I look into the mirror and I hate what I become. (julias)

Un jour de travail supplémentaire, encore. Les jours se répètent, se ressemblant encore et toujours plus. Tu te lasses, tu dors mal, dans ce lit qui n’est définitivement pas de la même gamme que celui que tu as laissé à Jules et qu’elle partage, semblerait-il à ce que tu as entendu du moins, avec quelqu’un d’autre. Si être celui qui trompe ne t’avait jamais dérangé avant ta femme, être celui qui est fait cocu est un bien plus gros problème à tes yeux, Tobias, ne serait ce que pour une question d’honneur. Tu te sens ridicule, humilié et courroucé de cet affront. Pendant que toi, tu dors dans un lit d’hôtel inconfortable, ayant du mal à y trouver le sommeil tant il t’est désagréable. Jules est celle qui s‘en sort bien, dans cette séparation, en fin de compte, et tu en viendrais presque à en avoir après elle. Cependant, tu te dis que tu vas simplement lui parler, Tobias, et non pas lancer les hostilités une fois de plus, à l’hôpital, pas alors que la procédure de divorce n’est pas entamée. Tu te rends au travail en pensant à ces rumeurs, te répétant encore et encore que tu vas devoir avoir des explications avec ta future ex femme. Tu gares ta voiture dans le parking, et arrives, comme à ton habitude, pile à l’heure pour tes rendez vous.

La matinée passe relativement rapidement et ce n’est certainement pas toi qui vas t’en plaindre ; les rendez vous s’enchaînent, et tu ne peux pas repenser à ta rousse pour le reste de la matinée. Seulement la pause est malheureusement pour toi bien rapidement arrivée, et tu prends ton repas tranquillement en essayant de ne pas y penser, dans la salle de repos bien vide pour cette heure, en raison du beau temps probablement. Puis, tu vois une tignasse rousse arriver. Sans même voir son visage, tu sais d’ores et déjà qui elle est. Jules. Malgré toi, ton poing se serre et tu finis de manger bien rapidement, ne sachant pas si tu veux véritablement l’affronter aujourd’hui. Tu te rends à peine compte du moment où tu te lèves, jettes l’emballage de ton sandwich et t’approches de la sublime rousse aux yeux bleus qui partageait ton lit depuis cinq ans maintenant. « Salut. » Tu affirmes simplement, comme pour manifester ta présence. « J’ai entendu dire que ça y est, tu m’as remplacé ? » Tu demandes d’un ton détaché. Pas la meilleure façon de commencer une conversation.

Le mariage, quelle connerie. Une de tes plus belles erreurs, à n’en pas douter, Tobias. Comment tu as franchement pu croire que ça allait marcher, toi qui n’avait jusqu’à présent pas accepté une seule fois de te poser et qui fuyait la moindre responsabilité. Tu ne te reconnais plus, en vérité, mais tu ne comptes certainement pas l’avouer et tu sais maintenant ton erreur ; le mariage, ce n’est pas pour toi, voilà les conclusions que tu en as tirées, à n’en pas douter. Tu vois ta femme, dans la salle de repos, puisque vous avez le malheur de travailler dans le même hôpital. Tu ne détestes pas Jules, loin de là, tu l’apprécies même encore, quoi que tu en montres, quoi que tu en dises. « De quoi tu parles ? » Tu la regardes, surpris. Certes, tu n’as pas pris de pincettes pour aborder Jules, tu aurais sûrement dû. Trop prise par son travail, trop passionnée par celui-ci, tu as fini par réaliser que cette passion vous coutait toutes vos disputes et tu détestais cela, à n’en pas douter. Alors, c’est fini. Plus ou moins. Vous êtes séparés, pas divorcés, et tu ne sais même pas si et quand le divorce va être prononcé. « Tu parles d'Alfie ? On est simplement amis. Et puis, il y a Sara qui vit avec nous aussi. Tu penses qu'on fait un plan à trois ? » Tu fronces les sourcils. Une colocation ? C’est tout ? Tu as bien du mal à y croire, d’autant plus que Jules semble se moquer de toi, il faut bien que tu l’avoues. « Et puis, toute façon, c'est ma vie. T'es jaloux ? » Tu la regardes s’installer dans la salle de repos et tu t’installes à quelque chaises, la regardant. « Jaloux, moi ? Non. Tu fais bien ce que tu veux avec ton cul. » Tu dis simplement. Être vulgaire, la traiter comme un objet pour ne pas montrer que tu es jaloux, pour étouffer cette étincelle de colère qui jaillit en toi à chaque fois que tu te l’imagines avec quelqu’un d’autre. « Personne m’a parlé de cette Sara. Et c’est pas la jalousie le problème. C’est juste qu’on est encore marié et que même si tu me trompais sûrement avant, si tu pouvais te montrer un peu plus discrète, ce serait pas si mal. » Tu dis en te levant pour aller au distributeur. « Tu veux un truc à manger ? » Tu proposes gentiment.

Les crises de jalousie, tu n’en fais que peu. Pas tellement possessif, tu ne le démontres pas. Mais alors, qu’est-ce que cette crise que tu fais présentement avec ta future ex femme. Tu ne te reconnais pas toi même, tu as pratiquement honte de cette crise que tu es en train de faire mais c’est plus fort que toi. Malgré tout, vous êtes encore marié alors si elle voit quelqu’un d’autre, tu estimes que tu as le droit de l’en engueuler ; certes, votre mariage a été trop vite, mais ce n’est pas une raison pour te faire cocu de manière si peu discrète, surtout que même toi tu ne fais pas ça. « Charmant. » Tu hausses les épaules en ignorant ses railleries, lui répondant plutôt sur le sujet de la prétendue colocation qui ne te plaît pas tant que ça. « Bah, revois tes sources alors. Sara est bien là. Et puis, je pense que tu seras le premier à retrouver quelqu'un. Je suis pas prête de me mettre en couple ou d'avoir une histoire avec qui que ce soit. » Toi en premier ? Ça montre la confiance. A ton tour, agacé, tu soupires et te renfrogne, pour le moins énervé qu’elle pense que tu vas directement te retrouver quelqu’un, comme si vos cinq années de mariage ne comptaient pas le moins du monde. « Sinon, moi aussi j'ai entendu que tu voyais une certaine blonde. Je te fais pas une crise pour autant. » Une certaine blonde ? C’est plus fort que toi, tu ris. Tu es resté près d’elle puisque tu viens de lui apporter sa barre chocolatée. « Casey ? Y a rien. C’est la sœur de mon meilleur ami d’enfance, elle me courrait après quand on était gamins. Y a jamais rien eu, je tenais trop à mon amitié avec son pote. » Tu dis simplement, allant coller un baiser son front. « T’es mignonne, quand je t’agace, ma rousse. » Tu dis en t’écartant un peu parce que tu sais bien que ça aussi, ça va l’agacer, tu le supposes du moins. « Et pourquoi t’es pas prête de te trouver quelqu’un d’autre ? T’es belle, quoique bourreau du travail. Y a pas de raison que tu trouves personne. » Tu lui dis avec un sourire. Au fond, tu lui as fait un compliment. Mais au fond, tu n’as pas tellement envie qu’elle se trouve quelqu’un d’autre, qu’elle te remplace si facilement. Tu te sentirais trahi par ce geste.

Au final, tu ne te sens pas si ridicule que ça, avec ta jalousie. Jules, elle aussi, elle est jalouse. Pourtant, pendant votre mariage, vous n’étiez pas jaloux, ni l’un ni l’autre. Toi, tu n’as jamais songé à aller voir ailleurs, pour la première fois de ta vie. Cinq années, ça représente énormément, à tes yeux. Et évidemment, Jules aura toujours une place bien spéciale dans ton cœur, alors la voir douter de toi, ça blesse presque ton ego ; avec elle, tu t’es posé, et même marié, alors pourquoi donc tu irais la tromper alors que vous allez de toute manière probablement divorcer bientôt. « M'ouais, ce serait pas étonnant qu'elle ait encore des sentiments aujourd'hui. » Tu lèves les yeux au ciel. A tes yeux, il n’y a rien avec Casey, elle n’est rien de plus qu’une bonne amie, c’est la chose dont tu es en ce moment la plus certaine, alors pourquoi prendrais tu le risque de mettre tout cela en péril ? « C’est une amie, ma belle. Tu le saurais, si je la voyais autrement. Mais ça fait cinq ans que je vois que toi, alors ça va mettre un moment à changer, je pense bien, tu sais. » Tu lui avoues avant d’aller coller un baiser sur le front de la belle rousse, baiser qui t’électrise toi aussi. Tu l’agaces et ça t’amuse, tu la connais par cœur. Elle ne te regarde même plus, ses yeux sont baissés et tu ne sais pas bien où est son problème mais tu en es curieux, tu veux comprendre. Elle est parfaite, à tes yeux, Jules. Alors pourquoi personne ne voudrait d’elle ? « Crois-moi, aucun homme ne voudra de moi avant quelques années. Et moi, j'en voudrai pas forcément non plus. » Tu fronces le nez, remarquant quelque chose d’étrange, sans pour autant savoir véritablement ce qu’il se passe. Tu ne mets pas le doigt sur ce qui cloche, et c’est quelque chose qui t’agace grandement. Quand Jules se lève et se précipite aux toilettes, c’est plus fort que toi, tu la suis et la rejoint dans ces toilettes qu’elle n’avait pas fermées. Vous êtes à l’étroit, mais peu importe. « Ca va, j’suis là. » Tu parles machinalement, allant fouiller dans la poche de ta femme sans en profiter pour lui attacher les cheveux rapidement, sortant pour aller lui servir un verre d’eau. « T’es malade, Jules ? Il se passe quoi ? » Tu la regardes, franchement inquiet cette fois ci, avec un côté protecteur que seule elle connaît. Même si elle n’a pas redemandé d’eau, tu vas lui servir un second verre et la regarde, une expression inquiète sur le visage. « T’es enceinte ou quoi ? » Tu demandes sur le ton de la plaisanterie, rapport à ses sautes d’humeur et au fait qu’elle vomisse, ne te doutant pas un instant combien tu es proche de la vérité.

« Pareil pour moi. » Tu n’as même pas le temps de te sentir flatté, Tobias, que déjà, tu te retrouves à suivre ta future ex femme aux toilettes. Elle ne se sent pas bien, et tu redeviens la personne qu’elle a connu, celui que tu étais avec elle et juste elle. Elle n’est pas bien et toi, c’est tout naturel pour toi d’aller lui attacher ses beaux cheveux roux et de lui apporter un verre d’eau afin de se désaltérer Tu ne sais pas ce qu’il se passe, et le moins que l’on puisse dire, c’est que tu es pour le moins inquiet mais tu ne le lui montres pas trop vous n’êtes plus ensemble, alors tu ne peux pas te permettre de te comporter de la sorte avec la demoiselle. « Ça va aller. Non, non, je suis pas malade. T'inquiète pas. » Tu fais un sourire, espérant qu’elle ne te cache rien. Une fois retournés dans cet espace de repos où vous êtes heureusement seuls, tu lui fais une blague. Elle est innocente, elle n’a aucune arrière pensée. Et pourtant, elle déstabilise Jules, chose à laquelle tu ne t’attendais pas le moins du monde. Après tout, tu cherchais simplement à la taquiner, ne pensant pas un seul instant à ce que ce soit la vérité. « Euh..N-non. J-je... Oui. » Tu blêmis. Tu n’es pas sûr d’avoir compris, parce que ce n’étais pas clair le moins du monde c’est le moins que l’on puisse dire. Mais ce que tu retiens, c’est qu’elle est enceinte, du moins c’est ce que tu crois. Cette fois, c’est à toi de t’asseoir, et de remonter il y a huit ans de cela, quand tu as fui de Sydney. Elle aussi, elle était enceinte. La situation se répète, encore et encore. Seulement, il se trouve que même si ce n’est plus pour longtemps, Jules est ta femme. C’est dans l’ordre logique des choses, quelque part. « Je… De… Moi ? » Tu demandes bêtement, ne sachant pas quoi dire, complètement sous le choc. Toujours aussi blanc, tu la regardes. « C’est pas… C’est pas possible. Tu peux pas, t’as pas le droit… » Paumé, tu te demandes si c’est pour ça, que vous avez rompu, que vous vous disputiez davantage. « Depuis quand ? » Tu demandes en te levant toujours aussi blanc pour aller toi aussi te prendre un verre d’eau. Tu ne peux pas fuir, tu n’en as pas le droit, c’est Jules, tu l’aimes encore, au fond. Cependant, tu ne peux pas être heureux à l’annonce de sa grossesse, définitivement pas. « On va rester marié, ok ? Juste pour la paperasse, juste le temps que tu l’aies. » Tu parles avec beaucoup moins d’assurance que précédemment, et tu la regardes, franchement paumé. Pas d’alcool en service, et pourtant. « J’aurais bien besoin d’un verre. » Que tu dis pour toi-même.

Tu baisses les yeux sur le ventre de Jules. Un bébé, là dedans. De toi. Ce n’est pas possible, ça sonne comme un cauchemar et tu détestes ça de tout ce que tu as. Tu as l’impression que l’histoire se répète, encore et encore. Tu as l’impression que c’est le karma. Malgré tout, c’est Jules, et tu ne peux pas avoir la même réaction que celle que tu as eue il y a de cela quelques années. Tu es adulte, raiment, et tu ne peux pas fuir des problèmes imaginaires et une peur d’être responsable de quelqu’un ou quelque chose éternellement. Non, tu dois accepter cette idée que ton ex femme attend ton enfant, visiblement. Sous le choc, c’est d’ailleurs la première question que tu lui poses alors qu’au fond pour toi il est évident que tu es le père, la crise de jalousie en est la preuve. « Oui. » Tu soupires de soulagement, et es trop plongé dans tes pensées pour te rendre compte qu’en vérité, Jules n’est pas si sûre que ça de l’identité du père. « Si c'est possible... Je suis pédiatre, je suis sûre de moi. Cela va bientôt faire trois mois, je ne voulais pas t'en parler avant d'avoir fait une série de test pour être sûre que le bébé était là et en bonne santé. » Tu la regardes, toujours aussi perturbé, ne sachant quoi dire, totalement perdu. Tu as jute envie de sortir et de taper dans tout ce que tu trouves. Comme par hasard, ça arrive au moment où vous êtes séparés après cinq ans. « Je veux pas que tu restes marié avec moi juste pour ça Tob'. Si tu veux reconnaître l'enfant, tu le pourras qu'on soit ensemble ou divorcé. » Tu la regardes. De toute manière, vous ne vivez plus ensemble. Mais inconsciemment, cette fois, tu es possessif. Tu veux qu’elle soit à toi plus longtemps, même si tu ne vis plus avec, même si elle n’a plus ton nom. Juste mentalement, psychologiquement. « Ce serait de toute façon plus pratique ; Non, vraiment, on va pas se remettre ensemble parce que t’es enceinte, mais au moins administrativement, ça passera mieux. Encore plus si mes parents le découvrent, tu sais bien qu’ils me surveillent plus ou moins. » Tu dis en te renfrognant, te levant et faisant les cent pas jusqu’à finalement te décider à manger un paquet de chips que tu prends au distributeur. « Et si on est mariés, je peux pas me barrer, en plus. Et j’ai pas envie de me barrer, tu vois. Même si je suis à l’hôtel. » Tu ajoutes comme une confirmation. « Ca veut dire que dans six mois en gros, on sera parents ? Genre… nous ? » Tu as l’air idiot et tu en es conscient, mais ce n’est pas ta faute.

« Tob', j'ai eu une aventure le soir de notre séparation. Enfin, je crois, j'étais tellement ivre que je ne me souviens plus de tout. Alors, ce bébé, je ne sais pas s'il est de toi... ou de... tu vois. » Tu blêmis quand tu entends ça et serres les poings. Contrôler ta colère, encore et toujours. Ce n’est pas aussi facile que ce qu’on pourrait croire, clairement, et tu as bien l‘intention de te contrôler, de ne pas t’énerver. Vous êtes dans un lieu public donc tu es bien conscient qu’il faut à tout pris éviter les disputes, sans savoir si tu vas être capable de te retenir. Elle t’a trompé, elle a été faire un mioche à quelqu’un d’autre et c’est toi qui va devoir aller assumer. « Je suis quasiment sûre qu'il est de toi. Je peux faire un test, si tu veux. » Tu la regardes mauvais. Tu ne veux pas savoir ; elle t’a trompé, c’est tout ce que tu retiens. Mais tu ne commentes pas ceci, parlant plutôt de rester marié à la femme que tu as cru, il y a cinq ans de cela, être celle de ta vie. Tu étais amoureux, à l’époque. Tu l’es encore, aujourd’hui. Mais ça ne marche pas, ça ne marche plus. Et à cet instant, tu ne ressens que de la haine et de la colère, rien de plus. « Oui, tu vas être papa. » Tu baisses les yeux. Dans l’esprit, oui. Dans le sang, c’est autre chose. « Heureusement que t’es enceinte, sinon je t’aurais pourri la vie. Je… Je veux même pas savoir qui est le père. Compris ? » Tu parles sèchement, ta langue claque contre ton palais. Fini celui qui cherche à être arrangeant. « Donnes lui mon nom, j’le reconnaitrais, mais je m’en occuperais jamais. Jamais, t’as compris ? » Tu dis en la regardant mauvais, plus encore que ce que tu ne devrais puisque tu parles très calmement, ne pouvant pas te permettre de hausser le ton. « Tu m’as trompé. Au final, c’était à ton profit, la séparation, tu peux le dire maintenant, bourrée ou pas sûrement que t’en crevais d’envie. Et moi j’ai été con, je me suis dit que j’allais attendre, rester seul parce que cinq ans ça s’efface pas comme ça. Quand on s’est rencontré je t’ai dit que je voulais pas de sérieux. On aurait sûrement du s’en tenir à ça. » Tu affirmes en te levant, regardant par l’unique fenêtre de la pièce pour te calmer et ne parlant plus.

Probablement que ce gamin n’est pas de toi. Toi, ça te gêne en fin de compte encore plus que s’il avait véritablement été de toi, Tobias. Parce qu’au moins, tu aurais eu une excuse pour l’assumer, alors que là tu n’as rien ni personne, cela va de soi. Seul contre ta femme, ton unique mécanisme de défense, comme depuis ta plus tendre enfance, est la colère. Alors tu t’énerves, ne haussant pas la voix pour autant puisque vous êtes dans un lieu où n’importe qui peut entrer et qui n’a pas lieu de supporter vos disputes, encore et toujours. Non, bien au contraire, l’hôpital devrait pour vous deux être l’endroit idéal pour une éventuelle réconciliation. Mais évidemment, rien ne se passe comme tu le voudrais, comme toujours. Elle porte l’enfant d’un parfait inconnu trouvé dans un bar parce qu’elle est une belle femme, et ça, c’est quelque chose que tu as bien du mal à supporter, Tobias. « Si c'est pour que mon enfant, notre enfant, grandisse sans père, comme moi, autant qu'il ait mon nom. » Elle te parle sèchement, et toi tu la regardes, toujours aussi énervé. Elle t’a menti, c’est là tout ce que tu vois, même si c’est idiot. Au fond, elle ne veut pas de ces disputes, pas plus que toi, vous n’êtes même plus ensemble à cause de ces mêmes disputes qui ont fini par vous séparer. « Non, j'en crevais pas d'envie, Tobias. Mais ce soir-là, tu as été cruel comme je l'ai été. Nos mots ont dépassé notre pensée et j'étais anéantie. J'avais besoin d'un remontant et j'ai été dans ce bar. Ce qu'il s'est passé après, c'est un réel trou noir pour moi. » Tu le regardes, ne sachant pas si tu dois vraiment la croire ou non. Mais tu as confiance en Jules, malgré tout ce que tu peux bien lui dire, malgré tout ce que tu lui as déjà dit. « T'as le droit de penser ça mais pour moi, notre mariage a quand même été un des plus beaux jours de ma vie. Et ma vie avec toi a toujours été merveilleuse. Du moins jusqu'à récemment. » Tu relèves les yeux vers elle, timidement, ne sachant pas quoi dire ou faire. « Ca a été merveilleux aussi, Juliette. Et pourtant, ça s’est fini, mal. Et tu me manques, et je dors mal sans toi. Et je regrette pas de t’avoir mariée. » Tu affirmes sans une once de doute, sachant parfaitement que c’est la réponse qu’elle attend, mais que c’est également celle que tu penses véritablement. « Mais… Ca veut dire que t’as été te taper quelqu’un, que c’est possiblement pas mon enfant, et qu’en plus même si c’est le miens tu as été coucher avec un parfait inconnu en étant enceinte de moi-même si tu le voulais pas. » tu affirmes avec une moue agacée, énervé à l’idée que n’importe quel crétin puisse se taper ta future ex femme. « T’es à moi au moins pour neuf mois de plus, ça veut dire ? » Tu lui demandes en la regardant, buvant un peu de cette bouteille que tu as acheté plus tôt.