When I try to forget... feat Woody

Je suis assise au comptoir, un verre a moitié vide face à moi, ce n'est pas le premier que je bois ce soir. Je ne sais pas vraiment ce qui a mené mes pas, ici, je me suis sentie seule et triste. J'ai repensé à ma famille, c'est le premier Noël que j'ai passé sans eux, ils me manquent vraiment, c'est vraiment une période difficile. On se parle bien sûr skype, ils sont heureux, mais dernièrement ils ont été particulièrement occuper donc je n'ai pas pu leur parler aussi souvent que je l'aurais voulu. Mais il n'y a pas que ça, il y a aussi les autres, ceux du village, il me manque aussi, j'ai des nouvelles avec mes parents, mais ce n'est pas pareil. Et enfin c'est mon petit chez moi, a cette période la maison est décorée, le grand sapin qui se trouve dans le salon est orné décoration en bois que je fais, de petits anges, mais aussi de petit lutin. Maman à la cuisine en train de chantonner des musiques de Noël avec moi qui l'aide. Repenser a tout ça me rend triste, mais je ne vois pas à qui je peux en parler, je ne voudrais pas inquiéter qui que ce soit. Une larme coule le long de ma joue. Je pose de quoi payer sur le comptoir finis mon verre d'une traite et me lève dans l'idée de sortir, mais à peine ai-je fais quelques pas que je me prends quelqu'un, ou plutôt un torse. En même temps je ne suis plus très sûr de marcher mais j'ai encore suffisamment d'esprit pour penser à lever les yeux pour voire qui j'ai percuter.

Lui aussi était assis au comptoir, un verre à moitié vide face à lui. Ce n’était pas non plus son premier de la soirée. Woody avait l’impression que ses membres étaient tellement engourdis qu’il valait mieux les taire à jamais à coup de verres de whisky de mauvaise qualité. À force de grimacer sous ce goût exécrable, il oublierait peut-être son corps dysfonctionnel. Jusqu’à maintenant, son plan déraillait un peu, parce qu’au final il se sentait juste triste et seul, complètement seul. Et ce n’était pas ce genre de soirée durant laquelle Woody pourrait aller parler à n’importe quelle fille et la ramener chez lui afin de combler le vide qui se creusait dans son cœur plus les années passaient. Ce n’était pas le genre de soirée où une baise avec une étrangère réglerait ses problèmes de manière éphémère, non. Woody avait besoin de réconfort, du vrai, il avait besoin de parler de tout et de rien, ou des problèmes des autres. Il avait besoin de s’oublier, et ce ne serait pas entre les jambes d’une femme que cela se produirait. Woody termina d’un trait son verre, posa l’argent sur le comptoir et se leva brusquement, sans savoir qu’à l’autre bout du bar, Sacha exécutait les mêmes mouvements comme s’ils avaient tout calculé à la seconde près. Le jeune homme se dirigea vers les toilettes, et elle vers la sortie, ce qui fit en sorte qu’après quelques pas à peine, il percuta la brunette et la fit reculer de quelques pas en raison de sa force plus prononcée que la sienne. Il baissa les yeux vers elle tandis qu’elle les relevait vers lui. « Oh, Sacha. Je suis désolé, je … » Il ne regardait pas où il allait, clairement, tout simplement. Il fronça les sourcils, se massant lentement la tempe droite afin de se remettre les idées en ordre. Mais le désordre perdura. « T’es toute seule ? Tu t’en allais ? Est-ce que tout va bien ? » Il se perdait dans ses questions, il ne tarderait pas à la perdre à son tour. Il s’arrêta donc, la regardant, posant une main sur le comptoir qu’ils longeaient, afin de ne pas perdre cet équilibre si fragile même en soustrayant toute l’alcool ingurgitée ce soir.

Je cligne plusieurs fois des yeux, historie d'être sûr que je ne me trompe pas, que ce n'est pas mon cerveau qui se tape une barre, oui c'est bien lui. Je m'attendais pas vraiment à le voir, ici, ce soir. Mais il est bien la face à moi, sa présence ravive plein de souvenir, il est un ami, mais un peu plus que ça aussi, mais mon fichu traumatisme à chaque fois c'est réveillé. J'aimerais tellement pouvoir passer a autres choses, mais ces images reviennent sans cesse me hanter. Ses excuses me parviennent de loin comme si ne porte se trouvait entre nous je suis plongée dans mes souvenirs, les images me reviennent quand j'y pense, je me torture moi-même il faut que j'arrête. « Woody... c'est pas ta faute. » Quand je lui dis ça je parle de la bousculade à l'instant, je ne regardais pas non plus devant moi, mais aussi de mes réactions quand on se rapproche de la manière dont je fuis, je lui ai déjà dit ces paroles, mais je m'en veux de réagir de cette manière à chaque fois, je me sens anormale. J'ai les yeux plongé dans les siens, je repense à ce que Lennox m'avait dit, il faut que je me confie a quelqu'un, une personne qui n'a rien à voir avec tout ça. Je repense aussi a tout ce qu'Ally m'a dit sur lui, non, je refuse de me fier à ses paroles, je peux lui faire confiance, ce n'est pas la personne qu'elle m'a décrite. Je suis sûr qu'il vaut mieux que ça. Je me rends compte que mes joues sont encore humides quand il me pose toutes ces questions, elles m'embrouillent il y en a trop il me faut quelque seconde pour tout comprendre et finalement lui répondre. « Oui, oui et non. » Je repond d'une voie blanche, la dernière réponse ne fait que me rappeler a quel point je me sens mal et avoir repensé à tout ça ne m'aide pas, les larmes se remettent à couler. « Non Woody ça va pas du tout. » Je n'ai toujours pas bouger, je garde les yeux poser sur les siens comme tétaniser je me sens vide ce soir. J'ai besoin d'être réconfortée, j'ai besoin de me sentir vivante. J'ai besoin d'oublier.

Dans les yeux de Sacha, Woody pouvait lire toute la tristesse, toute la détresse qui l’habitait. Encore plus que lui-même, alors que sa propre vie était en train de lui filer entre les doigts. Alors que pouvait-il bien se passer dans la vie de la brunette pour qu’elle soit au comble du désespoir de cette façon ? Le physiothérapeute estimait beaucoup Sacha, malgré les refus, malgré la distance qu’elle avait mise entre eux à deux reprises maintenant. Elle demeurait une femme qu’il appréciait énormément, et la voir ainsi l’inquiétait énormément. C’est alors que, malgré son équilibre chancelant, sa fatigue extrême et son mal de crâne à s’en arracher les yeux, Woody écouta davantage son cœur que tout le reste et posa la main sur l’avant-bras de Sacha, doucement. « Va t’asseoir à une table, au fond, d’accord ? Je te rejoins dans quelques minutes. Ne pars pas dans cet état. » La pria-t-il, avant de la laisser aller leur choisir une table après qu’ils aient tous les deux hoché la tête. Woody se rendit rapidement aux toilettes, se retenant sur les parois du mur ou sur les cadres de porte quand il ressentait le besoin de se remettre droit. En revenant, il commanda deux cafés au bar, en précisant qu’il désirait deux cafés réguliers parce que, connaissant le barman – qui lui connaissait que trop bien Woody -, il aurait pu leur servir deux cafés brésiliens ou un truc dans le genre. Et ce n’était absolument pas ce dont ils avaient besoin en ce moment. Ni l’un, ni l’autre. Les deux cafés bien forts et bien sucrés en main, le jeune homme chercha son amie du regard et alla la rejoindre, une fois repérée. Il déposa les deux tasses, une en face d’elle, l’autre en face de la place qu’il ne tarda pas à occuper. Il haussa tout légèrement les sourcils, visiblement inquiet par l’état de son amie, malgré son propre état au plus bas. « Qu’est-ce qui te mets dans cet état, Sacha ? Tu m’inquiètes … » Dit-il, cherchant à la pousser à s’ouvrir à lui. Peu importe quels démons la retenaient toujours d’aller plus loin, de se confier, de s’ouvrir, Sacha allait devoir les affronter. Et Woody voulait bien accepter de partager un peu de la force qu’il lui restait, pour un ultime combat.

Je hoche doucement de la tête à son indication, m'asseoir, oui, je suis capable de le faire il dit qu'il va me rejoindre dans quelque instant je ne sais pas ce qu'il va faire, mais il a vraiment l'aire de se préoccuper de moi. Ca me réconforte quelque peu de me sentir que l'on fait attention a moi, quand je vais mal j'ai particulièrement besoin de la présence des autres, la présence d'une personne que j'apprécie, sans ça je deviens une vraie loque qui ne peut rien faire. J'ai besoin de me sentir appréciée, cajolée. « D'accord. » Je me tourne et me dirige vers une table vide non sans me retourner pour vérifier qu'il ne disparait pas et que ce n'est pas juste mon imagination nourrit par l'alcool dans mes veines qui me fait croire certaines choses. Mais non il est bien là je vois sa silhouette qui s'éloigne pour aller jusqu'aux toilettes. Je vais donc m'asseoir a une table comme il me l'a demandé, je garde les yeux baisser mes mains posée sur la table plongée dans mes penser, tentant de prendre tout le courage qu'il me reste pour lui dire ce que j'ai besoin de confier. Quand je vois ses propres mains poser deux cafés sur la table, j'en profite pour attraper celle posée face à moi pour m'occuper les mains. Quand je relève les yeux je remarque que lui non plus n'a pas l'air d'aller bien, mais je n'ai pas le temps de m'inquiéter pour lui qu'il me demande ce qui me met dans cet état. Je respire un grand coup avant de regarder autour de moi en évitant de croiser son regard.  « Eh... Bien... Ahem. » Je déglutis, ma bouche me parait sèche et pâteuse à la fois. Je lui dois la vérité, je l'ai fait s'inquiéter je ne peux pas me contenter de lui dire, que ce n'est rien. « C'est que... » Je respire un grand coup à nouveau. « Il y a plusieurs choses.. » J'ose enfin posé mes yeux sur les siens, je ne me sens pas prête à lui dire ce que j'ai mis tant d'effort à cacher pendant tant de moi, mais j'ai dit a Lennox que je ferais un effort, j'ai besoin de me confier et je sens que Woody est une personne à qui je peux me confier. « Tu te souviens, la dernière fois sur l'île, je t'ai dit que je voulais oublier quelque chose et que cette chose m'étais revenu quand je t'ai... Quand nous nous sommes embrassé. » Moi je ne l'ai pas oublié, je me souviens encore de comment je me sentais à ce moment-là. Comment j'avais envie de lui, et pourtant on s'était arrêter, je l'avais arrêté, hanter par mes souvenirs. « Ce jour-là des images me sont revenus à l'esprit. Quand je venais d'arriver à Bowen, je me suis fais agressée par un pervers dans la rue et j'ai bien cru qu'il irait jusqu'au bout, mais quelqu'un m'a aidé, mais... mais j'arrive pas à me débarrasser de ces images elles refusent de partir. » Mes yeux n'ont pas lâché les siens même si dans mon esprit ces images me reviennent. Je veux voir la compréhension sur son visage, même si j'ai peur de sa réaction, j'ai peur qu'il pense que je l'associe à cet homme qui m'a agressé cette fois là. « Je l'ai revus s'agripper à moi, j'ai revu ses yeux avec cette lueur sauvages qui se posaient sur moi, j'ai imaginé sa main qui se posait sur moi à la place des tiennes, Woody j'ai tellement envie d'oublier ces images, mais elles reviennent toujours. » Je sens les larmes qui coulent le long de mes joues, mes doigts qui se resserrent sur la tasse, je tremble. Mais étrangement poser des mots sur ce qu'il m'est arrivé, en parler a quelqu'un déclenche quelques choses en moi, je sens comme un poids qui s'enlève, je suis toujours traumatisée et effrayer par ces souvenirs, ils sont toujours là mais c'est comme si ils sont moins fort, il est moins fort, comme si son emprise sur moi faiblissait. Malgré tout mon regard appelle toujours à l'aide.

Une fois revenu des salles de bain, Woody fila vers le bar afin de commander deux cafés qui leur remettraient sans doute les idées en place, à tous les deux. En tout cas, lui en avait grandement besoin, parce qu’avec toute l’alcool ingurgitée ce soir, il aurait du mal à se souvenir de ce moment demain matin. Pourtant, il avait l’impression que la conversation qu’il s’apprêtait à avoir avec Sacha n’en serait pas une à oublier. La brunette semblait bien confuse, bien affligée, et le jeune homme ne l’avait jamais vue dans un tel état malgré les quelques soubresauts vécus en sa compagnie depuis leur première rencontre. Une fois assis, Woody ne passa donc pas par quatre chemins et lui demanda directement ce qui n’allait pas, visiblement inquiet et ne se gênant pas pour le lui dire. Sacha prit la parole, mais le morceau semblait difficile à cracher, parce qu’elle mit bien du temps à formuler une phrase complète. Ses doigts occupés avec la tasse semblaient davantage savoir quoi faire que les mots sortant d’entre ses lèvres. Mais elle arriva à reparler de l’île, de sa réaction inexpliquée qui avait laissé Woody penaud. « Oui, oui … je me souviens … » Très bien, même. Après tout, comment oublier la seconde fois qu’on se fait rembarrer par la même fille ? Woody était habituellement assez doué pour comprendre les signaux envoyés par les femmes, mais là, Sacha était une véritable énigme. Elle avançait, mais reculait dès que lui faisait un pas vers l’avant. C’en était déconcertant, et si Woody ne l’avait pas appréciée pour davantage que son corps, ça ferait belle lurette qu’il aurait cessé de la voir. Sacha reprit donc la parole et lui parla d’images, de souvenirs, qui étaient remontés à la surface de son esprit. Woody fronça les sourcils en l’écoutant parler d’un homme pervers qui l’avait agressée dans la rue, sans pour autant avoir le temps de se rendre jusqu’au bout puisque quelqu’un l’avait aidé. Le physiothérapeute, mal à l’aise vis-à-vis de cette révélation sans trop comprendre pourquoi, baissa les yeux. « Je … je suis désolé. » Il releva le regard vers celui de Sacha qui, lui, n’avait pas bougé. Comme si Woody était bien plus intimidé qu’elle par cette conversation. « Il y a … il y a des groupes de soutien pour des femmes dans ta situation, non ? » Articula-t-il, ne sachant aucunement comment réagir autrement. « Là-bas les femmes peuvent t’aider à … j’sais pas … à te réapproprier ton corps, comme j’ai déjà entendu dire … » Osa-t-il proposer. Il préférait remettre le problème de Sacha entre les mains de personnes spécialisées dans ce genre de traumatisme, parce que lui était certainement la pire personne pour venir en aide à Sacha. Surtout concernant ce sujet. Parce que sans même en prendre pleinement conscience encore, Woody savait qu’à quelque part, il n’était pas bien mieux que cet agresseur qui s’était retrouvé sur le chemin de son amie. « Je comprends mieux tes réactions, maintenant. Je vais prendre mes distances, Sacha, j’voudrais pas … j’voudrais pas te remémorer ces mauvais souvenirs-là … » Dit-il avant de porter son café à ses lèvres, question de les occuper plutôt que de parler pour ne rien dire.

Je le regarde, j'attends sa réaction, il s'excuse, pourquoi ? Il a rien fais, c'est ce que j'essaie de lui faire comprendre, il n'a rien fait. Ce n'est pas lui, c'est l'autre taré, c'est le fou qui m'a agressé. Il baisse ses yeux, il ose plus me regarder. Je le dégoûte ? Je savais que j'aurais dû garder ça pour moi, je n'aurais pas dû en parler, mais ça m'a fait du bien. Ça me soulage d'un poids d'en parer a quelqu'un, mais c'est effrayant, j'ai l'impression d'être au bord d'un gouffre et que c'est lui qui décide de s'il me laisse tomber ou s'il me rattrape avant que je ne tombe. Je ne le lâche pas des yeux, il relève finalement les siens, je recherche le dégoût que je suis sûr qu'il ressent envers moi a présent, mais je ne trouve rien de ça, je crois y voir du malaise, comme si je le gênais... ? Mes mains n'ont toujours pas lâché ma tasse, il commence parler. Je reste sans voix, il est la première personne à qui j'en parle à pars Lennox qui était là et tout ce qu'il me dit c'est d'aller voir un groupe de soutien ? Si je t'en parle ce n'est pas pour aller en parler a quelqu'un d'autre, ce n'est pas pour aller quérir le soutien d'inconnue, si je t'en parle c'est pour que tu me soutiennes, toi. Me réapproprier mon corps ? Foutaise ! Mais si ce n'était que ça. Il veut prendre ses distances. C'est à ce moment-là que je glisse du bord du gouffre et il n'a pas l'intention de me rattraper, il préfère me laisser tomber, seule. « Non... » Ma voix se fait plaintive je baisse les yeux vers la table n'osant plus le regarder Ça me fou en colère, je lui fais confiance, je le considère comme un ami, j'ai pris sa défense auprès d'Ally et tout ce qu'il trouve à faire c'est de me dire qu'il veut prendre ses distances, soit disant pour ne pas me remémorer ces souvenirs. « J'aurais dû écouter Ally. » Je relève les yeux, je n'ai plus de larme qui coule j'ai trop pleuré avant et pourtant j'aimerais pouvoir pleurer. « Elle m'avait prévenue. » Je sers le point. « Et moi qui ai dit que t'étais pas comme ça... je me suis trompée. » Je ne sais pas quoi dire d'autre.

Ce n’était pas du tout du dégoût envers Sacha. C’était du dégoût envers lui-même. Parce que face aux paroles choquantes de la brunette, qui auraient pu lui faire serrer les poings et lui donner un seul objectif : aller en mettre une bonne à ce tarée, Woody réalisait qu’il aurait très bien pu se regarder dans un miroir s’il en venait à croiser cet homme. À force de se croire tout permis avec les femmes, à force de se croire plus fort et plus grand que tout le monde, Woody avait franchi des limites qu’il ne s’était jamais même autorisé à atteindre avant. Il essayait de chasser les images qui lui remontaient en tête, il essayait de refouler le plus profondément possible ses démons intérieurs qui refaisaient tout d’un coup surface maintenant qu’il voyait plus clair sur sa personne. Parce que Sacha avait mis des mots sur la peur qu’il avait fait endurer à d’autres. Certes, Sacha ne parlait pas de lui, mais indirectement et sans même le savoir, elle le décrivait à son tour. Toutefois, ça, son amie ne pouvait aucunement le comprendre ou le lire dans son regard. Elle sembla alors vexée de sa réaction, des distances qu’il prenait. Sans doute avait-elle raison de le prendre de cette façon. Elle venait de s’ouvrir à lui, elle venait de confier ce qui pesait visiblement bien lourd sur ses épaules. Et lui ne se montrait pas un peu empathique. Mais il avait ses raisons, qu’il jugeait justifiées, même si dégueulasses. Après sa réponse, un court silence s’installa, avant que Sacha ne refuse, avant de baisser les yeux vers la table et de serrer les poings, parlant de ce qu’Ally lui avait dit à son sujet. Woody fronça les sourcils. « Que … que j’étais pas comment ? » Demanda-t-il sans même attendre de réponse. La preuve, il reprit la parole : « Sacha, je sais juste pas quoi dire ! Je suis vraiment désolé que ça te soit arrivé, je trouve ça horrible, vraiment … c’est … j’ai pas de mots. » Cet homme méritait qu’on lui crache dessus, qu’on le mette en taule, qu’on s’assure qu’il ne puisse poser ses mains sur une femme de nouveau. C’était ce que Woody méritait aussi, sans doute. « Mais … mais je suis pas outillé pour t’aider … Je pense que ce serait mieux que tu te tournes vers des gens qui t’offriront les meilleures ressources possibles. » Il tenta d’approcher doucement sa main de celles de Sacha, qui entouraient toujours sa tasse. Il était une pourriture, Woody, mais il tenait à ses amis. Il n’aurait jamais fait une telle chose à Sacha. Et il voulait réellement être là pour elle, mais il ne savait pas comment.