si je pouvais disparaitre sa serais mieux! feat Maxence

L’absence d’auditions pour des procès tombait à pic, parce que pendant ces deux mêmes semaines où Maxence n’avait techniquement pas à se rendre à Brisbane si ce n’était que pour rédiger des arrêts, se déroulait une croisière le long des côtes australiennes. Le juge n’aurait qu’à emporter avec lui quelques dossiers, qu’il garderait évidemment dans sa valise de travail verrouillée, et il pourrait travailler sur son ordinateur portable tout en voguant sur l’océan. Honnêtement, c’était le plan parfait, et il avait certainement besoin de vacances. Comme la croisière tombait également en même temps que les vacances scolaires, Abygaël avait elle aussi pu se joindre à lui, ce qui facilitait quand même la tâche au trentenaire étant donné qu’il aurait eu bien du mal à la faire garder pendant tout ce temps. En plus, la croisière offrait une sorte de service de camp de jour, ce qui faisait en sorte que Maxence était assuré qu’Abygaël serait bien occupée. Les enfants du camp dormaient d’ailleurs tous ensemble, ce qui expliquait que le trentenaire ait pu se prendre une chambre en première classe. Éternel économe, le jeune homme s’était payé ce luxe tout en n’exagérant pas trop, alors il avait pris l’option colocation qui était bien moins dispendieuse. Le ou la colocataire en question semblait d’ailleurs déjà être là quand Maxence rentra dans la cabine grande et luxueuse, bien plus que les ponts inférieurs sans doute, puisqu’il entendait l’eau de la douche couler. Il posa sa valise et son sac de sport bien rempli de toutes sortes de vêtements sur le lit encore libre, et commença à s’installer tout en attendant de faire la rencontre avec la personne qui partageait sa chambre.

L’eau de la douche s’arrêta de couler alors que Maxence était en train d’organiser un peu son coin de la chambre. Il avait pris le lit sur lequel aucun effet personnel n’avait été déposé, supposant donc que l’autre personne avait déjà fait son choix de cette manière-là. Il n’était pas du genre à s’étaler énormément lorsqu’il partait en vacances, la plupart du temps tout restait dans ses valises, du moins pour ce qui était des vêtements. Il avait toutefois sorti ses fils de recharge ainsi que son téléphone portable pour le brancher, puisqu’il l’avait pas mal utilisé en chemin vers le port, dans le taxi. Comme il avait une haute position dans le système de justice du Queensland, il se devait d’être joignable à tout moment et ce, même s’il était en vacances. Qui sait, peut-être aurait-il à quitter la croisière à une escale pour regagner Brisbane plus tôt que prévu. C’était le genre de situation à laquelle il devait se préparer, en cas de changements d’horaires et d’audiences dans les procès. Après quelques minutes à entendre quelqu’un bouger dans la pièce d’à côté, la porte de la salle de bain s’ouvrit enfin et une jeune femme en sortit, avec un peignoir en satin enroulé autour de son corps encore un peu mouillé. Quand leurs regards se croisèrent, Maxence fut d’abord un peu gêné de la retrouver dans ces simples vêtements, mais il allait devoir s’y faire. Un homme et une femme en colocation … ils allaient sans doute se voir plus souvent que prévu dans ce genre d’accoutrement. Il baissa tout de même les yeux, lui laissant un peu d’intimité, ne prenant pas le temps de la regarder plus longtemps. La blonde le dévisagea elle aussi un moment, avant de s’avancer vers lui, ou plutôt du lit qu’elle allait occuper, et se présenta à distance. « Bonjour, je suis Maxence ! Enchanté de faire ta connaissance, Eibell. » Il avait tout de suite opté pour le tutoiement, parce qu’ils semblaient être à peu près du même âge, et puis ils allaient quand même partager cette grande chambre pendant deux semaines. « J’peux te laisser un peu d’intimité si tu veux te changer, te préparer. J’peux sortir visiter les environs. » Sa valise pouvait attendre.

Maxence sourit quand sa colocataire le complimenta sur son prénom. Il était vrai que ça ne sonnait pas très australien, et pourtant, il l’était. Celui d’Eibell était lui aussi peu commun dans les environs, et sans doute la questionnerait-il sur ses origines un peu plus tard. Mais avant, quelques échanges de politesse, pour bien débuter cette aventure. « Je vais bien ! Comment pourrais-je me sentir autrement quand on découvre un si beau bateau, une si belle chambre ? » Lança-t-il, tout sourire. Après les décisions majeures prises dans sa vie récemment, son boulot, ses disputes avec Eleanor, Maxence avait bien besoin de ces vacances. C’est pourquoi il s’était payé un tel luxe. « Et toi ? » Dit-il, renvoyant la balle de courtoisie. Voyant que la jeune femme n’était qu’en peignoir et qu’elle cherchait des vêtements pour s’habiller, Maxence proposa de la laisser seule un moment, le temps qu’elle se prépare. Pas qu’elle n’était pas présentable, mais bon, disons que pour un premier contact il y avait de quoi être un peu gêné. Pourtant, elle refusa, argumentant qu’ils n’allaient pas l’un et l’autre sortir de la chambre à chaque fois qu’ils devaient se changer. Maxence hocha la tête en souriant. « D’acc. » Il s’attendait à ce qu’elle retourne à la salle de bain une fois ses vêtements choisis, mais non. Sans prévenir, elle se tourna de dos à lui et enfila ses shorts, puis fit glisser son peignoir, révélant son dos nu, avant d’enfiler son chandail. Pris par surprise, Maxence n’avait pas eu le réflexe assez rapide de se tourner. Il avait eu une belle vue sur son dos bien musclé et pourtant abîmé par quelques cicatrices. Tout de suite, le juge détourna le regard, avant qu’elle ne se retourne vers lui. Avec un peu de chance, elle n’avait pas remarqué son voyeurisme, ou ses joues rosées. « Une pause du boulot, le stress, tout ça. J’ai pas souvent de vacances alors quand j’ai l’occasion, je la saisis ! Et de ton côté ? » La plupart des gens ici devaient être des travailleurs ou des étudiants en vacances, mais qui sait, peut-être que quelque chose d’autre que quelques journées de congé l’amenait.