#248 – unexpected visit (jordan)

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Deux semaines qu’elle était partie pour inaugurer une galerie d’arts, deux semaines qu’elle était partie pour mettre en avant les talents de l’une de ses protégées. Ça semblait long, c’était long et je sentais chaque jour un peu plus le manque prendre le pas sur cette patience qui me réussissait de moins en moins. Je savais que ma femme se vouait à l’art, que c’était l’une de ses priorités et que parfois, elle passait avant notre couple. Je ne pouvais pas lui le reprocher, après tout la plupart des meubles qui se trouvaient dans cette maison avaient été achetés avec son argent. Elle s’était occupée de décorer l’ensemble de notre intérieur, je n’avais pas eu mon mot à dire et pas un seul centime à dépenser. Ce n’est pas pour autant que je profitais de son argent, je gagnais ma vie de mon côté et même si être directeur financier rapportait plus que nécessaire, mon revenu était ridicule face aux millions que possédaient ma femme. J’avais eu du mal à m’y faire au début, j’avais peur d’être celui qui devait se plier à l’autre mais c’était complètement l’inverse. Si elle avait l’argent, j’avais le dessus sur notre vie commune, sur les décisions. Ce n’est pas moi qui mettais fin aux conversations ou qui fuyait le regard de l’autre, c’était elle. Comme c’était elle qui faisait à manger ou du moins qui pensait à commander chez un traiteur pour que l’on puisse manger. Mais depuis deux semaines c’était différent et ce soir, j’avais même décidé de cuisiner, c’était peut-être quelque chose de simple mais ça m’occupait à penser à autre chose qu’à elle, à savoir que j’allais repasser une nuit seul dans notre lit conjugal. Non pas que j’étais accroc aux nuits que l’on passait ensemble, mais j’avais des besoins, j’avais des envies et certaines ne pouvaient être comblées qu’avec elle… car c’est ma femme, celle pour qui j’étais prêt à beaucoup de choses. Tout comme j’étais prêt à retirer mon gratin de pomme de terre du four lorsque j’entendis la sonnette retentir. Regardant l’heure, j’avais attrapé la serviette qui traitait sur le plan de travail pour m’essuyer les mains tout en allant en direction de la porte d’entrée, ne prenant pas la peine de jeter un coup d’œil par le judas, ouvrant la porte pour laisser mon regard se déposer sur la jeune femme qui se tenait en face de moi. J’aurais pu être surpris car je l’étais au fond, mais au lieu de ça j’avais préféré sourire en déposant la serviette sur mon épaule avant d’écarter un peu plus la porte. «Jordan? J’espère que vous ne comptiez pas voir ma femme car elle est en déplacement jusqu’à la fin du mois» Je me mis à grimacer, l’air un brin désolé mais n’avais pas hésité à lui faire signe de rentrer. Ça aurait été dommage de la renvoyer aussi tôt, nous n’avions jamais eu l’occasion de réellement parler elle et moi, je la croisais de temps en temps lorsqu’elle était avec ma femme et… Et il y avait quelque chose chez elle qui me plaisait et pas seulement parce que c’était une femme. «Entrez seulement, j’ai quelque chose à retirer du feu» Et même si c’était vrai, c’était aussi une manière de la forcer à entrer, on ne refusait pas une invitation et encore moins lorsqu’elle l’hôte laissait la porte ouverte derrière lui. «Vous avez le temps de boire quelque chose?»