home sweet home (fieldstone)

Il ne sait même pas pourquoi il a accepté cette idée qu'elle lui donne cours, ou qu'elle lui apprenne simplement d'autres trucs useless pour lui étant donné que jamais il ne risque de s'en servir dans son quotidien. Au fond, peut-être qu'il ne l'aurait même pas suggéré avec un autre étudiant. Oscar apprécie Candy, bien qu'ils se connaissent à peine. À force de discuter avec elle, il a fini par oublier qu'elle ne devrait tout comme lui absolument pas se trouver ici. Il ne saurait dire pourquoi, ou comment il en est arrivé à aimer discuter et rire avec elle. Sa présence lui est simplement agréable, même en pleine nuit. Elle l'a sorti de toutes ses réflexions par rapport à ses pièces, lui permet d'enfin pouvoir penser à autre chose qu'au boulot et à tout ce qui en découle. Et plus le temps passe, plus il a envie d'en savoir plus sur elle. Elle se met à le dessiner, et il est tenté de lever la tête pour regarder ce qu'elle est en train de faire et comment elle prévoit de le représenter. Sauf que des bruits de pas ne tardent pas à se faire entendre, sortant Oscar de ses rêveries et le ramenant violemment à la réalité. Non, ils ne devraient clairement pas être là. Réagissant avant lui, Candy le tire vers le bas pour qu'ils puissent se retrouver tous les deux sur le sol, à l'abris des regards. Oscar entre-ouvre les lèvres, mais elle plaque sa main contre sa bouche et le coupe dans son élan. Alors il attend, immobile, totalement attentif au moindre bruit. Le gardien ne tarde pas à s'éloigner, et Oscar plante son regard dans celui de Candy. Il a l'impression qu'ils sont deux enfants essayant de se planquer des adultes après avoir fait une bêtise, et ça lui donne envie de rire. Partagé entre l'amusement et le stress, il se contente de sourire maladroitement, toujours à proximité d'elle, laissant plusieurs secondes s'écouler avant de se redresser. « C'est rien, mais on devrait pas rester ici. Moi comme toi. » Il jette un regard à ses quelques affaires. « T'as pas un endroit plus... légal pour dormir ? Parce que je me sens pas capable de te laisser ici alors que tu pourrais te faire virer de l'Université si tu te faisais attraper. » Il regarde ailleurs, passe une main dans ses cheveux, puis finit par reposer sur Candy un regard rempli de tendresse.

Candy aurait aimé que cette discussion plutôt sympathique avec Oscar dure plus longtemps. Mais il semblerait qu’ils fassent trop de bruits et que le gardien aient des soupçons sur la présence de gens dans l’université à cette heure tardive. Allongée sur le sol, Candy se sent terriblement mal à l’aise d’avoir entraînée le jeune homme avec elle et par la même occasion s’être retrouvée proche de lui. S’il avait été une autre personne, pas un professeur, peut-être aurait-elle été plus à l’aise mais là ce n’était pas le cas. Elle se sentait terriblement gênée. En plus elle le retenait ici alors qu’il devait avoir mieux à faire. Ils se relèvent avant que le brun ne lui réponde qu’ils devraient peut-être partir histoire de ne pas se faire attraper. Il lui demanda ensuite si elle ne connaissait pas un autre endroit où elle pourrait dormir qui n’est pas illégal. « J’aime bien faire des choses illégales. » dit-elle avant de retenir un rire pour ne pas que le gardien revienne. Elle n’est absolument pas sérieuse, Candy est plutôt du genre à respecter les règles et à être prudente, dormir à l’université est probablement la seule chose illégale qu’elle fait. Après elle a un casier judiciaire mais ce n’est pas vraiment de sa faute puisqu’elle n’était pas vraiment elle-même. « Rentre ne t’inquiète pas pour moi, j’suis sûre qu’il y a des gens qui t’attendent chez toi. » dit-elle avec un sourire sincère. Elle ne sait pas s’il y a des minis Fielding qui courent partout mais elle est sûre qu’il doit bien y avoir un monsieur ou madame Fielding quelque part. Ou alors c’est que comme elle il a un soucis qui fait fuir tout le monde. « Crois moi je suis mieux ici que chez moi. » et même s’il insiste elle ne rentrera pas chez ses parents. De toute façon ce n’est pas la première fois qu’elle dort là et ce ne sera sûrement pas la dernière. Elle aime dormir ici même si ce n’est pas l’endroit le plus agréable du monde. Au moins la jeune femme est tranquille, seule, dans le silence de l’université et ça a le don de l’apaiser grandement.

Si proche de Candy, Oscar n'a pu s'empêcher d'admirer la couleur de ses yeux. Deux grandes iris bleues claires, semblables à l'océan. Elle a le regard expressif, un regard qui trahi ses émotions et qui laisse aller le rire qu'elle tente tant bien que mal de retenir. En l'entendant, il sourit d'un air intrigué et est tenté d'en savoir plus. Il voudrait la questionner sur sa vie, sur ce qu'elle aime, parce qu'Oscar a toujours été quelqu'un de peut-être un peu trop curieux. Et parce que Candy, elle a l'air bien plus intéressantes qu'une station radio aux petites heures du matin. Sauf qu'il ne peut pas. Il doit rentrer, et elle aussi. « Je suis sérieux, » répond-il avec un regard désolé pour elle. Sans s'y asseoir, il prend appui sur un des sièges et lui fait face. Il voudrait l'aider, lui trouver un endroit où dormir pour ne pas qu'elle aie à passer la nuit ici, mais il n'a aucune idée d'où. Et lui proposer son chez-lui serait peut-être déplacé. Non, pas peut-être, évidemment que ça le serait. « Et non, personne ne m'attend. Dommage pour toi, j'ai tout le temps pour te trouver un lit plus confortable que ces sièges. » Il y a parfois bien Luce mais elle est rarement chez lui en semaine, sauf parfois le vendredi lorsque sa mère ne peut pas la prendre en charge à cause d'un de ses énièmes stupides voyages. Malgré ses affirmations, il secoue négativement la tête. « Écoute Candy, je peux pas te laisser passer la nuit ici, et c'est pas seulement parce que ça pourrait me coûter ma place. Mais si je fais rien, ça va me hanter toute la nuit et on sera deux à avoir une sale tête demain matin.» Il esquisse un sourire en coin. « Laisse-moi, j'sais pas, te payer une chambre dans un motel ? » Cette fois, il la regarde d'un air plus insistant. Si elle refuse, il se peut bien qu'Oscar se voit forcé d'employer la manière forte.

Candy comprit à son regard qu’il ne disait pas ça pour rire et sa phrase suivante le confirma. Il ne voulait pas qu’elle passe sa nuit ici. Mais où voulait-il qu’elle aille ? Elle ne pouvait pas demander à quelqu’un de l’accueillir à cette heure et elle n’a pas les moyens de se payer un endroit où dormir. Elle tenta bien une feinte en lui disant que quelqu’un devait l’attendre chez lui mais il répondit négativement. Personne ? Vraiment ? Elle se dit qu’il ne devait pas vivre avec sa copine. Oui parce qu’il en a forcément une.
Visiblement il a l’air têtu et elle aussi donc ça risque de durer longtemps puisqu’il y a peu de chances pour qu’il arrive à la convaincre de bouger. Elle écouta attentivement ses arguments. Il voulait même lui payer une chambre dans un motel ! « Alors déjà sache que c’est pas la première fois que je fais ça et jusqu’à maintenant je me suis jamais fait prendre. Ensuite personne ne sait que tu es là ou que tu es avec moi donc tu risques rien. Mais vraiment t’as pas à t’en faire pour moi. » dit-elle en posant sa main sur son épaule pour appuyer ses propos. « Et c’est non pour le motel. Déjà je veux pas que tu dépenses d’argent pour moi, c’est gentil vraiment. Et puis tu penses que je serai vraiment mieux là-bas ? » ajouta-t-elle en le regardant. Candy le trouvait vraiment adorable à s’occuper d’elle et même vouloir lui payer une chambre mais elle était bien ici et elle n’a pas envie qu’il fasse quoi que ce soit pour elle. Après elle se sentirait trop redevable envers lui et elle ne veut pas. Et puis on ne peut pas dire que les motels la rassure vraiment, au contraire, ça la fait plus flipper qu’autre chose. Et pas seulement parce que c’est flippant mais aussi parce qu’elle sait que si elle panique elle risque de vraiment passer une très mauvaise nuit, pire que ce qu’il peut imaginer.

Oui, Oscar est têtu, et foncièrement gentil en plus de ça. Il ne peut pas se risquer de la laisser ici, même si Candy lui assure l'avoir déjà fait sans jamais se faire piéger. Oscar regarde les sièges sur lesquels elle s'était couchée, et se dit qu'ils ne doivent clairement pas être aussi confortables qu'un bon lit. Une moue dubitative se forme sur son visage avant que son regard ne croise à nouveau celui de l'élève. « Ton argument est aussi valable qu'une fille qui prétend n'être jamais tomber enceinte et donc ne rien risquer. » La comparaison est peut-être forte, mais il se contente de hausser les épaules juste légèrement, avec la main de Candy sur l'une d'elles. « Mieux je sais pas, mais ça ressemblera plus à un endroit pour dormir qu'ici. » Il se creuse les méninges, mais sa capacité à réfléchir a toujours moins bien fonctionné le soir que la journée. Et puis, une idée soudaine lui traverse l'esprit. Comme pris d'une illumination, il se relève et regarde en direction de la scène. « Prends tes affaires et suis-moi, » lui dit-il avant de se diriger vers le bout de la rangée, puis de descendre d'un pas accéléré les marches qu'il a tant de fois franchies. Une fois au pied de la scène, il gravit les quelques marches en bois qui craquent sous ses chaussures et se dirige ensuite vers les coulisses, là où seulement lui et ses petits comédiens peuvent accéder. Et tous ceux qui travaillent dans le théâtre, bien sûr. Pour guider Candy à travers la pénombre, il lui attrape doucement le poignet et la guide jusqu'à un ancien canapé qui leur sert de décor pour certaines pièces. « Au moins ici, personne ne peut te voir et tu seras franchement mieux mise. » Oscar se tourne vers elle, lâche son poignet, et lui offre un sourire en coin en attendant sa réponse. Elle ne peut pas refuser, sauf si elle est assez folle pour préférer un siège étroit à un canapé rembourré.

Étant visiblement aussi têtu l’un que l’autre la conversation pourrait durer des heures ! Ils finiraient bien par tourner en rond et sûrement par s’endormir sur les sièges sans même s’en rendre compte. La réponse qu’il lui donna fit hausser un sourcil à Candy. Une femme enceinte, vraiment ? Elle n’est pas sûre que la comparaison soit des plus appropriées mais bon, soit. Elle esquisse un sourire en pensant au fait que s’il y a bien une chose qui ne risque pas de lui arriver maintenant c’est bien ça : tomber enceinte. Tout simplement car elle est vierge et que donc à moins d’être dans Jane the virgin, il n’y a aucune chance pour que quelque chose comme ça arrive.
La jeune femme n’est pas sûre qu’Oscar ait vraiment déjà dormi dans un motel et sache à quoi ça ressemble. Au moins les canapés du théâtre ne sont pas tâchés avec des liquides inconnus ou suspects, il n’y a pas non plus des gens bizarres qui pourraient à tout moment rentrer ou juste des bruits bizarres qui ne sont pas réellement rassurant. « Tu sous-estimes vraiment le confort de ces sièges. » répondit-elle en souriant.
Oscar lui demande ensuite de le suivre, elle hésite mais il a l’air décidé et au pire il ne va pas la kidnapper alors elle peut toujours faire demi-tour si elle en a envie. Elle attrape donc tout son petit bazar et le suit en faisant attention de ne pas tomber dans les escaliers.
Arrivé vers la scène, il prend le chemin qui surprend le plus la jeune femme puisqu’il se dirige vers les coulisses, enfin elle imagine que c’est les coulisses. Il lui attrape le poignet pour ne pas qu’ils se perdent, ce serait bête de se retrouver à jouer à cache-cache sans le vouloir. Elle ne peut s’empêcher de sourire à ce contact, heureusement qu’il ne la voit pas sinon il serait peut-être gêné de la voir rougir.
Finalement ils arrivent devant un ancien canapé qui a l’air en effet plus confortable que les sièges du théâtre. « Merci, si seulement j’avais su ça plus tôt ! » dit-elle avec un sourire avant de le prendre dans ses bras par réflexe. Elle s’éloigne bien vite, son cerveau lui faisant comprendre qu’elle n’aurait pas du faire cela. Elle baisse la tête avant d’ajouter. « Maintenant tu peux rentrer chez toi et dormir tranquille. » elle ne compte pas le retenir toute la nuit ici.

On a souvent dit d'Oscar qu'il possède un humour particulier. À faire des comparaisons sans aucun sens, des réflexions sans lien, ou même à bien trop souvent rire pour un rien. Il la voit hausser un sourcil et se contente d'hausser les épaules, montrant que lui-même n'est pas certain de ses paroles. Lorsque Candy lui dit qu'il sous-estime le confort des sièges, il plisse légèrement les paupières en voulant prendre un air menaçant bien trop peu convainquant. « Je ne suis surtout pas du genre à lâcher l'affaire, » se défend-il avant qu'un nouveau et léger sourire ne vienne étirer le coin de ses lèvres. Car oui, Oscar est une sacrée tête de mule, à tel point que ça peut en devenir presque insupportable lors d'un débat ou autre discussion un minimum sérieuse. C'est d'ailleurs pour ça qu'il se décide à la guider jusqu'aux coulisses, là où personne ne va et là où a été laissé un canapé qui n'a que quelques fois été utilisés. Il lui fait face et, après l'avoir remercié, Candy le prend dans ses bras à sa plus grande surprise. Il ne peut s'empêcher d'ouvrir grands les yeux, incapable de trouver quoi dire, restant figé sur place sans l'entourer elle d'une étreinte affective. Il a l'impression que le geste serait trop déplacé vu le contexte. Lorsqu'elle s'éloigne, il rit un peu nerveusement avant de passer une main dans ses cheveux. « C'est normal, » dit-il simplement. La suite de ses paroles pourraient presque le laisser penser qu'elle est en train de le chasser, mais Oscar est conscient qu'il se fait tard et qu'en effet, il devrait vraiment aller dormir si il voulait être en forme pour ses cours demain. « Je pense que c'est une bonne idée, » commence-t-il avec un toujours le même sourire, reculant ensuite de quelques pas pour se rapprocher de la scène. Avant de disparaître dans la salle, or de sa vue, il se tourne une dernière fois vers Candy. « Bonne nuit. » Et enfin, il prend le chemin en direction du parking où l'attend sagement sa voiture. Une chose est sûre, il ne risque pas d'oublier cette rencontre atypique avant un bon moment.