Maxim ◘ Run run

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Ce mec était flippant. J’étais loin de faire le fier à ce moment là, j’avais qu’une envie, c’était de prendre mes jambes à mon cou et de me carapater loin, très loin d’ici. Finalement, j’aurais plutôt préféré me faire arrêter par les flics à bien y réfléchir.

Un autre à sa place ? Sans blague ?! C’est le monde à l’envers. Bonjour la justice. Bien que je ne comprenais pas tellement ce qu’il entendait par version officielle, tout ce que je constatais, c’était qu’il était en totale liberté, peinard alors qu’un autre croupissait en taule pour des crimes qu’il n’avait pas commis. Je m’abstiens de lui demander s’il avait un peu de moral, puisque j’avais déjà la réponse, ou du moins je m’en faisais l’idée par moi-même. Le plus ahurissant était à venir. Il se vantait de ses crimes. Je ne savais pas si je devais rire ou pleurer de peur. « T’es… T’es un malade. » lâchais-je à mi-voix, sans pouvoir retenir mes pensées plus longtemps. Quand je compris que j’avais parlé à voix haute, je me mordis la lèvre inférieure, rongé par le stress. Faut vraiment que j’apprenne à fermer ma gueule. Je le dévisageais et laissais échapper un rire nerveux lorsqu’il m’encouragea à me détendre. « Me détendre hein ? ahah. J’y songerai… demain. » ricanais-je très nerveusement.

Il avance des arguments pour me prouver que je n’ai rien à craindre, mais ça ne me rassure qu’à moitié. C’est quand même un putain de psychopathe de sérial killer ! Le seul avantage que j’ai sur lui, c’est que je suis sportif et plutôt rapide. Je vais pas m’amuser à l’affronter physiquement, j’suis pas taré, mais au pire, je me tape un sprint jusqu’en ville, ça c’est pas trop difficile j’ai une excellente endurance. Sa dernière tentative pour me mettre en confiance me laisse pantois de stupeur. « Attends. T’as peur de l’eau ? » lui demandais-je ébahi. Bon, ce n’était pas forcément la question la plus intelligente à lui poser, mais pour le coup, je me voyais pas lui poser des questions sur ses meurtres de peur de réveiller ses pulsions meurtrières.

Je tente de paraître un peu plus détendu, me disant que de toute façon, il va bientôt partir, dés que les flics arrêteront de les chercher. Sauf que j’ai plutôt envie que les flics nous trouve pour le coup. Là, de suite ce serait cool ! M’enfin je peux rêver. Je cherche quelque chose pour faire la conversation, histoire de passer le temps et de lui montrer que je suis plus détendu, du moins lui faire croire, mais y a pas grand-chose qui me vient à l’esprit. Comme il est plutôt fier de sa psychopathie, autant lui poser la question qui me trotte dans la tête. « Pourquoi tu les as tué ? Qu’est-ce qu’elles t’ont fait ? » soufflais-je sans comprendre. Oh bordel ! Je me tape la tchatche avec un tueur. J’suis aussi taré que lui.

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Run run

AVEC MAXIM T. FLANDRE

T’es… T’es un malade. Tu le dévisageas quelques instants en haussant les sourcils, l’air de te demander s’il était sérieux, avant d’afficher l’un de tes habituels sourires carnassiers. Tu viens seulement de t’en rendre compte ? C’était pourtant rare que tu passes si facilement pour quelqu’un de tout à fait sain d’esprit. Peut-être que c’était sa jeunesse qui avait fait pensé ça à Maxim. Ou peut-être qu’il n’avait pas encore eu le temps de s’en rendre compte. Depuis que vous vous étiez rencontrés, vous aviez passé les trois quarts du temps à courir.

Tu tentas de le rassurer, te forçant à trouver tous les moyens pour le calmer, tu n’avais pas envie qu’il commence à te faire une crise de panique ou que savais-tu d’autre. Ca ne semblait pas marcher. Jusqu’à ce qu’il semble réaliser ce que tu venais de dire, te demandant s’il avait bien entendu. Non, chut, ferme-la, tu n’as rien entendu. Est-ce que tu avais envie de t’étaler davantage sur ton hydrophobie ? Oh que non. De toutes façons tu n’avais rien d’autre à ajouter, tu ne savais pas d’où cette peur panique venait, surtout qu’enfant, tu n’avais absolument pas peur de l’eau. Maintenant, sauf cas exceptionnels, ta phobie était grave au point que tu restais sous la douche le strict minimum de temps. Tu avais un extrêmement vague souvenir d’avoir été au bord de la noyade, voire de t’être noyé, mais c’était bien trop flou pour que tu puisses en savoir plus.

Il sembla se calmer un peu, à peine. C’était déjà ça. Il te demanda pourquoi. Pourquoi tu les avais tuées. C’était une bonne question, ça. Il y avait-il une réelle explication ? Probablement pas. Je suis une victime de pensées irrationnelles et ne peux apporter aucune explication précise sur ce que j’ai fait, répondis-tu avec un nouveau sourire. Tu aimais tellement cette citation de Charles Whitman. Tu l’aurais bien sorti à ton procès, mais ton avocat t’avait bien répété de surtout, peu importe ce qu’il pouvait se dire, de la fermer.

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Ce mec est franchement flippant. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter d’être coincé ici, avec lui ? Et sa réplique qui tue. Je viens seulement de m’en rendre compte ? En même temps, je viens juste de le rencontrer ce psychopathe ! Je ne vois pas comment j’aurai pu le savoir avant ! « Tu voulais que je m’en rende compte avant ? Et comment j’aurai pu ? » répliquais-je sans pouvoir m’en empêcher. Je me mets des baffes mentales, stupéfait par ma propre connerie. Faut vraiment que j’apprenne à fermer ma gueule parfois.

Il a peur de l’eau. C’est bon à savoir. Au pire, s’il vient à péter un câble, je m’enfuis et je me réfugie le plus rapidement possible dans l’eau, histoire d’être en ‘sécurité’ et hors de portée de ce gars. Voyant que c’est un sujet sensible, je ne parle plus de sa phobie, mais je la garde bien en gros, gravée dans ma mémoire. Ça peut toujours être utile.

Et voilà qu’il répond à ma question de façon tout à fait détaché avec des termes presque psychologiquement posés. Rien qui ne me rassure, surtout que ça peut lui prendre n’importe quand du coup. « Donc, si j’ai bien compris, t’es susceptible de péter un câble, n’importe ou, n’importe quand, sans raison ? C’est rassurant tout ça. Et y a des signes d'avant garde ou ça te prends comme ça d'un coup? Simple curiosité hein! » commentais-je pour faire un semblant d’humour même si c’était pour masquer que j’étais terrorisé.

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Run run

AVEC MAXIM T. FLANDRE

Il était amusant, ce petit. Ca faisait bien longtemps que tu n’avais plus eu l’occasion de t’imposer en position de force, en plus. Il avait tout pour te plaire. Bien trop peu de personnes te respectaient, ne serait-ce qu’un respect naturel indispensable à de bonnes relations sociales. Ca avait toujours été comme ça. Alors, quand tu réussissais à inspirer ce respect causé par la crainte chez quelqu’un, tu en profitais. Tu ne lui répondis rien, il n’y avait rien à répondre.

Tu fus on-ne-peut-plus ravi lorsque tu vis qu’il ne s’attarda pas davantage sur l’aveu que tu venais de faire. D’ailleurs, il était le premier et le seul à savoir ce détail de ta personnalité, peut-être devrais-tu le tuer pour être sûr qu’il n’en parle pas. Ca c’est une excellente idée ! Vas-y, bute-le ! Mh, naaaah. Pas aujourd’hui, peut-être si vous vous recroisez. Et encore. Russell t’avait bien répété de tout faire pour te maîtriser et ne blesser personne. Et si tu lui obéissais, ce n’était pas pour lui faire plaisir ou respecter la loi en bon citoyen, mais uniquement car tu n’avais pas envie de retourner en prison. Assez de temps volé comme ça.

Tu le dévisageas, interrogatif, à ses questions. Sa voix était un mélange de peur et de stress, qu’il tentait de cacher derrière un ton humoristique. Tu soupiras. Je t’ai déjà dit que tu ne risquais rien. Tu n’es pas une femme, ni psy, donc je n’ai pas de raison de te tuer. Si je tuais chaque personne croisant mon chemin ou disant quelque chose me déplaisant, j’aurais bien plus de cents morts derrière mots. Normalement, même si je n’ai pas pu prendre mes médicaments depuis plusieurs mois, il n’y a même pas de risque que je commence à délirer. Tu posas ton index contre ta tempe. C’est juste là-dedans que ça se voit qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Alors c’est bon, respire, tout va bien. Jamais tu n’aurais pensé un jour te retrouver à devoir rassurer un adolescent paniqué sans y être réellement obligé.

HELLOPAINFUL

Invité

Décidemment, c’est trop pour moi tout ça. Et dire qu’il y a quelques mois encore, j’étais un ado sans histoire qui vivait peinard dans le sud de la France. Si on m’avait dit à ce moment là que je me retrouverais cinq mois plus tard orphelin, coincé dans un phare à l’autre bout du monde avec un sérial killer comme invité surprise… Inutile de vous dire que j’aurai bien rigolé. Sauf que cette scène surréaliste, ce n’est pas une scène de série télé, je suis bel et bien entrain de la vivre. « Ouais, ouais, je te crois » marmonnais-je en tentant de paraître convaincant. Ne rien risquer, j’avais de fort doutes. J’avais tendance à taper sur le système de beaucoup de monde depuis que j’étais à Bowen, alors je n’allais pas mettre ma main à couper de ressortir indemne de toute cette histoire abracadabresque. « Ecoutes euh… Je crois que les flics ont abandonnés les recherches… Je ne voudrais pas t’attirer d’avantages d’ennuis avec ta liberté conditionnelle. » Tentais-je après un éclat de réflexion. Après tout, il m’avait bien dit qu’il était en liberté conditionnelle et qu’il avait un couvre feu à respecter, alors autant essayer d’utiliser cette information à mon avantage afin qu’il s’en aille et que je puisse à nouveau prendre une respiration normale. D’ailleurs, Lokhen commence doucement à s’agiter, comme s’il sentait depuis le début ma nervosité.

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Run run

AVEC MAXIM T. FLANDRE

Malgré ce qu’il répondit, il n’avait pas l’air réellement convaincu. Tant pis pour lui, t’allais pas passer la soirée à tenter de le convaincre que tu n’étais pas non plus complètement instable. C’était tout le contraire. Quand tu pétais un câble, c’était car quelque chose ou quelqu’un t’avait réellement vexé. Tu ne supportais pas les petites déceptions, mais pas non plus au point de tuer n’importe qui sur un coup de tête. Ni même de l’agresser sans en arriver au meurtre. Le voyant être probablement en train de réfléchir, tu te demandas un instant ce que ça faisait d’être normal, d’avoir un cerveau fonctionnant sans dérèglement d’origine biologique ou traumatique. Un instant seulement, car de toutes façons tu savais que tu ne saurais probablement plus jamais ce que ça faisait. On ne peut pas guérir de la schizophrénie, juste réduire les symptômes. Et la psychopathie, tu considérais que c’était ton caractère et que changer ce point te changerais complètement, donc même pas la peine d’y penser.

Il finit par reprendre la parole, te rappelant par la même occasion le point de départ de cette conversation imprévue. Il t’arrivait de ne pas respecter les horaires, parce que t’en avais rien à foutre de pas mal de choses, mais pas trop régulièrement non plus. Ta liberté passait avant tout. Quelle bonne idée as-tu eue. De toutes façons, s’il y a un problème, on te retrouvera pour que tu viennes assurer que tu es le responsable de mon retard, ça ne te pose pas de problème ? Bon, allez, sayonara, déclaras-tu avant de partir, sans lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit.

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