a little party never killed nobody (eden)

Jude entra dans la salle, peu rassurée. Comme d’habitude, sa confiance en elle avait foutu le camp. On était vendredi soir, vingt et une heure trente, et Jude Darwin venait d’arriver à la soirée prévue pour tout le personnel de l’hôpital. Pourquoi s’inquiéter ? Il ne s’agissait là que de collègues à elle. Personne de louche, des gens sérieux, hautement diplômés pour la plupart.

Elle avait eu peur d’être trop habillée, fort heureusement, les autres femmes portaient elles aussi des robes plutôt classes. Pour une fois, Jude n’était pas à côté de la plaque. Mais un autre problème se posa rapidement : que faire maintenant ? Les gens discutaient déjà entre eux, et hors de question d’aller interrompre les discussions en cours. La blonde sentit la panique lui monter. Elle aperçut un verre qui trainait sur une table et sans réfléchir, elle le but d’une traite. C’était fort, ça lui retournerait probablement la tête en dix minutes, mais tant pis. Elle détestait boire de l’alcool - elle faisait souvent n’importe quoi en étant alcoolisée - mais là elle n’avait pas le choix. C’était ça ou la crise d’angoisse assurée. L’alcool la détendrait à coup sur. Et puis, si elle se contentait d’un seul verre, tout irait bien.

Elle sentit quelqu’un s’approcher et se retourna en trombe. Un médecin -un charmant médecin-, qu’elle avait déjà aperçu de temps à autre dans l’hôpital. Pensant qu’il y avait forcément une raison au fait qu’il vienne l’aborder, elle crut d’abord avoir fait une bêtise. « Merde, c’était votre verre ? Je suis vraiment confuse je… J’avais vraiment besoin d’un remontant et… » A moins qu’il ne soit pas le propriétaire du verre et qu’elle soit en train de s’embrouiller toute seule ? « Bref, pardonnez moi. Je suis ridicule. » Elle émit un rire nerveux. Bon sang, pourquoi se mettait-elle toujours dans des états pareils ?

Il confirma qu’il s’agissait bien de son verre. Jude se sentit rougir de honte. Et tandis qu’elle s’attendait à ce qu’il soupire avant d’aller se rechercher un nouveau verre, il l’invita à en prendre un avec lui. Jude avait-elle bien entendu ? Et comment ce canon pouvait-il s’intéresser à elle ? Il y avait tellement plus jolie et surement plus intéressante qu’elle dans cette pièce ce soir. Elle voulait se pincer, pour prouver qu’elle n’était pas dans un rêve, mais elle n’allait tout de même pas en arriver jusque là. « Non je n’attends personne. Allons-y » Répondit-elle avec le sourire. Son niveau d’angoisse redescendait. Elle se doutait bien qu’elle allait sans doute consommer un second verre d’alcool et qu’après ça, elle n’arriverait même plus à les compter. Tant pis. Elle espérait ne pas commettre d’autres péchés que l’état d’ébriété ce soir. Il prit sa main pour l’entrainer jusqu’au bar. Jude ne savait déjà plus ou donner de la tête. Quel homme élégant ! « Enchantée, Jude Darwin, infirmière. » Bon. Elle n’était pas aussi diplômée que lui mais peut-être qu’il en ferait abstraction pour ce soir. Il avait commandé deux whisky. Jude savait qu’elle ne resterait pas sobre et consciente bien longtemps. Contrairement à surement pas mal de personnes présentes dans cette pièce, elle ne buvait que très rarement -voire jamais- alors l’alcool ferait vite son effet. Elle le remercia pour le verre et en prit une grande gorgée, comme pour se donner du courage. « Je vous ai déjà vu dans les couloirs de l’hôpital. J’ai même jamais osé vous aborder. Vous êtes pas mal impressionnant. » Elle eut un petit rire. Jude Darwin serait-elle en train de draguer ? Il semblerait que oui. C’était ça quand Jude buvait. Elle devenait une toute autre personne. Plus ouverte, dévergondée, différente. « Pourquoi m’offrir un verre au fait ? La pièce est surement remplie de pas mal de vos amis. » Elle était curieuse aussi, Jude.

Il semblait plus à l’aise avec la boisson qu’elle. Il devait sans doute sortir plus souvent. Il avait l’habitude, cela se voyait, même dans sa façon de parler avec les femmes. Il n’en était pas à son premier coup d’essai. Mais Jude n’en avait rien à faire ce soir. Elle était là pour s’amuser, peu importe le reste. Il lui demandait de le tutoyer. « D’accord, docteur Parker-Lane » lança t’elle en riant. Il recommanda deux whiskys, que Jude s’empressa de boire afin de ne pas être dégoutée. Elle n’aimait pas réellement cet alcool fort, alors autant se dépêcher de le finir. Elle ne prenait même pas la peine de manger. Elle serait raide d’ici peu. Il l’entraina sur la piste de danse, avouant que c’était elle qu’il avait choisi pour la soirée. Quel beau parleur. « J’en suis très flattée. Mais dis-donc, tu t’exprimes tel un poète? » La musique était douce, tel un slow. L’un des seuls que Jude avait dansé de sa vie jusqu’ici. Elle espérait se débrouiller assez bien et pas comme quelqu’un qui avait deux pieds gauches. Heureusement sa grace naturelle la sauvait plutôt bien. Une fois la danse terminée, Eden lui demanda depuis combien de temps elle travaillait dans cet hopital. Jude réfléchit quelques instants. « Ca fait bien trois ans je crois. Et toi? » Elle l’avait déjà croisé mais impossible de se remémorer à quand remontait la première fois. Sa tête commençait à tourner. Surement à cause des trois verres de whisky. Ou bien les deux ? Elle ne savait déjà plus à combien elle en était… « Alors, tu comptes jouer au docteur ce soir? » Elle posa sa main sur son torse avant de se raviser. « Oula, je divague. Excuse moi. » Ri-di-cule. Il n’y avait pas d’autres mots pour qualifier son attitude. Heureusement qu’elle ne se souviendrait surement pas de ça demain. Et Eden ne serait sans doute plus là non plus pour le lui rappeler.

Marre du whisky, marre de picoler déjà pour ce soir, tu l'invites simplement à danser, durant de longues minutes, vous ne quittez pas la piste, vous y restez, elle vous appartient ce soir. Elle travaille là depuis trois ans, seulement, contrairement à toi qui exerce depuis bien plus longtemps. Se sentant flattée que tu l'as choisie, bien qu'il n'y a pas vraiment de quoi l'être, sauf si elle est vraiment comme toi au fond, une femme libre, une femme qui aime les bonnes choses. Tu ne répliquais pas cette fois, c'est seulement à sa deuxième intervention que t'haussais un sourcil, serait-elle en traîne de te proposer... Une nuit avec elle? Bien que tu n'es rien contre ça, elle ne te connais pas plus que ça, tu décidais simplement de marcher dans son jeu, d'y prendre même pas mal de plaisir à le faire, puis entre nous, elle n'est pas vilaine du tout et tu pourrais bien prendre ton pied avec elle. Çà, dépends, puis-je le jouer avec toi, ce soir. T'attrapais sa main tu le sentais même un peu gêne au fond et ça te gênais à toi aussi, pas de vouloir d'elle, t'es gêner de la mettre mal à l'aise. Il ne faut pas te sentir gênée, ça arrive à tout le monde, je crois d'avoir ce genre de.. Questions. Pour ne pas dire envie. Tu lui souriais, tu sentais déjà ton visage s'avancer du sien, mais tu te retenais, tu sais que t'es dans une salle avec pleins de confrères à vous et touts le monde ce connais, tu ne veux pas faire la une des rumeurs de demain. Prochaine fois.. Sois plus discrète.. tu souriais, tu plaisantais et lui caressais la joue tout simplement.

Jude avait envie de repousser ses limites, de se décoincer un peu. Sauf que là, c’était peut-être trop. C’était ça quand elle n’avait aucun ami proche avec elle : personne pour surveiller ses consommations, ses faits et gestes. Alfie lui, arrivait toujours à la pousser à aller plus loin, mais dans le respect et les bonnes manières. Là, il était tout à fait possible qu’elle aille trop loin sans s’en rendre compte. Elle avait jamais été éduquée comme ça, Jude. Adolescente, elle était l’une des seules à ne jamais boire en soirée, et toutes les fois ou elle avait cédé, ça c’était plutôt terminé dans la honte et les larmes. « Je serais folle de dire non… » Lança t’elle alors qu’un sourire en coin se dessinait sur ses lèvres. Il lui attrapait la main, se rapprochait dangereusement d’elle… Leurs visages n’étaient qu’à quelques centimètres, et Jude ressentait toute cette tension entre eux. Etait-ce l’alcool qui le rendait si irrésistible ? « Je ne suis pas aussi directe d’habitude. Je ne dis même jamais ce genre de choses. » Il lui demandait d’être plus discrète. Jude lança un regard dans la salle. Il n’avait pas tort, beaucoup de collègues que Jude côtoyait chaque jour étaient là. Certains connaissaient sa soeur Grace, et il était hors de question que quelqu’un se mette à colporter des rumeurs. Jude était peut-être quasiment saoule, elle avait parfaitement conscience qu’elle n’allait pas débuter là une histoire d’amour à l’eau de rose avec ce charmant médecin. « Il va falloir arrêter les contacts physiques si tu veux être discret alors » Elle posa sa main sur la sienne qui lui caressait la joue, comme pour le provoquer. « Tu veux peut-être… Aller ailleurs ? »

Pendant qu'une main l'entraîne dans une danse, une autre se ballade dans son dos, lui demandant quand même d'être un peu plus discrète, et tu sais que tu n'as pas tord car autour de nous il y a pas mal de monde, des confrères ou autre tu sais que il n'y aura sûrement pas de lendemain à ton histoire avec la jeune femme mais ça ce n'est pas ton plus grand souci, non toi tu veux t'amuser seulement, c'est tout. Ô que oui, elle est bien mignonne elle, elle pourrait te plaire sur certains point, mais ce soir ce n'est seulement physiquement qu'elle te plaît, la seule chose qui compte pour toi. Tu saurais quand elle s'expliquait sur sa maladresse, ça peut arriver à tout le monde et tu ne relève pas, mais pourtant elle persiste, te parlant des contact physique que t’intensifie par un léger baiser que u dépose sur ses lèvres, alors qu'elle te propose d'aller ailleurs. Pas que ça te dérange, mais son état n'es plus stable, elle est saoule, tu arques les sourcils, un regard interrogateur s'affiche sur ton visage. Ou ça, par exemple? Dis tu avant tu poser tes lèvres sur les siennes, attrapant sa main que tu passais le long de vos corps, tu tiens la sienne dans la tienne, ne la lâchant pas, tu voulais qu'elle t'entraîne, qu'elle continue à prendre les devant, au moins tu auras la conscience tranquille et tu n' auras rien a te reprocher demain. Ce qui se passe t'étonne, car elle n'a pas l'air ce genre de fille qui s'intéresse aux mecs comme toi, un mec qui ne veut qu'une chose, coucher, encore et encore, un mec qui fait sa petite affaire et ne revois plus la femme qui lui donne la chance de faire ce qu'il a envie. Surprend-moi, Jude.

Son contact n’était pas désagréable, même si l’alcool embellissait surement le tout. Il était rare qu’un homme lui porte ce type d’attention, alors elle en profitait… Mais jusqu’ou était-elle réellement prête à aller ? Et était-ce parce qu’elle n’avait pas l’habitude qu’elle se sentait obligée d’accepter ? Tout se brouillait dans l’esprit de Jude, encore plus lorsqu’il posa ses lèvres sur les siennes. L’infirmière lui lança un regard rempli d’interrogations. Ne parlait-il pas de discrétion à peine une minute plus tôt? Alors pourquoi il l’embrassait là, au milieu du monde ? Les gens étaient occupés certes, mais ses connaissances n’avaient surement rien manqué à ça. Il demandait ou elle voulait aller. Elle n’eut même pas le temps d’y réfléchir qu’il se rapprochait à nouveau. Là, Jude divaguait totalement. Ses baisers étaient agréables mais pas vraiment naturels. Jude ne savait plus quoi penser. « Je… Je ne sais pas. » Il lui tenait la main, comme attendant qu’elle se décide. Elle était bien trop saoule pour conduire de toute évidence, alors à moins de connaître un endroit pas loin… Le mieux serait encore de rester ici. Ou qu’il conduise. Il demandait à ce qu’elle le surprenne. Manque de chance, Jude n’était pas une femme pleine de surprises. En réalité, elle se donnait très rarement le premier soir. « J’suis bourrée Eden. C’est peut-être pas une bonne idée… » Déclara t’elle pendant un brin de lucidité, sa main encore dans la sienne. Elle ne voulait pas le décevoir. Ni se forcer à quoi que ce soit.