Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
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Sujet: lack of trust (grace) Mar 22 Aoû 2017 - 1:48
Ça ne devait être qu’un festival comme un autre, une belle soirée à danser sur de la musique électronique entouré de gens habillés de manière très colorée, osant des styles qu’ils n’oseraient jamais porter dans un contexte autre que celui-là. Des festivals de musique de ce genre, Isaiah en fréquentait des masses, qu’ils soient dans les villes d’à côté ou à Bowen. Sur la plage, il n’était pas rare qu’un rassemblement plutôt improvisé se dessine à l’horizon et qu’il s’y joigne. Celui-là, il en avait entendu parler entre les branches, la veille. Il avait donc eu le temps de se préparer, de se trouver des vêtements originaux, de passer acheter quelques pilules de MDMA à la pote d’un pote d’un pote, ou un truc dans le genre. Comme il n’en achetait pas vraiment souvent, se limitant habituellement à sa propre marijuana, Isaiah n’avait pas de contact direct pour l’achat. Mais il avait fait confiance au pote de son pote, comme il faisait confiance à un peu n’importe qui de toute façon, et avait acheté des pilules de soixante milligrammes. Ça, c’était en fin d’après-midi, quelques heures avant de se rendre à la fête sur le bord de l’eau, en retrait des zones touristiques et fréquentées, quand même, pour ne pas trop attirer l’attention. Ce n’était pas officiellement dit, mais des trucs pas trop légaux s’échangeraient et se consommeraient. Une heure avant de se pointer à l’endroit, Isaiah avala une première pilule d’ecstasy puis, dix minutes avant son arrivée, avala une deuxième. Il savait qu’avec soixante milligrammes, il ne risquait pas d’avoir ingéré une trop grosse dose. Il n’avait peut-être pas l’habitude mais il n’était pas non plus un petit nouveau dans la ligue. Il attacha son vélo sur le bord d’une clôture et rejoignit l’attroupement dans le sable, laissant ses chaussures à la limite entre le début de la plage et la fin du stationnement. La fête battait déjà son plein, puisqu’il était arrivé plus tard que l’heure prévue, et bien vite il se retrouvait avec une bière à la main et l’autre main dans les airs au rythme de la musique. Ce qu’il n’avait pas prévu, Isaiah, c’était qu’après quelques morceaux joués à peine, il ait une soif qui ne s’étanchait pas, des bouffées de chaleur qui lui donnaient la nausée, et des muscles tellement contractés que sa mâchoire forçait ses dents les unes contre les autres sans qu’il puisse se détendre. Il alla s’asseoir le temps que ça passe, mais quand il releva la tête après dix minutes, ce n’était plus sa tête qui ne tournait pas rond, c’était le monde autour de lui qui allait dans tous les sens. Il fallait qu’il retrouve cette fille à qui il avait acheté les pilules, pour qu’elle enlève ces cochonneries du marché. Que ça ne se produise pas à quelqu’un d’autre pour deux maigres pilules qui n’auraient dû que le faire planer un peu plus, que rendre un peu plus merveilleux les caresses du sable sur ses orteils. Il retourna à côté de son vélo mais, misère et mystère, ses souliers ne s’y trouvaient plus. Incapable de s’imaginer rouler sur son vélo dans cet état, Isaiah se décida à retourner au point de vente à pieds, à pieds nus en fait. Il déambula dans les rues de Bowen, cherchant la blonde d’abord là où ils s’étaient vus trois ou quatre heures plus tôt, puis dans tous les coins connus pour ce genre d’échanges. Après une trentaine de minutes de marche, après une pause pour vomir et une autre pour caresser le mur d’agrégats qui se trouvait sur son chemin, il la trouva. « What, the, fuck. » Lui lança-t-il en s’approchant d’elle, haletant et visiblement pas très présent mentalement. « Qu’est-ce qui avait dans ces pilules ? C’était clairement pas que d’la MDMA. » Et il aurait bien aimé savoir quelle cochonnerie il avait ingéré.
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Grace Darwin
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Sujet: Re: lack of trust (grace) Mar 22 Aoû 2017 - 16:03
Son regard se perdait tous les recoins, comme quand elle s'était faite arrêter pour avoir été aperçue en train de dealer par les flics. Cette fois c'était plus de son ex qu'elle faisait attention, parce qu'il l'avait déjà observé et que même si elle ne doutait pas de sa santé mentale, elle ne voulait pas le croiser une dernière fois pendant qu'elle faisait ses affaires. Elle ne voulait pas qu'il se dise que même après sa rupture, elle n'était pas capable d'arrêter. Au fond, une partie était vraie, elle ne voulait pas arrêter tant qu'elle n'avait pas trouvée quoi faire en terme de travail, si elle s'arrêtait du jour au lendemain, elle n'aurait plus un sous, plus de quoi payer un loyer ou que ses économies qui s'entassaient peut-être, mais elle voulait trouver de l'utilité dans autre chose. Ses sous, c'était son projet pour des associations, des organisations qu'elle soutenait depuis des années, celle pour qui elle avait été voyagée deux fois. Le mal qu'elle faisait, elle voulait y voir du bien. Même si elle avait la tête ailleurs en ce moment, dans la tristesse et le regret d'avoir vu le seul homme qui lui est possible d'aimer s'en aller à cause des bêtises qu'elle faisait. La blonde faisait ses affaires, se baladant à chaque coin de la ville pour ne pas se faire remarquer et aussi parce qu'il y avait des hommes qui n'étaient pas capables de se bouger, mais après tout, ils payaient pour ça. Grace n'en avait rien à faire tant qu'elle recevait l'argent qu'on lui devait. Elle se sentait comme de passage chez certaines personnes et ça lui plaisait, certains ne retenaient pas son visage, d'autres ne connaissaient pas son vrai nom, quand ils posaient la question et qu'elle avait l'audace d'y répondre sans tourner les talons. De Grace on n'y retenait rien, que ses cheveux blonds. Elle finissait sa soirée, traînant des pieds en se baladant dans les rues de cette ville, n'ayant pas vraiment envie de rentrer chez-elle, mais c'était le seul endroit où elle s'y sentait bien. Grace fut interrompu par une voix qui venait en arrière, généralement son corps lui disait de courir quand des histoires comme ça se passait, si ça tournait mal, elle était impensable pour elle de donner un poing. Son cœur palpitait jusqu'à lui faire mal, le stress lui montait aux joues. Cet homme n'était pas bien, il n'allait pas bien, elle aurait presque eu du mal à le reconnaître. « Mh … what the fuck, oui. » Elle ne voulait pas que ce type l'approche, elle ne savait pas ce qu'il avait l'intention de faire, elle essayait de paraître calme, presque froide pour ne pas céder à la panique. « Bien sûr que si, tu tiens peut-être mal la drogue, ce n'est pas de ma faute. » C'était son excuse nulle, mais elle refusait le fait qu'elle avait pu se tromper quelque part parce que son esprit voyageait dans les airs. Puis elle n'arrivait pas à être méchante, elle essayait mais ce n'était pas tout à fait violent comme elle pensait que ça sonnait. « La prochaine fois, prend quelque chose que tu peux supporter. » La blonde haussait les épaules.
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Sujet: Re: lack of trust (grace) Ven 25 Aoû 2017 - 2:43
Cela relevait sans doute du miracle qu’Isaiah ait réussi à retrouver la jeune femme, dans son état. Il avait les pieds noircis par l’asphalte sur laquelle il se promenait pieds nus depuis des dizaines de minutes, il avait la tête qui tournait et des nausées qui s’en prenaient à lui sans prévenir, et puis son cœur semblait battre comme si sa vie en dépendait, et peut-être était-ce le cas. Honnêtement, Isaiah ne s’était jamais senti autant dépourvu de tout contrôle sur son propre corps, et il détestait la sensation. Pourtant, il n’était pas un débutant dans le domaine. À travers son tour du monde, il avait touché à pas mal toutes les drogues imaginables, n’essayant la plupart du temps que des petites doses pour tester, pour rigoler, sans jamais que ça devienne un trouble. Seule sa consommation de marijuana aurait pu être considérée comme problématique, et encore. Dans tous les cas, son état actuel était loin d’être normal, et c’était sans doute la panique qui l’avait poussé jusqu’ici, jusque devant cette femme, à lui reprocher de lui avoir vendu n’importe quoi. Isaiah qui était pourtant connu comme quelqu’un de toujours bien doux et jovial, semblait présentement animé par une flamme de colère envers la jeune femme. Surtout parce qu’il pensait à tous ces autres clients qui pourraient vivre la même situation que lui, ou pire encore. « C’pas du tout une question de bien tenir la drogue ou pas, crois-moi. J’ai avalé de ces trucs plus d’une fois dans ma vie et c’est pourtant la première fois que ça me fuck up comme ça. » Isaiah s’approchait, sans toutefois laisser paraître une quelconque animosité. Il ne voulait pas lui faire de mal, il ne voulait pas faire quoi que ce soit en fait, si ce n’était que de s’assurer que cette fournée-là de pilules ne serait pas vendue à nouveau, ou alors à des gens qui savaient clairement ce qu’ils allaient consommer. « Ça t’fait rien de vendre n’importe quoi à des gens, des jeunes adultes, des ados peut-être, qui ont aucune idée de ce qu’ils ingèrent et qui pourraient en subir de graves conséquences ? » Lui demanda Isaiah, n’arrivant pas à croire qu’une femme qui paraisse aussi bien puisse manquer autant de jugement. Mais les apparences étaient parfois trompeuses, ça, il ne le savait que trop bien.
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Sujet: Re: lack of trust (grace) Jeu 31 Aoû 2017 - 1:36
Elle essayait de se remémorer de ce qu’elle avait en tête quand elle faisait sa transaction. Que des conneries, elle venait de faire une erreur et elle ne voulait pas l’avouer. Elle soufflait en baissant les yeux quelques secondes. Son cœur battait comme si elle venait de commettre un meurtre, elle essayant tant bien que mal de ne rien montrer sur son visage. Pouvant sans doute passer pour la pire personne du monde, bien qu’elle voulait craquer pour qu’on la laisse tranquille. Parce qu’après tout, comment elle pouvait se rattraper maintenant ? C’était même bien trop cruel de penser à ça. « … J’en sais rien, moi. » L’australienne cherchait une excuse, quelque chose pour se sortir du trou dans laquelle il le mettait. Il était visiblement fâché et c’était plutôt normal, personne ne voudrait avoir eu la mauvaise commande. « Ça arrive de faire un bad trip. » La panique lui faisait dire n’importe quoi et elle le savait que c’était faux. Il s’approchait un peu plus et elle, elle avait peur qu’il lui fasse du mal. Que derrière ses airs de pauvre personne, il finisse par l’attraper et lui tirer une balle dans le crâne. Après tout, elle pouvait s’imaginer tous les scénarios du monde après la nuit où elle avait été agressée, heureusement que Sacha avait été présente quelque part, même si la suite n’avait pas été aussi belle. Elle respirait doucement, même si la peur lui prenait rapidement à la gorge, elle ne s’énervait pas vite et elle n’était pas le genre de personne à envoyer balader une autre. Si cet homme avait un problème, alors elle l’aiderait comme elle avait pu faire à tout le monde dans le passé. Même si elle avait jurée de ne pas mêler son passé à ce qu’elle faisait. Comme si en pensant à l’Église, Dieu pouvait voir ce qu’elle faisait à l’instant. En fait, Il pouvait la voir tout le temps. Et rien que cette pensée la remuait. Elle se sentait un peu plus mal. « Wow, mais. » Sa main passait sur son front avant de finir sa route dans ses cheveux. « Ok, j’me suis plantée cette fois. Mais ça veut pas dire que j’le fais avec tout le monde, je ne suis pas un monstre et je suis vraiment désolée si ça te met dans états comme ça. » Grace croisait les bras, levant légèrement la tête en l’air pour pas avoir à confronter son regard. Elle avait l’impression d’être une ado qu’on réprimandait pour sa bêtise et elle, on ne l’avait jamais vraiment engueulé, parce qu’on lui disait que Dieu le ferait à la place. « Alors ce n’est vraiment pas nice que tu essayes de me faire mal en apportant de la culpabilité. » Elle vendait ce qu’on lui disait de vendre, elle n’avait pas vraiment son mot à dire.
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Sujet: Re: lack of trust (grace) Ven 1 Sep 2017 - 2:37
La jeune femme fuyait son regard, elle fuyait le problème, et sa réponse des plus évasives ne contribua qu’à augmenter la colère dans le regard d’Isaiah. Cette colère, elle était décuplée, parce que tous ses sens étaient renforcés et ses sentiments se mélangeaient avec folie au rythme effréné des battements de son cœur. C’était facile de plaider l’ignorance, de dire qu’on ne sait pas ce qui s’est passé, de rejeter la faute sur lui, sur Isaiah, celui qui était présentement en train de perdre le contrôle de sa propre personne. Ça ne lui était jamais arrivé de se sentir aussi impuissant face à lui-même, comme s’il pouvait imploser d’une seconde à l’autre, son corps entier partant en éclats comme un magnifique feu d’artifices de douleur. Elle releva le fait que ça pouvait arriver, de faire un bad trip. Certes, ça pouvait arriver. Isaiah ne le niait pas. « J’ai pris que deux comprimés. Et là j’ai l’impression que j’vais mourir. » Déclara-t-il, avant de porter une main à son front en sueur. Il avait tellement chaud, et sa main l’était tout autant, ne lui procurant aucun soulagement. Il s’était approché d’elle, autant parce qu’il titubait que parce qu’il avait du mal à se situer dans l’espace. Déboussolé, Isaiah aurait juste voulu s’étendre en plein milieu de la rue et attendre que les effets s’estompent. Mais ce n’était pas vraiment un endroit recommandé pour jouer aux corps inertes. C’est alors que l’ébéniste lui reprocha de vendre cette merde à n’importe qui, aux plus jeunes, aux plus insouciants, à ceux qui ne s’y connaissaient pas trop. Il voulait la faire culpabiliser, oui, dans un espoir quelconque que ça la fasse cesser ces activités. Il ne condamnait pas la vente de drogues, Isaiah, non il aurait été bien con de le faire puisque lui-même vendait de la marijuana. Sauf que son herbe, il la savait propre, complètement clean, toutes substances toxiques absentes de son produit final. La blonde, elle, ne semblait même pas savoir exactement ce qu’elle donnait en échange de ses beaux billets verts. L’argent à tout prix, pas vrai ? « J’m’en fous que tu te sois plantée, ça arrive, ouais. Et j’me serais bien foutu de m’être ramassé avec du speed plutôt que de l’ecstasy, honnêtement tant que j’m’envoie la tête bien ailleurs. C’qui me dérange c’est que tu vendes des drogues pas nettes, sans doute coupées avec des trucs carrément dégueulasses et toxiques pour réduire les coûts, et que tu sembles même pas être au courant. Et que tu t’en fiches. » Il n’aurait sans doute pas dû la condamner de la sorte, cette fille ne faisait que vendre ce qu’on lui donnait. Il savait comment fonctionnait cette game, dans la rue. Sauf qu’il essayait trop de voir le beau côté du monde pour comprendre qu’on puisse vouloir faire de l’argent sans se soucier de la santé des autres. Les acheteurs rentraient et sortaient de sa vie, un éphémère passage. Et le reste, on s’en fout.
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Elle était proche de tuer quelqu'un indirectement. C'était de sa faute. Rien qu'à penser ça, la panique lui montait à la tête, rougissait ses joues et elle était proche de perdre conscience. C'était sans doute exagérer, mais pour une ancienne sainte, accepter qu'elle avait été proche d'ôter la vie de quelqu'un était bien pire que tout. Le péché impardonnable, celui qui ne pourrait pas la faire revenir auprès des anges un jour. Et quand elle se mettait à penser à autre chose, elle se demandait qu'est-ce que c'était d'être proche de mourir, quelle sensation ça faisait. Sauf qu'elle se prenait elle-même pour une psychopathe à se poser cette question. « Qu'est-ce que tu en sais que t'es proche de la mort ? » Peut-être qu'il pouvait simplement avoir mal, une douleur immense, mais qu'une douleur, peut-être qu'il exagérait, mais que Grace était toujours à la traîne pour comprendre ce qu'on lui disait. Après tout, elle ne connaissait pas toutes les expressions, parce que son monde à elle pendant plusieurs années possédaient assez de mur pour ne pas voir ce qu'il se passait de l'autre côté. « Excuse-moi, tu l'as peut-être déjà vécu, alors ça fait quoi de mourir une deuxième fois, Jésus ? » Disait-elle en roulant des yeux, elle se serait bien frappée pour son comportement à la con, la peur lui faisait dire n'importe quoi, mais elle ne voyait pas comment fuir autrement, parce que courir ne la mènerait nulle part. Si elle l'énerve, il y avait des fortes chances pour qu'elle finisse au sol avec le visage en sang, mais au moins, il finirait calmé. Elle avait d'autant honte qu'elle incrustait la religion dans ce sujet. Bien sûr qu’elle pensait aux plus jeunes qui préféraient se droguer que faire quelque chose de constructif ou plus épanouissant, quand elle était toujours dans la religion, elle en avait eu à faire de ces gens-là ou plutôt des parents qui pleuraient que leurs enfants faisaient des mauvaises choses. « Qu’est-ce que tu veux que je fasse de plus ? Que je les tests toutes, que je sois derrière ceux qui font vos … merdes ? Dis le moi. » La blonde s’en voulait clairement de lui parler comme ça, mais elle ne savait pas comment qualifier les drogues autrement, bien qu’elle en prenait aussi. Elle savait que c’était mal, elle savait l’effet que ça lui faisait, mais elle ne pensait pas moins que ces choses étaient mauvaises. « Ça va passer, calme-toi un peu. » Grace avait un sacré don pour mettre de l’essence sur le feu, dire les phrases qui se voulaient correctes mais qui agissaient au contraire de ce qu’on voulait.
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Sujet: Re: lack of trust (grace) Mer 13 Sep 2017 - 1:36
Bien que les joues de la jeune femme rougissent un peu, Isaiah n’arrivait à dire si elles se teintaient ainsi de culpabilité ou de colère. Et à voir son regard posé sur lui, à entendre ses paroles, l’homme penchait davantage pour la seconde option. Elle n’avait aucun remord, que des cris et des reproches à lui offrir. Lui, celui qui n’était que victime d’un mélange horrible dans un comprimé. « Je sais pas, fuck, j’ai juste dit que j’en avais l’impression ! J’veux pas réellement dire que j’vais mourir … je me sens juste fucked up de l’intérieur. » Il espérait ne pas être en train de mourir, en tout cas. Isaiah n’avait aucune idée de comment il se sortirait de cet état de panique et de nausée. Il ne savait pas si l’attente lui permettrait de regagner toutes ses fonctions normales, et pire encore il ne savait pas s’il se sentait capable d’attendre. Il avait l’impression que son corps voulait exploser, qu’il ne serait pas en mesure de s’asseoir et d’attendre que le temps passe sans que son esprit le transporte dans des univers flippants qui dérègleraient son cœur. Isaiah avait sans doute l’air d’un détraqué, là, mais c’était dans sa tête qu’il n’y avait plus aucun sens. Le monde était sens dessus dessous. « Et … what’s up avec toute cette condescendance ? Tu pourrais pas m’aider plutôt que d’m’enfoncer ? » Au fond, il était peut-être venu là pour lui reprocher ses ventes irresponsables, et pour avoir des explications sur ce qu’il avait exactement ingéré question de peut-être se rassure, mais dans l’état dans lequel il se trouvait il n’aurait pas refusé qu’on appelle les urgences ou un truc du genre. Il se foutait bien d’être sous les effets de la drogue, on le soignerait. C’était ça ou finir dans une ruelle, laissé pour mort. Sauf qu’il fallait se rendre à l’évidence : cette femme tenait trop à son job, à sa clientèle ou peu importe, et elle ne serait certainement pas celle à lui venir en aide. La blonde lui demanda d’ailleurs ce qu’il voulait qu’elle fasse de plus. « Qu’t’arrêtes de les vendre, surtout ! » Lança Isaiah. Elle se disait sans doute que si ce n’était pas elle qui les vendait, ce serait un autre, et elle voulait le profit. Mais si tout le monde pensait ainsi, alors ce business de drogues sales ne cesserait jamais et des surdoses, il y en aurait encore et encore. D’un ton qui ne se voulait pas doux et rassurant, la femme lui dit de se calmer, que ça passerait. « Ça passera quand j’serai passed out sur le ciment, oui. » Et à ces mots, Isaiah trouva la chaîne de trottoir et s’y assit, la tête dans ses mains. Ça tournait. Ça tournait beaucoup trop.
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« Parfait. » Se murmurait, bien que lui pouvait l’entendre. Il allait sans doute l’injurier pour ce qu’elle disait, pour ce soupire de soulagement qu’elle venait de lâcher. Ce n’était qu’une expression, il n’allait pas vraiment sombrer sur le ciment face à une Grace impuissante devant son erreur, sa honte. C’était déjà bien qu’il ne se crampait pas, au sol, de douleur, qu’il tenait debout face à elle, bien qu’on voyait sur son visage qu’il n’allait pas bien. Mais elle se sentait stupide, si elle avait toujours appris à aider son prochain, elle faisait exception à la règle à cause de son égoïsme d’un soir. Du fait qu’elle ne voulait pas se retrouver une nouvelle fois dans une salle d’interrogation. Si elle appelait les urgences, elle était persuadée qu’il allait dire que c’était elle qui avait fait le deal, qu’elle était dans l’affaire et elle ne ressortirait jamais de la prison de Bowen parce qu’elle s’était déjà fait prendre et que par miracle, elle s’était trouvée une des plus belles excuses pour s’en sortir et faire en sorte que son dossier reste vierge. Grace aurait voulu appeler sa sœur pour lui demander conseil, puisqu’elle était infirmière, mais elle ne ferait que lui tanner de questions sur le fait qu’elle traîne avec des personnes bizarres, déjà qu’elles n’étaient plus proches, elle ne voulait pas salir encore plus son image auprès d’elle. À la place d’un accident, elle se donnait l’image d’être une personne qui s’en foutait de tout, des gens. Alors qu’intérieurement, elle pleurait, s’en voulait et s’excusait pour l’erreur qu’elle avait commise. Sauf que ça ne changerait rien à la situation. « Comment tu veux que je t’aide ? » Doucement, sans agressivité. Question sérieuse puisqu’elle n’était pas magicienne, qu’un médicament contre le mal de crâne ou d’estomac ne ferait rien. Pourtant, elle voulait vraiment tout faire pour qu’il aille mieux, s’il venait à mourir devant elle, elle ne s’en remettrait pas, déjà qu’elle se sentait comme une sellette avec sa bourde. « Arrêter pour une erreur, hell no. » Elle reprocherait aux autres, à elle-même cette connerie qui avait été faite, mais elle n’arrêterait pas. Même si elle n’était pas attachée à l’argent, qu’elle n’en avait besoin que pour payer son loyer et ne pas se retrouver à l’âge de trente-quatre ans à habiter chez ses parents. Peut-être qu’il était temps qu’elle se trouve un vrai boulot, c’était vrai, mais lui ne pouvait pas comprendre la démarche qui se cachait derrière. Elle faisait ça pour le danger, ce qu’elle embrassait ce soir-même, bien que ce n’était pas ça qu’elle voulait exactement. Une Grace banale, ça n’avait aucun sens, elle ne voulait pas s’ennuyer. Pourtant, c’est ce qu’elle ferait de mieux. Ses yeux rivés sur l’homme, son visage restait figé quand il s’asseyait au sol, la tête entre les mains. « Euh ... » Doucement, elle s’approchait de lui sans pour autant être à ses côtés. « Tu ne vas mourir, ok ? » Tout allait bien se passer. La blonde prenait sa respiration deux secondes, essayant de calmer son cœur qui battait à tout rompre. « Je veux pas me retrouver en prison à cause de toi, fuck. » Son portable entre les mains, elle hésitait deux secondes. Grace ne jurait que très peu, elle ne l’avait fait que deux ou trois fois et elle avait amèrement regrettée. Elle n’en voulait pas à lui, elle n’était pas en colère, elle s’en voulait seulement pour sa bêtise et sans doute qu’elle le maudissait un peu parce qu’il avait réussi à la retrouver alors qu’elle était si proche de finir.
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Sujet: Re: lack of trust (grace) Mar 26 Sep 2017 - 1:24
Parfait ? Pas vraiment, non. Isaiah avait la tête qui allait entrer en éruption au même moment où son cœur exploserait. Le sang dans son corps donnait l’impression d’être en course contre la montre, tout allait vite, bien trop vite. Le monde autour de lui tournait et tournait sur lui-même, pendant qu’Isaiah regardait, impuissant, les images défiler devant ses yeux. Il n’était peut-être pas en train de mourir, non, mais tout n’était certainement pas parfait. Ça ne devait être qu’une soirée tranquille, à lever les mains dans les airs au rythme de la techno, pensant toucher les étoiles. Ça ne devait être qu’une expérience comme une autre, à rire, à déconner, à profiter pleinement de tous ses sens. Au final, les heures qui venaient de s’écouler étaient un enfer pour Isaiah, et si ce n’était pas la mort, ça s’en rapprochait dangereusement. Face à la condescendance dont faisait preuve la vendeuse, le jeune homme s’énervait encore plus, ce qui n’était pas dans ses habitudes. Rien de ce qui se produisait présentement n’était une habitude. Après qu’il eut levé le ton sur elle, la bonde s’adoucit, tout légèrement, et surtout de façon éphémère, et lui demanda comment elle pouvait l’aider. Isaiah haussa les épaules en secouant la tête, la main sur son front, comme si ce contact pourrait mettre un stop à ces tourbillons dans son crâne. « Est-ce que t’aurais de l’eau ? » Demanda-t-il en prenant conscience de l’état de son corps, de la sécheresse de sa bouche, des sons amplifiés parvenant à ses oreilles, de la sueur qui s’échappait d’entre toutes ses pores. Et alors qu’ils débattaient encore sur ce qui était bien et mal, sur ce que la jeune femme devait faire pour améliorer les choses, cette dernière refusa catégoriquement de cesser la vente de ces produits toxiques. « Une erreur ? Mais qu’est-ce que t’en sais, que c’est une erreur ? Si ça se trouve, toi tu m’as donné exactement ce que je voulais, ou ce que tu pensais que je voulais, mais ce sont les gens derrière toute ce business qui font n’importe quoi. » Au fond, ce qu’Isaiah tentait de lui faire comprendre, c’était que ceux qui concoctaient chimiquement ces drogues pouvaient couper la drogue avec ce qu’ils voulaient, n’importe quelle cochonnerie, tant que ça diminuait les coûts. Et elle, en vendant sans se poser de questions, elle encourageait de telles pratiques dangereuses pour la santé des consommateurs. Certes, la drogue ce n’était jamais bon, mais c’était encore pire quand on y retrouvait des produits aussi toxiques que ceux qu’Isaiah avait vraisemblablement ingérés. Quand l’ébéniste parla à nouveau de se retrouver passed out sur le ciment, la jeune femme revint sur le fait qu’il n’allait pas mourir pour ça. « Pas mourir mais perdre connaissance et m’éclater la tête sur l’asphalte, ça, j’exclus pas. » Et comme pour minimiser les conséquences si jamais il en venait réellement à s’évanouir, Isaiah alla s’asseoir sur la chaîne de trottoir. Au moins, la chute serait moins importante, comme ça. Elle s’approcha un peu plus de lui, affirmant ne pas vouloir aller en prison à cause de lui. Il eut un léger rire, presque dément. « J’vais pas te rapporter aux flics, j’suis pas un modèle de vertu non plus, sans grande surprise. » Non, Isaiah n’irait pas jusque-là, il n’était pas comme ça et surtout, comme il venait de le dire, il était bien mal placé pour dénoncer qui que ce soit. Toutefois, lui produisait et vendait de manière responsable. Il aurait juste voulu que le monde entier fasse comme lui.
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MESSAGE : 1287 ICI DEPUIS : 22/04/2016 CRÉDITS : ethereals (s)
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Sujet: Re: lack of trust (grace) Ven 29 Sep 2017 - 1:24
Les échecs s’accumulaient, elle était bien habituée à faire des erreurs et elle ne savait pas se remettre en question, ou alors elle n’arrivait pas à se concentrer assez. Grace ne voulait que le bien dans ce monde, malgré qu’elle faisait n’importe quoi question drogue, elle estimait que ça rendait des gens euphoriques, heureux à leur manière, ce n’était qu’une aide. Loin d’elle l’idée de pourrir des gens, pourtant cette histoire l’éloignait de tout le monde, sa famille, son ex-copain et maintenant elle avait des problèmes avec un de ses clients. Qu’est-ce qu’il pouvait lui arriver de plus ? Parce que les flics la surveillait sûrement suite à son incident, elle n’espérait pas plus venant de la drogue. Peut-être qu’il lui arrive des problèmes, elle avait déjà eu un couteau sous la gorge pour qu’elle accepte de se faire violer, mais sa sauveuse était arrivée à temps. Malgré l’énorme connerie qu’elle avait fait. Elle aurait sans doute dû avec tout ça, être blasée, se raisonner, mais elle faisait tout le contraire, elle avait peur à chaque fois, son cœur battait à tout rompre, mais c’était sûrement ça qui l’amusait. L’ancienne sainte allait toujours aussi bien physiquement, moralement elle se décomposait en masquant le bordel d’un doux sourire, elle-même se convainquait que c’était presque excitant. Ses doigts se baladaient dans son sac en quête d’une bouteille d’eau. Elle posait la main dessus, elle était au trois quart bu, mais il en restait assez pour lui, même s’il avait peut-être voulu la bouteille dans sa totalité, elle n’avait pas le don de faire apparaître les éléments. « Tiens, elle est à moitié bu, mais je n’ai pas la gale. » Gale ou non, il l’aurait sans doute bu de toute manière. Quand il disait qu’elle devait arrêter ce qu’elle faisait, un moment de vide lui parcourrait le crâne. Ça serait bien, oui. Mais elle ne le ferait pas, elle n’arrêterait pas de vendre ce qu’on lui donnait. Elle n’était qu’un pion, n’obéissant qu’à ce qu’on lui demandait, offrant aux clients que ce qu’on lui donnait. « Très bien, j’irais en toucher deux mots, j’ai tellement d’emprise sur eux. » La blonde soufflait bruyamment. Ces gens-là riraient à son nez plus qu’autre chose, ils faisaient ce qu’ils faisaient, c’était à Jeremy dont elle devrait se plaindre, ce qu’elle manquerait sans doute pas de faire. Du moins avant l’envie, parce que quand elle devait dénoncer un problème, elle se sentait si impuissante, lâche. « Je ferai de mon mieux pour qu’ils ne fassent plus les idiots. » Jamais elle ne le promettrait, parce qu’elle n’était pas capable de dire si elle tiendrait cette promesse. Elle ne sait même pas comment elle se sentait actuellement en sachant que peut-être plusieurs personnes viendront se plaindre qu’elle a vendu n’importe aujourd’hui. L’australienne lui assurait qu’il n’allait pas mourir et elle ne le laisserait pas tomber au sol non plus, elle se tiendrait à ses côtés jusqu’à ce qu’il lui dise de dégager ou qu’il aille mieux. Même si pendant cette période, elle se prendrait des reproches dans la face, elle avait déjà l’habitude de prendre pour les autres, elle avait pris des reproches pour Dieu à un moment. Comme une messagère. « Et bien je te rattraperais à temps. » Grace haussait les épaules, avant de le voir s’installer au sol, sentir son cœur louper d’un battement en voyant la situation dans laquelle elle l’avait mise à cause de ses conneries. Elle se sentait si impuissante face à cette réaction. Elle ne savait comment et quand ça lui passerait, mais elle ne pouvait pas entendre dans les quotidiens qu’un homme serait mort d’une quelconque raison. « Je … je ne suis pas censée le savoir. » Des gens biens, sages, se droguaient sans doute. Ses yeux rivés sur son téléphone, elle composait le numéro des urgences, puis relevait doucement les yeux vers l’homme, il ne pouvait pas s’enfuir, mais elle ne pouvait pas prédire ses réactions, s’il allait vraiment faire un malaise, elle préférait le voir. Elle n’attendait pas une seconde de plus au téléphone, raccrochait quand elle avait fini de donner les informations. « Bon. Je ne peux clairement pas m’enfuir s’ils arrivent, ça serait trop bizarre, alors m'engueule pas quand ils sont là. » La blonde fouillait son sac, vérifiant s’il ne restait pas de stupéfiant à l’intérieur au cas où on la fouillerait, elle devait bien trop parano, mais c’était sa personnalité. Elle voulait avoir l’image de la parfaite personne.
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Sujet: Re: lack of trust (grace) Mar 3 Oct 2017 - 3:35
Gale ou non, Isaiah l’aurait effectivement bue de toute manière, cette bouteille qu’elle lui tendait maintenant. Premier geste d’aide à son égard. Il était dans un état si lamentable qu’il ne se souciait guère des maladies ou des bactéries qui pouvaient se transmettre de l’embouchure jusqu’à lui, alors qu’il buvait le contenu de la bouteille à grosses gorgées, sentant l’eau le soulager temporairement. L’effet ne fut toutefois que trop bref, et bien vite sa gorge desséchée recommença à lui donner l’impression qu’il allait mourir de soif. Son cœur battait la chamade et il avait chaud, présentement il se sentait comme s’il marchait dans un désert depuis des jours et il était même prêt à s’imaginer des mirages, de étangs d’eau qui s’effaceraient de sa vue plus il s’en rapprocherait. Il garda la bouteille de plastique dans sa main, elle était vide, tout comme lui allait l’être à la fin de cette journée durant laquelle toute son énergie allait avoir été utilisée pour combattre cette drogue qui lui faisait perdre la tête. « Merci. » Dit-il tout simplement en s’essuyant le bord des lèvres du revers de la main. Quand Isaiah revint à l’attaque quant aux composantes de ces pilules qu’elle lui avait vendues, il tenta de lui faire comprendre que l’erreur n’émanait probablement pas d’elle, mais des gens qui produisaient ces merdes au kilogramme, dans un laboratoire qui n’était sans doute pas très sanitaire. Ça lui apprendra à acheter de n’importe qui, parce que oui, cette femme était pour lui n’importe qui. Habituellement, il ne consommait que ce qui était le plus naturel possible, soit parce qu’il l’avait vu être fait ou parce qu’il faisait confiance aux gens en question, sauf que là clairement on lui avait donné de mauvaises informations sur cette vendeuse, sur son stock. Elle lui répondit d’un ton empreint de sarcasme qu’elle leur en toucherait un mot, tellement elle avait d’influence auprès d’eux. Isaiah ferma les yeux en secouant la tête. « Laisse tomber. » Ce n’était pas un combat qu’il arriverait à gagner aujourd’hui, pas dans l’état dans lequel il se trouvait. Elle ajouta qu’elle ferait de son mieux pour qu’ils ne fassent plus les idiots, et cette voix, il sentait qu’elle ne se moquait pas de lui. Il rouvrit les yeux et leva son regard perdu vers elle, hochant la tête. « Et j’le demande pas que pour moi, tu sais. Même, pas du tout pour moi. Mais pour tous ceux qui pourraient risquer bien pire. » Isaiah, il s’en remettrait. Demain, il passerait la journée au lit, dans le noir, et le surlendemain il pourrait reprendre sa vie, sa petite routine pas trop bien rangée. Mais des consommateurs moins prudents, plus téméraires, n’auraient dans certains cas pas la chance de le voir, ce lendemain. « J’préfère pas risquer, sans vouloir te vexer … » Et sur ces paroles, Isaiah alla s’asseoir au sol, les jambes légèrement allongées devant lui, ses talons reposant sur le ciment. Elle lui fit part de ses craintes par rapport aux flics, il lui fit part de sa non intention de la rapporter. Pas à eux, du moins, pas à des flics que lui-même fuyait depuis des années. Il était dans leur radar, Isaiah, pas parce qu’il vendait de la merde mais parce qu’il vendait tout court. Les policiers voulaient vider les rues de ses vendeurs, peu importe ce qu’ils vendaient. « Maintenant tu sais. » Il haussa les épaules, prenant sa tête entre ses mains sans remarquer qu’elle avait sorti son téléphone portable pour composer le numéro des urgences. Il ne releva la tête que lorsqu’elle donna les informations, surpris de l’entendre finalement prendre une action. Il hocha la tête à sa requête. « Alors il faut s’inventer une petite histoire. T’es juste une inconnue et tu m’as trouvé ici, mal en point ? Ou alors, on était ensemble à une fête, ça a mal viré, quelqu’un a peut-être mis un truc dans mon verre ? Comme ça, ça m’évite à moi aussi d’avoir à justifier pourquoi j’ai n’importe quoi dans le sang. » Proposa-t-il, même si elle ne lui devait rien, tout comme lui ne lui devait rien.
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Sujet: Re: lack of trust (grace) Dim 8 Oct 2017 - 0:24
Son droit de parole, son pouvoir envers les autres en tant que simple dealeuse n'était pas énorme. Pas sûr qu'une oreille allait capter ses informations, pas sûr qu'ils changeraient leurs manières de faire et s'ils s'étaient trompés sur ce stock, alors ils sauraient se corriger. C'était pourtant elle qui prenait pour les autres, comme elle avait pu prendre pour plusieurs personnes dans le passé. Eux se cachaient et le visage qu'on retenait était celui de Grace, si on devait faire passer un message, c'était à la blonde qu'il fallait le transmettre, ça n'avait jamais été calme, mais ça n'avait jamais été très souvent. Si elle entendait des histoires de drogue qui tournaient mal, elle n'avait jamais été dans le coup. Alors puisque c'était la première fois qu'elle voyait quelqu'un dans la détresse de sa faute, elle ne savait pas comment réagir, ce qui était le mieux de faire, fuir ou rester l'aider ? Même si l'aide était maigre, elle préférait rester à ses côtés, à l'écouter lui reprocher son affaire. « Oui, je comprends. » Disait-elle en baissant les yeux. La jeune femme était bien la dernière personne à vouloir le mal des gens, elle avait luté contre les démons de plusieurs personnes pendant des années, voyant ce que le mal et le désir pouvaient endommager chez les gens. Elle était entrée dans l'engrenage du mal, elle alimentait le désir des autres, l'addiction et elle ne s'arrêtait pas de distribuer ce qui soulageait les autres en les faisaient s'évader. Pendant des années, elle avait écouté des gens parler de leurs démons, du fait qu'ils n'arrivaient pas à les chasser et ça se trouve, elle en distribue aux gens qu'elle avait tenté de dissuader de sombrer. La blonde ne préférait pas y penser, pour ne pas se dégoûter d'elle-même, bien qu'avec les derniers jours, il était difficile de la voir confiante. « Ça ne me vexe pas. » Parce qu’elle n’était pas certaine de pouvoir retenir quelqu’un, parce qu’elle n’avait pas d’énorme réflexe, il finirait avec un traumatisme crânien avant qu’elle n’ait déplacé une jambe. Il s’asseyait au sol et elle restait le fixer pendant quelques secondes, craintive, avant de détourner le regard pour ne pas passer pour une abrutie, pour ne se prendre aucune remarque. Même si elle restait toujours le surveiller du coin de l’œil, écouter les bruits qui venaient de sa direction, s’il tombe, alors ça s’entendrait. Quand il disait ne pas être un modèle, elle haussait les épaules. L’ancienne sainte avait appris à ne pas juger sans connaître, c’était encrée dans son éducation, une personne qui voulait de la drogue pour un soir, même si c’était douteux, ça ne faisait pas d’elle une mauvaise personne, elle pouvait toujours être un modèle derrière. Même avec le stress qui faisait battre son cœur à toute vitesse, elle décidait d’appeler les urgences, donner les informations qui les aideraient à rejoindre cet endroit perdu au milieu de tout, là où la ville ne semblait pas s’animer puisque personne n’était ne serait-ce passer devant eux. « Oui l’idée de la fête semble la plus logique et si c’est le meilleur pour nous deux, partons sur ça. » Au fond, elle était heureuse de savoir qu’il était pour le fait de créer une histoire, que Grace n’allait pas être une simple inconnue parce qu’on la suspecterait ou alors elle est bien trop parano. « Tu … tu t’appelles comment déjà ? » Elle venait s’installer à son tour sur le trottoir, pas bien proche de lui, parce qu’elle ne voulait pas être un plus gros parasite qu’elle ne l’était déjà. « Histoire que si on me pose des questions, je ne réponde pas dans le vide. » Elle n’était pas le genre de personne à vouloir sympathiser après avoir fait une bêtise, il fallait déjà qu’elle pense à ce qu’elle avait fait, qu’elle se pardonne elle-même, le système chez Grace était bien compliqué. Normalement elle demandait le pardon à Dieu, mais ce n’était plus possible, elle l’avait lâchée, bien qu’il avait toujours des millions de fidèles et que ça n’allait pas être une en moins qui allait changer grand-chose. Enfin pour elle, ça changeait tout. Le silence s’installait jusqu’à entendre gronder les sirènes au loin, les crissements de pneus quand les ambulances tournaient dans la rue. La blonde se relevait, jetant un œil à Isaiah. « Je m’excuse, encore une fois. Je sais que c'est pénible d'entendre quelqu'un se répéter, mais je ne veux pas que tu penses que je m'en fous, je m'en veux terriblement. » Elle se sentait tellement bête pour ce soir, elle avait juste envie de fuir cette soirée.
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Sujet: Re: lack of trust (grace) Lun 9 Oct 2017 - 3:39
Réalisant qu’il avait pu paraître pour un agressif égocentrique un peu timbré, à gueuler comme ça sur la jeune femme pour une erreur qu’elle, ou quelqu’un de plus haut qu’elle, avait fait, Isaiah se justifia. Ce n’était pas pour lui qu’il avait agi de la sorte, mais pour les autres. Lui était capable de prendre sur loin, de constater qu’il avait fait une bêtise en achetant ces pilules de quelqu’un qu’il ne connaissait pas. Ça lui apprendra à ne pas faire de meilleures recherches que ça, à ne pas s’être montré prudent. Il avait été empressé de se rendre à cette fête sur la plage et d’en faire une réussite quasi-magique. Sauf que si lui était en mesure de se rendre compte qu’il avait merdé et qu’il devait faire plus attention, ce n’était pas le cas de tout le monde qui achetait dans la rue. Ceux-là pourraient recommencer, encore et encore, et à un moment ce ne serait plus le tournis qu’ils auraient, mais la mort. Et on ne revient pas de ça. La blonde semblait comprendre, c’était au moins ça, alors même si ça ne changerait rien au fait qu’elle continuerait à vendre, elle serait un peu plus conscientisée, soucieuse des conséquences. Peut-être que ça changerait sa manière de vendre, peut-être que ça lui amènerait un message à passer à ceux qui achetaient. Isaiah n’en savait rien du tout, il avait tendance à vivre dans son monde d’arcs-en-ciel, à se créer une utopie qui ne faisait rêver que lui. Les gens de son entourage avaient tendance à lui ramener les deux pieds sur terre, à lui faire comprendre que le monde ne tournait pas aussi rond qu’il l’aurait souhaité. L’être humain avait de vilains défauts, et ce n’était pas un seul homme bien intentionné qui changerait quoi que ce soit à cela. Il ne pouvait qu’espérer. Alors il le faisait. Qu’elle soit vexée ou non quant au fait qu’il ne lui faisait pas confiance pour la rattraper si jamais il tombait, Isaiah se dirigea quand même vers le trottoir pour s’y asseoir, et elle le rejoignit, pour s’approcher de lui, pour ne pas le quitter des yeux. Elle détourna finalement le regard, mais Isaiah ne se rendit compte de rien, lui était dans les vapes, dans une autre dimension qui l’enveloppait dans une sorte de brouillard. C’était un miracle qu’il arrive encore à parler à son interlocutrice et à saisir chacune de ses réponses. Un peu plus et il se laissait glisser vers cet autre monde. Il sortit tout légèrement de sa transe en entendant la voix de la blonde appeler les urgences. Il fut tout d’un coup soulagé, parce que bientôt il serait pris en charge et n'aurait plus à craindre pour la suite. La jeune femme revint ensuite vers lui pour qu’ils discutent du déroulement de l’intervention, parce que clairement ni l’un ni l’autre n’avait envie de se jeter dans la gueule du loup et d’en subir les conséquences. Il pouvait facilement s’imaginer que pour elle, c’était encore pire, elle était clairement dans l’illégalité, lui à part avoir consommé on ne pouvait rien lui reprocher d’autre. Ne voulant pas l’entraîner dans la merde alors qu’elle avait voulu l’aider, Isaiah proposa de mettre en place une histoire pour expliquer son état, une mise en situation qui n’incriminait aucun des deux. « Le McCarold, y’a toujours des trucs louches qui s’y passent, les clients sont rarement nets, et y'a tellement de gens que personne aura remarqué si on était vraiment là ou non. On peut dire qu’on y était, c’était la première fois qu’on s’y rendait avec des amis. Ça passera. » C’était l’avantage de connaître les bons et les mauvais endroits à fréquenter en ville. Ils n’étaient pas dans le quartier le plus riche, ici, alors déjà ils risquaient moins qu’on lève les sourcils sur leur histoire. Et ça ne causait absolument aucun problème de mettre un blâme imaginaire sur ce pub qui aurait dû être fermé depuis bien longtemps. « Isaiah. Et toi ? » Bon point, il fallait au moins qu’ils connaissent le prénom l’un de l’autre s’ils voulaient passer pour des amis. « C'est Isaiah Gartshore-Nairn, si jamais on demande. Après, s’il faut l’épeler, j’ai mes cartes sur moi hein … » Il esquissa un sourire, un sourire imitant davantage une grimace. Il avait la nausée, ça revenait en force, et il laissa tête basculer vers l’avant en entretenant ce silence de malaise. Heureusement, les sirènes se firent de plus en plus rapprochées, et bientôt on entendit même le crissement des pneus au coin de la rue. Dans sa dernière opportunité d’être vraie, Grace s’excusa de nouveau. « Je sais. Merci Grace. Merci d’avoir appelé les secours. C’était ce que tu pouvais faire de mieux pour m’aider. » L’ambulance s’arrêta à côté d’eux et les secouristes s’approchèrent bien rapidement d’Isaiah pour le prendre en charge. Il entendit la voix de Grace, répondre à des questions, mais lui-même étant bombardé de questions de la part de l’intervenant à côté de lui, il n’arriva pas à savoir si elle s’en sortait ou non. Bientôt, on l’embarqua à l’arrière de l’ambulance, couché sur une civière.
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Sujet: Re: lack of trust (grace) Mar 10 Oct 2017 - 0:58
Ils créèrent une histoire pour la crédibilité, pour ne pas donner chacun une version différente des faits. Dans un sens, ça la rassurait, la jeune blonde avait peur que cet homme raconte toute la vérité, que les ambulances finissent par appeler la police. Il aurait tout le temps de le dire après, quand ils se seront séparés, il pourrait même changer leur version, dire qu’elle lui avait fait ingérer de la drogue à son insu, peut-être qu’un jour elle découvrirait la police à sa porte et elle finirait sa vie derrière les barreaux. Elle ne pouvait pas contrôler ce qu’il pouvait dire tout comme elle ne pouvait pas contrôler ses autres clients, elle posait à chacun d’eux une confiance inouï. Parce qu’à chaque fois, elle avait peur d’avoir à faire à un agent infiltré, quelqu’un qui la surveillerait d’un peu trop près. Sa tête était remplie de scénario à chaque fois qu’elle sortait de chez-elle, ce n’était plus le genre de scénario qu’elle s’était fait en sortant de l’Église et en s’ouvrant au Monde, bien que les deux, pour sa personne, était tout aussi impressionnants. « D’accord … Le McCarold. » Elle ne connaissait même pas ce bar, même pas de nom et pourtant elle allait dans des endroits louches, peut-être qu’on ne lui donnait pas des clients là-bas parce que ça craignait trop et que dans un sens Jeremy voulait un minimum la protéger. Elle lui demandait son prénom, pour ne pas bafouiller lorsqu’il serait pris en charge, s’ils étaient des faux-amis, elle devait connaître le minimum sur lui et le minimum était le prénom. « Grace. » Normalement, elle ne donnait pas son réel prénom, elle donnait son second que personne sauf ses proches ne connaissaient, comme ça, il n’y avait pas de risque qu’on s’en prenne à elle, puisque personne ne la connaissait vraiment. « Grace Darwin et pour les cartes, ça devrait aller, si y’a une faute dans ton nom de famille, tu corrigeras quand tu iras mieux. » Disait-elle gentiment, léger sourire aux lèvres, parce qu’elle ne se sentait pas capable de lui offrir plus, comme si elle se refusait le droit. Lorsque la sirène retentissait au fond de la rue, elle lançait un regard à Isaiah, s’excusant pour ce qu’elle avait fait, ce n’était pas son but de le mettre dans cet état. Elle ne savait même pas que ce qu’elle vendait était un mélange de n’importe quoi. Puis elle s’excusait indirectement pour son comportement, parce qu’elle n’aurait pas aimée être en détresse et n’avoir qu’une personne qui se donnait un air insouciant devant elle. Son regard se perdait parmi les gens qui sortaient en trombe du camion, prenant immédiatement la personne assise tandis qu’elle devait répondre aux questions qu’on lui posait, elle racontait tout ce qu’ils s’étaient dit dans l’histoire, pas un mot de plus, pas de détail pour pourrait les trahir. Et elle refusait poliment quand ils lui demandaient de les accompagner, pas certain qu’Isaiah pourrait encadrer sa tête une seconde plus, alors elle préférait plutôt s’effacer.
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