lennox ∇ allez viens j't'emmène au vent, je t'emmène au-dessus des gens (hot).

Toute la semaine, Lennox s’était demandé ce qu’Andreas lui réservait comme surprise. Enfin, il n’était pas certain que ce soit une surprise per se, mais puisqu’il ne voulait pas lui dire ce qu’il leur réservait pour ce week-end, le notaire en avait déduit que quelque chose de spécial était prévu. D’autant plus qu’il lui avait dit de préparer quelques trucs pour les deux jours. Lennox se doutait bien qu’ils n’iraient pas simplement passer leur samedi et leur dimanche chez Andreas, au beau milieu de ses colocataires qu’il ne connaissait pas encore. En plus, comme ils avaient décidé de se voir en secret, en quelque sorte, au moins pour quelques semaines, Lennox savait que ce ne serait pas ça. C’est pourquoi, en arrivant chez lui le vendredi soir, le notaire avait tout de suite entamé sa recherche des vêtements parfaits pour un week-end mystère. Il n’avait aucune idée de quoi amenait. Des vêtements chics, des vêtements décontractés, plus relaxes, il ne savait pas. Il avait donc pris une chemise et un pantalon plus habillés et, pour le reste, des vêtements de tous les jours. Même s’il était très rare de voir Lennox en vêtements « mous », ce qui faisait en sorte qu’il n’en avait pas un tas. Il avait évidemment oublié de mettre un maillot de bain dans ses valises, ne pensant aucunement à l’éventualité d’aller se baigner. Pourtant, ils étaient en Australie et c’était une activité bien commune. Mais pas pour lui ! Vers les 18h – ou plutôt dix minutes avant l’heure -, Lennox sortit avec son sac de voyage à bandoulière, pour attendre Andreas devant l’entrée de son bloc de condominiums. Il ne tarda pas à arriver, et un large sourire prit le contrôle du visage du trentenaire en voyant son petit ami sortir et venir le rejoindre. « Je ne vois pas de quoi tu parles ! » Répondit-il à sa remarque sur sa tenue. Il était vrai que Lennox avait mis bien du temps à la choisir, comme tout le reste de ce qu’il avait apporté avec lui d’ailleurs. Après avoir furtivement volé un baiser à Lennox, Andreas se faufila derrière lui et lui banda les yeux. « Qu’est-ce que tu fous ? » Demanda-t-il avec un léger rire, surpris de perdre son sens de la vue. Évidemment, être momentanément aveugle lui rappela Lou et ce qu’elle vivait à tous les jours. Les jours avaient beau passer, la mémoire elle, était toujours bien vive. Il chassa cependant son image de ses pensées. Ce week-end, c’était Andreas et lui. Pas de fantômes acceptés. « Je te fais confiance. » Lui assura-t-il. Pour lui faciliter la tâche, l’ambulancier le libéra de son sac pour l’amener jusqu’à la voiture tout en guidant Lennox. Ce dernier s’installa sur le banc du passager, cherchant la ceinture à tâtons et la bouclant de la même façon. Dès que la voiture fut démarrée, Andreas lui posa une question sur sa semaine. « Je comptais les heures restantes avant de pouvoir te voir … et de savoir ce que tu nous réserves ! » Lennox ressentait cette excitation agréable qu’il n’avait pas ressentie depuis des années. L’inconnu, ce n’était pas forcément une mauvaise chose, finalement. Pendant le reste du trajet, Andreas chantonnait quelques chansons et, par moment, quand la chanson s’y prêtait, Lennox chantait également aussi, se laissant aller au jeu d’Andreas. Dieu, ce que c’était bon que d’être avec cet homme.

Oui, Lennox était de bonne humeur. Andreas lui donnait comme un second souffle de vie, et il en avait grandement besoin. Bercé par ce doux bonheur, il se laissa même aller à chantonner quelques chansons avec l’homme, parce que sa bonne humeur était contagieuse et que Lennox n’avait qu’une seule envie : le rejoindre dans cet état de bien-être. Le trajet passa plutôt vite, malgré ses yeux bandés qui ne lui permettaient pas de voir le paysage défiler sous ses yeux, son occupation principale lorsqu’il voyageait. À la place, il laissait son imagination aller, essayant de deviner où ils se trouveraient ce week-end et ce qu’ils y feraient. Et puis, Andreas lui faisait la conversation, de temps à autre. Ce qui fit en sorte qu’il ne vit pas le temps passer, et fut surpris d’entendre qu’il ne restait que dix minutes. Lennox enleva son bandeau, bien content de pouvoir le faire même s’il ne le dérangeait pas au point de s’en plaindre. Il regarda autour de lui et découvrir un magnifique lac dans un paysage loin de celui des villes. « Woah ! » S’exclama-t-il avec un sourire se dessinant sur ses lèvres. Il se releva légèrement sur son banc pour mieux regarder à l’extérieur. Il hocha la tête à la remarque d’Andreas. Ils seraient complètement isolés, ah ça oui. Et ça ferait tellement du bien à Lennox, lui qui étouffait dès qu’il y avait trop de gens. Il préférait de loin sa solitude, et si Andreas pouvait venir s’y blottir un peu, ce serait encore mieux. « Non, ça c’est certain ! » Dit Lennox avec enthousiasme, pour qu’Andreas comprenne qu’il était ravi de cette surprise. Le jeune homme se gara devant un petit chalet et sortit tout de suite pour s’empresser d’ouvrir la portière au notaire. Il sourit, peu habitué à autant de galanterie, lui qui avait toujours été le seul homme de ses couples. « Merci. » Lui dit-il, gêné. Il ferma la porte derrière lui une fois debout, et contempla le paysage. Andreas lui offrit une petite visite avant de sortir leurs bagages de la voiture. « Avec plaisir ! T’es déjà venu ici ? » Tout d’un coup, il espéra que ce n’était pas le refuge où Andreas se rendait quand il voulait passer des nuits avec ses amants. Il chassa bien vite cette idée. Il faisait confiance à Andreas. Il lui avait dit être le seul qu’il désirait, alors c’était ce que Lennox croyait. Pour ce qui était du passé … le mot le disait. C’était du passé. Lennox suivit donc Andreas autour du chalet, découvrant les sentiers qu’ils pourraient parcourir pour un peu de plein air, et le lac dans lequel ils allaient pouvoir se baigner. « Mince, t’aurais dû me prévenir, j’ai pas amené de maillot de bain par contre, je pense jamais à ça … » Disons qu’il avait toujours eu honte de se retrouver en maillot de bain sur des plages publiques, mais ici, seul avec Andreas, ça n’aurait pas posé problème. Ils rentrèrent à l’intérieur du chalet et Lennox découvrit une petite cuisine adjacente à la salle à manger, un salon, une chambre et une salle de bain. Chaque pièce était aussi petite que la précédente, ce qui ne dérangea même pas Lennox. En temps normal, il aurait eu la frousse de se retrouver dans un si petit espace avec une autre personne mais, étrangement, aux côtés d’Andreas, ça ne pouvait qu’être un avantage. Sans doute parce que les sentiments étaient là et qu’il était confortable en sa présence, en si peu de temps. Lennox fit le tour de l’endroit et termina par la chambre, où il découvrit un bouquet de roses soigneusement posé sur le lit. Il se tourna vers Andreas avec un mince sourire aux lèvres. « C’est toi qui a … c’est de toi ? » Demanda-t-il en rougissant à vue d’œil. Bien franchement, c’était plutôt agréable d’être celui qui recevait tous ces signes d’affection. Il faudrait qu’il rende la pareille à Andreas, peut-être en lui préparant un petit-déjeuner au lit le lendemain.

Andreas avait tapé dans le mille en se disant que Lennox préférait ne pas rencontrer le propriétaire. Pourtant, ce n’était pas parce qu’il avait peur qu’un inconnu le sache gay – ou bisexuel, peu importe ce qu’il était au fond -, mais bien parce que l’homme n’aimait pas les rencontres en général. C’était à se demander comment il faisait pour pratiquer son emploi de notaire, dans lequel il devait évidemment rencontrer des clients. Dans cette sphère-là, c’était tout autre chose. Dans sa vie personnelle, Lennox se montrait beaucoup plus distant et froid. Sauf quand le courant passait dès les premières secondes … comme avec Andreas. « D’accord ! T’en as fait du chemin pour les clés … merci pour l’attention. » Il lui sourit, reconnaissant. C’était con d’être comme ça, d’être aussi mal à l’aise avec les gens, surtout quand ça faisait en sorte que des gens comme Andreas – trop attentionnés – faisaient de gros efforts pour contourner ce défaut. Mais ce qui était fait était fait, maintenant ils devaient profiter au maximum de leur petite escapade romantique. Main dans la main, ils visitèrent donc les alentours brièvement et Lennox ne manqua pas de relever le fait qu’il n’avait pas de maillot de bain avec lui. La réponse d’Andreas le fit sourire. Certainement, ce week-end, ils ne se mettraient pas autant de barrière que chez Lennox la dernière fois. « Non, ça va, j’porterai un boxer, je m’en fous aussi en fait. » Ça revenait au même. Et puis, qui sait, peut-être que tous les deux décideraient de ne rien mettre. Ils s’attardèrent ensuite surtout au chalet, parce qu’ils auraient tout le week-end pour aller marcher autour du lac. Lennox ne tarda pas à découvrir le bouquet de fleurs posé sur le lit. Il l’avait pris dans ses mains quand Andreas confirma qu’elles étaient bien de lui, pour le notaire. « Et comment qu’elles me plaisent ! C’est la première fois que je reçois des roses, moi … » C’était lui qui les donnait à ses copines, à chaque St-Valentin qui passait. Andreas s’approcha de lui, dans la chambre, et l’embrassa en prenant davantage son temps cette fois. Lennox sourit tout en l’embrassant à son tour, le bouquet dans une main. Le norvégien mentionna la célébration soulignée par les fleurs, et Lennox se sentit tout drôle quand il réalisa qu’effectivement, ils sortaient ensemble. « C’est gentil, j’apprécie beaucoup. Laisse-moi aller les mettre dans l’eau et je te rejoins sur la terrasse ! » Lennox l’embrassa une seconde fois, le pressant un peu contre lui, avant de se rendre à la cuisine et de fouiller un peu partout à la recherche d’un vase ou d’un pichet qui ferait office de vase. Une fois le pot en verre trouvé, il le remplit d’eau et y déposa le bouquet. Une fois celui-ci posé sur le centre de la table de la salle à manger, il le regarda un moment avant de retrouver Andreas à l’extérieur. Il s’assit à ses côtés sur la petite table de la terrasse et regarda ce que son petit ami venait de sortir du panier. « Ça a l’air délicieux ! » Plein de produits locaux. L’appétit de Lennox venait de s’ouvrir, et il mangea avec appétit ce repas. Celui-ci aurait été encore mieux accompagné d’un vin, mais il ne devait pas replonger là-dedans. Même lorsqu’il serait stable, il ne le serait jamais assez. « Tu dois être fatigué de toute cette route … Tu préfères qu’on relaxe ce soir et qu’on profite des environs demain ? » De toute façon, il était presque vingt heures. Le soleil était couché depuis plus d’une heure dans la région.

C’était vrai que cette configuration d’une relation lui plaisait, à Lennox. Bien qu’il était un homme extrêmement romantique et qu’il faisait les choses en grand lorsqu’il était amoureux, il devait avouer que les nombreuses attentions d’Andreas le faisait fondre, et ce sentiment était des plus agréables. Par contre, comme l’avait dit le norvégien, ils étaient à égalité. Cela voulait dire que Lennox ne ferait pas que recevoir. Tant mieux d’ailleurs, puisque Lennox adorait donner – mais encore fallait-il qu’Andreas aime recevoir. Certes, ce n’était pas au même niveau, mais Andreas avait tout de même refusé son aide pour joindre les deux bouts financièrement. À plus petite échelle, il accepterait sans doute mieux ses petits soins, du moins Lennox l’espérait. Mais pour le moment, le notaire se laissait gâter, parce qu’Andreas avait un avantage sur lui : il avait eu le temps de se préparer, puisqu’il était l’auteur de l’escapade surprise.

Après avoir posé les fleurs sur la table, dans un vase improvisé, Lennox rejoignit son homme sur la terrasse où ils mangèrent en discutant de tout et de rien. Ça faisait tellement du bien. Et puis, Andreas, fidèle à lui-même, ne manquait pas de glisser un compliment par-ci et par-là, notamment sur le fait que le trentenaire était beau. À force de l’entendre le lui dire, il finirait peut-être par enfin le croire. À la fin du repas, c’est Lennox qui proposa de prendre la soirée plus tranquille et de profiter de l’extérieur demain. Ils avaient tout le week-end devant eux encore, nul besoin de se presser. « Oui ? » Demanda Lennox, légèrement inquiet, parce que jusqu’à maintenant, dès qu’Andreas et lui s’étaient aventurés dans des sujets plus sérieux, c’était devenu plus tendu, plus triste et lourd. Heureusement, ce ne serait pas le cas. Un léger malaise s’installa en Lennox, certes, parce que le norvégien avait abordé le sujet de la sexualité, mais ce n’était rien de négatif. « Oh, euh … d’…d’accord. » Il hocha la tête. Il était vrai qu’en apprenant pour ce week-end en amoureux, Lennox s’était mis la pression. D’ailleurs, dans le confort de sa chaise d’ordinateur dans le bureau de son logement, le notaire s’était surpris à aller visiter des sites de pornographie homosexuelle afin de … ben, de voir comment ça se déroulait exactement. Il était nerveux, il avait peur de ne pas savoir comment s’y apprendre. Alors il s’était éduqué du mieux qu’il le pouvait.

Andreas proposa en revanche de lui faire un massage, idée qui était loin de déplaire à Lennox. Il sourit. Il allait commencer à se sentir coupable de ne pas avoir ces idées en premier ! Et puis, ce massage, s’il devait faire monter la température … ne serait qu’un excellent préliminaire. Il tressaillit à cette simple pensée. Andreas, lui, s’était levé pour débarrasser la table de la terrasse en proposant une autre option, si jamais. « Non, non, le … le massage ça me va très bien. » Il rigola, gêné de préférer cette option. Les deux hommes terminèrent donc ensemble de nettoyer ce qu’ils venaient d’utiliser pour le repas et regagnèrent la chambre, cette fois pour y rester un peu plus longtemps. Lennox tourna la tête vers Andreas, puis son corps tout entier tourné vers lui et, le souffle déjà court, il retira lentement son chandail. Ne voulant pas aller trop loin, plus loin que sa raison, il conserva ses pantalons et alla s’allonger sur le lit, son cœur battant la chamade. Son dos attendait, ou plutôt réclamait, les mains d’Andreas contre lui.

Alors qu’il était couché à plat ventre, Andreas à la recherche de quelque chose dans les tiroirs, Lennox ferma les yeux un moment, tentant de se calmer et de faire le point sur ses envies, sur son point sur le parcours. Où en était-il rendu ? Jusqu’où pouvait-il mettre ses limites durant ce week-end ? La vérité était que Lennox n’avait pas envie d’en mettre, des limites. Ils étaient seuls, tous les deux, et même si la nouveauté et l’inconnu rendait légèrement nerveux le notaire, ce n’était pas une appréhension négative. C’était une sorte d’excitation. Il avait hâte de découvrir Andreas et surtout de l’apprendre par cœur à coup de baisers et de caresses. Il avait hâte qu’ils se blottissent dans la solitude l’un de l’autre. Certes, Lennox avait peur, peur de ne pas être bon, peur d’être maladroit, peur d’avoir l’air idiot et inexpérimenté. C’était légitime. Toutefois, il savait maintenant qu’Andreas ne le mettrait jamais mal à l’aise par rapport à cela et même qu’au contraire, il l’aiderait à se sentir bien, et beau, et bon. Il était exactement ce dont il avait besoin. Lennox ne voyait donc aucune raison de se retenir, de mettre des freins alors que la voie devant eux était libre et belle.

Andreas brandit devant lui une bouteille d’huile à massage et se hissa sur le lit pour s’installer à califourchon sur les fesses de Lennox. « Je permets. » Répondit-il avec un sourire, parce que peu importe sa réponse, Andreas avait déjà de l’huile sur ses mains, il le savait. Et tant mieux, puisque l’huile rendrait le contact encore plus agréable. Le notaire posa sa tête sur l’oreiller, ses bras relevés et sa tête appuyée sur ses deux mains entrecroisées. Il frissonna d’abord quand Andreas posa ses mains sur son dos, puis se détendit peu à peu sous le va-et-vient de celles-ci. L’huile en était sans doute une qui chauffait au contact de la peau et avec la friction, parce que Lennox la sentait se réchauffer peu à peu, lui laissant une sensation agréable sur la peau. Après quelques minutes durant lesquelles Lennox se calmait complètement, s’abandonnant à une détente qu’il ne se permettait que trop rarement, Andreas lui demanda comment il se sentait. « Je me sens … tellement … léger. » Et il réalisa qu’il se sentait ainsi à chaque fois qu’il était en présence du norvégien. Comme si rien d’autre n’importait. Comme si le monde entier s’effaçait le temps de leur amour. « Je suis bien. » Ajouta-t-il, et venant de lui ce n’était pas rien. Lennox allait toujours mal, Lennox voyait toujours noir. Mais là, la lumière d’Andreas commençait peu à peu à transpercer le rideau noir qui voilait les yeux du trentenaire. D’autres minutes passèrent et, à un moment, Lennox ouvrit les yeux et se releva légèrement, avant de se tourner doucement pour laisser le temps à Andreas de se repositionner à son tour. Regardant l’homme dans les yeux, le notaire attendit un moment, cherchant son souffle qui s’envolait rien qu’à la pensée de ce qu’il s’apprêtait à dire. « J’aurais envie que tes mains découvrent davantage que mon dos, maintenant … » Osa-t-il demander. Et lui aussi voulait laisser ses mains vagabonder sur le corps d’Andreas, celui qu’il avait tellement envie de découvrir depuis un moment.

Lennox ne répéta pas de nouveau ses paroles, il savait qu’Andreas avait bien compris. Un simple sourire mi-amusé mi-gêné se dessina sur les lèvres de l’homme alors qu’il regardait le norvégien, appréciant son sourire à lui. Andreas lui avoua que non seulement ses mains avaient envie de le découvrir, mais sa bouche et sa tête également. Lennox s’approcha également de l’ambulancier et posa sa main sur sa joue tandis que celle d’Andreas, tantôt sur sa hanche, était dorénavant sur ses fesses. Par-dessus son jeans, c’était encore gérable pour l’homme qui était peu habitué aux caresses d’un homme – pas du tout, même. Il hocha la tête quand Andreas lui dit que si ça allait trop vite, il n’avait qu’à le dire. Honnêtement, il n’avait aucune idée de comment il se sentirait dans quelques minutes, si ça devenait plus intime, plus intense. Il se laissait porter par la vague, chose qu’on lui avait souvent reproché de ne pas faire. Lennox devait vivre, un peu. Alors il embrassa Andreas avec un peu plus de fougue à chaque fois que leurs lèvres se retrouvaient. Jusqu’à ce que le norvégien réduise un peu la longueur de ceux-ci pour finalement tracer une ligne de baisers sur son cou. Là, il s’arrêta pour laisser un suçon à Lennox. Il ne se rendit même pas compte sur le coup que c’était bel et bien une marque qu’il aurait à dissimuler pour les prochains jours. On ne lui avait jamais fait de suçon jusqu’à maintenant. Un homme n’avait d’ailleurs jamais, non plus, posé une main sur son entre-jambes. Pourtant, maintenant que c’était Andreas qui le faisait, ce n’était qu’une vague d’excitation et des frissons de plaisir qui le traversaient de bord en bord de son âme. L’excitation des deux hommes se faisait ressentir, et d’ailleurs Lennox était de plus en plus à l’étroit dans son jeans. Avec la main de son amant qui caressait son membre, même par-dessus le tissu, Lennox perdait le contrôle. Le trentenaire, encore timide, et surtout intimidé par Andreas, osa poser sa main sous le chandail de l’autre homme, laissant ses doigts se perdre dans le tracé défini de ses abdominaux. Il ferma les yeux un moment, embrassant Andreas, profitant du premier contact de ses doigts sur le corps de l’homme. Après un certain moment, il se décida finalement à lui retirer complètement son haut. Ils se retrouvèrent donc tous les deux dans la même situation vestimentaire, collant leur torse l’un contre l’autre en s’embrassant passionnément. Lennox avait le souffle court, parce que l’excitation prenait tellement toute la place qu’il en oubliait parfois de respirer, de reprendre un peu d’oxygène. Après avoir détaché les pantalons du norvégien, le notaire laissa sa main glisser sous le tissu et à l’intérieur du caleçon, ou ses doigts se refermèrent autour du membre d’Andreas. Il leva les yeux vers lui, en commençant des vas-et-viens. « Je m’excuse si … si je fais pas tout comme il le faut … » Souffla-t-il, même s’il savait qu’Andreas était bien au courant que Lennox n’avait aucune expérience dans le domaine. Enfin, pas avec les hommes. En même temps, il savait ce que lui-même aimait, alors il s’efforçait de le faire pour l’autre, à l’écoute de ce qui le guiderait vers ses envies à lui.

Le gémissement de plaisir d’Andreas déclencha en lui toute une chaleur qui le convaincu de continuer. Sa nervosité laissait place à la pure excitation, et même s’il avait peur de ne pas être à la hauteur des autres amants du norvégien, les paroles de ce dernier arrivaient à le rassurer un minimum. Suffisamment pour qu’il ne se dégonfle pas, ce qui aurait pu arriver venant du notaire qui avait toujours préféré fuir que de confronter les aléas de la vie. Mais Andreas n’était pas une infortune, pas une erreur de parcours, rien de ça. Il était un homme qu’il se surprenait à aimer plus qu’il ne l’aurait pensé. Un homme qui lui permettait d’être lui-même, complètement lui-même, enfin. Il n’essayait même pas de le changer, pas directement. C’était comme un vent de fraîcheur. Revivre. Il hocha la tête, avec un petit rire gêné. « Je vais essayer de me détendre, oui. » Ses doigts, crispés, s’étaient légèrement relâchés, ce qui faisait en sorte que son mouvement sur le sexe d’Andreas était plus fluide, plus assuré aussi. L’ambulancier répondait assez bien à ses caresses, et Lennox continuait de l’embrasser pour que le plaisir dure, pour que la température monte encore plus haut. Andreas défit à son tour le pantalon de Lennox, imitant son geste sur le membre de ce dernier. Il ferma les yeux, laissant s’échapper d’entre ses lèvres un léger soupir de contentement. Cela faisait tellement longtemps qu’il n’avait pas été touché par quelqu’un d’autre. Ça lui manquait. Lennox avait beau être l’un des êtres les plus gênés et le moins en confiance, mais cela ne faisait pas forcément en sorte qu’il n’était pas un être sexuel. La main d’Andreas sur son sexe était donc une délivrance après des mois d’abstinence. Andreas s’arrêta toutefois, et lui aussi, puisque le norvégien se redressa et s’empressa d’enlever en totalité le jeans que portait encore Lennox, ainsi que son caleçon. Il se retrouva alors complètement nu devant lui. Andreas le connaissait maintenant complètement, dans toute sa vulnérabilité, autant physique que psychologique. Cette intimité était nouvelle, légèrement effrayante quand il pensait au contrôle que l’homme avait sur lui, mais il se détendit. Il lui faisait confiance. Aveuglément confiance. Observé par Andreas, Lennox rougit légèrement, mais ne tenta pas de se cacher. Il allait devoir s’habituer à avoir un regard sur lui. Lou ne le voyait pas, alors ils ne s’étaient jamais attardés au sens de la vue, mais avec Andreas, ce serait complètement différent. Le norvégien se pencha finalement sur l’australien et embrassa con cou, son torse, ses mamelons, puis, après une légère hésitation, descendit finalement vers son sexe qu’il mit dans sa bouche, arrachant à Lennox un gémissement de plaisir satisfait. Lennox passa sa main dans les cheveux de l’homme, l’encourageant à continuer. Sa tête était basculée vers l’arrière, ses yeux clos, il laissait son sexe durcir dans la chaleur de la bouche d’Andreas. L’excitation étant à son comble et ne désirant pas que ça se termine ainsi, Lennox arrêta le norvégien et le fit basculer sur le côté, pour être au-dessus de lui. Il l’embrassa à son tour et, après avoir à son tour retiré complètement les vêtements restants d'Andreas, reprit le sexe de l’homme entre ses mains, lui n’étant pas forcément prêt à se rendre jusqu’à la fellation, puisque le corps de l’homme était encore un mystère pour lui quand il s’agissait de lui faire l’amour. Tout en continuant son mouvement pour exciter le norvégien, il prit lui aussi le temps de détailler le corps de l'homme. Étrangement, sa virilité, sa masculinité, l'excitaient, lui qui avait toujours été avec des femmes. Comme si c'était tout naturel, pour lui. Comme si depuis toujours c'était avec un homme qu'il aurait dû être. Après un moment, Lennox s’écarta légèrement pour atteindre son sac, qui était au sol, dans lequel se trouvait du lubrifiant à base d’eau et des condoms. Le notaire était peut-être complètement timide et nerveux, mais il était aussi prévoyant. Il s’était passé et repassé tellement de fois cette scène, essayant de se visualiser pour avoir l’air moins inexpérimenté … alors il avait tout prévu, à force. Il enfila donc le préservatif tout en reprenant les baisers avec Andreas pour ne pas casser le moment. Il mit également le lubrifiant, ne sachant pas si Andreas était au point d’avoir des relations sexuelles sans. Dans le cas de Lennox, il ne s’imaginait pas s’en passer, si jamais il devait être celui qui recevrait durant le week-end … Mais, pour leur première fois, il voulait s’assurer d’être le dominant, ne se sentant pas prêt au cas inverse. Bref, après avoir pris une subtile inspiration pour le mettre en confiance et lui donner du courage, il pénétra Andreas, toujours face à lui. Il soulevait légèrement son corps pour faciliter l’accès et les mouvements. Il préférait cette intimité, le fait de pouvoir le voir et l’embrasser aisément. C’était le côté romantique de Lennox, ça.