Spare the night with me ▽ Callie (a)

Le ciel s'était assombri rapidement, naturellement, mais précipitemment dans cette froide journée d'automne. Tout avait été d'une vitesse accélerée et ce n'était pas seulement le cas du temps ou de lumière du jour. Tout s'était déroulé à une cadence presque irréaliste entre lui et l'univers réelle. Entre deux astres se frappant au bout milieu des cieux, comme ça, pendant leur trajet nébuleux vers une finalité, un but recherché, une étape dans leur vie. Juste comme ça, leur envolée s'était brusquement confrontée à une autre de ces étoiles qu'ils pourchassent. Callie et Nolan, destiné à mettre de pair leur talent, mais également leur énergie. Tout allait si soyeusement entre eux que ça pouvait paraitre fantaisiste, presque faux. Le naturel, l'acceptation que parfois deux existences pouvaient réellement se mêler parfaitement. Callie avait été une très grande surprise, une magnifique allégresse que Nolan n'avait pas réellement anticipé. C'était justement la beauté de la chose : la virété de leur nouvelle fusion. Et là, après avoir quitté le Quaterly en fin d'après-midi, les deux comparses étaient restés soudés, parlant à vive voix frustre, de yeux gonflés, de gorge excités jusqu'à l'endroit préféré de l'éditeur pour se reccueillir. Cet endroit était pour lui le dernier de ses repères secret, son endroit favori pour admirer le monde foulant à ses peids et constater la petitesse de notre humanité. Nolan s'impatientait justement de le faire découvrir à une personne aussi sensible et curieuse que Callie, sachant de prime abord qu'elle allait probablement en tirer autant de beauté que lui. Ensemble, encore main dans la main, Nolan et Callie escaladèrent plusieurs marches en fer provenant d'une longue allée silencieuse, complétement déserte. Louche, certes. C'était ainsi qu'on conservait un secret; seulement à découvert pour ceux qui savent déjà. Ce n'était pas très long, quelques marches, plusieurs étages et puis le bruit des voix et de la ville qui affluaient dans leur tympans. L'azur, coloré de bleu foncé et d'orange rougissant, laissait déjà entrevoir quelques petites étoiles voulant s'imposant dans la voie lactée. Un spectacle absolument ahurissant. Nolan, une fois que les deux  se trouvèrent enfin au bistro voûte de la terre, ressentit un sensible gonflement du coeur. C'était tout ça, tout ce qu'on pouvait souhaiter prier/désirer pour atteindre le bout de l'univers. Quelques lanternes, des gens discrets, mais surtout et d'abord les édifices ténébreux peinturant un ciel que l'on pourrait penser sans fin, tapissé de lumière, de couleur, d'étoiles et de rêves. Sa main dans celle de Callie, ils approchèrent doucement du bord, lui avec les yeux rivés sur la pointe de l'horizon. «Regarde comme c'est à couper le souffle» souffla-t-il plongé dans son propre émerveillement, le coeur absolument léger et si tendre. Nolan se sentait emporté par les cieux, tellement libre et étranger à cette sensation de délivrance incroyable. Délicatement, il posa sa main libre sur le bord, gardant la tête pendue à ce paysage époustouflant. «J'ai l'impression que je pourrais mourir ici, seul et heureux. » ajouta-t-il dans un murmure personnel; sa voix se voulant comme un souffle se laissant berçer par la brise du début d la nuit. Nolan tourna ses yeux vers Callie et souria, apaisé et satisfait. Callie et la nuit. Quelle rime.

Jamais elle n'aurait imaginé en ouvrant les yeux ce matin que sa journée allait être si différente, si magique mais surtout si envoutante. Elle s'était laissée portée par Nolan depuis qu'elle avait franchit l'entrée du Quaterly et il ne cessait de la surprendre à chacune de ses phrases et de ses actions. Alors aussi fou que ça puisse paraître, elle s'était jetée corps et âme dans sa proposition de repas, savourant cette possibilité de découvrir un peu plus celui qui l'avait envoutée tout entière lors que la visite du Quaterly. Le trajet depuis les bureaux du magasine était passé tout aussi vite que le ciel du soir était tombé. La façon de parler de Nolan, ses sujets de conversation, rien avec lui ne pouvait laisser place à l'ennui. Le silence avait reprit sa place lors des dernières minutes du chemin. Mais il n'était pas pesant, loin de là. Il avait sa place et n'ajoutait qu'un peu plus de magie au moment. Certes, cela pouvait paraître incongru d'être main dans la main avec son futur patron mais cela n'était que la suite logique de l'alchimie qu'il y avait eu entre eux dès les premières minutes. Et aussi étrange que cela puisse paraître, Callie s'y sentait bien, pendue à cette main qui l'emmenait dans un endroit inconnu mais promis comme merveilleux.
L'endroit devant lequel ils débouchèrent étaient à couper le souffle. Cachée en hauteur se livrait devant eux l'immensité du ciel et un horizon qui semblait infini. Elle ne répondit rien au commentaire de Nolan car oui, elle avait le souffle coupé. Jamais elle n'avait pensé pouvoir atteindre un aussi bel endroit à Bowen. Elle s'appuya à son tour sur le rebord sans pour autant quitter des yeux le paysage qui se présentait devant elle. Mourir ici seul et heureux. Il était vrai que cet endroit faisait se sentir bien. Il y avait peut d'endroit où l'atmosphère respirait le bien être. Mais ici c'était le cas. Elle finit après quelques secondes par lâcher des yeux l'immensité pour se tourner vers Nolan et plonger dans ses yeux.  « Je m'attendais pas à ça. C'est tellement beau. Tellement puissant. »

Tout avait très vite entre eux, d'une manière aussi époustflante qu'effrayante. Mais Nolan n'avait pas peur, au contraire, il se sentait vivant, allumé par une flamme soudaine, éveillé par des sentiments. Callie et lui. Tout ne devait être qu'une question de travail, d'échanges, d'écrits, de mots et de composition. Ça n'avait pas été comme prévu. Sans le vouloir. Sans le décider. Ainsi, dans la vitesse possible pour que deux énergies se complètent et s'échangent. Sa sensibilité, sa douceur, sa voix, son écriture, beaucoup lui rappellait Hazel et pourtant il la connaissait à peine. Callie lui évoquait des émotions, des images et des envies difficilement fabriquées. Tous vrais et naturels. Alors, il allait de soi que Nolan lui présente l'horizon et la possibilité sur un toit de Bowen, un des seuls endroits dans lequel il lui était possible d'imaginer de grandes échappés. Une fois là, sa main dans celle de Callie, ses yeux volant jusqu'au bas-fond de la perception possible, Nolan se sentit soulagé, libéré dun poids soudain. Il admira le tout, pensant à ces écrits, ces phrases, ces textes qui lui rappellaient à quel point tout était fragile. Maddie, Hazzie, sa vie, tout pouvait basculer. Songeur, il tourna ses yeux vers Callie qui semblait émerveillée devant un tel spectacle. Évidemment. Il n'y avait pas de telle hauteur partout ailleurs. Ce sentiment puissant d'être au-dessus tout, d'être presque capable de palper le ciel, c'était assurément le sentiment le plus sain et magique, d'où la connaissance de ce lieu. Les yeux de l'écrivaines, aussi illuminés pouvait-ils être, se tourna vers lui. Ils échangèrent un moment, en silence, compris par l'autre, soutenu dans cette bulle au-dessus de l'univers. Elle aimait aussi ce sentiment, il fallait croire. Nolan souria avec frénésie, les yeux égarés, le coeur vivrant encore. «Peu de gens connaissent cet endroit. Je veux le garder secret. Monter ici et ressentir ce sentiment juste pour moi, perché au-dessus de la ville» souffla-t-il dans les yeux de Callie, emporté pendant un instant par des images et des idées lyriques. Nolan avait songé que cet endroit était le plus poétique pour discuter, la découvrir, déchiffrer cette nouvelle auteure du Quaterly. Sa main brûlait dans la sienne. Il ne voulait pas la retirer, jamais. Puis, il hocha la tête doucement en observant les alentours. «Est-ce que je peux vous offrir un verre, Callie» demanda-t-il en souriant, les yeux perchés vers les étoiles puis vers elle, brillante sour le ciel changeant, coloré. C'était son endroit à lui, son endroit à penser.

Elle était comme une enfant émerveillée par l'immensité du monde. Une attitude un peu candide mais qui ne semblait pas déranger Nolan. Lui aussi appréciait l'endroit, et s'il l'avait emmenée jusqu'ici, c'est qu'il avait dû sentir l'impact que cet endroit pourrait avoir sur Callie. Et il était très loin de s'être trompé. Le silence n'était pas un poids. Pas avec Nolan. Pas ici. Car les mots n'étaient qu'une maigre partie de leur entrevue. Il y avait bien plus que ça. Et cet endroit, elle l'avait découvert avec lui et comptait bien le garder pour elle. Comme un souvenir, un instant gravé dans sa mémoire et un lien intemporel avec Nolan. « Je garderais ce secret juste là alors. » Elle désigna de sa main libre son coeur à travers sa poitrine, son coeur qui battait beaucoup trop déraisonnablement. Beaucoup trop vite. Alors qu'il ne devrait pas. Qu'elle n'avait pas le droit. Mais c'était encore une chose qu'elle ne contrôlait pas. Il lui faisait perdre tous ses moyens, plus qu'il ne faudrait. Mais cette journée était placée sous le signe du laisser aller. Se laisser porter par la situation, par l'endroit, par Nolan. Et elle s'y sentait tellement bien, réfugiée au creux de sa main. Il interrompit sa contemplation du monde pour lui proposer un verre. Elle n'avait pas envie de quitter la ville des yeux mais les yeux de Nolan l'appellaient et elle poursuivit sa contemplation dans ses prunelles. « Oui bien sûr. Je prendrais la même chose que vous, je vous fais confiance. » Et elle aimerait même qu'il lui offre plus qu'un verre. Mais elle ne devrait pas penser ça. Ou alors elle devrait se l'autoriser. Vivre selon ses sensations, profiter de chaque instant, peu importe les convenances. Juste vibrer. Mais elle ne pouvait s'y résoudre. Elle était beaucoup trop raisonnable pour ça. Et surtout elle n'aimait pas faire du mal. Mais la vie n'était pas si simple. Ca se saurait. Elle se rassurait comme elle pouvait supspendue à la main de Nolan, comme un point de repère. « Et vous, qui vous la fait découvrir cette endroit ? » Elle fourmillait de questions. Elle voulait creuser sur ce presque inconnu. La tension était palpable. L'air de plus en plus lourd. Un réel besoin de découverte au milieu de cet endroit si magique, si propice aux confidences.

Perdre le temps de penser. Juste vivre. C'était l'endroit idéal pour cela. Nolan savait que cett endroit possédait un certain aura magique. Il y avait un halo de liberté qui se dégageait de ce petit endroit perché au-dessus de la ville. Il y venait réellement parfois, tard le soir, prendre un verre de scotch, savourer le sentiment d'être sur les têtes de tous les habitants, de pouvoir se rapprocher des cieux, tel Igare qui cherchait à effleurer le soleil. C'était ce genre d'endroit. N'yavait-il rien de plus magique que de le partager avec Callie? Certes, il ne la connaissait depuis que quelques heures, mais il se sentait déjà très proche d'elle. Callie et lui, il y avait entre eux une certaine connection naturelle, une compréhension mutuelle qui attisait beaucoup l'éditeur, plutôt sensible envers les énergies fusionnelles. Elle était brillante, absolument magnifique et elle possédait ce don d'apprécier les plaisirs simples et cachés de la vie. Nolan, les yeux rivés sur elle, s'accrocha à un sourire sincère lorsqu'elle lui promit de tenir cette endroit caché, juste pour elle, pour lui quand bon leur semblera. «Merci, j'apprécie. » lui répondit Nolan d'une voix douce, une voix emplie de reconnaissance. Il admira la main de Callie se poser contre son coeur comme un geste ultime de sa sincérité. Nolan apprécia secrètement ce geste qui révélait énormement sur une personne. Ce geste lui donna encore plus de charme qu'elle en avait, par le même occasion. Son regard creusa le visage souriant, illuminé de Callie comme une indication qu'elle appréciait peut-être sa venue ici, surtout pour ce que représentait cet endroit pour Nolan. Il voulait boire, absorber la perfection du moment, consommer son excitation, la nouveauté du moment. Être avec Callie dans les bras de la nuit, au milieu de la ville illuminée. Un scénario digne du Quaterly. Elle accepta. Nolan lui offrit un sourire avant de hocher la tête. Lentement, il effleura le bras de Callie avant de se retourner en direction vers le bar. Tranquillement, le jeune homme alla chercher, d'un sourire apaisé, deux verres de champagne pour commencer tranquillement. Il y avait à célébrer sa nouvelle employée, une nouvelle amitié, une énergie nouvelle qui l'enflammait. Callie et sa plume, sa beauté discrète, ses yeux brillants. Rapidement, Nolan revient vers Callie, deux verres en main. Nolan prit le temps d'admirer le paysage nocturme avant de lever son verre. «À votre arrivée au Quaterly, Callie. C'est un plaisir pour moi de vous compter parmi mon équipe. Et je t'en prie, tu peux me tutoyer. » lanca-t-il dans un sourire suivi d'un rire attisé. Nolan se sentait à l'aise en présence de Callie, puissant, humain, lui-même. Il ne songeait plus à rien, laissant simplement les vents du moment le bercer délicatement. Tout en avalant une légère gorgée, Nolan se pencha vers le ciel gonflé d'étoiles tout en songeant brusquement à Hazel, quelque part. Il laissa son image s'évaporer à la question de Callie. Nolan souria doucement en laissant ses yeux planner sur les immeubles, la mer lointaine, les bruits de la ville assourdis. «C'est ma soeur, Maddie. Quand elle était jeune, elle m'avait parlé de l'endroit le plus haut de Bowen où elle aurait aimé allé. C'est ici. » souffla-t-il la gorgée soudainement nouée. Oui, il se rappellait de ces fois où les deux gamins se demandaient où ils pourraient s'accroupir à regarder les étoiles. Nolan répondait toujours la forêt abritant le derrière de leur maison, mais Maddie, elle, disait toujours au sommet de la grande tour étoilée. C'était ici. Elle n'avait jamais eu la chance de s'y rendre. Nolan admirait l'endroit avec les yeux de sa soeur disparue, parfois, quand il arrivait à se mettre dans un état d'esprit. Parfois, l'éditeur sentait sur son épaule les yeux de sa soeur qui soupire, à son tour, devant une vue sans fin, celle dont avait toujours rêvé. Nolan soupira avant de regarder Callie et sourire, comme ça, tout bonnement. Il était bien.

Elle se perd dans son sourire et le délaisse presque à contre coeur quand il va leur chercher à boire. Elle le suit des yeux et ne se détache pas de sa silhouette jusqu'à ce qu'il revienne après un moment qui lui a paru interminable. Oubliant presque le paysage qu'elle aurait pu observer pendant tout ce temps. Elle lui offre un joli sourire en le voyant s'approcher à nouveau. « Du champagne ? Super choix. » C'était un peu son péché mignon. Elle pouvait en boire des verres et des verres sans être lassée. Même si elle n'avait jamais été jusqu'à un point où cela serait réellement possible. Dans tous les cas, cela restait le meilleur choix pour l'occasion. Il leva son verre et elle le regarda dans les yeux, comme le voulait la tradition, certes, mais aussi parce qu'elle en brûlait d'envie. « Et à ton si adorable accueil ! J'espère que je ne te décevrais pas ! » Et elle trinqua avec lui. Non pas sans avoir fait dûrer le moment quelques secondes de plus que raisonnable. « Je vais essayer, promis !» Dans son boulot, elle était habituée à vouvoyer les gens. Et encore plus son patron en temps normal. Sauf qu'avec Nolan rien n'était normal. Alors les personnes qu'elle tutoyait comptaient encore plus pour elle. Ils passaient de personnes parmi tant d'autres à une sphère plus intime, plus importante pour elle. Ils se replongèrent doucement dans la contemplation de la ville, toujours appuyée contre le muret. Et là il lui explique sa découverte de l'endroit. Alors comme ça il avait une soeur. Le prénom de Maddie lui évoqua la petite brune qu'elle avait rencontré avec son neveu à l'hopital, mais ça ne devait probablement pas être elle. Parce Nolan avait utilisé le conditionnel. Et c'était quelqu'un qui ne choisissait pas ses mots au hasard. Alors elle ne devait sûrement plus être à Bowen. « Et bien elle a bien fait de t'en parler. Même si je pense que maintenant, on est plus à même d'apprécier le spectacle qui s'offre à nous que lorsqu'on était enfant. » Elle se serait probablement extasiée cing minutes devant les étoiles à chercher des constellations connues, à reconnaitre tel ou tel endroit de la ville, mais elle se serait vite lassée. Alors que maintenant, elle avait la sensation de bien être qui pourrait même la pousser à rester là des heures. Elle finit par se tourner à nouveau vers l'éditeur. « Donc si j'ai bien compris vous êtes,.. enfin tu es à Bowen depuis toujours ? » Elle restait sur des questions banales. Parce qu'elle avait du mal à s'autoriser directement des questions plus intimes qu'elle brûlait pourtant d'envie de poser. Mais qui avec le champagne, finiraient sans doute par être formulées bien plus naturellement.

Le soir tombait graduellement lentement. On pouvait observer la gradation de la lumière au loin, de l'orangé tournant vers le bleu. C'était un paysage à couper le souffle et bien que Nolan avait la tête absorbé par l'idée d'être ici avec Callie, profiter de cet instant sans prix, cet instant mouvant et poétique, il ne pouvait s'empêcher d'admirer par coups d'oeil le ciel lustré et coloré. Tout semblait à sa place, la Nature même semblait leur donner un cop de main pour rendre cet instant tout aussi magique et unique. Nolan revient avec un verre à la main, des bulles comme il le fallait. Un verre à Callie. Il en bu une légère gorgée, apréciant la sensation pétillante au bord des lèvres, savourant l'instant présent. «C'est le verre de circonstance, à mon avis.» lança Nolan dans un rire. Il avait le visage gai, c'est vrai. La compagnie de Callie lui était apaisante, amusante, excitante même. Vivre du nouveau, apprécier l'instant présent sans se poser de questions ou tenter de creuser son propre pavé. Le chemin des évènements se créait de lui-même. Elle était facile d'approche, déjà, c'était une qualité très charmante et apprécié dans des situtions de nouveauté comme celle-ci. Nolan portait toujours attention aux détails; il remarqua la façon dont Callie psait les yeux sur lui et son coeur doublait d'ardeur. Elle était belle, ce n'était même pas à douter. Ses yeux qui étincellaient, brillaient, semblaient sincères et allumés. Nolan, à l'idée d'être décu, porta un sourire amusé, détaché. Il était difficile de le savoir, difficile de défaire sa confiance. C'était un garçon qui donnait énormément de chances aux gens, plusieurs et à long terme. Il trinqua avec elle joyeusement, le sourire étincellant, l'admirant dans sa joie et son insouciance. «Même si tu essayais, je suis certain que tu n'y arriverais pas. J'espère que tu te plairas au Quaterly.» annonça Nolan dans une voix calme, chaude et honnête. Il était heureux de compter Callie dans sa famille Quaterlienne, mais aussi excité par le fait de la découvrir de cette façon, plus intimement, de discuter avec elle, de la déballer dans sa personnalité propre. Doucement appuyé contre la grille, Nolan observait le ciel se métamorphoser. Il pensait à sa soeur qui aurait tellement voulu venir ici, elle l'avait toujours écrit et rêvé. À cette idée, de sa jeune soeur décédée beaucoup trop vite, Nolan eu un léger sentiment mélancolique qui lui pris la gorge. Il aurait tout fait pour être avec elle ici, à entendre sa petite voix rieuse lui raconter à quel point les étoiles brillaient, les lumières de la ville étant les plus beaux astres visibles. Sa petite Maddie disparue, cet endroit demeurait un des rares coins mystiques de Bowen qui pouvait lui donner la possibilité de la sentir à ses côtés. Nolan pensait seul. Puis la voix de Callie le ramena à la réalité. Il hocha la tête tout en souriant, ému par ce qu'elle venait de dire. «C'est tout à fait ça. Je regarde cet endroit avec les yeux de ma soeur, avec une émotion plus profonde que lorsque nous en parlions enfants. J'aurais tout de même aimé qu'elle puisse observer le ciel comme nous le faisons. Ouais...» Sa gorge se serra à nouveau et Nolan avala une petite gorgée de champagne, la tête soudainement baissée pour éviter de vivre ce genre d'émotions aux yeux de Callie. Il n'avait pas honte de ressentir de la mélancolie, mais ce n'était peut-être pas le moment opportun. L'atmosphère se changerait radicalement en autre chose. Sa petite soeur demeurait dans son esprit, là où il le fallait. À sa question, Nolan remonta la tête avant de confirmer de la tête. «Oui, j'ai toujours été ici. C'est ma terre natale, même lorsque j'étais aux États-Unis. J'ai le sang australien. Tout me rattache à cette ville dans laquelle j'ai grandi et j'ai évolué. Et toi, Callie, une Bowenienne dans l'âme?» demanda-t-il dans un air intéressé, plongeant à nouveau ses yeux dans ceux de Callie, ses yeux qui se mélangeait au ciel changeant. Le moment était inspirant, facile et Nolan était bien, ici, avec elle, maintenant.

L'expression dans les yeux de Nolan avait changée. Un brin de mélancolie. Et sa voix... sa phrase s'était terminée mais pas totalement, restée en suspend. Cela ne laissait plus tellement de place à beaucoup de possibilités. Surtout avec la conversation qu'ils avaient eu plus tôt sur la perte d'un être de cher. Alors elle pesa ses mots, tentant de faire attention à la moindre portée de ceux ci. « Mais elle le fera, j'en suis sûre. Peu importe où elle se trouve, le ciel est tout aussi beau. Il suffit seulement de savoir par où le regarder. Et d'apprécier. Je suis sûre qu'elle peut le faire. » Tout comme son frère pouvait le faire aussi. Elle sentait qu'il était là, pour veiller sur elle, la plongeant dans un sentiment apaisant, veillant sur elle comme il l'avait toujours fait. Doucement, la conversation avait disgressé sur leurs origines. Et les yeux de Callie s'étaient écarquillés, et elle plongea ses yeux dans ceux de Nolan, comme si elle pouvait lire sa vie passée dans ces derniers. « Aux Etats-Unis ? C'est le genre de pays que je rêve aussi de visiter ! Mais pour le moment, il me reste encore assez de choses à découvrir en Australie. Je ferais ça plus tard. » Mais il fallait surtout qu'elle règle ce problème de phobie de la voiture. Elle ne pourrait rien visiter de plus que sa ville sans cela. Mais un jour elle y arriverait, elle en était persuadée. Ce n'était plus qu'une question de temps. « Dans l'âme, oui c'est exactement ça. Cette ville m'a adoptée comme je l'ai adoptée. Je crois que c'était vraiment l'endroit donc j'avais besoin pour me reconstruire. » Elle en avait peut être un peu trop dit, mais elle parlait avec son coeur, et toute son âme comme l'avait si justement dis Nolan. Elle avait su éponger petit à petit ses blessures puis les sceller une à une, d'abord en accomplissant la fin du voyage qu'elle aurait du faire avec Sam, puis en lui faisant ouvrir les yeux sur son emploi actuel, et puis dernièrement Jake. Mais la tension si palpable aux côtés de Nolan lui faisait perdre cette si belle sensation qu'elle avait quand elle pensait à lui, cette vue si brouillée dans son esprit et qui finalement, la bouleversait.