Dispute à mi-voix

S'il y avait bien un avantage au quartier des habitations, c'est que le parc n'était vraiment pas loin. Aisling pouvait donc y aller avec Siobhan qui commençait à marcher, source de bien des inquiétudes pour la jeune maman d'ailleurs. Mais elle ne pouvait pas la clouer au sol toute sa vie, malheureusement. Elle l'avais mise dans sa poussette pour aller jusqu'au parc. Elle avait, en tant que bonne maman, prévue un goûter. Une fois arrivée, elle laissa sa fille sortir de sa poussette et la regarda évolué, d'abord à quatre pattes, sans la quitter des yeux une seconde. La voyant se rendre sur un banc voisin auquel elle s'était installé, elle leva les yeux vers le propriétaire de la poussette qui s'y trouvait et reconnu Ciàran. Elle leva les yeux vers lui, le fixant quelques secondes sans rien trouver à dire tellement elle était perturbée par sa présence dans ce lieu si particulier mais surtout, avec une poussette.

-Tiens, moi qui pensais que t'étais mort, mais j'avais oublié que t'avais une femme à t'occuper.

Voilà déjà un mois que ton quotidien a radicalement changé. Ton nouveau rôle de père est bien plus compliqué que tu ne l'imaginais même si tu ressens un amour grandissant pour ton fils. Dès les premiers regards, tu as su que tu ne vivrais plus que pour lui. Aujourd'hui, ton métier commence à prendre des proportions trop importantes et tu as peur pour la vie de Gabriel. Mais tu sais que la mafia n'est pas un milieu qu'on peut quitter en vie. Alors, tu essayes de prendre quelques distances sans attirer les soupçons. Pour ça, tu essayes de profiter de ton fils au maximum, lui faisant découvrir ta ville du coeur : Bowen. Et même s'il est trop petit pour s'en rendre compte, tu sais qu'il aime autant que toi ces moments passés ensemble. Tu n'aurais jamais pensé être un père dans ce genre-là mais comme quoi, un enfant, ça change un homme. Après une longue balade dans le parc, tu décides de te poser sur un banc pour bercer Gabriel qui a besoin de dormir mais il ne faut que quelques secondes pour que tu sois interrompu par une petite-fille. Tes sourcils se froncent en reconnaissant vaguement la petite. Tu n'es pas certain mais lorsque tu vois Aisling arriver, tu fais directement le lien : Siobhan. « Ou plutôt un fils. » Dis-tu en montrant la poussette de la tête. Tu sais que les paroles de la jeune femme reflète de la jalousie mais tu ne veux rien laisser paraître. Comme si ça ne t'atteignait pas. « Je te présente Gabriel. » Ajoutes-tu en posant ton regard sur ton fils.

Il est froid, il a toujours été froid. Aisling n'est pas surprise une seconde pas le ton qu'il emploi et le détachement dont il fait preuve. Elle aurait aimé faire la même chose, mais elle n'y arrive pas. Elle aurait juste dû prendre sa fille et passer son chemin. Mais si la blonde faisait toujours ce qu'elle devait, ça se saurait, vraiment. Elle était plutôt douée pour prendre les mauvaises décision.

-Cool.

Elle ne jeta pas un regard au gamin. Elle n'aimait pas les enfants de toute façon, elle aimait sa fille, mais ça s'arrêtait là, et encore. Aisling avait passé les premiers mois de sa vie à la rejeter jusqu'à ce que Perry, Isaiah et Cupidon d'escriment à lui faire apprécier l'enfant. Et à présent, elle savait qu'elle ferait n'importe quoi pour elle, mais juste pour elle.
Siobhan s'était d'ailleurs assise au pied du banc et jouait avec les cailloux, visiblement pas décidé à aller ailleurs.

-Cependant, je crois qu'il n'était pas encore né quand tu as disparu.

Disparu de sa vie, encore. Il ne faisait que ça, sans cesse, sans prévenir. Et si elle pouvait faire la guerre à Isaiah pour cela, avec lui c'était peine perdue. Alors qu'avait-il fait avant sa naissance si non de s'occuper de la mère du gamin, hein ? Oh et puis, quelle importance. Il pouvait bien baiser toutes les femmes qu'il voulait dans cette putain de ville.

Tu ne relèves pas le peu d'intérêt qu'Aisling porte à ton fils, tu t'en doutais un peu. De toute façon, tu ne lui en demandes pas tant même si de ton côté, tu as porté un peu plus d'attention à Siobhan que ça. Peu importe, la jeune femme n'arrivera pas à te mettre de mauvais humeur, pas devant ton fils. Même s'il est bien trop petit pour avoir conscience de tout ça. Tu sens la rancoeur dans la voix d'Aisling et contrairement à d'habitude, il y a quelque chose de changé. Mais tu ne sais pas encore quoi. « C'est vrai. » Réponds-tu franchement. Tu ne nies pas les faits, ça ne servirait à rien. Et puis, le mensonge par omission ce n'est pas ton truc. « J'ai dû quitter Bowen quelques mois. » Ajoutes-tu pas pour te justifier mais pour expliquer ton absence. Tu ne dois rien à Aisling mais tu ne veux pas qu'elle se fasse de fausses idées. Tu sens une petite pointe de jalousie dans sa voix et en d'autres circonstances, ça t'aurait sûrement beaucoup plu, mais là, tu détestes son ton de reproches. Tu ne veux pas lui dire tout de suite que, suite à cela, tu t'es retrouvé divorcé. Tu veux que la jeune femme aille au bout de sa curiosité et te pose des questions. Tu veux la confronter à sa jalousie mais tu sais que ce ne sera sûrement pas si simple.

Au moins il était franc. C'était une qualité qu'il avait, elle le connaissait, elle le savait. Elle glissa une main dans ses cheveux, tournant pendant quelques secondes ses yeux bleus vers lui avant de reporter son attention sur sa fille.

-Et tu es toujours aussi peu ami avec les téléphones de ce que je peux constater.

Puisqu'elle n'avait pas eu ne serait-ce qu'un message pour la prévenir. Oui, Ciàran avait vraiment le chic pour montrer aux autres qu'il n'en avait vraiment rien à foutre d'eux.
Aisling finit par s'asseoir en tailleur devant sa fille, vérifiant qu'elle ne mangeait pas les cailloux, à son âge, c'était totalement possible.

Tu n'aimes pas laisser penser à quelqu'un qu'il a de l'importance à tes yeux. Ce serait une façon pour toi de te montrer vulnérable et tu le refuses. C'est sans doute pour cela que tu as omis volontairement de prévenir Aisling de ton absence. « A ce que je sache, tu n'as pas essayé de prendre de mes nouvelles non plus. » Réponds-tu, le ton légèrement accusateur. Tu n'es pas le seul responsable dans cette histoire, vous êtes deux. Tu regardes Aisling se poser aux côtés de sa fille avant d'ajouter : « Tu veux faire un concours de celui qui aura le plus de torts dans l'histoire ? J'pensais qu'on était quitte de tout ça. » Tu soupires, masquant ton énervement. D'une main tu commences à bercer la poussette de Gabriel afin qu'il puisse s'endormir malgré cette atmosphère pesante qui plane autour de vous. Cela doit être aussi bizarre pour Aisling de te voir dans ce rôle que pour toi de la voir mère. Vous n'avez pas l'habitude d'être aussi sérieux et encore moins ensemble.

Essayé de prendre des nouvelles ? Il lui suffisait d'un message sans réponse pour arrêter d'essayer. Aisling n'aimait pas montrer une quelconque dépendance, comme Ciàran d'ailleurs. Ils avaient au moins ça en commun, ce qui n'était pas forcément une qualité.

-Quitte de quoi ? Je n'ai pas l'intention de faire un concours. Je voulais juste constater à quel point tu te foutais de ma gueule depuis deux ans.

Le ton d'Aisling était devenu froid, bien que toujours un tant soit peu agressif. Elle n'était pas capable d'être aussi détachée que lui.
Elle aurait voulu partir, mais c'est le moment que choisit Siobhan pour essayer de se mettre debout, s'aidant du banc pour se redresser. La jeune maman la regarda en fronçant les sourcils, un peu inquiète.

Tu remarques qu'Aisling est bien plus irritée que toi à présent. Du moins, tu l'es tout autant mais tu n'en montres rien. Prenant cet air détaché dont tu as le secret. « Me foutre de ta gueule ? » Demandes-tu en riant légèrement. « J'savais pas qu'on s'était promis des choses. » Tu es mal placé pour dire ça parce qu'à la première occasion, tu es celui qui fait des reproches à Aisling. Mais qu'importe, tu veux lui montrer que sa présence n'est pas indispensable. Comme celle de toutes les autres personnes qui côtoient ta vie. Même si c'est faux. « Qu'est-ce qui a changé depuis la dernière fois ? A part le fait que je ne t'ai pas prévenu de mon voyage d'affaires ? C'est le fait que je sois devenu père et que du coup j'ai moins de temps à consacrer à ton cul ? » Demandes-tu sèchement sans même accorder un regard à la jeune femme. Toutes tes pensées vont pour ton fils à présent, c'est vrai. Mais si Aisling ne comprend pas ça, tu ne peux rien faire pour elle.

Promis, peut être pas non, mais il savait bien que ce n'était pas la question. Il pouvait bien lui dire ce qu'il voulait, quand elle s'approchait un peu trop prés d'autres hommes, il était la premier à devenir mauvais. Mais à quoi bon lui répondre ?

-Ne t'inquiète pas pour mon cul, y en a bien d'autres pour s'en occuper.

Et ça, ce n'était pas juste un mensonge pour le faire rager. Aisling n'avait pas de mal à trouver des amants, et même si elle n'en trouvait pas, elle avait toujours ses propres jouets pour s'occuper.
Elle s'approcha doucement de sa fille qui se mettait debout pour la prendre dans ses bras, l'appuyant sur sa hanche.

-Je ne pense pas que ce qui a pu changer dans ma vie d'intéresse, Ciàran.

Sinon il s'en serait inquiété.

Tu ne doutes pas qu'il existe bien des hommes sur cette Terre qui rêveraient de prendre soin du cul d'Aisling. Seulement, jusqu'ici, tu refusais cette idée. Aujourd'hui, vous semblez à mille lieux l'un de l'autre parce que vos vies ont considérablement évolué dans des sens opposés. « A commencer par ce cher Isaiah. » Rétorques-tu avec un sourire moqueur au coin des lèvres. Tu sais pertinemment qu'Aisling est très proche de ce gars et ça ne te plaît pas. Malheureusement, elle semble s'y accrocher comme une moule à son rocher. Tu ne comprends pas pourquoi d'ailleurs. Peut-être pour la drogue qu'il lui fournit ? « J'ai eu d'autres trucs à gérer récemment. A commencer par mon divorce. » Dis-tu en marquant un temps de pause avant de reprendre : « Mais tu l'ignorais sans doute aussi étant donné que tu ne t'intéresses pas non plus à l'évolution de ma vie. J'pense qu'on est à égalité sur ce point-là. Alors dis moi, sincèrement, qu'est-ce qui te gêne au fond ? » Tu veux savoir le vrai fond du problème. Tu veux qu'Aisling le dise à voix haute parce que toi tu es persuadé que c'est Lou-Belle le problème. Et que tout ça n'est qu'une crise de jalousie passagère.

A l'entente du nom d'Isaiah, Aisling ne put s'empêcher de sourire. Mais ce sourire n'avait rien de narquois, non, la blonde souriait juste tendrement en pensant à son meilleur ami.

-Je pense qu'Isaiah est l'un des hommes les moins intéressé par mon cul qui soit. Il s'intéresse juste à moi.

Ayant sa fille dans ses bras, elle l'embrassa sur le front.

-Et à bébé Sio.

Isaiah, comme d'autres de ses amis, comme Cupidon, avaient été de véritables anges avec elle alors que Siobhan arrivait dans sa vie comme une avalanche.
Aisling leva les yeux vers lui alors qu'il abordait le sujet de son divorce. Son mariage n'aura donc pas tenu bien longtemps. Enfin tenu... Elle n'avait pas l'impression que l'un ou l'autre n'ait essayé de l'entretenir.

-Je t'avoue m'être assez peu intéressé à ton mariage, puisque tu m'as certifié qu'il ne s'agissait que d'un mariage de convenance et qu'il n'avait pas d'importance, je t'ai cru.

Après tout, elle ne risquait pas de l'épouser, alors qu'est-ce que ça pouvait bien faire ?
Elle reposa doucement sa fille, s'accroupissant à côté d'elle alors qu'elle se remettait à jouer et à se tortiller au sol.

-Le problème ? C'est que j'ai toujours eu besoin de toi, mais tu n'es jamais là quand il le faut. Tu disparais, sans arrêt, sans prévenir, pendant un mois, deux, ou même un an.

Mais était-ce vraiment une mauvaise chose, qu'il sorte de sa vie ?

En ce qui concerne Isaiah, Aisling a toujours été trop naïve à tes yeux et c'est sûrement pour cette raison que c'est un sujet sensible pour toi. Tu as l'impression que le concernant, elle n'a aucune lucidité. « Ouais c'est vrai qu'il s'intéresse à augmenter ta consommation de drogue. » Craches-tu en arquant un sourcil. Tu n'avais toujours pas digéré cette histoire-là. Même si tu vends de la drogue dans ton réseau mafieux, tu ne tolères pas que ton entourage en consomme. Et encore moins Aisling. « C'était le cas. Mais ça explique en partie mon absence. » Dis-tu sur un ton plus détaché qu'auparavant. Lorsque tu vois que Gabriel est bel et bien endormi, tu arrêtes de bercer la poussette pour te concentrer davantage sur la jeune femme. Elle n'a pas tant changé à part qu'elle endosse parfaitement son rôle de mère à présent. Du coup, tu te demandes bien ce qu'elle voulait dire par "ce qui a pu changer dans ma vie". « J'ai jamais eu l'impression que tu aies besoin de moi. Bien au contraire. » Réponds-tu légèrement sur la défensive. Aisling n'en a jamais fait qu'à sa tête avec toi de toute façon. « Ce n'est pas comme si tu écoutais mes conseils. » Ajoutes-tu en faisant référence à ce junkie qu'elle fréquente. Tu as toujours voulu ce qu'il y a de mieux pour la jeune blonde ou du moins à ta manière. A une époque, tu lui as même conseillé de rester avec Perry, c'est pour dire jusqu'où tu étais prêt à aller pour elle. Mais aujourd'hui, peu importe ce que tu dis, Aisling n'en montre pas grand intérêt.

Aisling éclata de rire à la remarque de Ciàran sur Isaiah. A quel point est-ce qu'il pouvait être mauvais avec lui ? Pour absolument aucune raison.

-Pas pire que toi qui t'intéresses qu'à mon cul.

L'un dans l'autre, après tout.
Ça explique, oui sans doute, signer trois papiers ça doit bien prendre au moins deux mois. Aisling se contenta de soupirer pour toute réponse, haussant les épaules. La prochaine fois, il trouverait une autre excuse.
Il n'a jamais eu l'impression qu'elle avait besoin de lui ? Mais quel con. Si c'était le cas, elle aurait arrêté de le voir il y a déjà bien longtemps. Il le faisait exprès, exprès pour qu'elle s'agenouille à ses pieds, qu'elle lui fasse promettre de ne jamais l'abandonner. Mais ça n'arriverait pas, parce qu'elle ne voulait pu entrer dans son jeu. Et puis c'en était trop. Se relevant, laissant sa fille jouer au sol, elle se rapprocha de Ciàran, plongeant son regard bleu glacial dans le sien.

-Ecouter les conseils d'un mafieux ? Ouais, je comprends vraiment pas pourquoi je fais pas ça.

Les conseils de Ciàran qui se résumaient à ne voir aucun autre homme à part lui, tu parles de conseils.

-Ecoute moi bien, Ciàran Adreani, tu ne connais pas Isaiah, et tu ne le connaîtras jamais parce que tu ne t'en donneras pas la peine. Mais si tu le détestes autant, c'est pas parce qu'il ne t'inspire pas confiance, c'est parce qu'il est tout ce que tu n'es pas. Il est là quand j'en ai besoin, il est l'épaule sur laquelle je peux pleurer en toutes circonstances, il fait toujours tout pour me faire sourire dans les pires moments. Il a été plus là dans la vie de Siobhan que moi-même. Il est sain pour moi.

Et il passait son temps à le dénigrer pour d'obscures raisons. Il pouvait bien continuer, ça ne ferait que la mettre hors d'elle.

Votre relation avec Aisling était bien plus complexe qu'une histoire de cul et elle le savait autant que toi. Malheureusement, vous étiez bien trop énervés tous les deux pour l'admettre. Et puis, parler du fond de votre relation ça n'a jamais fonctionné. Vous avez préféré laisser ça de côté même si c'était pas forcément la meilleure des solutions. Tu préfères éviter de répondre à la réflexion de la jeune femme, de peur de dire des choses qui ne se disent pas devant des enfants. Même s'ils sont bien trop jeunes pour comprendre quoi que ce soit. Tu observes Aisling lorsqu'elle se rapproche, un sourcil arqué. Puis, un rictus se dessine au coin de tes lèvres en entendant ses paroles. « Mais écouter les conseils d'un junkie c'est tellement mieux. » Rétorques-tu du tac au tac. Entre un mafieux et un junkie, tu ne sais pas vraiment qui est le mieux placé des deux pour donner des conseils. Sans doute aucun des deux. Mais après le monologue d'Aisling sur l'importance d'Isaiah dans sa vie, son opinion était bien claire. « Parce que tu penses réellement que je suis jaloux de cet individu ? » Dis-tu en riant. Aisling a faux sur toute la ligne. Ce que tu n'aimes pas chez ce gars-là, c'est qu'il vous éloigne et surtout qu'il n'hésite pas à partager sa drogue avec elle. Rien de plus. Pour le reste, ça le regarde et tu t'en fous pas mal. « Pourquoi est-ce que tu me dis tout ça à moi ? Si tu ne t'étais pas encore rendue compte que tu l'aimais et bien c'est fait. J'sais même pas pourquoi t'es là, on a clairement rien à faire ensemble. » Réponds-tu sèchement et aussi froidement que ça soit possible. Comme si tu t'en foutais bien d'elle et que ça avait toujours été le cas. C'est faux, évidemment mais tu es bien trop con pour le reconnaître. Tu n'es pas là pour entendre à quel point ce junkie est bon pour Aisling. Tout ça, tu n'en as rien à foutre. Tu pensais que les choses étaient réglées entre vous mais tu avais faux sur toute la ligne. « J'ai même pas pu assister à toutes les échographies de Lou pour voir mon fils alors j'vois pas comment j'aurais pu être là pour toi. Tu n'es pas le centre de mon existence Aisling. » Ajoutes-tu pour lui faire comprendre une bonne fois pour toute qu'elle passe au second plan.

Un junkie, comme si Isaiah n'était que ça. Mais s'il se complaisait à le penser... Grand bien lui fasse. Aisling n'allait pas continuer de débattre, s'il ne voulait rien entendre. Elle n'était pas pour le travail contre productif.

-Tu es jaloux de tous les individus qui rentrent dans ma vie, Ciàran.

Il faudrait peut être qu'il arrête de se voiler la face. Le jour où ils s'étaient revus, il l'avait torturé pour qu'elle lui donne les noms de ses amants.

-Heureusement que je n'ai pas besoin de toi pour me rendre compte de qui j'aime, ou non.

Elle n'avait aucun doute sur le fait qu'elle aimait Isaiah. Elle lui disait même souvent, qu'elle l'aimait et depuis bien longtemps.

-Je ne suis pas là pour toi.

Si elle était là, là, maintenant, tout de suite, c'était pour emmené sa fille jouer, et si elle parlait avec Ciàran c'est parce qu'elle n'avait tout bonnement pas su l'ignorer.
Sa dernière phrase lui fit arquer les sourcils. Elle n'avait jamais prétendu à ce titre. Pendant un moment, il avait été le centre de la sienne, ça elle ne pouvait le nier. Elle ne lui dirait pas, mais elle en avait au moins conscience.

-Tant mieux, ça sera plus facile pour en sortir.

Elle jeta pendant quelques secondes, un regard à la poussette. Elle ne pouvait y discerner qu'un bébé crevette caché sous des couvertures.

-Je n'aurais jamais pensé que tu serais ce genre de père.

Et sans doute que lui non plus.
Elle se baissa alors pour récupérer sa fille, l'installant dans ses bras avant de tourner les talons.

-Aller viens puce, on va faire un tour de toboggan.