To drink can fast become dangerous (pv Noah Rutkowski) [!!HOT!!]

Les mains calées contre sa taille, le cœur battant la chamade, j'avais planté un regard avide de son corps dans celui de Haley. Une partie de moi ne cessait de se répéter que mes gestes n'étaient sans doute pas les plus judicieux, que peut-être que ce que je faisais était mal. Je craignais que l'on pense que je profite de l'état d'ébriété de ma voisine pour obtenir ce que je désirais d'elle. Mais n'était-ce pas elle qui avait commencé ? N'était-ce pas elle qui m'avait embrassé ? Sans doute le cherchais-je des excuses. Mais une chose était sûre, je ne pouvais pas résister à la tentation seul. Mon corps bouillait déjà de désir pour sa personne, des frissons provoquaient ma peau tels une infinité de petites piqûres. Son regard, sa peau contre mon être avaient des effets d’électrochocs, invoquer des déferlantes de tourments de désirs. Je ne pouvais plus détacher mon regard de son être, et j'aspirais à chaque contact physique, bienheureux dépendant.

Elle mordit sa lèvre inférieure, son regard outré de sous-entendus. Je me sentais figé sur place, hypnotisé par cette admiration, cette attirance que je lui avais vouée depuis notre première rencontre. Sa main glissa dans ma nuque et je sentais le contact de ses doigts contre mon cuir chevelu, je ne me focalisais plus que sur ça, mon corps ne vivait plus que pour sa peau contre la mienne. Lorsque ses lèvres reprirent possession des miennes, je me sentais à nouveau sortir de ma torpeur et un ardent mélange de pulsions et de désirs s'empara de moi. Il n'y avait plus de place à la réflexion, aux doutes, au besoin de bien faire. J'obéissais qu'à mes envies et le naturel, l'instinct, me guidaient dans mes actes. A mesure des secondes qui se voyaient foudroyées sous notre baiser aussi langoureux que fougueux, je sentais la passion s'immiscer en moi, brûlant mes entrailles qui réclamaient perpétuellement plus, et cela de plus en plus fort. Sa main glissant sur mon torse m'arracha de ses lèvres. J'avais l'impression que ses doigts marquait ma peau, que je convoitais tant le moindre contact physique de sa part que lorsqu'elle m'embrassait, me touchait, m'effleurait, mon corps réagissait telle une terre brûlante sur laquelle on laisse crépiter des gouttes d'eau. Je la laissais passer mon t-shirt au-dessus de ma tête et apercevais son chemisier tomber sur le sol. Je posais une main contre sa joue, incapable de cesser de l'embrasser trop longtemps. Mon autre main se stoppa au niveau de ses côtes, prudent de ne pas franchir un mauvais pas en touchant trop vite sa poitrine, mais inapte à en rester trop loin pour le moment. Puis finalement, entre deux baisers, je l'attirais un peu plus vers moi, glissant ma main dans le creux de son dos, recherchant sa chaleur, sa douceur contre la mienne. Elle attirait sa poitrine contre mon torse, manifestement recherchant la même chose, jusqu'à ce qu'elle quitte le siège, me faisant comprendre de manière succincte qu'elle désirait aller ailleurs, abandonnant mon corps meurtri d'envies d'elle l'espace d'une seconde. Je n'eus pas le temps de me questionner ou même de froncer les sourcils qu'elle m'attirait, une main derrière mon cou, jusqu'à ma chambre. Je me redressais et la suivais jusqu'au couloir. Je posais ma main derrière sa tête afin de la protéger lorsque son corps se retrouva plaqué contre la porte, prisonnière de la surface boisée et de ma chaire. Je sentis ses courbes épouser à nouveau mon torse et faisais glisser mes mains doucement le long de son dos, tandis que mes lèvres se perdaient le long de sa mâchoire puis s'attardaient dans son cou. Alors que mes mains se stoppaient au haut de son pantalon, j'aperçus la porte s'ouvrir et son être se distancer jusqu'à mon lit sur lequel elle s'installa. Je la rejoins au-dessus d'elle et comme instaurant déjà la légitimité de mon corps au-dessus du sien, sa cuisse vint se coller à ma hanche. Je n'avais plus qu'une envie, c'était que les autres morceaux de tissus disparaissent, question d'être peau contre peau. Question de sentir son épiderme frémir sous mes caresses et savourer la chaleur de son corps sans altération. J'étais avide d'en découvrir davantage, mais surtout, de la sentir encore plus proche de moi avec ce fameux contact de sa peau contre la mienne. Je l'embrassais cette fois-ci plus doucement sur les lèvres et réalisais à quel point mon cœur battait vite. Si je me concentrais sur ce-dernier, j'avais le sentiment qu'il battait dans chaque partie de mon corps, son intonation résonnant jusqu'à ma boîte crânienne. Je dégageais délicatement quelques mèches du visage de Haley et ne pus m'empêcher de prier qu'elle ait désoûlé, que tous ses actes présents, elle les réalisait en plein âme et conscience, qu'elle ne les regrettera pas, ou qu'elle ne les oubliera pas. Je quittais ses lèvres pour baiser suavement sa joue, son cou, son épaule, comme en quête de marquer chaque centimètre carré de son corps. De goûter chaque espace de peau qui s'offrait à moi, mes avants-bras collés contre ses flancs. De les posséder, ne serait-ce l'espace de quelques secondes, détenir ces instants volés, ces moments précieux et tant désirés, tant rêvés. D'une main experte, je débouclais ma ceinture et la faisais glisser entre les gonds de mon pantalon pour la faire tomber à côté du lit, le froid métallique jurant avec la température croissante de mon corps, et du sien contre le mien. Je savais pertinemment que je ne me ferais pas prier pour enlever le reste de mes habits mais une partie de moi redoutait toujours un retour de flamme ou franchir un cap trop rapidement. Je croisais à nouveau son regard, le désir faisant plus que jamais briller mes yeux, mon nez effleurant le sien avant de me perdre dans un nouveau baiser passionné.

Installés sur le lit de ma chambre, mon corps recouvrait prudemment le sien, ma peau se calquant à la sienne, implorant perpétuellement ce contact. Je refermais ses étreintes de mes avants-bras situés de parts et d'autres de ses flancs, et mes baisers brûlants marquaient le temps de quelques secondes son épiderme suave. Je dessinais ses traits dans mon esprit, du bout de mes lèvres comme de mes doigts, désireux de conserver ces moments privilégiés, inespérés, ancrés dans ma mémoire. Mes lèvres retrouvaient insatiablement les siennes tandis que nos langues dansaient toujours cette valse sans fin, instinctives, où se mêlaient douceur et chaleur languissantes, attirantes. Une mélodie dont seules nos deux âmes entendaient la chanson et y savaient danser. Son souffle chaud hérissait mon corps et je me rendais compte que jamais je ne voudrais cesser de l'embrasser. Que j'avais rêvé de poser mes lèvres sur les siennes depuis plusieurs semaines maintenant et de les sentir la bienvenue sur son corps. Désormais que ce souhait été exaucé, le plaisir semblait intarissable. Je me redressais légèrement tandis que Haley dégrafait son soutien-gorge, dévoilant une nouvelle partie de son corps. Puis, ses fins doigts vinrent faire sauter le bouton de son propre pantalon qui rejoint ma ceinture à même le sol. Mes yeux avides suivaient presque religieusement le moindre de ses mouvements, avant de rechercher une vision plus globale, plus complète. Une fois en sous-vêtements, elle vint se placer au-dessus de moi pour combler mes lèvres de sa fougue.

L'ivresse de plaisir, de désir et de bien-être dont j'étais épris avait su chasser au loin les nombreux démons qui m'accompagnaient d'ordinaire. Je ne pensais plus à mes anciennes relations amoureuses. Je ne songeais pas au fait que Haley puisse être ivre et que mes actes soient méprisables. J'avais abandonné la faible promesse que ça n'irait pas jusqu'à l'acte sexuel. En vérité, à chaque contact avec Haley, à chaque caresse, à chaque baiser, à chaque regard pétillants de sous-entendus, il n'existait plus qu'elle. Mon esprit et mon corps lui appartenaient intégralement. Et en ce moment-même, rien ne semblait mauvais, faux ou déraisonnable. Je n'obéissais qu'à mes pulsions, à mon naturel, aux hormones gonflant mon organisme de désir et de plaisir. J'étais son sujet, elle était devenu ma reine, mon soleil. Un ver de terre amoureux d'une étoile.

La morsure sur mes lèvres et ses doigts qui glissaient le long de mon torse pour freiner leur course sur l'ouverture de mon pantalon m'insuffla une vague d'intenses frissons. Je sentais mon cœur marteler ma poitrine tandis qu'elle me découvrait. La gêne semblait bien dérisoire dans ces moments-là, telle une invention de toutes pièces qui n'avait rien à faire dans ce monde où tout allait de soi. Je me retrouvais en tenue d'Adam et posais ma main contre sa nuque, puis son cou tandis qu'elle baisait mon cou. Le soyeux de ses cheveux quittait le bout de mes doigts, y laissant un souvenir lancinant, alors que la fraîcheur de ses lèvres contre son souffle brûlant excitait ma peau. Ma poitrine se gonflait puis se dégonflait avec force. Je me mettais sur le côté tandis qu'elle reprenait place sur le dos, ôtant le dernier morceau de tissu qui lui restait. Je laissais mes doigts caresser tendrement son buste, bientôt rejoints par mes lèvres, désireuses de faire sentir chaque partie que je cajolais essentielles. Ce ne fut que lorsqu'elle entremêla ses doigts aux miens que je cessais d'adorer son corps et croisais son regard, abritant une pointe de crainte. Elle m'embrassa tendrement, baiser auquel je répondis avec douceur, bien que mon corps s'emballait déjà à nouveau lorsqu'elle me tirait vers elle, de manière à ce que je la surplombe. Ses jambes vinrent se coller à mes flancs et je fermais les yeux quelques instants, durant lesquels j'étais convaincu que les rythmes effrénés de nos cœur battaient au même tambour. Mes lèvres et mes mains libérées, j'apportais ces premières à son cou, à sa mâchoire, la sentant s'évader doucement sous moi, ses soupirs et gémissements de plaisir invoquant un plaisir innommable en moi, un désir et une volonté indétrônables. Je continuais de lui faire l'amour doucement, avec une tendresse jurant presque avec la fougue et la passion dont nous avions été acteurs plus tôt. Puis, à mesure des réactions électrifiantes du corps de Haley desquelles je ne pouvais certainement pas être insensible, j'intensifiais le rythme progressivement. Sa tête vint se caler contre mon épaule, son souffle se coupait, mes mains caressaient sa poitrine, son ventre plat, sa taille, ses fesses, ses cuisses. Je frissonnais de toutes parts alors que ses mains descendaient le long de mon dos pour se stopper au niveau de mes hanches, accueillant les mouvements de bassin.

Le summum atteint, l'apogée décrochée puis tut, je déposais un dernier baiser sur les lèvres séparées de Haley. J'avais envie de trouver les mots parfaits pour palier aux gestes que nous avions posés l'un pour l'autre, mais aucun terme ne semblait assez beau. La langue française me semblait soudainement bien pâle et insignifiante devant tant de sentiments non dits mais démontrés par nos actes. A son côté, je m'asseyais afin d'attirer les draps et la couverture défaits au pied du lit. Une dernière vision, la nostalgie commençant sournoisement à m'envahir, et je recouvrais le corps de Haley ainsi que le mien du drap et de la couverture, m'allongeant à sa droite. Mes yeux ne la quittaient toujours pas, obstinés. Je m'interdisais de penser à la suite, de songer aux répercussions, aux doutes, aux questions qui envahiront peut-être son être et sans doute le mien. Je désirais simplement profiter du reste de la situation, autant de temps puisse-t-elle durer. Je baissais les yeux sur son bras, le bout de mes doigts effleurant la marque de son rite de passage vers l'âge adulte.

Le contact du corps de Haley se rapprochant du mien m'extirpa doucement des bras de Morphée. Soulevant mes paupières je l'aperçus prendre place au-dessus de moi, enroulée d'un drap, puis les rabattais lorsque ses lèvres vinrent effleurer la peau de mon cou. Un fin sourire étira mes lippes alors qu'elle prenait la parole et je me tournais vers son être tandis qu'elle se laissait tomber sur le côté du lit. Je plongeais mon regard verdâtre dans le sien pendant que sa main créait des allers-retours sur mon torse découvert. Je m'éveillais complètement lorsqu'elle évoqua le petit-déjeuner, le début de ce jour devenant de plus en plus réel, et avec lui, nos agissements de la veille. Une pointe de crainte poignarda mon cœur qui s'évada alors que Haley reprenait place sur moi, emprisonnant mes poignets de ses mains plongeant ses lèvres à nouveau dans mon cou. Finalement, pas besoin de petit-déjeuner...Je t'ai toi. Je croisais à nouveau son regard et profitais de la liberté de mes poignets pour me redresser en position assise, Haley toujours sur moi. Elle glissa sur mes cuisses et je calais mes mains dans le creux de son dos. Je voulais te dire...Pour cette nuit...Je ne regrette rien l'entendis-je me déclarer, ses iris toujours fixées contre les miennes. Je souris doucement et déposais un tendre baiser sur ses lèvres. « Nous sommes deux alors. » J'avais conscience que ses termes étaient présents pour me conforter moi, et non l'inverse. Néanmoins, d'une certaine façon, je voulais lui confirmer que le plaisir avait été partagé, bien qu'elle devait sans doute l'avoir constaté d'elle-même, rien qu'avec mon premier baiser. Cela rendait même les choses cocasses, de pouvoir l'embrasser dans cette même pièce, sans craindre qu'elle ne disparaisse. Je glissais mes mains dans son dos, sa peau chaude et délicate contre mes paumes. Encore quelques instants comme ça, et je finirais à nouveau par craquer, je le savais. J'orientais mes mains dans son cou, le dégageant des mèches de cheveux tombant en cascade sur ses épaules. Je trouvais étrangement si peu à dire, alors que mon interlocutrice s'était montrée plutôt loquace. Je n'avais pas envie de me questionner sur la veille et de rendre ce moment magique empli de doutes, de regrets, de souffrances. Je savais que Haley ne regrettait pas que l'on ait couché ensemble, mais j'étais convaincu que si j'y pensais trop, je finirais par me poser un tas de questions. Est-ce que ce que j'avais fait était raisonnable ? Est-ce que j'avais profité de son état d'une manière ou d'une autre ? Est-ce que sans l'alcool dans son sang, j'aurais un jour eu une telle chance avec l'américaine ? Mes lèvres sombrèrent dans son cou, déterminées à baiser sa peau, puis coulèrent jusqu'à sa clavicule. Son corps était fait tout en finesse, une véritable poupée de porcelaine, teintée par son sang amérindien. Je me distançais légèrement, murmurant enfin : « T'es magnifique. » Mon regard fut ensuite attirée par une éclat d'écailles de tortue qui sauta sur le lit, naviguant entre les plis de draps et couverture. « On a de la visite. » annonçais-je, amusé, quoi que Rosie semblait plus intéressée par marcher sur le lit que les deux êtres humains s'y trouvant.

Assis l'un contre l'autre, elle avait enroulé ses bras autour de mon cou tandis qu'une de mes mains avait trouvé place dans le creux de son dos. Je baisais son visage, son cou, lui murmurant qu'elle était magnifique. J'aperçus ses joues s'empourprer et je caressais doucement son dos, mes lèvres désormais contre sa clavicule. Je l'entendis rire, annonçant que je n'étais pas mal non plus et je plongeais mon regard dans le sien, amusé. « C'est bien gentil. » Je déposais un énième baiser, remarquant du coin de l’œil la présence de Rosie. J'en informais Haley, et me vis délaissé pour mon chaton. Je regardais ma voisine s'amuser avec l'animal de compagnie qui ne se plaignait aucunement de tant de jeux et d'attention. Bien vite, Rosie se retrouva enroulée dans la couverture, entre nous deux, ronronnant gaiement. « On peut difficilement dire qu'elle est malheureuse, je pense. » remarquais-je alors que le félin repartait vaquer à ses occupations. Je reportais mes yeux sur Haley qui me questionnait sur de possibles plans pour cette journée. Nous étions samedi, donc aucune obligation ne se dessinait pour commencer. Les lèvres de l'étudiante s'attardèrent sur mon épaule et un sourire apparut à nouveau sur mon visage lorsqu'elle suggéra de rester la journée au lit. Ce n'était pas raisonnable, cependant, je doutais fortement que je me plaindrais du fait de rester au moins un peu plus longtemps. Nous finissions à nouveau allongés sur le matelas, suivant cette merveilleuse idée, et j'entourais la taille de Haley d'un de mes bras, l'attirant contre moi. Je laissais tomber ma tête contre l'oreiller alors qu'elle me rappelait que j'étais malade et j'avais besoin de repos. « J'ai eu beaucoup de repos cette nuit pourtant » répliquais-je, les yeux plein de malice, mes lèvres sur sa joue. En vérité, ça faisait vraiment longtemps que je n'avais pas si bien dormi. A croire que la présence de Haley avait quelque chose d'apaisant également, malgré le fait qu'elle annonçait que je pourrais difficilement me reposer en sa compagnie. Je la laissais se distancer et une chaîne de radio australienne vint briser le silence de la chambre. « Oh, j'aime bien cette chanson. » déclarais-je, me redressant. Haley était déjà debout, apprêtée d'un drap. « Of if the sky comes falling down, for you there's nothing in this world I wouldn't do » chantonnais-je en me redressant et attrapant un boxer propre de ma commode. « Si tu veux prendre une douche, hésite pas. Fais comme chez toi. » J'attrapais le premier t-shirt qui me venait, qui s'avérait être un de l'université de Sydney et je lui annonçais, m'orientant vers la cuisine. « Je vais faire le café. » Je savais pertinemment que Haley en aurait envie, et de cette manière, je la laissais s'habiller tranquillement. Une fois dans la salle à manger, je préparais la machine à café et la mettais en route, tout en déclarant à l'adresse de Rosie qui suivait mes moindres faits et gestes en miaulant. « Oui tu vas avoir à manger, mais tu attends d'abord. » Je passais une main sur mes cheveux, tentant de lisser ce fouillis tout en m'assurant que la cafetière était bien en route et attrapais un sac de croquette dans un placard du couloir. Je remplissais la gamelle du chaton qui ne se fit pas prier pour les dévorer tout en ronronnant.  

Je m'occupais de préparer le café lorsque j'aperçus Haley se diriger vers la sortie de l'appartement, m'annonçant qu'elle revenait, après avoir déclaré que ses clefs s'étaient trouvées dans son manteau, pendant tout ce temps-là. « Qui l'eût cru » dis-je dans un sourire alors qu'elle passait déjà la porte. Je m'occupais de Rosie qui réclamait haut et fort ses croquettes et une fois que cette première mangeait tout en ronronnant de bonheur son petit-déjeuner, Haley passa à nouveau devant moi, filant sous la douche. Pendant ce temps, je plaçais sur la table quelques aliments traditionnellement consommés pendant le petit-déjeuner. Je n'étais pas quelqu'un spécialement du matin, et j'avais toujours eu du mal à avaler quelque chose peu après m'être levé. Généralement, je me contentais d'un café ou d'un thé et je mangeais beaucoup plus tard dans la journée, aussi malsain cela puisse être. Mais ce n'était pas pour autant que Haley n'avait pas le droit de manger et que je n'avais rien à lui offrir pour ce premier repas de la journée pour autan. Après tout, j'avais déjà accueilli quelques personnes ici et il avait bien fallu les nourrir le matin. Je me versais une tasse de café et commença à la boire, les yeux rivés sur ce qui se passait à l'extérieur. Le jour promettait d'être beau, il n'y avait pas un seul nuage à l'horizon.

« Je vais finir par laisser des affaires chez toi... C'est déjà la deuxième fois que je dors ici. » Je ris doucement, déposant ma tasse sur le comptoir, rejoignant mon interlocutrice à côté du plan de travail. « T'es toujours attirée par mon appartement, que veux-tu ! » plaisantais-je. Surtout que techniquement, c'était moi qui l'avait invitée ces deux dernières fois. Haley se rapprocha de mon corps et je l'entendais remettre sur le tapis le sujet des activités de cette journée. Je m'apprêtais à répondre lorsqu'elle ajouta l'éventualité que j'ai déjà des projets qui ne l'incluaient pas et que nous pourrions très bien passer la journée l'un sans l'autre aussi. Cependant, à cette dernière idée, je voyais que rien qu'envisager une telle situation la blessait. J'attrapais une tasse propre dans laquelle je versais du café puis la lui tendais. « J'apprécie beaucoup ta compagnie » la malice ornait chacun de mes propos, je lui dérobais un doux baiser avant qu'elle ne s'abreuve de caféine. Je buvais une gorgée dans ma propre tasse, avant de reprendre mon sérieux : « Et je n'ai pas de projets, je suis sensé ne rien faire de ma vie pendant plusieurs jours. » Depuis le malaise qui m'avait conduit à l'hôpital et m'y avait fait rester un bon moment, j'avais obtenu ma sortie du milieu hospitalier avec l'ordre de me reposer afin de récupérer au mieux. Même mon métier avait été mis en stand-by. En soit, cela semblait parfaitement raisonnable. Mais dans la pratique, plus ça allait, plus ça m'exaspérait et plus j'avais l'impression de ne servir à rien. J'étais plutôt un homme actif d'ordinaire, j'avais du mal à rester sans rien faire. Après, il était également vrai que je redoutais ne pas pouvoir tenir le rythme si l'on se prévoyait une journée à l'extérieur ; j'avais conscience que mon énergie se brûlait plus rapidement qu'à l'accoutumée, bien qu'au fil du temps, ça s'améliorait. Dans tous les cas, je comprendrais si Haley préférerait aller profiter du soleil sans moi plutôt que de rester cloîtrée dans un appartement. Un sourire désolé sur mes lippes, je prononçais : « J'imagine que la question est plus si tu te sens casanière aujourd'hui... En contrepartie, j'ai mis plusieurs trucs sur la table, si tu as faim. »

« Ou alors c'est la personne à l'intérieur de l'appartement qui m'attire... » Un sourire en coin étira mes traits, alors qu'elle se rapprochait de moi. Je déposais un baiser sur ses lèvres, manifestement flatté par son audace. Puis, nous nous distancions lorsqu'il fut temps de déterminer ce que l'on ferait de cette journée. Je repoussais l'éventualité que j'ai quelconques projets, surtout que j'avais plus ou moins reçu l'ordre de mon médecin de prendre les choses calmement. Je pouvais encore me souvenir de son regard insistant lorsqu'il me répétait que je pouvais rentrer chez moi à condition de ne pas en faire trop et me signer un arrêt de travail. J'avais presque eu envie de déchirer ce dernier, mais j'avais appris à me rendre à l'évidence et à me montrer raisonnable. Il valait mieux être docile et pouvoir reprendre un rythme de vie normal dans une semaine, plutôt que de tout forcer tout de suite et terminer à nouveau à l'hôpital.

Je laissais Haley s'installer à table pour prendre son petit-déjeuner et demeurais appuyé sur le mur, ma tasse de café entre les mains. Je souris lorsqu'elle m'avoua qu'elle n'avait rien contre l'idée d'être casanière et rester avec moi aurait plusieurs bienfaits, comme le fait de m'éviter d'être à nouveau seul et de la couper de ses cours. « Du moment que je ne deviens pas la source de ton échec scolaire » plaisantais-je, terminant mon café d'une traite. Je m'apprêtais à m'en servir un autre quand Haley me demanda si je comptais manger. « La caféine ne compte pas comme un repas ? Parce que dans ma vie, c'est un véritable groupe alimentaire » lui assurais-je. J'abusais trop de théine et de caféine, mais je me disais que je pouvais très bien vivre avec ce défaut. Au moins, je m'hydratais, n'est-ce pas ? J'ouvrais une porte de buffet pour sortir mes médicaments du matin lorsque j'entendis la voix de mon interlocutrice me questionner sur mon traitement. Je lui montrais les boîtes en guise de réponse, m'installant sur la chaise en face d'elle. « Je suis encore dépendant paraît-il » Je lui souris. Je n'allais pas contester l'avis du docteur une nouvelle fois, il fallait bien que je passe à autre chose. Et ça n'allait pas durer toute ma vie non plus. Je ris lorsque Haley me dit qu'elle pourrait jouer à l'infirmière comme ça. C'était vrai qu'elle avait une tendance à me couver un peu. « Tu as loupé ta vocation » taquinais-je, avant de préparer les médicaments que je devrais avaler ce matin. « Quoi que t'imagines, ça t'aurait fait bosser avec ma mère... Mais je te comprends, j'avais tendance à être pareil. » Ce comportement ne m'avait pas vraiment apporté du positif, en bout de ligne. La personne, mon ex petite copine, avait fini par tout mettre sur mes épaules et se laisser complètement vivre sans se soucier de quoi que ce soit. C'était peut-être une situation extrême, mais je m'étais promis à la fin de cette relation de ne plus reprendre ce risque, le poids ayant été beaucoup trop lourd à force. Je refermais mes boîtes de médicaments et lançais avec humour, avant d'avaler mes médicaments : « Santé ! »

Je ris doucement lorsqu'elle m'annonça de ne pas la faire culpabiliser vis-à-vis de ses cours et qu'elle me rejoint quant à notre forte consommation de café. Puis, alors que j'avalais les différents cachets que l'on m'avait prescrit, je l'écoutais me confier qu'elle pensait que ça ne la dérangerait pas de travailler avec ma mère. Ce serait davantage le fait qu'elle apprenne que l'on ait couché ensemble qui risquerait de poser problème. Je demeurais sceptique à ce sujet. En réalité, je n'avais jamais parlé de mes relations avec elle. Elle ignorait beaucoup de ma vie privée, et je trouvais cela très bien comme ça. Je ne désirais pas qu'elle me donne son avis sur mes fréquentations et mes manières d'être avec Autrui. Une de mes anciennes copines n'avait pas vraiment compris ça, d'ailleurs, et avais estimé que si je ne déclarais pas ma relation à ma famille, c'était parce que je ne l'assumais pas, ou que je l'aimais pas véritablement. J'avais trouvé ça profondément ridicule. Ce n'était pas parce que je préférais garder mes fréquentations privées un moment que cela voulait dire que je ne les valorisais pas. Et puis, lorsqu'elles devenaient sérieuses, je finissais par en aviser mes proches tout de même. « Je pense qu'elle a plutôt une haute estime de toi. T'es quand même celle qui m'a sauvé la mise » lui remémorais-je avec un sourire.

Je levais le regard pour croiser celui de Haley. Il était plein de sous-entendus et de désir, ce qui eut le don de m'électriser instantanément. Elle ajoutait que c'était davantage pratiquer la médecine moderne qui l'aurait dérangée, et j'acquiesçais doucement, finissant mon café. Je déviais mon regard, quelques secondes de silence s'immisçant entre nous. Finalement, je me relevais, décidant : « Tu sais quoi ? Je vais te laisser finir de manger tranquillement et je vais prendre ma douche vite fait. » Ça ne ferait certainement pas de mal, un peu d'eau froide. Je passais devant elle, posant une main affectueuse sur son épaule et m'orientais vers la salle de bain. Quelques minutes plus tard, je revenais vers la cuisine, apercevant Haley à côté du comptoir. Je souris doucement avant de me placer dans son dos, entourant sa taille de mes bras et déposant mes lèvres dans son cou. J'avais encore les cheveux mouillés et elle râlerait peut-être de ce contact, mais je n'avais su résister.

Lorsque je revins vers la cuisine, Haley était contre le comptoir, son téléphone portable entre les mains. Je me plaçais derrière elle, entourant sa taille de mes bras, déposant mes lèvres contre son cou. Je sentais son corps se contracter légèrement sous mes baisers et se rapprocher insatiablement du mien, tandis que son téléphone finissait définitivement sur la surface du comptoir, vibrant avec protestation. Je la laissais se retourner et passer une main dans mes cheveux humides. Son doigt glissa par la suite sur mon visage, terminant sa course contre ma barbe de quelques jours. Je souris doucement lorsqu'elle me conseilla de la garder. Elle était présentement surtout la preuve de ma paresse, et non d'un choix. Vu que je ne sortais plus, je ne voyais pas trop d'intérêt à me raser, drôle de façon de faire les choses, certes. C'était comme lorsque j'étais étudiant ou même à la fin de mon lycée, il était rare qu'on me voit impeccablement rasé, préférant occuper mon temps à d'autres choses que je jugeais plus importantes, comme étudier ou dormir. Je ne pensais pas toutefois que ça plairait autant à mon interlocutrice. Son doigt effleura mes lèvres, puis mon menton. Je sentais son corps reprendre position contre le mien et je solidifiais cette étreinte en glissant mes bras dans son dos, la pressant légèrement contre moi. Un baiser langoureux fut entamé, rythmé par les notifications du téléphone portable de Haley. J'y jetais un coup d’œil, alors qu'elle m'annonçait qu'il s'agissait de notifications d'e-mails. Cependant, manifestement, cela ne devait pas être pressé. Je reportais toute mon attention sur la jeune femme, ma langue rencontrant la sienne, mes bras passant sous ses fesses afin de la soulever du sol et l'asseoir contre un meuble, de manière à ce qu'on soit tous les deux quasiment à la même taille. Je ne rompais pas notre baiser, un sourire naissant sur mes lèvres, euphorique. Puis, je finis par me distancer légèrement, le temps de croiser son regard aussi brillant que le mien. Il semblait impossible de ne pas se consumer de désir en sa présence. Chaque baiser en pressait un autre, et cette parade d'embrassades ne cessait de s'intensifier, gagnant toujours en puissance à mesure des secondes de caresses, d'affection, de proximité. Je posais ma main contre sa joue, mes doigts se faufilant contre sa nuque pour l'embrasser avec tendresse et douceur, mon autre main toujours dans son dos, invitant son être contre le mien. Sentant ses courbes contre mon torse, ses mains contre ma peau, la tendresse se métamorphosa en passion dévorante. Je ne regrettais pas de m'être habillé avant de la rejoindre dans la cuisine, car vu la progression des choses et le désir qui suivait une courbe exponentielle en moi, ma volonté de m'unir une nouvelle fois avec elle aurait été quasiment impossible à voiler. Elle était irrésistible, il n'y avait pas d'autres mots. Je relâchais doucement mon étreinte, esquissant son corps du bout de mes doigts, ses épaules, ses bras, sa taille, ses cuisses.