re: i'm lost on the sidewalk just calling your name (alex) Dim 29 Mai 2016 - 19:41
Le revoir après toutes ces années de séparation lui rappelle un seul moment. Ce moment douloureux où elle avait compris que Concho venait de l'abandonner. Ce moment où elle avait su que leur histoire était terminée. A l'époque, elle s'était demandée si il était possible de sentir son cœur se briser, si il était normal de souffrir si fort pour un homme. Elle l'aurait suivi à l'autre bout du monde sans poser de question, si il lui avait demandé. Parce qu'elle l'avait aimé de tout son cœur, comme une folle, aussi fort qu'il était possible d'aimer une autre personne. Mais il avait préféré l'abandonner comme une malpropre et neuf ans plus tard, elle ne comprenait toujours pas pourquoi. « Mais non, non, j’étais perdu dans mes pensées. Je viens d’arriver en ville, j’ai un tas de trucs en tête. » Elle lui sourit gentiment, se sentant défaillir en plongeant son regard dans le sien. Il ne s'attendait pas à la revoir. Peut-être même avait-il espéré ne pas recroiser sa route en revenant ici. Elle ignorait où il avait disparu pendant les neuf dernières années et elle se pinça les lèvres pour ne pas s'abaisser à le lui demander maintenant. Prolonger le temps en sa compagnie était une mauvaise idée, ça ne lui rappelait pas seulement les mauvais souvenirs – ceux liés à leur séparation ou les disputes qu'ils avaient pu avoir – mais ça faisait aussi remonter tous les bons moments passés l'un avec l'autre, toutes les raisons qui l'avaient poussé à l'époque, à vouloir être plus que son amie. Elle avait beau être irrévocablement amoureuse de Cliff aujourd'hui, Concho occupait toujours une place importante dans son cœur. « Wow, Alex. Tu es toujours aussi magnifique. » Elle ricane, tout en secouant doucement la tête de droite à gauche. « Il était temps que tu l'avoues. » Un sourire taquin sur les lèvres, elle rejeta ses cheveux derrière son épaule, comme si elle avait été dans une pub pour du shampooing. Elle n'était pas sérieuse, comme toujours. Mais elle aurait mieux fait de l'ignorer pour continuer sa promenade, plutôt que de venir lui parler. Parce qu'elle n'avait aucune envie de dire tout haut ce qui rongeait son cœur depuis des années. En l'espace de quelques secondes, elle réalisa à quel point les années n'avaient rien effacé de toute sa tristesse et sa rancune. « Mais toi, tu as changé, c'est fou. » Elle fait un geste un peu vague avec sa main pour le désigner de la tête aux pieds. Elle aurait été incapable de dire si elle le trouvait plus beau avant ou maintenant. C'était Conchobahr, elle le trouverait toujours attirant. Et elle s'en voulait de penser ça alors que Cliff partageait sa vie désormais. « Alors comme ça, t'es de retour à Bowen. Tu penses rester longtemps ? » Elle parlait calmement, se retenant pour ne pas exploser et lui jeter au visage son cœur brisé. « Tu étais où pendant tout ce temps ? »
Conchobáhr Rosenbach
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Sujet: Re: i'm lost on the sidewalk just calling your name (alex) Ven 3 Juin 2016 - 19:01
En partant à Melbourne, j’avais essayé de laisser derrière toute cette douleur. Toute la souffrance reliée au décès de ma mère. Tous mes remords et mes regrets reliés à mon abandon injustifié d’Alex. Les deux années suivant mon décrochage scolaire, ces deux années durant lesquelles j’avais vécu avec Lily-Anaëlle, j’avais tenté de tourner la page. De ne plus penser à Alex. Cependant, Bowen étant une petite ville, je la croisais souvent, au loin. À chaque fois, je changeais de direction, je modifiais mon itinéraire dans le seul but de ne pas avoir à croiser son regard et pire encore, lui parler. Parce qu’encore là j’étais incapable de justifier mon silence, d’expliquer pourquoi j’étais incapable de la laisser me réconforter alors que je laissais d’autres le faire. Alex avait toujours été trop importante pour moi. Oui, trop. Je me souciais tellement de ce qu’elle allait penser de moi, de peur de la perdre, qu’au final j’avais préféré partir de moi-même pour ne pas qu’elle fuit ma tristesse, ma détresse. Elle n’avait pas à l’endurer, et même j’avais peur qu’elle ne veuille tout simplement pas l’endurer. Alex avait été mon premier vrai amour. La première femme à m’ensorceler de la sorte, au point où je m’endormais en pensant à elle, pour mieux me réveiller avec son image dans mes songes. Au bout de deux années à la fuir, à nous fuir, j’avais préféré quitter ma vie à Bowen, laissant tout le monde derrière. Laissant surtout Alex derrière. Ces neuf années à Melbourne m’avaient permis d’évoluer, de grandir, de vivre d’autres amours. Plus éphémères. Moins sérieux. Plus légers. Moins effrayant que l’attachement que j’avais eu pour Alex. Alors le fait de la revoir, alors que je n’avais jamais retrouvé ailleurs cette étincelle qui s’enflammait constamment quand on se retrouvait l’un face à l’autre, ça me faisait mal. Ça me rendait confus. Ça ressortait les remords et les regrets, ceux que j’avais tant cherché à semer. « Il était temps que tu l'avoues. » Je souris face à son sourire taquin, mais toute cette scène me paraissait tellement fausse. Si j’avais si longtemps couru dans le sens inverse d’Alex, ce n’était sans doute pas pour fuir ces plaisanteries légères. Je fuyais son incompréhension, sa colère, sa tristesse et sa rancune. Ou étaient-elles ? « Il ne me semble pas l’avoir déjà nié. » Ajoutais-je avec un sourire, préférant tout de même continuer sur cette lancée plutôt que de me jeter par moi-même dans la gueule du loup. Si ça se trouvait, Alex n’avait pas autant souffert que moi de notre séparation. Si ça se trouvait, les années avaient effacé la douleur. « Mais toi, tu as changé, c'est fou. » Je me regardai aussi, enfin ce que je pouvais voir de moi en baissant la tête, et j’haussai les épaules. « J’ai travaillé dans la construction, ça aide. » Ce n’était pourtant qu’une infime partie du changement que j’avais amené à mes habitudes pour en venir à changer à ce point. Mais ce n’était pas le moment. « Alors comme ça, t'es de retour à Bowen. Tu penses rester longtemps ? » Et voilà. Les questions plus sérieuses approchaient, je le sentais. Alex n’allait tout de même pas éviter le sujet pendant des heures. Moi non plus, au fond. L’inévitable arrivait. « Euh, en fait, oui. Je compte revenir. Pour de bon. » J’en avais assez de fuir, j’en avais assez de vivre une vie qui n’était pas la mienne. « Tu étais où pendant tout ce temps ? » Je soupirai, presque inaudible. Je fis signe à Alex de me suivre et j’allai m’asseoir sur un banc près d’un arrêt de bus. Je posai mes mains sur mes cuisses, la regardant calmement. « Je suis allé à Melbourne. Alex, j’y arrivais plus. J’arrivais plus à rester ici, cette ville n’était pour moi que de mauvais souvenirs. » Je m’arrêtai, la regardant, interdit. « À part toi, bien sûr … » Me rattrapais-je, maladroitement.
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Sujet: Re: i'm lost on the sidewalk just calling your name (alex) Sam 16 Juil 2016 - 22:44
Il n'avait jamais nié la trouver belle. Et elle se souvient, qu'à une époque, elle lui prouvait de la plus jolie des manières, le trouver tout aussi séduisant. Parfois par des mots, parfois par des soupirs. Parce que son cœur lui avait longtemps appartenu et, d'une certaine façon, il lui appartiendrait toujours un peu. On n'oublie pas son premier amour, ou peut-être s'ancrait-il trop profondément dans la peau, qu'il donnait l'impression d'avoir constamment perdu quelque chose. Cela faisait mal de revoir Conchobahr. Lui et son beau sourire la déstabilisaient, tous les souvenirs de leur relation remontant à la surface pour la narguer. Toutes les fois où elle lui avait téléphoné la nuit parce que le sommeil ne venait pas, les visites dans les musées qui ne l'intéressaient pas, les soirées karaoké, les réveils à ses côtés, les dessins qu'elle s'amusait à faire sur son corps quand il dormait, les chansons qu'elle hurlait quand ils se retrouvaient seuls, leurs disputes, leurs réconciliations, ses baisers, leurs fous rires, ses bras lorsqu'il venait la réconforter. C'était une époque de sa vie qui était terminée, mais qui comptait encore. Concho renversait tout sur son passage. « J’ai travaillé dans la construction, ça aide. » Il avait continué sa vie, sans elle et Alex lui en voulait. Mais elle acquiesce tout simplement, pour ne pas montrer son trouble. Comme s'il suffisait qu'il entre dans son champ de vision pour qu'elle ne voit que lui, n'entende que sa voix. Elle tapotait contre son poignet gauche, la peau de ses doigts touchant délicatement le bracelet qui y était accroché. Elle se demandait encore comment il avait pu l'abandonner, ce qui l'avait poussé à fuir Bowen. A une époque, tout son monde tournait exclusivement autour de cet homme. Une expression confuse se dessina sur son visage et son cœur bondit dans sa poitrine, comme un fou, lorsqu'il avoua rester à Bowen. Elle avait beau essayer d'oublier cet homme, Alexandra n'y parvenait pas. Elle aimait Cliff, elle aimait sa vie tranquille mais Concho était toujours là, quelque part dans ses pensées. Quelque part dans Bowen et elle ressentirait, probablement, toujours l'envie de le chercher. Malgré toute la colère qui rugissait dans ses veines. Elle fronça les sourcils. Assise sur le banc, elle tournait le visage pour le voir. A ce moment précis, elle était énervée contre le monde entier, son regard voilait de tristesse. Par la douleur que provoquait leurs retrouvailles. « Oh arrête, tu m'as laissé, tu m'as rien dit. » Elle en voulait tellement à Conchobahr que cela étouffait sa raison. Assise à côté de lui, si proche, cela faisait ressurgir cette flamme qu'elle croyait pourtant éteinte. Elle soupira, observant les traits de son visage. « J'étais là pour toi, j'aurais pu t'aider. Et si tu voulais me quitter, tu aurais pu trouver mieux comme façon de le faire. » Mais Alexandra n'avait jamais rêvé que ça arrive. Après tout, il avait été l'objet de ses fantasmes, de son désir et de son amour pendant si longtemps. « Je t'ai attendu, tu sais. Je croyais que tu allais revenir. Que s'est-il passé ? Tu peux me le dire maintenant, non ? J'ai le droit de savoir. »
Conchobáhr Rosenbach
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Sujet: Re: i'm lost on the sidewalk just calling your name (alex) Mer 20 Juil 2016 - 3:14
Plus j’en dévoilais sur moi, sur ma nouvelle vie, plus Alex semblait se refermer. Je la blessais à chaque pas de plus que je faisais vers l’avant. Et depuis neuf ans, j’en avais laissé des traces, derrière moi. Alex était encore à l’autre bout de ce chemin que j’avais fait. Loin derrière. Elle avait beau avoir occupé mes pensées durant neuf ans, elle n’avait pas occupé mon présent, pas physiquement. Et la distance était sans doute trop loin pour qu’on puisse se retrouver comme avant. Assis sur ce banc, nos jambes se frôlant, j’avais l’impression de retrouver tous les sentiments que j’avais cru avoir laissé de côté en quittant Bowen. J’avais l’impression qu’ils refaisaient surface, après avoir été enfouis si longtemps, moi qui bornais à les étouffer pour mieux avancer. Puis, pour répondre en toute franchise à sa question, je lui avouai que je comptais rester à Bowen, oui. Pour de bon. Pour un bon bout de temps. Toute une vie, peut-être, je ne savais pas. Ce que je savais, c’était qu’alors que mes collègues partaient faire le tour du monde avait leur tiers du gros lot, moi je n’avais eu qu’une destination en tête : celle qui avait toujours été dans mon cœur. Bowen. Que ma mère n’y soit plus ne me semblait plus être une barrière, dorénavant. J’étais un homme, j’étais indépendant, mes plaies s’étaient cicatrisées. Je pourrais enfin passer à autre chose. Alex avait pour sa part froncé les sourcils, semblant énervée et attristée par mes tentatives vaines de me justifier. Je n’étais qu’un lâche, je le savais bien, mais j’avais essayé de verbaliser les raisons qui m’avaient poussé à partir, espérant que cela pourrait calmer Alex. « Je sais. Je sais. Je m’en veux d’être parti comme un voleur. » Elle continua, en me disant qu’elle aurait pu être là pour moi et m’aider, si seulement je lui en avais laissé la chance. Elle m’avoua aussi m’avoir attendu, pendant un moment, pensant que je reviendrais vers elle une fois mon deuil fait. De savoir qu’elle était restée à Bowen, dans l’espoir d’un jour me voir venir frapper à sa porte, me déchirer le cœur. Ça faisait mal, tellement mal. Trop mal. Je baissai les yeux, sentant les larmes envahir ceux-ci. Je me concentrai sur ma respiration pour pouvoir reprendre la parole sans que ma voix ne se brise. « Il s’est passé que j’ai perdu la tête, Alex. J’ai passé toute ma vie à aider ma mère, à prendre ses responsabilités en main parce qu’elle était trop ivre pour le faire. Je l’ai aimée malgré la situation qu’elle me faisait vivre. Et elle s’est tuée. » Jamais un merci, jamais une quelconque reconnaissance. J’avais pris conscience d’à quel point ma mère avait été égoïste, et ça m’avait brisé. « Je ne voulais pas te quitter. Ce n’était pas le but derrière tout ça. Crois-moi, si j’avais pu t’emmener avec moi, je l’aurais fait. Mais tu ne méritais pas que je te demande de fuir avec un homme cassé. Tu méritais que je te laisse vivre ta vie loin de mes malheurs. Je ne voulais pas te faire ce que ma mère m'a fait ... » Dis-je en la regardant, le regard triste et coupable. « Alors je t’ai laissée peu à peu aller … pour pouvoir partir à mon tour sans trop souffrir. » Pendant les deux années suivant le départ de ma mère, j’avais vécu avec Lily-Anaëlle, parce que je m’étais retrouvé à la rue du jour au lendemain et qu’elle avait été là au moment où j’aurais attrapé la main de n’importe qui. Et au bout de deux ans, je l’avais laissée derrière, elle aussi. « Mais ça n’a pas fonctionné, Alex. J’ai souffert. Parce que je t’aimais. Je t’aimais tellement. » J’avais souvent regretté, souvent essayé de l’appeler, mais elle répondait et ma voix s’éteignait. Je n’étais pas assez bien pour elle.
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Sujet: Re: i'm lost on the sidewalk just calling your name (alex) Lun 25 Juil 2016 - 0:50
Elle était tout sauf prête à entendre ses explications finalement, savoir ce qui l'avait poussé à fuir neuf ans plus tôt. A cet instant, Alexandra était bien trop concentrée à mettre sa rancune de côté pour lui accorder cette chance, mêlé à l'envie de le serrer dans ses bras. Parce qu'elle ne pouvait s'empêcher d'être heureuse de le retrouver. De penser qu'il lui avait manqué, pendant tout ce temps. Mais elle resta sagement à sa place, le dévorant du regard avec lassitude. La douleur qui écrasait sa poitrine n'était même pas comparable à celle qui avait suivi la disparition de Conchobahr, mais elle était assez forte pour faire remonter dans sa mémoire des mauvais souvenirs. Comment elle avait souffert tous les jours, toutes les nuits après son départ. Elle s'était laissée dépérir, croyant qu'il finirait par lui revenir. Alex n'aurait jamais pensé qu'il puisse s'en aller ainsi et ça lui rappelait que finalement, ils ne se connaissaient peut-être pas si bien. Elle le fixait derrière les verres teintées de ses lunettes de soleil, qu'elle retira pour les ranger dans son sac. Alors que cette rue était la plus animée de Bowen, là, le temps semblait carrément s'être arrêté. Conchobahr ne la regardait même plus, peut-être torturé par ce qu'il s'apprêtait à lui révéler et Alexandra hésita à poser sa main sur la sienne. Comme pour le soutenir. Parce qu'elle ne voulait pas lui retirer son secret avec force. Il pouvait même faire le choix de ne rien lui dire, Alex savait ne pas être en droit de réclamer. Peu importe qu'ils se soient aimés un jour. Alors elle l'écouta, sans l'interrompre, à peine intéressée par les bruits de la circulation. Concho occupait toutes ses pensées et, pendant une minute, elle cru ressentir toute sa peine, toute sa douleur l'engloutir. Sa main chercha instinctivement la sienne pour lier ses doigts aux siens. Il semblait tellement brisé qu'elle revit le Concho de son adolescence, avec un physique différent, mais le regard tout aussi triste et fatigué. Il avait perdu sa mère. Il lui avait tout donné. Il avait tout perdu. D'une certaine façon, il avait été abandonné, détruit sans qu'elle ne le voit. La perte d'une maman était la douleur la plus insupportable, songea-t-elle. Et elle se trouvait bête de ne pas avoir été là, avec lui, au moment où il avait sûrement eu le plus besoin de soutien. A cette pensée, Alexandra fut déçue qu'il n'ait pas voulu d'elle pour le soutenir mais elle jugea bon de se taire. En soi, elle comprenait sa décision de fuir et s'isoler. Elle posa seulement sa main sur sa joue, ses doigts s'imprégnant de la douceur de sa peau, alors qu'elle l'obligeait à tourner le visage pour croiser son regard. Toute sa tristesse se lisait dans ses yeux. Il disait l'avoir aimé mais elle n'en avait jamais douté. « Je suis désolée. » Sa main retomba sur son genou. « Que tu aies traversé cette épreuve tout seul. Personne mérite de vivre ça. » Elle lui redécouvrait un certain courage. « Mais je t'aurais suivi, si tu me l'avais demandé. Je pensais que c'était évident. » Elle inspira un grand coup. « Tu vas comment maintenant ? »
Conchobáhr Rosenbach
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Sujet: Re: i'm lost on the sidewalk just calling your name (alex) Jeu 28 Juil 2016 - 3:20
Alex retira finalement ses lunettes de soleil qui cachaient son regard, qui m’empêchaient de lire dans ses yeux ce qu’elle ressentait réellement. Alex et moi avions été si proches, et même si neuf années étaient passées, j’avais encore l’impression de la connaître assez au point de pouvoir comprendre les émotions qu’elle ressentait en un seul coup d’œil. Là, j’y lisais avec tristesse tout le chagrin et la colère qui la transperçaient. Je m’en voulais tellement, et à ce moment précis je n’avais qu’une envie, c’était de trouver une putain de machine à remonter dans le temps et d’aller réparer mes erreurs. Je partirais quand même, je savais que quitter Bowen avait été la seule solution possible pour moi, et la bonne. Toutefois, je ne laisserais jamais Alex aussi cruellement, l’abandonnant sans même lui donner une chance de tenter de me convaincre de rester, ou sans même lui dire au revoir, lui dire que je l’aimais, qu’elle n’y était pour rien. Sans même lui dire que je ne reviendrais pas pour elle. Je me rendais compte, neuf ans plus tard, à quel point j’avais été égoïste, à quel point j’avais sous-estimé notre amour, son amour. Je l’aimais, ma Alex, elle était tout pour moi. Moi, le clown de service, le gros con, le troll. J’avais ma Alex. Mais elle, elle aurait pu avoir tellement d’autres hommes, et c’est sans doute aveuglé par cette stupide vision superficielle que je m’étais convaincu qu’elle ne souffrirait pas de mon départ. Qu’elle tournerait la page assez vite. Je me foutais royalement un doigt dans l’œil, et ce n’était que maintenant que je nous donnais la chance de nous parler que je le réalisais. Si seulement j’avais été assez courageux pour le faire neuf ans plus tôt. Notre futur commun aurait été différent, bien différent. Je tentai quand même de me justifier, tant bien que mal et même si ça n’excusait rien, lui faisant comprendre à quel point ma douleur était trop vive pour que je reste ici, à Bowen, une minute de plus. Alex sembla comprendre mon chagrin, et sa main se fraya un chemin jusqu’à la mienne, nos doigts se liant, aussi harmonieusement qu’avant. Nos mains avaient toujours été faites pour se tenir l’une et l’autre. Et, alors, elle s’excusa que j’aie traversé cette épreuve seul. Je souris, tristement. Je n’avais pas été seul, mais je n’avais pas été avec elle et ça, ça, c’était regrettable. Alex me dit ensuite qu’elle m’aurait suivi, si je le lui avais demandé. Je la regardai, ébahi. « Tu avais vingt ans, Alex. Tu vivais encore chez tes parents, t’étais encore aux études, t’étais … » Je m’arrêtai un moment, essayant de contrôler mes émotions, de ne pas laisser ma voix trembler. « Je ne pouvais pas te demander de tout plaquer pour moi, juste pour que je fuis. Ce n’était pas si évident, pour moi. Je pensais sincèrement que c’était ce que tu m’aurais répondu aussi … Que ta vie était ici … » Je baissai les yeux. « Je m’en veux maintenant de ne pas avoir su. » Tout aurait été tellement différent. Je ne savais même pas où nous serions, tous les deux, aujourd’hui. Mais ce serait tellement différent. Alex inspira un grand coup et me demanda comment j’allais, maintenant. Je caressais toujours doucement sa main, incapable de la laisser partir. Une fois c’était assez. Une fois de trop déjà. « Je vais bien. Je m’en suis sorti, Alex. Avec un coup de main d’un ange qui veille sur moi, maman sans doute, parce que la vie a finalement été juste avec moi. » Avouais-je en réalisant à quel point mon enfance et ma situation actuelle étaient à des kilomètres l’une de l’autre. « Et toi, Alex ? Raconte-moi tout. » Que devenait-elle ? Que faisait-elle de sa vie ? Était-elle avec un autre homme ? Avait-elle une maison ? Des enfants peut-être ? Était-elle heureuse ? Je l'espérais, de tout mon coeur.
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Sujet: Re: i'm lost on the sidewalk just calling your name (alex) Ven 29 Juil 2016 - 23:18
« Tu avais vingt ans, Alex. Tu vivais encore chez tes parents, t’étais encore aux études, t’étais … »Et alors ? Elle marmonna, les lèvres pincées. Elle ne put s'empêcher de froncer les sourcils, cherchant son regard pour deviner la fin de ses mots. Il y avait quelque chose d'étrange et de terriblement triste dans sa voix qui la poussa à serrer plus fort sa main dans la sienne. Elle oublia encore le monde dans la rue, ne voyant désespérément que Conchobahr. « J'étais quoi ? » Elle était curieuse de connaître la suite, tout en pensant que ça ne serait jamais les mots qu'elle voudrait entendre sortir de sa bouche. Alexandra avait été amoureuse de lui, trop peut-être, mais Concho n'avait pas semblé prendre ses sentiments en compte. Il avait minimisé son amour, il avait brisé sa confiance. Il parlait d'études, d'une vie à Bowen. Mais neuf ans plus tôt, Alex n'imaginait pas sa vie ailleurs que dans ses bras à lui. Elle l'aurait suivi. Partout. A l'autre bout du pays ou du monde, peu lui importait les conséquences à l'époque, son cœur juvénile voyait son foyer là où était Conchobahr. « Tu penses que j'aurais dit non ? A t'entendre, on dirait que je t'aimais pas beaucoup. Là, tu vas vraiment me vexer. » Ses lèvres s'étirèrent tout doucement en un sourire en coin. Ça n'avait rien de drôle mais elle refusait qu'il voit que parler de leur ancienne relation l'affectait toujours. Il s'estompa aussi vite, pour donner place à une moue plus détendue malgré l'instant. C'était plus facile de prétendre que tout allait bien et elle voulait s'en convaincre. Concho avait sa vie, elle aussi, lui faire une scène au milieu de la rue n'aurait pas été digne d'eux. Malgré la rancœur, malgré les et si..., malgré tout. Elle gardait seulement sa main dans la sienne, caressant le dessus de sa peau sans réfléchir. Comme avant. Les années avaient passé, Conchobahr avait probablement fait son deuil depuis longtemps, pourtant elle trouva cela naturel de s'inquiéter pour lui en apprenant la perte de sa mère. On ne devait probablement jamais se remettre totalement de la disparition d'une mère. « Alors je suis heureuse pour toi, peu importe grâce à qui. » Si il était heureux, alors Alex aussi. C'était sincère, et son sourire se fit plus chaleureux. Elle s'était presque attendue à ce qui lui parle d'une autre femme comme elle pourrait faire en parlant de Cliff. Sauf qu'il ne mentionna ni de nom, ni d'allusion. Elle fut soulagée et elle n'aurait pas su dire pourquoi un tel sentiment l'envahissait. « Qu'est-ce qui te ramène à Bowen alors ? Tu travailles encore dans la construction ? Si t'es motivé pour me faire une maison, je dis pas non. » Elle arborait une moue innocente, un léger sourire, malgré la situation étrange. Parler tranquillement avec l'homme qui lui avait infligé une peine immense, ça n'avait rien de normal. Ça ravivait des vieux souvenirs, une ancienne blessure. « Je continue le surf en compétition. Sans me vanter, je suis toujours la meilleure. » Pas de nature vantarde, c'était plus un moyen de plaisanter et son regard s'illumina en évoquant son sport de prédilection. « Et je t'interdis de me demander si j'ai des enfants ou si je suis mariée. Ma mère me harcèle déjà pour savoir quand elle deviendra grand-mère. L'autre jour je lui ai dit que mon enfant, c'était ma planche de surf, mais ça n'a pas eu le même effet. »
Conchobáhr Rosenbach
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Sujet: Re: i'm lost on the sidewalk just calling your name (alex) Lun 1 Aoû 2016 - 0:26
Il n’y avait rien de pire de réaliser, beaucoup trop tard, qu’on avait eu faux sur toute la ligne. Je revenais à Bowen le cœur plus léger qu’à mon départ et, pourtant, maintenant que je me retrouvais face à Alex et que je constatais tout ce que j’avais perdu, tout ce que nous aurions pu être, j’avais le cœur lourd. D’autant plus que pendant mes neuf années passées à Melbourne, je n’avais rencontré aucune femme qui aurait pu faire battre mon cœur comme Alex l’avait fait. Aucune femme qui me faisait sentir aussi spécial que ce qu’Alex faisait, encore aujourd’hui maintenant qu’elle me regardait dans les yeux, ses lunettes de soleil bien rangées. « T’étais … t’étais trop jeune et t’avais encore trop à vivre pour que je te demande ça … » Ajoutais-je pour répondre à sa question, même si au fond, nous n’attentions tous les deux aucune réponse. Aucune ne serait justifiée. Aucune ne serait légitime. D’autant plus qu’Alex avait quelques mois de plus que moi à son compte, alors si à ce moment-là j’avais été assez mature pour prendre la décision de tout laisser derrière et d’aller me refaire une vie ailleurs, sans doute l’était-elle aussi. Au fond, je prenais conscience que c’était tout le contraire : c’était moi qui, à cette époque, étais trop immature pour poser un tel geste en pensant ne faire de mal à personne. J’avais été tellement con de croire que mon départ serait bien vécu par tous. J’avais blessé Lily-Anaëlle, je le savais, elle me l’avait bien vite fait comprendre lors de nos retrouvailles à ma première journée de retour à Bowen. Et maintenant, Alex me le signifiait aussi. Un mince sourire, auquel je ne crois pas tant que ça, se dessina sur les lèvres d’Alex alors qu’elle me disait qu’à m’entendre, elle ne m’aimait pas beaucoup. Je caressai doucement sa main, secouant légèrement la tête. « Je ne sais pas ce que tu m’aurais dit, Alex, mais pour moi les deux alternatives n’étaient pas les bonnes. Si tu me disais non, je me brisais le cœur. Si tu me disais oui, j’aurais eu l’impression de t’enlever l’avenir que tu désirais. » Je ne savais même pas quel avenir elle désirait, au fond. J’avais seulement pensé que partir avec moi, fuir avec moi, n’en était pas un pour elle. J’avais décidé à sa place. Je ne me le pardonnerais jamais. On continuait à se caresser la main l’un de l’autre, comme deux amoureux sur un banc, et pourtant nos cœurs n’étaient pas en paix. Alex me demanda ce qui me ramenait à Bowen, cette question que je m’étais moi-même souvent posée, et qui me trottait encore dans la tête aujourd’hui. Je rigolai quand elle parla de lui construire une maison. « Je te construirai n’importe quoi Alex, tu le sais bien. Mais pour ton information, non, je ne suis plus dans la construction. En fait j’ai … j’ai l’intention de mettre sur pieds un centre dédié aux jeunes, une sorte d’organisme sans but lucratif … où les jeunes pourraient venir s’exprimer, passer du temps ensemble et … peut-être faire passer leur message à travers la danse. » La danse était un sport et un art que j’avais toujours apprécié, Alex le savait. Même si, adolescent, je n’étais pas aussi doué que je l’étais maintenant, elle savait ce que ça représentait pour moi. Ce fut ensuite à mon tour de prendre de ses nouvelles, sur sa vie à Bowen, sur sa vie sociale, amoureuse et professionnelle. Un regard admiratif éclaira mon visage quand elle parla de ses compétitions de surf. « Je n’ai aucun doute que tu l’es. T’as fait beaucoup de concours en Australie ? Et ailleurs ? » Peut-être était-elle allée à Melbourne pour une compétition, et que j’avais raté ma chance de la voir en action. De la voir aussi belle et fière. Elle parla ensuite de la question que sa mère lui demandait à répétition. Je souris, soulagé de savoir qu’elle ne vivait pas la petite vie de famille. Enfin, j’aurais été heureux pour elle, mais malheureux pour moi. « Sans être mariée … as-tu … quelqu’un dans ta vie ? » Osais-je demander. Était-ce si niais, si naïf, de croire qu’Alex et moi pourrions peut-être tout reprendre là où nous l’avions laissé neuf ans plus tôt ?
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Sujet: Re: i'm lost on the sidewalk just calling your name (alex) Dim 7 Aoû 2016 - 23:08
Ses yeux ne quittaient plus le visage de Concho. Elle avait encore du mal à croire ce qu'il lui disait. La façon qu'il avait, en quelques mots, de la réduire à l'état d'une enfant pour qui il fallait prendre les décisions. Elle voulait répondre, dire n'importe quoi, lui crier dessus peut-être. Après tant d'années à l'attendre, l'écouter parler du passé ravivait une vieille douleur dans sa poitrine. C'était lui, tout seul, qui avait pris la décision de partir. Il avait décidé à sa place sans lui laisser le choix. Sa main se crispa de manière presque imperceptible autour de celle de Concho. Il n'était plus censé avoir autant d'effet sur elle. Ni par les mots, ni physiquement. Elle en aurait rougi, si elle avait eu honte de la propre réaction de son corps lorsque sa main touchait la sienne. Cette décharge électrique dans son ventre, l'accélération de son pouls, son regard brillant qui ne fixait que lui et ses joues qui devenaient plus chaudes. Son cœur se serra mais elle préféra ne rien dire, lui adressant seulement un signe de la tête. Comme si elle le comprenait alors que ce n'était pas le cas. Elle était trop en colère pour vouloir le comprendre mais trop attachée à lui pour le confronter après ses aveux. « Tu aurais su, si tu m'avais demandé. » souffla-t-elle avec lenteur. Malgré sa colère, elle ne peut empêcher un sourire plus sincère de se glisser sur ses lèvres lorsqu'il évoque le projet qui le ramène ici, à Bowen. Elle connaissait l'amour de Conchobahr pour la danse. Ça n'était pas seulement un art, c'était une autre forme de langage. Un échappatoire. Ça l'avait séduit, Alexandra se rappelait. « D'accord, alors je veux un château. » dit-elle après qu'il eut avoué qu'il lui construirait n'importe quoi. « La danse, ça me surprend même pas. C'est un beau projet. J'y connais pas grand chose, mais si tu as besoin d'aide pour la partie artistique, tu peux compter sur moi. » Elle avait un regard émerveillé, admiratif. C'était une belle idée, oui. Et le réaliser à Bowen, c'était symbolique pour lui, probablement. Ses doigts caressaient toujours la peau de sa main dans un geste lent et naturel. Le vent balayait toujours ses cheveux contre sa nuque chaude alors que le souvenir de son dernier voyage lui revint en mémoire. Les paysages, la couleur de l'eau, les vagues, les habitants, l'ambiance et la compétition. « J'ai eu une compétition en Nouvelle-Zélande. C'est officiellement le plus beau pays. Tu aurais adoré. Californie, Brésil et Indonésie sinon. Et presque toute la côte Ouest en Australie. Ça fait quelques concours. » Elle énumérait tout en comptant sur ses doigts alors qu'elle s'imaginait faire découvrir certains endroits à Concho. Ça lui aurait plu de l'avoir à ses côtés. Si sa présence suffisait à lui rappeler comment plus rien n'importait lorsqu'il était là, elle sentit une vague de remord l'envahir en pensant à Cliff. Parce que c'était injuste de penser toutes ces choses, alors qu'un autre homme partageait sa vie. Un autre homme qu'elle aimait. Mais Conchobahr souriait, et son sourire la rendait faible. Sa simple présence l'affaiblissait. « Sans être mariée … as-tu … quelqu’un dans ta vie ? » Elle redoutait ce sujet, elle redoutait les réponses qu'ils se donneraient ou de savoir qu'il pourrait être heureux pour elle. Parce que, neuf ans, c'est long. C'est pleins de jours et pleins de nuits loin l'un de l'autre. « Oui, je suis avec quelqu'un. Il s'appelle Cliff. Et toi ? » Égoïstement, Alexandra espérait l'entendre dire non. Comme si c'était encore sa place. Mais ça n'aurait rien d'étonnant. Il était merveilleux, attentionné, drôle et attirant, quelle femme ne le voudrait pas à ses côtés. « Laisse-moi deviner. Tu es marié, t'as trois enfants, un chat et ta femme s'appelle Alice. » Elle releva les yeux, un sourire aux lèvres, seulement quand elle entendit deux voitures klaxonner plus loin dans la rue. « Tu veux qu'on aille ailleurs ? Prendre un café ou... Enfin sauf si tu as des projets. »
Conchobáhr Rosenbach
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Sujet: Re: i'm lost on the sidewalk just calling your name (alex) Lun 8 Aoû 2016 - 19:56
Je ne réalisais même pas que mes paroles étaient infantilisantes à l’égard d’Alex, que je lui donnais l’impression qu’elle n’aurait jamais été capable de prendre une décision pour elle-même. Du moins, pas une décision éclairée, puisqu’elle était sans doute aveuglée par l’amour qu’elle me portait, à ce moment-là. C’était ce que j’avais cru dur comme fer au moment de ma fugue, au moment de mon départ de cette vie. Encore aujourd’hui, même si je m’en voulais de l’avoir fait maintenant que je constatais à quel point j’avais eu tout faux, je me disais que si c’était à refaire, j’aurais sans doute encore la même réflexion. Parce que je ne voulais pas qu’Alex perde son temps et sa vie avec moi. Je ne voulais pas qu’elle me suive n’importe où où j’irais, en se perdant elle-même dans cette course effrénée contre la montre. La vie avait tellement eu plus que ça à lui offrir. « Tu aurais su, si tu m'avais demandé. » Ma tête bougea lentement de bas en haut, alors que je restais silencieux, tétanisé par ses reproches, sa colère. « J’n’ai plus envie de penser aux si, Alex … » Avouais-je, pour être honnête. Je pouvais me reprocher tellement de choses, et en regretter un paquet d’autres. Alex en était la principale cause, par ma faute bien sûr, et la revoir là rouvrait bien trop de plaies que je pensais refermées. Je n’avais pas besoin, en plus de ça, qu’on s’amuse à tourner le couteau dans celles-ci juste pour s’imaginer ce que ça aurait pu être autrement. Heureusement, plutôt que de continuer à se tourner vers l’arrière, on s’orienta vers l’avant, suite à ma demande. Je parlai du centre que je comptais ouvrir dans les semaines à venir, et aussi de mon retrait de la construction. « D'accord, alors je veux un château. » Je lui souris. Alex la princesse, celle qui avait un jour été mienne. « Tout en haut de la falaise, surplombant Bowen et l’océan. » Parce que c’était ce qu’Alex méritait, d’être tout en haut, parce qu’elle élevait mon être à chaque fois que je la voyais. Tel un ange. « La danse, ça me surprend même pas. C'est un beau projet. J'y connais pas grand chose, mais si tu as besoin d'aide pour la partie artistique, tu peux compter sur moi. » Alex était la deuxième personne à qui j’en parlais, et la deuxième à me proposer son aide. Comme quoi, Bowen était remplie d’âmes généreuses. Si ce projet pouvait faire en sorte qu’Alex et moi on se rapproche, alors je disais oui, mille fois oui. « Comme je pars de zéro, c’est sûr que je ne refuserai pas d’aide … Tes idées et tes talents sont les bienvenues. » Dis-je en la regardant avec tendresse. Déjà, le centre allait peut-être se trouver à l’emplacement d’un ancien bâtiment laissé à l’abandon, tout dépendant d’où je trouvais plusieurs locaux à louer. Il faudrait le retaper, le peinturer, le décorer à mon goût. Bref, à mon tour, je demandai à Alex où elle en était dans ses compétitions, où elle était allée. « J'ai eu une compétition en Nouvelle-Zélande. C'est officiellement le plus beau pays. Tu aurais adoré. Californie, Brésil et Indonésie sinon. Et presque toute la côte Ouest en Australie. Ça fait quelques concours. » Elle en avait vu, des endroits, Alex. Alors que j’avais passé ces neuf années dans le même coin du même pays, elle avait voyagé, goûtant à l’eau salée de différents océans. « Tu m’impressionneras toujours, Alex. De nombreuses médailles et un tas de trophées, je suppose ? T’as toujours su capter toute l’attention du jury. » Rapidement, on se laissa aller à des questions plus indiscrètes, mais qui nous brûlaient les lèvres depuis notre premier échange de regards. La réponse d’Alex me fit bien plus de mal que ce que j’aurais imaginé. « Oui, je suis avec quelqu'un. Il s'appelle Cliff. Et toi ? » J’hochai la tête, tranquillement, un sourire forcé aux lèvres, parce que j’avais beau vouloir être heureux pour elle, j’avais du mal à l’être. La revoir réveillait en moi des émotions si intenses, et de la savoir en couple venait d’annihiler tous mes espoirs de reprendre ma vie d’avant, en version améliorée. Alex manquerait toujours à l’appel. « Laisse-moi deviner. Tu es marié, t'as trois enfants, un chat et ta femme s'appelle Alice. » Je rigolai, amusé par cette hypothèse des plus fausses. Je secouai la tête. « Non, pas marié, pas d’enfant, pas de chat. Un chien, par contre, ouais. C’est avec lui que je partage mon lit, ma vie. » Avouais-je. Gamborlim était resté à l’appartement aujourd’hui, parce que j’avais de nombreuses courses à faire et qu’il n’était pas le bienvenue partout. Deux voitures klaxonnèrent plus loin, et nos deux regards se dirigèrent vers la rue. Alex proposa alors : « Tu veux qu'on aille ailleurs ? Prendre un café ou... Enfin sauf si tu as des projets. » Des projets, j’en avais, plein la tête et plein ma liste, mais Alex passerait toujours avant. « Non, non, j’ai tout mon après-midi. Y’a de bons nouveaux cafés en ville ? » Demandais-je tout en me levant, prêt à la suivre vers son café-restaurant fétiche, ou là où ses pas la mèneraient. Je la suivrais partout, prêt à la redécouvrir.
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Sujet: Re: i'm lost on the sidewalk just calling your name (alex) Mer 10 Aoû 2016 - 14:09
Son cœur d'ordinaire si calme s'agitait violemment et elle savait que la présence de Concho y était pour quelque chose. Neuf ans plus tard, elle aurait dû être immunisée contre lui ou ce qu'il représentait. Il était parti, elle avait refait sa vie, son retour ne devait rien changer. Il avait raison, mais Alexandra savait aussi que, frustrée, elle continuerait le soir venu à se torturer l'esprit avec des et si. Elle hocha la tête à ses mots, observant leurs mains toujours accrochées l'une à l'autre. Sa frustration ne ferait que grandir au fil des heures pour la simple raison que Conchobahr, qu'il en soit conscient ou pas, lui rappelait à chaque minute qu'elle ne terminerait pas cette journée à ses côtés. « Tout en haut de la falaise, surplombant Bowen et l’océan. » Ça avait peut-être un côté niais mais un faible sourire s'étendit sur ses lèvres, oubliant le temps d'une minute, qu'elle était supposée être toujours fâchée contre lui. « Comme je pars de zéro, c’est sûr que je ne refuserai pas d’aide … Tes idées et tes talents sont les bienvenues. » Elle aurait pu fondre devant son regard, si ça avait été possible. Il n'était jamais vraiment parti de ses pensées et elle doutait qu'un jour il puisse s'effacer complètement. Pas maintenant alors qu'il était de retour. Pas maintenant alors que l'idée de passer du temps avec Concho réveillait une sensation étrange dans ses muscles. Il y avait quelque chose chez lui qui l'attirait toujours mais elle ne voulait pas y penser. Pas tout de suite. Parce que ça serait sa perte. « Si je peux aider, c'est avec plaisir, tu sais bien. Tu as trouvé un local ou pas encore ? » Elle était intéressée, réellement, alors il était naturel de poser des questions pour connaître l'avancée du projet, pour mieux l'aider ensuite. Elle avait d'autres questions à poser, une suggestion à faire aussi mais elle s'arrêta pour l'écouter. « Tu m’impressionneras toujours, Alex. De nombreuses médailles et un tas de trophées, je suppose ? T’as toujours su capter toute l’attention du jury. » Perdue dans ses pensées, l'esprit complètement ailleurs, elle souffle distraitement : « Quelques uns, c'est vrai. Je te montrerai si tu veux. » Neuf ans plus tôt, Alexandra aurait déjà grimpé sur les genoux de Concho pour commencer à l'embrasser, l'embêter et lui faire perdre la tête. Pour lui prouver qu'attirer l'attention d'un jury n'avait pas beaucoup de valeur à ses yeux lorsque lui se tenait si près d'elle. Pas fière, le visage assombri, elle soupira, dévorée par la culpabilité. Alex aurait tout donné pour effacer ce genre de pensées et n'avoir en tête que le souvenir de Cliff. Peut-être le rejoindrait-elle ce soir, pour faire taire ses pensées. « Non, pas marié, pas d’enfant, pas de chat. Un chien, par contre, ouais. C’est avec lui que je partage mon lit, ma vie. » Son cœur se souleva, comme soulagé d'entendre ça. Elle se trouvait égoïste de se sentir apaisée après lui avoir dit être en couple. Mais l'imaginer avec une autre femme lui était insupportable, et elle préférait savoir que son lit était vide. Parce que rien n'arrivait à lui sortir de la tête que la place de Conchobahr était à ses côtés. Elle était en couple, mais ça n'effaçait pas l'amour qu'elle avait un jour eu pour Concho. Elle lui offrit un sourire timide, cherchant quelque chose à dire sans trahir ce qu'elle avait en tête. « Je suis sûre que tu trouveras une fille bien au bon moment. » Elle esquisse un autre sourire qui sonne faux, laissant ses pas la mener par réflexe au seul café qui lui plait depuis des années. Conchobahr reconnaitrait probablement l'endroit. Elle n'avait même pas soif, ni envie de prendre un café, c'était débile. « Il s'appelle comment ton chien ? Je te fais rien découvrir, je vais toujours au même endroit. » dit-elle en s'arrêtant devant le petit bistro-café. « Hé, je t'ai même pas demandé où tu vivais maintenant. T'as trouvé un appartement ? »
Conchobáhr Rosenbach
MESSAGE : 3292 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
STATUT : célibataire, papa de Maxwell (2016), Lara (2019) et Alizée (2023), de trois mères différentes
Sujet: Re: i'm lost on the sidewalk just calling your name (alex) Lun 15 Aoû 2016 - 0:26
Alex n’avait pas hésité une seule seconde à me proposer de l’aide pour l’ouverture de mon centre, et ça ne faisait que me rappeler la personne qu’elle était. Une personne généreuse, altruiste, bonne, avec le cœur sur la main. Elle me rappelait toutes les raisons pour lesquelles j’étais tombé follement amoureux d’elle, et qu’encore aujourd’hui mon cœur était mitraillé de toutes parts en croisant son regard. « Si je peux aider, c'est avec plaisir, tu sais bien. Tu as trouvé un local ou pas encore ? » Malgré tout ce que j’avais pu lui faire traverser comme épreuves du cœur, Alex s’intéressait quand même à ma vie, à mon projet. J’aurais compris si elle avait décidé de me tourner le dos et de rebrousser chemin, pour ne pas avoir à se remémorer des souvenirs douloureux. J’aurais compris. Pourtant, Alex était restée, avait pris ma main, et m’aidait. Elle m’avait toujours aidée. À me respecter. À m’accepter. À m’aimer. À m’aimer autant que je l’aimais elle, presque, parce que l’amour de soi était la base des relations saines. Il y a de ces personnes qui vous marquent et vous changent à tout jamais et, hors de tout doute, Alex était l’une d’entre elles pour moi. Elle avait signé avec un marqueur indélébile ces quelques pages de ma vie que je chérirais à tout jamais malgré ma lâcheté d’avoir tourné la page sans en écrire les dernières lignes. « Pas encore, j’ai fait le tour des bâtiments à louer, parce que j’aurais besoin d’un étage à moi seul je pense, de préférence le rez-de-chaussée pour ne pas déranger avec nos pas de danse. Ça ne court pas forcément les rues … » Dis-je avec regret, parce que dans ma tête j’allais arriver ici, offrir mon argent au premier locateur trouvé, et j’aurais mon centre en un claquement de doigts. La réalité n’était pas faite ainsi, et j’avais beau vivre sur un petit nuage depuis que j’avais gagné le gros lot, il faudrait que je redescende sur Terre. « Quelques-uns, c'est vrai. Je te montrerai si tu veux. » J'hochai la tête. J’étais tellement fier d’elle, et je me torturais intérieurement en pensant que j’avais raté toutes ces fois où elle était montée sur le podium, le sourire déchirant son visage angélique. Je me haïrais toujours pour ça. Alex m’avoua finalement avoir quelqu’un dans sa vie, ce qui agrandit la faille dans mon cœur, moi qui pensais que celle-ci était réparée, depuis toutes ces années. Mais non. Alex n’était pas de ces femmes qu’on peut facilement oublier. Je m’étais fourvoyé en pensant pouvoir le faire rien qu’en partant de Bowen. « Je suis sûre que tu trouveras une fille bien au bon moment. » Je baissai les yeux vers nos mains toujours enlacées, et ce contact qui m’avait d’abord paru être un signe d’espoir était maintenant un douloureux rappel de ma parte, maintenant que je savais Alex amoureuse d’un autre que moi. « Ouais, en espérant que ce bon moment-là ne soit pas déjà passé. » J’esquissai un sourire en la regardant tristement, parce que je me doutais bien que la fille bien, dans l’histoire, c’était elle. Ça n’avait toujours été qu’elle. Bref, sans plus tarder, on quitta le banc au bord de la route et on se dirigea vers un café, et les pas dans lesquels je la suivais me rappelaient un chemin que je connaissais par cœur. « Il s'appelle comment ton chien ? Je te fais rien découvrir, je vais toujours au même endroit. » Nous nous étions arrêtés devant le bistro-café où nous avions l’habitude de nous rendre. Elle avait continué sans moi, et c’était logique. Je ne pouvais pas m’attendre à ce qu’elle élimine de sa vie tous les lieux de la ville que nous avions fréquentés ensemble. « C’est très bien comme ça, je reprends mes habitudes. » Je souris, puis entrai à sa suite. « Il s’appelle Gamborlim, tu m’connais, fallait bien que je me venge sur quelqu’un pour mon prénom pourri. » Je rigolai doucement, avant d’aller au comptoir pour commander à mon tour un cappuccino. Nous allâmes nous installer à une table, l’un en face de l’autre. Cet endroit me rappelait un paquet de souvenirs avec elle. « Hé, je t'ai même pas demandé où tu vivais maintenant. T'as trouvé un appartement ? » Je reposai ma tasse de café dans laquelle j’avais soufflé un peu pour en refroidir le contenu. « Ouais, pour le moment je suis en colocation. Un mec qui s’appelle Perry et une fille qui s’appelle Tahlia. Tu les connais ? » Demandais-je avec curiosité. De mon côté, je connaissais la famille Peach mais pas Perry en particulier, et Tahlia non plus, mais on apprenait tranquillement à se connaître, même si je n’étais avec eux que depuis quelques jours.
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saw a girl that I used to know, it's funny how a heart moves on. she's got a home and a family, I get the feeling she's forgotten me. people leave their mark and go like footprints in a winter snow. (@KODALINE)
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i'm lost on the sidewalk just calling your name (alex)