No good in goodbye + Léace

Where's the "good" in goodbye ?
Now I'm the "lone" in lonely
'Cause I don't own you only
I can take this mistake
But I can't take the ache from heartbreak


Léo l’amoureux des femmes, Léo le coureur de jupons, celui qui ne restait jamais bien longtemps avec la même blonde à son bras, il avait une réputation plutôt bien fondée depuis quelques années et pour cause, il ne voulait pas s’attacher, il cherchait volontairement à se trouver de jolies partenaires pour une soirée mais à qui il n’aurait rien à promettre. La faute à Anna, sa fiancée parti trop tôt et à Andy avec qui tout était toujours bien trop compliqué. Le compliqué et la douleur ça n’était pas pour lui, il voulait profiter de la vie, il voulait n’avoir que les bons côtés et ne pas s’en faire. Voilà ce qu’il clamait haut et fort. En vérité ce qu’il ne disait pas c’est qu’il avait un vrai cœur d'artichaut, quand il aimait une femme il l’aimait totalement et son côté sentimental lui avait joué trop de mauvais tours pour qu’il ne veuille tenter l’expérience une fois encore. Et pourtant il avait fallu qu’il recroise la route de Grace. Grace, son idéal, cette fille inaccessible, celle après laquelle il avait couru en vain. Elle avait fini par lui céder lors d’un séjour des plus surprenants à l’autre bout du monde et depuis Léo n’était plus vraiment le même homme. Il ne regardait plus les autres femmes puisqu’il l’avait elle, il était amoureux, comme un gamin, il retombait dans le piège alors qu’il s’était promis d’arrêter les frais. Mais avec Grace ça n’était pas pareil, même si rien n’était simple, il apprenait la patience, la tendresse et à accepter les différences, il l’apprivoisait, parce qu’elle était comme un animal sauvage, mais ça valait le coup et dans son esprit de jeune amoureux Léo se prenait à penser qu’elle pourrait être cette fille là, celle avec laquelle il pourrait faire sa vie. Parce que c’était con mais jamais il ne se lassait de son sourire et de sa présence dans sa vie qui illuminait son quotidien. Depuis quelques semaines il comptait lui proposer de s’installer chez lui puisqu’elle y passait déjà beaucoup de temps.
Mais il faut croire que pour le bel Emerson le bonheur devait toujours être éphémère. Puisqu’une semaine plus tôt il avait surpris une bribe de conversation entre la jolie blonde et le dénommé Jeremy, toujours lui, cet ami mystérieux dont elle ne voulait pas lui parler. Et puis comme si le destin s’en mêlait, deux jours plus tard, alors qu’elle avait laissé son téléphone sur la table, Léo lut sans le vouloir le début d’un message qui arrivait “j’ai besoin de te voir [...]” d’un numéro inconnu. Comprenez que Léo n’était pas du genre à fouiller ni à être suspicieux, il était pour le respect de l’intimité et d’une sorte de jardin secret. Mais tous les sens en alerte, il finit par penser que quelque chose clochait et c’est presque à contre-cœur mais rongé par un sentiment de peur qu’il suivit Grace alors qu’elle lui affirmait devoir aller rendre visite à ses parents. Chaque seconde sa pseudo filature notre homme se sentit mal et terriblement coupable de ne pas réussir à faire confiance à celle qu’il aimait. Pourtant ses peurs furent rapidement confirmées, il la vit tout d’abord se rendre chez ce fameux Jeremy, qui sembla lui avoir donné quelque chose, ce quelque chose qu’elle donna à un homme dans un bar, cherchant visiblement à ne pas être remarquée, à ce que la transaction se fasse rapidement et sans s’attarder. Evidemment Léo ne comprit pas, il ne voulait pas comprendre, ce qu’elle pouvait bien pouvoir faire, ce qu’elle pouvait bien échanger avec un parfait inconnu, elle, la parfaite petite sainte. La seule chose qu’il compris c’est qu’elle lui mentait, sûrement depuis des mois et qu’il ne pouvait pas continuer sur un mensonge. Ce n’est qu’à la fin de cette interminable semaine, lors d’une soirée qu’ils avaient prévu de passer en tête à tête, durant laquelle Léo laissait son fils chez sa mère qu’il décida qu’ils devaient avoir une discussion, le barbu avait passé les derniers jours à se rassurer comme il pouvait, à se dire qu’il imaginait le pire et qu’il y avait une explication toute simple à ce qu’il avait vu. Mais en vérité la seule façon de savoir allait être de demander à Grace et d’espérer qu’elle lui répondrait sincèrement. Il était un peu plus de vingt heure et Léo avait commandé des plats chez le traiteur asiatique. La blonde ne devait pas tarder à arriver.

Grace terminait ce qui lui servait de travail depuis un peu plus d'un an. Un peu plus d'un an qu'elle disait qu'elle faisait ça que pour quelques semaines le temps de récolter assez de sous pour ses proches et tout le reste. Résultat, les quelques personnes qu'elle s'était mise à connaître pensait qu'elle n'avait pas de boulot depuis un an, parce qu'elle est maladroite, qu'elle omet de faire le plus important. Non Grace, elle n'avait jamais eu assez de sous pour se permettre de ne pas travailler, mais elle ne peut pas crier sur tous les toits que ce qui fait qu'elle a de l'argent entre les mains, c'est de dealer. Elle cherchait bel et bien du travail à côté, mais ça prenait du temps chez la blonde, parce qu'elle s'amusait trop à vivre dans son danger plutôt que se dire qu'elle pourrait s'ennuyer derrière les caisses d'un magasin. Puis elle n'avait aucune idée de reconversion, ce qui avait été une de ses plus grandes erreurs de quand elle a quittée l'Église. Depuis plus d'un an, Grace divaguait dans le mauvais sens. Mais dans sa maladresse elle s'était trouvée un peu de chance, elle rencontrait des gens, elle avait la chance d'avoir pu recroiser Léo, de le faire rentrer dans sa vie, ce que la plus jeune Grace avait voulu dans le passé. Elle faisait sa vie en retard, mais ce qu'elle en faisait de ses mains, c'était bien plus beau pour elle. Bientôt un an qu'elle savourait le fait d'être en couple, en couple avec le seul homme qu'elle avait aimée, même si dans sa relation et à l'encontre de Léo, elle y rajoutait ses mensonges. Qu'elle essayait de lui montrer le meilleur d'elle, parce que sinon elle se retrouverait seule. Et c'était pas bien, elle se savait. Mais il n'en savait rien, alors elle se sentait en sécurité pour le moment, puis, elle arrêterait bien un jour, avant qu'il le découvre. C’est ce qu’elle espérait. Grace frappait rapidement à la porte pour prévenir son arrivée, puis elle passait le pas de la porte avec un sourire encré aux lèvres. La tête blonde traversait la pièce rejoignant le bel homme qui siégeait devant elle. Sa main glissait dans sa nuque alors que ses lèvres venaient se coller aux prémices de ses lèvres. « Bonsoir Léo. » Les surnoms, ce n’était quasiment jamais de la part de la blonde, elle n’arrivait pas à s’y faire, puis elle trouvait ça bien trop étrange. Puis elle estimait que ça ne changeait rien à l’amour qu’elle portait à Léo, bien qu’elle ne savait pas vraiment ce qu’il pensait. Toujours est il qu’il n’avait pas l’air de s’en plaindre. « Je suis pas trop en retard ? » S’il y avait une horaire … Elle débarquait toujours dans les mêmes heures, Grace. Puis parfois elle restait un peu plus, parce que ce qui faisait son bonheur se tenait devant elle, parce qu’elle n’avait jamais vraiment envie de repartir. Ses yeux azur rencontraient alors ceux de son amant. « Tu vas bien ? »

Léo n’avait jamais été jaloux au point de suivre sa copine ou de surveiller son téléphone. Il avait un côté possessif mais loin d’être maladif, chacun avait droit à sa liberté et comme lui tenait à la sienne, il n’imposait jamais rien aux autres, il faisait confiance. Peut-être un peu trop en ce qui concernait Grace… Pourtant avec elle il vivait l’histoire d’amour qui devait être la plus simple dans ce domaine, la jolie blonde était tellement introvertie quand il l’avait rencontré, elle avait dit vouloir vivre une vie plus libre mais c’était toujours plus facile à dire qu’à faire, alors Léo pensait qu’il pourrait être celui qui l’aiderait à se révéler en tant que femme, à s’épanouir, à apprécier sa nouvelle liberté tout en pensant que ça ne se ferait pas du jour au lendemain et qu'elle mettrait certainement du temps à devenir celle qu'elle voulait. Mais peut-être que, finalement, elle n’avait pas eu besoin de lui pour prendre son envol, qu'elle avait été plus rapide qu'escompté et qu’il n’avait rien vu venir. Elle lui échappait, sa douce muse, il le sentait, même s’il lui était impossible de comprendre comment, du moins, il ne voulait pas y croire. En effet, puisqu’elle ne voulait pas lui parler de Jeremy, Léo, lui, s’était renseigné. Il avait appris que le brun était propriétaire d’un des streap-clubs de Bowen dans lequel il avait mis les pieds quelques fois avec des amis. Mais il se murmurait aussi qu’il fournissait toute sorte de substances illicites dans un réseau très fermé, bien que ce ne soient que des rumeurs, des chuchotements de comptoir, il n’avait rien trouvé de sérieux sur ce sujet et il n’avait pas insisté.
Il entendit frapper discrètement à la porte puis vit passer une chevelure blonde qui, malgré ses crainte, lui arracha un sourire. Puis se laissa embrasser de cette façon si douce qui le faisait toujours chavirer. Pas de doute elle avait changé depuis leur rencontre et savait parfaitement s’y prendre pour le séduire tous les jours, il avait adoré la Grace timide qu’il avait dû apprivoiser. Mais il aimait profondément celle qui se trouvait face à lui ce soir, toujours la même qui haïssait les surnoms mielleux et restait sur sa réserve mais qui se montrait bien plus entreprenante et sûre d’elle concernant leur histoire. Salut ma belle. Lui ne résistait pas à la complimenter comme s'il ne pouvait se départir de son côté séducteur. Il l’attrapa par la taille et lui vola un nouveau baiser. Non, le repas ne devrait pas tarder à arriver. J’ai commandé chinois, ça te va ? Il s’éloigna d’elle doucement, conscient que s’il glissait encore dans la douceur il n’arriverait pas à la confronter. Se dirigeant dans la cuisine, il entreprit d’ouvrir son frigo. Oui ça va. Et toi ? Ta journée ? Demanda-t-il de façon un peu distraite, fuyant ce regard dans lequel il aimait tant se perdre. Tu veux une bière ou tu préfères que j’ouvre une bouteille de vin ? Il était de notoriété que la cave de Léo regorgeait de trésors… et aussi que le vin déliait plus facilement les langues.

Grace n'arriverait pas à se passer de Léo, c'était lui qui l'avait quelque peu changé, pour qui son cœur battait depuis des années déjà. Et elle avait l'impression de nager dans un bonheur depuis plus d'un an, même si le début avait été compliqué au vu du caractère de la blonde, elle avait su s'ouvrir un peu plus à lui, le faire rentrer dans sa vie comme s'il n'en ressortirait plus jamais. Et c'était ça qu'elle voulait, elle était bien trop naïve de penser que les relations pouvaient durer toute une vie, que son Léo resterait avec elle jusqu'au restant de ses jours, lui qui lui ferait découvrir le monde sous tous les angles, les émotions qui lui étaient encore inconnus, que c'est avec lui qu'elle vieillirait. La blonde se faisait un long film heureux avec comme acteur principal son bel homme. Alors, elle était à chaque fois heureuse de passer le pas de la porte pour le rejoindre et passer sa soirée avec lui, elle se sentait ailleurs, dans un monde qu'elle aimait. Grace s'approchait de lui, lui offrant un baiser furtif. Et avant qu'elle puisse s'enfuir, il la retenait par la taille pour l'embrasser de nouveau. « Il est trop tard pour dire non. » Elle esquissait un fin sourire en coin des lèvres. « Mais ça me va parfaitement. » Alors qu'il laissait ses doigts glisser de sa taille pour s'en séparer. Il prenait le pas vers la cuisine tandis qu'elle restait le suivre du regard. « Elle s'est bien passée, je suis passée à l'hôpital et tout le monde semblait heureux ! » Même si elle y allait moins, rendre visite aux organisations dans lesquelles elle avait pu faire partie, elle pensait toujours à eux. Une fois de temps en temps, dans ses journées remplies d'ennui, elle décidait de prendre la route pour les voir, ces enfants-là qui restaient souriants malgré les problèmes qu'ils avaient. « Enfin, ce n’est pas très intéressant. » On ne changeait pas ça chez-elle, elle n’aimait pas parler de sa vie, ce qu’elle faisait parce qu’elle avait un talent à se rabaisser chaque minute qui passait. La vie des autres était bien plus intéressante à ses yeux. « Et toi ? T’as été faire le paparazzi, de qui, de quoi ? » Elle se mise à rire doucement, elle ne pensait pas ça de lui, du moins elle n’espérait pas. Qu’il suive les gens dans la rue, puis qu’il viole la vie privée, c’était quelque chose d’horrible dans l’esprit de Grace. « Ce qui est le meilleur à tes yeux. » Elle détestait choisir, surtout quand il était question d’alcool, puisqu’elle n’en buvait pas énormément, elle préférait que les autres choisissent pour elle.

Elle rayonnait, de son grand sourire qui illuminait la pièce elle rendait le monde plus beau pour Léo, s’en était presque trop, ça lui faisait mal. Mal de se dire qu’il avait peut-être été aveuglé par ses sentiments, qu’il la plaçait sur un piédestal depuis le début et qu’à cause de ça la chute allait être bien douloureuse. Qu’est ce qui lui avait pris aussi de se lancer dans cette relation avec des oeillères à chaque oeil, comme un gamin qu’il n’était plus. Parce que tomber aveuglément amoureux à quinze ans c’était naïf et mignon, mais à presque trente ans c’était juste stupide. Et bien qu’il espérait encore se tromper sur ce qu’il avait vu ou juste avoir un peu trop exagéré la situation, cette expérience lui servirait de leçon, il devait toujours rester sur ses gardes et arrêter de faire une confiance absolue, même à Grace, même à la femme qu’il croyait parfaite en apparence, parce que nul n’était parfait, chacun avait ses défauts, ses secrets et parfois il était bon de persévérer un peu, de gratter la surface pour voir ce qui se cachait en dessous et être sûr d’être capable de vivre avec. C’était bien sur ce dernier point que Léo avait les plus gros doutes, il avait le pressentiment que lorsqu’il découvrirait ce que lui cachait sa belle, il aurait beaucoup de mal à l’accepter. Il sourit distraitement alors qu’il entrait dans sa cuisine ouverte, c’était fou de se dire qu’une fille aussi douce et dévouée que Grace pouvait avoir d’éventuelles activités illicites. Elle, qui passait du temps au chevet des enfants malade, qui leur offrait un peu de réconfort, c’était simplement inconcevable. Pourtant il savait bien qu’on avait tous en soi une part d’ombre, ce besoin parfois irrépressible de tout saborder, comme si la vie n’était déjà pas si compliquée… Il avait la tête ailleurs, Léo, enfin ailleurs, il pensait à elle, il ne faisait que ça, mais il n’écoutait que d’une oreille absente les paroles de la blonde alors lors qu’elle souffla que ses paroles n’étaient pas intéressantes il la fixa une seconde. Non, non pas du tout, c’est intéressant au contraire. Enfin je  ne suis pas certain qu’on puisse dire que des enfants malades sont vraiment heureux mais j’imagine que ta visite leur a fait beaucoup de bien. Habituellement il aimait l’écouter parler, il buvait ses paroles puisqu’elle ne disait jamais grand chose, c’était toujours agréable de l’entendre parler d’elle et de ses activités. Mais ce soir il avait d’autres choses à l’esprit comme l’idée tenace qu’elle lui racontait peut-être un tissu de mensonges. Il faillit s’étrangler lorsqu’elle posa sa question. Paparazzi ? Comme si elle savait, comme si elle l’avait pris en flagrant délit l’autre jour, lui qui croyait avoir été discret… Mais son rire cristallin et si léger lui fit comprendre un peu trop tard qu’elle se moquait gentiment de lui. Ah… Il rit, d’un rire faux et forcé. Je n’ai pas touché à l’appareil aujourd’hui figure-toi ! J’ai fais pas mal de retouches, j’ai alimenté ma galerie sur le web, les photos se vendent bien mais il faut renouveler souvent. Léo savait que Grace n’était pas une grande consommatrice d’alcool, la seule fois qu’il l’avait vraiment vue saoule c’est lorsqu’elle avait accepté de se donner à lui, pas des plus glorieuses comme première fois quand on y pensait. Je vais ouvrir une bouteille, un vin léger sera parfait. Il avait déjà la bouteille dans la main mais on sonna à la porte. Délaissant ce qu’il allait faire, il ouvrit au livreur, paya la commande et déposa les vivres sur la table. Puis il finit par ouvrir cette bouteille et leur verser un verre. On trinque ? Il lui tendit son verre avec un mince sourire.

Elle haussait les épaules, c'est vrai qu'on ne pouvait pas dire qu'ils étaient heureux, mais elle espérait que ça leur faisait quelque chose quand quelqu'un venait les voir. Après tout, elle n'était là-bas que pour distribuer des sourires et ça lui faisait chaud au cœur de voir qu'ils oubliaient la maladie le temps de quelques secondes. « Je l'espère. » Disait-elle dans un sourire. Quand elle était plus jeune et qu'elle se retrouvait seule, ça lui faisait toujours plaisir de pouvoir parler à quelqu'un, bien qu'elle avait la maladie en moins. Même si elle avait l'handicape social en plus, parce qu'avoir l'étiquette de fille de pasteur sur le front ça n'aidait pas toujours et elle finissait toujours par être un sujet de moquerie. Elle s'en était sortie saine et sauve de cette époque, elle avait fini par être ce que tout le monde attendait d'elle, le parfait enfant de la famille Darwin tandis que sa sœur prenait une direction autre. La médecine et la religion n'étaient pas amies et pourtant, elle s'y était glissée dedans contrairement à la blonde qui avait pris une valeur sûre. Aujourd'hui tout ça n'était que du passé, parce qu'elle se baladait dans la ville pour distribuer ce qui pouvait faire planer dans les cieux ce qu'ils le voulaient, tout ça se manière pas très légal. Et ce n'était pas Dieu qu'ils allaient voir et elle ne voulait pas savoir ce qu'eux voyaient quand ils étaient high. Grace s'intéressait à ce qu'avait fait le jeune homme de sa journée. Parce ce qu'il faisait l'intéressait toujours, c'était bien mieux que ce qu'elle faisait elle, ce dont elle ne pouvait pas parler parce que c'était un sujet sensible et qu'il ne comprendrait jamais. Lui semblait gêné, fit un rire étrange quand elle parlait de paparazzi, elle fronçait les sourcils, ne disant rien en premier lieu. « Tu as du boulot, alors ! » Un doux sourire s’incrustait sur son visage. « Tu comptes partir en voyage ou quelque chose comme ça ? » Elle ne voulait pas s’imaginer loin de lui, déjà qu’une journée semblait longue à ses yeux, sans doute parce qu’elle était bien trop amoureuse. Peut-être même que ce n’était pas ça, qu’elle était juste possessive ou jalouse parce qu’elle ne savait pas ce qu’il ferait loin d’elle, si peut-être une autre arriverait à le séduire. L’ancienne sainte n’en savait rien, elle savait juste qu’elle avait un profond manque de confiance en elle, qu’elle s’imaginait bien trop souvent le pire alors qu’elle voudrait juste s’enfoncer dans le moelleux de l’amour sans question. Juste quelque chose de simple et beau. « Va pour le vin. » L’alcool, elle n’en consommait pas tant que ça ou alors elle se posait ses limites. Elle n’avait fauté qu’une seule fois et au lieu de rentrer chez-elle pour arrêter sa nuit dans ses draps, elle avait préférée s’engouffrer dans ceux de Léo. Quelques secondes plus tard, la sonnette retentissait dans la maison et il s’absentait le temps de régler. La blonde profitait pour zieuter son portable, le mettre en silencieux parce qu’à chaque fois il finissait par sonner à des heures étranges et elle ne voulait pas qu’on lui pose trop de questions. Il remplissait, une fois revenu, les deux verres puis elle trinquait. « On trique. » Elle prise une gorgée du vin, laissant quelques secondes avant de reprendre la parole. « Paparazzi est un mot maudit pour toi ? » Elle saisissait le bleu de ses yeux, esquissant un maigre sourire. « Tu … tu prends des gens en photo ? » Sa question était bien stupide, mais elle trouvait ça bien étrange son faux rire, son blocage et bien trop dérangeant de se dire que Léo suivait les autres pour pouvoir voler des moments de leurs vies.

Ces derniers temps Léo travaillait un peu moins, il avait la tête ailleurs, il n’était pas concentré, il n’avait aucun projet qui le passionnait alors il traînait un peu des pieds. La meilleure solution aurait été de repartir en voyage, de s’aérer la tête, mais il ne se voyait pas quitter Bowen alors qu’il s’inquiétait trop pour cette histoire de secret. Alors il passait la plupart de son temps à ruminer et ça ne lui ressemblait pas du tout. Malheureusement Grace n’était pas n’importe quelle fille qu’il pourrait laisser sans trop culpabiliser ou se se dire qu’il ferait une connerie, elle il voulait tout faire pour la garder, pour que leur histoire soit la plus longue et la plus belle possible, il ne voulait pas s’imaginer que leur bonheur depuis un an n’était qu’un mensonge. Oui j’ai un peu de travail. Après tout lui aussi pouvait se permettre de mentir, celui-ci n’était pas un si gros mensonge. Je ne sais pas, je repartirai un jour, oui. Mais je n’ai pas de projet dans l'immédiat. Léo savait que Grace craignait de se retrouver seule sans, lui, elle le lui avait déjà avoué à mi-mot, il avait trouvé ça mignon sur le moment, même s’il savait que lorsque l’envie se ferait trop forte il n’attendrait pas son approbation, empêcher cet homme de partir à l’aventure c’était comme enfermer un animal sauvage. Après il avait toujours l’option de lui proposer de partir avec lui, il connaissait sa passion pour la découverte, pour les nouvelles rencontres, même si la belle était timide et semblait casanière, elle lui avait prouvé plus d’une fois qu’elle aimait forcer sa nature, se dépasser, pour profiter d’une expérience exceptionnelle et enrichissante. Ils étaient pétris par cette même soif de conquête du monde et d’envie d’aider, à leur échelle. Mais parfois il n’avait pas le choix que de partir seul, comme lorsqu’il s’envolait pour des pays en crise et puis il y avait ces autres voyages qu’il avait besoin de faire en solitaire pour profiter totalement de son immersion. Il y avait aussi ces séjours qui lui vivaient la tête et le cœur, ce genre de séjour nécessaire qu’il aurait peut-être besoin de faire si les choses tournaient vraiment mal avec Grace, le scénario qu’il redoutait entre tous.
Ils trinquèrent finalement, à quoi, aucune raison particulière, Grace semblait réellement heureuse de partager ce moment avec Léo. Il avait tellement attendu ces signes, ces regards qui prouvaient qu’elle était amoureuse, qu’elle était réellement heureuse avec lui, qu’il lui faisait du bien, parce qu’elle était peu expressive, elle ne parlait pas de ses sentiments, il avait dû capter les signes, les moindres petits instants de tendresse où elle lâchait du leste, ou elle s’autorisait à être démonstrative. Mais à présent qu’elle était en confiance et bien installée dans leur relation, la blonde n’était plus avare de douceur et de langueur, c’était alors un plaisir pour Léo de se complaire dans cet amour réciproque. Après sa première gorgée de vin il rit doucement, amusé par la question de sa belle. Les paparazzis ne sont pas des photographes. En plus aujourd’hui tout le monde peut s’improviser chasseur d’image, avec un téléphone portable c’est facile. Les paparazzis sont des photographes ratés, des voleurs de vie privée… Bref, il ne les aimait pas, on l’aura compris. Pourtant il restait mal à l’aise et alors qu’ils s’installaient au salon autour de leur repas, Léo était de plus en plus mal, il aurait préféré que  Grace ne relève pas son hésitation de tout à l’heure, ça lui aurait évité de penser que même s’il n’était pas muni de son appareil ce jour là, il avait pourtant volé un morceau de vie privée de la sainte lorsqu’il l’avait épié. J’ai assez de travail pour ne pas avoir besoin de faire ça, ne t’en fais pas. Il esquissa un sourire crispé. Il tendit son plat à Grace, soupira et puis choisi finalement de saisir cette perche qu’elle lui avait tendu, c’était peut-être le meilleur moment de lancer cette fameuse discussion qu’il redoutait tant. En parlant de suivre des gens… Enfin pas vraiment mais… hum. Il se racla la gorge, repris une gorgé de vin, c’était trop difficile. ... Je t’ai vu avec Jeremy cette semaine. Elle saurait très bien ce qu’il  insinuait, que ce fameux jour elle avait prétexté devoir aller rendre visite à ses parents alors que finalement son rendez-vous était tout autre. Vous aviez l’air… proches. Il savait pertinemment ce que pouvait signifier sa remarque, pourtant il ne soupçonnait pas Grace de le tromper avec cet autre homme, c’était juste qu’il ignorait comment aborder la question correctement, visiblement il aurait fait un mauvais flic.

Si Grace ne voulait pas voir son amant partir en quête d'autres paysages, loin d'elle, elle ne pouvait pas le retenir à Bowen, elle n'était pas le genre de personne à s'accrocher aux gens pour qu'ils restent, bien qu'elle le ferait sans doute un peu si jamais il venait à lui annoncer qu'il voulait voir ailleurs, redécouvrir le monde. Quelque part, elle ne pouvait qu'être soulagée de savoir qu'il n'avait pas prévu de s'en aller pour le moment, qu'il resterait dans cette ville et que sa présence ne serait pas que mentale, mais physique. La blonde était comme condamnée elle-même à rester enraciner à cette ville comme un vieil arbre qu'on ne pourrait couper, tout ça à cause de sa peur de l'avion, la peur de mourir, qu'on lui arrache sa vie alors qu'elle n'avait encore accompli rien de beau. Depuis qu'elle avait lâchée ses chaînes, qu'elle traînait la religion comme un boulet à son pied, elle n'en avait que plus peur de la mort. Grace avait bien prévu de se confesser avant ce temps vienne, se faire pardonner pour les péchés qu'elle faisait, même si elle n'assumait pas y prendre goût alors qu'au fond, il n'y avait rien de plus exaltant que le danger. Elle en avait besoin, de se détacher et voir ailleurs, ça fonctionnait assez bien pour le moment, elle s'était ouverte au monde, elle avait pu s'allier avec ce qu'elle considérait comme l'amour de sa vie et elle était presque heureuse. Au fond, elle était peut-être plus heureuse qu'à être dans sa solitude permanente à écouter les autres parler. Bien que parfois ça lui manquait, quand elle était encore innocente, parce qu'elle n'imaginait pas un monde comme ça il y a un an de ça, peut-être qu'elle regrettait d'avoir vu la noirceur des habitants, voir que dehors, c'était bien pire que ce qu'on lui racontait. Pourtant, cette noirceur s'était imprégnée de la blonde qui n'arrivait pas à s'en défaire. « Excuse-moi, je ne voulais pas insulter ton boulot. » Disait-elle dans un léger sourire, elle n'avait dit ça qu'ironiquement. Aussi parce qu'elle était intriguée par la réaction qu'il avait eue. « Tu es bien mieux qu'un paparazzi. » Elle soufflait un léger rire, elle ne se moquait pas, lui au moins apportait des vraies choses. Il n'en avait rien à faire qu'une célébrité sorte avec une autre, qu'elle fume ou bien d'autres informations inutiles dont les gens en raffolaient l'information pour aucune raison. Puis elle s'arrêtait net quand il parlait de suivre quelqu'un. Ses yeux plantés sur Léo, le visage figé, elle attendait ce qu'il avait à dire. Elle essayait de capter ses émotions pour prédire ce qu'il allait dire et réagir en conséquence. Pas de bourde cette fois-là, pas de mot en trop qui pourrait la trahir. Elle finissait par rire de soulagement et nervosité en même temps. « C'est normal qu'on soit proche … il est mon ami. » Et son pseudo-boss, aussi. Mais elle n'en restait pas moins penser plus loin parce qu'elle y tenait à Jeremy, un peu trop sans doute. « Pourquoi tu en parles ? » Sa voix devenait un peu faible quand elle se souvenait n'avoir vu Jeremy qu'une fois cette semaine et cette seule fois, c'était pour du business. Ce que Léo ne devait pas voir. Par chance, il n'aurait peut-être rien capté. « Enfin … T'es en train de me dire que tu m'as suivis ? » Pourquoi ? Est-ce qu'il avait si peu de confiance en elle ? « Ça veut dire quoi “proche” pour toi, Léo ? »

Pour Léo la photographie était plus qu’un métier, c’était une passion, un art de vivre, d’aborder la vie, une façon pour lui d’avoir un autre regard vers l’extérieur, de prendre du recul et de toujours chercher la beauté des choses, même dans la misère, même dans la tristesse il arrivait à capturer du beau, il cherchait de nouveaux angles, de nouveaux regards à poser sur le monde et à offrir aux autres. C’était sa façon à lui de découvrir ce qui l’entourait et il en parlait toujours avec passion, tant pour vendre son art que pour le défendre. Certains trouvaient qu’il en faisait trop, que n’importe qui pouvait faire de belles photos, d’autres n’aimaient pas son travail, peut lui importait, il ne pouvait pas plaire à tout le monde, mais cette passion le faisait vibrer tous les jours et c’était ce qui comptait le plus, bien plus que les avis désagréables de quelques personnes. Il savait néanmoins que Grace ne critiquait pas ce qu’il faisait, elle posait des questions certes maladroites mais elle avait le mérite de s’y intéresser. Je sais. C’était le reproche que l’on pouvait faire au jeune Emerson, il s’enflammait un peu trop lorsqu’il s’agissait de plaider pour son art. Merci. Il lui sourit faiblement bien qu’il sache que la bonde était parfaitement capable d’apprécier son travail, mais il avait la tête ailleurs, bien loin des compliments. D’ailleurs enfin il lança son pavé dans la mare, fébrile mais prêt à entendre la vérité qu’il comptait bien obtenir de sa belle. Il bafouillait, visiblement mal à l’aise, d’autant plus lorsque Grace laissa s’exprimer une nervosité croissante et bien présente par un rire pincé. Elle tenta de répondre avec le plus de désinvolture qu’elle avait en sa possession mais pour Léo ça sonnait faux. Son ami qu’elle disait. Certes il avait rencontré peu de ses proches durant toute l’année que représentait leur relation, même sa famille, il ne pouvait pas dire qu’il la connaissait, mais un tel ami, elle en aurait peut-être parlé, comme il avait entendu parlé d’Annushka ou d’autres de ses connaissances. Mais elle ne parlait jamais de Jeremy, comme une personne tabou, comme un ex dont on tairait l’existence pour ne pas blesser l’autre ou bien d’une fréquentation peu recommandable, en même temps, un propriétaire de streap-club et pseudo dealeur de drogue et une bonne sœur ça ne faisait pas vraiment bien assorti dans tous les cas… Mais Léo n’était pas là pour juger de ses fréquentations, seulement il voulait savoir une bonne fois pour toute pourquoi elle ne lui en parlait pas. La tension monta d’un cran entre les deux amants, chacun sur ses gardes, se jaugeant pour mieux guetter les réactions de l’autre. Oui… ton ami. J’en parle parce que… Mais déjà elle le coupait et attaquait avec cette question logique qu’elle allait bien finir par poser et qui laissa notre homme face à sa honte et à sa lâcheté, celle d’avoir filé sa copine en cachette pour chercher une vérité qui lui échappait et qu’il avait peur d’affronter de façon correcte. Il baissa les yeux, il pourrait abdiquer, il pourrait s’excuser et tenter de reprendre le cour d’une soirée agréable, il pourrait arrêter là sa traque de vérité et se complaire dans une relation certes flou mais qui le rendait heureux. Il pourrait mais il savait qu’un beau jour il finirait par exploser, que cette situation le minerait jusqu’à un point de non retour et qu’il lui en voudrait encore plus… alors qu’il n’y avait peut-être rien de si grave… il voulait bien prier pour se tromper. Alors il releva les yeux et planta un regard dur dans celui d’une Grace qui ne comprenait pas, ou ne voulait pas comprendre, comme lui elle semblait préférer se voiler la face. Je n’sais pas ce que ça veut dire, proche… Assez pour qu’il te transmette un sachet que tu t’es empressée de remettre à un autre homme dans un des bars les plus glauques de Bowen. Léo sourit tristement, il était loin d’être fier de ces révélations, il se détestait d’avoir agit de la sorte et de le lui cracher au visage, c’était si bas, c’était tellement petit. Tu crois que je n’ai pas remarqué que depuis des mois tu te défiles, tu dis ne rien faire de ta vie pourtant ça n’est pas rare que tu reçoives des coups de fils et d’un coup tu deviens distante, tu parles d’aller voir tes parents, tes malades ou je n’sais qui. Mais j’ai comme l’impression que ce ne sont que des excuses. Il soupira lourdement, attrapa son verre de vin qu’il termina d’une traite. Je suis peut-être bête, comme un homme amoureux, mais j’suis pas aveugle Grace. Qu’il était amer et plus il parlait plus ce qu’il avait sur le cœur lui pesait davantage, qu’il était triste de comprendre qu’il se faisait peut-être rouler par la seule femme qu’il aurait suivi obstinément. Au fond il aurait préféré être cet aveugle qu’il n’était pas.

Elle s'intéressait à son métier comme il s'intéressait à sa journée, une conversation des plus normale jusqu'à ce qu'il tique sur un mot, laissant quelques questions s'installer dans l'esprit de la jeune blonde qui se demandait s'il n'y avait pas quelque chose derrière cette erreur. Peut-être qu'elle se faisait un film, comme trop souvent, parce qu'elle refusait de se dire que l'homme qu'elle aimait fasse quelque chose qui allait contre la vie privée des gens, qu'il puisse se mettre à suivre des gens comme un détraqué juste pour avoir de l'argent. Puis il venait à parler de Jeremy, lui dire qu'il était proche de Grace. Ce qui n'était pas faux, en plus d'être celui qui dirigeait le réseau, elle le considérait aussi comme un ami, mais ça n'allait pas plus loin. Sauf qu'elle n'en parlait à personne de cette amitié ou que rapidement. Parce qu'il faisait des métiers qui ne correspondaient pas à l'ancienne sainte, qu'on se poserait largement trop de questions à ce sujet et principalement parce qu'elle avait peur de déraper, dire qu'elle dealait pour lui. La blonde ne voulait pas s'étaler sur le sujet, ils étaient proches parce qu'ils étaient amis, point. Pourtant, lui semblait remettre en question sa part de vérité et alors son cœur loupait d'un battement quand elle se rendit compte que ce qu'il voulait lui dire, c'était qu'il l'avait suivi. Qu'un moment, il avait eu un manque de confiance en elle au point d'aller jusqu'à regarder ce qu'elle faisait de ses journées. Si elle ne faisait rien de grave, elle aurait pu passer outre, se dire qu'au fond s'en était presque plaisant, bien que bizarre, que son amant l'aime au point de la surveiller. Mais là, elle sentait que ce n'était pas pour ça puisque ce qu'elle faisait de ses journées n'avaient rien d'innocent. Pour preuve, elle avait déjà visitée les lieux froids de la police, se faisant questionner avant que Jeremy lui-même vienne la chercher. À ce moment, elle ne voulait plus écouter ce que Léo avait à dire, elle voulait simplement continuer la soirée tranquillement sans que ce sujet de conversation revienne. Parce qu'elle avait trop peur de ce qu'il avait pu découvrir sur elle. Pendant qu'il parlait, elle restait aphone n'osant pas le regardant dans les yeux, son cœur battait à tout rompre. Il avait compris et elle ne savait pas quoi dire pour aller contre ce qu'il disait. Lui mentir n'était pas dans ses options, bien qu'elle ne lui dit pas tout. Elle avait pensée qu'elle aurait eu le temps de se lasser de ce qu'elle faisait, que cette étincelle du risque qu'elle prenait à chaque fois s'éteindrait bien avant qu'il ne découvre, mais elle se trompait. Et en plus de ça, Grace ne savait pas quoi rajouter, elle ne voulait pas que cette histoire finisse en dispute, parce qu'elle se sentait rapidement submergée, mais elle ne pouvait pas passer à côté, simplement tourner la conversation. « Ce ne sont pas toujours que des excuses. » La blonde ne se rendait pas compte de ses actes quand elle recevait un message, qu'elle changeait du tout au tout en quelques secondes. Elle n'avait pas un œil extérieur pour. « Puis tu n'es pas bête, non plus. » Elle était visiblement trop mauvaise pour garder des secrets. S'il l'avait vu, s'il l'avait suivi, alors elle ne pouvait se défendre. « C'est pour ça que tu m'as suivis ? Parce que je change quand je reçois un message ? » Disait-elle difficilement, comme pour retarder le temps où elle aurait à avouer sa faute, ce qu'elle faisait d'illégale. La prochaine fois, elle ferait attention, mais il n'y aurait pas de prochaine fois. « Tu … » Elle soufflait doucement en baissant les yeux. « Tu m'en veux ? »

Le climat était de plus en plus tendu entre Léo et Grace, il avait lancé un pavé dans la mare et s’il avait espéré que ça le soulagerait, le jeune homme se rendait compte qu’il était de plus en plus mal, pourtant il ne pouvait plus reculer, maintenant qu'il avait commencé, il voulait la vérité. La blonde, quant à elle, semblait se décomposer un peu plus chaque seconde en comprenant que Léo la confrontait. Que s’était-il passé entre le moment où il avait embrassé pour la première fois cette fille qui ne connaissait rien à la vie et aujourd’hui ? Comment avait-elle pu passer de la personne la plus délicieusement naïve, ce qui séduisait totalement le garçon au départ, à cette personne qu’il ne connaissait plus face à lui. Il avait l’impression que Grace s’était perdue durant cette année de découvertes et même s’il avait lui-même voulu l’encourager dans sa quête, jamais il ne l’aurait entraînée dans une voie qu’il jugeait trop sombre, rien que ses mensonges lui semblaient inconcevables. Elle lui avouait déjà à mi-mot, sans chercher à se défiler ni à masquer la vérité, qu’en effet, elle lui sortait des excuses. Les traits de Léo étaient tirés lorsqu’il affrontait Grace, il avait rêvé qu’elle lui prouve qu’il avait tort, qu’il se faisait des films, il aurait tellement voulu se tromper et se prendre en pleine figure le fait qu’il n’aurait pas dû la suivre. Mais même ça elle ne le lui repprochait plus, il avait raison, elle lui mentait, elle menait une double vie dont il n’avait pas douté jusqu’à aujourd’hui. La sainte, la vertueuse nonne, se montrait bien humaine, elle retombait de son piedestale et retrouvait sa place au sein du commun des mortels. Léo lui-même était loin d’être parfait, il avait un tas de défauts dont il n’aimait pas forcément se vanter, il avait des démons, il avait lui-même nagé dans des eaux sombres et avait tendance à fuir ses problèmes plutôt que les affronter et lorsqu’on le confrontait, comme il le faisait avec Grace, il préférait piquer une colère en bon gamin gâté plutôt que d’agir en adulte. Il n’était pas irréprochable mais ça tout le monde le savait, on le connaissait comme ça et, que l’on aime ou non, on ne pouvait pas dire qu’il mentait sur la marchandise. Il soupira lourdement. Je n’aurais pas dû te suivre, c’était lâche. Mais j’avais ce pressentiment, cette intime conviction que quelque chose n’allait pas dans ton comportement. Il fronça les sourcils en cherchant dans le regard de la belle toute les raisons pour lesquelles il l’aimait, ne comprenant toujours pas pourquoi elle faisait tant de mystère de ses activités, pourquoi elle ne s’était pas confié à lui comme on pouvait le faire dans un couple classique. Et j’ai bien l’impression que je n’avais pas totalement tort… La question était donc de savoir pour quelles raisons Grace manquait de confiance en lui. Pourtant il eut plus l’impression d’avoir face à lui une petite fille qui avait fait une bêtise, plus qu’une femme qui cherchait à justifier ses actes, ce qui agaça un peu Léo. Pour la simple raison qu’il craquait toujours lorsqu’elle le prenait par les sentiments, cette fois-ci malgré tout il ne se ferait pas avoir. Si je t’en veux ? Il rit nerveusement. Mais je ne sais même pas pour quelle raison t’en vouloir ! Qu’est ce que tu trafic ? C’est quoi, de la drogue ? Il avait balancé cette accusation sans trop y croire parce qu’il était peut-être bien idiot finalement, ou simplement naïf, incapable d’imaginer que sa dulcinée pouvait tremper dans des affaires aussi sordides. Incapable d’accepter l’inacceptable, qu’elle fasse dans l’illégale. Parce que même si lui avait expérimenté bien des substances illicites ça restait pour sa propre consommation et c’était totalement différent que de revendre.

Comment elle devait se sentir, elle s’était faite suivre par l’homme dont elle posait le plus de confiance, mais visiblement il ne semblait pas lui en apporter autant. Et il n’avait pas tort de se méfier, vouloir la surveiller, parce que, ce qu’elle faisait n’était pas innocent. Il avait profité de son erreur pour s’insinuer dans la faille, voir ce qu’il s’y tramait. Un sourire maladroit encré sur les lèvres, son regard perdu, sans pour autant se poser sur son amant, elle n’osait pas affronter son regard. Comme si la vérité se cachait dans ses yeux. De ses expressions, elle voulait lui faire croire qu’il se trompait, qu’il écrivait le mauvais scénario, elle aurait aimée pouvoir lui dire que c’était la vérité, qu’il se trompait. Simplement sa nature l’empêchait de mentir, elle avait été forgée pour être une apporter la vérité, parce que c’était celle-ci qui délivrait les âmes. Alors dans un sens, elle voulait se libérer de l’Église pour s’emprisonner dans autre chose, elle se rendait compte qu’elle faisait n’importe quoi, mais c’était ce qui l’animait. Si elle s’imaginait arrêter pour la personne qu’elle chérissait, elle ne voulait pas tout arrêter d’un coup. Elle vivait dans un cercle qu’elle n’assumait pas. Elle allait à contre-courant de ses principes et en même temps, elle ne voulait pas s’en défaire. Grace n’arriverait pas à mentir à Léo, elle ne pourrait pas le regarder dans les yeux et lui dire des choses qu’il voudrait entendre. Si jamais elle tentait, elle savait qu’elle se trahirait seule par la suite. « Non tu n’aurais pas dû. » Son ton était amer, elle finissait par croiser son regard. « Quand quelque chose ne va pas, on en parle, on n’espionne pas. » Elle parlait doucement, essayant de ne pas paraître médisante, de ne pas s'emporter sur le sujet. Elle avait trop honte pour pouvoir se permettre de lui reprocher quelque chose, après tout. Elle était la seule fautive. Elle ne savait pas si elle se sentait plus frustrée d'avoir été trahie parce qu'il n'avait pas respecté sa vie privée en la suivant ou si c'était parce qu'il avait découvert ce qu'elle faisait dans son dos. La jeune femme ne le suivait pas quand il allait voir la mère de son fils, pourtant, ce n'était pas le temps qui lui manquait, mais elle avait bien trop de respect pour lui et son jardin secret et elle aurait aimée qu'il en fasse de même. Elle brisait tout ce qu'ils construisaient depuis une année, cette belle image qui s'imposait dans son esprit prenait doucement feu. « C'est ... » C'est bien de la drogue, ce qu'elle distribuait depuis plus d'un an. « Arrête de faire comme si tu ne savais pas. » D'un coup elle se mettait à douter, s'il l'avait vu, alors il devrait savoir ou peut-être qu'il tentait de la piéger. Que c'était une blague qui tournait bien plus mal que voulu, au fond, elle aurait préférée ça.  « Je voulais te le dire … mais … je ne suis pas assez bonne pour les révélations. » On aurait dit une enfant essayant de se défendre d'une bêtise, sauf que c'était plus grave. « Mais … ça ne change rien entre-nous, hein ? » La blonde riait nerveusement, levant les yeux vers le plafond, comme si Lui pourrait l'aider à trouver comment régler son soucis. Elle pinçait ses lèvres, ne sachant pas quoi dire de plus.

Le coeur au bord des lèvres, l’envie brûlante de se lever de table, d’aller la prendre par la taille et lui murmurer que rien n’était grave, qu’ils s’en sortiraient. Pourtant Léo savait qu’il ne le ferait pas, qu’il n’y arriverait pas, parce qu’opposée à l’envie de tout oublier, il avait en travers de la gorge les mensonges et les non-dits de la blond et plus encore, il n’arrivait pas à reconnaître Grace dans ce comportement, il avait l’impression de l’avoir perdu en cour de route. Ou peut-être simplement qu’il l’avait mal écoutée, elle qui lui avait bien dit vouloir sortir de sa vie monacale, il avait pensé que se mettre en couple avec lui, profiter de la vie mais de façon simple et saine, pourraient lui suffire. Jamais il n’aurait pu imaginer qu’elle voulait du frisson, de l’interdit, que transgresser les lois la faisait vibrer et qu’elle finirait par vivre dans l’illégalité. Mais même mal engagée, Grace arrivait à reprocher au barbu de l’avoir suivi, lui faisant presque la morale et Léo ne put s’empêcher de baisser les yeux, fautif, gêné d’avoir dû en venir à ce genre de méthodes pour obtenir une vérité qui lui échappait, il savait qu’il avait fait une erreur. Tu n’as pas aidé à ce qu’on en parle… à chaque fois que j’ai posé des questions tu changeais de conversation. Et là dessus Léo ne mentait pas, ce n’était pas comme s’il n’avait jamais tenté d’aborder le sujet avec elle, il lui avait laissé mainte fois la possibilité de lui parler, de lui faire cette confidence qu’il aurait certes eu du mal à accepter mais sûrement bien plus facilement qu’après n’avoir eut d’autre choix que de l’espionner. Il voyait bien que Grace rongeait son frein et que même si elle n’avait pas aimé le fait qu’il la suive, elle ne disait pas grand chose, avait-elle peur de lui, ou bien conscience qu’elle n’avait pas l’avantage dans cette mise au point, qu’entre le fait qu’il la suive et celui qu’elle lui cache des choses, elle perdait au change. Elle avait déjà évoqué cette notion de jardin secret et en théorie Léo n’avait rien à redire sur le sujet, il était en accord avec elle, mais lorsque le doute s’était installé et malgré qu’il ait résisté longtemps avant de passer à l’act de violer sa vie privée, une peur totalement déraisonnable avait gagné la partie.
Ce qu’il avait vu ce jour là c’était typiquement le genre de scène surréaliste qu’on pouvait voir dans un mauvais film, un tout petit sachet, passé de mains en mains, de l’argent liquide échangé au final, des ruelle sombres, des lieux sordides. Mais habituellement on vous montrait des gars à l’allure louche dans le rôle du trafiquant, pas une fille lumineuse et douce comme Grace. Alors oui, il n’était pas aveugle ni totalement naïf, il savait ce qu’il avait vu, mais il ne voulait pas voir la vérité, il ne voulait pas comprendre. Et le fait que Grace tourne autour du pot n’aidait pas, voir même, ça agaçait Léo qui voyait un nouveau défaut de franchise de la part de celle qu’il aimait, ce qui se ressentit dans sa nouvelle réplique, bien plus sèche que les précédente : Et toi arrête d’éviter le sujet Grace ! J’ai vu, je sais, j’ai besoin d’un minimum de franchise, j’ai besoin de l’entendre, de ta bouche. Pantoise, essayant de se justifier comme elle le pouvait, la blonde n’en menait pas large. Et Léo non plus… bien qu’il ait un certain avantage sur Grace, il sentait que leur joli monde construit depuis des mois s’écroulait petit à petit, il avait été bâtit sur des mensonges qui éclataient au grand jour. Peut-être que la belle n’avait pas voulu mal faire, peut-être qu’en effet c’était simplement son problème de communication qui avait joué, mais celui-ci venait de créer un mur entre les deux amants. Il passa la main dans ses cheveux, preuve de sa nervosité. Je crois bien que ça change tout, si… Tu m’as caché des choses durant des mois, tu m’a menti. Et en plus tu deal de la drogue. Enfin je ne sais pas si tu te rends compte ! Il laissait exploser sa colère. Tu pourrais aller en prison pour ça Grace ! Tu… tu fournis des junkies pour le compte de ton “ami” Jeremy. Enfin j’en sais rien, c'est ça ton idée du changement, faire carrière dans la drogue ? Et tu penses que ça ne changera rien entre nous ? Je nage en plein cauchemar. Et il aimerait plus que tout se réveiller de ce sale rêve.

Elle baissait les yeux par culpabilité. Pas si innocente qu'elle le voulait, qu'elle l'aurait voulu quand elle avait fait sa démarche de tout quitter. Jamais elle n'avait pensé arriver dans un réseau de drogue, jamais elle n'aurait pensé en prendre un jour, parce qu'elle se l'était toujours interdit et ça n'avait pas été si mal. Parce que plus cette conversation allait avancer, plus un fossé se creuserait entre-eux, sauf qu'elle refusait d'ouvrir les yeux sur ça, elle refusait d'admettre que de sa faute, elle pourrait détruire tout ce qu'ils avaient pris le temps de bâtir. Il était trop tard pour éviter le sujet, faire demi-tour, elle savait qu'elle devrait le lui dire de vive voix, mais qu'elle repoussait ce moment, comme s'il allait par finir par passer à autre chose et oublier. Plus elle le faisait attendre, plus il s'énervait. Elle qui aurait voulu d'une conversation calme, elle créait l'inverse. Son ton devenait plus sec et Grace se sentait presque agressée. La blonde n'avait jamais vécue dans les cris, les reproches, dans sa famille on partait du principe que c'était à Dieu de faire la part des choses. Dans cette vie, Il n'allait pas lui venir en aide, Il n'allait pas régler ses problèmes de couple, encore moins en sachant ce qu'elle avait fait. « Je deal. » Deux simples mots. Comment il se sentait maintenant, mieux ? Trahi ? Sans doute qu'il l'était, elle l'aurait sans doute été. Ou peut-être qu'elle lui en aurait voulu parce cette personne n'aurait rien dit. Mais elle n'arrivait pas à décerner pour quelle raison il était en colère. Grace ne lui dirait pas depuis quand elle le faisait, avant même de se mettre avec lui, elle le faisait, elle s'était déjà remise en question aussi, mais n'avait jamais arrêtée pour diverses raisons. Des raisons qui lui seraient aussi inconnues, parce que même s'il l'avait découvert, elle se sentait trop honteuse pour tout lui expliquer, même si elle lui portait un trop plein de confiance, elle ne pourrait pas être certaine de savoir s'il comptait dire quelque chose à quelqu'un. Elle ne voudrait pas devenir la prison de Jeremy et des autres, puis elle ne voulait pas y poser un pied non plus. Quand il disait que ça changerait entre-eux, les larmes lui venaient aux yeux, parce qu'elle se rendait compte que le résultat de cette conversation allait être décevant, qu'elle allait souffrir. « Je t'ai peut-être menti pour ça, mais je n'ai jamais menti sur ce que je ressentais pour toi ... » Ce n'était pas ça le plus important ? La jeune femme pouvait comprendre qu'il pouvait lui en vouloir, mais elle voulait avoir de l'espoir sur le fait que ça pouvait changer. « Et je ne suis pas idiote, je sais que je peux aller en prison pour ce que j'ai fait. À vrai dire j'ai déjà été arrêtée, mais … » Elle avait menti à la flic. Peut-être qu'elle mentait aussi bien qu'elle respirait. Elle s’enfonçait toujours plus. « Qu'importe. Je n'avais pas pour projet de faire carrière dans la drogue et ça l'est toujours pas. » Ce n'était qu'éphémère, elle ne voulait pas finir avec des billets sales disperser dans chaque coin de sa maison, elle savait que ça allait s'arrêter. « Mais si maintenant quand tu poses les yeux sur moi, t'y vois un cauchemar et que tu dis que ça change tout entre nous … je ne vois pas pourquoi tu perds ton temps à t'énerver, t'as qu'à plutôt me dire ce que tu veux que je fasse ou j'en sais rien. » Elle disait simplement ça pour fuir le problème, se dire qu'il allait réfléchir et qu'enfin ils pourraient reprendre comme avant, même si là, elle savait que c'était une pensée idiote. « … Je ne voulais pas tout gâcher. Pardonne-moi. »

Grace n’aimait pas les disputes, elle n’aimait pas que l’on hausse le ton, elle refusait toute violence et c’était une belle qualité. Mais Léo, lui ne pouvait plus rester calme, il n’y avait rien d’agressif dans son attitude mais plutôt une colère qui grondait en lui et qui devait sortir. Alors son ton était plus sec, plus cassant, il perdait patience et évidemment ça ne plaisait pas à la jeune femme. Mais lui qui à l’inverse d’elle avait grandit dans le conflit, dans la bataille intergénérationnelle, qui n’avait réussi à s’affirmer qu’en se fâchant avec son père, ressentait encore aujourd’hui le besoin de crier pour faire entendre sa voix. Et une nouvelle fois il se faisait entendre pour que la vérité surgisse. Ces deux mots qu’enfin Grace osa avouer le scotchèrent, il la fixa interdit durant de longues secondes, il le savait, il n’aurait pas dû être surpris, elle dealait, il l’avait compris. Mais l’entendre de sa bouche et malgré que ce soit parce qu’il l’avait forcé à le dire, c’était difficile à accepter, c’était mettre les mots sur ses craintes, c’est comprendre qu’il avait raison et qu’elle menait bien une double vie, c’était tout son petit monde qui s’écroulait. S’il se sentait trahi ? Totalement. Et plus que ça il se sentait triste, parce qu’elle avait trouvé une échappatoire et du réconfort loin de lui, pire que tout, dans l’interdit, parce qu’elle le lui avait caché plutôt que de partager avec lui. Parce qu’elle n’avait pas eu assez confiance en lui pour oser l’avouer sans qu’il ne la confronte. Les larmes aux yeux, Grace encaissait difficilement la réflexion de Léo. Evidemment que pour lui tout changeait, premièrement parce qu’il l’avait suivi, il avait certainement perdu un peu de la confiance de la blonde et même lui avait du mal à se regarder dans une glace sans avoir honte de ce comportement qu’elle l’avait obligé à avoir. Et maintenant qu’il savait, il n’était plus sûr de pouvoir lui faire confiance, il n’était pas certain non plus de pouvoir accepter dette double vie de dealeuse de drogue. Plus il la dévisageait plus il se perdait, il ne comprenait pas comment une fille comme elle pouvait vendre de la drogue et se regarder dans une glace sans craindre de perdre toute vertu ou de s’attirer les foudres de son Dieu si important. Et puis de façon plus pragmatique il s’étonnait qu’elle arrive à se faire respecter dans un milieu si difficile, elle, la fille timide, fragile, qui n’avait jamais un mot plus haut que l’autre et d’un coup il prenait peur qu’elle ait subit des violences, peut-être qu’on la forçait à faire ça, peut-être qu’elle n’avait pas le choix, qu’elle était sous la coupe d’un Jeremy qui abuserait de sa naïveté, il n’avait pas encore vu les choses de cette façon. Il fronça les sourcils. Tu me le dirais si on t’obligeait à quoi que ce soit ? Il avait presque cet espoir innocent qu’elle ne soit qu’une victime de ce système, si tel était le cas il pourrait tout pardonner et ferait même tout pour la sauver de cette emprise. Pourtant ses prochaines réponse lui firent perdre cet espoir aussi rapidement qu’il était arrivé. Je le sais… j’espère que tu ne m’as pas menti sur ça non plus. Mais il le savait oui, qu’elle l’aimait, elle était bien incapable de mentir ou de jouer la comédie, c’était ce qui le rendait si triste d’ailleurs, qu’elle ait mis sa vie sentimentale entre ses mains et qu’elle ne lui fasse pas confiance pour le reste.
Les révélations ne faisaient que commencer visiblement, voilà qu’elle lui apprenait qu’elle était passé par la case prison, il soupira lourdement, c’était la cerise sur le gâteau. Je sors avec une vraie criminelle… Mais ça ne le ferait pas vraiment rire. C’est arrivé quand ? Non, en fait j’m’en moque, j’veux pas… c’est déjà assez. Plus Grace parlait plus Léo déchantait et moins il la reconnaissait. Ce que je veux que tu fasses ? Je n’ai pas à te dicter ta conduite, je pense que je suis mal placée pour le faire… j’ai juste l’impression. J’en sais rien, que je ne te connais pas en fait. Elle lui demandait de pardonner, elle le suppliait du regard, elle l’aimait c’était indéniable. Mais lui ne savait plus où il en était et ses mots ne l’atteignaient pratiquement plus, il restait de marbre face aux supplications de sa belle.