Je n’ai vraiment pas le désire de m’énerve sur cette histoire d’oreiller, mais ton insistance sur le fait que l’équipe ne fait pas assez attention à mes besoins ne me plais pas du tout… Cela ne fait que quelques heures que j’ai pleinement conscience, que quelques heures, et pourtant je suis obligé d’appuyer sur se fichu bouton rouge, pour le moindre petit besoin. Mais a chaque fois l’équipe répond présent, parfois avec un peu de temps, mais je ne leur en veux pas du tout. Je ne suis pas tout seul dans le service et malgré mon état, je suis sûr que certains vivent pires que moi ! Et oui je suis comme ça… On ne me changera pas ! Tu t’excuses et je laisse couler, je ne vais pas disserter sur ce petit problème. De toute façon nous sommes interrompus par les médecins, je me sens étudié sous toutes les coutures, mais je me laisse faire, voulant savoir…
Enfin j’aurais peut-être mieux fait de m’abstenir, les nouvelles ne sont guère réjouissantes, et le fait de ne pas avoir senti ma jambe me laisse dans l’effroi total ! Je crois que c’est la seule chose que j’ai retenue, ma vue, mon ouïs passe complètement à la trappe à côté de l’importance qu’une jambe à dans une vie ! Sans ma jambe qu’est-ce qui m’attend ? Handicapé à vie ? Oui, je sais très bien que certain s’en sorte très bien, mais moi c’est l’armée mon métier… J’entends que tu prononces mon prénom, je relève les yeux, mais absent malgré tout. Mais j’entends tes paroles.
« C’est horrible de ne rien ressentir… Je proférerais souffrir, au moins je saurais sûr qu’elle est vivante ! »
Je me sens vide et à la fois une multitude de pensées traverse mon esprit. Je n’aurais pas dû te faire venir, j’aurais dû être seul pour entendre tout ça… J’aurais dû encaisser ça tranquillement, pour ne pas vous faire ressentir cette détresse, cette douleur et cette sensation d’impuissance, j’aurais dû t’épargner ça. Alors je veux me retrouver seul, que cela te plaise ou non, j’ai besoin de me retrouver avec moi-même, avec mes pensées qui s’éparpillent par milliers.
« Je sais Didi… Je vous aime aussi. »
Mais pour l’instant je ne sais pas comment gérer cette situation, mais c’est ma vie, et je ne veux pas qu’on s’y immisce pour le moment.
« À plus tard… »
Dis je en fermant les yeux, essayant de m’installer au mieux pour me retrouver avec moi-même, enfin un semblant de moi-même.