like a mirror [aino]

Après ces quelques jours passés à Perth au milieu de la famille, j’étais bien contente de retrouver Bowen. Enfin, pas vraiment en fait, parce que tout m’emmerdait dans cette ville, que ce soit les habitants, cette maison ou ce job. J’aurais aimée n’avoir à faire aucun travail et quand même vivre raisonnablement, mais j’n’avais pas un sous dans les poches et je me retrouvais à faire le pire travail au monde. Celui qui me force à sociabiliser avec les autres et les servir alors que j’aimais plus l’inverse. Ça, ça laissait le pouvoir à ceux qui m’aimaient pas de pouvoir me prendre comme esclave pendant quelques minutes, le temps que j’leurs servent des verres. Enfin, tant que je n’avais que ça à faire. Les seules personnes que j’acceptais de voir étaient celles qui me donnaient un bon  pourboire. Pas celles comme la personne qui venait de rentrer par exemple. Il ne manquait plus que lui, j’aimais bien le voir parfois, mais dans les jours comme je vivais ces temps-ci, je préférais voir personne. Je soufflais en écoutant ce qu’il me disant, quand je passais devant lui en ne le calculant pas, j’avais autre chose à foutre que m’occuper de lui. Je finissais par me retourner quand il finissait par ouvrir sa gueule. « C’est drôle parce que moi pas une seconde. » Je finissais par lui donner ce qu’il voulait, un alcool fort, fallait s’en douter. « Crève avec, chéri. » Je poussais le verre en face de lui. Dans une façade où je n’irais pas bien, j’aurais sans doute cherché à l’empoisonner. Mais j’m’ennuierais bien sans lui, même si j’avais d’autres gens à emmerder dans cette ville, ils n’atteignaient pas tous Lachlan. Si ce n’est qu’aucun n’était capable d’être comme lui.« J’suis payée pour te donner des verres, pas pour t’sucer la bite. » Autrement dit, le parler, parce qu’il n’y absolument rien de sexuel entre nous deux. Je soufflais voyant la direction de son regard, il pouvait pas les poser uniquement que sur sa femme ? « Tu trouves quelque chose à regarder ? » J’étais plate comme femme, y’avait rien à regarder, surtout si j’avais mes vêtements sur moi. « Mon froc te plaît, c’ça ? »  

«Pour une fois que tu pourrais en offrir à quelqu'un. » Je lui lançais un sourire carnassier, j'offrais pas beaucoup de sourire, il pouvait profiter de celui-ci. Ce n'était pas comme si la mort de quelqu'un pouvait me rendre heureuse, même pas la sienne. Au fond, j'avais beau haïr des gens, m'en foutre de tout et surtout sur ce que ressentait les autres, ça n'empêchait pas que je ne souhaitais la mort de personne, j'avais déjà perdue quelqu'un et c'était assez difficile pour moi. Ça avait beau faire un an, je n'arrivais pas à faire mon deuil, j'avais toujours aussi mal, peut-être parce que je me sentais trop proche d'elle, parce que je vivais dans sa maison. Mais je ne laissais pas la tristesse prendre sur moi, je ne voulais pas montrer cette facette à Lachlan maintenant. Je préférais le taquiner, c'était beaucoup plus marrant et ça me sortait de cette boucle de tristesse dont je m'étais engouffrée ces derniers jours, parce que j'avais fêtée un anniversaire morbide, dans le sens où ça faisait un an que ma grand-mère était morte. Deux semaines que j'avais l'impression de me sentir vide. Il me fallait quelque chose pour me changer les idées, me sortir de ça pour ne pas que j'y plonge et m'y perdre totalement. « Dommage pour toi, aujourd'hui tu ne profiteras que de mes mains sur une bouteille. » Je regardais son verre vide, puis je le resservais une deuxième fois. « P't'être que si tu bois trop, tu finiras par m'avouer tes sentiments, fait gaffe. » On avait tous les deux pas envie que ça arrive, même si ça n'arriverait jamais. Entre nous deux, il n'y avait rien de sentimental, on s'amusait juste et ce jeu nous plaisait suffisamment pour qu'on y perd du temps. Je regardais le beau me relooker et je ne manquais pas de lui faire une réflexion bien qu'indirectement, je faisais plutôt dans l'auto-dérision, parce que mon corps en lui-même était une blague. Je riais à sa réflexion sur le corps de douze ans. « J’en sais rien, avec cette tête, va chopper une gosse à la sortie de l’école. et tu m’en rediras des nouvelles. » Puis je finissais pas regarder mes vêtements. « Puis ce qui est d’moi, tu n’as qu’à sonder mes part’naires. » Puisqu’ils n’y en avaient pas depuis que j’étais à Bowen, ou bien trop peu, il allait avoir du mal à récupérer des informations pour savoir si j’étais un bon coup ou non, mais ça, il n’était pas au courant, parce que j’étalais pas ma vie sexuelle partout.

Je roulais des yeux, je ne savais pas si c'était une insulte pour les autres pour pour moi, c'était pas d'ma faute dans l'histoire s'ils ne me donnaient pas de plaisir. Pas de chance, il y en avait qui réussissait. Mais peut-être bien que dans sa phrase, il insinuait que personne ne voulait m'en donner. Mais ça, j'en avais strictement rien à foutre, je n'avais besoin de l'amour de personne, je trouvais plus ça gerbant, surtout après mon histoire avec Blake qui remontait déjà à quelques temps déjà. Ça me persuadait que je n'avais besoin de personne dans ma vie. Je le regardais avec un air blasé quand il disait que je pourrais me sentir au moins une fois aimée dans ma vie. Puis je réfléchissais à qui aurait voulu me donner de l'amour dans ma vie chaotique. Dans tous les domaines ça avait été un échec, me retrouver derrière ce bar à servir des gens en étaient la preuve. Mais ça me passait au-dessus, je faisais des choses parce que je devais le faire. Et je n'allais forcer personne à m'aimer parce que j'ne suis pas certaine que je le ferais si j'étais en face de moi. Au moins, j'avais conscience que j'avais un caractère de merde, mais j'avais mes raisons même si elles n'étaient pas les meilleures, c'est ce qui avait créee la Aino d'aujourd'hui et ça remonte à loin, alors je ne pense pas changer un jour. Tant pis, je resterais seule toute ma vie. « Tu es adorable, Lachlan. » Rétorquais-je avec une pointe d'ironie. S'il devait m'avouer quelque chose, ça ne serait sûrement des sentiments. Et moi-même avec une menace de mort, je ne ressentirais rien pour lui. Lachlan était Lachlan, même si je ne savais pas ce que je pensais exactement de lui, ça n'irait jamais plus loin que des mots. « Ils doivent se sentir obligés de t'aimer, bichon. » On n'sait jamais, les enfants m'aiment bien aussi et je ne comprends toujours pas pourquoi. Parce que franchement, même si j'ai dû en garder à Perth pour me faire un peu de sous, je n'étais pas la meilleure babysitter du monde. Ils devaient sans doute avoir peur et se sentir obliger d'éprouver un peu d'amitié pour moi. « Ou alors ils ont pitiés d'toi. » Je haussais les épaules une nouvelle fois. « Ce n'est pas comme si tu étais toujours dans mes pattes, puis ce n'est pas moi qui suis venue jusque toi. » Ça, non. « Si tu veux tellement être humain, barre-toi alors. » Et le sujet tournait sur mes partenaires, j'en avais pas, c'était clair, parce que je ne voulais pas en avoir. Je suis complètement en dehors de ce monde, j'ai tellement besoin de personne que ça finissait comme ça. « Est-ce que j'dois te faire croire que j'suis une sainte vierge ? Est-ce que ça sonne crédible quand j'le dis ? » Moi ça me faisait bizarre de le dire et j'pense pas que c'était croyable. « Oh à l'aide Lachlan, j'ai vraiment besoin d'quelqu'un pour m'prendre ma virginité. » Je soufflais en faisant une petite moue pour que ma comédie passe mieux avant d'me mettre à rire.

Je ne vois pas ce que j'aurais à cacher à des enfants, peut-être tout justement, c'est pour ça que je ne les aimais pas tellement. Ils devaient rester bien trop innocents et ils me faisaient chier. Ils chouinaient toujours pour rien de toute manière, à chaque remarque, je peux être sûre qu'un finirait à l'autre bout de la pièce à dire que j'étais la pire des personnes. « Je ne vois pas pourquoi je jouerais une autre personne devant des enfants, ils vont finir par grandir, alors j'm'en fous. Si j'cache des trucs à tout le monde parce que j'ai pas besoin de parler de ma vie. C'est tout. » Je ne voyais pas quoi lui répondre d'autre, au fond je ne voulais même plus avoir à lui répondre, j'avais eu assez de sa présence pour la journée, surtout si on venait à parler de sujets aussi insignifiants. « J'espère pour ma survie que tu trouveras quelque chose à faire de plus intéressants. » Peut-être que ça le rendait heureux de voir que j'allais devoir le virer de là, que j'allais finir par laver tout le bordel de ce bar, ça ne me dérangeait même pas qu'il le voit, ça faisait parti de mon métier de passer pour la boniche de service, je le faisais bien trop souvent pour estimer que maintenant c'était une honte. Puis je restais me dire que ce n'était que temporaire, que bientôt je finirais par trouver autre chose ou me faire virer de là. Ça m'étonnait presque d'être toujours derrière le bar plutôt qu'à être en train de commander des verres, d'ailleurs. Je passais une main sur ma tempe, soupirant longuement quand on finissait par parler de ce qui pouvait se passer dans ma vie sexuelle, qui était inexistante depuis que j'avais débarquée ici. J'avais d'autres choses à quoi penser plutôt qu'à me trouver des partenaires. Je préférais garder ça pour moi plutôt que lui dire, parce qu'il prendrait un malin plaisir à me le rappeler à chaque fois et j'avais pas envie d'avoir de commentaire de sa part sur cette partie de ma vie. Je n'avais juste pas besoin de sexe pour me sentir bien, contrairement à lui, visiblement. « Forcer les hommes ... » Je ne sais pas si je devais prendre ça bien ou non, je supposais que la deuxième devait être sa réponse. Et moi je préférais déformer ça en me disant qu'il me voyait plus comme une dominatrice et je ne savais pas si c'était mieux, ceci dit. « Je vois que tu as une belle image de moi. Ça fait toujours plaisir. » Je haussais les épaules, tournant mon regard ailleurs. « Mais puisque j'ai l'air d'être une femme qui a l'air de te dégoûter, on va passer à autre chose. »  

« C'est vrai que tu me connais depuis que j'suis jeune, Lachlan. » Je détestais ça les gens qui essayaient de me percer, j'étais comme j'étais, c'est tout. Je n'allais pas m'inventer une autre vie pour me protéger de tout, je n'étais pas ce genre de personne-là et même si je l'étais, je ne m'en rendais pas compte et je ne me souviens pas mettre comporter de manière opposée à mes pensées avec quelqu'un. Je n'étais pas douce, je n'étais pas une personne à l'écoute ou adorable avec les autres. Mes paroles crues, méchantes, je les partageais volontiers avec ma famille aussi. Et ce n'était pas un simple manque d'amour de ma part, de l'amour j'en avais pour certaines personnes. J'ai simplement grandi en nourrissant une noirceur et une manière de parler aux gens. Et même si mes frères sont mon total opposé, j'en ai que faire, on grandit indépendamment, on est tous différents. « Jouer un rôle dans la vie … tu vas simplement finir par devenir ce que tu joues. Essaye pas rendre faux ce qui est vrai. » J'étouffais un rire et gardait les pommettes remontées. « Je ne prends pas ma vie comme une scène de théâtre. Je ne suis pas un personnage qu'on fout dans une pièce et qui joue un rôle. » Et ça m'ennuyait cette conversation, ça se voyait qu'on allait rester sur nos positions, quoi qu'il me dirait, je penserais la même chose et inversement. « C'est mignon de croire que tu peux participer à ma survie. » S'il me donnait un pourboire alors dans un sens, il le faisait vraiment inconsciemment, parce que je ne traînais pas avec des dollars dans les poches, je réussissais à vivre pour moi qu'avec des pourboires et même si je détestais l'idée, c'était bien trop réel, je ne pouvais me faire de l'argent autrement. Tout ce que je gagnais en salaire revenait dans ma maison ou plutôt cet habitat bien trop grand que l'on m'avait légué. Mais pour simple réponse à ce billet qu'il posait sur le comptoir, je roulais des yeux. Si en temps normal, je ne refusais pas d'argent, sur l'instant j'étais bien plus que gênée, même si je ne voulais pas le montrer, ça devait sans doute se voir dans certaines expressions de mon visage. Puis je ne pouvais rien dire, j'avais comme l'impression de me faire entretenir, j'détestais ça. « De quoi … ? Non, je m'en bats complètement des hommes, des femmes et tout l'amour de ce monde, même celui que l'on peut offrir pour une nuit. Je pensais que tu l'aurais compris bien assez tôt. Alors, tu peux me parler de ma baise si tu veux si ça te fait plaisir, mais j'suis pas certaine que ce soit le cas non plus.  » Je ne savais même pas si c'était de ça qu'il parlait, mais je m'en foutais bien, comme ça il avait mon point de vue sur tout. « Je vois … et en quoi je suis intéressante … ? » Je restais en face de lui sans rien lui remettre dans son verre, glissant mes doigts aux 100$ qu'il avait posé. « Ça me ferait mal de payer autant pour deux-trois verres. » Je voulais juste un semblant de réponse acceptable.

Enfin Aino laissait ses émotions l’emporter un peu et je prenais le plus grand des plaisirs à l’écouter. J’étais le plus discret des hommes à cet instant, j’écoutais avec attention chacun des mots qui sortaient d’entre ses lèvres. Ce n’était pas souvent qu’elle me parlait autant d’elle car même si elle restait à la surface des choses, j’en apprenais désormais. C’était comme ça que l’on faisait parler les femmes comme elle, en se permettant de juger ce que l’on ne savait pas, en la poussant à se justifier sur ce qu’elle était contrairement à lui. Il savait pertinemment que la comparer à lui l’obligerait à démentir la chose. Les doigts poser sur mon verre, mes lèvres auraient pu lui offrir le plus beau des sourires, mais j’avais un air sérieux sur mon visage, mon regard prenait le temps de jauger le sien à chaque fois que ses lèvres laissaient échapper un mot de plus. Elle disait des choses vrai, mais elle se trompait aussi sur d’autres. On ne devient jamais la personne que l’on joue, on apprécie juste à l’être toujours un peu plus mais dans le fond, on ne change jamais. On s’oublie mais on finit toujours par redevenir la personne que l’on a été. Je redevenais l’homme que j’étais en compagnie de ma femme, j’étais cet homme amoureux qui était capable de garder mes yeux que sur elle car aucune ne la valait… du moins, je le pensais. «Et qu’est-ce qui est faux? Et qu’est-ce qui est vrai Aino? Apparemment, on dirait que toi aussi, tu me connais depuis des années» Je la calculais du regard tout en souriant à ce qu’elle disait, c’était amusant de la voir être convaincue de ce qu’elle disait. «Tout comme c’est mignon de croire que ta vie n’est pas un théâtre à elle toute seule. Tu es un personnage haut en couleurs malgré la noirceur de ton âme. Tu ne t’en rends juste pas compte car comme tu l’as dit, à force de jouer un rôle, on finit par devenir ce que l’on joue et tu t’es oubliée» Ce n’était pas forcément vrai, mais je n’allais pas lui donner raison. Je resterais sur mes positions, surtout en remarquant qu’elle n’aimait pas être jugée alors qu’on ne la connaissait pas. Mais j’en avais que faire, autant jouer l’enfoiré, après tout c’était comme ça que j’étais le plus doué avec elle. Lui refiler ce billet de cent dollars lui montrait que je pouvais lui donner et ce dont elle pouvait avoir besoin. Ça ne l’aiderait pas à mieux vivre mais ça laissait toujours de quoi arrondir une fin de mois. Peu de gens disaient non, car l’argent était vital, plus qu’on voulait l’avouer.  «L’amour que l’on offre pour une nuit?» J’avais éclaté de rire à la fin de sa tirade et la fixais droit dans les yeux. «L’amour ne vient pas sur commande et ce n’est pas l’argent qui permet de l’obtenir l’espace d’une nuit.» Je secouais la tête tandis que je l’observais, je n’en revenais pas qu’une femme comme elle puisse dire ça. Aino n’avait décidément jamais du aimer grand monde pour dire ça. «Est-ce que tu veux vraiment avoir une réponse à ta question? Parce que pour tout t’avouer, je ne pensais pas t’intéresserait.» Et c’était vrai. Il s’agissait de moi, en quoi est-ce que ça l’importait de savoir pourquoi je la trouvais intéressante? J’étais certainement au top de la liste des personnes qu’elle désirait éviter de croiser. «Ça me ferait mal aussi si j’étais ruiné. Mais ce n’est pas le cas.»

Je soufflais, il commençait vraiment à me gonfler ce Lachlan. Je m'en foutais de ce qui était faux et ce qui était vrai, je ne faisais que simplement dire que celui qui jouait un rôle finissait par s'y fondre à l'intérieur sans vraiment s'en rendre compte. Que peut-être il en jouait totalement un autre en essayant de se persuader qu'il n'avait pas changé. Mais c'était comme ça que les personnes changeaient. Moi je dis ce que je pense parce que j'ai toujours appris à faire comme ça et si pour lui cacher une certaine tristesse qui revenait de temps à autre était un rôle, alors oui j'étais une putain d'actrice. Mais ça ne venait que lorsque je repensais à ma grand-mère, ce n'est plus comme si elle prenait une place considérable dans ma vie, ce n'est plus comme si je la voyais chaque jour et lui demandait comment elle allait. Ma grand-mère jouait un rôle à dire qu'elle allait bien alors que ce n'était pas le cas, moi je n'y réponds jamais à cette question parce que je ne suis ps en mesure de savoir comment moi, je vais. Alors, ça me chauffait un peu qu'il puisse essayer de juger ce que j'étais en quelques fois où l'on se voyait. Si j'avais pu, j'l'aurais bien fait manger son verre à ce connard. « Non j'te connais pas Lachlan, tu déduis toi-même ce qui est faux du vrai pour toi, je m'en bats totalement, me fait pas chier avec tes histoires. » Je n'avais pas besoin de déduire grand-chose avec lui parce que je ne cherchais pas à en connaître de trop. Mais c'était ça qui était chiant avec ce job, j'étais obligée de rester écouter des niaiseries venant d'abrutis et je ne pouvais rien dire de très fort parce que ça faisait aussi parti de mon boulot. « La ferme Murphy, tu me donnes envie de boire. » Et moi je nettoyais des verres pour donner l'impression que j'avais du travail et que je ne me tournais pas les pouces.« C'était une métaphore, le génie. Je n'ai d'amour pour personne. » Je ne prenais la peine de ramasser son billet que lorsqu'il disait que j'étais une personne intéressante, parce que je ne voyais pas en quoi moi je l'étais, j'avais une vie des plus normales voir des plus nulles. J'avais un caractère pas vraiment intéressant puisqu'il se résumait qu'à un mot. Puis ce n'était pas tout le temps que j'entendais ça. « Si j'te la pose cette question. C'est pas pour rien. » Ouais, il m'arrivait de m'intéresser à certaine chose, surtout si c'était à mon sujet. « Bien. » Je reposais son billet sur le comptoir. « Je ne prendrais que pour ce que tu bois. J'me sentirais salit d'avoir un pourboire de ta part. » Même si ça m'aiderait un petit peu, je préférais ne rien prendre.