Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: the weight of darkness (willow) Ven 3 Nov 2017 - 3:04
Libéré sous promesse de comparaître, voilà comment on avait qualifié sa sortie du commissariat, après des heures et des heures passées dans une salle d’interrogatoire. Il n’avait pu passer aucun coup de fil, mis à part à son avocate, Frédérique, qui était accourue pour récolter le plus d’informations possibles sur le dossier, sur les accusations, sur les allégations plutôt. Ce n’était que ça, des allégations. Des dénonciations non fondées, une plainte de la part d’une adolescente qu’August avait dans sa classe, et qui n’avait apparemment aucune raison de lui en vouloir au point de l’accuser d’un tel crime, d’une telle offense. D’une telle horreur. Jamais, oh jamais, non, August n’oserait toucher à l’un ou l’une de ses élèves. Ça n’était pas lui, ça n’était pas le genre de pensées qu’il pouvait avoir pour ces étudiants qu’il voulait former, mener vers le meilleur d’eux-mêmes, les préparant à un futur brillant, celui qu’ils traceraient par eux-mêmes après avoir acquis les meilleurs outils pour le faire. Ces outils-là, c’était August qui voulait les leur donner, alors comment pourrait-il parallèlement vouloir gâcher leur vie, leur innocence, en posant des gestes à caractère sexuel sur leurs personnes ? Non, ça ne lui avait jamais traversé l’esprit, alors il avait du mal à croire qu’on puisse même avoir un commencement de preuve à cet égard. Il était dégoûté, il se sentait souillé alors qu’il n’avait rien fait, rien fait du tout. Puis, au fil des heures qui s’étaient écoulées entre quatre murs sombres, à voir défiler son avocate, des policiers, des enquêteurs, August s’était mis à réfléchir. À trop réfléchir. À ses trous de mémoire, à la personne qu’il était peut-être quand ces oublis lui arrivaient. Pouvait-il perdre complètement la carte, au point de poser des actions qu’il n’aurait jamais posées en temps normal ? On lui avait pourtant répété, neurologue après neurologue, que ce n’était que sa mémoire qui était affectée et non pas sa personnalité. Et sa personnalité, à August, n’était certainement pas celle d’un homme pervers abusant de son pouvoir, de son autorité, pour arriver à ses fins sur des mineurs. Ces personnes-là l’écœuraient. Il ne pouvait donc pas se faire à l’idée qu’il était peut-être l’une d’entre elles. August garda toutefois le silence sur tous ces doutes, sous les bons conseils de son avocate, et sous son bon sens également. Il garda le silence, ne répondant qu’aux questions les plus élémentaires et formelles, jusqu’à ce qu’on le libère sous caution. Il était libre de rentrer chez lui, mais il ne pouvait pas approcher de lieux où des mineurs se trouvaient habituellement, et ne pouvait pas non plus consommer d’alcool ou se trouver dans un lieu qui en vendait. En termes bien clairs, au fond, August ne pouvait aller sur aucun de ses lieux de travail. Il devait rester en ville, dans un périmètre bien précis. De toute façon, il n’aurait sans doute pas la force de sortir de chez lui d’ici à sa première audience. Les gens de la ville avaient beau ne rien savoir de cette affaire, à moins que le bouche-à-oreille n’ait déjà fait son chemin, mais en principe rien ne serait dévoilé au public, afin de protéger la présumée victime. August rentra chez lui à pieds, sa voiture se trouvant toujours dans le stationnement de l’école où la police était venue le chercher ce matin. Il espérait, au fond de lui, que Willow ne serait pas là. Comme ça, il irait directement se coucher, prierait pour s’endormir et se réveiller après un long cauchemar. Mais quand il poussa la porte de leur logement, il entendit rapidement Willow se lever pour aller à sa rencontre. Quand il croisa son regard, il éclata en sanglots.
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Sujet: Re: the weight of darkness (willow) Ven 3 Nov 2017 - 16:11
willus. the weight of darkness.
T
apant avec frénésie sur les touches de mon clavier d'ordinateur dans la rédaction du journal, j'appuyais avec un air jouissif sur le visage sur la touche du point final de mon prochain article. Je venais faire craquer mes doigts et glissais un regard vers l'horloge au bas de mon écran d'ordinateur. Je glissais une main dans mes cheveux avec le sentiment du devoir accompli. J'enregistrais mon document et l'envoyer à l'impression pour donner une copie au rédacteur en chef pour pouvoir faire, si besoin, les dernières modifications demain à la première heure. Je me levais de mon confortable siège de bureau, enfiler ma veste et attrapais au vol mon sac et les feuilles sortant de l'imprimante. Je prenais alors la direction du bureau du rédacteur en chef. Je toquais alors doucement à sa porte. " Entrer." Entendis-je. Je souris et poussais la porte avant d'entrer dans le bureau. " Je m'en vais. Voilà l'article. Vous me direz ce que vous en pensez demain ? " Lui demandais-je en souriant. Il hocha la tête. " Parfait, on voir ça demain. Bonne fin de journée Willow." Me répondit-il en classant mes feuilles. Je rouvris la porte du bureau, souriante. " A vous aussi. A demain." Je refermais la porte derrière moi, prête à quitter les locaux et à rentrer chez moi pour retrouver l'homme que j'aime et passer une bonne soirée en sa compagnie après une longue journée de travail. Je rejoignais donc ma voiture dans le parking, impatience. Je la déverrouillais et m'installais dans la voiture, jetant mon sac sur le siège passager. Je démarrais et prenais le chemin de mon chez moi.
Cela faisait des heures que je tournais en rond à l'appartement, me rongeant les sangs, regardant les minutes d'abord puis les heures défilaient. Cela faisait un moment maintenant qu'August aurait du être là, avec moi, à la maison. Au début, je me disais qu'il avait du être retenu pour une raison quelconque au lycée et n'avait pas eu le temps de me prévenir. J'avais alors vaquer à quelques taches ménagères sans importance pour m'occuper avant son retour. Le temps avait continuer à s'égrainer et je n'avais toujours aucunes nouvelles. Aucun appel, aucun sms. Plus le temps passait et plus je m'inquiétais. Je prenais alors les devant et lui envoyer un texto, histoire que si il était en réunion pour le travail il ne soit pas déranger. Aucune réponse. Plus tard, alors que l'inquiétude grimpait d'un cran, je l'appelais directement mais toujours sans aucune réponse. Je commençais vraiment à avoir peur qu'il lui soit arrivé quelque chose. Ce n'était pas son genre de me laisser sans nouvelle comme ça. D'autant plus depuis qu'il m'avait mise au courant de ses problèmes de mémoire. Je craignais qu'il soit quelque part, totalement perdu et ne sachant pas comment il était arriver là. Depuis qu'il m'avait tout dit, j'essayais de faire de mon mieux pour ne pas être trop collante, trop sur son dos à savoir comment il allait à chaque seconde de la journée qu'il passait loin de moi mais c'était parfois difficile de faire taire cette inquiétude face à sa condition. Ne trouvant plus rien de concret à faire, je m'installais sur le canapé, mon téléphone à côté de moi, et j'allumais la télévision sur un programme que de toute façon je ne suivrais pas, trop inquiète.
Quelques temps plus tard, j'entendis la porte d'entrer s'ouvrit. J'éteignais la télévision à la hâte et me lever du canapé, manquant de tomber tant je voulais aller vite. " Chéri ? " Dis-je en allant jusqu'au hall d'entrer. " Ou tu ... ? " Je ne continuais pas ma phrase et posais un regard effrayé sur l'homme que j'aimais et qui ne semblait plus que l'ombre de lui même. Nos regard se rencontrèrent et ce sentiment augmenta en moi. Je vis ses yeux se remplirent de larmes devant moi et il éclata en sanglot. Frissonnante, je courais jusqu'à là lui. Je venais presque le percuté avant de le serrer contre moi. J'eu l'impression d'entendre mon coeur se brisé en le voyant pleurer et secouer de sanglot. L'entourant de mes bras, glissant une main sur sa nuque, je me sentais impuissante face à sa détresse dont j'ignorais les raisons. " Chéri ... Parles moi. Qu'est ce qu'il se passe ? Cela fait des heures que j'essaye de te joindre ... " Soufflais-je à son oreille, à deux doigts de craquer moi aussi de le voir si mal. " August ... Je t'en pris .. Dis moi ce qu'il se passe." Lui dis-je en venant prendre son visage dans mes mains tremblantes.
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Sujet: Re: the weight of darkness (willow) Sam 4 Nov 2017 - 3:34
La peur, la colère, l’incompréhension, le stress, l’anxiété, toutes ces émotions, tous ces sentiments, s’entremêlaient dans le corps d’August alors qu’il passait le pas de la porte, entendant Willow se lever d’une autre pièce. Elle ne tarderait pas à le rejoindre. Elle ne tarderait pas à voir l’état dans lequel il se trouvait : le regard fatigué, troublé, tout son corps perturbé, sur le qui-vive, comme si une nouvelle attaque pourrait survenir, comme si les policiers ne tarderaient pas à revenir l’arrêter, le sortant de force d’ici pour le ramener au commissariat. Non, non. On l’avait bel et bien renvoyé chez lui, à la condition qu’il se comporte bien, à la condition qu’il respecte ce qu’on lui avait demandé. À la condition qu’il se présente au tribunal dans une semaine pour sa première audience. Le cœur serré, le cœur lourd, August leva la tête quand Willow apparut à quelques mètres de lui. Et toutes les émotions qui se bataillaient en lui, prouvant leur négativité et lui faisant bien comprendre qu’il n’y avait plus aucune place pour un quelconque sentiment de joie, remontèrent à la surface. Remontèrent dans les yeux d’August, qui ne tarda pas à les laisser exploser, à les laisser s’évader, coulant le long de ses joues en de fines larmes pourtant abondantes. Il lui arrivait de pleurer, à August, il était une personne sensible et près de ses émotions. Toutefois, s’il versait quelques larmes ici et là, devant une scène touchante ou pour un événement désolant, August ne pleurait que rarement à chaudes larmes comme il le faisait présentement. Il ne se laissait que rarement atterrer comme c’était le cas en ce moment. Willow comprit donc bien vite que c’était grave, que ce qui s’était passé aujourd’hui, durant ces heures où il se trouvait normalement dans ses bras, lui avait volé une partie de son bonheur. Et le pire dans tout ça, c’était qu’August ne savait pas s’il pourrait la retrouver à nouveau, cette partie de lui qui lui permettait de briller. Il avait l’impression d’être en train de s’éteindre et, dans les circonstances, peut-être était-ce ce qu’il fallait faire. S’éteindre. S’effacer.
Willow se rua jusqu’au professeur d’histoire, son corps percutant le sien alors qu’elle le prenait dans ses bras, l’étreignant, comme pour lui transmettre sa force, alors qu’elle ignorait encore qu’elle tenait peut-être entre ses bras un monstre. Il ne savait plus. Il ignorait ce qui s’était passé. Il ignorait pourquoi il se retrouvait dans cette situation. Et tout tournait dans sa tête, trop vite, et à l’envers. Plus rien ne faisait de sens, plus rien n’était dans l’ordre. C’était le chaos. Tenant toujours Willow dans ses bras, August continua de sangloter, se laissant doucement descendre vers le sol, l’entraînant avec elle alors qu’il s’asseyait sur le plancher du hall d’entrée, la jeune femme toujours contre lui. Il avait passé la journée assis, il aurait été censé que ses jambes puissent le maintenir debout des heures durant encore. Pourtant, le poids de ses inquiétudes, le poids de ses doutes, le martelaient au point où ses jambes tremblaient. Et il s’affaissait. Willow, sans doute prise de panique face à un tel désespoir de la part de l’homme qu’elle aimait, lui demandait ce qui s’était passé, où il se trouvait pendant tout ce temps où elle avait tenté de le rejoindre. « Je ne comprends pas, Will … Je ne sais pas ce qui se passe … Je ne sais pas … ce qui s’est passé. » Réussit-il finalement à lâcher après un long moment. Il prit une grande inspiration, tentant de reprendre un certain contrôle mais la vérité était qu’August ne semblait plus en avoir du tout, sur sa propre vie. « Je ne l’ai pas fait, Will. Je n’ai rien fait, je n’ai rien fait … Je ne pourrais jamais faire ça … »
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Sujet: Re: the weight of darkness (willow) Mer 8 Nov 2017 - 9:11
willus. the weight of darkness.
A
près une longue et productive journée au journal, j'avais enfin pu déposer l'ébauche de mon article sur le bureau du rédacteur en chef avant de quitter la rédaction. J'espérais que peu de modification serait à effectuer le lendemain car j'avais vraiment fais de mon mieux pour anticiper toutes les demandes possibles du rédacteur en chef, connaissant maintenant bien ses attentes. Dans chaque article, je me plongeais à fond dans le sujet. Je prenais les choses à coeur, dans ma vie professionnelle comme personnelle. Je me donnais corps et âme et cela m'avait parfois jouer bien des tours mais c'était ce que j'étais et je ne comptais pas changer. Je lui déposais donc mon article et quittais le journal. Sur le trajet, la promesse d'une soirée à la maison, avec l'homme que j'aime, celui qui fait battre mon coeur, chasse toute trace de fatigue et de lassitude. Je ne voulais perdre aucune seconde de chaque journée que j'avais avec August. Il était à bien des égards ce qui m'était arriver de mieux dans la vie. Grace à lui, je me sentais plus forte. Quand j'avais débarqué en ville, j'avais le coeur brisé et j'avais laisser tout mon passé derrière moi mais August, en peu de temps, avait su rallumer la lumière au fond de mon coeur. Pourtant, quand j'arrivais chez moi, August n'était pas là. Pendant de longues heures, je l'ai attendue, essayant de le joindre sans qu'il ne me donne de nouvelle. Ce n'était pas dans ses habitudes, cela ne lui ressemblait pas, ce qui augmenta mon inquiétude. Je faisais les cents pas dans le salon quand j'entendis la porte s'ouvrit. Je rejoignais alors l'entrer.
En voyant la détresse, la peur, l'angoisse sur le visage d'August, je me ruais vers lui. Lui l'homme que j'aime. Lui qui m'avait toujours épauler. Lui qui s'était montrer remarquablement fort quand j'en avais le plus besoin. Il semblerait que cette fois-ci, ce soit à mon tour. A mon tour d'être forte, à mon tour de l'épauler. Il devait savoir qu'il pouvait compter sur moi, quoi qu'il se passe, quoi qu'il puisse me dire ou faire. Intérieurement par contre, c'était un véritable chaos. Le voir craquer comme ça devant moi, sanglotant et semblant avoir du mal à tenir debout, me brisais le coeur. Alors oui, je me ruais vers lui, percutant son corps pour le prendre dans mes bras, le serrant, le soutenant contre ma poitrine. Soudain, je le sentis défaillir et le laisser m'entrainer au sol, le serrant toujours contre moi. Plus j'observais son désarrois, plus je paniquais, imaginant dans ma tête des tonnes de scénario qui aurait pu entrainait ce genre de vive réaction chez lui. Je n'imaginais pas que la réalité était encore plus horrible, plus cruelle que tout ce que ce que mon imagination développée aurait pu imaginer. Le coeur serré, je le priais presque de me dire ce qu'il se passait, ce qu'il l'avait retenu si longtemps loin de la maison, loin de moi, de notre bulle. Les minutes s'égrainèrent, pesantes et lourdes. Même si mon désir de réponse était grand, je savais qu'il avait besoin de temps. Il n'avait pas besoin de Willow la grande journaliste aux allures d'inquisitrice mais de Willow, sa petite amie qui l'aime, qui sera toujours là pour lui, dans les bons moments comme dans les moments plus difficile que la vie ne manquera pas de mettre sur notre passage à tout les deux. « Je ne comprends pas, Will … Je ne sais pas ce qui se passe … Je ne sais pas … ce qui s’est passé. » Je l'écoutais attentivement, essayant de ne pas le brusquer. « Je ne l’ai pas fait, Will. Je n’ai rien fait, je n’ai rien fait … Je ne pourrais jamais faire ça… » Me dit-il, en me laissant dans le flou total. Ses réponses ne m'aidait pas à comprendre mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Il semblait dévasté, perdu, presque ailleurs. " Chéri... " Je prenais une inspiration et me saisis de son visage triste entre mes deux mains. Je venais ensuite glisser une main dans ses cheveux. " Mon coeur ... Respire, prend le temps qu'il te faut et explique-moi tout depuis le début. Je ne peux pas t'aider si tu ne m'en dis pas plus ... " Soufflais-je, impuissante face à sa détresse. " Je ne comprend pas ... Qu'est ce que tu n'a pas fais ? Est ce que c'est ta mémoire ? Il s'est passé quelque chose ? " Supposais-je sans être certaine et pour essayer de le faire parler le plus possible.
WILDBIRD
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Sujet: Re: the weight of darkness (willow) Sam 16 Déc 2017 - 22:45
L’atmosphère se faisait lourde, la tension palpable, entre les sanglots d’August et ses paroles décousues, déroutées. Willow nageait en plein néant, parce que le jeune homme l’avait attirée dans sa noirceur sans pour autant lui en donner les raisons. Comment pouvait-il formuler une telle horreur sans qu’elle ne prenne la fuite ? Comment pouvait-il lui révéler les motifs de son retard, de son désarroi, sans pour autant changer la vision qu’elle avait de lui à tout jamais ? August avait confiance en leur amour, il avait confiance en Willow, mais chaque personne a ses limites et le professeur savait que celle-là les dépassait toutes. Les barrières, il s’apprêtait à les lancer au bout de ses bras. Il s’apprêtait à les lancer, Willow et lui, du haut de ce nuage sur lequel ils flottaient deux années. Peut-être ne s’en remettraient-ils jamais. Peut-être était-il sur le point de signer leur fin, en même temps que sa propre fin. La fin de lui-même. Mais il devait le lui dire. Il lui devait la vérité – ou du moins, celle qu’on lui avait vicieusement imposée cet après-midi. Ce n’était pas sa vérité à lui, non August ne croyait pas un mot des accusations qu’on portait contre lui, même s’il ne pouvait pas avoir la conviction absolue de ne pas être le monstre qu’on dépeignait sur le tableau du dossier monté contre lui. Il se connaissait, mieux que quiconque, et il savait au fond de lui-même qu’il n’aurait jamais été capable d’un tel geste, d’un tel écart. Même contrôlé par un esprit qui effaçait au fur et à mesure ses actions. Cet esprit, c’était quand même le sien, aussi abîmé fut-il.
« Chéri … » Il ne s’était même pas vraiment rendu compte qu’il avait prononcé quelques paroles incompréhensibles et déconstruites. Mais Willow demanderait, à juste titre, de plus amples explications. Parce que parler à demi-mot, ne donner que quelques bribes d’explications, ça ne ferait qu’alimenter le mystère mais surtout la peur. Elle y allait toutefois en douceur, l’interpelant de sa voix basse et réconfortante, essayant de l’aider à passer au travers de cette crise de panique imprévue. « Mon cœur ... Respire, prend le temps qu'il te faut et explique-moi tout depuis le début. Je ne peux pas t'aider si tu ne m'en dis pas plus. Je ne comprends pas ... Qu'est-ce que tu n'as pas fais ? Est-ce que c'est ta mémoire ? Il s'est passé quelque chose ? » Il soupira, un soupir qui provenait des profondeurs de son âme atrophiée de toute la part de joie de vivre qu’elle avait pu un jour contenir. « J’espère que ma mémoire n’a rien à voir avec ça … J’espère ne pas avoir oublié quoi que ce soit … qui puisse … s’apparenter à ça. » Affirma-t-il entre quelques tremblements et sanglotements dans sa voix. Il se redressa légèrement, gardant toutefois sa tête dans sa main, comme si le poids du monde menaçait de l’enfoncer plus bas que terre encore. « Une élève a porté plainte contre moi … elle a … elle m’a accusé d’avoir … de l’avoir … » Il n’arriverait sans doute jamais à terminer cette phrase, à mettre des mots sur des gestes qu’il condamnait et qu’il avait peut-être pourtant posés. Non. Jamais. « Willow, tu me connais, je ne ferais jamais … je ne toucherais jamais à une de mes élèves. » Mais, au fond, peut-on réellement affirmer connaître quelqu’un ?
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Sujet: Re: the weight of darkness (willow) Mar 19 Déc 2017 - 17:19
willus. the weight of darkness.
L
a tristesse d’August était papable et cela me fit peur. Ses paroles étaient confuses et je ne comprenais pas ou il voulait en venir. Mais au vu de sa réaction, je savais que ce n’était pas rien. Il semblait ailleurs, presque détruit et cette image allait sûrement me hanter pendant longtemps. Je le serrais contre moi de toutes mes forces alors que nous étions assis sur le sol dans notre appartement. « J’espère que ma mémoire n’a rien à voir avec ça … J’espère ne pas avoir oublié quoi que ce soit … qui puisse … s’apparenter à ça. » Commença t-il à me dire en maîtrisant pour quelques secondes les tremblements de son corps et l’émotion dans sa voix. Cela ne m’avancer pas plus sur l’origine du « ça » mais le fait qu’il me parle me rassurer un peu sur son état même si toutes les fibres de mon corps vibraient d’anxiété. Jamais je ne l’avais vu comme ça et j’avais le cœur lourd. August était mon roc et j’avais peut-être oublier qu’il n’était qu’humain. Il passait son temps à m’épauler et aujourd’hui, c’était à mon tour de lui apporter tout le soutient dont il avait besoin quelque soit ce qu’il s’était passer pour le mettre dans cet état. Je le laissais parler à son rythme, ne voulant pas le brusquer. Il se redressa et je bougeais également pour m’ajuster à sa nouvelle position. « Une élève a porté plainte contre moi … elle a … elle m’a accusé d’avoir … de l’avoir … » Continua t-il sans arriver à terminer sa phrase. Il n’en avait pas besoin. Je la devinais de moi-même. « Qu … Quoi ? » Lâchais-je incrédule et sous le choc. Je passais une main sur mon visage. « C’est pas vrai … » Soufflais-je, comprenant maintenant ce qui avait entraîner la réaction d’August. Je secouais la tête, n’y croyant pas. « C’est le truc le plus absurde du monde ! Toi ? Faire « ça » à une de tes élèves ? » Je secouais la tête encore plus fort avant de le regarder. « C’est impossible. » Lâchais-je, convaincue par mes paroles. Je le regardais, ne sachant pas vraiment quoi dire ou faire pour l’apaiser. Comment l’aider à surmonter ça ? Je ne pouvais qu’être présente à ses côtés et lui rappeler à longueur de temps quel genre d’homme il est vraiment. Il était clair que les prochains jours aller être difficile. Je suis certaine que la presse s’emparera de l’information. Et pour la première fois de ma vie, je me dégoûterais de faire partie de ce secteur. Personne ne serait tendre avec lui, coupable ou non, le mal était sûrement déjà fait. Il y avait des tonnes d’exemples. Il allait faire de lui un monstre. Un monstre qu’il n’était et ne serait jamais. « Willow, tu me connais, je ne ferais jamais … je ne toucherais jamais à une de mes élèves. » Je me tournais vers lui et venais prend sa main dans la mienne et l’obliger à me regarder de l’autre. « Bien sur que je le sais ! Je ne sais pas ce que cherche cette fille en t’accusant mais chéri, tu n’a rien fait. Perte de mémoire ou non. Tu perds la mémoire, tu ne deviens pas une personne totalement différente quand ça arrive ! » Lui dis-je en m’emportant légèrement. Je venais prendre son visage dans mes mains. Je me plongeais dans ses yeux. Dans ses yeux habituellement si vif, si lumineux dans lesquels je voyais tout l’amour qu’il avait pour moi et maintenant, je n’y vois que tristesse, dégoût de soi et culpabilité. Je sais qu’il pense qu’il y a peut-être une chance pour qu’il soit coupable. Ses pertes de mémoire le déstabilisent tellement … Je venais déposer mon front contre le siens. « Je t’aime August … On traversera ça ensemble. Peu importe ce qu’on dira … Je sais que tu n’es pas capable d’avoir fait ça. Ils s’en rendront compte. En attendant, je suis avec toi. Envers et contre tout. » Lui dis-je avant de l’embrasser encore une fois.
WILDBIRD
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Sujet: Re: the weight of darkness (willow) Jeu 21 Déc 2017 - 2:36
« C’est pas vrai … C’est le truc le plus absurde du monde ! Toi ? Faire « ça » à une de tes élèves ? C’est impossible. » Avait lâché Willow, entre quelques intervalles durant lesquels elle devait sans doute essayer de comprendre ce qui se passait. Mais il n’y avait rien à comprendre. Ou alors il y avait tout à comprendre, mais aucun élément qui aurait pu leur permettre d’y voir plus clair pour le moment. Peut-être que tout cela se jouerait en procès, si jamais les accusations pouvaient se rendre jusque-là. S’il avait été arrêté, August ne doutait pas une seule seconde que c’était le cas, au fond. On ne l’aurait pas arrêté s’il n’y avait aucune preuve contre lui. Mais quelle preuve ? August avait beau se passer et se repasser la dernière année scolaire en tête, il ne voyait aucun indice qui aurait pu le mener là où il se trouvait présentement. Affalé sur le sol du couloir d’entrée. Faisant face à des accusations horribles qui lui laissaient un goût amer en bouche alors qu’il se remettait lui-même en question. August était une bonne personne. August était un homme respectable. Mais bientôt on dirait de lui qu’il était un monstre, un abuseur, un agresseur. Ce serait écrit partout, même sur front, partout où il irait, on se retournerait vers lui pour cracher à ses pieds. Bowen était une petite ville en proie aux rumeurs alors lorsque les informations fuseraient, on ne ferait qu’une seule bouchée d’August. Willow était la mieux placée pour le savoir, elle qui travaillait dans le monde-même qui alimentait toutes ces informations. Pour que la population soit mise au courant. Pour révéler les secrets au grand jour. Mais August n’avait aucun secret, August n’avait rien à cracher, il ne faisait rien de croche, rien de mal, il s’était toujours tenu tellement droit. Malheureusement, maintenant, son profil serait étudié à la loupe et tout tomberait en morceau. Professeur de jour, propriétaire de rhumerie de soir, ça ne dressait qu’un portrait étrange de cet individu qui, au surplus, avait des problèmes mnésiques qui lui arrachaient des heures de sa vie. Le profil parfait sur lequel déverser une haine sans borne. « Et pourtant … pourtant on est en rendus là, ça se serait pas rendu là si ce n’était que des bêtises … c’est ce que je ne comprends pas. C’est ce que je ne m’explique pas, Will. Qu’est-ce qu’elle a contre moi ? Qu’est-ce qu’elle a de concret, de solide, contre moi ? » Il disait elle, mais il y avait évidemment son avocat derrière, qui trouverait chaque détail de sa vie qui pourrait jouer contre lui. Il le mettrait sous le spotlight et changerait la perception qu’on pouvait avoir d’August afin de soulever tous les doutes possibles. Il ne voulait pas que Willow, elle, ait des doutes. Même si lui-même en avait, il ne supporterait pas de voir dans le regard de celle qu’il aimait la moindre ombre d’incertitude. « Bien sûr que je le sais ! Je ne sais pas ce que cherche cette fille en t’accusant mais chéri, tu n’as rien fait. Perte de mémoire ou non. Tu perds la mémoire, tu ne deviens pas une personne totalement différente quand ça arrive ! » Elle prit son visage entre ses mains, et August releva donc son regard vers elle. « Mais qu’est-ce qu’on en sait vraiment ? Je veux dire … dans les dernières semaines, mon état n’allait pas en s’améliorant, qui sait, peut-être que … peut-être que mon comportement a changé, peut-être que ça a évolué, que ça a empiré, j’attendais la date de mon rendez-vous en attendant mais qui sait … » Que d’hypothèses, que de qui sait, mais ils ne savaient pas, justement. Alors August angoissait, paniquait, alimentait sa peur en faisant de ses doutes une montagne insurmontable. Il tentait de se raisonner mais les pires scénarios lui revenaient toujours en tête. « Je t’aime August … On traversera ça ensemble. Peu importe ce qu’on dira … Je sais que tu n’es pas capable d’avoir fait ça. Ils s’en rendront compte. En attendant, je suis avec toi. Envers et contre tout. » Elle déposa ses lèvres contre les siennes et il en ressentit à peine le contact. August était tellement détaché de lui-même. Complètement déphasé. « Je suis désolé. » Parce que si ça allait avoir un impact sur lui, ça en aurait très certainement un sur elle aussi.
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Sujet: Re: the weight of darkness (willow) Mar 2 Jan 2018 - 21:21
Willow H. Rhodes a écrit:
willus. the weight of darkness.
A
bsurde. Oui, c'était bel et bien le mot qui qualifiait le mieux les accusations à l'encontre d'August. Chaque personne avait un bon et un mauvais côté. La balance penchait cependant d'un côté ou de l'autre et pour August, c'était le bon côté qui l'emportait haut la main. Je ne connais personne qui le soit plus que lui. Je n'arrivais vraiment pas à croire comment quelqu'un pouvait lui faire ça à lui. « Et pourtant … pourtant on est en rendus là, ça se serait pas rendu là si ce n’était que des bêtises … c’est ce que je ne comprends pas. C’est ce que je ne m’explique pas, Will. Qu’est-ce qu’elle a contre moi ? Qu’est-ce qu’elle a de concret, de solide, contre moi ? » Me demanda t-il, faisant écho à mes propres réflexion. Je le regardais, lui l'homme que j'aime. Il ne méritait pas de vivre ça. " Arrête ! Ne commences pas à te dire ça. " M'exclamais-je alors que nous étions toujours sur le sol et que nous ne semblions pas vouloir bouger ni l'un ni l'autre. " Tu vas analyser chaque gestes, chaque paroles et ça te rendras dingue en plus de ne servir à rien. " Lui dis-je en venant poser ma main sur sa joue, dans une tentative de réconfort même si cela était surement bien mince par rapport à ce qui venait de lui tomber dessus. Je ne m'inquiétais pas des accusassions. Pas vraiment. Je m'inquiétais plus de l'effet qu'elles auraient sur August. Rien ne serait plus comme avant pour lui après ça. Et ça même si il finit par être innocenter. Ce dont je ne doutais pas peu importe le temps que cela prendrait. August n'en sortirait pas indemne. C'était une certitude. Tout le monde, à part sa famille, ses vrais amis et moi-même, aura un autre regard sur lui après ça. Qu'il soit coupable ou non, le mal était fait et cela me mettait hors de moi.
Le pire dans tout cela était de voir le doute dans ses yeux. Il n'y croyait pas mais il y a avait en lui une part de doute. Une part de peut-être. Ses pertes de mémoire ne faisait qu'amplifier cette part de doute. Quand il me posa la question, ma réponse fut sans appel. Bien sur que je savais qu'il n'avait pas fait ça. Il en était tout bonnement incapable. Je ne sais pas quel genre d'esprit tordu possède son accusatrice mais c'était elle la malade, pas August. J'ignore ce qu'elle cherche en détruisant la vie d'un homme qui a tout d'irréprochable sans aucune raison. Aucun raison que je puisse imaginer en tout cas. Peut-être un besoin désespéré d'attention ... Même avec ses pertes de mémoire sur plus ou moins long terme, August n'avait pas pu faire ça. Il faudrait qu'il change totalement de personnalité et ce n'était pas le cas. Je prenais son visage entre mes mains, me voulant rassurante. Il finit par lever ses yeux vers moi. « Mais qu’est-ce qu’on en sait vraiment ? Je veux dire … dans les dernières semaines, mon état n’allait pas en s’améliorant, qui sait, peut-être que … peut-être que mon comportement a changé, peut-être que ça a évolué, que ça a empiré, j’attendais la date de mon rendez-vous en attendant mais qui sait … » Je le regardais un long moment, sans bouger, sans parler, juste en ayant mes yeux dans les siens. Je prenais ensuite une inspiration pour parler calmement. L'un de nous deux devait garder son calme et l'esprit clair. " C'est vrai ... Il y a beaucoup d'inconnu en ce qui concerne ton état de santé. Mais on ira voir les médecins qu'il faut et on sera fixé. En attendant, je te le redis mon coeur : tu es incapable d'avoir fait ça. Ce n'est simplement pas toi. Il faut que tu en soi aussi convaincu que moi ... J'ai confiance en toi et je me battrais contre quiconque osera dire que tu es coupable. " Lui assurais-je, véhémente comme jamais.
Il avait devant lui une Willow qu'il ne connaissait pas encore. Une Willow prête à tout pour protéger les gens qu'elle aime. Je pouvais être le plus doux des agneaux mais quand on s'en prenait à quelqu'un qui compte pour moi autant qu'August compte, je pouvais devenir la plus virulente des louves. August pouvait compter sur moi. Je serais là, avec lui, et on finirait par s'en sortir. Tout le monde finirait par savoir qu'il n'avait rien fait, qu'il n'était coupable en rien. Bien sur, cela risquait de ne pas changer grand chose mais la vie reprendrait son court. Je l'espérais en tous cas. Je venais déposer mes lèvres sur les siennes. « Je suis désolé. » Me dit-il alors que je quittais ses lèvres. Je le regardais et secouais la tête avec un petit sourire malgré tout. " Ne le sois pas. Tout ça n'est pas de ta faute. Vraiment pas. Tu vas vivre des moment difficile, on va en vivre tout les deux mais ... Enfin c'est surement naïf de ma part mais je pense vraiment que si nous sommes ensemble, on pourra tout affronter, même le plus difficile. " Lui assurais avant de venir poser mon front sur son épaule en soupirant de lassitude. " J'aimerais tellement pouvoir faire quelques choses .... Pouvoir t'éviter tout ça. Tu ne mérites pas de vivre tout ça ... Tu es un homme extraordinaire. Vraiment. Et quelqu'un s'en prend à toi. C'est vraiment injuste ... " Soufflais-je contre lui.
WILDBIRD
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Sujet: Re: the weight of darkness (willow) Jeu 4 Jan 2018 - 3:23
À ce stade-ci, le jour-même des accusations, August ne pouvait faire autrement que de tout remettre en question, que de se faire un million d’hypothèses et de scénarios dans la tête afin de tenter de comprendre. De comprendre ne serait-ce qu’une infime partie de ce problème qui faisait effet boule de neige dans son cerveau, le rattachant à tellement de sphères de sa vie qui perdaient tout de leur sens, tout d’un coup. Et dans le regard de Willow, là où il espérait puiser des réponses, il ne trouvait que le même néant que dans le sien. Comment aurait-elle pu avoir la clé du mystère ? Elle n’avait rien demandé, elle n’avait rien pu prévoir, elle non plus. Cette situation les dépassait, tous les deux. « Arrête ! Ne commences pas à te dire ça. Tu vas analyser chaque geste, chaque parole et ça te rendras dingue en plus de ne servir à rien. » Il ferma les yeux, toujours au sol, laissant basculer sa tête sur le mur pour une énième fois. À chaque fois qu’il tentait de la tenir droite, de se redresser un peu, il perdait finalement pied sans même être debout, retombant de haut, retombant toujours plus bas. Il ne savait même pas s’il aurait un jour la force de se relever de ce parquet glacé du hall d’entrée. « Mais que veux-tu que je fasse d’autre, Willow ? Je n’ai rien à quoi me raccrocher à part mes questionnements, mes hypothèses ! Tout tourne, tellement vite, là-dedans. » Dit-il en pressant sa main sur sa propre tête, sans doute plus violemment qu’il ne l’aurait dû. Mais ressentir cette souffrance physique équilibrait un peu le tir, face à toute la douleur qui le tiraillait de l’intérieur. « Ils n’ont rien pu me dire, ils n’ont rien voulu me dire de plus, je nage dans le néant total et on me laisse là-dedans, tout ce que je fais c’est répondre à leurs questions sans savoir … sans savoir ce qu’ils veulent réellement obtenir comme réponses. » C’était un processus terrible que les interrogatoires. Heureusement, sous les conseils de Frederique, August avait pu se soustraire à la majorité de celles-ci. Au moins jusqu’à la première audience du procès, il serait tranquille … tranquille face aux policiers et aux avocats. Dans sa tête toutefois, il pressentait que plus jamais il ne serait paisible. Willow posa sa main sur la joue de l’homme, qui releva le regard vers elle, ce regard de doutes et de peurs. Et il aurait aimé ne pas lire la même chose dans celui de la jeune femme. Elle se montrait déjà plus forte que lui, plus rationnelle. Lui avait complètement perdu le contrôle. « C'est vrai ... Il y a beaucoup d'inconnu en ce qui concerne ton état de santé. Mais on ira voir les médecins qu'il faut et on sera fixé. En attendant, je te le redis mon cœur : tu es incapable d'avoir fait ça. Ce n'est simplement pas toi. Il faut que tu en soi aussi convaincu que moi ... J'ai confiance en toi et je me battrais contre quiconque osera dire que tu es coupable. » Un rictus s’échappa d’entre les lèvres d’August. Pourtant, la situation n’était pas propice aux rires. C’était la nervosité, le trop-plein d’émotions, l’ironie du sort. « Je crois que tu devras te battre contre bon nombre de tes collègues, alors, Will. Tu ne seras épargnée de nulle part, tu seras une source d’informations pour eux … Ça ne restera pas bien longtemps secret, huis-clos ou pas au procès, l’histoire fera parler. » Il secoua la tête. « J’suis dans la merde, profondément. Et je suis désolé de te traîner avec moi dedans. » Et malgré ces avertissements, malgré la peur qu’August tentait d’instaurer en elle, peut-être pour qu’elle réalise qu’il était encore temps de fuir, elle s’approcha plutôt de lui et déposa ses lèvres sur les siennes. Tout doucement. Comme s’il risquait de disparaître. Et sans doute ce risque était-il véritable. « Ne le sois pas. Tout ça n'est pas de ta faute. Vraiment pas. Tu vas vivre des moments difficiles, on va en vivre tous les deux mais ... Enfin c'est surement naïf de ma part mais je pense vraiment que si nous sommes ensemble, on pourra tout affronter, même le plus difficile. J'aimerais tellement pouvoir faire quelque chose .... Pouvoir t'éviter tout ça. Tu ne mérites pas de vivre tout ça ... Tu es un homme extraordinaire. Vraiment. Et quelqu'un s'en prend à toi. C'est vraiment injuste ... » Il esquissa un faible sourire, son front collé contre celui de Willow, les yeux fermés, plissés. Puis, il soupira. Il était peu à peu sorti de sa transe, à force de parler, à force d’écouter Willow. Il ne se sentait pas davantage sorti du bois, il avait encore la tête plongée dans l’obscurité, mais au moins il avait repris le contrôle sur son corps, à défaut de l’avoir sur son esprit et surtout sur son avenir. « D’ici à la fin du procès, qui … qui s’étendra jusqu’à Dieu sait quand, je ne peux retourner à l’école, ni à une quelconque école en fait … et je ne peux quitter le pays. On peut dire adieu à nos vacances du temps des fêtes en Autriche. On peut dire adieu à pas mal de choses. » À leur bonheur, aussi, sans doute, qui s’effriterait au fil des prochaines semaines, sans qu’ils ne puissent y faire quoi que ce soit.
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Sujet: Re: the weight of darkness (willow) Lun 8 Jan 2018 - 14:45
[quote="Willow H. Rhodes"]
willus. the weight of darkness.
A
Evidement, la question qui nous obsédait, August comme moi, c'était pourquoi. Pourquoi cela lui arriver à lui ? Pourquoi s'en prenait-on a lui ? Pourquoi son accusatrice lui en voulait-elle autant au point de venir gâcher sa vie ? Tellement de pourquoi pour si peu de réponse. August ne semblait faire que ça : chercher les raisons à ce qui lui arrivait. Il fallait qu'il arrête par ce que rien de bon ne sortirait de tout ça. Cela le rendrait dingue et ne mènerait à rien puisqu'il n'avait rien fait. « Mais que veux-tu que je fasse d’autre, Willow ? Je n’ai rien à quoi me raccrocher à part mes questionnements, mes hypothèses ! Tout tourne, tellement vite, là-dedans. » Me dit-il en prenant sa tête dans ses mains. Je soupirais en le regardant, comprenant ce qu'il voulait dire. " Je sais ... " Soufflais-je le coeur serré de voir tant de souffrance chez lui. « Ils n’ont rien pu me dire, ils n’ont rien voulu me dire de plus, je nage dans le néant total et on me laisse là-dedans, tout ce que je fais c’est répondre à leurs questions sans savoir … sans savoir ce qu’ils veulent réellement obtenir comme réponses. » Me dit-il alors. Je venais poser ma main sur son bras, réconfortante même si cela me paraissait bien peu de chose d'être simplement une présence face à ce que j'aurais aimé pouvoir faire pour lui, pour l'aider. Je secouais la tête. " Je me faisais tellement de soucis quand je ne t'ai pas vu rentrer ... J'aurais jamais pu imaginer que ça prendrait cette tournure ... " Lui assurais-je, comme anesthésiée, sous le choc, me rendant enfin compte que plus rien ne serait comme avant pour aucun de nous deux. J'essayais de toute mes forces de le rassurer, de lui assurer avec véhémence qu'il n'était pas coupable, qu'il n'avait rien fait même si il avait ses pertes de mémoire. J'étais prête à me battre pour ça, pour qu'il garde confiance et espoir, aussi difficile que cela soit pour le moment. C'était à moi d'être forte pour lui, même contre le monde entier si il le fallait. August eu un rictus qui me fit froid dans le dos. Comme si il avait déjà baisser les bras. « Je crois que tu devras te battre contre bon nombre de tes collègues, alors, Will. Tu ne seras épargnée de nulle part, tu seras une source d’informations pour eux … Ça ne restera pas bien longtemps secret, huis-clos ou pas au procès, l’histoire fera parler. » Je hochais la tête. Il avait raison. Bientôt, tout le monde serait au courant et cela n'en deviendrait que plus difficile. " Je sais que cela ne va pas être facile, ni pour toi, ni pour moi. Mais je sais que tu n'a rien fait et que si on se serre les coudes, on fera face, quoi qu'il arrive. Je suis plus forte que j'en ai l'air. " Lui dis-je en plongeant mes yeux dans les siens. « J’suis dans la merde, profondément. Et je suis désolé de te traîner avec moi dedans. » Je secouais la tête. " Arrête, tu n'y es pour rien ... " Lui assurais-je à mi-voix en le regardant. Je faisais mon possible pour paraître forte, pour ne pas craquer devant lui et tout faire pour le soutenir du mieux que je pouvais en étant sur de moi, certaine que les choses s'arrangeraient même si cela prenait du temps. Naïvement, je ne doutais pas qu'ensemble nous traverserions cette mauvaise passe et qu'on en sortirait finalement grandit. J'idéalisais cet homme que j'aimais mais pour moi, c'était quelqu'un d'extraordinaire et qu'on s'en prenne a lui me paraissait tellement improbable et injuste. August sourit, attendri par ma naïveté, alors que son front était collé au miens. Je le sentais redevenir un peu plus lui-même, moins anéanti et sous le choc. Cela me rassura même si cela ne faisait que commencer. C'était certain et le plus dur était encore à venir. « D’ici à la fin du procès, qui … qui s’étendra jusqu’à Dieu sait quand, je ne peux retourner à l’école, ni à une quelconque école en fait … et je ne peux quitter le pays. On peut dire adieu à nos vacances du temps des fêtes en Autriche. On peut dire adieu à pas mal de choses. » Me prévient-il. Je le regardais, évidement déçue. Je passais mes mains sur mon visage fatigué. " Ce qui compte le plus maintenant, c'est faire face à ce qui va arriver. Je te promet qu'on rendra visite à tes parents quand tout sera finit, et on fera encore pleins de chose, comme on se l'est promis. " Dis-je en appuyant mon front contre le siens. Je venais alors me dégager de ses bras pour me relever. Je scrutais mon regard sur le siens. " Tu te sens capable de te lever ? Je sais pas ... Tu veux peut-être prendre une douche ? Ou manger quelque chose ? " Lui demandais-je en le surplombant en étant debout. " Qu'est ce que je peux faire pour t'aider ? " Lui demandais-je, presque suppliante. La moindre petit chose me rendrais heureuse et diminuer le sentiment d'inutilité que je ressentais.
WILDBIRD
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Sujet: Re: the weight of darkness (willow) Jeu 11 Jan 2018 - 14:50
« Je sais … » Dit-elle dans un soupir. August se sentait mal, mal de s’emporter, pas forcément contre elle mais en levant tout de même le ton. Ce n’était pas lui, de parler ainsi à Willow, ce n’était pas lui d’être aussi à cran. Un seul après-midi dans cet état de panique et de doute, et le voilà déjà changé. Qu’est-ce que ce serait dans quelques semaines ? August désirait croire que ce n’était que la surprise qui le faisait réagir de la sorte. Que toute cette histoire n’aurait pas raison de lui. « Je me faisais tellement de soucis quand je ne t'ai pas vu rentrer ... J'aurais jamais pu imaginer que ça prendrait cette tournure ... » Il secoua la tête, la basculant vers l’arrière pour venir la poser sur le mur derrière lui, passant ses mains sur son visage, terminant leur course dans sa barbe mal rasée qui ne ferait que grandir sous sa négligence. « Crois-moi, moi non plus … » Dit-il en soupirant. Ça n’était qu’une journée comme une autre, au départ, et finalement elle s’était transformée en la pire journée de sa vie. Les choses ne s’amélioreraient pas, et pour Willow non plus, qui allait devoir faire face à ses collègues avides d’informations. Elle serait leur meilleure source. « Je sais que cela ne va pas être facile, ni pour toi, ni pour moi. Mais je sais que tu n'as rien fait et que si on se serre les coudes, on fera face, quoi qu'il arrive. Je suis plus forte que j'en ai l'air. » August plongea à son tour ses yeux dans les siens, laissant sa tête se tourner vers elle faiblement. « Je sais que tu es forte, Will. Je n’en doute pas une seule seconde … mais tout ça, c’est bien plus grand que nous. » Eux deux réunis, même. Ils ne pouvaient pas être préparés à une telle épreuve, et peu importe la force qu’ils rassemblaient ensemble, qui sait si ce serait suffisant ? Les minutes passèrent, le calme retrouva lentement son droit, et August sembla un peu plus apaisé – un peu plus apaisé que lorsqu’il était rentré ici, certes, mais il ne cesserait pas d’être agité de sitôt. Le choc était tout simplement passé, sans doute parce qu’il l’avait autant verbalisé auprès de sa petite amie. Il n’était peut-être pas encore prêt à affronter la réalité en face, mais il était capable d’accepter qu’elle était là, cette réalité, et que tôt ou tard il allait devoir la confronter. « Ce qui compte le plus maintenant, c'est faire face à ce qui va arriver. Je te promets qu'on rendra visite à tes parents quand tout sera finit, et on fera encore pleins de chose, comme on se l'est promis. Tu te sens capable de te lever ? Je sais pas ... Tu veux peut-être prendre une douche ? Ou manger quelque chose ? Qu'est ce que je peux faire pour t'aider ? » Leurs fronts étaient collés l’un à l’autre, jusqu’à ce qu’August s’écarte pour laisser Willow se relever. Elle lui tendit sa main, et lui leva le regard vers elle, las. Ne voulant pas la laisser dans cette position, impuissante et déroutée, il attrapa finalement sa main pour qu’elle le hisse vers le haut. Mais ce ne serait plus jamais assez haut. « Je suis fatigué, tout ça m’a pris … toute mon énergie. Je vais aller m’allonger dans la chambre, je crois. » Déclara-t-il, d’une voix distante et faible. D’un pas las, se traînant les pieds, il marcha jusqu’à leur chambre et tira les rideaux, referma la porte, pour s’enfermer dans ce qui deviendrait sa prison temporaire.