Lost & insecure (Artleen)

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Lost and insecure

Arthur & Colleen

If I don't say this now, I will surely break. As I'm leaving the one I want to take. Forgive the urgency, but hurry up and wait. My heart has started to separate.

Branle-bas de combat. Le soleil commence doucement à se lever et je suis déjà debout, une tasse de thé entre mes mains. Il est quasiment cinq heures et demie du matin. Mais je dors très peu depuis l’accident. Je ne cesse d’en faire des cauchemars. Je préfère donc rester debout toute la nuit avec mes nombreux chats à essayer de calmer mes angoisses. Monsieur Moustache sur les genoux, je caresse distraitement le Maine-Coon avant de reprendre mon stylo. Gérer une clinique est une tâche ardue et je venais d’en racheter une dans le quartier des affaires de Bowen. L’ancien propriétaire me connaissait bien puisque dès que j’ai eu l’âge de travailler, j’y allais. Ainsi qu’au refuge pour animaux. Je regardai donc la liste des clients ainsi que celles des animaux pour tenter de tout mémoriser. Voilà quoi j’occupai mes nuits pour éviter de penser. Penser à ce qui me torturait. La perte de mes deux repères en l’espace de quelques mois. La chaine portant la bague de fiançailles entre les dents, je sentis une main sur mon épaule qui me fit sursauter. « Tu devrais te reposer, me dit ma génitrice d’une voix qu’elle espèrerait calme. » Je dodeline de la tête avant de regarder l’heure. Merde, merde, j’allais être en retard. Je fais déguerpir monsieur Moustache de mes genoux pour aller me préparer.

Une heure plus tard, mon mug chaud posé sur mon bureau, j’accueille mon premier patient de la journée. Une vieille dame et son lapin aveugle. Je l’ausculte doucement avant de prescrire un traitement. Puis les clients s’enchainent rapidement. J’étais en train de discuter avec une maman dont la chienne allait mettre bas bientôt pour lui donner ma carte avec mon numéro perso lorsqu’un boucan se fit entendre dans le hall. Je soupirai. Sans doute un client qui voulait encore passer devant tout le monde. Je m’excusai auprès de la dame avant de lui dire de m’appeler sans faute quand la mise à bas se ferait. « Je peux me déplacer, il n’y a pas de problèmes. »

Puis au pas de course, je l’abandonne dans la salle en m’excusant mille fois. J’arrive alors dans le hall de la clinique pour voir un chien qui grogne après des clients terrorisés. Celui-ci semble blesser. « Ne faites aucun geste brusque, je gère. » J’attrape doucement un sachet de friandises. « Viens mon beau viens me voir. » Je m’accroupis à sa hauteur pour ne pas l’effrayer avant d’ouvrir le sachet avec mes dents et de lui lancer une croquette qu’il attrape rapidement. « Les appâter avec de la nourriture, ça marche toujours. » Puis, le chien s’approche doucement vers moi. Je lui fais sentir ma main avant de le caresser derrière l’oreille. Il ne bronche pas. Alors, je regarde sa plaque et son collier. Je fronce les sourcils tandis que doucement j’accroche une laisse tout en continuant de l’appâter avec des croquettes. Puis, je me dirige vers mon bureau où je vois Cannelle mon carlin qui se réfugie immédiatement sous le bureau à la vue de l’autre chien. Ce dernier grogne et je le place à ma droite en essayant de le retenir. Enfin, j’attrape mon portable pour composer le numéro de son maitre. Messagerie. « Bonjour monsieur Morricone, je suis Colleen Quatermain, la propriétaire de la clinique vétérinaire. Nous avons votre chien. Il v a bien, ne vous inquiétez pas. Je vous laisse mes coordonnées pour venir le récupérer rapidement. » Ensuite, je laisse mon numéro de téléphone et l’adresse avant de raccrocher sur un bonne journée. Après j’emmène le chien en salle d’auscultation demandant à l’hôtesse d’emmener son maitre jusqu’à moi et entreprendre de blesser ce molosse. En essayant de ne pas y laisser un doigt.

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- Je ne peux pas accepter de délais supplémentaires.

Il faisait les cents pas devant son bureau, laissant glisser un doigt sur le bois.

- ….Non…Oui…C’est ce que vous m’avez dit la dernière fois. Vous comprenez qu’en me refaisant le même coup vous brisez les termes de notre contrat.

Il avait l’impression de parler à un singe.

- Est- ce que vous comprenez ce que votre demande implique? Vous ne pouvez plus déposer de fonds en retard et vous ne pouvez plus vous permettre de transférer une partie de vos parts aux autres investisseurs. Vous avez déjà réalisé cette procédure une fois. …Oui…Non..Non, je ne peux pas me permettre «d’ententes à l’amiable», la première fois passait encore, mais aujourd’hui j’ai déjà des salariés au travail.

Il jeta un regard aux tables qu’occupaient les dessinateurs qui travaillaient sur les story-board sous la supervision de Ryder.

- Je vais être obligé de faire examiner votre dossier par l’équipe légale. Si vous ne transférez pas les fonds dans les temps la compagnie de production ne pourra plus faire affaire avec vous.

- Arthur! appela Ryder.

Il leva les yeux sur lui et lui fit signe d’attendre une minute. Il conclue rapidement cet appel complètement désagréable et se passa une main sur le visage. Il ignorait totalement si les autres investisseurs accepteraient de reprendre l’entièreté des parts…et il était tard pour en trouver un nouveau…merde. merde. merde. Il régla la question pour laquelle Ryder l’avait interpelé et corrigea quelques détails sur certains plans.

Quelle journée de merde. C’est ce qu’il se disait alors qu’il laissa tomber ses clés sur le comptoir une fois arrivé chez lui. Il ne faisait que passer en réalité. Il était encore tôt en après-midi, d’autres rendez-vous l’attendaient. Un courant d’air attira son attention alors qu’il apercevait les rideaux blancs du salon se soulever sous le vent. Il fronça les sourcils et approcha lentement pour constater que la porte menant au patio était complètement ouverte. Il jeta un œil à la maison, plus de télé, plus de consoles, plus d’ordis, plus aucun appareil électroniques.

- Et merde…lâcha-t-il en renversa sa tête par arrière.

- Jack? Jaaaaaack?

Il parcourut toutes les pièces de la maison, mais en vain. Il sentait se former dans sa gorge une boule de stress. Ce chien était complètement débile…il ne durerait pas une seconde dehors. Et l’idée de le perdre le rendait complètement fou…c’était leur chien…à eux. C’était le seul être vivant à Bowen qui l’avait connue, le seul qu’elle avait touché elle aussi. Et Deborah avait tellement aimé ce stupide Golden Retriver… elle aurait été dévastée et morte d’inquiétude à l’idée de le voir disparaitre comme ça…

Malgré la panique qui montait en lui il remarqua la petite lumière rouge du répondeur.

«Bonjour monsieur Morricone, je suis Colleen Quatermain, la propriétaire de la clinique vétérinaire. Nous avons votre chien. Il v a bien, ne vous inquiétez pas. Je vous laisse mes coordonnées pour venir le récupérer rapidement. »

Arthur laissa tomber un soupire de soulagement. Sans perdre plus de temps, il reprit les clé de sur son comptoir et se rendit en direction de la clinique. Dans l’auto, il appela en chemin sa compagnie d’assurance.

Le vétérinaire n’était pas trop loin, il dut finir l’appel stationné sur le côté. C’est échevelé, l’air un peu paniqué, la cravate lousse et la veste un peu fripée qu’il fit son entrée. On lui indiqua une des salles d’auscultation dans laquelle il se rendit, encore essoufflés par les évènements de la journée.

Son regard croisa une paire de grands yeux bleus aux longs cils, mais dont les sourcils étaient froncés. Il demeura interdit quelque seconde, ne s’attendant pas vraiment à tomber sur une femme…disons… sur une aussi belle femme, bref. La fixer plus longtemps aurait été légèrement inconvenant, il prit une inspiration avant de pincer ses lèvres et de tourner la tête vers son chien.

- Vous aviez l’air concentrée…il va bien? Je suis vraiment désolé…je…je

Il tenta d’expliquer le plus simplement comment son chien avait pu se rendre jusqu’ici sans sa surveillance.

- Il est parti par la porte…des voleurs….bref. Il est ici.

Il ferma les yeux en les plissant, laissa glisser un sourire sur ses lèvres et hocha la tête, riant un peu de lui-même et de son discours décousu. Il tendit une main à la jeune femme après s’être secoué les épaules comme pour recommencer à zéro.

- Désolé, j’ai une drôle de journée, je suis le propriétaire du chien, j’ai reçu votre message, j’espère qu’il n’a pas trop dérangé…je sais qu’il est parfois…difficile.

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Arthur & Colleen

If I don't say this now, I will surely break. As I'm leaving the one I want to take. Forgive the urgency, but hurry up and wait. My heart has started to separate.

La musique de Noël raisonnait dans toute la clinique tandis que Siam s’occupait de ses patients et moi des miens. Sauf que nos patients étaient à quatre pattes et avaient des truffes humides. Le chien maitrisé, j’emmenai l’imposant Golden Retriever dans ma salle d’auscultation décorée pour Noël. « Viens… » Je regardai un instant sa plaque. « Jack. » Le chien leva sa tête vers moi pour me fixer de ses grands yeux noirs et s’asseoir sur les fesses. Bon, on n’est mal parti. Je devais le peser, biper sa puce pour voir s’il avait un quelconque dossier, des antécédents, où il était blessé. Et aucune nouvelle du propriétaire. Cannelle tremblait toujours sous le bureau sans bouger. Ce carlin était une vraie poule mouillée. Je me demandai où était passé Pascal cependant. Le caméléon qui était un peu la mascotte de cette clinique se baladait à sa guise dans les locaux pour revenir me voir lorsqu’il avait faim. Je soupire un bon coup avant d’attraper un sachet de croquettes que j’agite sous le nez du chien qui ne se fait pas prier. On dit souvent que les animaux vont vers ceux qui ont à manger. Je l’emmène sur la balance pour le peser et cocher que son poids est bon sur ma fiche. Puis, je le fais monter sur la table d’auscultation et prendre mon bip. L’appareil émet un bruit sonore tandis que je me dirige vers l’ordinateur et voir qu’il n’y a aucun dossier. J’en ferai un avec son propriétaire.

Alors que je venais faire le check-up, la prise de sang et que j’avais trouvé où ce chien était blessé, la porte s’ouvrit en grand sur un mec débraillé. Je relevai la tête tout en ajustant mes lunettes pour le regarder. Il était bien coiffé mais la cravate était mal nouée, il transpirait à grosses gouttes. « Bonjour, lançai-je avec un grand sourire » tandis l’homme partit dans des explications rocambolesques. « Vous aviez l’air concentrée…il va bien? Je suis vraiment désolé…je…je… » Oh ce mec a besoin d’une chaise et d’un verre d’eau. Je contourne donc la table laissant le chien qui ne bouge pas et prendre un verre d’eau pour l’homme en question. C’est à ce moment que Cannelle sort de sous la table pour aller aboyer sur le nouveau venu. « Cannelle, du calme. » Le carlin me fixe avant de retourner s’asseoir dans son panier et me fixe avec un air boudeur. Il est parti par la porte…des voleurs….bref. Il est ici. » Je me retourne vers mon nouvel interlocuteur avant de lever les yeux au ciel. « On se calme. Respirez ! Je suis médecin pour les animaux, pas pour les humains. » Il me tend la main que je serre vivement avec un sourire. « Désolé, j’ai une drôle de journée, je suis le propriétaire du chien, j’ai reçu votre message, j’espère qu’il n’a pas trop dérangé…je sais qu’il est parfois…difficile. »

Je me tourne vers le chien qui semble blasé avant de flatter l’encolure. « Rien qu’un bon sachet de croquettes ne puisse régler, dis-je. » Je le caresse doucement tandis que le chien lève la patte que je lui soigne. « Alors, il a la patte droite de cassée. Je vais lui platrer et vous donner une chaussette pour qu’il puisse marcher. » Puis, je relève la tête vers l’homme. « Oh pardon, le verre d’eau. Tenez, vous semblez secoué. Je suis Colleen Quatermain, enchantée de vous rencontrer Monsieur Morricone. » J’attrape une pommade que je passe sur la patte du golden retriever qui ne bronche pas. « Vous savez si jamais vous ne pouvez pas le garder à l’œil lorsque vous travaillez et qu’il est difficile, vous pouvez me le déposer. J’ai trois chiens et… Je crois que mon caméléon est juste derrière vous. Je le garderai avec plaisir. » Je souris à la fois à l’animal et à son propriétaire. « Sauf s’il est allergique aux chants de Noël. Ça je n’y peux rien, j’adore cette fête. » Je me rends compte que je parle quasiment aussi vite que lui alors je me reprends. « Sinon, des voleurs vous avez dit ? On ne vous a rien piqué j’espère ? »

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Après avoir lâché sa dernière phrase, ses épaules se relâchèrent. On dirait que, d’un coup, il avait réalisé qu’il était arrivé à destination, que ses rendez-vous de l’après-midi allaient de toute façon devoir être annulés et qu’il devrait, au final, accepter de perdre un peu le contrôle aujourd’hui. Pas facile, pas facile…du moins pas pour lui. Sa respiration, lentement, repris sa cadence habituelle tandis que ses yeux suivirent la vétérinaire qui s’approchait du chien pour la flatter doucement. Arthur rigola un peu.

- Il va falloir que vous me disiez quelle sorte vous lui donner.

Il jeta ensuite un coup d’œil au chien répondait au nom de Cannelle, qui semblait lui aussi tout content. Arthur se pencha vers lui et lui gratta le derrière de l’oreille ce qu’il sembla apprécier.

- Vous mettez quoi dans ces croquettes? Lança-t-il à la blague en levant les yeux sur les siens. Il sourit, rougit quelques peu sans trop vraiment savoir pourquoi et baissa à nouveau le regard. Le sarreau blanc l’intimidait peut-être. Elle lui expliqua ensuite, lui épargnant le langage des experts en médecine animale, l’état actuel de Jack. Le bougre ne s’était pas manqué, mais il s’en sortirait très bien, ce qui était l’important.

Il se releva et appuya ses fesses contre le comptoir qui était derrière lui. Il accepta le verre d’eau avec reconnaissance tandis que la, jusqu’à maintenant, mystérieuse médecin, se présenta. Il lui lança un grand sourire dans cet enthousiasme qu’il montrait toujours dans la rencontre de nouvelles personnes. Il était d’un naturel sociable.

- Oui, disons qu’aujourd’hui n’a pas été ma meilleure journée, répondit-il d’une voix faible et lasse comme pour lui-même.

Il écouta ensuite sa proposition qu’il considéra sérieusement. Les yeux brillants, il allait lui dire à quel point il trouvait que ce serait une merveilleuse idée, sachant très bien que son golden retriver s’ennuyait à mourir, mais le mot caméléon le fit figer. Pour une raison qu’il ignorait lui-même, l’idée d’en avoir un qui trainait derrière lui le fit frissonner dans le bas du dos. Il se releva subitement et tourna la tête dans un geste brusque.

- Où ça?!!!

Il le vit alors marcher tranquillement d’un air adorablement blasé. Arthur passa une main dans ses cheveux. Décidemment, il avait l’air totalement énervé depuis son arrivé dans la clinique. Il avança les doigts et toucha la bête. Il rigola lorsqu’il sentit cette peau un peu rugueuse sous ses doigts.

- Okay, c’est pas si mal…. Vous avez pas peur que vos chiens le mange? Ça mange des lézards les chiens? Où y’a que les croquettes qui les intéressent?

Sa peur dissipée.La discussion retourna ensuite sur le sujet des voleurs. Le cinéaste ne put réprimer un soupire.

- Arf…l’électronique principalement. Mais j’ai toutes les copies du scripts dont j’ai besoin au bureau et mon ordinateur portable et mon cellulaire sont toujours sur moi alors…

Il frappa de petits coups sec son sac en cuir avant d’ajouter.

- Et toutes les décorations de Noël sont bien là…tout comme mon sapin. Alors je sais que ce n’est pas le Grinch. Noël est sauf. Alors le reste importe peu!

Il lui fit un grand sourire.

- J’aime beaucoup Noël aussi en fait. Habituellement, je le passe en Italie dans ma famille…mais cette année y’a que Jack et moi.

En réalité, il le passait avec Deborah, parfois en Italie, parfois en Amérique…mais en parler était plutôt douloureux…et pas vraiment nécessaire dans ce contexte précis…Cela ne faisait pas encore un an quelle était morte…et affronter le regard remplit de pitié de ses parents était une perspective que le rendait peu enclin à se rendre en Europe pour cette année…peut-être que l’an prochain allait être différent.

Il se perdit légèrement dans ses pensées, mais le regard bleu perçant de Colleen l’en extirpa. Il sourit, plus doucement cette fois.

- Votre famille est d’Australie?

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Je remonte doucement mes lunettes qui ont tendance à glisser pour regarder l’homme trop nerveux qui ne semblait pas à sa place. Je lui souris donc. A vrai dire, bien que je n’ai plus aucune raison de sourire depuis l’accident, j’essaie de garder le cap. De me dire que finalement tout va bien. Que je suis en vie. Contrairement à lui. Jack est docilement allongé sur la table et me jette de temps à autre des regards à moitié affolés, à moitié apaisés. « Il va falloir que vous me disiez quelle sorte vous lui donnez. » Je souris de nouveau pour continuer à faire mon examen tandis que Cannelle sort de sa cachette. J’intime au petit carlin de se calmer et elle retourne donc dans son panier en lançant aux deux êtres humains un regard blasé. « Vous mettez quoi dans ces croquettes? » Je le sens rougir. Alors doucement, je tends la main pour attraper celle du propriétaire de Jack et le poser doucement sur le chien. « Il n’y a rien que je mette dedans. Je sais juste qu’un animal est comme un homme, il a besoin de douceur. » Je repense notamment à mes fauves que j’ai dû abandonner en venant ici après la mort de mon père. « De base je suis vétérinaire mais pour les plus gros modèles. J’étais au zoo de Cambera donc un petit chien ne me fera pas de mal. » Jack me fixe, visiblement vexé. J’en oublie souvent que les animaux nous comprennent. Je me souviens alors que je dois un verre d’eau à cet homme qui est visiblement dans un mauvais jour. « Oui, disons qu’aujourd’hui n’a pas été ma meilleure journée » Sa voix est faible si bien que je ne distincte pas très bien toutes les paroles. Alors, je mets la main derrière mon oreille droite pour régler mon sonotone. Je ne le mets que rarement mais au travail j’en ai besoin pour entendre les battements de cœur. « Je comprends, dis-je, j’ai eu moi-même un mauvais jour. » Je lui indique donc mon oreille. L’appareil auditif étant visible. Enfin les appareils puisque j’en ai deux. « Un accident, me justifiai-je. » Ce qui est assez étrange quand on sait que je ne me confie pas beaucoup. Sauf à Bailey ma cousine un peu trop délurée.

Je parle alors de Pascal pour changer de sujet et Arthur semble se mettre sur ressort. « Où ça ? » Son cri me fait mal aux oreilles. Je me les bouche avant de grimacer tandis que le lézard disparait. Je tends doucement la main. Alors le caméléon monte distraitement sur ma main pour se frayer un chemin jusqu’à moi. « Il n’est pas méchant. Aucun de mes animaux ne l’est. » Et j’en ai énormément. « Okay, c’est pas si mal…. Vous avez pas peur que vos chiens le mangent? Ça mange des lézards les chiens? Où y’a que les croquettes qui les intéressent? » Je ris un tout petit peu avant de secouer la tête. « Je possède en tout trois chiens et dix chats. Pascal est toujours en vie. Mais disons que les canidés ne mangent pas de lézards. Les félins préfèrent quant à eux des grenouilles. » Je m’intéresse alors à son cambriolage car il a l’air pas mal secoué. « Arf…l’électronique principalement. Mais j’ai toutes les copies du script dont j’ai besoin au bureau et mon ordinateur portable et mon cellulaire sont toujours sur moi alors… » Je secoue la tête, agacée. « Les gens sont si matérialistes, ça me désole. Vous devriez contacter la police. Au moins pour leur dire que vous avez été cambriolés et après faire intervenir l’assurance. » Puis, je tilte à un mot. « Vous avez dit script ? Théâtre ou cinéma ? » Je souris de nouveau, en coin.

« Et toutes les décorations de Noël sont bien là…tout comme mon sapin. Alors je sais que ce n’est pas le Grinch. Noël est sauf. Alors le reste importe peu! » Tant mieux. J’adore Noël. Il suffit de voir mon bureau qui est parfaitement décoré aux couleurs de cette fête. Même mon chien portera son chapeau de noël. « J’aime beaucoup Noël aussi en fait. Habituellement, je le passe en Italie dans ma famille…mais cette année y’a que Jack et moi. » Ça me désole de savoir qu’il le passait seul. Personne ne devrait être seul à Noël. « Venez le passer avec moi si vous voulez. Ma mère part en voyage et je serai toute seule. Et j’aime bien Jack. » Je caresse le chien qui se laisse faire avant de commencer à préparer le plâtre. La pauvre bête doit souffrir horriblement. Alors je claque de ma main droite pour détourner son attention avant de lui administrer un calmant via une seringue. « Particulièrement efficace avec les tigres. » Je fais un clin d’œil à Arthur tandis qu’il me pose une question. « Votre famille est d’Australie ? » Mon sourire s’évanouit un peu tandis que je repense à mon père et à mon fiancé décédé. « Oui. Mes parents habitent à Bowen depuis mon adolescence. Je suis revenue car… » Je déglutis. « Car mon père vient de mourir. Et j’ai envoyé ma mère en croisière le temps de m’occuper des papiers. Et vous, qu’est-ce qui vous amène ici ? »

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