home sweet home (fieldstone)

Il y a des jours vraiment pourris, tout est nul, la journée est merdique, rien à retirer de bon. Des profs chiants, la poisse de faire tomber son repas du midi en plein milieu de la cafétéria, avoir un devoir inopiné à rendre pour le lendemain, ce genre de choses. Pour cette raison Candy n'avait vraiment pas envie de rentrer chez elle pour avoir une énième dispute avec ses parents. Elle n'a pas envie qu'on lui répète qu'elle est pourrie gâtée alors qu'en réalité ses parents sont de vraies radins ou que c'est une bonne à rien. Du coup après avoir finalisé son devoir rapidement, ayant eu le temps dans l'après-midi de le faire, elle prévint ses parents qu'elle restait travailler tard et qu'elle irait dormir chez une amie.
En réalité elle ne compte même pas partir de l'université. Ce n'est pas la première fois qu'elle sait ça, qu'elle reste dormir là, il suffit d'éviter le gardien, rien de bien compliqué. La demoiselle a toujours dans son casier un petit sac avec tout le nécessaire pour survivre : une petite trousse de toilettes, quelques vêtements, une serviette et un doudou, indispensable ! Elle prit donc une petite douche rapide dans l'une des douches de l'université. Elles sont un peu cachées mais elle sait qu'il y en a pour le personnel, il suffit de savoir où chercher.
Il n'était pas très tard mais elle était fatiguée et de toute façon elle n'avait pas grand chose de mieux à faire que dormir après avoir mangé un sandwich au distributeur. Elle se dirigea donc vers le théâtre où elle s'installa dans un coin pour qu'au cas où le gardien vienne il ne la remarque pas. Elle essaya de trouver une position confortable, posa son manteau sur elle pour faire une couette et serra son doudou contre elle. Elle commençait à s'endormir.

Ce soir, Luce n'est pas à la maison. Ce n'est que lui, lui et le silence de sa maison, lui et les pièces trop grandes pour n'accueillir qu'une personne, lui et les jouets de sa fille encore éparpillés sur le sol du salon. Pour ne pas affronter ce trop grand vide trop rapidement, Oscar a préféré rester au théâtre jusqu'à ce que tous ceux qui font vivre l'université soient partis. Les élèves, les autres profs, il ne reste que le gardien qui fait rapidement son tour avant de partir dans sa pièce. Assis sur le bord de la scène, n'utilisant que la lumière de son smartphone pour ne pas avoir à allumer toutes les lampes de la salle, Oscar relit une dernière fois le script de sa toute dernière pièce. Il n'y a pas un bruit, à part le parquet qui craque de temps à autres, ou le vent de dehors qui souffle dans les aérations. Alors qu'il entame la dernière page, le bruit de la porte qui s'ouvre le fait presque sursauter. Il relève brusquement la tête et remarque une jeune fille au visage qui lui est familier. Une étudiante sûrement. Elle ne semble pas l'avoir vu. Elle se dirige vers les sièges et s'installe, donnant tout l'air d'avoir comme projet de dormir sur ceux-ci. Oscar se lève, monte les marches jusqu'à sa rangée, toujours muni de sa lampe de téléphone. « Ça ne doit pas être très confortable pour passer la nuit, » dit-il en s'approchant, longeant la rangée avant de s'asseoir sur l'accoudoir du siège à coté de celui-ci où est posé sa tête. « Promis, je ne te dénoncerai pas, » se dépêche-t-il d'ajouter. Même si Oscar a l'impression d'avoir déjà vu son visage, il ne pense pas qu'elle participe à ses cours de théâtre. Si c'était le cas, il se souviendrait de son nom ainsi que de plusieurs caractéristiques la concernant. Il est très attaché à ses élèves, il les connait et aime pouvoir être présents pour eux. Elle, il a sûrement dû la croiser dans les couloirs ou à la cafétéria.

« Ça ne doit pas être très confortable pour passer la nuit.» elle crut un instant qu'elle était en train de rêver qu'elle s'était réellement endormi mais lorsqu'elle ouvrit les yeux et aperçut un homme en chair et en os assis à côté d'elle, Candy sursauta et lâcha un petit cri aigu. Sa première pensée ne fut pas de regarder l'homme ou de se demander ce qu'il faisait ici mais de rester calme, de ne pas paniquer, de ne pas avoir peur. De ne surtout pas laisser une occasion à Alice de prendre le contrôle. Cependant elle n'était pas vraiment rassurée. Elle pensait que l'université était déserte et qu'elle serait seul et voilà qu'un type qu'elle ne connaît absolument pas arrive. En fait il était peut-être là avant mais elle ne l'a pas vu, les grandes lumières du théâtre étaient éteintes alors elle a supposé qu'il était vide. La prochaine fois elle vérifiera un peu plus avant d'aller s'endormir. Avant que la jeune femme puisse dire quoi que ce soit, le type qui venait de s'asseoir lui assura qu'il ne la dénoncerait pas. Elle était un peu plus apaisée qu'il y a quelques secondes, passée la surprise. Déjà il n'avait pas l'air d'un gros pervers ou de quelqu'un qui lui veut du mal et il n'ira rien dire au gardien. « Merci. » dit-elle en esquissant un sourire. Elle en profita pour détailler un peu plus, la lumière de son téléphone éclairant un peu son visage. Elle ne se souvenait pas l'avoir déjà vu sinon elle s'en serait souvenu parce qu'on ne peut pas dire qu'il soit moche. Parfois elle se demande pourquoi ce sont toujours dans les pires moments où des beaux gosses viennent lui parler. Elle est actuellement en pyjama, pas maquillé, complètement décoiffée, la peau rougie par la douche et une tortue en peluche serrée contre elle. On ne peut pas qu'elle soit vraiment au top du glamour. « Y'a peut-être plus confortable mais en tout cas ce sont les sièges les plus confortables de l'université j'en suis sûre ! » dit-elle en réponse à sa première remarque. « Ça t'arrive souvent de rester le soir dans le noir à l'université en espérant aller réveiller des gens qui veulent dormir ? » demanda-t-elle un peu taquine. Elle doute que quelqu'un puisse avoir ce genre de passion mais sait-on jamais, il y a des gens bizarres partout.

La voir sursauter lui fait avoir un geste de recul. Ce n'est pas vraiment étonnant qu'elle soit surprise à ce point, elle ne devait pas s'attendre à croiser quelqu'un à l'Université au début de la nuit. Sauf que lui non plus, en réalité. Ils sont donc un peu tous les deux en tord, tous les deux un peu étranges. Le sourire qu'elle lui offre en fait apparaître un sur les lèvres d'Oscar qui remonte d'un geste machinal les manches de sa chemise blanche de prof. Elle le fait presque rire, ainsi vêtue de son pyjama avec sa peluche calée sous sa tête. À sa réflexion, il ne peut que confirmer ses dires en un hochement de tête. « Pas faux. Peut-être même trop confortables, je ne compte plus le nombre de fois où je me suis déjà endormi dans l'un d'eux pendant une répèt' trop longue. » Quelle belle image de prof il est en train de donner. La question qu'elle lui pose l'étonne pour plusieurs raisons. D'abord, il n'a pas l'habitude qu'une élève ne se mette à le tutoyer dès leur première rencontre. Ça ne le dérange pas, Oscar perd d'ailleurs bien souvent son temps à rappeler à ses élèves qu'ils n'ont pas à le voir comme un simple prof, mais plutôt comme un allié. Et pourtant, les plus jeunes continuent avec leur vous. Puis, en entendant la question jusqu'à la fin, il ne peut s'empêcher de rire. « Pas vraiment, et en réalité je ne m'attendais pas tout à fait à devoir réveiller quelqu'un. Je bossais. » D'ailleurs, il tient toujours dans ses mains son script qu'il finit par déposer sur un siège à coté. « C'est quoi ton nom ? Je n'ai pas l'impression de t'avoir déjà vue dans ce théâtre. » Il fronce légèrement les sourcils, se concentrant au cas où son visage finirait par resurgir dans son esprit à un moment ou un autre.

Visiblement il n'y a pas qu'elle qui dort dans ses fauteuils. En même temps qui a eu l'idée de mettre des sièges aussi confortables ? Pas étonnant après que les gens s'endorment dedans. Les chaises sur lesquelles elle est assise en cours n'ont pas le même niveau de confort donc à part lui donner mal au dos, elles ne font pas grand chose. Enfin il y a malgré tout quelques cours où il lui arrive de somnoler un peu parfois. Après une nuit où elle s'est couchée particulièrement tard parce qu'elle travaillait ou alors parce qu'une amie l'a convaincue de sortir faire la fête. Le jeune beau gosse inconnu (bgi pour les intimes) lui confiait s'être déjà endormi durant une répétition un peu longue. Elle en déduisit qu'il devait faire du théâtre, ce qui expliquait sa présence ici. « C'est pas très sérieux ! » dit-elle en riant. Enfin elle imagine que ce n'est pas très sérieux. La demoiselle ne fait absolument pas de théâtre et donc ne sait pas si c'est vraiment important d'écouter une répétition mais elle imagine qu'un peu quand même.
BGI lui expliqua ensuite qu'il ne voulait pas la réveiller, il travaillait. Avant qu'elle ne puisse répondre il lui demanda son nom, lui disant qu'il ne l'a jamais vu ici. « Candy et toi ? J'fais pas de théâtre alors à part pour dormir je viens pas souvent. » répondit-elle naturellement en souriant maintenant toujours sa peluche contre elle. « Et genre tu bosses dans le noir ? Tu sais les lumières ça existe et puis franchement tu vas pas déranger grand monde ! » ajouta-t-elle en faisant un grand sourire. « c'est quoi ta pièce ? » demanda-t-elle curieuse. Candy est une fille assez curieuse et elle sait que ça peut énerver certaines personnes mais ce n'est pas pour autant qu'elle va changer.

Lorsqu'elle se met à rire, Oscar ne peut s'empêcher de faire pareil. Effectivement, ce n'est pas vraiment sérieux de s'endormir en plein durant une pièce. Sauf qu'évidemment, ce n'est jamais quand une des siennes est en train de se dérouler sur la scène, ou même quand ce sont ses élèves qui jouent. C'est plus quand d'autres artistes viennent, et qu'il a tenté de suivre l'histoire après une nuit courte ou bien un jour où il est malade. Il se contente de hausser les épaules, ne sachant pas quoi lui dire de plus qui pourrait l'excuser de son manque de sérieux. L'inconnue se présente sous le nom de Candy, et Oscar ne pense pas l'avoir déjà entendu ou que ce soit. Elle confirme ce qu'il pensait en disant qu'en effet, elle ne fait pas de théâtre et n'a donc jamais été à l'un de ses cours. « Oscar, même si les élèves ici ont plus l'habitude de m'appeler Mr. Fielding. » Il esquisse un sourire en coin, se demandant de plus en plus si Candy ne le verrait pas plutôt comme un élève au lieu d'un prof. Comprendra-t-elle après le façon dont il s'est présenté ? Bien sûr, il ne lui demandera pas de la vouvoyer, il a clairement toujours été mal à l'aise avec cette forme de politesse. Et puis, il a l'impression qu'ils ont déjà passé ce stade au vu de la situation dans laquelle ils se trouvent. « Et je comptais pas rester en fait, je me suis juste... un peu emballé. » Il prend sa pièce de théâtre entre ses mains et baisse les yeux vers le tas de feuilles froissées. « Une revisite de Roméo et Juliette, une version plus moderne. Mais je suis pas vraiment convaincu. Si jamais un jour t'as besoin de lecture avant de dormir, » ajoute-t-il pour rire en remuant son texte dans les airs. Il le repose ensuite sur ses genoux et pose sur Candy un regard presque affectueux. Il a toujours aimé qu'on s'intéresse à son boulot, même si il n'est pas vraiment du genre à en parler en long et en large.

BGI se présenta sous le nom d'Oscar avant d'ajouter qu'en général l'appelait Mr. Fielding. Même si elle est blonde, Candy ne mit pas longtemps à comprendre qu'il s'agissait d'un professeur, qu'elle venait de le tutoyer et de parler avec lui comme s'il s'agissait d'un élève. Elle mit sa tête dans ses mains, elle se sentit tellement honteuse. Mais il n'avait pas l'air vieux et puis plutôt sympathique pour un prof alors elle ne s'était pas posée la question. Et à présent elle n'était plus seulement en pyjama devant un inconnu mais devant un prof. Heureusement qu'il lui avait dit qu'il ne la dénoncerait pas sinon elle aurait vraiment eu peur. « Je suis désolée...je pensais que t'étais...enfin que vous étiez un élève. » la prochaine fois elle fera plus gaffe avant de faire ami-ami avec des inconnus.
Il ne semblait pas pour autant lui en vouloir plus que ça puisqu'il continua à lui parler tranquillement. Au moins il ne la prenait pas pour une folle. Elle aurait peut-être dû partir pour ne pas que la situation ne la mette plus mal à l'aise mais il avait l'air sympa (et mignon mais bon vu que c'est un prof, elle se dit qu'elle ne doit pas penser à ça). Et puis s'il ne lui avait rien dit pour le tutoiement c'est ce que ça ne le dérangeait pas tant que ça après tout.
A la base Oscar ou Mr. Fielding c'est comme on veut, n'avait pas franchement prévu de rester la nuit au théâtre. Elle se dit qu'il n'avait peut-être pas vu le temps passer, ça arrive parfois à la demoiselle. Elle travaille sur une matière qu'elle aime beaucoup et ne voit pas qu'il est déjà tard.
Elle lui posa une question sur sa pièce et il lui répondit qu'il s'agit d'une revisite de Roméo et Juliette. Au moins c'est une pièce qu'elle connaît puisque tous les étudiants anglophones du monde l'ont au moins étudié une fois. « J'crois que ça m'endormira tellement vite. Je sais que y'a beaucoup de gens qui adorent mais je sais pas j'aime pas. En fait Roméo et Juliette m'énervent. J'espère que là ils sont un peu moins barbants. » dit-elle avec un sourire comme-ci elle avait son mot à dire sur la pièce. Lui doit sûrement adorer la pièce d'origine et prendra peut-être mal son commentaire. Mais tant pis elle dit ce qu'elle pense. « Et tu peux pas changer des trucs ? Enfin vous... » elle a un peu du mal à le voir en prof et à le vouvoyer mais elle essaie.

En la voyant soudainement si mal à l'aise, Oscar ne peut s'empêcher de rire. Pas pour se moquer d'elle, mais parce qu'il la trouve presque attendrissante dans sa réaction. Il aimerait poser une main sur son dos, lui dire que ce n'est pas grave et qu'il ne lui en voudra pas pour si peu. Mais à la place, il se contente de s'asseoir un peu plus confortablement sur le siège d'à coté. « Sois pas désolée, après tout je ne suis pas ton prof. Et puis, je suis pas encore trop trop vieux, je t'assure. » Et heureusement, le malaise ne perdure pas longtemps. Il en vient à lui parler de sa pièce, de ce Roméo et Juliette totalement revisité qui est bien plus moderne, mais aussi moins fleur bleue et qui fait plus réfléchir que la version originale. Candy ne semble même pas intéressée, elle lui dit de but en blanc qu'elle risquerait de s'endormir rien qu'en le lisant car c'est une histoire qu'elle n'aime pas. Un peu vexé dans un premier temps, il croise les bras contre son torse et hausse un sourcil. « On voit que tu n'as pas lu ma version. » Il a l'air confiant et pourtant, Oscar n'a jamais autant hésité pour une oeuvre que pour celle-ci. Il n'est certain de rien, surtout pas de la fin. « C'est pas vraiment comme l'oiginale en fait, même pas du tout. Déjà, Roméo est un garçon qui souffre d'anxiété sociale et qui trouve en Juliette une sorte d'échappatoire, tu vois ? Tandis qu'elle, elle a déjà son propre univers complètement pré-créé par ses parents et ressent pour Roméo un attrait interdit, une porte de sortie vers un monde où elle ne sera plus en train d'étouffer. » Après s'être rendu compte qu'il était encore en train de s'emballer sur son travail, Oscar baisse les yeux et se met à rire. « Sérieusement, on est au début de la nuit et je te parle boulot. Tu dois me trouver totalement ennuyant. » Il lève à nouveau les yeux vers elle, un sourire un peu gêné accroché aux lèvres.

Ca a toujours été son truc, d'aller dans le dramatique. Sans qu'il ne sache réellement pourquoi, ça a toujours été le domaine pour lequel il a été le plus doué. Les histoires déchirantes, à faire pleurer, les sujets tabous comme la maladie, la mort, tout ça. Car même si il ne s'est jamais senti concerné par tout ça, c'est ce qu'il trouve le plus facile à manier. Et surtout, c'est le genre d'intrigue qui tient en haleine à peu près tout le monde. Ça et les comédies absurdes. Comme à chaque fois qu'il parle boulot, Oscar arrive à s'emballer et finit par étaler tout son travail devant cette pauvre fille qui était, avant son arrivée, sur le point de s'endormir. Après qu'il ne se soit excuser, elle vient lui dire que son blabla est intéressant, réussissant à lui tirer un sourire. « Merci, mais te sens pas forcée de dire ça parce que je suis prof. » Il se met ensuite à rire, amusé par ses paroles. « Je suis certain que tu pourrais rendre le sujet intéressant. » Il hoche la tête, même si en effet, tout ce qui touche à la biologie ne l'a en effet jamais vraiment intéressé. Oscar était loin d'être un mordu des sciences du temps où il était encore étudiant, lui était plus littéraire. Étonnant, n'est-ce pas ? « Et tu prévois de faire quoi ? Docteur des plantes ? Parce que pour être sincère, je fais toujours semblant de comprendre quand on me parle de bio.» Il la regarde innocemment, comme un enfant qui s'apprête à entendre une histoire.

Ils étaient toujours là à discuter. Oscar la remercia d’avoir l’air si enthousiaste ou intéressée, elle ne sait pas trop, mais qu’il ne fallait pas qu’elle se force à dire ça parce que c’est un prof. « Non, je suis pas vraiment ce genre là. J’ai même dit que j’aimais pas Roméo et Juliette alors que si j’voulais me faire bien voir ou j’sais pas trop quoi j’aurai dit un truc du genre : c’est vraiment la plus belle histoire d’amour du théâtre. » répondit-elle en toute sincérité mais avec un sourire. Ce n’est pas vraiment le genre de Candy de flatter les profs pour se faire bien voir. Elle préfère qu’on l’aime bien parce qu’elle fait du bon travail plutôt que parce qu’elle fait de la lèche.
Peut-être qu’elle peut rendre ça intéressant. Après tout, tous les sujets peuvent être intéressant, il faut juste rendre ça vivant. « Ouais y’a des trucs marrants parfois alors ça peut être intéressant. Par exemple certaines plantes ont une forme de vagin d’insectes pour que les mâles soient attirés et qu’elles se fassent butiner. » ok elle aurait pas pu choisir pire comme anecdote et créer le malaise. Elle tente tout de même de rattraper le coup en lui faisant un sourire.
Oscar, M. Fielding, le prof, bref le mec en face d’elle actuellement lui demanda ensuite ce qu’elle comptait faire comme travail une fois ses études terminées. « J’aimerai bien faire de la recherche, partir dans la jungle pour trouver de nouvelles espèces. Un peu la Indiana Jones de la plante verte tu vois ? » décidément on ne peut pas dire qu’elle arrange son cas. « J’pourrai te donner des cours si tu veux, ça serait ironique ! » ajouta-t-elle en riant.

Elle a l'air chouette comme fille Candy, Oscar apprécie sa façon de parler de manière si franche et les quelques mots qu'elle prononce ensuite arrive à lui tirer un nouveau sourire amusé. « Pas faux, t'es en train de me faire douter sur toutes les fois où j'ai reçu des compliments sur mes pièces maintenant. » Il plaisante, peut-être est-il un peu trop taquin avec cette fille qu'il vient seulement de rencontrer. Et ce n'est pas parce qu'elle est étudiante, Oscar a toujours été comme ça. Un humour un peu décalé, pas toujours drôle, parfois ringard. Il l'écoute ensuite parler de ses études, et ne peut s'empêcher de s’esclaffer lorsqu'elle lui raconte cette anecdote de la plante en forme de vagin. Il ne s'y attendait clairement pas, et se sent presque coupable de rire alors que Candy lui parle d'un sujet qui semble lui tenir à coeur et qu'elle prend très au sérieux. « Waw, tu viens de grandement enrichir ma culture, et je suis très sérieux. » Il la regarde avec toujours les yeux qui pétillent d'avoir ri. Oscar réussit à finalement reprendre son sérieux, la questionnant sur son futur et aux portes que ce genre d'étude peut bien lui ouvrir. « Je vois oui, et je trouve ça vraiment cool. » Ce qu'elle ajoute ensuite le fait à nouveau sourire. « Mais écoute, pourquoi pas ! Je serais ravi d'en appendre plus sur tes drôles de plantes, Mlle Jones, » répond-il, faisant référence au surnom qu'elle s'est donné plus tôt. Il s'imagine déjà, assis devant elle, à l'écouter parler en utilisant des termes qu'il ne comprendrait certainement pas. « Et échange, tu pourrais venir voir à quel point je suis un prof de théâtre exceptionnel. » Il prend un air confiant un peu trop exagéré que pour être sérieux.

Candy est ravie qu’il ne la juge pas ou n’est pas peur d’elle à cause de son honnêteté et de son humour un peu douteux. Au final elle a presque oublié qu’il est prof et que normalement elle doit l’appeler M. Fielding et ne pas lui parler comme s’il s’agissait d’un élève ou d’une autre personne. La jeune femme rit à sa réponse. Elle ne pense pas qu’il reçoive des compliments pour rien, même si ça ne l’étonnerait pas qu’avec sa tête de gendre parfait plusieurs femmes aient déjà essayé de l’amadouer en lui faisant des compliments.
Elle ne pensait que cette anecdote susciterait cette réaction chez le brun. Mais il a vraiment l’air d’avoir aimé cette fun facts. Cependant elle ne préfère pas lui en dire d’autres parce que sinon elle pourrait s’emballer et finir par lui parler du cycle de digestion des plantes carnivores autant dire pas le truc le plus passionnant du monde.
Heureusement qu’il trouvait ça cool ! Explorer la jungle pour trouver une nouvelle espèce de plante c’est super cool. Enfin c’est l’avis de Candy et ce n’est pas sûr que tout le monde le partage. En réalité ça ne doit pas être aussi rocambolesque que les aventures d’Indiana Jones mais elle aime bien cette image.
La jeune femme ne pensait pas qu’il prenne au sérieux son idée de lui donner des cours. « Sérieux ? Tu veux vraiment m’entendre parler de plantes pendant une heure ? Du cycle de la sève ? De la photosynthèse ? » autant dire des choses qui font pas vraiment rêver. Mais bon, elle ne dit pas non, elle l’aime bien, même si ça ne fait que cinq minutes qu’elle le connaît. En échange il lui propose de lui donner des cours de théâtre. « To be or not...to be ? That is the question... » dit-elle d’un air dramatique avant d’exploser de rire. « C’est le seul truc que je me souviens de mes cours de littérature. » ajouta-t-elle en souriant. Elle est plutôt scientifique que littéraire ce qui est logique en voyant ses choix d’études. Elle se tourna ensuite vers lui avant de dire « I love you Jack. » telle Rose dans Titanic pour montrer ses talents d’actrice relativement limités. C’est la première réplique de film à laquelle elle a pensé évidemment. C’est une éternelle romantique alors bien sûr qu’elle aime Titanic et qu’elle l’a vu un million de fois en pleurant toutes les larmes de son corps à chaque fois.

Lui aussi a eu des envies folles quand il avait vingt ans, des envies soudaines de partir à la conquête du monde, de monter sur le dos d'un éléphant ou de découvrir des grottes abandonnées cachant un très ancien trésor de pirate. Il était un peu comme elle à l'époque, à vouloir essayer des tonnes d'expériences sans vraiment réaliser le danger et l'investissement que cela peut cacher. Et puis, la réalité a fini par le rattraper, et il s'est retrouvé papa sans même le demander. Oscar a du faire une croix sur ses rêves et ses envies, mais ce n'est pas pour autant qu'il n'aime pas la vie qu'il mène aujourd'hui. Il l'aime sa Luce, plus qu'un voyage en Inde et plus qu'un combat contre un serpent venimeux. À la question de Candy, il hausse les épaules. « Pourquoi pas ? Bon, je te promets pas de suivre tout ce que tu raconteras, mais je suppose que t'arriveras à rendre le sujet intéressant. » Elle a déjà réussi à le faire rire rien qu'avec une anecdote, alors pourquoi ne pas en entendre plusieurs ? Et puis, Oscar a toujours été très ouvert d'esprit, il n'a jamais eu de mal à s'intéresser à des sujets qu'il ne maîtrise à la base absolument pas. Face à sa réplique de Shakespeare, la plus connue, il se met à sourire avant d'applaudir. « Waw, quel talent, tant d'émotions misent dans seulement quelques mots ! » Il ne se moque pas d'elle, il ne fait que plaisanter avec toujours ce regard amusé qui l'empêche d'être sérieux dans ses paroles. Si Candy est capable de réciter le cycle de la sève, lui est plus doué lorsqu'il s'agit de citer plusieurs grands auteurs jusqu'à connaître leur vie entière. Shakespeare fait d'ailleurs partie de ceux qu'il connaît sur le bout des doigts. En même temps, il ne reprendrait pas l'oeuvre d'un type si ce dernier ne l'avait pas marqué. Cette réplique de Titanic que Candy lâche de manière si spontanée le fait rire, mais il s'empresse de reprendre son sérieux afin de pouvoir sur-enchérir. Malgré le fait que les sièges du théâtre ne permettent pas vraiment ce genre de position, il se couche sur le flanc, appuyant sa tête sur le plat de sa main, puis lève les yeux vers elle. « Dessine-moi comme une de tes françaises, » dit-il d'une voix suave totalement exagérée.

Si vraiment cette histoire de se donner des cours mutuellement est sérieuse, Candy se demande comment elle va bien pouvoir caler ça dans son emploi du temps déjà surchargé. Elle a trop de choses à faire dans des journées qui sont trop courtes. Mais bon elle devrait bien trouver une heure par ci par là si vraiment Oscar veut en apprendre plus sur les plantes. Et puis ça pourra peut-être l’aider à réviser ses cours d’expliquer à quelqu’un en quoi ça consiste. Lorsqu’il lui répond qu’il est sûr qu’elle va rendre le sujet intéressant elle ne peut s’empêcher de sourire comme une débile. Elle le trouve mignon enfin non gentil hein. Nan parce que mignon c’est pas très approprié. La demoiselle décide donc tout de suite de ne plus penser qu’il est mignon, même si c’est vrai.
Suite à son imitation peu réussi d’Hamlet, il se moque gentiment d’elle. Candy aurait pu le prendre mal mais elle ne se vexe pas pour si peu et puis ce n’est pas comme ci elle pensait avoir un talent inné pour le théâtre. Elle sait très bien que ce n’est pas son truc. Comment beaucoup de choses, ce n’est pas vraiment une artiste. Elle aurait aimé savoir chanter ou danser correctement, ce genre de choses mais non. La seule chose dont elle peut un peu se venter si elle veut, c’est d’être douée en gymnastique et de pouvoir faire des double salto ou le grand écart. « C’est naturel. » dit-elle en prenant un air hautain avant d’éclater de rire. Surtout qu’il ne pense pas que c’est son genre de se venter. Bon en même temps vu leur conversation il doit déjà s’en douter.
Candy sort la première réplique de film qui lui vient en tête, une de Titanic. Elle ne s’attendait certainement pas à ce qu’Oscar se prenne au jeu et s’allonge assez maladroitement sur les fauteuils comme Kate Winslet dans le film avant de sortir une réplique. Après avoir passée la phase de « oh mon dieu il connaît Titanic, épouse-moi, on fait des bébés. », elle éclate de rire, encore une fois. Après avoir repris son sérieux, plus ou moins, elle prend dans son sac une feuille et un crayon. Et commence à dessiner. Sauf qu’elle a un talent en dessin à peu près égal à celui qu’elle a en théâtre. Autant dire qu’Oscar est un bonhomme bâton avec une tête énorme. Elle n’a définitivement pas le même talent en dessin que Jack. Cela lui prend environ une minute de dessiner son petit bonhomme.
Mais elle n’a pas le temps de montrer son œuvre d’art à son modèle, que la jeune femme entend des bruits de clefs et de pas. Le gardien. D’habitude il ne vient pas aussi tard, il a dû entendre leurs éclats de rire. Sans réfléchir elle plonge par terre pour ne pas se faire repérer et entraîne Oscar avec elle en l’attrapant par le bras. Ils se retrouvent tous les deux par terre, entre les sièges. Elle plaque sa main contre la bouche du jeune homme pour qu’il ne puisse rien dire pendant que le gardien est là. Heureusement il jette juste un coup d’œil et ne vient pas jusqu’à eux. Lorsqu’il est parti assez loin pour qu’ils ne puissent plus les entendre et que Candy soit rassurée, elle retire sa main de la bouche d’Oscar et souffle de soulagement qu’ils ne se soient pas fait prendre. « Désolé. » dit-elle finalement en chuchotant. Elle se sent un peu mal à l’aise d’avoir fait ça et de se retrouver dans cette situation où ils sont presque collés l’un à l’autre. Elle n’a pas vraiment réfléchi. S’ils n’avaient pas bougés ils ne les auraient peut-être même pas vu mais elle a paniqué.