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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.


 

 we saw brilliance when the world was asleep (andeana)

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MessageSujet: Re: we saw brilliance when the world was asleep (andeana)   we saw brilliance when the world was asleep (andeana) - Page 2 EmptyLun 18 Sep 2017 - 0:29

Sa famille, rapidement elle se faisait un film en tête. S’il avait une femme et qu’il parlait de ‘famille’ c’est qu’il devait avoir des enfants quelque part dans le monde. Ils devaient être restés dans l’endroit du chaos pour une raison quelconque, quelque chose qu’elle ne connaîtrait sans doute jamais. Peut-être aussi qu’il parlait d’un divorce, un sujet dont elle ne connaissait que trop bien. Deux mariages de six mois chacun, deux divorces qui lui laissant qu’avec un cœur rempli d’amour mais brisé. Jamais elle n’avait pu se dire qu’il fallait qu’elle arrête d’éprouver quelque chose pour ces deux hommes là, pour toutes ses relations en fait. C’était différent. À chaque fois c’était trop court pour construire quelque chose et pour avoir des enfants, même si elle était mitigée avec le fait d’en vouloir ou non. Si elle finissait par se séparer avec le père, elle ne voudrait pas se retrouver dans la situation où elle devrait partager une garde, que l’enfant soit séparé d’un de ses parents pendant un temps. Parce que l’idée d’avoir des enfants et de ne pas voir leurs visages chaque jour à cause d’un problème d’adulte la démoralisait, elle ne voulait pas prendre le risque de le vivre. Peut-être que c’était parce qu’elle l’avait vécue elle-même quand elle était enfant, ne plus voir son père pendant des longs mois et finalement que les rôles s’inversent. Mais sans doute qu’elle se trompe totalement sur son sujet, peut-être qu’il ne voulait rien dire de tout ça. « Elle vous rejoindra un autre jour, votre famille. » Disait-elle innocemment dans un sourire. C’était le destin qu’elle voulait à tout le monde, que tout le monde finisse par se retrouver. Elle était loin du compte sur le sujet de cet homme, mais elle ne le connaissait pas lui, elle ne connaissait pas son histoire, bien qu’elle était toujours curieuse d’en apprendre plus sur les gens. Elle l’écoutait attentivement, saisissant chaque mot comme s’il comptait une histoire. Il lui expliquait simplement comment ça fonctionnait pour un réfugié de s’installer dans un nouveau pays, de trouver des nouveaux repères. Elle espérait bien que Bowen était le bon endroit pour lui, qu’il finirait par s’y sentir à sa place, bien. « Je vois … C’est toute une épreuve ! Cleo doit être une femme formidable en plus, vous êtes bien entouré. » Et Andeana regrettait de ne pas la connaître, cette femme dont la bonté semblait lui remplir le cœur, celle qui donnait de son temps pour que les autres aient une vie plus facile, plus sécuritaire. C’est ce qu’elle aimerait devenir, un exemple pour l’humanité. Si le Monde y mettait du sien, si les gens arrêtaient de dire que les ‘étrangers’ étaient des parasites, tout serait plus beau, mais c’était trop utopique et quand ça arrivera, la jeune femme ne sera plus là pour le voir. Les deux s’installaient face aux dorures qui embrassaient la ville, chassant le voile obscure du paysage, laissant les ombres prendre leurs places. Si l’hiver s’était avancé en l’Australie, ça ne semblait pas se ressentir ou alors étaient-ce les rayons du soleil qui réchauffaient les bras dénudés de la blonde. Elle se contentait d’admirer de son point de vue la ville qui se réveillait, tout en écoutant d’une oreille attentive ce que l’homme disait. Ces petites anecdotes étaient bien plus intéressantes que le reste aux yeux de la vénézuélienne qui s’y intéressait réellement. « Vous ne dormez pas beaucoup, du coup ? » Elle riait doucement avant de reprendre. « Vous en avez d’autres à faire pendant la journée ? Ça doit être assez contraignant, parfois, non ? » Elle posait pas mal de questions sans s’en rendre vraiment compte, ne pensant pas si ce sujet pouvait l’ennuyer, parce que parler religion était plutôt délicat avec certaines personnes. Andeana s’en fichait bien, elle ne s’était jamais posée la question de s’il y avait un Dieu qui veillait sur les hommes, elle savait simplement qu’elle avait été baptisée catholique parce que dans son pays natal, la religion était une chose importante bien qu’elle ne pratiquait pas. « Enfin, on doit s’y habituer, comme vous dites. »
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MessageSujet: Re: we saw brilliance when the world was asleep (andeana)   we saw brilliance when the world was asleep (andeana) - Page 2 EmptyLun 18 Sep 2017 - 5:06

Naveen esquissa un faible sourire quand il entendit la jeune femme lui dire qu’un autre jour, sa famille le rejoindrait. Il aurait aimé que son sourire plein d’espoir et de bonté sache le convaincre de ses paroles. Il aurait aimé se laisser bercer par cette douce illusion qu’elle lui vendait si bien, avec une innocente conviction. Naveen aurait tout donné pour retrouver sa femme et ses trois enfants, il aurait tout donné pour ne plus avoir les images de leur noyade en tête lorsqu’il songeait à eux. Il n’était pas là, il ne les avait pas vus sombrer, mais ses cauchemars se plaisaient à les lui montrer. Le syrien secoua tout doucement la tête, se pinçant les lèvres avant de les détacher l’une de l’autre pour parler, enfin. « C’est moi qui les rejoindrai. » Et il ne parlait pas de la Syrie, de leur ville ou de leur maison. Il ne parlait pas de cet endroit d’où il provenait, mais bien de cet endroit vers lequel il se dirigeait. Ou ils se dirigeaient tous, au fond. « Là-haut. » Compléta-t-il en levant tout légèrement l’index vers le ciel, mais c’est surtout son regard qui s’éleva vers les nuages, vers ce paradis imaginé, cet endroit qu’on s’imagine si beau et si paisible pour vivre un peu mieux avec l’idée de la mort. S’en aller vers un endroit blanc, illuminé, où on retrouvera tous nos proches perdus au cours de la route, c’est bien plus séduisant que de s’imaginer le noir total, le vide infini. De cette façon-là, mourir ne fait plus autant peur. La demoiselle avait maintenant une image un peu plus fidèle à ce qu’il était, Naveen. Il lui expliqua même un peu son processus d’arrivée, complétant ainsi le portrait du réfugié syrien qu’il était. Évidemment, il ne se limitait pas à cela, à être un pauvre homme devenu veuf en raison de la guerre, un homme qui avait fui son pays dans l’espoir de se construire une vie meilleure. Comme tout le monde, il avait une histoire qui allait au-delà des dernières années, il avait une personnalité, des qualités comme des défauts, des rêves, des ambitions, des intérêts et des passions. Mais aux premiers abords, derrière ses traits durs et fatigués, il n’était qu’un homme cherchant asile là où voudrait bien le lui donner. Si seulement quelqu’un pouvait enfin le voir sous un autre jour que cela. Si seulement il pouvait, à nouveau, avoir l’impression d’être un être humain comme un autre, qu’on apprend à connaître, qu’on apprend à apprécier. « Cleo est formidable, oui. Je lui dois tout ce que j’ai ici. » C’était sans doute peu, au fond, aux yeux de n’importe qui. Mais pour Naveen, Cleo lui avait offert une seconde chance, et ça n’avait pas de prix. L’un à côté de l’autre, ils s’installèrent pour mieux regarder les dernières dorures valser dans le ciel avant qu’elles ne s’évanouissent dans un ciel bleu et dégagé. Intéressée par ses prières, la blonde le questionnait sur la routine religieuse qui y était associée. « Je dors suffisamment. Et puis, il y a la sieste l’après-midi, quand le soleil est à son plus chaud. Ça permet de reprendre des forces pour le reste de la journée. » Naveen avait souvent dû passer par-dessus cette heure de repos de la mi-journée, depuis son arrivée à Bowen. Parce que personne d’autre n’adoptait cette habitude, et que la vie continuait, et que les appels continuaient d’entrer pour des clients de son taxi. C’était un tout autre monde. « Il y en a cinq, en tout, réparties dans la journée. Je n’avais jamais trouvé cela contraignant, sans doute parce que tout le monde chez moi les faisait en même temps. Mais ici … c’est vrai que c’est plus difficile à suivre. » Admit-il. Mais Naveen ne voulait pas tourner le dos à la religion en abandonnant les prières, juste parce que ça n’était pas aussi facile ici. Rien ne serait facile. « Vous ne priez pas ? » Demanda alors Naveen à son interlocutrice. Elle avait beau ne pas être musulmane, peut-être priait-elle au nom d’une autre religion, ou d’un autre dieu.
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MessageSujet: Re: we saw brilliance when the world was asleep (andeana)   we saw brilliance when the world was asleep (andeana) - Page 2 EmptyLun 18 Sep 2017 - 20:47

Andeana restait muette, jetant son regard dans le vide pour ne pas croiser celui de l'homme. Ses scénarios étaient erronés, s'il ne voyait pas sa famille, si elle ne pouvait pas le rejoindre, c'est parce qu'elle était morte. « Je suis désolée. » Jamais elle ne s'en était aussi voulu de faire remémorer des souvenirs à quelqu'un. Elle ne connaissait pas ça, la perte d'un proche, un bout de cœur qui s'évadait dans le ciel, elle ne levait pas le ciel en si disant que peut-être, là-haut quelqu'un veillait sur elle parce que chez-elle, ils étaient tous à terre. Ses seules tristesses étaient pour l'amour, c'était insignifiant à côté. Sa chance était incommensurable et son souhait était que ça continue ainsi. Que jamais son cœur ne soit rempli d'une tristesse telle, que sa positivité cesse dès lors d'une annonce pareille. Pourtant, elle savait que personne n'était immortel, elle avait beau voir le bien partout, dans chaque ville il y avait un endroit pour rappeler que la mort était présente, que les corps inanimés et les âmes dansantes étaient à la porte de tout le monde. Pour Andeana, une personne ne mourrait que lorsqu'on cessait de penser à elle, par le souvenir, il pouvait faire vivre sa famille, bien que ça ne comblerait jamais rien, il ne pourrait plus serrer dans ses bras sa femme ou encore lui parler. C'est comme ça qu'elle colmaterait un manque, elle. Ces pensées l'attristaient un peu plus. Elle détournait la conversation pour ne pas installer un sentiment de tristesse entre-eux, s'il avait tout perdu, il lui restait néanmoins Cleo. Bien qu'elle ne pourrait jamais remplacer ce qu'il avait perdu, cette femme pouvait essayer de lui faire oublier, d'ailleurs cette ville entière pouvait le faire. Il tenait qu'à lui de reconstruire quelque chose de beau, d'essayer et ne pas sombrer dans la mélancolie. Et en le regardant maintenant, il ne semblait pas montrer être dévasté, bien qu'il doit l'être, c'était déjà une bonne chose. Elle ne savait rien de plus que deux mots qui voulaient déjà bien trop dire. Ils se posèrent face à la ville qui s’éveillait, là où bientôt les paroles des gens animeraient la journée jusqu’à crépuscule ou pour les plus fêtards jusqu’à la nuit. « Oh, je ne connaissais pas les histoires de siestes dans la religion ! » Andeana serait presque prête à adopter cette religion si elle pouvait se reposer en plein milieu de la journée. Enfin, pour son boulot principal, elle restait chez-elle, alors elle avançait à son rythme et faisait des pauses quand ça lui chantait, alors ce n’était pas comme si elle en avait besoin. « Elles sont obligatoires, elles aussi ? » Le mot ne convenait sans doute pas, elle n’y connaissait pas grand-chose en religion, simplement l’histoire et les bases, sinon ce sujet n’était qu’un vaste terrain d’incertitudes pour la blonde. « C’est sûr que ce ne doit pas être le même mode de vie ici qu’en Syrie. » Elle avait beau avoir parcouru le monde entier plusieurs fois, ce n’était pas dans un pays qu’elle s’était arrêtée, parce que les tensions étaient trop fortes et quand elles avaient des idées d’aller dans certains pays, ses proches l’arrêtaient. Pourtant, elle était quasiment certaine que dans un petit bout de la Syrie, il y avait un endroit calme qu’elle pourrait découvrir. Elle n’en savait rien, elle n’y connaissait rien. « D’ailleurs, il ressemblait à quoi votre mode de vie là-bas ? Si ce n’est pas trop indiscret. » Si elle ne pouvait pas poser pied à un endroit, elle questionnait ceux qui y venaient, s’ils voulaient y répondre. Quand il lui posait la question de si elle priait, elle haussait les épaules, tournant son regard vers lui.« Pas … pas vraiment. Peut-être qu'il m'est arrivé de le faire quand mes frères avaient des examens importants. » C'était loin d'être régulier, c'était bien trop loin pour dire qu'elle était pratiquante. Puis même si elle ne se questionnait pas sur s'il y avait quelqu'un en haut pour surveiller la population, elle avait prise l'habitude de le faire quand il y avait quelque chose d'important et qu'elle y pensait. « C'est plus compliqué avec moi parce que je suis certaine que je croirais en tout et pas qu'en ‘une divinité'. » Elle riait doucement, elle était bien trop ouverte à tout pour se fixer que sur une personne. Surtout que d'un point de vue, elle n'avait pas choisi elle-même de qui elle devait prier pour, ses parents l'avaient baptisé quand elle n'était qu'un poupon, elle n'avait pas eu son mot à dire.
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MessageSujet: Re: we saw brilliance when the world was asleep (andeana)   we saw brilliance when the world was asleep (andeana) - Page 2 EmptyLun 25 Sep 2017 - 1:55

Sa famille, elle était partout. Dans les regards que se lancent les amoureux, dans les rires des enfants des parcs qu’il traversait pour se rendre de la rue commerçante à chez lui, dans les repas durant lesquels il s’attablait maintenant seul. Autour de lui, un rien pouvait lui remémorer sa femme et ses enfants. Chaque journée lui réservait un nouvel élément déclencheur d’un flot de souvenirs à la fois doux et douloureux. Les paroles de la jeune femme n’étaient donc qu’un reflet parmi tant d’autres de cette vie qui était maintenant loin derrière lui, au plutôt au-dessus de lui, comme il le fit bien vite comprendre à la demoiselle. « Ne le soyez pas. » Il esquissa un faible sourire. S’il fallait être désolé pour sa famille, alors il fallait aussi l’être pour toutes les familles décimées par la guerre, et à ce rythme-là le monde ne serait plus que désolation. Ce qu’il fallait faire, c’était se montrer indigner, se lever et demander le changement. Sauf que Naveen comprenait, maintenant qu’il avait un point de vue à la fois intérieur et extérieur, à quel point cela pouvait être difficile. De si loin, c’était l’impuissance qui gagnait l’Homme. Heureusement, certaines personnes considéraient encore un petit geste comme un bien grand acte, et c’était le cas. C’était à coups de décisions comme celle de Cleo qu’un tas de syriens pourraient être sauvés. Qu’un tas d’immigrants, de réfugiés, de demandeurs d’asile de partout dans le monde, pourraient enfin trouver un certain havre de paix. Après avoir louangé sa marraine d’Australie, Naveen partagea avec la blonde quelques connaissances sur sa religion, puisqu’elle semblait bien intéressée à en comprendre le fonctionnement. « Elles ne sont pas obligatoires, non ! Même que … elles ne font aucunement partie des cinq piliers de l’Islam. Mais disons que d’où je viens, elles sont devenues presque coutumières … » Il haussa les épaules en laissant son regard voguer vers l’horizon. « Le temps semble plus lent, plus long, là-bas. Ici, tout le monde semble courir après lui. » Lui, le temps. Cette notion à la fois concrète et abstraite, qui délivre les gens autant qu’elle les emprisonne. La jeune femme lui demanda alors de quoi avait l’air son mode de vie, quand il se trouvait encore en Syrie. « Quand on pouvait encore avoir des journées paisibles, à Alep … c’était … très vivant. Je n’étais jamais seul, à la maison on vivait avec la famille de mon frère, alors ça grouillait d’enfants, de rires, de cris. » Son mode de vie ne se résumait pas à ça, non, pas du tout, mais présentement c’était à ces souvenirs-là que Naveen tentait de s’accrocher. À la joie, aux sourires, aux moments en famille. Aux douces odeurs de la cuisine de sa femme. Aux repas partagés avec ses enfants, ses neveux, ses frères, ses cousins, ses tantes, toute cette belle grande parenté qui envahissait le logement. Naveen, à son tour intrigué par les croyances de la blonde, elle qui se montrait si ouverte face aux siennes, lui demanda si elle priait, elle aussi, parfois. Il hocha la tête à sa réponse. « Je vois. » Il esquissa un sourire. « Vous vous ouvrez au monde d’une façon si belle, si généreuse. Je n’avais jamais rencontré quelqu’un avec votre mentalité, votre perception de la vie, avant. » Le soleil était presque complètement sorti de la ligne lointaine de la Terre, et ce serait le moment de débuter la journée, de retourner chacun à leurs prochaines occupations. « Pourrais-je connaître votre prénom ? » Malgré cette longue et honnête discussion l’un avec l’autre, Naveen n’avait jamais songé avant cet instant à le lui demander. Il aurait pourtant aimé repartir avec un nom à mettre sur son visage lumineux.
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MessageSujet: Re: we saw brilliance when the world was asleep (andeana)   we saw brilliance when the world was asleep (andeana) - Page 2 EmptyMar 26 Sep 2017 - 23:18

Andeana était peinée par la disparition de la famille de Naveen, mais elle s'excusait plus de lui avoir fait ressurgir des souvenirs qui pouvaient se montrer douloureux. Plus que ce qu'elle pouvait s'imaginer, parce qu'elle n'avait jamais perdue quelqu'un et qu'elle ne connaissait pas cette douleur. Ces mots ne feront pas revenir ses proches, ils ne feront revenir personne. Les gens ayant perdus d'autres ne devront que s'adapter à la perte sans pour autant l'oublier, vivre avec le mal de l'absence et aucun mot ne peut soigner ça. Elle en avait conscience et c'était à cause de ce mal, qu'elle avait mis un voile dessus, que tout le vocabulaire qui existait sur la souffrance n'était plus dans ses dictionnaires, qu'il n'y avait aucun synonyme au nom de douleur. La blonde s'était installée dans sa bulle, loin de tout et elle s'y sentait bien. Alors, elle passait à autre chose, elle ne pouvait pas ouvrir une plaie qui s'était refermée ou qui était encore vive, elle ne voulait pas être ce genre de monstre. Essayant de trouver des sujets qui ne le mettrait pas dans un état de tristesse, des sujets qui l'intéressaient aussi. Si elle n'y connaissait que les fondamentaux en religion, elle n'était pas une experte, elle ne priait que lorsqu'un membre de sa famille avait un événement important et jamais elle n'était allée à l'Église pour se confesser, apprendre des anecdotes sur la religion de l'homme l'intriguait. « Je devrais me renseigner sur les cinq piliers, histoire de ne plus être nulle sur le sujet. » Elle le serait toujours, même après des recherches, elle voulait que son savoir sur un sujet touche la perfection avant d'en parler, surtout pour des sujets plus ou moins tabou comme celui de la religion. Aussi, ça lui donnerait l'occasion de connaître un peu plus sur son mode de vie, à lui, puisqu'elle s'y intéressait. Elle voulait s’en faire une image, de quoi ressemblait sa vie là-bas, puisqu’elle ne pouvait pas se contenter d’informations prises sur internet. « Je vois … Ça bouge tout le temps en Australie. Vous avez peut-être choisi le mauvais pays pour un nouveau départ. » Disait-elle en riant. Sans doute qu’il n’avait pas choisit ce pays, qu’il aurait préféré rester dans celui où il s’y sentait bien, elle était maladroite, mais elle voulait simplement rire, elle ne pensait pas à mal. En Australie, les gens sont accueillants, ils sont des personnes de confiance et vont toujours vers les autres, ça doit donc facile pour lui de s’intégrer. « Vous y ferez vite à ce rythme ! » Elle essayait de lui donner un sourire rassurant, aussi pour qu’il ne lui en veuille pas pour les erreurs qu’elle pouvait dire depuis les débuts, elle avait l’impression d’enchaîner les échecs. Quand il disait ce qu’il se passait chez-lui, même avec sa description, il était difficile d’imaginer un homme avec des inconnus, des personnes dont elle ne pouvait pas poser de visage, mais ça devait être agréable au vue de sa description. « Ça avait l’air si plaisant ! » Et on lui avait tout arraché. « Il ne tient qu’à vous de … recommencer. » C’était difficile à dire, sans doute que lui ne pouvait pas se voir avec d’autres personnes. « Enfin … Je veux dire, de vous faire des amis qui seront avec vous tout le temps pour que ce soit toujours aussi vivant. » La blonde parlait ensuite de sa manière de voir la religion, ce n’était pas intéressant, parce que son point de vue était tellement flou. Sa manière de faire ne devait pas être correct, sa manière de voir les choses non plus. Si des religieux l’entendaient parler, il la détesterait sans doute, se questionnant sur sa foi. Son sourire se faisait plus timide lorsqu’il complimentait sa façon d’être, ses joues devaient sans doute aborder la couleur pivoine.« C'est gentil. Je reste persuadée qu'il y a des gens avec la même mentalité un peu partout ailleurs. » Qu'elle ne soit pas seule dans son raisonnement, bien que chaque personne soit unique. Peut-être même que lui était ouvert d'esprit, elle n'en doutait pas, ça ne ferait de lui qu'une personne plus belle, elle l'idolâtrait parce qu'il lui avait sauvé la vie. « C'est Andeana et le votre ? » Il n'y en avait pas deux en ville, s'il finissait par la chercher. Son prénom était purement espagnol, peu courant même dans les pays hispaniques, ce qui faisait d'elle une personne toujours plus original, après tout. « Je peux continuer de vous appeler ‘mon sauveur' si vous voulez. » Son doux rire filait de nouveau, même en sachant son prénom, si elle le revoyait, elle aurait moyen de lui donner un surnom. « Vous allez bientôt partir, je présume ? » De toute manière, ils ne resteraient pas là toute une journée, les deux avaient une vie, un boulot, ou plusieurs dans le cas de la blonde.
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MessageSujet: Re: we saw brilliance when the world was asleep (andeana)   we saw brilliance when the world was asleep (andeana) - Page 2 EmptyLun 2 Oct 2017 - 3:49

Parler de sa famille était une étape que Naveen percevait à chaque fois comme infranchissable, à chaque rencontre qu’il faisait. Il avait l’impression que le fait de raconter son histoire une fois de plus à un étranger finirait par le briser, il avait le sentiment que chaque souvenir relaté à voix haute le détruirait un jour ou l’autre. Et pourtant, après avoir partagé une partie de sa douleur avec les divers habitants de la ville, le sujet de conversation déviait rapidement vers un autre, et la conversation recommençait à couler de manière fluide, la plupart du temps sans embarras, sans rocher se dressant au bout de la rivière, les empêchant de continuer la traversée. Était-ce aussi facile de tourner la page sur un événement aussi dévastateur que celui de perdre sa famille aux mains d’une guerre ou, plutôt, en essayant de la fuir ? Pouvait-on aussi aisément juger que leur mémoire avait suffisamment été honorée avant de parler de la pluie et du beau temps ? Sans doute n’était-ce jamais facile, ni pour Naveen ni pour son interlocuteur, quel qu’il soit. La jeune femme qu’il avait à ses côtés ressentait probablement le malaise, le mal-être, du syrien, et préférait égayer ses jours en abordant un sujet plus léger plutôt que de ressasser ce qui ne lui reviendrait jamais. Peut-être était-ce mieux ainsi, au fond. Que les gens l’entourant dorénavant le pousse à aller de l’avant plutôt que de rester dans le passé. À force de ne penser qu’à sa famille, Naveen finirait par s’enfermer dans un monde qui n’existait pas, pas réellement, du moins pour personne d’autre que lui. Il se blottirait dans des souvenirs qui s’effriteraient à force d’être revisités. Et la mémoire de sa famille n’aurait plus aucun sens, parce qu’elle ne serait plus qu’une mémoire, elle serait la vie de Naveen. Une vie imaginée et vide. Chassant le ressentiment et l’amertume, le réfugié décida d’accueillir les conversations qui suivirent avec la demoiselle, appréciant au fond sa légèreté, sa simplicité. Peut-être réussirait-elle à alléger son cœur, son âme, à force de lui transmettre sa pensée si belle et si douce. « Je ne crois pas que vous êtes nulle sur le sujet. » Releva-t-il avec un faible sourire. Il trouvait le mot fort, surtout pour une jeune femme qui avait au moins la belle curiosité de s’intéresser à une religion qui n’était pas la sienne. Bien des gens se permettaient de juger sans connaître, sans savoir, et c’était ça qui méritait d’être rabaissé. « Mais si vous êtes réellement intéressée, il me fera plaisir de vous partager quelques notions, quelques expériences qu’on peut avoir avec l’islam et, qui sait, peut-être qu’un matin vous aurez envie de vous joindre à moi pour prier. » Osa dire Naveen, un léger sourire aux lèvres. Loin de lui l’envie de la convertir, ou de lui faire prier un Dieu en lequel elle ne croyait pas, mais il fallait le vivre pour le comprendre. Au moins une fois. Malgré tout, entendre les informations de la bouche d’un autre était déjà un bon départ, et c’est pourquoi Naveen tenta du mieux qu’il le pouvait de décrire ce qu’il ressentait ici, en Australie, comparativement à son pays natal. Il eut un léger rire à la remarque de la blonde quant à son choix de pays. « C’est plutôt lui qui m’a choisi. C’était l’Australie, ou pas de nouveau départ du tout. » Rectifia-t-il, sans animosité, sans rancune. Et puis, même ses paroles à lui étaient erronées : ce n’était pas l’Australie qui l’avait choisi, c’était Cleo. Sans elle, l’Australie se serait sans doute passée de lui. Naveen continua sur ses récits de sa vie d’avant, sentant son cœur revivre rien qu’à force de revoir ces images dans sa tête. Il hocha la tête suite aux conseils de la demoiselle. « J’essaie. J’essaie fort. Parce que je ne veux pas m’effacer, je ne veux pas devenir qu’un fantôme. » Naveen avait autrefois été tellement vivant, tellement heureux, il aurait été si affligeant qu’il termine ses jours en n’étant qu’un passage dans la vie des autres, plus jamais rien de plus. Après tout ce temps à philosopher, sur le toit d’un bloc d’appartements, le syrien osa enfin demander le prénom à son interlocutrice. Il ne voulait pas qu’elle ne soit qu’un visage parmi tant d’autres, pas elle. « Non, ça ira. Naveen, ce sera mieux. Je suis ravi d’avoir fait votre connaissance, Andeana. L’issue de cette rencontre aurait pu être bien tragique mais, au final, je ne la regrette pas. » Il lui sourit, puis hocha la tête à sa question. « Oui, il faudrait que je parte, maintenant. Le travail m’attend. » Et si normalement le trentenaire avait un certain plaisir à voir défiler un tas de personnes sur la banquette arrière de son taxi, découvrant de nombreuses personnalités, de nombreux visages, là, il aurait voulu que ce soit celui d’Andeana qu’il puisse voir dans son rétroviseur toute la journée, et continuer à parler avec elle comme ils l’avaient fait. C’était délivrant.
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MessageSujet: Re: we saw brilliance when the world was asleep (andeana)   we saw brilliance when the world was asleep (andeana) - Page 2 EmptyMer 4 Oct 2017 - 1:55

Un sourire innocent venait se coller à son visage, s'il savait ce qu'elle connaissait à la religion, il rigolerait bien, parce que ses connaissances étaient maigres, qu'elle n'avait pas une connaissance approfondie sur le sujet, que jamais elle n'avait cherchée à aller au fond des choses quand elle était intéressée sur un sujet. La religion était si floue que s'embarquer dans le voyage de cette connaissance lui semblait être un périple périlleux, Andeana s'y perdrait vite, c'est pour ça qu'elle ne voulait pas le faire seule ce trajet, qu'elle avait besoin d'un autre pour apprendre, n'importe qui. Et pour l'instant, il était la seule personne qui avait ce savoir qu'elle recherchait, qui l'intriguait, lui donnait envie d'en savoir toujours plus, qui lui donnait envie de l'écouter pendant des heures parler du sujet. Elle s'y intéressait. Elle s'intéressait aussi à la personne qui avait fait que sa vie ne s'était pas arrêté brusquement, voir à combien cette personne pouvait être intéressante. « Je suis intéressée à tout ce qu'on m'apporté alors, j'ai hâte d'apprendre tout ça et sûrement prier avec vous un matin. » Disait-elle toute enjouée de cette presque-invitation. Après tout, dans l'apprentissage il y avait aussi la pratique et même si elle n'était pas certaine de qui elle pourrait prier, elle était curieuse d'apprendre plus, d'apprendre pourquoi cette divinité était si importante aux yeux des musulmans, comme chacun des dieux pour chacune des religions. On respectait et priait une personne quand on partageait les mêmes pensées qu'elle, après tout. Quand il la rattrapait sur le fait qu'il n'avait pas choisit d'être ici, elle lâchait un rire nerveux en détournant le regard de honte. Elle n'avait pas vu la chose d'une manière si dramatique, si Cleo n'avait pas été là, peut-être qu'une autre personne au grand cœur l'aurait été, peut-être qu'il aurait fait un nouveau départ dans un autre pays, dans d'autres horizons. Andeana n'était pas le genre de personne à perdre espoir, il y avait quelqu'un pour tout le monde, quelque part, une personne attendrait sûrement son aide à la blonde et en temps voulu, elle serait là pour lui tendre la main. Tout comme elle essayait de le faire à chaque fois qu'elle voyait quelqu'un quémandant de l'attention ou de l'aide dans cette ville. Elle aidait de son mieux. « Si quelqu'un reconnaît votre existence, alors soyez sûr que vous n'en serez jamais un. Alors, estimez-vous vivant, vous ne serez jamais un fantôme à mes yeux. » Concluait-elle d'un rire. Ça sonnait comme s'ils se connaissaient depuis des années, mais son visage resterait graver comme étant celui qui avait été présent au bon moment, celui qui l'avait sauvé d'un voyage indésirable. Et à chaque fois qu'elle l'entrecroiserait dans les rues, elle le regarderait puisqu'il était présent, qu'il n'était pas invisible, comme aucun humain ne l'était. Naveen était un beau prénom, assez rare à ses oreilles pour qu'il lui reste dans la tête. « Ravie de vous rencontrer Naveen. » Il venait enfin dire qu'il devait reprendre le travail. La ville s'éveillait à leurs pieds et parce qu'elle avait eut l'impression que le temps s'était arrêtée lors de cette rencontre, elle n'avait pas pris la peine de penser que la vie continuait toujours, que les aiguilles de l'horloge n'allaient pas ralentir pour des conversations intéressantes. La jeune femme se relevant avant de chercher du regard celui de son interlocuteur. « Je vous en serais à jamais reconnaissante. » Son sourire ne la quittait pas une seconde, elle se reculait jusqu'à arriver à la porte de l'immeuble qui allait les séparer. « Belle journée à vous … Naveen le sauveur ! » Elle gloussait comme une gamine avant de s'enfuir, dévalant les escaliers pour se fondre dans la masse.
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