Collin ¤ Et maintenant ??

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Et maintenant ??

Collin & Opale

Ça fait déjà un peu plus d'une semaine que Collin s'est tragiquement fait tirer dessus par un imbécile armé dans les bois. Est-ce qu'il s'en est bien tiré ?? Plutôt si j'en crois les nouvelles que j'ai eu de la part de ses soeurs. Disons que la situation aurait pu être encore plus grave. Il aurait pu.. bah mourir. Je vous dis que j'ai eu des nouvelles de la part de ses sœurs parce que, pour ma part, je n'ai pas osée y aller. De un, je n'aurais pas pu m'empêcher de pleurer sans arrêt en le voyant brancher à autant de machine, mais en plus, j'étais un peu gênée. Disons qu'en attendant les secours, je me suis un peu laissée aller au sujet de mes sentiments à son égard. Je lui ai tout déballée d'un seul coup et maintenant, je ne suis pas sûr qu'il ne va pas prendre la fuite une fois remis sur pied.

Pourtant, je ne peux plus reculer maintenant. Je dois à tout prix aller le voir avant qu'il ne croit que c'est moi qui l'évite. Aussi, si tôt mon petit-déjeuné prit, je saute dans la douche et je me prépare pour me rendre à l'hôpital. Lissant soigneusement mes longs cheveux blonds, j'enfile ensuite une petite robe bleue. Je me maquille très légèrement et je me mets en route. Après tout, l'hôpital est à peine à quinze minutes à pieds de chez moi et j'y suis moins de deux. D'un pas mal à l'aise, je m'informe à la réception du numéro de chambre de Collin Meers. 352. Je la remercie maladroitement et je me dirige vers l'ascenseur. Puis, je prends le chemin de la chambre. Plus je m'en approche et plus je sens une boule grandir au creux de mon ventre. Et s'il m'en voulait d'avoir mis autant de temps à venir ?? Ou simplement pour mon déballage sentimental ?? Allez, ressaisis-toi Opale !! Tu ne le sauras jamais si tu n'entres pas !! Prenant une grande inspiration, je me glisse dans la chambre, tombant sur un Collin encore très blafard, mais quand même en meilleure forme que le type qui s'était fait tirer dessus. Encore mal à l'aise, je m'efforce d'esquisser un petit sourire. « Salut... » dis-je en faisant quelques pas dans sa direction. Très doucement, je viens m'asseoir au pied de son lit. « Tu sais, si tu avais besoin de plus d'attention, tu aurais pu trouver un meilleur moyen que de te faire tirer dessus... » Je tente d'être drôle, mais j'ai la sensation de ne pas y arriver. Aussi, je reprend aussitôt mon sérieux. « Désolée d'avoir mis autant de temps à venir.
Je... Je préférais te laisser seul avec tes sœurs et disons que je n'étais pas parfaitement à l'aise. » Je marque une courte pause, commençant à jouer avec mes mains. « Tu te sens mieux ?? »

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Il n'y a pas que l'odeur aseptisée de ma chambre qui me fait grimacer, mon cerveau en miettes et la lourdeur de mon corps enfoncé dans le lit ne m'aident pas à trouver le sourire. J'ai l'impression qu'il me sera difficile de me relever un jour.

Eh oui, je me suis fait tirer dessus. Quand on est flic pour si longtemps, on s'attend à ce genre de choses, à bien pire pour être honnête... mais Bowen est trop tranquille comme ville, j'ai jamais cru que ça allait réellement m'arriver.

Bon, il ne faut pas dramatiser non plus, le doc a dit que j'allais m'en sortir. La blessure n'était pas grave, mais elle suffisait pour me garder cloué à ce maudit lit. Difficile de voir le bon côté d'une chose aussi... douloureuse. Mais au moins, j'ai eu plein de visites et suffisamment de fleurs pour décorer tout le commissariat.

Je suis encore un peu dans le brouillard, mais je me souviens encore de mes "derniers moments". Enfin de ce que j'ai cru être mes derniers moments, quand Opale avait prononcé les mots magiques et que j'étais trop faible pour réagir. Si ça avait vraiment été la fin, je crois que je serais mort en tant qu'homme heureux. Je vois bien pourquoi elle n'est pas venue plus tôt, mais à chaque fois que la porte s'ouvre, je relève les yeux en espérant que ce soit elle. Mais c'était pas le cas.

C'est pareil aujourd'hui, j'ai même pas dormi en l'attendant alors qu'il m'est difficile de rester éveillé. Les paupières lourdes, je ferme les yeux avant d'être surpris par un bruit de pas. Mon cœur rate un battement quand je la vois. Oula, on se calme, on se calme...

Je la suis du regard sans répondre à son salut, mais sa vanne me fait répliquer : « T'as raison, j'ai pris une balle pour toi rien que pour te mettre dans mon lit. Et soyons honnêtes, j'en rêve depuis le premier jour où l'on s'est rencontrés. » Il est difficile de ne pas me rendormir mais j'y tiens, alors je reprends en grimaçant : « Désolé, c'est la morphine. » Oui, c'était un peu trop direct, même pour moi.

Je la laisse parler puis réponds à sa dernière question en grimaçant : « Je vais m'en sortir. Physiquement ça va, mais ma fierté se porte moins bien... » Je soupire doucement : c'est que j'ai failli me faire abattre par un gosse qui a la moitié de mon âge.

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Et maintenant ??

Collin & Opale

J'ai beau faire comme si de rien était, cette situation ne me semble pas naturelle. Pourquoi ?? Parce qu'il n'y a rien de naturel à venir voir son petit ami à l'hôpital après qu'il se soit fait tirer dessus et qu'on lui ait avoué nos sentiments en pleine forêt tout en sachant qu'on ne risque pas de recevoir une réponse de sa part. D'ailleurs, qu'est-ce qui me dit qu'il a envie de me voir maintenant ?? Je l'ai probablement fait flipper grave avec mes mots doux et ma déclaration inappropriée.

Mais bon, si je veux être fixée, mieux vaut que j'aille lui rendre une petite visite. Si tôt entrée dans sa chambre d'hôpital, je le salue. Collin ne me répond pas et bien que je m'efforce de ne pas le montrer, je commence à stresser. Néanmoins, il répond du tac au tac à ma vanne, me faisant sourire légèrement. « Tu vas devoir rester en vie si tu veux que je finisse dans ton lit. D'ailleurs, ça serait tragique qu'au bout de tous ces mois de disputes et de vannes stupides on en vienne pas aux faits. » Je lui lance un clin d’œil, mais en le voyant fermer les yeux, je commence à me dire que je ne suis peut-être pas la bienvenue. Il a mieux à faire que d'écouter mes stupidités, comme dormir. Il s'excuse en mettant ses paroles et son air ensommeillé sur le compte de la morphine, mais je lui fais signe de ne pas s'en faire. Puis, je lui demande comment il se sent. Il esquisse une grimace avant de dire que sa fierté en a pris un coup. Cette fois, je ne peux m'empêcher de reprendre son sérieux. « Ne dis pas de bêtise. Tu m’as sauvé la vie et tu n’as pas à avoir honte de cet accident. Le seul qui devrait s'en vouloir, c'est ce sale gosse. » Collin ferme les yeux de nouveau et je m'efforce de reprendre mon calme. « Tu préfères que j'y aille ?? Que je te laisse te reposer ?? »

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Dès que les médecins m'auraient autorisé de quitter ce lit, je ne me ferais pas prier pour sortir. Mais encore faut-il que j'arrive à me relever sans l'aide de l'infirmière, la fatigue continue à me tirer vers le bas et je déteste me montrer dans une telle position de faiblesse. Le seul avantage dans la situation, c'est qu'elle ne puisse pas m'agresser physiquement suite à ma vanne pourrie. 80% des filles auraient recouru à la violence, mais elle... elle semble plutôt impatiente, ce qui me fait ouvrir grand les yeux avant de lâcher un soupir exaspéré : « Et tu me dis ça maintenant que je suis cloué à ce lit... ? » Je pensais plutôt que si je formulais ma pensée, son premier souci serait de me priver d'anti-douleurs. Ô malheur. Frustration. Tristesse...

J'ai l'impression qu'elle s'énerve ensuite, ou qu'elle est reconnaissante (?) - qui sait, les femmes restent un mystère - que je lui ai sauvé la vie. Je fais un effort pour me redresser un peu quand elle se dit prête à me laisser me reposer : « Je ne fais que ça depuis que je suis là alors... t'en va pas. » C'est censé être une demande mais le ton de ma voix est clairement autoritaire : ce n'est pas discutable, j'ai des choses à dire. « Catherine était là y a quelques jours, quand elle a entendu parler de l'incident, et... » C'est peut-être pas le meilleur moment de parler de mon ex, surtout qu'Opale sait à quel point je l'aimais, mais il est vraiment temps de mettre les choses au clair. « ... et elle a dit qu'elle aimerait qu'on reprenne là où l'on s'est arrêtés, moi et elle. Elle regrette tout. Et tu sais quoi ? J'étais content car... » J'allais enchaîner avant de me rendre soudain compte de l'énormité de la chose que je viens de lâcher, et que je suis en train de la bombarder d'insécurités. Oh oh. « En fait, c'était juste une hallucination, effet secondaire de la morphine... » T'as pas trouvé mieux, pour "mettre les choses au clair", Collin ? Sérieux ?

Je soupire encore, une tempête est probablement sur le point de tonner au-dessus de ma tête.

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Et maintenant ??

Collin & Opale

J'hausse les épaules à sa plainte. Il s'attendait à quoi ?? Que je n'aie jamais envie de lui même si on était ensemble ?? Je ne suis peut-être pas une nympho, mais je demeure une femme, quand même !! Je le vois fermer les yeux régulièrement et je lui demande s'il souhaite que je le laisse se reposer. Après tout, il s'est quand même fait tirer dessus. Il a clairement besoin de se remettre. Sa réponse autoritaire me fait cependant soulever les mains en signe de soumission.« D'accord grand chef. Je ne bouge pas. » dis-je avant de rire légèrement.

Cependant, je ne peux m'empêcher de reprendre mon sérieux au moment où il reprend la parole. Il se met à me parler de son ex et de la petite visite surprise qu'elle lui a rendue pour lui dire qu'elle souhaitait qu'ils se remettent ensemble. Je m'attends à ce qu'il me dise qu'il l'a envoyé bouler, mais lorsqu'il me dit qu'il était content, mes yeux s'arrondissent comme des soucoupes. Je m'apprête à protester lorsqu'il ajoute que c'était une hallucination dû à la morphine... What the Fuck, je n'y comprends rien. Une nouvelle fois, je lève les mains, mais cette fois en signe de colère. « N'en dis pas plus, j'ai compris... » En fait, non, mais je ne veux pas lui donner cette satisfaction. « Alors c'est maintenant que tu me dis que tu as encore des sentiments pour ton ex !? Après que je t'aie ouvert mon coeur en pleine forêt comme une pauvre dinde !? » Je me mets à faire les cents pas, fixant mes pieds avant de replanter mon regard dans le sien. « Tu sais quoi ?? Vas te faire voir !! J'en ai marre que tu me poignarde dans le dos à toutes les fois où j'ai le malheur de baisser ma garde. » Je devrais partir. Je le sais.

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Traverser un champ de mines, désamorcer une bombe, avouer à mon capitaine que j'ai jamais fini le rapport qu'il réclame depuis des semaines... tout est bon pour échapper à cette conversation ultra-sentimentale. Enfin, sentimentale... plutôt explosive. C'est que je viens apparemment de lâcher une bombe sans m'en rendre compte. Le truc super gênant des contes de fées que je comptais dire a tourné en quelque chose d'explosif. Non mais, comment j'ai fait pour déformer moi-même mes propos...

Je sais qu'elle n'y comprend rien, et vu mon état mental dû au fait que je suis shooté aux médocs depuis des jours, je préfère peser mes mots avant de me relancer dans des explications. Mais elle me le permet pas, je me retrouve occupé à la suivre d'un regard inquiet pendant qu'elle erre dans la chambre, me reprochant d'être un connard. Déjà-vu. Ce n'est pas la première fois depuis que je la connais. Bien fait, Collin.

« Opale... » je commence, cependant, elle ne m'écoute pas. Moi avoir des résidus de sentiments pour Cathy... ? Elle a clairement mal compris. « Opale... » je répète, espérant l'interrompre. Mais une insulte s'en suit, des reproches, un regard de haine, plus une vague de panique qui m'envahit... ça ne plaisante pas, elle a vraiment l'air énervée et je n'ai pas... plus envie de jouer avec le feu. « CHÉRIE !! » Soupir. Je me redresse tant bien que mal, et quitte mon lit pour m'approcher d'elle. « Non mais tu vois ce que tu me fais dire ?! Tu te rends pas compte de l'effet que tu as sur moi ? J'ai jamais dit "chérie" à Cathy en dix ans de relation. » dis-je, énervé à mon tour. Je pose les mains sur ses épaules, aussi bien pour l'obliger à me regarder dans les yeux que pour prendre appui et ne pas tomber. Pathétique, je sais. « Comment tu peux penser que je me remettrais avec cette vipère ? Elle m'a laissé tomber quand j'avais le plus besoin d'elle alors que toi... t'es totalement à l'opposé d'elle. Ce que je voulais dire, c'est que j'étais content car pour la première fois depuis qu'on s'est séparés, je n'en avais rien à foutre de ses sentiments. Quand elle me parlait, je me disais qu'elle n'était pas aussi jolie que toi, ni aussi drôle... que t'as été plus honnête, moins exigeante... j'ai fini par être reconnaissant qu'elle m'ait quitté, car sinon, tu serais pas là, idiote. » Chérie puis idiote... je ne suis pas sur la bonne voie, je crois. « Alors tu me laisses finir ce que j'avais à dire ? » Il y a encore des choses qu'elle doit entendre, je ne sais pas ce qu'ils m'ont injecté mais ça me rend loquace et je compte bien en profiter.

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Et maintenant ??

Collin & Opale

Moi qui croyais que je lui avais manquée pendant son séjour à l'hôpital, apparemment, je m'étais trompée sur toute la ligne. Il n'en avait jamais rien eu à faire de moi. Tout ce qui comptait, c'était de retrouver cette garce qui lui avait pourtant brisée le coeur. C'est toujours pareil au fond. C'est toujours ces connards au muscles saillants et ces poupées gonflables siliconées qui gagnent en fin de compte. Me relevant debout, je ne peux m'empêcher de traiter mon petit ami de tous les noms. Je lui dis que j'en ai marre de ses petits jeux stupides, marre qu'il me frappe en plein coeur à toutes les fois où j'ai le malheur de baisser ma garde. Je me rends compte qu'il tente de m'interrompre, mais je ne le laisse pas placer un mot pour autant. J'ai besoin de me vider le coeur.

Cependant, je reste béate à l'instant où je l'entends prononcer un mot auquel je ne m'attendais pas. Chérie ?? Il joue à quoi là ?? Cela dit, je me tais enfin, le regardant se redresser légèrement. Collin finit par quitter son lit pour s'approcher de moi. Ses mains passent autour de mon cou, sans doute pour se stabiliser un peu. Qu'importe, ça m'oblige aussi à le regarder directement dans les yeux et je ne peux nier que ça me mets un peu mal à l'aise. Il mentionne encore cette Cathy, disant qu'il ne l'a jamais nommé par ce terme. Je ne peux m'empêcher de rouler des yeux, mais ne dis rien pour autant. Au contraire, j'attends qu'il me donne des explications.

Et celles-ci ne se font pas attendre. Presque aussitôt, Collin se lance dans une longue tirade qui me surprend de seconde en seconde. Il me dit ne plus vouloir de son ex, qu'elle l'a laissé en plan alors qu'il avait le plus besoin de sa présence et que je suis tout son contraire. Il poursuit en ajoutant que je suis plus jolie et plus fiable qu'elle et, bien que je tente de m'en empêcher, je ne peux réprimer un sourire. Cependant, lorsqu'il me traite d'idiote, je prends un air faussement outré. « Je ne suis pas une idiote. Retires ça, tu m'entends !? » Mais lorsqu'il me demande si je suis prête à le laisser finir, je ne peux réprimer un nouveau sourire. « Ouais... Continu... Si ça peut t'aider, tu en étais au fait que je suis la plus belle et la plus intéressante fille que tu n'as jamais vu... » dis-je avant d'échapper un léger rire. Néanmoins, je ne peux nier être très curieuse d'entendre la suite de ses propos. Doucement, mes mains viennent se poser sur sa taille pour l'aider à garder l'équilibre aussi. Mes doigts caressent machinalement le bas de son dos, effleurant doucement sa peau pour l'inciter à parler.

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Je dois être aussi romantique qu'un flic en salle d'interrogatoire, donc pas du tout. On me l'a toujours reproché mais ça ne m'a jamais posé problème.

Là, la situation particulière me force à l'être et je me trouve maladroit. Mais son sourire est un bon signe. Ok, grande inspiration intérieure, il faut que les mots sortent de ma bouche. Le souci, ce n'est pas tellement le fait que j'aie à les dire mais plutôt que je suis si peu romantique en temps normal que ça me restera coincé au travers de la gorge. Et alors que je pèse mes mots, elle répète prétentieusement ce que j'avais fait remarquer un peu plus tôt, et ça me fait rire, dissipant mon stress. Je décide de me plier à son ordre pendant que ses mains se posent sur ma taille : « C'est ça. Puis, j'ai cru y passer et j'avais le temps de réfléchir. Quand j'ai choisi de faire ce métier, je savais qu'il y aurait des risques mais je m'étais promis de ne jamais mettre ma vie en danger pour quiconque. Ce n'est pas de l'égoïsme, mais mes soeurs n'ont que moi et je dois rester en vie. Cependant... cependant, pour toi, j'ai enfreint cette règle. » Je doute que je puisse lui donner une plus grande preuve de la sincérité de mes sentiments que ça. Ma plus grande peur pour l'instant, c'est de la voir me tourner le dos et quitter cette pièce - me quitter - à tout jamais. Mais j'ai encore suffisamment de bon sens pour ne pas lui dire à haute voix, oui y a des limites à ma cheesiness, faut pas en faire un flan non plus.

Je laisse passer quelques instants, lui laissant le temps de comprendre avant d'enchaîner, sérieusement, machinalement, comme si c'était la chose la plus facile à dire : « Tu sais que je t'aime, Opale. » dis-je calmement en haussant les épaules, comme si je lui disais pour la centième fois. Oui, elle le sait, elle doit le savoir. C'est, en fait, à moi qu'il fallait du temps pour me rendre à cette évidence.

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Et maintenant ??

Collin & Opale

Si le début à propos de son ex idiote m'avait plus fait rager qu'autre chose, je suis à présent plus que curieuse d'entendre la suite de ses propos. Évidemment, c'est son mot doux qui a attiré mon attention au départ. Disons que je n'ai pas vraiment l'habitude qu'on m'appelle chérie. Puis, la suite de ses propos a attisé ma curiosité. Je suis à présent surexcitée à l'idée d'entendre la suite.

En l'aidant à se tenir debout, j'écoute attentivement la moindre de ses paroles. Il commence par me parler de ses débuts en tant que policier. Il me parle de son serment de ne jamais risquer sa vie pour qui conque, puis du fait qu'il a trahi cette promesse pour moi l'autre soir. Doucement, je fronce les sourcils, essayant de comprendre où il veut en venir. Pour dire vrai, j'ai ma petite idée, mais en même temps, il s'agit de Collin, le mec le plus renfermé que j'ai rencontré de toute ma vie. Du coup, je tente au maximum d'éviter de me faire de faux espoirs et d'espérer en vain.

Mais après ce silence qui me paraît durer une éternité, il finit par prononcer ces mots que je ne croyais jamais l'entendre dire. Il m'aime !? Et il me balance ça le plus naturellement du monde en plus !? Sans pouvoir m'en empêcher, j'échappe un rire amusé. « Dis donc, quels médocs ils t'ont donnés !? » dis-je en riant de nouveau. Mais à voir son air sérieux, je reprends aussitôt le mien. Donc, il est sincère ?? Me le dit-il uniquement parce qu'il m'a entendu dans les bois ?? Et puis, ça n'a aucune importance. Cette fois, j'esquisse un sourire plus léger, plus sincère. « Je t'aime aussi Collin. » Me relevant légèrement sur la pointe des pieds, je viens déposer un léger baiser contre ses lèvres, très peu démonstratif de ce que je ressens en ce moment. Mais après tout, il est à l'hôpital.

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