Pour combattre la descente, rien de mieux que remonter. C'était le mantra d'Effy pour aujourd'hui, à en croire sa soirée. Elle était sortie hier, après avoir travaillé toute la journée sur son investigation, s'y jetant corps et âme. Et comme bien souvent pour la jeune anglaise, sortie rimait avec défonce. Elle n'avait pas dormi de la nuit, les bombes d'ecsta tenant tout son système éveillé - et dans un monde parallèle - au cours de la soirée, jusqu'à l'aube. Jusqu'à ce que finalement, elle s'endorme aux alentours de 13 heures. Au réveil, 17 heures, les traits tirés et une gueule jusque par terre, la brunette s'était sentie plus mal que jamais. Ça faisait souvent ça, la drogue. Surtout quand on en prenait trop. Ni une ni deux, la jolie brune s'était repris un rail de coke, se baladant quasiment en sous-vêtements dans son petit appartement, à la recherche de restes de vodka, ou n'importe quel autre alcool. Elle n'avait quasiment plus d'argent, et il était hors de question qu'elle sombre ce soir. Ce n'était que le lendemain qu'elle pourrait vendre son corps contre de quoi se payer de la came. Et pour le moment, elle en avait désespérément besoin. Sans ça, elle s'effondrerait, imploserait, cesserait d'exister. Elle en était persuadée. Non, il fallait repartir, et vite. Tant que la cocaïne faisait effet dans son système. Elle avait finalement trouvé une demi-flasque de ce qui semblait être du vermouth, fantôme de ce qu'elle s'était envoyé la semaine précédente. Se remettant devant son ordinateur, la journaliste s'était replongée dans le travail, boostée par la drogue, et pour faire passer le temps, jusqu'à ce qu'elle se sente prête à sortir au-dehors pour pénétrer dans la vie nocturne de Bowen. Sa flasque glissée dans son soutien-gorge, ainsi que ce qu'il lui restait d'argent, habillée d'une robe, Eff' s'était rendue dans une boîte qu'elle aimait bien, où elle connaissait peu de monde, avec de la bonne musique, allant de la techno à la drum. Une fois à l'intérieur, profitant des derniers effets de la drogue pendant une bonne heure, la jeune femme se perdit au milieu de la foule en chaleur, se laissant porter par les corps brûlants et recouverts d'une fine pellicule de sueur. Se déhanchant, féline, sauvage et intouchable. Ses paupières fermées sur son regard d'un bleu fascinant. Elle voulait se perdre, encore, encore, et encore. Oublier qu'elle existait. Oublier ce qu'il y avait autour d'elle. Juste, oublier. Il fallut bien sortir de ce rêve, toutefois. Et après s'être rendue compte qu'elle avait vidé la flasque qu'elle avait apportée, Effy se rendit jusqu'au bar, retrouvant un des rares contacts qu'elle avait ici. En deux temps trois mouvements, l'échange était fait. Elle avait eu assez pour deux pilules de mdma, ce qu'il lui restait, elle décida de le sacrifier pour un shot au bar. Un shot de vodka, bien sûr, sa meilleure amie. En se rendant au comptoir, sa vision, bien qu'un peu floue, capta un visage qu'elle crut reconnaître. Elle n'était pas certaine. Ce dont elle était sûre, en revanche, c'était le sachet de poudre blanche qui était passé d'une main à l'autre, contre des billets, dans l'autre sens. Pas très discret. Amateurs. Une vague expression narquoise passa sur le visage d'Effy quand elle eut confirmation qu'il s'agissait bien de qui elle pensait. L'autre flic, là, qui lui était tombé dessus plus d'une fois. Hé ben. L'hôpital, la charité, tout ça. La brunette alla néanmoins se prendre son shot au bar, repartant directement après, sans lui jeter un regard. Il faisait bien ce qu'il voulait, qu'est-ce qu'elle en avait à foutre de sa mauvaise foi. Pour elle, c'était l'heure de se resservir un petit quelque chose, maintenant que la coke était redescendue. Fallait qu'elle reste dans cet état. C'était ce qu'elle s'était répété sur tout le trajet jusqu'aux toilettes, où elle sortit le sachet de plastique contenant les deux pilules, en sortant une qu'elle prit entre ses doigts. Insensible à ce qui se passait autour d'elle. C'était pas vraiment l'endroit où on saluait les gens, chacun étant ici pour pisser, vomir, baiser, ou se droguer. Une voix tonna à côté d'elle, faisant sursauter la brune dont l'attention était assez limitée, pour l'instant, au vu des quantités de drogue qu'elle avait pris ces deux derniers jours. Sinon, elle l'aurait forcément repérer. Elle faillit en faire tomber sa pilule. Eff' pivota, sourcils froncés, plantant son regard perçant dans celui de l'homme. Putain, mais il existait pour la faire chier, celui-là. « Putain, mais t'es con ou quoi ?! » siffla-t-elle, contrant avec le même ton, exaspérée de par sa simple présence et de par le fait qu'il avait failli lui faire faire tomber la petite pilule de bonheur. « Et toi t'as pas fini de venir m'emmerder tous les deux mois ? Fuck off. » rétorqua la brunette. Elle avait peut-être une carrure de brindille, des cernes de trois kilomètres sous les yeux et un teint qui en disait long sur son état, l'azur de ses yeux était toujours aussi vif et son regard flamboyait de colère, presque assassin.

Reality is an illusion created by a lack of alcohol

‎That's when you know you've found somebody really special.

Ce soir tu ne travaillais pas. Tu n'avais rien de prévu chez toi. T'avais pas envie de terminer ta bouteille de whisky qui traînait dans un de tes placards. T'avais décidé de sortir pour aller dans une des boites de la ville mal fréquentée. Voir la seule, la ville n'était pas très grande, beaucoup moins grande qu'une ville américaine ou même la capitale de l'Australie. La ville était assez calme dans l'ensemble, beaucoup plus que lorsque tu travaillais à Sydney il y a 6 ans. Mais même dans une petite ville comme Bowen, dans pratiquement toutes les villes où que l'on aille, il existe des lieux secrets qu'une petite partie de la population connaît, à moins d'avoir de bons contacts, la plupart pas très recommandables. Toi, tu avais connu cette boite en fouillant bien sur le net. La plupart de ces endroits étaient difficiles à trouver, tu t'y connaissais assez bien en recherches pour trouver ce que tu cherchai. T'avais décidé d'aller dans cette boite bien que tu détestai ce genre de lieux, préférant les bars. Tu n'aimais pas ces endroits fermés avec très peu de lumière – ou beaucoup trop, dépendant de l'ambiance de la boite de nuit- où tout le monde s'entasse. Où la musique électronique met en transe les jeunes corps. Tu détestai ce genre d'endroit mais ce soir tu étais bien obligé d'y venir faire un tour. Comme à chaque fois qu'il te manquait ce quelque chose que tu ne pouvais trouver que dans ce genre de lieux. Ce lieu même en particulier dans la ville. Malgré la présence d'un videur à l'entrée, celui-ci ne s'intéresse pas à ce que certaines personnes peuvent cacher au fond des poches de leurs manteaux. Tu sais très bien que véritablement dans toutes les boites qu'elles soient mal fréquentées ou non, personne n'est surveillé véritablement. Un mort pourrait faire venir les autorités, si cette personne décédée est trouvée avant la fermeture, et encore s'il ne s'agit que d'un simple drogué, tu ne penses pas véritablement que quelqu'un s'inquiéterait pour lui. Les drogués ont toujours été une tranche de la population incompris et rejetés. Dans ton travail, tu en a arrêté des jeunes d'une vingtaine d'années ayant fugués de chez leur parents, sans boulot et vendant leur corps pour essayer d'avoir quelque chose pour survivre. Ou acheter des psychotrope, qu'il s'agisse de drogue dure ou douce. La plupart du temps toi et tes collègues ne les envoyaient pas en prison, plutôt dans un centre de désintoxication. Cela te faisait du mal de voir des personnes aussi jeunes sombrer aussi tôt à la drogue. Depuis six ans, tu as vu quelques jeunes passer au commissariat. Tous étaient d'accord pour accepter l'aide que toi et tes collègues leur proposaient. En six ans, tu n'as pas vu beaucoup de jeunes drogués passer, Bowen n'étant pas très grande, tu voyais beaucoup plus de drogués dans la rue à Sydney qu'ici. Tous étaient partis en centre de désintoxication. Tous sauf une personne que tu as l'habitude de voir passer au commissariat depuis bien un an et demi. Elle ne passait pas tous les mois mais assez souvent quand même. C'était une jeune femme d'une vingtaine d'année. Tout aussi jeune que la plupart des jeunes que tu avais envoyé en centre. La première fois tu l'avais questionné du pourquoi elle prenait ces drogues. Et depuis combien de temps elle le faisait. Elle ne t'avais pas répondu, te narguant d'un sourire narquois. Tu savais qu'elle se moquait de toi mais tu n'avais pas réagis. Tu n'avais pas réagi violemment comme tu as l'habitude de le faire lorsque une personne ne répond pas à tes questions pendant un contre interrogatoire. Tu ne l'avais pas fait tout simplement parce que tu ne réagissait jamais ainsi devant les femmes même si tu sais que certaines femmes peuvent être aussi dangereuses que les hommes. Alors tu l'avais simplement laissé partir. Tu pensais ne jamais la revoir. Malheureusement tu ne t'attendais pas le moins du monde la revoir quelques mois plus tard. Un de tes collègues l'avait trouvé dans une ruelle alors qu'il faisait une ronde pendant la nuit. Elle s'était laissé arrêter sans broncher. La deuxième fois tu essayas encore une fois de la faire parler mais la jeune femme n'était pas une personne bavarde, pas du tout. A la troisième fois tu lui proposas une adresse de centre de désintoxication en Australie. Bien sur tu savais très bien qu'elle allait jeter le papier blanc que tu lui avais tendu à l'époque. C'était pas ton problème ce qu'elle allait devenir. Mais t'étais bien obligé de le faire. Les flics sa laisse pas des personnes sans aide. Un flic ça ne tabassait pas une personne quand elle refusait un contrôle d'identité. C'était pas ton problème mais à chaque fois que tu la revoyai, tu ne pouvais t'empêcher de lui venir en aide. Alors qu'elle n'était qu'une simple inconnue pour toi. Une inconnue vraiment ? Alors que tu l'avais revue une bonne dizaine de fois en moins de deux ans. Tu ne savais rien d'elle mais pour toi, tu ne pouvais pas dire d'elle qu'elle était une simple inconnue. Tu connaissais au moins son identité et son âge. Pas son adresse mais cela t'importai peu. Intérieurement tu te dis que tu ne la verrais pas qu'au commissariat. Surtout dans ce genre d'endroit. T'aurais pu te dire que tu allais forcément la croiser dans cette boite mal fréquentée. Mais tu n'avais pas pensé à elle en passant les portes. T'étais juste venu pour prendre ce qu'il te manquait. Ce que tu prenais depuis six bonnes années. Tu te demande bien comment tu n'as pas clamsé encore. Peut-être car tu n'en prenais pas habituellement. Pas comme cette jeune femme que tu voyais actuellement, s'emparer de ses doigts fins une pilule rouge, la sortir du sachet en plastique qu'elle tenait de son autre main et avancer ses doigts vers ses lèvres. Tu prononces des paroles. Tu vois la petite pilule manquer de choir au sol. Elle tourne la tête vers toi. Fronce les sourcils. Juron. Puis une insulte. Quelle répartie. Tu t'entends enfin dire quelque chose. Tu esquisses un sourire, ta cigarette entre deux doigts, la fumée montant lentement vers le plafond. « Depuis le temps que j'attends que tu dises quelque chose. ». Tu sais qu'elle te garde pas dans son cœur. Elle te tutoie. Comme si vous étiez proches. Tu pourrais le penser vu le nombre de fois qu'elle est passée au commissariat. Tu ne fait aucun commentaire sur ce tutoiement. Tu sais qu'elle n'est pas heureuse de te voir, bien sur. Elle te parle du fait que tu viennes l'emmerder tous les deux mois. Tous les deux mois vraiment ? Tu ne l'avais pas revu depuis pas mal de temps. « Tous les deux mois vraiment ? Ça fait quelques temps maintenant que je ne t'ai pas vu chez les flics ». Bien sur que t'allais encore la faire chier. Tu faisais ton boulot. Mais t'étais pas psy. Tu pourrais jamais le devenir. Ta pas le caractère pour. T'es bien trop irritable. Intérieurement tu souhaites qu'elle arrête tout. Qu'elle arrête de se droguer, ce qui pourrait la faire sombrer. Peut-être que c'est ce qu'elle souhaitait après tout. Tu ne savais rien de sa vie, de son vécu. Peut-être qu'elle en a marre de tout ça. Tu ne sais pas depuis combien de temps elle se drogue. Depuis la première fois qu'elle est arrivée au commissariat ou depuis beaucoup plus longtemps. Tu sais qu'elle ne te parlera jamais de sa vie. Après tout tu es un ennemi pour elle. Les flics sont tous des ennemis pour les drogués. Pour les rejetés de la société. Tu sais que tu veux pas la mettre au trou. ça servira à rien. Pour des tueurs peut être. Mais pour des drogués tu sais très bien que ça ne leur apporte rien. Ils ont besoin d'être suivis. Pour éviter de rechuter. Tu sais très bien qu'elle n'acceptera pas ton aide. Comme tu lui a proposé il y a plusieurs mois. Tu sais très bien qu'elle réagira de la même façon que ce jour là. Ce soir tu as envie de la faire réagir. Devant toi, elle avait toujours été une personne silencieuse. Ce soir tu l'entends enfin. Quelques paroles te suffisent à cerner son caractère. Tu préfères les personnes ayant du répondant. T'en a un peu marre de voire des gamines pleurer au boulot. Les personnes ayant du répondant ont plus d'intérêt. Ton sourire n'a pas disparu depuis tout à l'heure. Tu tires une latte. « Bien sur que je vais continuer de t'emmerder. Les flics sont bien connus pour faire chier le monde. ». Et encore ce n'est que le début. Peut-être essayera-t-elle d'en venir aux coups après les paroles.

for name

any notes go here, keep brief

&

Spoiler:

Son sarcasme, il pouvait se le mettre là où elle pensait. C’était exactement ce que ses iris perçants transmirent comme message, sans qu’elle ne réponde oralement, le défiant du regard, mauvaise. Aux paroles suivantes du flic, Effy leva les yeux au ciel, exaspérée. Ouais, ça faisait un bail qu’elle n’était pas passée par la case commissariat. « T’es là pour mettre fin à ce constat, du coup ? » ironisa-t-elle sur un ton agressif. Elle garda le regard braqué sur le jeune homme en portant les doigts à ses lèvres, avalant la pilule sans plus attendre, insensible à la présence du policier. De toute façon, elle connaissait la chanson, avec lui. Puis, il était mal placé pour la juger, au vu de ce dont elle avait été témoin plus tôt, et elle ne manquerait pas de lui faire savoir s’il tentait encore une fois de lui faire la morale. « Si t’es venu arrêter des gens, t’as du boulot, par ici. » souligna-t-elle avec un air blasé. Qu’est-ce qu’il avait avec son vieux sourire narquois, là. Il comptait faire quoi, cette fois ? Encore lui laisser un vieux dépliant vantant les méthodes d’un centre de désintoxication ? Il était tout de même pas con à ce point-là, il devait bien savoir qu’elle n’y mettrait pas les pieds. Il pouvait pas tout simplement la laisser tranquille au lieu de perdre son temps avec elle ? C’était franchement à se demander ce qu’il y gagnait, dans tout ça. Mais Effy se fichait bien des raisons pour lesquelles il semblait s’obstiner à vouloir la faire rentrer dans le droit chemin. Enfin, en surface. Peut-être qu’il mettait en place un jeu psychologique pour la faire craquer. Non, à nouveau, il était pas con à ce point. « Bien connus pour leur hypocrisie, aussi. » rétorqua la belle brune en fronçant les sourcils, une flamme sauvage allumant le sarcasme dans ses yeux azur. Ouais, parce qu’il pouvait se sentir tout content de l’avoir fait parler, en attendant, il était venu ici pour les mêmes raisons qu’elle, visiblement. C’est facile d’emmerder les toxicomanes quand on cache au monde qu’on en est un aussi, protégé par un bel insigne transpirant l’honnêteté. Tsss. Hypocrite.

hj:

Spoiler:

Elle répond pas à tes paroles. De toute façon qu'est ce qu'elle pourrait bien y répondre. T'avais sorti ça comme ça sans réfléchir. Tu voulais la faire réagir mais c'était raté. Tu lui dit alors que ça fait quelques temps que tu l'as pas vu au commiseriat. Elle fait une remarque. Ah enfin elle réagit. Non tu sais très bien que ça servira à rien que tu l'embarques encore une fois pour le commiseriat. Tu sais très bien que ça sert à rien de mettre en taule des drogués. T'as essayé de lui venir en aide. À chaque fois que tu la croisait au commiseriat. Mais elle voulait rien savoir. Alors tu laisses tomber. Et ça te fait chier. T'as pas envie de te retrouver avec un mort sur le dos. Tu t'en occupe déjà avec ton boulot t'as pas envie qu'on t'appelles parce qu'un pauvre passant à croisé dans un ruelle un drogué ayant prit son dernier fix. T'as pas envie de voir son corps frêle sans vie. "Non ça servira à rien, je sais très bien que t'en auras rien à foutre de mes conseils". T'en a rien à foutre de sa vie. T'en a rien à foutre d'elle. Et elle aussi en a rien à foutre de toi. Du moment qu'elle te croise pas dans sa vie. Du moment que tu la croises pas dans la tienne. Mais tu sais pas pourquoi au fond de toi t'as pas envie qu'il lui arrive quelque chose. Tu devrais t'en foutres pourtant, vous êtes pas proches tous les deux c'est même tout l'inverse. Putain de caractère altruiste que tu caches au fond de toi. Toujours à vouloir aider. À être un peu trop insistant. Elle mérite pas de crever d'une overdose. T'as pas envie qu'elle continue de prendre toute cette merde. Et où elle trouve tout cet argent pour s'en payer. Tu sais rien d'elle et tu sais très bien qu'elle te diras rien de sa vie. Les flics sont pas amis avec les drogués. Et t'as pas envie d'avoir une sale droguée dans tes connaissances. Elle prend sa deuxième pillule--verte cette fois--devant toi. T'en a rien à foutre. De toute façon t'auras beau lui faire un putain de baratin sur la drogue elle s'en foutra. Tu sais très bien qu'elle l'as entendu durant toute sa vie. Plus précisément pendant son adolescence. Et c'est pas ça qui l'as empêcher de prendre cette pillule d'ectasy. Et ça changera pas parce que tu lui auras fait un baratin. De toute façon elle était majeure depuis bien longtemps elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait de sa vie c'était pas ton problème. Elle te parle d'arrêter des gens et que t'en auras du boulot. Qu'est ce qu'elle te racontais celle là. Tu fronces les sourcils. "J'suis pas là pour faire mon boulot ce soir." de toute façon tu sais très bien que la drogue ne circule pas qu'ici. Tu sais très bien que dans pratiquement toutes les boîtes de la ville il y avait au moins un dealer. Mais qu'il étaient beaucoup plus discrets. De toute façon t'y vas que très rarement. T'as que ça à foutre de faire fermer une boîte remplie de drogués. Tu sais très bien que ça changeras rien qu'as l'intérieur ou à l'extérieur ils continueront à consommer. Tu lui parles alors des flics en général. Tu sais pas pourquoi tu l'as fait. Elle en a rien à foutre. Elle te parle alors d'hypocrisie. Qu'est ce qu'elle te chantait là. Tu prends pas compte de ce qu'elle te dit. Tu pousses un soupir. "Tu sais quoi.. Jvais arrêter de te faire chier. Je vais te laisser prendre ta merde. Et si un jour je te recroise, dans la merde cette fois je bougerai pas un doigt pour sauver ta sale gueule. Ça f'ra des cons en moins sur terre. Sélection naturelle comme on dit." tu sais pas pourquoi t'es aussi odieux ce soir. Tu supportes pas de voir sa gueule. Une fois ces mots dits, tu sors des toilettes pour retourner devant le bar. Qu'elle reste toute seule dans sa merde avec les autres drogués. Qu'elle vienne pas te faire chier. Alors que c'était toi au début qui la suivait maintenant c'est toi qui la fuyait. Tu commandes au barman un autre verre de whisky. Tu sais pas quelle heure il est tu viens de te rendre compte que tu as oublié ton téléphone chez toi. Fait chier. Si t'avais une urgence t'étais dans la merde. La boire est toujours ouverte. Tu sais pas du tout qu'elle heure il est. Et tu déteste ne pas avoir la notion du temps. Peut être que deux heures sont passées t'en sait foutrement rien. Le barman te sert un whisky double. T'as putain envie de te mettre une race ce soir. Mais pas ici. Pas avec cette musique qui dans quelques minutes va te faire péter un câble. Tu comprendras jamais comment on pouvait apprécier cette putain de musique. Musique de drogué. Yavai qu'avec des substances psychédélique mélangé à quelques verres d'alcool qu'on pouvait danser sur ce genre de musique. Tu termines rapidement ton verre et laisse l'argent sur le comptoir. Tu sais qu'il y a plus que le prix des verres que tu as pris mais tu t'en fous. Le barman te fais la remarque et tu fais un geste de la main, lui disant de garder la monnaie. T'as envie de sortir. Tu resteras pas une minute de plus. T'as eu ce que tu voulais. Tu descends de ta chaise de bar et te diriges vers la sortie de la boîte. Avant même de sortir, tu avais déjà sortis une cigarette. T'as pas fais gaffe en ouvrant la porte de la boîte au videur. Il te sort des trucs tu l'écoutes pas. Tu marches bien cent mètres sans écouter ses paroles. Qu'il ferme sa gueule. T'as encore des restes de la musique de la boîte. Suivit d'acouphene. Fait chier. Tu appuies ton dos contre un mur et sort de ta poche de ta veste en cuir ton briquet. Tu l'avance vers ta cigarette et joue de ton pouce pour l'allumer. Le gaz sort pas. Tu réessaye une deuxième fois. Toujours pas. Fait chier ! Yavai que la clope qui pouvait te calmer ce soir. Ou un autre verre. Mais tu voulais pas retourner la bas. Tu sais vraiment pas qu'elle heure il est. T'as pas pris ta voiture. Et t'as pas envie de marcher une heure pour retourner chez toi. T'esperes qu'il est pas trop tard et que ya des transports encore en service. Tu ranges ton briquet dans ta poche, la clope toujours aux lèvres. Tu lèves la tête. Qu'est ce qu'elle foutait là elle. Tu fronces les sourcils. "Qu'est ce que tu fous là ? T'es pas resté avec tes potes ? Vient pas me casser les couilles."

Effy leva les yeux au ciel, agacée au plus haut point par les paroles du flic. Il était donc juste venu l’emmerder, si c’était pour finalement se barrer et la laisser tranquille cinq minutes plus tard. Super utile, franchement, à ce prix-là il aurait pu l’embarquer au poste, qu’ils se marrent un peu. Parce que là, il était juste venu lui faire une scène pour rien. Peut-être qu’il prenait plaisir à l’exaspérer. Ou alors il était venu prendre de la came, ou peut-être se faire tailler une pipe dans les toilettes, et il avait perdu la face en voyant qu’elle était là, avait changé de direction pour faire genre de rien. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui foutre à elle, il faisait bien ce qu’il voulait tant qu’il l’emmerdait pas. « Yeah, whatever. » répliqua-t-elle avec insolence en haussant les épaules quand il lui sortit son sermon qu’elle écouta à peine, roulant des yeux. Elle se retrouva enfin libérée de sa présence, se retournant pour pianoter sur son téléphone tandis que l’homme prenait congé, sans doute en route vers d’autres aventures futiles. Quelques secondes plus tard, l’anglaise l’avait déjà oublié, ne lui accordant plus une pensée alors qu’elle retournait se défouler sur la piste de danse, son cœur battant au rythme de la psytrance qui résonnait à ses oreilles. Rien à foutre de rien, juste se perdre dans les méandres de son esprit aiguisé par la drogue, ses angoisses apaisées, assourdies par la musique qui pulsait depuis des heures. Sentir la sueur recouvrir son épiderme d’une fine pellicule, sentir les autres corps chauds se mouvoir autour d’elle, la toucher parfois, les hormones et l’alcool émanant de leurs pores. Enfermée dans son propre monde, insensible au reste maintenant qu’elle s’était lancée dans une danse féline et sauvage, aussi fluide qu’un cours d’eau. Des heures et des heures défilent sans que personne ne semble le remarquer, trop pris par la musique, l’alcool ou la drogue, ou les trois à la fois. Effy est comme un animal dans son environnement naturel, elle se sent bien là, entourée d’inconnus, sans que personne ne prête attention à qui que ce soit, sans que personne n’en ait vraiment quelque chose à faire de qui fait quoi, simplement reliés par ce même état d’esprit qui transcende les différences. Tout le monde s’en fout. Elle est nichée au milieu d’une foule en sueur comme l’aurait été un oisillon dans un nid, en sécurité, sans aucune crainte, dans son élément, intouchable. Elle resplendissait, vivante. Et lorsque la soirée toucha doucement à sa fin, la belle anglaise se sent apaisée, fatiguée mais heureuse. Elle se dirige vers l’arrêt de bus le plus proche. Cinq heures et demie. Le premier bus du matin ne tardera pas à passer. Elle s’assied sur le petit banc, la rue est déserte à cette heure, excepté quelques rares voitures, sans doute des gens travaillant loin de leur domicile, ou peut-être qu’il y en a qui partent en voyage. Parfois c’est une personne à pied qui passe par là, provenant de la même boîte de nuit, un peu éméché, un peu hébété par le ciel qui commence à s’éclaircir doucement, et le silence qui accompagne le lever du jour. Effy se roule un joint en attendant, histoire de prolonger cet état de bien-être qui l’enveloppe comme une couverture moelleuse. Elle le regarde avec satisfaction, un sourire en coin aux lèvres, avant de l’allumer et d’expirer une longue bouffée en s’adossant contre la paroi de l’aubette, fermant les paupières sur ses yeux d’un bleu perçant. C’est finalement une voix qui vint l’agresser, quelques minutes plus tard, et la brune tourne ses iris azur vers le gars. Il est toujours là, celui-là ? Putain, mais c’est pas vrai, il vient encore lui casser les couilles. « J’attends le premier bus, dickhead. » rétorqua-t-elle sur un ton méprisant transpirant l’impertinence. Non mais faut pas déconner, y a un moment où faut la lâcher, là. La brune soutient son regard, flamboyant, avant de les reposer dans le vague devant elle, insensible à la présence du flic. Il avait pas l’air en état de faire quoi que ce soit. S’il la harcelait, peut-être même qu’elle pourrait appeler la police, ça aurait été marrant tiens, de le faire embarquer par ses propres collègues.

Spoiler:

Odeur de shit. Tu n'avais jamais apprécié cette odeur. ça puait plus qu'autre chose. Beaucoup consommé dans les soirées. Tu la vois assise sur le banc de l'arrêt de bus. Elle répond à ta question. Elle attendait son bus. Suivit d'une insulte tout à fait charmante. Tu lèves les yeux au ciel étoilé. "Quel vocabulaire." C'est qu'elle connait pas mal d'insultes. Vraiment ? Elle ne pouvait pas répondre à quelqu'un sans l'insulter ? Et c'est toi qui disait ça. Pas trop le bon exemple. "ça y est t'es contente d'avoir placé ton insulte ?". T'as vraiment pas envie de lui parler. Alors c'est tout ce que tu lui dis. T'as envie de fumer mais ton zippo ne marche plus. Tu vois encore son briquet à la main. Tu attendras avant de fumer. T'as pas envie de lui demander de te le passer. Tu sais très bien qu'elle n'acceptera pas. Tu sors de ta poche ton téléphone portable et envoie un message à ton meilleur ami. Tu espères qu'il ne soit pas en train de dormir. Quelques secondes plus tard, ton téléphone à la main vibre et tu reçois un message de Aaron. Celui-ci disait qu'il ne dormait toujours pas et que tu pouvais passer le voir. Il t'avais donné un quartier et un numéro de maison. Ah il avait une maison ? Tu avais toujours pensé qu'il habitait en appartement. ça sera donc la première fois que tu passeras chez lui. Tu sais qu'il a une fille. Sera-t-elle chez lui ce soir ? Tu sais pas et faut dire que tu t'en fiches un peu. Qu'elle soit là ou pas tu n'en prendra pas compte. Tu lui envoie un message lui disant que le nombre de maison devait être nombreux dans le quartier et qu'il pouvait passer te chercher en moto tout en terminant ton message en lui disant de faire attention sur la route. L'odeur du shit t'étais désagréable mais tu devais faire avec en attendant l'arrivée de ton meilleur ami. Peut être que le bus arrivera avant lui.

Elle se contenta d’une expression excédée, la fumée sortant de sa bouche dans un léger soupir. C’était lui qui venait l’aborder. Et lui qui lui balançait ensuite de ne pas le faire chier. Chercher la cohérence dans tout ça. Effy tourna la tête de l’autre côté, ses mains fragiles croisées sur ses genoux croisés eux aussi. Son regard s’était porté sur la route faiblement éclairée à la lueur des lampadaires, certains défectueux. Non, elle n’était pas contente d’avoir placé son insulte, elle ne faisait que lui répondre. Tout ce qu’elle demandait, c’était qu’il lui foute la paix, ce flic de mes deux. S’il n’avait pas envie de lui parler, il n’avait qu’à rien dire, c’était pas plus compliqué que ça. Reposant les yeux devant elle, dans une posture décontractée mais qui trahissait l’épuisement dont souffrait son corps, malgré les apparences qu’elle donnait, elle sourit en voyant le type galérer sans briquet. Petit rictus de satisfaction. C’était puéril, mais c’était pas grave. Elle se leva cependant, au bout de quelques secondes, pour venir lui tendre son briquet d’un geste nonchalant, presque provoquant. Effy avait beau être insolente, elle n’était dans le fond pas quelqu’un de méchant. Juste une petite fille perdue, qui était entourée de ténèbres en permanence, et dans lesquels elle se perdait avec joie. Prenant drogue, alcool ou peu importe ce qui lui faudrait pour ne pas se laisser attraper par les démons menaçants. Une fois qu’il eut allumé sa cigarette, elle récupéra son feu sans mot dire et se détourna, retournant à l’abribus, se postant au bord de la route. Des phares éclairaient le macadam au loin, et les tracés du bus se dessinèrent progressivement, jusqu’à s’arrêter à sa hauteur. Elle monta dans le véhicule sans un regard en arrière.

End.