put on a brave face (fred)

Cela faisait bientôt un mois que Maxence avait pris la petite Abygaël sous son aile, qu’il tentait de lui donner le meilleur de lui-même et, surtout, de lui montrer que ce monde dans lequel elle évoluait n’était pas aussi sombre qu’elle l’avait vécu jusqu’à présent. Cette petite avait vécu bien trop d’horreurs pour une gamine de son âge, ça n’était pas juste, et Maxence essayait du mieux qu’il le pouvait de lui offrir du bonheur, de la stabilité, de l’amour. Malheureusement, le défi était bien plus grand que ce qu’il pensait, et il n’avait pas tout le soutien d’Eleanor, ce qui ne facilitait pas non plus sa tâche. Maxence était un trentenaire, divorcé, qui n’avait jamais eu d’enfants. Certes, il était le parrain d’Opale et presque l’oncle par amitié des enfants de Kaliska et d’Alexis, mais ce n’était pas du tout le même rôle que d’être papa, en quelque sorte. Même s’il ne remplacerait jamais le père biologique d’Abygaël, Maxence était quand même sa figure paternelle actuelle. Ce n’était pas facile d’avoir toute sa confiance, après tout ce qu’elle avait traversé de sa courte vie. Malgré tout, le juge ne baissait pas les bras. D’ailleurs, aujourd’hui, il lui proposa d’aller jouer au parc de la petite école de Bowen. Abygaël fréquentait l’école de Brisbane, puisqu’il travaillait à temps plein au tribunal là-bas, mais ils revenaient à Bowen à tous les week-ends. Il se disait donc que ce serait une bonne idée que la petite ait quelques amis ici aussi, dans la ville natale du juge, afin d’avoir des enfants à voir les fins de semaine, ou pendant les congés de Maxence. Il ignorait si elle avait passé l’âge de jouer dans les jeux du parc, mais au pire, il savait qu’elle avait emmené sa nouvelle copie d’Alice aux pays des merveilles avec elle, alors elle pourrait s’installer sous un arbre et lire. Ça lui ferait prendre l’air, un peu, et qui sait, elle rencontrerait peut-être quelqu’un de son âge, de cette façon. Une fois arrivé au parc, Maxence laissa Abygaël découvrir les environs, pendant que lui alla s’asseoir sur un banc où une place semblait libre, parmi tous les parents qui occupaient l’endroit. Le juge se tourna vers la jeune femme à ses côtés, qui partageait le banc, et demanda avec un sourire : « Lequel est le vôtre ? » Demanda-t-il en regardant les enfants, se sentant comme un véritable papa cette fois.

put on a brave face Maxence et Fred

La journée a été plutôt tranquille pour moi et je peux donc en profiter pour passer un peu de temps avec ma fille. Nous ne sortons pas très souvent, mais depuis le temps que je vis ici, j'ai beaucoup moins peur de me montrer sous mon côté "maman". Il y a encore forcement des gens dans l'ignorance et c'était très bien ainsi. Je ne m'amuse pas à parler de ma vie privée à tout le monde.

Pour faire plaisir à Grace, je lui avais laissé le choix entre certaines activités. Même à huit ans, elle préfère encore aller jouer au parc. Je peux la comprendre, il y a beaucoup d'enfants qui s'y trouve et c'est très grand comme lieu. Il y a beaucoup de choses possibles à faire. Nous nous y sommes rendus en voiture et lorsque je me trouvais un banc ou m'installer, je la laissais filer à toute vitesse. ❝ soit prudente Grace! ❞ Lui avais-je simplement dit en secouant légèrement la tête dans un petit sourire. Durant un long moment, je ne la quittais pas des yeux. Mon regard se détachant d'elle lorsqu'une voix m'interpella. Je n'avais même pas vu cet homme s'installer. ❝ La petite brune là-bas près des toboggans ❞ Je pointais ma fille du doigt avec un sourire avant de reprendre la parole. ❝ Et le vôtre? ❞

   (c) chaotic evil

Le regard de Maxence suivit la ligne imaginaire formée par le doigt de la jeune femme, pointé vers une petite brunette qui était en train de grimper la petite échelle menant au haut du toboggan. Il esquissa un sourire et hocha la tête. « Elle semble adorable. » Conclut-il. Il n’avait pas l’habitude de ces relations entre parents. Après tout, il n’avait jamais eu ce rôle auparavant. Il avait toujours été soit l’homme marié sans enfant, soit le divorcé célibataire sans enfant. Abygaël venait carrément transformer sa vie, son statut, ses repères. Face à cette jeune maman, Maxence avait donc peur de trop en faire, ou d’avoir l’air bizarre. Pourtant, tous les autres parents se rassemblaient pendant que leurs enfants jouaient ensemble un peu plus loin. Il n’y avait qu’eux deux qui s’étaient plongé dans la solitude. Mais, pour Aby, et pour lui-même, le juge avait décidé de faire un effort. Après tout, il savait qu’Abygaël n’avait pas beaucoup d’amis à Bowen, alors le fait de voir son père adoptif faire les premiers pas vers d’autres personnes allait peut-être l’encourager à faire de même. Il ne savait pas trop. Quand la jeune femme lui demanda alors qui était son enfant à lui, Maxence pointa Abygaël du doigt, qui était sur une balançoire, seule, bougeant à peine dessus. « La petite solitaire là-bas … » Le trentenaire soupira doucement en la regardant, ajoutant : « Je ne suis pas son père biologique, elle avait besoin d’une famille d’accueil. Depuis que je l’ai, j’avoue que je ne sais pas vraiment comment je dois m’y prendre … C’est tout nouveau pour moi. » Avoua-t-il, impuissant.

put on a brave face Maxence et Fred

Un homme venait de s'installer près de moi, me demandant lequels de ces petits amours était le mien. Rapidement, je souris avant de lui montrer ma fille de mon index. Habituellement, j'ai peur de parler de la relation mère/fille, mais cet homme, je ne le connais pas et je ne le reverrai surement jamais ensuite. Je n'avais pas besoin de lui cacher la vérité. ❝ Oh, elle l'est! ❞ Mack est très futé pour son âge, elle est très intelligente et "mature" pour son jeune âge.

À mon tour, je l'interrogeai pour savoir quel enfant il accompagnait. Au loin, il me pointa la jeune fille sur les balançoires. À sa réflexion, je souris. ❝ Dites-vous que c'est tout aussi nouveau pour elle... Vous devez simplement apprendre à vous connaître et à vous faire confiance. Tout le reste se fera naturellement ❞ J'haussais les épaules. Enfin, c'était mon avis. Ils sont adorables ces jeunes, il faut simplement savoir comment ils fonctionnent dans leur petite tête.

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C’était beau de voir la fierté dans les yeux d’une mère alors qu’elle regardait sa petite fille au loin. Maxence ne pouvait s’empêcher de sourire, un peu bêtement, en se demandant ce que la vie réservait pour Abygaël et lui. Ce ne serait jamais le même lien d’attachement, ce ne serait jamais la même relation, il n’aurait pas cette fusion unique que la jeune brunette et sa fille avaient ensemble. Toutefois, il espérait quand même être en mesure de bâtir quelque chose de solide avec la petite, pour le temps que ça durerait. Il n’était effectivement pas assuré de pouvoir la garder jusqu’à sa majorité, il ne savait pas si elle retournerait un jour chez son père biologique, ou dans une autre famille d’accueil. Le système était bien complexe, peu adapté pour les besoins de ces enfants. Seul le temps leur donnerait les réponses. Pourtant, la jeune mère semblait avoir bien de l’espoir pour eux. Elle assura le trentenaire qu’ils avaient seulement besoin d’apprendre à se connaître, à se faire confiance, et laisser le naturel faire le reste. Maxence lui sourit. « De sages paroles. » Nota-t-il avec un sourire. « J’espère qu’elle sera bien à la maison. Je ne m’imaginais certainement pas devenir père monoparental, et encore moins dans ces circonstances mais … je ne regrette pas. » Abygaël avait son lot de problèmes, mais ils parviendraient à les surmonter ensemble. Maxence se tourna de nouveau vers son interlocutrice. « Je m’appelle Maxence. » Dit-il en tendant sa main vers la jolie brunette.

put on a brave face Maxence et Fred

Je ne le connais pas, aucunement même. Il ne semblait pas sur de lui, mais pas du tout et étrangement, j'ai essayé de lui montrer que ça pouvait être facile. Je ne sais pas ce que s'est, Mackenzie est ma fille de sang, mais tout est possible lorsqu'on le veut vraiment. Pour que sa fonctionne, ils sont simplement besoin de se connaître, de savoir ce que l'autre a de besoin. Lorsque le bel homme me répond que dis de sages paroles, je souris simplement. ❝ merci ❞ ce ne sera peut-être pas facile, mais j'aime avoir confiance sur ces sujets-là. ❝ Si vous ne regretter, c'est une bonne chose. Vous avez pris le bon choix. ❞ Je ne pouvais pas en dire davantage s'il était fier de sa décision. Soudainement, il me tend l'une de ses mains avant de se présenter sous le prénom de Maxence. Je me tourne légèrement pour lui faire face, posant ma main dans la sienne. ❝ Frédérique. ❞ Je souris bêtement avant de poser mon regard au loin pour savoir si ma fille est toujours OK.

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Maxence hocha la tête. Oui, il avait sans doute fait le bon choix. Après tout, il avait une grande maison dans laquelle il vivait seul, auparavant. Il avait les moyens. S’il pouvait au moins lui donner ce toit où vivre, cette chambre rien qu’à elle, il se disait que c’était déjà un pas vers l’avant. Toutefois, Maxence craignait de ne pas avoir assez de temps à lui consacrer, et il avait peur qu’Abygaël sente que c’était par manque d’intérêt ou d’affection. Ce qui n’était pas le cas. Avec son métier, Maxence était un homme occupé, et il n’avait que peu de temps pour lui-même alors encore moins pour une enfant. Toutefois, son arrivée dans sa vie était justement un moyen de remettre l’ordre de toutes ses priorités en question. Revoir sa vie. Recalculer. Si une chose était ressortie de sa relation avec Eleanor, c’était qu’il priorisait bien trop son emploi au détriment de toutes les autres sphères de sa vie. C’était d’ailleurs ce qui l’avait conduit, avec son ex-femme, au divorce. Abygaël était le premier pas – et quel pas ! – vers une nouvelle vie. « Enchanté, Frédérique. » Reprit Maxence avec un sourire. Elle tourna alors la tête vers sa fille au loin, et le trentenaire fit de même, imitant les gestes de la mère. Son instinct paternel n’était pas encore tout à fait là, il n’avait pas l’habitude de veiller sur quelqu’un. « Qu’est-ce qu’elle aime faire, votre fille ? Je veux dire … quel genre d’activités vous faites avec elle ? À part amener Abygaël au parc ou à la plage, j’ignore quoi faire … Elle préfère largement rester à la maison à lire des histoires, de toute façon … » Pauvre Maxence, et pauvre Frédérique aussi, d’ailleurs. Elle allait sans doute croire qu’il était un piètre tuteur, à lui demander autant de conseils.

put on a brave face Maxence et Fred

Nous ne vivons pas la même situation, mais je pouvais le comprendre. Je me sentais tout aussi nerveuse lorsque est eut Mackenzie. Je ne l'ai pas adopté, mais le stresse était tout de même là. Je n'étais pas certaines de pouvoir être une bonne mère, je ne savais pas si j'allais tout faire correctement. De ce que je peux comprendre, Maxence n'a pas d'enfant et la jeune fille vient tout juste d'entrer dans sa vie. Ce ne sera pas facile au début, c'est certain. Mais ensemble, ils y arriveront.

Je détourne le regard pour garder un oeil sur Mackenzie lorsqu'il me demande ce que je fais comme activité avec ma fille. Je rigole un peu. ❝ sérieusement, pas grand-chose. Mon travail me prend beaucoup de temps, mais lorsque je le peux, je l'amène au parc, au cinéma. ❞ Il cherchait surement un moyen de passer du temps avec la petite Aby sans savoir quoi faire. ❝ L'important, ce n'est pas l'activité, c'est simplement de passer du temps ensemble. ❞ Je souris avant de poser mon regard sur le bel homme. ❝ Il faut lui laisser un peu de temps. Tout ça, c'est nouveau aussi pour elle. ❞

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C’était le regard de Frédérique vers sa fille qui rappelait à Maxence qu’il devait effectivement garder un œil sur Abygaël. Pas qu’il soit irresponsable, mais il n’était pas encore habitué qu’un être humain dépende de lui, en quelque sorte. Certes, la jeune fille était assez grande, mais elle avait encore besoin qu’on prenne soin d’elle, qu’on la surveille aussi jusqu’à un certain point. Elle avait beau être mature, trop mature pour son âge, Abygaël avait besoin d’encadrement, de protection. Ce que peu de personnes avaient réussi à lui donner à long terme, visiblement. Maxence ferait tout son possible pour prendre le rôle et le jouer correctement. Jusqu’à ce que ce ne soit plus un rôle, peut-être bien.

« Le cinéma, c’est une bonne idée. Je n’y avais même pas pensé, juste pour vous dire à quel point je suis un peu dépassé … » Avoua-t-il avec un rire gêné. Il hocha la tête quand Frédérique lui dit que l’important était de passer du temps, tout en lui laissant le temps de s’habituer à cette nouvelle vie en même temps. « C’est vrai. » Il hocha la tête en silence avec un mince sourire. Il regarda Abygaël, toujours sur une balançoire, restant seule malgré les enfants qui se balançaient à côté d’elle. Il réprima un soupir, avant de se tourner de nouveau vers Frédérique. « Vous l’élevez seule, vous aussi ? » Sans doute délicat, comme question, mais le fait que lui-même soit un père célibataire rendait la chose plus naturelle. Il n’y avait aucun jugement, aucun malaise, parce que si c’était le cas, ils étaient dans le même bateau.

put on a brave face Maxence et Fred

J'étais moi-même très occupé avec le travail, je ne pouvais pas accorder tout le temps que je voudrais à ma fille. Je fais tout de même mon possible pour lui montrer que je suis là lorsque ça ne va pas et que, malgré le peu de temps passé ensemble, je l'aimerai toujours. Il y avait tout de même certaines petites activités amusantes à faire entre mère et fille. Juste aujourd'hui, ce petit moment au parc, je sais que ce n'est pas beaucoup... mais je sais que ça lui fait plaisir d'être là parce que je suis là. Parce que je la regarde s'amuser, avoir du plaisir avec de nouveaux amis.

Lorsque Maxence avoue ne pas avoir pensé au cinéma, qu'il se sent dépassé, je lâche un petit rire. ❝ Une activité toute simple peut devenir amusante pour ces jeunes-là... ❞ L'important c'était qu'ils passent du temps ensemble et qu'ils apprennent doucement à se connaître. Ensuite, tout sera beaucoup plus facile. Je pose à nouveau mon regard sur le bel homme lorsqu'il me demande si j'élève seule ma fille. J'hoche doucement la tête. ❝ Oui, en quelque sorte... ❞ J'eus un petit rire assez con avant de reprendre. ❝ Il y a ma mère qui m'aide à la maison... mais je ne crois pas que ce soit de ce type d'aide dont nous parlons en ce moment. ❞ dis-je en me passant une main dans les cheveux.

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Maxence sourit à la remarque de Frédérique. « C’est vrai qu’une fois adulte, on oublie parfois à quel point on pouvait s’amuser avec un rien, quand on était plus jeunes. » Des petites voiturettes, des poupées de toutes tailles, des châteaux miniatures, des épées en styromousse, des peluches. N’importe quoi permettait à un enfant de se créer un tout autre monde. Il n’était donc pas surprenant qu’une activité bien réelle puisse les amuser énormément. « Les temps changent ! » Fit remarquer Maxence en riant légèrement. Par là, il voulait surtout dire que les adultes devenaient trop souvent trop sérieux, et bien sûr il se comptait parmi ces gens-là. Au premier rang d’ailleurs. Le trentenaire osa alors demander à Frédérique si elle élevait seule sa fille. Tout comme lui allait élever Abygaël seul, du moins pour les quelques mois ou années qu’on lui permettrait à ses côtés. « Non, effectivement, ce n’était pas de ce type d’aide que je parlais. C’était une manière détournée de savoir si vous étiez mère célibataire … » Il rigola, puis réalisa que cela pouvait peut-être porter à confusion. Peut-être Frédérique allait-elle croire qu’il s’informait à ce sujet dans le but de l’inviter à sortir avec lui. « Au moins ça me donne de l’espoir, ça me montre que c’est possible. Vous semblez bien réussir. » Il sourit, détournant le regard, gêné.