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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 ALOYSIUS&ESSENCE ▼ Darkness cannot drive out darkness

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MessageSujet: ALOYSIUS&ESSENCE ▼ Darkness cannot drive out darkness   ALOYSIUS&ESSENCE ▼ Darkness cannot drive out darkness EmptyJeu 4 Jan 2018 - 22:12

aloysius & essence
Cela devait faire quinze jours que je n’avais plus vu Aloysius. Je dormais quasiment tous les soirs avec son t-shirt, ça en devenait… Ridicule. Je savais très bien qu’il n’avait aucune valeur sentimentale, je ne l’aimais pas, il ne m’aimait pas. Je devais lui rendre mais je n’avais pas son numéro de téléphone… Si je venais à son boulot il allait me tuer, si je venais chez lui il allait me tuer mais au moins chez lui, il n’y aurait aucun collègue et donc je ne lui ferais pas honte… Puis je m’éviterais une énième scène publique. Sa collègue Ada, allait finir par croire qu’Aloysius me maltraitait à force et je voulais éviter un énième drame.

- Maman je vais à l’hôpital. Je travaille ce soir jusqu’à demain matin 7h, je suis de garde.

Mensonge. Je commençais à 23h le travail, mais je devais passer chez Aloysius avant et je préférais être large ou bien trop en avance plutôt qu'être en retard, je détestais tellement ça.

- Tu ne m’embrasses pas ?

J’avais le t-shirt d’Aloysius lavé et plié dans mon grand sac à main avec mes affaires de rechange lorsque je quitterai le boulot demain matin puis j’avais surtout mon long manteau noir sur mes épaules, prête à partir, mais si je partais encore une fois sans rien dire, ma mère allait finir par s’inquiéter réellement.

- Pardon maman.

Je m’avançais vers elle pour lui déposer un bref baiser sur sa joue tandis qu’elle était en train de se préparer un café mais elle me prit par le poignet m’empêchant de partir.

- Tu ne me caches rien Essence ? Je te trouve changée.
- Non maman...
- Tu es sûre ?

Je devais rester calme sinon elle allait se douter de quelque chose si je devenais trop agressive.

- Maman je dois y aller d’accord ? Bonne soirée et future bonne nuit, je t’aime.

Je la forçais à me lâcher avant de revenir déposer un autre baiser sur sa joue et je filais. Je me dirigeais vers l’abri bus le plus proche et j’attendais sagement ce dernier. Un quart d’heure plus tard j’étais à une rue de chez Aloysius. Mon estomac était noué, je marchais avec une telle lenteur vers son loft que je me demandais encore ce que je faisais ici.

- Qu’est-ce que je fais…

Je soufflais un bon coup avant de me diriger vers chez lui. Il était 20h, j’espérais juste qu’il ne soit pas de service, au pire du pire, je repasserai.

- Tu peux le faire Essence, t’ouvres la porte, il ouvre, tu lui donnes le t-shirt, tu pars.

Je repensais encore à sa leçon de moral sur les rapports non protégés. Je ne me rendais toujours pas compte de ce qu’on avait fait lors de cette nuit. Ca semblait si irréel. Je pensais qu’il me détestait et je pensais le détester aussi. Il m’énervait avec son air de « Monsieur Je Sais Tout » et ses derniers mots à mon égard avaient été une énième morale. Ce n’était pas quelqu’un de « gentil », il avait levé la voix sur moi et la façon dont il m’avait réveillé était représentative de sa vraie personnalité : un homme froid, hostile, égoïste.

J’étais face à sa porte depuis cinq bonnes minutes, j’hésitais entre sonner ou bien alors toquer. Stupide question. A sa place il aurait toqué comme un bourrin quitte à hurler pour que j’ouvre la porte à la vitesse qui lui conviendrait. Je soufflais une énième fois et je décidai de sonner.

Je serrais fermement la bretelle de mon sac à main ente mes doigts tout en reculant d’un pas mais toujours rien.

- Il est sérieux ?

Disais-je à voix basse. J’attendais encore quelques secondes mais toujours rien. Je voyais pourtant la lumière sous la porte, il y avait donc quelqu’un à l’intérieur… Une de ses conquêtes ?

- Aloysius ? C’est Essence.

Je toquais assez bougrement jusqu’à qu’il décide d’ouvrir la porte. Je tombai nez à nez face à lui et là je bugais. Il était si… Fatigué. Je voyais encore ces longs cernes mais mes yeux revenaient automatiquement vers les siens : toujours aussi attrayants mais horriblement effrayants.

- Euh… Je vous rapporte votre t-shirt. Je l’ai lavé, repassé et plié.

Je restais au pied de la porte, fouillant de mes mains tremblantes (à cause des nerfs) dans mon sac jusqu’à ressortir son t-shirt.

- Tenez.

Je souriais timidement, lui tendant le dit t-shirt. J’attendais juste qu’il le récupère, même si là, je ne me sentais pas du tout à mon aise. Je n’étais même pas rentrée chez lui, que j’avais l’impression d’être déjà trop dans son « espace vital ».
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MessageSujet: Re: ALOYSIUS&ESSENCE ▼ Darkness cannot drive out darkness   ALOYSIUS&ESSENCE ▼ Darkness cannot drive out darkness EmptyVen 5 Jan 2018 - 12:50


darkness cannot drive out darkness
essence & aloysius
Le songe de la nuit nourrit toutes les obsessions. Elle est là, incertaine. Soirée qui s’annonce en nuances obscures. Il s’est claquemuré dans son loft en solitaire, contemple, parcoure, l’espace trop vide autour de lui. Deux ans qu’il habite ici, qu’il y passe ses journées, ses nuits, et pas une seule note personnelle. Rien qui laisse à penser qu’une personnalité singulière y vit. Il faudrait peut-être qu’il daigne s’installer un jour, se créer un endroit qui lui ressemblerait et dans lequel il pourrait rester, se reconstruire. Rien que l’idée le fait sourire. Mais pas d’un sourire rêveur. Plutôt de cynisme. Comme si franchement, il était fait pour le carcan d’un quotidien. Avec femme, enfants en bas âge. Pendant un court instant, l’image morcelée d’Aghna se projette contre sa rétine. Il la voit, les bras couverts de mousse plongés dans l’évier de la cuisine. Son imagination le trahit lorsqu’il plisse un peu les yeux, se détache de lui-même, voit le spectre de ce qu’il a pu être la rejoindre, lover ses lèvres au creux de sa nuque, glisser sa paume autour de sa taille pour fureter avec les douceurs de son ventre. Il se concentre, essaie de se souvenir des moments qui furent. Il a beau le vouloir avec intensité, il s’aperçoit très vite que les notes de son parfum ne sont plus aussi claires dans sa mémoire. L’image devient fragmentaire, s’étiole. Ne reste que son ventre qui se tord, des aigreurs qui montent à ses lèvres. Avec lenteur il est en train d’oublier, tout ce qu’elle a pu être, tout ce qu’ils ont été. Ce constat le laisse mutique, amorphe, les bras relâchés le long de son corps en posture de défense. Il tance l’obscurité de la pièce, l’interroge. La vision fantomatique a laissé place à l’atmosphère épurée et impersonnel de l’univers de sa réalité. Sa tête s’abaisse/s’affaisse. Elle lui manque, de manière si puissante parfois qu’il en a mal dans tous ses membres. Aucun son ne lui échappe, ils sont tous étouffés au fond de sa gorge. L’envie de boire le saisit brusquement de manière furieuse, compagne merveilleuse des instants de doutes. Quand il est dans cet état il n’y a que deux issues possibles : l’ivresse de l’esprit, ou l’ivresse du corps. Et comme il n’a pas prévu de sortir, de traîner dans les recoins sordides pour y dénicher une âme aussi perdue que lui pour s’enchevêtrer le temps d’une danse charnelle endiablée, il se dirige d’ores et déjà vers la bouteille qu’il planque derrière ses produits ménagers. Un de ces jours, il va certainement se tromper de bouteille. Prendre le détergeant pour les chiottes à la place du tort boyaux. Pas sûr qu’il distingue la différence au final, tant le whisky qu’il se procure est dégueulasse. Mais qu’importe. Il dégaine la bouteille, n’a pas encore l’audace de boire directement au goulot : quand il est encore un peu sobre, il demeure convenable, boit comme il faut. Passées une heure ou deux il fait fi des convenances. Il se sert un verre, de fait. Sans glace, abrupt. Une première gorgée dévale le long de sa gorge, la brûle, rejoint son ventre. Dans une seconde gorgée, il vide d’une traite le reste du verre. Mise en bouche. D’un geste méthodique et aguerri, il s’en verse un autre, presque jusqu’au ras bord. Marque une pause. Il faudrait qu’il s’arrête là. A ces deux verres trop plein.

Farquharson délaisse la bouteille sur le comptoir de la cuisine. Verre au bout des doigts, il rejoint le divan de son salon, s’assied, s’enfonce. Sur la table basse sont éparpillés des éléments du dossier qu’il a en cours. Le dossier. Le fameux. Celui qu’il poursuit. Celui officieux. L’idée de ramener du boulot à la maison, pour Aloysius Farquharson, c’est un doux euphémisme. Éléments classés confidentiels ou non, il n’en a cure. Il ne vit/respire que pour cela. Et puis ce dossier là l’obsède, depuis des années. Chaque fois qu’il en a la possibilité il s’y repenche, s’y perd aussi. Les tempes martelées par un mal de crâne lancinant, il se dit qu’il devrait manger quelque chose avant de picoler. Il se lève alors, mais à la place de rejoindre le frigo, il s’arrête devant son vieux 33 tours, sort avec une précaution presque touchante un ancien disque de Billie Holiday, le place, savoure le grésillement si familier. Les notes de jazz emplissent la pièce. Blue Moon, qui créé un fond sonore étrange, le rythme qui jure avec son humeur léthargique. Mais il se laisser porter pourtant, rejoint son divan, s’étend. Un truc vient lui chatouiller les doigts, ronronne.

« Qu’est-ce que tu fous là toi ? murmure-t-il à l’intention du chat qui a élu domicile chez lui un jour. Un soupire le traverse, il ferme les yeux un instant, pense être en train de s’assoupir quand on frappe à sa porte. Un grognement déplaisant lui échappe : il n’attend personne. Il veut juste être peinard, picoler sa bouteille, s’attendrir sur des airs de jazz. Il faut toujours qu’on lui vole, les instants fragiles de paix qu’il convoite. Les muscles raides il se lève, délaisse son verre sur la table basse sur une photo sordide, rejoint l’entrée. Il ne regarde même pas de qui il s’agit au préalable, ouvre juste à la volée, le visage tiraillé par la fatigue qui le taraude. - Essence ? Qu’est-ce que tu fais là ? demande-t-il avant d’avoir l’explication, en la présence du tee-shirt entre ses mains. Il hausse les sourcils, un peu surpris. Il ne se souvient même pas lui avoir donné. - Entre si tu veux. lâche-t-il, ne la remerciant même pas pour les soins apportés à son vêtement. Il le récupère juste dans une main, s’éloigne de l’embrasure de la porte ouverte pour la laisser entrer si elle a envie. Quelques pas dans l’entrée, il envoie son tee-shirt sur la console de l’entrée. La même que la dernière fois qu’ils se sont côtoyés, étroitement liés. Il n’a pas oublié bien entendu, mais l’idée ne l’obsède pas non plus. - Tu veux boire quelque chose ? propose-t-il machinalement, après avoir récupéré son verre. Qu’elle parte, qu’elle reste. Compagnie accessoire, qu’elle soit là ou non, il trouvera bien quelque chose. Mais si cela peut l’éloigner un peu de l’alcoolisme notoire dont il est souvent victime, il n’est pas contre l’idée. – Reste pas plantée dans l’entrée comme un animal apeuré, j'vais pas te bouffer. » Termine-t-il, haussant les sourcils. Oh il pourrait bien la bouffer, oui. Mais pas de cette façon-là. Il sait se tenir, quand même, parfois.

©️ nightgaunt
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MessageSujet: Re: ALOYSIUS&ESSENCE ▼ Darkness cannot drive out darkness   ALOYSIUS&ESSENCE ▼ Darkness cannot drive out darkness EmptySam 3 Fév 2018 - 20:38

aloysius & essence
Il semblait surpris de me voir, en même temps je n'avais pas annoncé ma venue, j'avais même peur de sa réaction, peur qu'il croit que je l'espionne, l'harcèle… Se souvenait-il au moins de cette nuit ? Avec tous les cachets qu'il avait imbibé ce jour-là j'avais peur qu'il pense que j'ai abusé de la situation. Après tout le lendemain il était redevenu l'Aloysius froid, distant, impersonnel… Il voulait juste me voir partir, m'avait jeté sur les genoux la pilule du lendemain avant de me moraliser sur cette dernière en me disant que ça bousillait mon corps ce genre de " merde " et que si je comptais " continuer sur cette voie-là " je devais trouver une autre solution au niveau contraceptif. Simple geste de prévention ou alors était-ce un jugement de valeur ?

Je le regardais à peine dans les yeux, je ne savais plus où me mettre vu sa réaction et les questions qui se baladaient dans ma tête. Il prit machinalement mon t-shirt après ma brève explication de ma venue et je tombai de haut lorsqu'il me dit de rentrer. Je pensais qu'il allait me claquer la porte au nez mais non… Bien au contraire. Je déglutis difficilement, croisant mes bras sur ma poitrine, mordant nerveusement ma lèvre inférieure tandis qu'il s'éloignait de l'entrée pour revenir à sa place initiale. Oui j'avais le boulot, mais c'était dans trois heures de temps… Alors pourquoi pas ? Puis une part de moi était comme… En manque. J'étais folle ? Oui je l'étais. Je n'étais pas amoureuse d'Aloysius, non, je savais que pour lui cette nuit ne signifiait rien, pourtant ça m'avait rendu comme accroc à sa présence. Après tout j'aurais pu partir une fois le t-shirt déposé, et là je me retrouvais à faire un pas chez lui et à refermer la porte derrière moi. Pourtant je n'osais pas aller plus loin que l'entrée. Je le voyais s'installer au loin et il me rappela à l'ordre pour me signifier d'avancer et " qu'il n'allait pas me bouffer. " Etait-ce un petit reminder de la dernière fois ?

J'avançais vers lui, je regardais un peu autour de moi, rien avait changé depuis quelques semaines. Son appartement semblait toujours " en déménagement " et je sentais cette odeur d'alcool tout près. Je regardais de plus près la table basse sur laquelle était logée une bouteille et un verre. Buvait-il seul ?

- Vous buvez quoi ? Je veux bien la même chose.

Je ne savais même pas ce qu'il buvait et j'étais d'accord pour boire la même chose. Est-ce que je cherchais à le provoquer ou à lui prouver quelque chose ? Sans doute. Peut-être essayais-je même de me prouver un truc à moi-même. Je m'asseyais à côté de lui, à une certaine distance tout de même, collant bien l'accoudoir du canapé en enlevant timidement mon manteau que je déposais ensuite sur mes cuisses.

- Il y a encore le chat, vous dites qu'il n'est pas à vous, il semble bien aimé cet endroit.

Je parlais de son chat… Conversation très mature mais en même temps je ne savais pas de quoi lui parler, enfin si… Je savais… Mais comment aborder la chose ? Parler de la nuit dernière était une bonne idée ? Pourquoi m'avait-il invité à entrer s'il avait voulu me voir partir en deux-deux avant ? Mon cœur battait la chamade. Anton, Aloysius… Je ne me reconnaissais pas et les deux avaient quasiment la quarantaine. Il y a six mois j'étais encore vierge, sachant à peine embrasser et là… J'avais couché avec deux hommes dans un laps de temps réduit, sans protection, sans attache, sans officialisation… Et le pire dans tout cela c'est que j'aimais ça comme ça me tourmentait.

- Vous êtes en repos aujourd'hui ?

Je m'enfonçais avec mes futiles questions. Une femme, je veux dire… Une femme expérimentée à ma place n'agirait pas ainsi et saurait manier les mots et prendre les bons chemins. Avec Anton, il avait été clair sur ce qu'il voulait… Il voulait me voir juste pour coucher. Aloysius… C'était flou, je savais qu'il n'y avait aucun sentiment, mais que voulait-il par la suite ? De l'amitié ? Un peu plus que ça sans engagement formel ? Ou bien alors ne voulait-il rien ? Au fond, qu'est-ce que je connaissais de lui ? Je ne savais même pas qui il était vraiment… Un coup je voyais un Aloysius meurtrit, attendri, puis deux secondes après je voyais l'Aloysius froid, malsain, manipulateur, calculateur.

A peine avais-je posé cette question que le chat vint sur moi. Je fis un bon de surprise sans trop savoir si je pouvais le caresser ou non. La dernière fois il était distant avec moi et là il semblait vouloir des caresses. Il cogna ma poitrine de sa tête comme pour réclamer ma main sur cette dernière, alors je me mis à le caresser doucement le laissant ronronner de bon cœur sur moi. Il me mettait des poils partout… Il était si mignon mais d'où venait-il ? Peut-être couvrait-il des puces, des maladies animales dont je ne connaissais même pas le nom… Mais comment résister face à cela ?
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