feeling bad -r.

Ta relation avec Howard s'était installée petit à petit. Il avait commencé par t'inviter à dîner. Tu ne pourrais pas dire ce qui s'était passé lors de ses rendez-vous, mais tu avais noté dans une page de ton carnet, toutes les fois où il t'avait invité à sortir et où tu l'avait fait à ton tour. De charmantes sorties qui vous avez amené à ce jour, celui où vous vous étiez embrassé pour la toute première fois. Tu avais noté la date dans ton carnet, mais tu n'en avais pas le moindre souvenir. Chaque matin, quand tu te levais, quand tu lisais le post-it disant que tu étais en couple avec lui, tu passais un doigt sur tes lèvres, espérant y trouver la moindre sensation, mais comme chaque matin, rien ne se passe. Tu ne savais pas ce que c'était. Tu avais l'impression qu'un trou géant absorbait chaque moment de ta vie et c'était pesant au fil des jours. Tu te sentais coupable. Comment pouvais-tu aimer quelqu'un alors que tu l'oubliais à chaque fois que tu t'endormais ? Tout cela te semblait irréel, comme tiré d'un mauvais film de science-fiction. Pourtant, c'était bien la réalité, ta triste réalité. Tu te tournes à nouveau dans le lit, mais il n'est pas là. Si tu tends l'oreille, tu peux entendre l'eau couler dans la douche. Son téléphone vibre une fois.  Puis encore une fois à quelques secondes d'intervalles.  Tu n'étais pas dans le genre curieuse, ni fouilleuse, mais tu t'approches du-dit objet pour jeter un coup d'oeil. A ce moment là, il sort de la salle de bain et tu te lèves pour lui faire face, lui tendant son téléphone comme si c'était l'objet du mal absolu. « C’est qui cette Aino ? Et pourquoi elle t’écrit tout le temps ? » demandais-tu rapidement, sans même lui laisser le temps de te donner une explication. Il y avait beaucoup de choses qui se mélangeaient dans ta tête, tu n'arrivais déjà pas à penser correctement, mais là c'était pire. Tu avais l'impression que quelqu'un essayait de presser un citron avec ta cervelle. « Tu me trompes avec elle, c'est ça ? » demandais-tu comme dépourvue. Une dispute que vous aviez sûrement déjà où, des doutes qui t'ont déjà tourmentés, mais tu n'en avais pas le moindre souvenir. Et ces idées là, en général, tu ne les notais, elles étaient tellement négatives que ça ne ferait que raviver tes doutes. Pourtant, encore une fois, tu étais en train de lancer de fausses accusations.