-hot- when you touch me, it's so powerful (ruby)

Trop euphorique, trop heureux de pouvoir récupérer son bar sans avoir eu à se battre trop longtemps, Alfie n'a pas pu s'empêcher de fêter cette victoire en compagnie d'Alek. Sans lui probablement qu'il n'y serait jamais arrivé. Ils ont enchaîné les verres, les mélanges, ont bu jusqu'à ne plus être capables de marcher droit. Après s'être assuré que son petit barman avait les moyens de rentrer chez lui sans risquer sa vie, il a rejoint sa voiture pendant que le monde continuait de tourner autour de lui, semblable à une spirale sans fin. Avant de démarrer le moteur, il jette un coup d'oeil à son portable posé sur le siège passager. Alfie s'en empare et le déverrouille avant d'être obligé de plisser les paupières à cause de la luminosité de l'écran. Il est tard, quelque chose comme deux heures du matin si il se fie à l'heure digitale affichée sur son tableau de bord. Il tente d'écrire un message à Ruby pour lui partager la bonne nouvelle, sauf que les lettres du clavier tactile sont trop petites et qu'il n'arrive à écrire rien d'autre que des mots sans aucun sens. Il soupire. « Crétin de téléphone. » Lassé par tant de prise de tête, il range l'appareil dans la poche arrière de son pantalon et sort de la voiture. Conduire serait une mauvaise idée, il en est conscient. Autrefois, il n'en aurait eu rien à faire de prendre le volant après avoir trop bu mais, à présent, il sait que cela suffirait à attiser la colère de Ruby. À la place, Alfie commence à marcher le long du boulevard et s'aide de l'air frais de la nuit afin de ne pas être malade. Il marche instinctivement vers l'immeuble de Ruby parce qu'il veut la voir, et qu'il n'a pas envie d'attendre le lendemain pour lui annoncer qu'enfin, le Hendrix est à nouveau le sien. Le trajet lui prend une bonne demie-heure et lui permet de passer d'un état trop ivre à un plus modéré, bien que ses idées soient encore loin d'être claires. Presque trois heures. Alfie passe la porte d'entrée, monte les escaliers au lieu de prendre l'ascenseur, et arrive par il ne sait quel miracle à retrouver la bonne porte. Là, il toque trois coups avant d'appuyer son épaule sur le mur, à bout de souffle.

Encore et toujours des nausées. Je n’en avais pas souffert auparavant. J’étais quand même censée être enceinte de trois mois donc les nausées ne devaient plus avoir lieu. Mais à la place, j’étais agenouillée au-dessus de la cuvette et je rendais le poulet que j’avais avaler plus tôt dans la journée. Mes nuits étaient devenues compliquées, oscillant entre les vomissements, la fatigue et mon hypersensibilité au niveau du corps. Une simple nuisette m’irritait la poitrine et je devais donc remettre mes brassières de sport et mes shorts en flanelle. Je me relève maudissant Scout et tous les mâles de cette foutue planète avant d’aller me passer de l’eau sur le visage. Puis, je me brosse les dents en attachant mes cheveux à l’aide d’un kiki sur le sommet du crâne. Je n’avais plus sommeil puisque le simple fait de m’allonger me donnait envie de vomir. Je me colle sur le canapé avec Zéro et Monsieur Moustache pour mettre pour la cinquantième fois Anastasia. J’étais perfectionniste. Je jette un coup d’œil à la dérobée sur l’horloge pour voir qu’il est trois heures. Je n’ai plus rien dans le ventre et je me sens si fatiguée. J’allais me rendre dans la cuisine pour me faire un thé lorsqu’on frappa trois fois à la porte. Orson avait donc zappé ses clés. Monsieur Moustache sur mon épaule, sa queue enroulée comme une écharpe, j’ouvre avant de tomber sur mon bel espagnol. « Cariño, qu’est-ce que tu fais ici ? » J’avais pris l’habitude de lui donner un petit surnom affectueux. Surtout depuis qu’il savait pour ma condition et qu’il l’avait accepté. Seulement, nous ne nous étions pas vus depuis plusieurs jours et mon état s’était considérablement dégradé passant de pâle à blafarde. De presque belle à carrément laide.

Il a longtemps réfléchi à la situation, au fait qu'elle soit enceinte d'un type qui l'avait lâchement abandonnée tout comme lui avait déjà pu le faire. Et puis, il s'est rendu compte qu'il lui devait bien ça à Ruby, d'être là pour elle. Il lui a dit que cette chose qui grandit en elle ne ferait pas obstacle entre eux et, même si ses mots étaient incertains lorsqu'il les a prononcés, Alfie sait à présent que c'est une promesse qu'il aimerait être capable de pouvoir tenir. Quand la porte s'ouvre, un sourire vient étirer ses lèvres. Il se décale du mur et s'avance en titubant légèrement pour rentrer dans l'appartement sans même en avoir eu l'autorisation. « Je voulais t'envoyer un message mais j'y arrivais pas, le touches arrêtaient pas de bouger. » Il pousse un soupir avant de se tourner vers Ruby, manquant au passage de se cogner contre une lampe. « T'imagine, » commence-t-il en riant légèrement. « J'apprends une bonne nouvelle, et t'es la première que je veux mettre au courant. Alors qu'il est trois heures du matin. Oh, merde, je t'ai pas réveillé au moins ? » Son sourire laisse place à un regard inquiet. Même si il n'en connait pas un rayon sur les grossesses, il se doute cependant qu'une femme enceinte est censée se reposer. Il prend le temps de détailler plus attentivement Ruby, sauf que son visage se met à se dédoubler à intervalles irréguliers. Alfie a toujours très bien tenu l'alcool jusqu'à un certain niveau. Il ne se souvient pas de la dernière fois où il n'a même plus été capable de garder sa dignité, mais probablement que cette fois-ci pourra se rajouter à la liste. Après avoir pris une grande inspiration, il s'empare de sa main et plante son regard dans celui de Ruby. « Je suis à nouveau le propriétaire du Hendrix, » dit-il avec une immense fierté dans le regard.

Je songeai à prendre des vacances. Partir dans un endroit chaud et me faire dorer la pilule. Il était loin le temps où je dormais à trois heures du matin. Je rêvai de mon lit –si possible avec Alfie contre moi-mais le simple fait de devoir me mettre à l’horizontal me foutait la nausée. Mon thé entre mes mains, mon chat sur mes épaules je devais avoir l’air d’une vieille mamie. Lorsqu’on frappe, je vais ouvrir pour voir Alfie. A trois heures du matin ? Rapidement quand il ouvre la bouche, je sens les effluves d’alcool et je sens la nausée monter. Alors, je prends une gorgée de mon thé aux vertus apaisantes. « T’es venu ici en voiture ? Demandai-je doucement. » je ne voulais pas le brusquer et mon chat releva la tête pour miauler sur Alfie. Mon Maine Coon et son besoin d’affection. Un peu comme moi en fait. « c’est normal je suis ta copine, murmurai-je avant de secouer négativement la tête. » Je caresse discrètement le chat, pas très content que je le délaisse pour un autre. « non, je viens d’avoir une nausée. Donc j’allais me poser devant un film avec mon thé comme une mamie. » Il devait être bien alcoolisé pour ne pas remarquer que j’aurai pu jouer dans un remake de La Famille Addams à moi toute seule. D’ailleurs, je le vois qui tangue un peu. Alors, je fais descendre mon chat de mon épaule pour attraper Alfie par le bras. « Mais c’est formidable mon cœur. » Je me pends à son cou et j’ai envie de l’embrasser mais l’odeur me donne un haut de cœur. « Dis-moi mon chat, tu veux pas aller prendre une douche ? Je t’aime mais là, tu sens comme une distillerie et j’ai… » J’ai un nouveau haut de cœur alors je pose ma tasse sur le guéridon de l’entrée pour filer dans l’évier de la cuisine et rendre de l’eau. Oh super, très glamour.

Elle lui demande pour la voiture et, fier d'avoir su prévoir cette question, il s'empresse de secouer négativement la tête avec le même air victorieux qu'un gamin de dix piges. « Non, je suis venu à pieds. Je savais que t'aimerais pas que je prenne la voiture. » Alors qu'il en aurait été capable, parce qu'il l'avait déjà fait. Alfie est un bon conducteur doté de réflexes, et ça malgré sa vitesse parfois trop rapide ou son taux d'alcoolémie parfois trop élevé. Alors que le chat miaule sur l'épaule de Ruby, il tend la main pour venir lui caresser le haut du crâne à l'aide de son index. C'est doux, il apprécie. Elle prononce le mot "copine" et lui, il la regarde comme si il venait d'être frappé par la plus grande réalisation du siècle. Copine. Donc ils sortent ensemble. Officiellement. Qu'elle se qualifie comme une mamie suffit cependant à le faire rire à nouveau. « Juste pour ça, je suis content de pas être enceinte, » lâche-t-il avec tout le sérieux du monde, les paupières plissées à cause de cette réflexion complexe qui fait tourner les méninges de son cerveau alcoolisé. Il aimerait l'entourer de ses bras, fêter sa victoire avec elle d'une manière totalement différente que celle avec Alek, sauf que Ruby s'éloigne de lui afin d'aller vomir dans l'évier. « Oh, oui, désolé. J'y vais. » Il prend appui sur le meuble de la cuisine et en profite pour prendre sa tête entre les mains. Le monde tourne un peu moins vite qu'avant, mais la sensation reste désagréable. « Je peux faire le vieux avec toi après ? Je me fais trop vieux pour ces conneries, » ajoute-t-il en grognant à cause d'une douleur vive qui lui traverse les tempes. Alfie se redresse et marche en direction de la salle de bain. Là, il enlève ses vêtements, fait couler l'eau, puis se glisse sous le jet trop chaud qui suffit à faire s'évapore partiellement l'alcool de son corps.

je souris à Alfie lorsqu’il me dit qu’il n’a pas pris la voiture. Je tapote son nez de mon index. « C’est très bien mon chat, t’es quelqu’un de responsable. » Puis j’éclatai de rire avant de voir qu’il avait une drôle de tête. Sans doute n’aurai-je pas dû affirmer que j’étais sa copine mais nous avions pourtant mis les choses au clair la dernière fois. je soupire avant de lever les yeux au ciel. Mon chat ronronne lorsqu’il lui reporte de l’attention et j’ai un sourire. « ouais et tu le seras jamais. Des fois, j’aimerai bien être un mec. Vous avez pas vos règles, vous pouvez faire pipi debout et surtout vous ne risquez pas de tomber enceinte. » Lorsqu’il me signale qu’il a récupéré son bar, je pousse un cri de joie avant de me jeter dans ses bras. Mais malheureusement, le bébé me rappelle à l’ordre et me fait comprendre que je ne supporte plus les odeurs d’alcool. Je quitte donc ses bras pour aller rendre mes trips dans l’évier et je lève le pouce lorsqu’il dit qu’il comptait s’y rendre. Je relève la tête prise de tremblements comme à chaque fois avant de passer de l’eau sur mon visage. A force de me brosser les dents, je n’allais plus avoir d’émail. « Ouais, il doit me rester de la pizza dans le frigo si t’as faim. » Puis, je vais dans ma chambre pour aller chercher mon pyjama un peu plus sexy. Le souci lorsqu’on est enceinte, c’est que nos envies se manifestent rapidement. J’entends l’eau couler et je vais jusqu’à la salle de bain pour y rentrer. Puis, j’ôte ma brassière et mon short avant de me glisser sous la douche près de lui. je passe mes mains autour de sa taille. « Tu veux que je t’aide à te savonner le dos, murmurai-je en faisant courir mes mains le long de son corps. »

Les infos rentrent dans sa tête pour repartir aussi tôt. Elle pourrait lui annoncer quelque chose de grandiose qu'il lui demanderait certainement de répéter le lendemain, quand son crâne lui fera encore plus mal mais qu'au moins, sa mémoire sera un peu plus fonctionnelle. Quand elle lui parle des inconvénients d'être un mec, il lève un doigt pour la stopper. « Mais vous au moins, en tant que filles, vous avez beaucoup plus facile pour cacher quand vous êtes excitées. » Il a d'ailleurs encore eu le coup récemment, à cette soirée où il l'a retrouvée et où elle a chanté dans une robe de princesse qui lui allait à ravir. Sauf qu'être enceinte est certainement bien plus pénible qu'avoir une érection à n'importe quel moment de la journée. Elle au-dessus de l'évier, lui à moitié affalé sur un meuble, il voudrait pouvoir lui tenir les cheveux et agir comme un bon petit-ami. Sauf qu'à la place, Alfie se traîne jusqu'à la salle de bain et profite de l'eau chaude qui coule sur sa peau refroidie par le vent de dehors. Il sent petit à petit son corps entier se réchauffer et pourtant, un frisson lui parcourt le dos lorsqu'il sent les mains de Ruby glisser à hauteur de sa taille. « T'as vraiment besoin de poser la question ? » demande-t-il à son tour avant de se tourner pour lui faire face. Il passe une main sur son visage afin de pouvoir retirer l'eau venue s'y écraser et admire Ruby dans sa beauté naturelle. Mordant sa lèvre, il glisse sa main jusqu'à sa nuque, l'humidifiant au passage. « Ai-je le droit de t'embrasser maintenant que je ne sens plus l'alcool à vingt degrés ? » lui demande-t-il en s'approchant d'elle, collant un peu plus son corps mouillé à celui encore de sec de Ruby.

Nous avions cette belle relation avec Alfie. Tout c’était fait naturellement. Et ça me plaisait. Le fait que tous les deux nous nous complétions si bien. Je le regardai avec un immense sourire avant d’éclater de rire à sa remarque. « Oui c’est vrai que c’est contraignant. » Il avait ce petit je ne sais quoi qui fait que j’avais mon petit cœur qui battait plus vite. Certes, j’avais toujours la nausée et ça le prouvait puisque je partis vomir dans l’évier mais j’étais quand même contente qu’il soit là. comme accro à son superbe corps, je me rendis sous la douche pour passer mes mains autour de sa taille, faisant courir mes doigts. « On ne sait jamais. » Des fois qu’il soit pudique ce que j’en doutais. Pour ma part, je l’ai toujours été. plus ou moins. jusqu’à lui. jusqu’à sentir que son regard embrasé sur moi. sa main dans ma nuque m’électrisa et je pris une profonde inspiration avant de fermer les yeux. Pour toute réponse, je n’écoute que mes envies et je le plaque contre la paroi de la douche. Un peu primitif certes mais je m’en fichai. Sur la pointe des pieds, je posais mes lèvres avec violence, passion sur les siennes. « Tu sais un avantage de la grossesse, mon corps à lui seul est devenu hypersensible. Il suffit que tu poses le regard sur moi, que tu me caresses un peu et je pourrais te violer là maintenant. Dans cette cabine de douche. »

Elle est douceur et chaleur, un coup pleine d'innocence et un coup capable de réveiller ses plus bas instincts. Lui qui a encore la décence de ne pas lui sauter dessus à chaque fois qu'ils se voient, l'alcool qui inhibe ses bonnes manières lui donne envie de la plaquer contre un mur et de sentir son corps vibrer sous ses doigts. Il aurait d'ailleurs certainement fini par le faire si Ruby ne l'avait pas devancé. Surpris, Alfie se laisse faire dans un premier temps et répond à son baiser pendant que la pression de ses mains contre ses hanches se fait plus forte, l'attirant contre lui jusqu'à ce que leurs corps nus se touchent entièrement. Ses paroles suffisent à l'électriser, à raviver la flamme de son regard et la chaleur de son corps. À la dernière phrase cependant, il se permet de secouer négativement la tête pendant qu'une de ses mains remonte lentement le long de son corps. Il caresse son ventre encore plat, ses côtes, sa poitrine, pour terminer sa course à hauteur de son cou. « Pour ça, il faudrait que je ne sois pas consentant, » souffle-t-il contre ses lèvres. Un bras entourant toujours le corps de Ruby, il s'en sert pour inverser les rôles. Elle contre le mur, lui la surplombant grâce à leur impressionnante différence de taille. Répondant à ses pulsions, il plaque ses lèvres contre les siennes et l'embrasse jusqu'à ce que ses poumons le supplient de respirer à nouveau. Ses doigts effleurent la peau de son dos pour venir ensuite agripper avec plus de dextérité une des jambes de Ruby. Il la relève jusqu'à hauteur de son bassin, se colle contre elle, sent son rythme cardiaque s'accélérer en parallèle avec sa respiration saccadée. « Y a pas un jour où j'aurais pas envie de toi, » dit-il d'une voix grave, son visage assez proche que pour qu'elle puisse l'entendre malgré le son de la douche. « À n'importe quelle heure, n'importe quel endroit. Tu me rends dingue Ruby, » ajoute-t-il dans un souffle, resserrant un peu plus son emprise sur sa jambe.

J’ignorai s’il s’agissait de mes hormones, de la sensation de nouveauté ou tout simplement d’Alfie mais entre deux nausées, je ne pouvais m’empêcher de le désirer. Je ne pouvais m’empêcher d’avoir envie que sa peau soit contre la mienne, que nos bouches soient l’une contre l’autre, que nos mains se cherchent. C’est par besoin primal, viscéral que je le rejoignis sous la douche, que je collais ma bouche sur la sienne avant de le plaquer contre le mur. Tout mon corps, plus sensibilisé, hurlait de besoin, de l’avoir en moi, contre moi, avec moi. rien que le fait que je sois la copine de ce demi-dieu suffisait. Puis, Alfie reprit le contrôle, toujours plus bestial. Nos différences de taille obligent, je devais lever les yeux pour le regarder et l’embrasser. Mes doigts finirent leur course dans ses cheveux, mon corps collé contre le sien. L’eau coulait sur nous, rendant la sensation encore plus magique à mes yeux. « J’ai tout le temps envie de toi, dis-je d’une voix qui ne m’appartenait plus, depuis l’instant où j’ai touché ta main blessée, il ne s’est passé une seule seconde sans que j’ais envie de sentir ta peau contre la mienne. » Mes mains se posèrent sur son torse et je pris le temps de le détailler. « tu es sans doute l’homme le plus sexy que j’ai rencontré. » Et j’en avais connu des gens. Des acteurs connus, des nazes, des ratés, des mecs bien. Mais pas comme Alfie. Il était unique. « Muy caliente. » Bassin contre bassin, mes cheveux trempés collés contre sa peau, les yeux dans les yeux. J’ai failli lui dire pour la première fois mais je me retins. Je voulais que ça vienne de lui pour une fois. alors j’enroulai mes jambes autour de lui, mes bras autour de sa nuque. « Estoy contingo, chuchotai-je contre ses lèvres. »

Au départ, il était venu toquer à sa porte seulement pour lui annoncer la bonne nouvelle. Probablement qu'il en aurait profité pour passer la nuit avec elle, à ses cotés, la laissant se blottir contre lui pendant que lui aurait fini par être assommé par le contre-coup de sa soirée. Mais il avait oublié à quel point Ruby est imprévisible, que chaque jour en sa compagnie est souvent doté de rebondissements qui à chaque fois le surprennent, en bien. Et comment pourrait-il lui dire non, à elle ? Cette fille qui lui fait tourner la tête et qui éveille tous ses sens, fait frissonner chaque parcelle de son corps, arrive à le faire se consumer de l'intérieur à l'aide d'un simple regard ? Enceinte ou pas, il ne peut s'empêcher de continuer à la trouver incroyablement sexy, et il sait qu'il continuera de la voir comme telle lorsque son ventre se fera plus rebondit. C'est son corps en entier qui le fait vibrer, lui ainsi que ses regards, ses sourires, tous les mots crus qu'elle peut lui susurrer à l'oreille. « Quiero que seas mío, » dit-il entre deux soupirs, se permettant de retomber dans ses vieilles habitudes de parler sa langue natale maintenant qu'elle semble en saisir les bases. Et en guise de réponse, elle lui offre les mots qu'il voulait entendre. Elle est sienne. Il veut en profiter jusqu'à ce qu'ils s’essoufflent, quitte à voir le jour se lever sans avoir fermé l'oeil. Mais il ne la veut pas que pour cette nuit, oh non. Il la veut à son réveil, et la journée qui suivra. Il la veut pour des semaines, des mois, son corps contre le sien et ses rires en guise de réveil, plus seulement dans ses souvenirs. Ses bras soutenant avec force ses jambes, sa virilité tendue à son maximum, il sépare la faible distance qui séparaient leurs bassins et leur permet de ne faire plus qu'un. Ses lèvres parcourent sa nuque pour l'embrasser à plusieurs reprises, ses mouvements de bassin la maintiennent collée contre le mur et son dos se tend à chacun de ses va-et-vient.

Sa langue natale m’éléctrise. J’ai toujours trouvé l’espagnol comme étant une langue érotique pour ma part. je n’y suis pas assez allée en voyage mais j’aimerai y retourner. Avec Alfie. Pour flâner avec lui dans les rues, pour voir où il avait grandi et qu’il me transmette ses coutumes, ses savoirs, qu’il me fasse rêver. Quand ma douleur sera estompée, je l’emmènerai sur mes terres natales. Le manoir allait bientôt être fini et je ne pouvais pas m’empêcher de vouloir y retourner. C’était chez moi. Une écossaise et un espagnol. Deux européens pourtant différents. Je venais d’un pays froid au paysage verdoyant tandis que l’Espagne était plus colorée. Alors qu’il me plaqua contre le mur, je sentis mon cœur battre plus vite. Lorsqu’il le susurre des mots en espagnol, j’en comprends le sens. Je ne peux m’empêcher pour la première fois qu’on se connait de laisser échapper quelques mots en gaélique. « Agus thusa gur mise thu. » Je me rends compte qu’il ne comprendra pas ce que je dis mais c’est plus fort que moi. mes doigts caressent son visage complètement trempée tandis que mon regard cherche le sien. « Et toi ? » Je me devais de faire la traduction même si parler était sans doute superflu. Mon corps encore chétif fut soulevé et mes jambes s’enroulèrent autour de sa taille massive et musclée, mes mains autour de sa nuque. Je déposai quelques baisers dans son cou, sur sa mâchoire et sur ses lèvres. Puis lorsqu’il entra en moi, je poussais un gémissement de plaisir, ne pouvant le retenir. Collée contre le mur, c’était grisant. Mes ongles pénétrèrent sa peau malgré moi ne pouvant retenir cette fougue dont je ne faisais preuve qu’avec lui. J’ignorai s’il s’agissait de ma grossesse ou du fait que tout était plus officiel mais je me fis plus expressive que lors de notre séance sur le bar, ne retenant aucun son. Après tout, nous étions seuls dans l’appartement.

Il ne l'avait jamais entendue parler dans la langue de son pays avant aujourd'hui, même si il savait qu'elle existait bel et bien. Et maintenant qu'elle le fait pour la première fois, il a l'impression que ses mots dansent dans les airs et virevoltent jusqu'à lui avec douceur. Il n'a absolument rien compris, n'ayant pas le même mérite qu'elle d'avoir appris cette langue qui lui est familière. Pourtant, il trouve la consonance de cette phrase magnifique. Il pourrait l'écouter la parler encore et encore, finir par lui demander qu'elle lui en enseigne quelques mots. Heureusement pour lui, Ruby s'empresse de traduire ce qu'elle vient de prononcer, en anglais cette fois. Et lui, est-il sien ? Jamais il ne s'est considéré comme étant la propriété de qui que ce soit, trop accro à sa liberté que pour pouvoir la laisser prisonnière entre les mains d'une fille. Mais en plantant son regard dans le sien, leurs visages à à peine quelques centimètres l'un de l'autre, il répond sans même avoir à réfléchir. « Juste à toi. » Il l'avait sous-entendu lors de la soirée, il l'explicite maintenant. Il n'y a qu'elle dans sa vie et il ne veut qu'elle. Elle lui suffit, et il aime penser que cela fonctionne dans les deux sens. Les jambes de Ruby autour de sa taille, tenue par la force de ses bras, il sait qu'il ne pourra pas tenir aussi longtemps que si ils étaient allongés. Ses bras finiront pas défaillir et son corps par se fatiguer mais, en attendant le moment fatidique, il profite de ce plaisir intense que lui procure leurs deux corps en mouvements. Il la cale contre le mur pour pouvoir libérer une de ses mains tout en lui faisant garder la même position, caresse son corps entier mouillé, s'attarde sur son sein droit afin d'en caresser l'extrémité à l'aide de son pouce. Ses ongles qui s'enfoncent dans sa peau ajouté à ses gémissements de plaisirs suffisent à augmenter son plaisir jusqu'à lui faire atteindre le nirvana. Il ne se retient pas, se donne au maximum pour ce moment qui ne durera pas plus que quelques minutes.

Je me perds à murmurer quelques mots en gaélique. Preuve que je me sentais pleinement en confiance avec Alfie. Une main dans ses cheveux, une autre sur son épaule. Je lui souris lorsqu’il affirmait être à moi complètement. Cette déclaration, dans ce contexte, était sans doute la plus belle chose qu’il m’ait dite jusque-là. je posais mes lèvres sur les siennes d’abord en douceur pour approfondir le baiser d’une manière plus langoureuse. Nos corps l’un contre l’autre, ses mouvements m’arrachent quelques gémissements et je me sens perdre le contrôle. Son bras puissant à côté de ma tête, l’autre en exploration sur mon corps. Je me sentais belle à ses yeux. lorsqu’il emprisonna mon sein, je fermai les yeux. j’étais extrêmement sensible et Alfie savait alterner la douceur et la bestialité. Là où ses mouvements de bassin étaient rapides, ses caresses étaient douces. La tête contre le mur, les yeux clos, je me laissais emportée par un orgasme dévastateur. Ainsi donc les choses étaient vraies, on pouvait ressentir les choses décuplées lors d’une grossesse. Mes jambes se dénouent et je le soulage du poids de mon corps un instant avant de passer une main sur mon visage trempée. « Ainsi donc la légende disait vraie, on ressent les choses d’une manière différente. » Je parlais bien sûr de ma grossesse. Je dépose un baiser sur son épaule pour remonter jusqu’à son cou. « Bon, je dois toujours te nettoyer, hm ? On va prendre le gel de douche d’Orson car ça m’étonnerait que tu veuilles sentir le patchouli ou la rose. »

Dans un dernier élan mélangeant douceur et sauvage, il interrompt ses mouvements et finit par se retirer d'elle. Il libère ses jambes, laisse Ruby retrouver la terre ferme comme une fée viendrait se poser sur le sol. Tout en récupérant son souffle, Alfie laisse aller sa tête en arrière afin de pouvoir dégager ses cheveux mouillés de son visage. Cette réflexion qu'elle se fait à haute voix lui tire un sourire amusé et, bien vite, il reporte son attention sur elle. « Il faudra en profiter avant qu'il ne soit trop tard, » lui dit-il avec un sourire angélique, sans prendre en compte toute la souffrance que peut possiblement engendrer un avortement. Dans un flash, il se met à se questionner l'espace d'un instant sur ce que peut bien penser Ruby de toute cette situation. En seulement une seconde, il prend le temps de se demander si elle n'a pas fini par s'y attacher, à ce foetus qui s'accroche à la vie malgré toutes les péripéties qu'il aura déjà traversées. Cette pensée lucide ne dure cependant pas assez longtemps que pour la partager avec elle. « Le patchouquoi ? » répète-t-il sur un ton amusé, toujours un peu ivre même si l'envie de vomir a fini par se dissiper. Il la laisse lui savonner le corps pendant que l'eau continuer à dégringoler sur son corps jusqu'à rendre le bout de ses doigts fripé. Lorsqu'elle a terminé, il coupe enfin l'eau et s'extirpe dans la douche avant de s'emparer d'un grand essuie plié parmi d'autres. Il attend que Ruby ne soit sortie à son tour et l'emprisonne elle aussi dans la serviette de bain, souriant fièrement comme le gamin qu'il peut trop souvent être. « Reste là avec moi, on a pas besoin d'affronter le monde froid qui se trouve de l'autre coté de la porte. » Il pose son menton sur le haut de son crâne avant de pousser un léger soupir, sentant une goutte d'eau refroidie par l'air extérieur couler le long de sa tempe. « On est bien là, tous les trois. Nan ? » Il parle sans réfléchir, le regard dans le vide, sans même réaliser ce qu'il est en train de lui dire.