Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Re: Do you wanna touch me ? (Kristmilla) Lun 10 Avr 2017 - 15:30
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Do you wanna touch me ?
Au-delà des mots, au-delà de la colère et des non-dits, il y a autre chose. Une infinie tristesse qui coule dans le corps de l'un, dans le corps de l'autre, qui prend possession de tout leur être. Chez Kris, elle menace d'exploser à tout moment. Elle s'évade de sa tête ne prenant la forme de la colère, de la rancœur. Il la prend dans ses bras quand elle se lève, il s'excuse. Mais il s'excuse de quoi ? De se laisser emporter ? De ne pas maîtriser mieux une situation qui semble définitivement leur échapper ? Sans doute un peu de tout ça. Et aussi pas mal parce que cette colère, il la dirige intégralement vers elle, alors qu'elle devrait aussi aller à son encontre, à lui. Après tout, il est celui qui n'est pas capable de juste dire oui. D'accepter qu'elle prenne une nouvelle place dans sa vie et dans sa tête. Mais n'est-ce pas nager à contre-courant ? Il a l'impression que c'est là qu'ils se dirigent, quoi qu'il essaye de faire. Peut-être même est-ce là qu'ils se sont toujours dirigés. Les quatorze ans de différence d'âge ont beau être là, ils n'en restent pas moins anecdotiques. Il s'excuse, mais il sait que ce n'est pas assez. Ce n'est pas ce qu'elle attend de lui. Ce n'est pas ce qu'elle désire. Et lui se retrouve complètement, sans solution et sans aucun moyen pour la rassurer. Il ne la lâche pas une seule seconde du regard, il lui dit qu'il aimerait que tout soit plus simple. La réponse de Ludmilla agit sur lui comme un coup de poignard en plein cœur. Qu'elle oublie. Elle tente d'atténuer la dureté de ses mots en prenant sa main dans la sienne, en déposant un baiser sur le dos de celle-ci, mais c'est trop tard. C'est dit. « Fais ce qui te semble juste. » C'est lui ou sa voix est tremblotante, tout à coup ? Pour parer à cela, pour ne pas penser au fait que c'est peut-être la dernière fois qu'il la voit, il dit qu'il va rentrer. C'est la meilleure chose à faire, après tout. Et c'est de toute évidence ce qu'elle souhaite. Il ne va pas aller à l'encontre de ce qu'elle souhaite, il en a bien assez - voire même trop - fait. Il n'aurait jamais dû boire, ce soir-là. Il n'aurait jamais dû entrer dans son jeu, le jour de leurs retrouvailles. Et alors, et alors ils n'en seraient peut-être pas là aujourd'hui. Peut-être. Peut-être pas. Dans le fond, il a le sentiment que c'était inévitable. Qu'à un moment ou un autre, ils partageraient plus que des regards en coin et des sourires taquins. Elle n'a pas le temps de lui répondre, un petit bout de femme débarque. Kristofer tourne brusquement la tête dans sa direction. Il en avait oublié qu'il y avait du monde autour d'eux, tiens ... Incapable de dire quoi que ce soit, il hoche la tête. Oui, c'est moi Kris. Elle le sait déjà. Un baiser sur sa joue, et Ludmilla profite de la présence de sa soeur pour s'éclipser. Il reste figé de longues secondes. Son regard l'a suivi mais il l'a déjà perdue de vue ; elle a disparu dans la foule. Et, cette fois, il sait qu'il ne doit pas partir à sa recherche. Cette fois, il doit partir de l'autre côté. Rentrer chez lui. C'est terminé. Son trajet lui semble fait dans l'inconscience la plus totale. Il appelle un taxi pour lui, ses pas le guident jusqu'au point de rendez-vous. Et le retour est silencieux, flou, morbide. C'est terminé. Il faut que je t'oublie. Il donne un petit paquet de billets au chauffeur, monte jusque dans son appartement. Robotique, il se laisse tomber sur son lit tel quel, sa chemise toujours sur ses épaules, ses chaussures en place et sa prothèse bien installée. Pourtant, il est bien incapable de trouver le sommeil.
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Sujet: Re: Do you wanna touch me ? (Kristmilla) Lun 10 Avr 2017 - 15:57
Kristofer & Ludmilla
Tout le monde fait des erreurs. Mais ce n'est jamais une erreur d'avoir aimé quelqu'un passionnément.
Mon cœur saigne. Abondamment. C’est une véritable hémorragie qui a lieu à l’instant-même tandis que je nous conduis avec ma sœur jusque chez elle. Fais ce qui te semble juste. Son détachement face à la situation m’a encore plus blessé. Je déglutis tandis que je nous gare devant l’appartement. Je devais aller me changer et repartir ensuite pour y mettre un terme. En bonne et due forme. Retirer le sparadrap d’un coup. La plaie serait encore ouverte mais elle cautériserait assez vite. Je voulais le croire. Je mettrais sans doute des mois, voire même des années à l’oublier mais je devais le faire. On souffrait tous les deux. Je descends de la voiture tel un automate avant d’aller jusqu’à la porte. Là, je me laisse tomber au sol. J’ai froid, j’ai tellement froid. Je fonds de nouveau en larmes. Mon souffle se fait plus court mais étonnamment cette montre ne bipe pas. J’ai l’impression que je vais crever tellement ça fait mal. Mercy se penche pour me prendre les mains. Ma sœur est tellement jeune comparée à moi. Elle me prend dans ses bras, me calme avant de m’emmener dans l’appartement. Là, elle me force à m’asseoir pour me démaquiller. Elle passe le coton sur mes yeux gonflés retirant les souvenirs de cette soirée désastreuse. Elle me démêle les cheveux, me les tresse pour au final m’intimer de prendre une douche. Cette même salle de bains où tout avait dérapé l’autre soir. Cette même douche où nous l’avions pris à tour de rôle. Cette même porte contre laquelle il m’a embrassé la première fois alors que je n’étais vêtue que d’une serviette. Je remets mon jean et mon tee-shirt à l’effigie d’un énième groupe de rock pour lacer mes chaussures. Ainsi, j’étais redevenue celle que j’avais toujours été et pas cette démone qui avait opéré pendant toute la soirée. J’attrape mon sac à mains pour redescendre en remerciant ma sœur qui me supplie de l’appeler si jamais ça n’allait pas. « Tu peux garder la voiture, j’irai voir maman pour en avoir une autre. » Je laisse échapper un petit rire. C’était bien le genre de Mercy de me filer sa voiture car je lui faisais pitié. Je lui adresse un sourire pour retourner à ma voiture donc. Le métal des clés me brûle la peau. J’aurai pu y aller à pied car ce n’est pas loin. Mais je n’ai pas la force de marcher. Lorsque je suis garée, descendue, je profite qu’un homme entre pour me faufiler. Je venais voir quelqu’un pour rompre une relation qui n’existait pas. J’essayai de me répéter un petit discours dans la tête. Mais rien ne vient. Je dois passer à autre chose. Je dois faire ça proprement. Et pas dans un bain de sang. Mes mains tremblent lorsque je toque à sa porte. Je suis nerveuse. J’ai tellement peur. Lorsqu’il m’ouvre, je relève la tête. J’ai conscience que j’étais sans doute trop pâle, trop petite face à lui mais je devais être forte et ne pas flancher. Surtout ne pas flancher. « Salut. » Ma voix est tellement faible qu’on dirait presque un murmure. Je prends une profonde inspiration. « Il faut qu’on parle, Kristofer. » J’essaie de faire ça vite. De faire ça simplement, sans artifice. Je ne suis plus la fille superficielle que j’avais été un peu plus tôt. Je me mords la lèvre le temps de chercher ce que j’avais à dire. Le regard fuyant et tapant du pied comme un tic nerveux. « C’est fini. Je pense qu’on doit cesser ce petit jeu si on ne veut pas en souffrir tous les deux. » Je reste sur le pas de la porte. Je ne veux pas entrer où je sais que ma volonté s’étiolera. « Mais… » Je prends une profonde inspiration. Ce « mais » qui essaiera d’atténuer la douleur. « Je t’ai promis que je serai là pour toi. J’essaierai d’être ton amie mais maintenant je ne peux pas. Donc, ça doit se terminer. » Je n’essaie pas cette fois-ci de l’embrasser, de le toucher. Il savait que je l’aimais. Ça se lisait sur mon visage, dans mes gestes. Je sentis mes yeux me picoter tandis qu’une larme se déversa sur ma joue. Je ne la chassais pas car elle avait une signification pour moi. Elle signifiait la fin d’une histoire trop belle. Trop magnifique pour être vrai.
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Sujet: Re: Do you wanna touch me ? (Kristmilla) Lun 10 Avr 2017 - 16:21
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Do you wanna touch me ?
Dans son lit, Kristofer se sent presque à l'abri. Presque. Ça ne suffit pas, bien sûr, pour lui faire oublier tout ce qui vient de se passer. Ni même ce qui s'est passé la semaine d'avant, et celle d'encore avant. Au contraire, les souvenirs affluent. La nostalgie fait piquer ses yeux. Il a l'impression d'avoir tout foutu en l'air. N'aurait-il pas dû la retenir, tout à l'heure ? N'aurait-il pas dû insister pour lui appeler un taxi, pour la raccompagner ? Aurait-il dû plier et accepter qu'ils construisent quelque chose ensemble ? Tout ça lui paraît tellement invraisemblable, tellement dingue. Il ne sait pas ce qui a déconné à quel moment. Mais ce qui est sûr, c'est que leur relation est désormais entachée. Impossible de la reprendre là où ils l'ont laissée il y a des années. Trop de choses se sont passées. Dans on lit, Kristofer vogue de l'hésitation à la colère, en passant par la frustration et l'envie d'aller la chercher, de tout arranger entre eux. De la supplier de l'accepter, de lui dire que, maintenant, il veut qu'ils aillent plus loin tous les deux. Ensemble. Mais ne serait-ce pas agir sur un coup de tête ? Ce serait la peine qui le guiderait, la peur de la perdre. Et cette fois, il veut agir en adulte. Réfléchir à deux fois avant de dire ou faire quelque chose. Réfléchir à deux fois avant de la rejoindre et lui proposer quelque chose dont il ne sait même pas s'il en est capable. Est-ce qu'il l'aime ? C'est sans doute ça, la question qui doit être au centre même de sa réflexion. De toute façon, parti comme il est parti, il en risque pas de bouger de là. Même s'il se décidait à la rejoindre, il n'en aurait pas la force. L'impression de l'avoir perdu lui pèse. L'impression que son coeur est comprimé dans un étau de fer. De même que sa gorge. Est-ce qu'il l'aime ? Il ferme les yeux, fait défiler derrière ses paupières des images d'elle. Son sourire. Sa gorge. Sa peau laiteuse. Ses grands yeux bleus. Ses longs cheveux roux. Sa nuque. Ses jambes interminables. Ce n'est pas juste de l'attirance physique et sexuelle, il en est sûr et certain. Parce qu'il s'agit de Ludmilla. Elle fait partie intégrante de sa vie depuis toujours, ou presque. Elle a toujours été là pour elle, plus que sa femme, plus que quiconque. Et, à présent, il n'a plus qu'elle. Il n'y a qu'elle pour qui il serait prêt à donner sa vie. Il n'y a qu'elle pour lui donner envie de se bouger et de faire quelque chose d'intelligent. Elle, et toujours elle. Ses mots tournent dans sa tête à toute vitesse. Il l'a sur le bout de la langue, la réponse à sa question. Mais avant qu'il n'ait pu la retrouver, ou en tout cas la formuler, des coups sont frappés contre sa porte. L'instinct le pousse à se lever directement. Il grimace en posant le pied mécanique par terre, mais ses pas le guident rapidement jusqu'à l'entrée de son appartement. Il ne regarde pas dans le judas, il sait. Que ce sera elle, qu'elle se tient là, derrière la porte. Et, en effet, c'est sur son visage désormais dépourvu de maquillage que ses yeux se posent. Sur son visage, il lit la souffrance. Dans ses yeux, il voit les larmes menaçant à tout moment de couler. « Salut. » Dit-il à son tour, sans cesser une seule seconde de parcourir son visage de ses yeux. Il faut qu'on parle. Ça ne sonne jamais bon, ça, hein ? « Je t'écoute. » Il ne sait pas d'où lui vient tout ce self control, tout à coup. Mais il est là. Bien ancré sur son visage et dans sa tête. Ah oui, vraiment ? Il a pourtant atteint un point de rupture et, plutôt que de le rassurer, cet aspect l'inquiète. Si cette barrière est là, il sent qu'elle est fragile, qu'elle menace de céder à tout moment. Il ne se contrôle qu'en apparence. A l'intérieur, c'est un champ de bataille dont personne ne pourrait sortir indemne. Elle parle et les oreilles de Kristofer bourdonnent. Elle parle mais il n'entend pas. Enfin, si, il entend. Mais il ne veut pas comprendre. C'est trop douloureux. « Ludmilla ... j'veux pas te perdre. J'ai besoin de toi. » Si les larmes ne se bousculaient pas au bord de ses yeux, il passerait sans doute pour le pire des enfoirés. A essayer de jouer les martyrs pour ne pas être abandonné. Presque à vouloir la culpabiliser pour la garder à ses côtés. Ce n'est pas ça. Il ne dit rien d'autre que la vérité. Et, comme il lui semblait que c'était le cas, le self control qu'il pensait avoir n'est rien d'autre qu'un leurre. Pour lui et pour les autres. Il sent déjà qu'il l'abandonne. Il fait un pas dans sa direction, comme s'il allait encore la prendre dans ses bras, mais il renonce au dernier moment, et il refait le même en arrière. Il ne doit pas la forcer à quoi que ce soit, il s'en voudrait. « Tu es la personne la plus importante dans ma vie. Je sais que je t'ai abandonnée, que je t'ai laissée toute seule. Je n'ai pas été digne de toi, je ne suis pas digne de toi. Je ne mérite pas ... tout ça. » Les mots sortent tout seul. Pas besoin d'y réfléchir, tout semble très naturel. « Ce que je veux plus que tout au monde, c'est ton bonheur. Alors si tu penses que c'est la meilleure chose à faire pour toi, je partirai. Je te laisserai tranquille et tu n'auras plus jamais à te poser la question. » Il n'a pourtant aucune envie de l'abandonner de nouveau. C'est pourquoi il précise qu'il le fera si elle pense que c'est la meilleure chose à faire pour elle. Il se donne l'impression de la supplier, d'y aller au chantage. Ce n'est pourtant que de la sincérité, une réelle envie de lui dire les choses telles qu'elles sont, telles qu'il les ressent. Et même si ça lui briserait le coeur d'avoir à la laisser - il a d'ailleurs déjà l'impression de se consumer sur place, et pas par désir cette fois -, il le fera. Pour son bien, à elle.
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Sujet: Re: Do you wanna touch me ? (Kristmilla) Lun 10 Avr 2017 - 16:58
Kristofer & Ludmilla
Tout le monde fait des erreurs. Mais ce n'est jamais une erreur d'avoir aimé quelqu'un passionnément.
J’ai l’impression que je suis en train de jouer la plus triste des mélodies. Au fur et à mesure que la distance entre son appartement et moi diminue, je sens mon cœur voler en éclats. Je repense à tous nos bons moments. Autant « amicaux » que « romantiques. » La dernière fois que je l’ai vu en Slovénie où il était au plus bas. Où j’ai grimpé sur son lit pour le prendre dans mes bras. C’est à cet instant que j’ai compris que je ne suis plus une enfant. Que je ne l’ai jamais été. Je me souviens également de la petite fille de quatre ans qui réconfortait son père car il venait d’apprendre que sa jeune fille était condamnée. Que j’allais mourir. J’ai passé mon temps à faire passer les besoins des autres avant les miens. Ce soir, j’ai voulu faire passer les miens avant mais ça n’a été qu’un fiasco. Alors, je me suis contentée de revenir sur mes pas. Je reste un moment immobile. Faisais-je ça pour mon bien ? Ou pour le sien ? La réponse est évidente, je le faisais pour lui. Si ça ne tenait qu’à moi, je resterai près de lui mais je sais dans le fond que ça ne mènerait à rien de bon. Alors, j’inspire un bon coup, prend un médicament et je toque. Trois petits coups. Lorsqu’il m’ouvre, je le regarde furtivement avant d’examiner de plus près la moquette. Je cherchai la meilleure façon de le faire. « Salut. » Je commence à triturer ma tresse, ce qui n’est jamais bon signe. Jamais. Généralement quand je le fais, c’est pour annoncer une bêtise ou alors pour dire une mauvaise nouvelle. Mercy, je vais mourir. Kris, je veux m’éloigner de toi. Que des mauvaises nouvelles. « Je t'écoute. » Je me mords l’intérieur de ma joue tandis que ma jambe s’agite d’elle-même. Puis, je commence à parler. Ma voix est si faible, si fluette. Mais je sais que je dois le faire. Mais je ne le regarde pas. Je sais que je risque de flancher. Je suis une petite boule de nerfs ambulante. Pas mal impulsive aussi. Kris, il faut que cela cesse. Kris, je t’aime mais on ne peut plus se faire souffrir inutilement. Voilà ce que je devais dire. Parce que je sais que mes sentiments sont réels. Comment ? Parce que sinon, je ne ressentirai pas ce déchirement à l’intérieur de moi. Je n’aurai pas l’impression qu’une main invisible comprime mon cœur. Je n’aurai pas l’impression que toutes mes forces m’abandonnent. Je n’aurai pas cette sensation de vertige. Lorsque je finis mon discours, je tente d’ordonner à mes jambes de bouger. J’essaie de partir. De le quitter définitivement. Mes doigts continuent de jouer mes cheveux, ma jambe continue de bouger et je continue de me mordiller l’intérieur de ma bouche. Un peu trop fort sans doute. « Ludmilla ... j'veux pas te perdre. J'ai besoin de toi. » J’évite toujours de le regarder. Mon regard se perd un instant dans le vague. Je ne peux rien dire. Moi aussi j’ai besoin de toi Kris. Mais je ne dois pas flancher. Je ne dois pas lui dire. Je dois rester silencieuse. Chose peu courante car je peux me révéler être un véritable moulin à paroles. Mes doigts me picotent. Alors comme un robot, je les laisse tomber le long de mon corps, la tête toujours penchée sur le côté, mon regard admirant ses chaussures. Je les vois qui bouge pour s’approcher de moi. Instinctivement, je fais un pas en arrière. Mon corps reste cependant penché en avant. Il me faut un effort surhumain pour ne pas courir dans ses bras. Il me faut des tripes. Je suis adulte. Je suis mature. Je ne dois pas flancher. Kristofer se fait plus bavard que moi d’un coup. Je l’écoute. Je n’ai toujours fait que ça. « Tu es la personne la plus importante dans ma vie. Je sais que je t'ai abandonnée, que je t'ai laissée toute seule. Je n'ai pas été digne de toi, je ne suis pas digne de toi. Je ne mérite pas ... tout ça. » Ses paroles se répercutent sur moi. Me prennent aux tripes. Je les sens s’insinuer en moi tel du venin. Je les sens remonter jusqu’à mon cœur qui n’est qu’à un poil de s’arrêter. Je fais craquer ma nuque tandis que mes mains agrippent l’étoffe de mon pantalon. Je commence à avoir mal au cou à regarder le sol. J’inspire un bon coup pour relever le regard en admirant son torse. J’évite toujours son regard. Je ne veux pas plonger dans ses yeux. Je sais que je me briserai en mille morceaux. « Ce que je veux plus que tout au monde, c'est ton bonheur. Alors si tu penses que c'est la meilleure chose à faire pour toi, je partirai. Je te laisserai tranquille et tu n'auras plus jamais à te poser la question. » Je pense que là, il attend une réponse. Alors, je tourne ma langue sept fois dans ma bouche avant de dire quelque chose que je regretterai. Mon bonheur ? Quel bonheur ? J’ouvre la bouche pour la refermer. Je me sens comme un lion piégé dans une cage de métal chauffé à blanc. Que si je touche les bords, je risquerai de me brûler. Sauf que ce n’est pas un barreau de métal qui me barre la sortie. Mais Kristofer. Si je le touche à nouveau, je me consumerai tel un phénix. Je finirai en cendres mais je ne reviendrai pas à la vie. « C’est moi qui ne suis pas assez bien pour toi, chuchotai-je. » Ma voix se fait hésitante et une nouvelle larme coule. Prémices d’un déluge qui a lieu actuellement en moi. Je me mords la lèvre. J’essaie de ne pas fondre en larmes. « Mon bonheur… » Je ferme un instant les yeux tandis que je sens une goutte tombée par terre. Je la sens s’envoler comme si elle aussi voulait fuir. « Ça a toujours été d’être auprès de toi. Depuis le tout début. Je ne fais pas ça en pensant à moi si c’est ce que tu crois. Je le fais pour toi. Je ne… Je sais que si tu t’en vas, je… j’en mourrais mais je sais que si je reste auprès de toi, c’est toi qui mourras. » Alors, avec une bonne dose de courage, je relève le regard. Il avait raison. J’étais trop jeune. J’étais mourante. Ce que je lis dans son regard me brise le cœur mais je tiens bon. Mes ongles s’enfoncent dans ma paume. Je serre les dents. « Depuis qu’on s’est retrouvés, rien de bon n’est sorti de tout ça. » Je dois me taire. Je sais que je dois me taire. Je dois maintenant tourner les talons et m’en aller. Je fais un pas en avant et du bout des doigts, je caresse sa joue. Je ne vois pas les larmes qu’il a dans les yeux. Je ne vois pas que lui aussi est mal. Sans doute trop aveuglée par ma propre douleur. Je me mets alors sur la pointe des pieds et je glisse mes lèvres sur sa joue. Puis, je me recule. « Promets-moi que tu seras heureux et que tu ne laisseras pas les autres te piétiner. » Ma voix est pleine de larmes. Je le sais. Elle se fait plus rauque, plus incertaine. J’essuie d’un geste assez brusque l’eau que j’ai sur le visage. « Je… je t’aime. » Ceci est dit en toute sincérité. Puis, je tente un sourire qui ne devient qu’un rictus horrible, je baisse la tête et je commence à tourner les talons. Pour m’enfuir le plus loin possible de Bowen. Pourquoi ne pas prendre des vacances ? J’irai n’importe où sauf ici. J’irai n’importe où il ne sera pas. Car je sais que je reviendrai vers lui. Je l’avais dans la peau. Et ce que j’étais en train de faire était en train de me tuer. De précipiter cette fin inéluctable qui m’attendait. Mais sans doute pas aussi tôt.
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Sujet: Re: Do you wanna touch me ? (Kristmilla) Lun 10 Avr 2017 - 21:20
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Do you wanna touch me ?
A l'instant même où il ouvre la porte et découvre Ludmilla sur le seuil, Kristofer devine ce dont il s'agit. Elle lui a clairement dit les choses, tout à l'heure. Mais franche comme elle est, elle voulait que les choses soient claires en train. Elle est venue couper les ponts. Elle est venue lui dire qu'elle ne veut plus le revoir. Il n'a aucune envie d'entendre cela. Et pourtant, il reste là. Il attend. Que la sentence tombe, sans doute. Quand le couperet tombe, la réaction de Kristofer est identique - à peu de choses près - à celle de Ludmilla : les larmes menacent de déborder. Il est on ne peut plus sincère quand il dit qu'il ne veut pas qu'elle parte, quand il lui dit qu'il a besoin d'elle. Mais elle ne sait pas bien si elle le croit ou non, si elle prend ses mots tels qu'ils sont ou si elle continue à se poser des questions. Il opte plutôt pour la seconde option. Elle ne se pense pas assez bien pour lui ... La blague. L'énorme blague. Il ne dit rien là-dessus, pourtant. Ce n'est pas le moment de jouer à celui qui aura le dernier mot. Ce n'est pas le but de sa visite, et ce n'est pas l'objectif premier de Kristofer. Non, lui, il veut surtout la convaincre de rester. La convaincre de ne pas l'abandonner. « Tu le penses vraiment ? Parce que c'est faux. Si tu es là, à mes côtés, je peux me relever quoi qu'il arrive. Je n'en suis pas capable si tu n'es plus là. » Il a besoin d'elle. Vraiment. Et visiblement, il va avoir besoin de lui répéter encore et encore s'il veut qu'elle le croit. Mais non, ça ne percute pas. Elle est toujours aussi déterminée à partir. Ses mots sonnent comme des adieux. Il a bien du mal à croire ce qu'elle disait tout à l'heure, à présent. Qu'elle voulait rester son amie, mais pas dans l'immédiat. Et que, par conséquent, ils finiraient pas se retrouver. Le pensait-elle vraiment ou était-ce du bluff pour atténuer la possible rancoeur ? Kristofer n'en sait rien. Et dans le fond, ce n'est pas très important. Il veut juste trouver le bon argument pour la convaincre que ce n'est pas la solution, que ce n'est pas ce qu'il veut et que ce n'est pas ce qu'il y a de mieux à faire. Kristofer a conscient d'être un tantinet égoïste sur cette question. Elle a beau dire que c'est pour lui, il devine à quel point ce serait trop difficile, pour elle, de n'être que son amie. Il ne veut pas. Il veut son bonheur, mais il ne veut pas qu'elle soit heureuse sans lui. C'est ça, la vérité, aussi horrible soit-elle. « Je ne peux pas te promettre ça. » Non, Ludmilla, je ne peux pas te promette que je serais heureux sans toi. Je peux encore moins te promettre que je ne me laisserais pas (plus) piétiner. Pas sans toi. La gorge enrouée par les sanglots qui menacent de se faire entendre à tout moment, Kristofer est incapable d'en dire plus. Et les trois mots qu'elle vient de prononcer, eux, l'achèvent sur place. Une larme se fraie un chemin le long de son visage, très vite suivie par d'autres. Il ne doit pas la laisser partir. Non ! « Attends, Ludmilla ... s'il te plaît. Ne pars pas. Reste. » Sa voix est suppliante, mais il se fiche bien d'avoir l'air pathétique. Il se fiche bien, cette fois-ci, de mettre sa fierté de côté. Parce que s'il ne l'arrête pas, elle va partir et il ne la reverra plus jamais. Cela lui laisserait un goût amer d'inachevé et de regrets. « Reste ... pour cette nuit. Je veux juste te tenir dans mes bras, je veux juste ... Pars pas comme ça. » Ne pars pas tout court, ouais. Il n'y survivrait pas. Impossible. Sans oser la toucher, il s'approche encore un peu d'elle. Elle ne doit pas partir.
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Sujet: Re: Do you wanna touch me ? (Kristmilla) Lun 10 Avr 2017 - 21:59
Kristofer & Ludmilla
Tout le monde fait des erreurs. Mais ce n'est jamais une erreur d'avoir aimé quelqu'un passionnément.
Je ne sais pas trop comment agir. A vrai dire, c’est la première fois que je faisais ça. J’avais les entrailles qui me faisaient mal. J’avais un mal de chien. Je voulais rentrer dans ma chambre, me rouler en boule et n’en ressortir que dans une semaine par nécessité. Mais à la place, je devais au moins ça à Kris. Faire les choses proprement. Je n’arrive même pas à garder la contenance devant lui et je me mets à pleurer. Je baisse la tête tandis que je l’écoute. Je ne trouve pas trop de cohérence dans ses paroles. Il m’a quasiment supplié d’arrêter, il m’a repoussé parce que j’étais trop jeune. Sans doute trop malade aussi. Je ne voulais pas partir mais comment rester auprès d’un homme qui n’éprouve aucun sentiment pour nous ? Comment faire pour surmonter les sentiments amoureux et être reléguer au rang d’amis ? Dites-moi comment faire. Je sens qu’on me brûle de l’intérieur. J’ai l’impression d’avoir une plaie ouverte au cœur et qu’on s’amuse à remuer un tout petit objet dedans. Je n’ose pas le regarder. Je n’ose pas m’approcher. Je ne veux pas. Je ne dois pas faiblir. Je dois tout simplement rester forte. Moi qui penserais qu’il prendrait bien la chose. Moi qui pensais qu’il verrait ça comme une aubaine d’être libérée d’une gamine de vingt ans qui le poursuit avec ses sentiments à la con. Mon cœur se serre tandis que j’entends sa voix s’élever à nouveau. «Tu le penses vraiment ? Parce que c'est faux. Si tu es là, à mes côtés, je peux me relever quoi qu'il arrive. Je n'en suis pas capable si tu n'es plus là. » Je secoue la tête de manière frénétique. Nous avions tenu quatre ans en restant éloignés de l’un de l’autre. « J’peux pas. Je suis désolée c’est au-dessus de mes forces. J’pourrais pas. » C’est comme un appel de détresse. Ma voix se fait incohérent tant les sanglots sont forts. J’accentue la pression de mes ongles dans ma main. Je pourrais les sentir pénétrer la chair. Je pourrais sentir le sang couler. Mais à la place, la seule chose que je ressens c’est mon cœur. Mon tout petit cœur qui se gèle d’un coup. Une barrière se dresse en moi pour me protéger. Je n’ai pas envie de souffrir plus longtemps. De le faire souffrir plus longtemps. Je n’ai pas envie de continuer à être ce que je ne suis pas. J’aimerai tellement que tout soit si simple. Que je vienne chez lui, qu’on se pose sur le canapé. Et tandis qu’il regarderait un film en buvant une bière, je lirai un de mes assommants cours de droit. Je relève le regard vers lui. Larmoyant, alerte, suppliant. Je n’ai jamais été comme ça que ça soit en présence de mon ex ou de quelqu’un d’autre. Seul lui me fait ressentir ce genre de choses. Je chasse les larmes de mon visage tandis que je l’écoute à nouveau. Nous étions tels des escrimeurs. L’épée à la main, abattant les coups l’un sur l’autre. Cette fois-ci, ça ne sera pas à celui qui craquera le plus vite mais à celui qui ne se relèvera pas. « Je ne peux pas te promettre ça. » Un nouveau sanglot s’échappe de ma gorge. Telle une complainte d’un animal blessé. J’étais prête à mourir. Chaque mot de lui me crevait un peu plus le cœur. Je voulais faire ça simplement. Mais ce qui me retourne encore plus les tripes, c’est la douleur que j’entends dans sa voix. Je déglutis difficilement cette fois-ci. Ma gorge s’obstrue volontairement pour ne pas que je parle. Pour ne pas que je dise des bêtises. « Je t’en prie, Kris. C’est toi qui a dit qu’on ne devait pas. C’est toi qui as dit que c’était pas bien. Je te comprends pas. » Tout était si confus dans ma tête. Les pensées se mélangeaient les unes aux autres. Je n’arrivai plus à formuler quelque chose de digne de ce nom. Je m’écarte donc après lui avoir dit à nouveau. Je t’aime. Ses mots sont si puissants pour moi. Je sens cette foutue épée qui s’abat sur moi d’un coup sec. Je ne m’attends pas à ce qu’il m’empêche de partir. Je ne m’attends pas à ce qu’il me dise de rester près de lui. Je n’attends plus rien. Je tourne donc les talons tandis qu’il recommence à parler. Arrête Kris, je t’en supplie. « Attends, Ludmilla ... s'il te plaît. Ne pars pas. Reste. » Je ne me retourne pas pour le regarder car je savais ce que je trouverai. Je connaissais cette voix. Il avait eu la même lorsqu’il avait appris pour sa jambe et ses parents. Je me fige sur place comme une statue. Mon souffle se fait plus court, plus paniqué. « Reste ... pour cette nuit. Je veux juste te tenir dans mes bras, je veux juste ... Pars pas comme ça. » Je le sens qui s’approche dans mon dos. Je le sens plus près de moi. Je me raidis d’un coup. Si fort que ça en est douloureux. Tout mon être se crispe d’un coup. Je cherche les bons mots. Je cherche à savoir. Je ne comprends rien. « Ça ne rendrait les choses que plus difficile. Et tu le sais très bien. Tu sais ce qui s’est passé la dernière fois qu’on a attendu le lendemain. » J’étais sur le point de flancher. Je le savais. Je serre un peu plus ma main et je sens cette fois-ci les petites griffes que j’avais aux doigts pénétrer la chair. Je sens le sang qui s’écoule de mon poignet trop contracté et qui coule sur ma moquette. Je ne peux pas le regarder sinon, je sais que je ne partirai jamais. « Qu’est-ce que tu attends de moi, Kris ? » Car même moi, je ne sais plus. Il me repousse après notre étreinte passionnée pour maintenant me demander de rester. Putain mais qu’est-ce que tu veux Kristofer ?
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Sujet: Re: Do you wanna touch me ? (Kristmilla) Lun 10 Avr 2017 - 23:12
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Do you wanna touch me ?
Il est tellement paumé que les mots sortent sans qu'il n'y ait de cohérence. Ses phrases sont construites, mais assemblées les unes à côté des autres, elles n'ont plus de sens. Pas étonnant que Ludmilla ait l'air aussi paumée. Pas étonnant qu'elle ne comprenne pas ce qu'il se refuse à dire plus clairement. Qu'il la veut, elle. Ce revirement, il le doit sans doute à la peur de la perdre. Et un peu à la vision qu'il a eu d'elle tout à l'heure. La voir être ainsi désirée par tant d'autres hommes, ça lui a foutu un sacré électrochoc. « Je ne comprends pas non plus. » Marmonne-t-il, on ne peut plus sincère. Il ne va quand même pas lui prétendre le contraire, lui faire croire qu'il sait exactement où il va et comment il y va. Ce n'est pas le cas. Pas du tout. Il est même totalement perdu, incapable de discerner ce qu'il veut réellement de ce qui lui semble juste ou pas juste. Tout ça, c'est nouveau pour lui. Il se savait déjà très attachée à elle, c'est un fait. Mais à ce point ? Au point de ne pas pouvoir ne serait-ce qu'envisager ne plus l'avoir dans sa vie ? Non, certainement pas. Il ne s'en doutait pas une seule seconde. Pourtant, elle ne comprend pas. Elle tourne les talons. Elle s'apprête à s'en aller. Il ne peut pas la laisser faire. Ca lui briser le cœur rien que de se voir confronté à son dos. Alors, il s'essaye à la tâche. Il lui demande de rester. Il la supplie. Il s'approche, et il la voit se crisper, se tendre. Il ferme les yeux l'espace de quelques secondes pour encaisser le choc. Pourtant, ça fait mal. De savoir qu'elle ne veut pas - ou plus - de cette proximité. Autrefois, ils étaient amis. Il comprend ce qu'elle veut dire, quand elle lui rappelle que ça ne s'est pas vraiment bien fini, la dernière fois qu'ils ont attendu le lendemain. Pour autant, il estime que ce n'est pas pareil. Pas pareil du tout. « Je veux juste que tu dormes là. Rien de plus. » Putain, dans un tout autre contexte il se giflerait. Avec une autre personne, il se mettrait son poing dans sa propre gueule. Mais c'est Ludmilla, alors il peut accepter de se montrer tel qu'il est réellement : faible et brisé. Ses larmes en témoignent. Ses supplications incessantes aussi. Quand elle lui demande ce qu'il attend d'elle, il ne sait d'abord pas quoi lui répondre. Puis il est hypnotisé par la goutte de sang qu'il voit, sur la moquette, juste sous Ludmilla. Est-ce que ça vient d'elle ? « Je ne sais pas. Je ne sais pas ... Mais pour l'instant, j'aimerais beaucoup que tu restes. » Parce qu'il est paumé. « Est-ce que tu veux bien venir avec moi à l'intérieur ? » Ils pourront continuer à discuter de tout ça là-bas, après tout, non ? Et au moins, il se sentira moins en danger que là, tout de suite, alors qu'il a l'impression qu'elle pourrait s'enfuir à tout moment. « Tu disais que tu le faisais pour moi. Et là, tout de suite, ce que je désire le plus au monde, c'est que tu ne partes pas. Je veux que tu restes. Ici, avec moi. Je veux pouvoir te tenir dans mes bras et savoir que tu seras toujours là demain matin. Je veux beaucoup plus de choses que je ne le dirais jamais. » Il ne pourra pas faire mieux. Si elle refuse de rester, il n'aura plus d'arguments pour la faire rester. Il a épuisé son stock. Mais pour l'heure, il se rend - ou essaye en tout cas - plus présentable en passant le dos de sa main sur ses yeux et ses joues. Allez viens Ludmilla. Je t'en supplie.
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Sujet: Re: Do you wanna touch me ? (Kristmilla) Lun 10 Avr 2017 - 23:42
Kristofer & Ludmilla
Tout le monde fait des erreurs. Mais ce n'est jamais une erreur d'avoir aimé quelqu'un passionnément.
Ça faisait tellement mal. J’ai l’impression que quelqu’un s’acharne sur moi. Me pousse dans ce précipice infernal. Une petite voix me chuchote que venir n’était pas une bonne idée. Que j’aurai dû me contenter de disparaitre. Mais je tenais trop à Kris pour agir ainsi, comme une rustre. Je l’avais déjà fait plus tôt dans la soirée et ça n’avait pas été une franche réussite. Jouant de ce jeu du chat et de la souris qui s’est retourné contre moi. Je n’ose le regarder dans les yeux et sa réaction me surprend. J’aurai pu dire que si le contexte avait été différent, j’aurai pu apprécier. Mais à la place, ce n’est pas le cas. Ça ne fait qu’agrandir le trou que j’ai au fond de mon cœur. De ce creux. Ça ne fait qu’affirmer ma dépendance face à lui. Je ne savais pas si je serai capable de me retourner sans lui lancer un regard. J’ignorai tout de l’issue de cette foutue soirée que je pensais pourtant acquise. Nous étions là, l’un en face de l’autre, blessés pour diverses raisons. Je l’écoute me parler. Je l’écoute répondre à mes questions du mieux qu’il le pouvait. Mais au fur et à mesure qu’il répond à mes interrogations, je me sens de plus en plus déboussolée. « Je ne comprends pas non plus. » Je sens qu’il est sincère. De toute façon, il ne m’a jamais menti. Moi, je l’ai fait. Dans le but de préserver notre relation qui maintenant s’étiolait. Je la voyais s’effilocher et partir dans les airs. Les liens invisibles qui nous reliaient sont brisés. Je lui tourne le dos, ne supportant plus sa vision. Pas parce qu’elle me répugnait mais parce qu’elle me brisait encore plus. Je sentais mon cœur s’éteindre au fur et à mesure que nous parlions. Je sentais mes barrières s’ériger autour. Je me jurai intérieurement que plus un homme ne pourrait le toucher. Que plus jamais je ne le donnerai à quelqu’un comme je l’avais fait à Kristofer lors de cette fameuse nuit. Lors de mon aveu dans la voiture. De nos ébats. Aussitôt mon esprit s’égara que je l’imaginai passer ses doigts sur ma poitrine. M’embrasser. Me murmurer des choses douces. J’essayai de chasser ses pensées qui firent redoubler mes sanglots. Je voulais me prendre la tête entre les mains. Chasser ses larmes. Chasser ma faiblesse. Mais je ne pouvais pas. Je n’y arrivai pas. J’étais telle une statue. Une statue qui est en train de craqueler. De se briser peu à peu. Une statue qui pleurait. Je sens le sang qui s’écoule de mes plaies, pas seulement fictives désormais. Je n’ose pas y jeter un œil. Je me contente de rester là, à l’écouter. Je peux deviner ses expressions à sa voix. Je peux deviner qu’il a mal autant que moi. Mais je m’efforce de rester forte. Je m’efforce de tenir bon. De ne pas craquer comme il l’avait fait plus tôt dans la soirée. « Je ne sais pas. Je ne sais pas ... Mais pour l'instant, j'aimerais beaucoup que tu restes. » Je l’écoute d’une oreille attentive. Sans bouger. Sans même oser respirer. Je retiens mon souffle le laissant poursuivre ses explications. Essayer de m’en donner une. « Est-ce que tu veux bien venir avec moi à l'intérieur ? » Kristofer. Je ferme les yeux. Je ressens ses supplications qui vibrent en moi. Qui se répercutent dans ma carcasse dénuée de vie. Je garde les yeux fermés. Mais les images qui dansent sous mes paupières ne sont pas agréables. Je ne vois plus nos moments avec une nostalgie bienveillante mais sous un tour plus dramatique. « Tu disais que tu le faisais pour moi. Et là, tout de suite, ce que je désire le plus au monde, c'est que tu ne partes pas. Je veux que tu restes. Ici, avec moi. Je veux pouvoir te tenir dans mes bras et savoir que tu seras toujours là demain matin. Je veux beaucoup plus de choses que je ne le dirais jamais. » Sans réellement comprendre pourquoi, je me tourne vers lui. J’avais tenu bon jusque-là. Je ne devais pas le faire. Je le vois chasser ses larmes. Je le vois les yeux rougis, plus pâle que jamais. Je prends une profonde inspiration. J’avais compris qu’il ne voulait pas coucher avec moi mais si nous nous adonnions à une quelconque tendresse… Pourrions-nous en revenir un jour ? Pourrions-nous passer à autre chose, demain ? Je défais mes serres de ma peau et je grimace. Puis j’essuie mes doigts ensanglantés sur mon pantalon avant de tendre la main. Du bout de mon index, je capture une larme solitaire que j’essuie avec une infime douceur. Je ne remarque même pas que je m’approche un peu plus de lui. Je suis comme hypnotisée par la vision de cet homme magnifique en train de pleurer. Qui serait insensible face à un tel spectacle ? Je sais mon corps trop près du sien. Je sais que mes barrières fictives s’abaissent dans un vacarme assourdissant pour n’être plus qu’un tas de gravats. Puis, je franchis le seuil de son appartement. Je me stoppe dessus pour le regarder, la bouche entrouverte. Le souffle coupé. « Et si je ne veux pas partir demain ? Me laisseras-tu rester ? » Mon cœur bat beaucoup trop vite. Je sens que mes grandes décisions sont balayées d’un coup de revers par ses larmes. Quelle femme serait insensible devant les larmes d’un homme ? Surtout celles de celui qu’elles aiment ? Je passe mes mains près des siennes en les effleurant. Je baisse un moment les yeux pour chercher mes mots. Nous étions à un carrefour de notre relation et nous devions prendre une décision. Celle d’essayer ou celle de reculer définitivement. Avec une délicatesse qui n’appartient qu’à moi, je me mets sur la pointe des pieds pour passer mes bras autour de son cou et je niche ma tête contre son torse. Là, je suis incapable de bouger. Je ne peux plus faire un seul mouvement. Affaiblie par la soirée. Affaiblie par la discussion que nous venions d’avoir. « Emmène-moi où tu voudras, chuchotai-je mon oreille contre son cœur. » Je lève le regard pour rencontrer ses beaux yeux tristes. Peu importe où tu iras Kristofer. Je te suivrais.
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Sujet: Re: Do you wanna touch me ? (Kristmilla) Mar 11 Avr 2017 - 6:50
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Do you wanna touch me ?
Trouver les mots justes pour la convaincre est loin d'être simple. Kristofer a l'impression de vivre un combat de longue haleine et, à présent, de ramer dans le vide. Parce qu'elle ne se retourne pas. Parce que c'est toujours son dos qu'il voit. Il est désespéré. Il ne parvient plus à retenir ses larmes qui coulent seules sur son visage, sans même lui demander son avis. Il crève d'envie de la toucher tout en ayant conscience de ne pas pouvoir. Si elle se tient ainsi à distance de lui, c'est qu'elle ne veut pas. Et vu comme elle s'est crispée dès qu'il s'est approché, il ferait mieux de rester où il est. Par respect. Pourtant, il ne s'arrête pas là. Il continue de la supplier, de lui demander de rester, de chercher les bons mots pour lui faire comprendre que c'est ce qu'il veut. Ce qu'il désire plus que tout au monde. Il en devient pathétique ... Mais il serait prêt à beaucoup de choses pour ne pas la voir partir. Pas comme ça. Pas après tout ce qu'elle vient de lui dire. Ce serait un adieu, et Kristofer ne peut pas supporter un adieu de Ludmilla. Il a besoin d'elle. Besoin qu'elle reste là, besoin qu'elle soit à ses côtés. Il essuie comme il peut ses larmes mais, quand elle se retourne, il abandonne vite ce combat. Au point où il en est, franchement ... Ludmilla s'est retournée. C'est la seule chose qui compte à ses yeux à ce moment précis. Elle s'est retournée, et elle le regarde. Elle s'approche de lui. Elle essuie ce qu'il devine être une larme solitaire, sur sa joue. Comme hypnotisé, Kristofer la fixe, les yeux sans doute arrondis. Il ne s'attendait plus à ce qu'elle se retourne. Il s'attendait à devoir face à son dos jusqu'à ce qu'elle disparaisse pour de bon. Mais non. Elle est là, elle le regarde. Il a du mal à réaliser, et pourtant c'est la réalité. Et elle est proche de lui à nouveau. Et elle franchit le seuil de son appartement. Pas une seule fois, Kristofer ne cherche à la toucher. Ce n'est pas le moment de lui faire peur ou de revenir sur ses dires. Il se contente de la regarder. Et un demi-sourire se glisse sur ses lèvres au milieu des larmes tout juste séchées, et peut-être encore un peu là. Elle est restée. Elle se tient là, sur le perron de sa porte. « Tu restes aussi longtemps que tu voudras. » Lâche-t-il de sa voix rauque, enrouée par les larmes et les sanglots trop longtemps retenus. Bordel, elle reste ! Il donne encore l'impression d'être totalement dans le self control mais c'est loin d'être le cas. A l'intérieur, il hésite entre hurler et pleurer de joie. Elle reste ! Ses mains effleurent les siennes. Elle baisse la tête mais Kristofer devine qu'elle est en train de réfléchir. Et il avait raison ; quelques instants plus tard, elle se redresse et ... S'approche de lui. Ses mains s'accrochent autour de son cou, sa tête se pose sur son torse. Il ferme les yeux quelques secondes, profitant d'un contact auquel il pensait ne jamais plus avoir droit. Son murmure agit sur lui de la meilleure des façons : un frisson parcoure son échine. Mais il se reprend bien vite, et ses mains se posent sur sa taille. Elle l'effleure plus qu'autre chose, il ne veut pas la brusquer. Il avance de quelques pas, juste assez pour fermer la porte derrière à eux de son pied non valide, l'autre lui permettant d'avoir un appui stable. Là, elle ne partira pas. Elle a décidé de rester. « Viens. » Elle a bien dit Emmène-moi où tu voudras, hein ? Alors au lieu d'attendre sa réponse, il décide de la porter. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus simple à cause de sa jambe, mais il y arrive. Sans trop de problème, sans trop se poser de questions non plus. Il la porte jusqu'à sa chambre, qui n'est pas bien loin compte tenue de la petitesse de son appartement. Il la pose tout en délicatesse au bord de son lit. « Bouge pas, je reviens. » Il se doute qu'elle ne va pas bouger de toute façon. Maintenant qu'elle est là, il ne voit pas bien pourquoi elle changerait d'avis. Il s'éclipse dans la salle de bain, où il fouine dans sa trousse de toilette, puis dans une trousse de premier secours. Là il trouve son bonheur. Un long bandage blanc. De retour dans la chambre, il s'agenouille devant Ludmilla théoriquement assise au bord du lit. De colérique tout à l'heure, il est passé à une infinie tendresse. Sans doute parce qu'elle est restée. Parce qu'elle s'est confiée à lui comme rarement ils se confient, tous les deux. Toujours aussi délicatement, il attrape sa main et entreprend de la mettre à l'abri derrière un bandage. C'est sommaire, mais ça sera déjà ça, ça lui permettra de passer la nuit sans se soucier de savoir où atterrit son sang. « Tu as fait ça avec tes ongles ? » Demande-t-il dans un murmure, les sourcils froncés. Il s'inquiète. Il ne veut plus revivre ce genre de moment avec elle. Jamais.
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Sujet: Re: Do you wanna touch me ? (Kristmilla) Mar 11 Avr 2017 - 12:19
Kristofer & Ludmilla
Tout le monde fait des erreurs. Mais ce n'est jamais une erreur d'avoir aimé quelqu'un passionnément.
Je sais que si je me retourne, ça ne sera pas sans conséquences. Nous sommes un tournant décisif de notre relation où chacun doit prendre une décision et essayer de faire ce qu’il y a au mieux pour l’autre. Chaque supplique de Kristofer me donne des frissons. Je l’entends à sa voix. Mais comment être certaine qu’il ne va pas à nouveau me briser le cœur ? Je ne sais pas si je le supportais et si mon cœur pourrait gérer ça. Il cogne déjà trop fort dans ma poitrine. Chaque battement est douloureux si bien que mes ongles s’enfoncent un peu plus dans ma peau. Je les sens qui pénètrent ma chair. Je sens aussi que ma volonté se brise un peu plus à chaque mot de Kristofer. Ce que je désire le plus au monde, c'est que tu ne partes pas. Je déglutis en entendant ses paroles. Elles ont raison de moi. Alors doucement, je me retourne pour lui faire face. Et ce que je vois est beau mais également triste. Très triste. Je ne l’ai quasiment jamais vu dans cet état. J’en ai de nouveau le souffle coupé. Je déglutis avant d’essuyer mes mains poisseuses sur mon jean. Tandis pis, je ferai une machine avant de partir. Je m’approchai de lui sans brusqueries tandis qu’il ne bouge pas. Nous nous faisons face. Nous sommes tous deux blessés mais lui semble l’être plus que moi. Ma main se laisse pour que je recueille une larme du bout de mon doigt et que je fasse. J’aurai presque envie de l’embrasser pour le réconforter mais la gêne était encore trop palpable. Donc, je reste là face à lui avant de franchir le seuil de son appartement. En posant mon pied dans son appartement, je sais que ça sera lourd de conséquences. Nous ne nous étions jamais vus l’un chez l’autre. Pas depuis très longtemps. La preuve, il n’était pas venu dans mon antre. N’avait pas rencontré Berlioz mon chat. Et je n’étais jamais venue chez lui. Je sentirai limite mon pas résonner dans mon esprit tandis que ma raison me hurle de faire demi-tour. Alors, je pose cette question qui me brûle les lèvres. Celle qui a besoin d’une réponse, là, tout de suite. Mon regard rencontre celui de Kris, un moment. Son regard, couleur océan, mais également rempli d’eau. De tristesse. « Tu restes aussi longtemps que tu voudras. » Je pourrais répondre par une boutade –sachant que je pars dans deux jours ahem- mais je ne dis rien. Je me contente de lui sourire. Je suis subitement devenu muette. Mes doigts effleurent doucement les siens sans pour autant les prendre. Je ne sais pas si c’est une bonne idée. Je fronce le nez en sentant le sang qui coule le long de mes plaies. Alors par réflexe, je sers le poing dans une nouvelle grimace. Puis avec une délicatesse nouvelle, comme s’il était en verre, je passe mes mains derrière sa nuque, les poings toujours fermés pour coller ma tête contre son cœur. J’inspire doucement pour calmer le mien mais l’affaire n’est pas si simple. Du moins pas pour moi. Je lui parle avec douceur. Chuchotant presque ses mots, sans les hurler, dans un murmure. Je sens ses mains qui glissent sur mes hanches. Je ne dis rien. Je le laisse faire. Ma tête se repose sur son torse. Il avance de quelques pas et je me laisse guider comme une marionnette. Je semble avoir perdu toutes mes forces. Je ne suis plus qu’un pantin. J’ai vidé toutes mes réserves en devenant la pire des garces pour finir par être son bourreau. Je le vois qui ferme la porte d’un coup de pied. Je suis désormais sa prisonnière. Mon cœur accélère un peu plus, attendant de voir la suite des évènements. « Viens. » Il me soulève de terre mais pas comme toute à l’heure. Mes jambes s’enroulent autour de sa taille tandis que je niche ma tête dans son cou. Je ne l’embrasse pas. Je pose juste ma tête comme pour m’imprégner de son parfum ambré. Je ferme doucement les yeux tandis qu’on arrive dans ce qui semble être sa chambre. Il me pose délicatement sur le lit et je regarde un peu l’endroit. « Bouge pas, je reviens. » Je hoche la tête. De toute façon, je ne peux pas. Je suis vidée. Alors, j’attrape mon sac qui pendait en bandoulière contre ma hanche pour en sortir tout mon bordel à la recherche de mes médicaments. Il valait mieux ne pas prendre de risque. Je tends l’oreille pour être certaine qu’il ne revient pas puis j’avale ses trois maudites pilules que je laisse fondre sous ma langue. J’ai un bordel là-dedans. Une brosse à dents, un pyjama –vu que je devais dormir chez ma sœur- et tout mon attirail de filles. Lorsqu’il revient, j’ai repris ma position d’origine. Je le vois qui s’agenouille devant moi. Je me souviens alors de mes paroles de l’autre soir. Tu me supplieras de te reprendre. Je ne me doutais pas qu’il allait réellement me supplier. Il prend ma main mais j’ai toujours le poing fermé. Je le déroule délicatement, dévoilant de petites coupures assez sommaires. Mais chez moi, toute la douleur était décuplée par dix. Il déroule son bandage qu’il passe autour et je le regarde faire. « Tu as fait ça avec tes ongles ? » Pour toute réponse, je hoche à nouveau la tête sans oser le regarder. Lorsqu’il a fini de bander mes deux mains devant moi, je les regarde en fronçant les sourcils. « J’ai l’impression d’être Rocky Balboa. » Puis, je reporte mon attention sur lui avant de passer une main sur son visage désormais sec. Nos regards se rencontrent. Je prends une longue inspiration avant de partir. Comme si je cherchai mes mots. « Ne pleure plus jamais pour moi. » Je n’en vaux pas la peine. Puis, je me redresse. Tout mon être est douloureux. « Je… Je vais enfiler mon pyjama. Tu devrais en profiter pour… » Je passe une main sur mon visage pour chercher de nouveau quoi dire sans être brusque. « Faut pas que tu dormes avec. Ça va te faire mal. » Puis, je me baisse pour déposer un baiser sur sa tempe avant d’aller me changer. Je me dépatouille comme je peux pour enfiler mon tee-shirt d’un groupe de rock que j’avais chipé à Alfie et mettre mon pantalon de yoga avec lequel je dormais de temps à autre. Je fixe mon regard dans le miroir sans être véritablement convaincue. Je passe de l’eau sur mon visage, me brosse les dents mais ça reste tout aussi catastrophique. Avec un énième soupir, je file rejoindre la chambre pour m’asseoir contre le sommet du lit et le fixer. Comme c’est étrange cette nouvelle pudeur qu’il y avait entre nous. Comme si nous n’étions que des ados. Je n’ai jamais été très douée pour faire ça. Alors, j’ouvre ma paume comme pour l’inviter à poser sa main. Il fallait y aller par étape. Petit à petit pour se remettre de nos émotions. Je voulais que tout se passe dans la douceur. Cette douceur qu’il n’y a jamais eu entre nous. Qu’il me tienne la main d’abord pour ensuite aviser du reste. Un câlin, des regards et pourquoi un baiser quand nos émotions seront tassés.
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Sujet: Re: Do you wanna touch me ? (Kristmilla) Mar 11 Avr 2017 - 13:27
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Do you wanna touch me ?
Ça n'aurait jamais dû se passer de cette façon. Kristofer aurait dû, d'emblée, ouvrir les yeux et accepter l'inévitable. Au lieu de cela, il a fait traîner les choses. Il l'a faite souffrir. Il s'en veut pour ça. Mais, pris de court, il n'a pas su tout de suite cerner leurs réelles motivations, à elle comme à lui. Il est celui de trente-quatre, entre les deux, donc celui supposé être le plus mature et le plus réfléchi. C'est à se demander si c'est vraiment le cas. Ludmilla, elle, au moins sait depuis longtemps ce qu'elle veut. Qui elle veut, bien que Kristofer ait encore du mal à assimiler et accepter l'idée. Alors qu'il la porte et qu'elle en profite pour enrouler ses jambes autour de lui et enfouir son nez dans son cou, il comprend. Il comprend qu'il n'y a plus de retour en arrière. A partir de là, il ne pourra plus se passer de ce contact. A partir de là, il ne veut plus faire de connerie avec Ludmilla, ne veut plus se laisser influencer par le premier principe qu'il a sous la main et qu'il agite sous son nez dans l'espoir de tout faire disparaître. Ce ne serait pas juste. Pour elle, comme pour lui. Mais surtout pour elle. Parce que, plus d'une fois, il a joué sur ses sentiments - plus ou moins consciemment -. Et il doit arrêter ça tout de suite. Il ne sait pas, d'ailleurs, ses réelles motivations. A-t-il vouloir la protéger elle ? Se protéger lui ? Sans doute un peu de tout ça. La maladie de Ludmilla est toujours là, tapie dans l'ombre, menaçante. La pudeur naturelle qu'il a développée depuis qu'il a perdu sa jambe est bien présente aussi ; Ludmilla le sait mieux que personne. Et il y a bien d'autres choses encore ... Il a utilité l'âge comme argument facilitant leur mise à distance, mais il ne voit pas bien ce que cela pourrait faire au milieu de tout ça. Chassant toutes ces idées de sa tête, Kristofer la dépose sur le bord de son lit avant de filer direction la salle de bain. Là, il prend deux minutes pour se poser. Il se brosse les dents, passe un gant trempé d'eau fraîche sur le visage. Il s'efforce, en revanche, de ne pas lever les yeux en direction de son reflet. Il se devine pathétique : les cheveux en bataille, la chemise toute froissée et, pire que tout, les yeux rouges d'avoir trop pleuré. La dernière fois qu'il s'est mis dans un état pareil, c'était en se réveillant après son coma. Quand on lui a appris qu'il avait perdu ses parents en plus d'une jambe. Quoi que, c'était sans doute pire ce jour-là. Evidemment. De retour dans la chambre, Kris s'installe devant Ludmilla et entreprend de bander ses mains, l'une après l'autre. Concentré, il ne lève les yeux qu'une fois sa tâche terminée. « Essaye de ne pas trop te prendre pour Rocky. » Ce serait qu'elle lui foute un ou deux coups de poings, n'est-ce pas ? Il sourit, mais c'est bref. Le sérieux prend, de nouveau, toute la place entre eux. Après l'épisode qu'ils viennent de traverser, ce n'est pas étonnant. « J'essaierai. » Mais il ne promet rien. Plus de promesse qu'il ne peut pas tenir. S'il sait où elle est ce soir, où elle sera demain avec un peu de chance, il ne peut en revanche pas se prononcer sur une plus longue durée. Cette seule idée lui causant un pincement au cœur, il évite de plus y penser. Profiter de l'instant présent. Soudain, Ludmilla se redresse. Elle le regarde, semble hésitante. Kris fronce les sourcils, cherchant à comprendre où elle veut en venir. Quand il réussit à le faire, la gêne s'empare de lui. Du moins, essaye. Parce qu'il la chasse vite. Ce n'est pas le moment. Il hoche donc la tête. Elle dépose un baiser sur sa tempe avant de disparaître dans la salle de bain. Kristofer, lui, se lève bien vite. Il veut bien faire les efforts suffisants pour ne pas faire de sa prothèse un sujet tabou, il ne se sent pas encore prêt à ce qu'elle en voit quoi que ce soit. Il attrape son pyjama, habituellement composé juste d'un jogging auquel il ajoute aujourd'hui, par respect pour Ludmilla, un tee-shirt et l'enfile en toute vitesse. En grimaçant, comme toujours, il retire sa prothèse et la pose contre la table de nuit à côté de lui. Il vient juste de s'allonger sur le lit, sous la couette, quand elle revient de la salle de bain. Juste à temps. Elle vient s'installer sur le lit, vêtue de son petit pyjama que Kris est pratiquement sûr d'avoir déjà vu. Sans doute ce jour-là. Celui dont il ne serait définitivement pas bon de parler. Elle semble hésiter sur la marche à suivre, et Kristofer ne l'encourage certes que trop peu. Il la regarde, mais ne dit rien. Quand elle lui tend sa main bandée, il n'hésite pas et pose sa paume par-dessus. Puis il enroule ses doigts sans jamais la presse. La douceur. Ce sera la clé de leur soirée - enfin, nuit, vu l'heure -. « Installe-toi, je t'en prie. » Il lui sourit, l'air serein alors que son ventre semble jouer à l'accordéon. Il se sent comme un adolescent, tout à coup. Un adolescent capable de sourire et plaisanter, c'est déjà ça. « Tu as prévenu ta sœur ? » Demande-t-il doucement. Il l'avoue non sans se sentir honteux et quelque peu égoïste, il la veut rien que pour elle. Et savoir qu'ils ne seront pas dérangés lui plairait bien. Ainsi, ils pourront aller à leur rythme et profiter simplement de la présence l'un de l'autre.
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Sujet: Re: Do you wanna touch me ? (Kristmilla) Mar 11 Avr 2017 - 14:05
Kristofer & Ludmilla
Tout le monde fait des erreurs. Mais ce n'est jamais une erreur d'avoir aimé quelqu'un passionnément.
C’est étrange de penser que tout ceci a lieu. Nous sommes déjà passés par la colère, le désir, la tristesse, il nous restait encore la joie, un peu de bonheur. Tandis qu’il me soulève de terre, tel un koala, j’enroule mes jambes autour de sa taille, mes bras autour de sa nuque et je niche mon visage dans son cou. Je ne me permettrai pas de déposer un baiser dans son cou. Pas maintenant. Ça réveillerait nos deux démons et même si nous sommes allés trop vite au début, il fallait qu’on ralentisse la cadence. Je sens ses mains autour de ma taille et son contact me réchauffe un peu. Lorsqu’il me pose sur le lit, j’ai froid de nouveau. Je le regarde partir avant de me jeter sur mon sac. Bien, pyjama ok. Vêtement de rechange, ok. Brosse à dents, ok. Trousse à maquillage, ok. Brosse ? Pas de brosse. Je me souviens alors que Mercy l’a utilisé pour ne nouer les cheveux en tresse. Je regarde la tresse qui est complètement défaite mais avec mes mains ensanglantées, je ne peux pas. Je ne peux pas me coiffer. Alors tant pis, j’aurai l’air d’avoir un nid de corneilles dans les cheveux mais après tout, je m’en moque. Après avoir pris les médicaments, après avoir inspectée mes frusques, je remets mon sac à sa place tandis que le beau slovène revient vers moi. Je fronce les sourcils en voyant la bande. Puis, je lui montre ma main avec une certaine timidité, une certaine honte. Une fois le travail fait, je fronce encore plus les sourcils. Je n’allais pas pouvoir écrire, ou jouer du violon avant un moment. Heureusement que je partais un peu, ça permettrait à mes mains de cicatriser. Subitement, ma fuite de la ville pour pallier aux évènements familiaux me chagrine. J’allais devoir le laisser ici tout seul. Et je n’avais pas l’audace de lui proposer de m’accompagner. Mercy s’était chargée des réservations et gardait Berlioz pendant mon absence. Rituel que je fais tous les ans. J’avais visité pas mal de choses en Australie. Sydney, Melbourne mais cette fois-ci j’avais choisi Adélaïde. Pour les pandas. Kris m’arrache à ma rêverie animalière en rebondissant sur ma boutade. « Essaye de ne pas trop te prendre pour Rocky. » J’éclate de rire à sa remarque. Ça semble si naturel d’un coup. De rire. Puis, je penche la tête sur le côté pour le regarder. Toujours en souriant. « Je n’ai pas la carrure de Rocky. Et il y a deux raisons pour lesquelles je pourrais me battre. La première qu’on me touche sans mon consentement, la seconde qu’une femme te touche sans mon consentement. » Je dodeline un peu de la tête, fière de ma connerie pour un temps avant de rougir jusqu’aux oreilles. J’ai toujours été possessive avec lui, même étant gamine. Je me souviens encore du jour de son mariage où mon père m’a tirée de force jusqu’à la voiture parce que je ne voulais pas y aller. On me volait mon Kris. Mais au final, cette femme qui ne mérite même pas mon attention me l’a rendue. Cassé. Garce. « J'essaierai. » Il me souffle ceci tandis qu’on devient sérieux de nouveau. J’espérai vraiment qu’il ne pleurerait plus que ça soit pour moi. Je me souvenais encore des larmes après sa sortie du coma. Et celles-là. A croire que ma simple présence le faisait souffrir. J’espérai dans le fond que non. Je me lève alors en attrapant mon sac pour me baisser et déposer un baiser sur sa tempe. Je lui demande de se mettre à l’aise. Par respect pour lui, je lui laisse de l’intimité et j’ai besoin de la mienne. Lorsque mon regard rencontre son reflet, je grimace. Je suis hideuse. Je profite de mon nouveau bandage pour refaire ma tresse. Etant dépourvue de brosse, je ne pouvais pas me permettre de dormir les cheveux détachés. Puis après avoir enfilé ce tee-shirt trois fois trop grand, je retourne voir Kris qui s’est déjà glissé sous les draps. Par pudeur, je me pose au-dessus de la couette, ne voulant pas le mettre mal à l’aise. J’inspire un bon coup avant de lui demander de me tenir la main. Ils enroulent ses doigts avec une douceur nouvelle tandis que je le regarde. Il était assez mignon avec les cheveux en bataille mais les yeux encore rouges, ça me serrait le cœur. « Installe-toi, je t'en prie. » Je fais la moue n’osant pas passer sous la couette. Je ne voulais pas lui faire peur, le crisper en touchant son corps mutilé. Mais je prends mon courage à deux mains pour m’y glisser rapidement et me mettre contre lui, prenant bien garde à ce que mes jambes ne touchent pas les siennes. Ma tête se pose alors sur son torse. « Tu as prévenu ta sœur ? » Euh non. Je souffle un bon coup, exaspéré d’avoir à rendre des comptes à une gamine moins âgé que moi. D’une main, j’attrape mon sac pour en sortir mon téléphone à coque oreilles de lapin. « On ne se moque pas, ça va être Pâques, dis-je à l’intention de Kris. » Puis, sans lâcher sa main, je déverrouille le téléphone et je compose son numéro. Elle décroche rapidement et me hurle dessus si bien que je dois écarter le téléphone de mon oreille. « Je vais bien, Mercy. Je vais passer la nuit chez Kris finalement. Dis t’as imprimé mes billets ? » Réponse évidente et négative. Je lève les yeux au ciel. Puis tandis qu’elle parlait, parlait, parlait. « Ouais c’est ça, tu me diras tout demain quand je t’amènerai Berlioz. Oh et merci pour la voiture. Bonne nuit. » Je raccroche avant d’éteindre le portable que je fourre dans mon sac qui atterrit par terre. Puis, je me tourne vers Kris, consciente que j’allais devoir lui donner des explications. Je me mâchouille la lèvre inférieure tandis que je cherche mes mots. « Comme j’aime pas les fêtes de famille, je pars à Adélaïde pour le week-end. J’y vais toute seule si ça peut te rassurer. Chaque année depuis quatre ans, je vais voir des zoos ou des réserves naturelles. Je préfère manger en compagnie des pandas plutôt que ma mère. » Je passe une main dans ma nuque, mal à l’aise pour faire la moue de nouveau. « Et Berlioz c’est mon chat. Ma mère me l’a offert quand j’ai emménagé ici. » Malaise bonjour quand un mec vient te demander de pas partir et que justement, tu dégages à l’autre bout de l’Australie. J’aimerai bien qu’il vienne avec moi mais sans doute que pour lui, ça serait trop tôt ou que ça irait trop vite. Quoiqu’il est photographe et plutôt aventurier. « Je… » J’ouvre la bouche pour lui demander tandis que je me sens de nouveau devenir écarlate. « Je me demandai si tu… Non rien n’oublie. Ça va sans doute te sembler trop précipité. »
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Sujet: Re: Do you wanna touch me ? (Kristmilla) Mar 11 Avr 2017 - 21:35
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Do you wanna touch me ?
Un mal de tête persistant vrille les tempes de Kristofer. Celui-ci, pourtant, réussit assez aisément à faire comme s'il n'existait tout simplement pas. La présence de Ludmilla n'y est pas étranger. Bien au contraire. Il a désormais la certitude qu'elle va passer la nuit à ses côtés, et au sentiment d'allégresse que cette idée lui procure s'est joint l'impression qu'un poids lui a été ôté de ses épaules. Il a attendu tout ce temps pour accepter de baisser pour de bon ses barrières ... Et c'est maintenant qu'il réalise à quel point il a été stupide de ne pas le faire plus tôt. Pourquoi a-t-il tant tenu à les faire souffrir tous les deux ? Parce que, définitivement, c'est ce qui s'est passé. Il les a tous deux faire souffrir. En refusant d'accepter l'évidence. En flirtant avec elle pour mieux se rétracter ensuite. Il a été stupide. Complètement idiot. Mais à présent, il compte bien se rattraper. Elle a su briser la dernière barrière qu'il s'était érigé, il ne sait pas comment d'ailleurs, et Kris n'a pas le moins du monde l'intention de la remettre en place. Pas avec elle. S'il le faisait, s'il baissait sa garde une seconde de trop et jouait de nouveau les froids, il sait qu'il la perdrait. C'est d'une évidence affolante. Il la perdrait, et il ne s'en relèverait très certainement pas. La voir, et l'entendre, rire est très rassurant également. C'est le sourire aux lèvres qu'il l'observe, qu'il écoute attentivement son explication. Elle ne se battrait que pour deux raisons. Elle, et lui. Dans des situations bien particulières, mais tout de même. Kris est flatté. Très flatté. Il ne dit rien, pourtant, se contentant de sourire d'un air entendu. Suite à ses révélations, le rouge lui est monté aux joues ; pas la peine d'en rajouter. Ce soir plus que jamais, il a envie de la ménager. Ils se laissent un peu de temps, tous les deux. Ludmilla dans la salle de bain et Kris dans la chambre. Il atterrit bien vite sous sa couette, sans sa prothèse et à l'abri de son regard. Il ne sait même plus si c'est lui qui a honte et qui se monte la tête tout seul, ou si ce sont ses yeux à elle qu'il veut protéger. Sans doute un peu les deux ... Mais surtout le premier cas. Elle lui a déjà suffisamment fait savoir que ce n'était pas un sujet sur lequel elle plaisantait. Elle le vit bien, lui pas. Il l'invite néanmoins à la rejoindre sous la couette, tout à fait conscient qu'elle attendait son signal plus qu'autre chose. Elle s'exécute et il fait en sorte que leurs jambes ne se rencontrent pas ... A moins que ce ne soit elle, allez savoir. Leurs deux mains toujours jointes, Ludmilla entreprend de prévenir sa soeur. Du moins, c'est ce que Kristofer croit comprendre, puisqu'il vient de lui demander si elle l'avait fait. Elle s'est blottie contre lui et il ferme les yeux, penchant légèrement la tête pour la caler contre celle de Ludmilla. Revenez une heure en arrière, dites-lui qu'il finira par l'avoir dans ses bras de cette façon, et il ne vous croira pas. Et pourtant ... Amusé, Kris voit d'abord la coque du téléphone de Ludmilla, avant de l'entendre parler à Mercy. C'est mouvementé, c'est le moins que l'on puisse dire. Evidemment, il tique tout de suite en l'entendant parler de billets à imprimer. De quoi elle parle ? Ne se sentant pas légitime, il ne lui pose pas la moindre question quand elle raccroche. Il n'a pas besoin de le faire, de toute façon : elle s'explique la première sur le sujet. « Oh, je vois. » Elle va partir. « C'est génial, tu as trouvé la bonne astuce. » Il ne va quand même pas lui en tenir rigueur. Il doit même s'efforcer d'être heureux pour elle, peu importe à quel point l'idée qu'elle parte - ne serait-ce que pour un week-end - est douloureuse. Quand elle rouvre la prochaine, il comprend sans mal qu'elle essaye de lui dire quelque chose. En vain, visiblement. Kris recule le visage afin de pouvoir la regarder, notant sans mal sa gêne et son hésitation. Il pose une main sur sa joue, la poussant à regarder dans sa direction. « Hey ... ça me ferait très plaisir. » Ils se sont déjà tellement précipités, ce n'est pas un week-end à deux qui changera la donne. « Je veux dire ... si c'est ce que tu voulais me proposer, hein. Evidemment que je serais heureux d'y aller avec toi. Mais si ce n'était pas ça, oublie. » A son tour d'être gêné. Et s'il a fait des plans sur la comète trop vite ? Venant de lui, et parce que c'est Ludmilla en face, ce ne serait pas étonnant.
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Sujet: Re: Do you wanna touch me ? (Kristmilla) Mar 11 Avr 2017 - 22:16
Kristofer & Ludmilla
Tout le monde fait des erreurs. Mais ce n'est jamais une erreur d'avoir aimé quelqu'un passionnément.
Lorsque je me blottis contre Kris, sous la couette, je me sens bien. Très bien même. Si bien que je me demande pourquoi j’ai voulu partir quelques minutes avant. Tout ça me semble illogique. Pourquoi je partirai loin de l’homme que j’aime ? Je niche ma tête sur son torse et je sens de nouveau cette chaleur en moi. La chaleur qui signifie que je suis bien. Très bien même. Tout est si naturel, si simple d’un coup. Je m’imprègne de son odeur, de lui tout entier tandis que nos doigts sont toujours entremêlés, je respire à nouveau. C’est lui. Je le sais. Je l’ai toujours su au fond de moi mais le fait qu’il ne voulait pas de moi, ça m’a fait tellement mal. Je n’ai pas envie de penser à tout ça. J’ai juste envie de penser au moment présent. De penser à nous deux et à cette relation qui allait naitre tel un bébé Occamy. Alors, que je sens sa tête sur la mienne, je ferme un moment les yeux. Puis, je me souviens que je dois prévenir Mercy que je ne rentrerai pas. Au risque de me faire engueuler. Alors, j’attrape mon téléphone à tête de lapin pour composer son numéro. Comme si elle attendait près du téléphone, elle décroche aussitôt pour me demander si tout va bien. Je la rassure du bout des lèvres pour lui parler de mes billets pour Adélaïde. J’avais prévu cette escapade avant ce soir pour ne pas avoir à croiser ma mère. Les choses étaient tellement tendues entre elle et moi. On se détestait mutuellement et je m’en fichai d’elle. Donc rien qu’à l’idée de passer une soirée en sa compagnie pour les faux-semblants, ça me faisait chier. Honnêtement. Je raccroche tandis que mon regard rencontre de nouveau celui de Kris. Je lui explique donc tout mon programme. Partir voir les pandas. J’étais excitée à cette idée de quitter Bowen où tout était compliqué pour aller vagabonder ailleurs. Mais sans Kris, ça ne serait pas pareil. Ma pudeur nouvelle me pousse à rougir et je n’ose pas lui proposer de venir avec moi. « Oh, je vois. » je sens une pointe de déception dans sa voix. Mais je ne sais pas si c’est dû au fait que je parte ou autre chose. Alors, je le fixe intensément dans les yeux pour lui sourire. « C'est génial, tu as trouvé la bonne astuce. » Je hoche la tête avant de m’emmêler les pinceaux. Mon pouce caresse distraitement le dessus de sa main tandis que j’essaie de bafouiller une invitation débile. Mais je ne voulais pas le brusquer. Je ne voulais pas qu’il prenne peur parce qu’il était évident que nous devions prendre notre temps. Ce qui est ironique quand on pense que nous étions tous les deux ivres de désir un peu plus tôt dans la soirée. Je passe une main dans ma nuque, ayant un petit rictus gêné. Mais il me stoppe d’un coup en posant sa main sur ma joue. Je penche légèrement la tête à son contact comme pour l’approfondir. « Hey ... ça me ferait très plaisir. » Je le regarde intensément. Est-ce qu’il voulait venir avec moi ? Vraiment ? Genre avoir notre première escapade en amoureux ? Mon corps bondit à nouveau lorsque j’entends cette réponse. Mais il s’empresse d’ajouter quelque chose comme s’il regrettait tout de suite ses paroles. Ou qu’il avait mal interprété les miennes. « Je veux dire ... si c'est ce que tu voulais me proposer, hein. Evidemment que je serais heureux d'y aller avec toi. Mais si ce n'était pas ça, oublie. » Je vois son petit air gêné et je le trouve tellement adorable. Alors, je me penche pour déposer mes lèvres sur les siennes. Avec délicatesse. Mon corps se colle un peu plus contre le sien. Enfin le haut de mon corps puisque mes jambes ne bougent pas et j’enroule ma main vacante autour de sa nuque. Puis, sans réellement éloigner mon visage, je murmure contre ses lèvres. « Non, je parlais bien de ça. » Ma main caresse sa nuque du bout des doigts et je souris contre ses lèvres. « Mais tu sais, il va falloir qu’on partage une chambre d’hôtel. Une salle de bain, un seul lit. » Je m’éloigne alors, restant redressé pour sourire jusqu’aux oreilles. Je passe un doigt sur ma lèvre inférieure tandis que je lui fais mon petit sourire coquin. Décidément, je suis un peu incorrigible en sa présence. Je le sais. Mes hormones. En même temps, il est contre moi. Nous sommes dans un lit. Je calme donc les filles pour enfouir ma tête dans son cou, réprimant mes pulsions les plus primaires. Je dépose un baiser dans son cou. Puis, je me redresse, passe une main dans mes cheveux. « Je vais aller prendre une douche froide. Je sais pas ce que j’ai en ce moment mais je contrôle mal mes hormones. » Je m’assois donc sur le bord du lit pour faire craquer ma nuque et je lui jette un regard par-dessus mon épaule. « Sauf si bien sûr, tu veux venir avec moi. J’ai toujours rêvé de prendre une douche dans le noir. » Je lui fais un clin d’œil avant de filer dans la salle de bains.
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Sujet: Re: Do you wanna touch me ? (Kristmilla) Mar 11 Avr 2017 - 23:13
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Do you wanna touch me ?
Cette idée de départ de Ludmilla en week-end, bien évidemment que ça le fait chier, Kristofer. Mais après tout ce qu'ils ont traversé, il n'ose tout simplement pas lui faire savoir le fond de sa pensée. Et puis il n'a pas envie de jouer - encore une fois - les égoïstes. Alors il ne dit rien. Il feint le bonheur. Il est vraiment content pour elle, pourtant. Parce qu'elle a l'air toute excitée rien qu'à lui raconter ce qu'elle va aller faire où, quand et comment. Mais c'est difficile, pour lui, de ne pas céder à sa pulsion première. Quand il croit entendre une proposition de l'accompagner, il a du mal à y croire. Est-ce vraiment cela ? Incapable de se freiner, il essaye de compléter ses mots comme si c'était parfaitement normal. Mais il n'a pas tourné sept fois sa langue dans sa bouche. Et quand il le réalise, il essaye de se rattraper comme il peut. Et si ce n'était pas du tout de cela dont il s'agissait ? Et si, en réalité, elle n'avait pas du tout l'intention de l'inviter ? Il est gêné, d'un seul coup. Le voilà de retour, le Kristofer adolescent que Ludmilla est si aisément capable de faire ressortir. Pour le rassurer, elle ne trouve rien de mieux à faire que de l'embrasser. Un baiser léger, que Kristofer rêverait d'approfondir. Il n'en fait rien. Il reste sage. Et c'est elle qui se colle un peu plus contre lui, pas l'inverse. Il la laisse prendre les devants, parce qu'il ne veut pas la brusquer. Il veut bien l'aider, et même la devancer, sur certains points - rentre donc sous la couette Ludmilla, appelle donc ta sœur, Ludmilla, je t'accompagnerai, Ludmilla - mais pas sur tous les plans. Il l'a portée tout à l'heure, il a posé ses mains sur ses hanches, il s'est occupé de panser ses fraîches blessures. C'est déjà bien assez. Et puis il peut la tenir contre lui, pour l'instant, cela lui suffit amplement. Elle parlait bien de ça. Alors qu'elle le caresse du bout des doigts, toujours aussi proche de lui et le rendant à moitié abruti sans même en avoir conscience - quoi que -, elle réussit une fois de plus à le laisser sans voix. Comment est-il censé garder son self control, dans pareille situation ? Suffit de se rappeler qu'il est un adulte. Et cela fonctionne. Plus ou moins quoi ... Rien ne dit que cela durera. « Oh, je pensais prendre une chambre séparée ... » Plaisanter pour faire diminuer son rythme cardiaque et son désir grandissant. Ça ne fonctionne pas toujours, en particulier quand elle rigole. Mais il peut toujours essayer, avant de se reprendre pour corriger ça bien sûr. « Mais moi ça ne me dérange pas ... Bien au contraire. » Il sourit, aussi taquin qu'elle. Il a repris du poil de la bête et de l'assurance, là. Alors il s'autorise à poser un baiser délicat sur ses lèvres. Il s'écarte aussitôt, peu désireux de réveiller un appétit des plus insatiables. Enfin, il est toujours là, celui-là, sous-jacent et à moitié caché derrière ses bonnes résolutions qu'il tient devant lui tel un bouclier. Il se prélasse encore un peu contre elle, mais elle en a décidé autrement : elle se redresse. Elle va aller prendre une douche froide. Ses hormones. Malgré lui, Kristofer lâche un grognement. Elle le cherche vraiment, hein. « Ludmilla ... » Cela sonne comme un avertissement. Ne me pousse pas trop. Mais un avertissement gentillet, ça va. Et puis, il est encore capable de se maîtriser. A peu près. Quand elle jette son regard par-dessus son épaule, en plus de son invitation à la rejoindre sous la douche, en revanche, il est à deux doigts de foutre en l'air ses bonnes résolutions prononcées il y a si peu de temps. Il ferme les yeux, toujours dans la même position : allongé sur le dos, sous la couette, un bras traversant tout le lit. Parce qu'il entend bien la faire revenir exactement ici dès qu'elle sortira de la salle de bain. Il profite de ne pas (encore) entendre le bruit de l'eau pour lui faire savoir qu'il tient toujours bon « Dépêche-toi de revenir, ta place va prendre froid. » Au moins, c'est clair : il ne craquera pas. Non, non, non. Hors de question. Ils sont censés prendre leur temps et tout ça ... Et surtout, il lui a promis qu'il ne chercherait pas à aller plus loin ce soir. Il voulait juste la tenir dans ses bras, c'était une des conditions pour qu'elle reste. Il a déjà un peu failli à sa promesse, certes. Il l'a embrassée. Mais parce qu'elle l'a embrassé d'abord. Là, elle l'invite clairement à la rejoindre, mais il ne le fera pas. Résiste. Comporte-toi en adulte. Il a toujours les yeux fermés, quand il lui semble entendre la porte de la salle de bain se rouvrir. « J'espère que tu t'es rhabillée au moins, je t'ai promis que je ne voulais que dormir avec toi dans mes bras, et j'entends bien tenir jusqu'au bout de ma résolution. » Non mais ! De toute façon, il s'endort déjà à moitié. Il ne pourra sombrer pleinement dans le sommeil qu'une fois qu'elle sera de retour à ses côtés.