Soirée bourés karaoké ... ohé ohé ! (Bàhr)

J’avais des amis en or, ça ne faisait aucun doute. Depuis que la nouvelle s’était répandue qu’Ally avait quitté la ville sans prévenir, partant sur un coup de tête faire un parcours de je-ne-sais-combien de kilomètres seule avec son sac à dos et ses doutes – sur tout, sur moi, peut-être, je ne savais même pas -, je recevais un tas d’invitations à des activités. Ça me changerait les idées, ça me ferait du bien, qu’on me disait. Et c’était vrai, sur le coup, je m’amusais et je ne pensais plus à l’endroit où se trouvait ma copine et à notre situation. Malheureusement, à chaque fois que je revenais chez moi, seul, les coups de blues reprenaient de plus belle. C’est pourquoi, quand Zelda m’envoya un message pour prendre de mes nouvelles, je fus des plus honnêtes avec elle en lui signifiant que je n’étais pas au top de ma forme. Quelques échanges de textos plus tard, elle m’invitait à aller au bar de la plage, mardi soir, pour une soirée karaoké. Cela faisait bien longtemps que nous ne nous étions pas laissés aller autant à la folie, tous les deux, et ça me manquait. Zelda était originale, extravertie, amusante et unique. Elle me faisait toujours rire aux éclats, parce que nous partagions le même sens de la folie et le même bon sens du ridicule. J’avais donc accepté son invitation sans hésiter et, quand mardi soir pointa enfin le bout de son nez, je m’empressai d’enfiler des vêtements confortables – un short et un t-shirt, pour profiter des belles soirées australiennes.

J’arrivai au bar de la plage et m’avançai vers la tignasse rousse que je n’avais pas tardé à repérer. On pouvait reconnaître Zelda parmi les plus grandes foules, par son style bien à elle. Elle était ravissante, comme toujours, et mon sourire s’agrandit quand mon regard croisa le sien. Elle s’approcha de moi, les bras ouverts. « Salut Zelda ! » Je la pris dans mes bras et la serrai contre moi, profitant de cette étreinte, de cette marque d’affection. Après s’être éloignée, elle me conduisit jusqu’à la place qu’elle occupait quelques secondes plus tôt. Je m’assis à ses côtés. « Je pense aussi que les gens sont plutôt surpris de te voir avec ton bonnet, tes gants et ton écharpe alors qu’il fait encore super chaud ! » Relevais-je dans un rire. C’était à croire que Zelda n’habitait pas le bon hémisphère et qu’elle se croyait en hiver. Elle me faisait rire, à ne jamais faire comme les autres. C’était d’ailleurs ce que j’appréciais le plus chez elle, ça et l’assurance avec laquelle elle agissait à contre-courant. Elle me demanda alors si j’avais des idées de chanson. « Woh-woh, laisse-moi avaler quelques verres avant hein, pour réchauffer ma gorge et avoir ma plus belle voix de ténor ! » Ça ne fonctionnait pas comme ça, je savais, et puis je n’avais jamais eu besoin d’alcool pour me ridiculiser en public mais, quand même, une bonne bière me tentait. Je ne tardai donc pas à commander un pichet de bière rousse – question d’être bien concept avec Zelda -, comptant le partager avec ma comparse si elle le voulait. « Pour les chansons, j’compte bien m’orienter vers des chansons bien joyeuses. Sorry Adele, toi et moi ce soir, ça ne se donnera pas ! » Dis-je en levant les yeux au ciel et en faisant le signe de croix, comme si je m’adressais au tout-puissant. Adele, c’était un peu ça, quand même. « Livin’ on a Prayer, Pour Some Sugar on Me, I Will Survive, I Want It That Way, I Wanna Dance with Somebody … tout ce que tu voudras, Zeld’, tu sais bien que je chanterais n’importe quoi pour toi ! » Dis-je avec un sourire, en nous versant un verre de bière à tous les deux.

« Pataaaate ? Moiiii ? Avec toutes les couches de vêtements que t’as sur le dos c’est toi la patate, bro’ !!! » Lançais-je avec enthousiasme. C’était l’effet que Zelda avait sur moi, elle rendait tout tellement drôle et simple. Elle prenait des sentiments tellement complexes et les rendaient si légers. Mon cœur si lourd ne pesait plus mille tonnes comme une heure plus tôt. Décidément, la rouquine était un remède-miracle contre le chagrin. Je me demandais qui la guérissait, qui la faisait rire, elle, quand elle n’allait pas bien. J’étais à moitié assis, une fesse dans le vide, que Zelda me parlait de karaoké, sujet auquel je mis les freins puisque je n’avais pas encore une goutte d’alcool dans le sang. Sa réponse me fit rire au départ mais, dans ses dernières paroles, je fus légèrement troublé. Était-ce vrai ? Avais-je réellement changé ? C’était possible. Avec une relation viennent certaines responsabilités, et peut-être étais-je plus sérieux et plus réfléchi depuis que j’étais en couple avec Ally. Pourtant, ce qui avait toujours fait de moi qui j’étais, c’était ma folie, mon impulsivité, le fait que je n’avais aucunement peur du ridicule. Alors pourquoi aurais-je besoin d’être ivre pour trouver la force de monter sur scène et de m’humilier ? « Bon, d’accord, juste une seule bière et dès qu’on la termine on passe notre demande spéciale. J’vais te prouver que j’suis encore le BàBàhr que tu connais ! » Ou me le prouver à moi-même, plutôt. Quand les bières rousses arrivèrent, je répondis tout de même à la question de mon amie, lui citant des chansons bien joyeuses comparativement à certains classiques d’Adele que je pouvais chanter habituellement. Je n’avais pas vraiment envie de me retrouver en pleurs sur scène, ce soir. Et Ally avait frappé fort, en partant. Elle m’avait laissé en mille morceaux. Je devais essayer de positiver un peu. « Ouaip’. N’impoooorte quoiiii. » Répétais-je. Je serais prêt à tout, même aux Disney, comme elle me le proposait. « J’les connais par cœur, c’est pas vraiment un défi pour moi ! En fait, j’te mets au défi de trouver LA chanson de karaoké que j’pourrai pas chanter comme un Dieu ! » Et c’était tout un défi, elle le savait elle-même. Nous étions venus si souvent ensemble, et même quand je ne connaissais pas encore Zelda, j’étais déjà friand des karaokés. Finalement, on trinqua, et j’affichai un grand sourire face à mon amie. « À nous !! » Lançais-je. Je pris trois bonnes gorgées du rafraîchissant liquide, fermant les yeux de contentement. « Tu feras des duos avec moi j’espère ? » Demandais-je à mon tour. Je me sentais bientôt prêt à monter sur scène avec Zelda. Fallait juste terminer nos verres, et je me lancerais.

Prenant un air faussement indigné, je lui répondis du tac au tac : « M’en fous, moi j’t’ai jamais aimée ! » Ce qui était totalement faux, hein. Zelda et moi, c’était une belle histoire d’amitié, et elle serait aussi bien longue ! En effet, nos deux personnalités à la fois tellement simples et comiques faisaient en sorte que nous nous entendions à merveille. Honnêtement, j’avais beau songer à une raison pour une dispute entre elle et moi, rien ne me venait à l’esprit. Mis à part nos petites taquineries inoffensives, on ne cherchait jamais la guerre. C’était ce qui me faisait tellement de bien d’une personne comme Zelda : je pouvais être moi-même, dire tout ce que je voulais, sans me soucier que ce soit mal interprété et que ça devienne une grosse dispute basée sur un malentendu, ou sur un excès d’irritabilité ou de susceptibilité. Bref, on trinqua à cette soirée et surtout à nous, avant de prendre de bonnes et rafraîchissantes gorgées de nos bières rousses. Le sujet du karaoké ne tarda pas à revenir sur la table – ou plutôt sur le comptoir du bar – puisque c’était quand même la raison de notre venue jusqu’ici. Pour chanter à s’en faire exploser les poumons, en plus des tympans des autres. « Laquelle ? J’ai au moins droit de savoir avant, question de me préparer mentalement à épater la galerie ? » Demandais-je en sachant pertinemment que Zelda ne cracherait pas le morceau. Elle était bien trop joueuse pour gâcher tout le plaisir et me laisser le temps de me dégonfler avant de monter sur scène. Je savais qu’elle utiliserait l’effet de surprise à son avantage, et ça m’amusait encore plus. Je n’avais aucune idée de la chanson qu’elle pouvait avoir derrière la tête et j’avais bien hâte de voir ce qu’elle manigançait. Évidemment, question de me rassurer un peu, je lui demandai si elle ferait au moins des duos avec moi pendant la soirée, ce à quoi elle me répondit à l’affirmative d’un air théâtral, posant sa main sur la mienne. J’éclatai de rire alors que des regards se tournaient vers nous et notre duo improbable. « Oh Zelda, Zelda ! Pourquoi es-tu Zelda ?! » Renchéris-je en changeant complètement de répertoire, complètement à côté de la plaque, mais m’amusant de nos conneries inusitées. La rouquine reprit un peu de son sérieux afin de me partager sa joie que j’aie accepté de venir. « Et je suis content que tu aies proposé. Je pense que c’est exactement ce dont j’avais besoin. » Je lui souris, avant de caler ma bière en quelques énormes gorgées, la reposant sur le comptoir avec un air de viking. « Allez, envoie-la, ta chanson ! J’suis prêt ! » Je me levai, les épaules bien redressées, la tête haute.

Quand elle parla des mots d’amour, de la lune de miel à Hawaï, j’éclatai de rire. Ce qu’elle pouvait inventer n’importe quoi, Zelda ! Et c’était tellement facile de rentrer dans son jeu, du moins ça l’était pour moi. Je me demandais parfois si ses autres ami(e)s arrivaient aussi facilement à suivre son esprit des plus loufoques. Il faut dire, le fait que je sois moi-même un peu déjanté devant aider à notre cause. Ou nuire, tout dépend du point de vue. « Les psychiatres t’ont déjà dit que toutes ces scènes étaient une invention de pure pièce de ton imagination, Zelda … il faut que tu arrêtes de me mettre sur un piédestal … je ne suis pas celui que tu penses. » Répondis-je alors, l’air inquiet, posant mes deux mains sur la sienne, comme pour la conforter dans cette troublante – et très fausse – révélation que je lui faisais.

Je voulus alors connaître la chanson qui me ferait sans doute regretter d’être venu jusqu’ici ce soir, mais comme je l’avais prévu, elle contourna la question et m’affirma que je ne la chanterais pas tout de suite de toute façon. « Avec toi, petit et mignon, c’est genre Yatta de Pony Canyon, alors euh … j’pense que les festivités pourront déjà commencer ! » Affirmais-je avec un rire, avant de finalement rentrer dans un autre rôle, celui de Roméo version Zelda & Concho, et en fait j’avais plutôt le rôle de Juliette, si je me fiais à la réplique. Je n’avais jamais été un grand fan de Shakespeare, mais tout le monde connaissait plus ou moins les grandes lignes … Bref, la réponse de Zelda m’arracha un rire mais nous permis de conclure ce volet de notre délire. Puisque j’avais déjà bien entamée ma bière et que les gens mettaient du temps à mettre le feu aux poudres en cette soirée karaoké, je décidai de caler ce qu’il me restait de ma rousse et je me levai, prêt à relever tous les défis du monde du karaoké, duquel Zelda et moi étions le roi et la reine. « Soft ou pas, nous voilà ! » On se rendit ensemble jusqu’au DJ, tout près de la scène, et la rouquine lui demanda Take on Me qui, dès ses premiers coups de batterie et de synthétiseur, me fit danser dans toute ma splendeur. Nous avions chacun un micro, et nous allâmes nous placer au centre de la scène en dansant comme des imbéciles heureux. Quel dommage que nous n’arborions pas le style vestimentaire (et capillaire) des deux protagonistes du vidéoclip. C’aurait été … magique. Enfin, ça l’était déjà, surtout lorsque Zelda et moi commençâmes à chanter ensemble, en nous regardant dans les yeux, manquant d’éclater de rire dès qu’une fausse note se faisait entendre, ou dès que l’un ou l’autre se trompait légèrement dans les paroles ou le tempo. Peu importe, notre spectacle réjouissait pas mal les autres clients du bar de la plage, et nous aussi par le fait même.

Zelda posa ses doigts fins sur mes lèvres, m’obligeant à me taire. Toutefois, c’était mal me connaître que de croire que je ne réagirais pas face à ce geste. Alors donc que la rouquine me disait de me taire et de la laisser espérer, je sortis la langue pour lécher ses doigts de haut en bas, sans gêne. Entre elle et moi, il n’y en avait plus aucune, gêne ! Avec toutes les débilités qu’on se disait et les conneries qu’on faisait ensemble, les limites étaient repoussées depuis bien longtemps, et les barrières tombées en ruines. Finalement, nous parlèrent de l’éventuelle chanson que Zelda choisirait pour moi, et je ne pus m’empêcher de parler de Happai-Tai, Green Leaves, ou peu importe le nom de ce boys band japonais en fait, puisque leur seul hit était devenu une vraie légende dans ma culture musicale. C’est donc sans surprise que la remarque de Zelda à leur sujet me choqua. J’ouvris la bouche, indigné. « Dé-mo-dé ?! Mais … mais … comment oses-tu !?? » Je la poussai tout légèrement sur l’épaule, juste pour lui faire comprendre que ses paroles étaient punissables. Heureusement, je ne m’en fis pas davantage pour un tel blasphème et je décidai qu’il était temps d’aller enflammer la scène du bar de la plage. La rousse me suivit, et alla elle-même faire une demande spéciale au DJ pour que nous puissions agiter nos fessiers et faire vibrer nos cordes vocales devant tous ces spectateurs déjà légèrement ivres. Un peu comme nous – à avoir bu ma bière aussi vite, je ne tiendrais pas longtemps à ce rythme. Après la déclaration d’amour de Zelda pour le public, la chanson débuta et c’est alors que nos talents les mieux cachés – ou pas – furent dévoilés au grand jour. Après notre magnifique prestation, les dernières notes se firent entendre, et les applaudissements ne tardèrent pas à remplacer ce bruit. J’attrapai la main de Zelda pour l’accompagner dans sa révérence, riant de bon cœur en la regardant et en croisant le regard de tout nouveaux admirateurs. « J’ai soif aussi, j’ai la gorge plus sèche que le désert du Sahara ! » Dis-je en rendant mon micro, n’ayant même pas pris soin de le fermer, ce qui fit en sorte que tout le monde entendit cette dernière remarque. Sans m’en rendre compte, je continuai mon chemin, suivant Zelda jusqu’à notre place initiale. Je commandai une seconde bière, puisque la mienne était terminée. « Et c’est pas fini, c’est rien qu’un début ! Le vrai soleil on l’a pas encore vu ! » Lançais-je, en chantonnant, avant de payer ma consommation et de prendre des gorgées pour me soigner la gorge – ou quelque chose comme ça. « Tu crois qu’on pourrait devenir officiellement le roi et la reine du Karaoké ? Un peu comme le roi et la reine de la Rosa Negra dans Dirty Dancing ? » Demandais-je avec une pointe d’espoir.

De retour à nos places, devant mon verre vide et la bière presque terminée de Zelda, celle-ci recommença un élan théâtral en me prenant la main et en faisant de grands gestes avec celle-ci. Aucune résistance de ma part, je me laissai faire, accompagnant ces grands gestes de mimiques faciales plutôt étranges. Quand elle déclara que nous serions le roi et la reine de la chanson, j’éclatai de rire, la regardant faire son numéro. Honnêtement, d’un point de vue extérieur, on avait sans doute l’air complètement tarés. Ou complètement ivres. Le pire était que ce n’était même pas le cas, alors imaginez quand nous le serions ! D’ailleurs, ma seconde bière arriva et je l’attrapai pour en boire de bonnes gorgées, en même temps que Zelda calait la sienne pour la terminer, avant de se commander un cocktail. Elle me montra finalement la prochaine chanson que nous chanterions. Je connaissais pas ce truc, mais je l’écoutai attentivement en riant de temps en temps. « Attends, attends, faut que tu me laisses le temps d’apprendre un minimum les mouvements. » Les paroles, on s’en foutait, elles seraient écrites. Et j’étais plutôt doué pour deviner la mélodie – ou alors c’est ce que je croyais. Pour ce qui était des mouvements, c’était le côté positif d’être un danseur et chorégraphe – en quelque sorte -, j’avais une bonne mémoire pour les gestes. Je l’écoutai deux fois, bien concentré, avant de déclarer : « C’est bon, je la connais. » Je tendis son téléphone à Zelda de nouveau. « Sauf qu’il nous manque un troisième chanteur-danseur, là, c’est pas cool. Faut trouver. » Je me levai, calai ma bière d’un coup comme si j’avais encore vingt ans, avant de déposer la pinte sur notre table. « À la recherche de la troisième collégienne ! » C’est de ça qu’elles avaient l’air, les filles animées de la vidéo, là. « Je shotgun celle habillée en matelot. J’me reconnais en elle. » Déclarais-je, le plus sérieux du monde, même si mes lèvres tremblaient légèrement parce que je me retenais de rire. Finalement, j’attrapai Zelda par la main, l’obligeant à se lever et à me suivre, et je commençai à aborder les gens sur la terrasse, homme ou femme. « Salut, tu connais Caramelldansen ? » Répétais-je à au moins neuf reprises avant qu’une jeune femme nous réponde que oui, elle connaissait. « ON A TROUVÉÉÉÉ ! » Lançais-je à Zelda en lui présentant mes deux mains en l’air, prêtes à recevoir son double high five.

Après notre performance des plus spectaculaires, Zelda, notre troisième partenaire inconnue et moi redescendîmes de la scène sous les rires et les applaudissements de la foule du bar de la plage. Honnêtement, le staff devrait nous embaucher pour faire de l’animation. J’avais rarement vu l’ambiance aussi endiablée, sans vouloir vanter les talents de Zelda et de moi-même. Lorsque nous fûmes de retour sur la terre ferme, au même niveau que tous les autres, et que notre partenaire eut retrouvé sa table avec ses copains, Zelda me prit dans ses bras. En riant, je passai mes bras autour d’elle et je la serrai fort contre moi. « Ouais, allons-y ! » Certes, le bar de la plage était en quelque sorte semi-extérieur, avec sa terrasse couverte, mais il était vrai que la chaleur restait coincée quand même et qu’avec nos prestations qui s’enchaînaient, un peu de véritable air frais ne serait pas de refus. Zelda attrapa ma main sans plus attendre et m’entraîna avec elle jusqu’à l’extérieur. J’enlevai mes souliers et mes chaussettes, en titubant, pour m’avancer vers le sable et sentir les grains entre mes orteils. Je me tournai vers Zelda, adossée au mur, quand elle me parla. « Moi aussi … » Avec tout ce qui s’était passé avec Ally, ce n’était pas surprenant. Je broyais du noir depuis son départ, depuis l’incertitude quant à notre relation. À force de penser et à repenser aux raisons qui auraient pu la pousser à me laisser derrière, j’en devenais fou. Mais pas de la même douce folie qui m’habitait quand je me trouvais en compagnie de Zelda. Non, celle-là, elle me faisait des plus grands biens. Je rejoignis d’ailleurs mon amie. « J’crois qu’en fait, y’a aucun humour qui me fasse autant rire que te le tien … J’apprécie vraiment ce qu’on a, toi et moi. » Lui dis-je en m’adossant au mur à mon tour, à côté d’elle, nos épaules collées l’une à l’autre. « C’est le moment où on doit sortir les violons, là !! » Plaisantais-je en réalisant à quel point je venais de sortir une réplique pseudo-romantique, malgré qu’elle ait été purement amicale.