Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: "Sous son meilleur jour" - Eden Mer 9 Aoû 2017 - 12:32
Eden Parker-Lane et Matthews Llyod
"Sous son meilleur jour"
Les talons d’une paire de bottines viennent claquer contre le trottoir. Les volants d’une jupe patineuse viennent remuer au fil du vent. Les manches à dentelle d’une chemise viennent s’agiter à chaque mouvement. Un bouquin sous le bras et une sacoche en bandoulière sous l’autre, Matthews se promène dans les rues de Bowen. En plein centre-ville, il se dirige tranquillement vers la bibliothèque pour finir sa dissertation.
Matthews est l’un des élèves les plus intelligents et les plus brillants de sa faculté. Considéré comme surdoué par la plupart de ses professeurs, aucun d’eux ne connaît le « passe-temps » de leur cher prodige. Matthews veille à ne jamais croiser qui conque ferait parti de son université, quand il est sous l’apparence de Maddy.
Matthews arrive alors devant une vitrine d’une boutique de mode. Une demoiselle apparaît derrière lui dans le reflet de la vitrine. Elle passe une main dans ses cheveux, se redresse en cambrant un peu son dos, puis rajuste délicatement son haut en dentelle sur son épaule.
Matthews la fixe un moment…Avant de glisser une main dans ses cheveux, se redresser en cambrant son dos, et réajuster délicatement la lanière de son sac sur son épaule. Il se regarde de nouveau dans la vitrine lui servant de miroir mais…Matthews est alors décoiffé, droit comme un piquet et avec la lanière de son sac de travers.
Le garçon vient soupirer en remettant sa tenue en ordre. Matthews a encore beaucoup de travail avant d’obtenir l’allure et l’attitude d’une femme dans les moindres détails. Surtout que les modèles lui manquent.
Il continue alors sa route vers la place de la ville, avec le regard vague, voir rêveur. Ce n’est pas la première que ce genre de petits évènements vient le perdre dans ses pensées. Dans ces moments-là, il se dit « Je ne ressemblerais peut-être jamais à une vraie femme » « Peut-être que je devrais abandonner » et autres choses si optimistes qui savent le consoler d’une situation déjà compliquée. Le problème, c’est que dans ce genre d’instant, Matthews perd toutes notions de la réalité.
« Arrêtez-vous !! »
Un crissement de voiture vient le faire sortir de ses songes. Le capot arrive à s’arrêter mais percute juste assez Matthews pour qu’il se retrouve par terre.
« Hn… » Le jeune homme se redresse en plaquant sa main sur son crâne qui a heurté le sol. Son livre tombé lui aussi sur le sol. Sa vue est un peu floue avant d’apercevoir le 4x4 qui vient souffler la chaleur de son moteur juste sur son visage.
Tout s’agite, le bruit, la foule, le monde entier semble remuer dans tous les sens. Seul le regard de Matthews reste figé et sonné par l’accident. Tout devient si rapide. Il ferme les yeux en frottant sa tête deveue douloureuse avec le choc. Avant de voir le conducteur sortir et lui hurler dessus :
« Putain mais ça va pas ? Tu viens de te jeter sous mes roues ! Pauvre conne ! »
L’homme au volant avait beau lui parler au féminin, Matthews ne semblait pas ravi. Son expression si paisible et douce, habituellement, se changea rapidement dans un tournant plus glacial. Néanmoins, le jeune homme n’avait pas envie de pester contre le chauffard. Il se leva en foudroyant celui-ci d’un regard plein de reproches et revint sur le trottoir.
Son expression si paisible et douce, habituellement, se changea rapidement dans un tournant plus glacial. Seules ses mains étaient un peu râpées par le béton abîmé, mais pas assez écorchées pour l’empêcher d’aller lire…
D’ailleurs, il ne lui manque pas quelque chose ?
Matthews eut à peine le temps de réaliser qu’il avait oublié de ramasser son livre resté sur la route, qu’un troupeau de voitures vint se déchaîner sur lui. Les roues s’enchaînèrent une par une à dépecer le bouquin éventré sous les yeux de son lecteur.
Le jeune homme vint serrer les poings et les dents par la même occasion. Même pour une personne aussi calme que Matthews, là, c’est beaucoup à encaisser. Visiblement, pour lui, ce sera encore une bonne journée.