stranger things -r.

Tu te sentais légère, très légère. Tu avais encore une soirée pour toi, une soirée loin de tout, loin de la maison, loin de ta fille et de ton mari. Tu appréciais ces moments où tu pouvais être toi, où tu pouvais faire ce qui te chantait sans avoir le moindre remord par derrière. Tu profitais de ces instants là pour voir des amis, pour faire ce que tu n’avais pas fait depuis l’annonce de ta grossesse ou même depuis ton mariage. Ce soir, tu avais quitté la ville de Bowen, tu allais profiter d’un festival de musique à quelques kilomètres d’ici,en compagnie d’un homme. Tu savais très bien qu’une fois revenue en ville, il y aurait sûrement une rumeur qui jurerait que tu avais été infidèle à ton mari et que tu abandonnais ta fille pour aller faire la fête ailleurs. Et si c’était le cas, t’en avais rien à foutre, Nelligan savait la vérité et tu la connaissais aussi. En compagnie d’Isaiah, tu savais que tu ne risquais pas grand-chose, si ce n’est un mauvais délire à cause des brownies, mais il veillerait sur toi, il l’avait toujours fait lorsqu’il t’en avait proposé. Tu avais mangé un brownie avant de prendre la route et tu sentais les effets qui commençaient à apparaître. Tu avais une envie immense de rire et de t’amuser, tu savais que c’est ce qu’il allait t’arriver. A peine avais-tu posé le pied que tu te faisais bousculé. L'ambiance d'un festival, ce que tu appréciais. Tu recevais alors un pénis géant sur le visage. Derrière ce gros truc rose gonflable, tu reconnaissais l’individu. « Mais où t’as pu trouver ça ? » demandais-tu en rigolant, il ne t'avait pas quitté plus de deux minutes et le voilà qu'il apparaissait avec ça dans les mains. Tu ne savais pas si c'était la magie du festival ou la magie d'Isaiah tout simplement. Ce garçon avait quelque chose d'assez étonnant que tu n'avais jamais vraiment retrouvé ailleurs et tu ne saurais pas expliquer d'où ça lui vient.

Les pieds posés à plat sur le dossier du banc d’en avant, les genoux ramenés sur lui-même, Isaiah avait passé le trajet d’autobus à jouer de la batterie avec ses mains sur ses cuisses, rythmant des mélodies imaginées, en conversant avec Lily-Anaëlle, son débit de voix encore plus rapide qu’à l’habitude, ses idées les transportant d’un sujet à l’autre sans prévenir. Il passait du coq à l’âne, mais si on se concentrait un peu, il y avait certainement moyen de trouver le fil conducteur de sa pensée. Pensée qui était déjà un peu brouillée par les sensations que lui induisaient la marijuana délicieusement cuisinée avec les brownies qu’il avait apportés pour la soirée. D’ailleurs, Lily-Anaëlle aussi rejoignait son petit nuage, c’était évident à voir son sourire et l’intérêt démesuré qu’elle portait à ses histoires loufoques. À défaut d’avoir le droit de rentrer de l’alcool sur le site du festival, ils auraient leurs collations magiques. Pas question de dépenser plus de dix dollars australiens pour une seule et unique bière. Arrivés à destination, Isaiah et Lily-Anaëlle se dirigèrent bien vite vers les festivités, se laissant submerger par les rires, les cris de joie et les musiques entraînantes. Ils commençaient à peine à découvrir le site quand l’attention d’Isaiah fut retenue par un vendeur de géants pénis roses gonflables. Sans même avertir sa partenaire de soirée, sans même lui faire signe qu’il arrêtait, le jeune homme sortit sans hésiter son portefeuille et tendit un billet au vendeur, qui lui remit le géant ballon en forme de phallus. C’était déjà plus durable qu’une bière, ça, non ? Il se retourna et réalisa que Lily-Anaëlle était bien loin devant lui maintenant, et il accéléra le pas pour la rattraper, la poussant tout légèrement pour qu’elle se retourner vers lui. Quand sa joue fut dans le parfait angle, Isaiah lui asséna un coup de pénis rose dans le visage, avant d’éclater de rire en se dissimulant à peine derrière son arme. « J’sais pas dans quel festival on est tombés, Lily, mais y’a des trucs géniaux PARTOUT. » Lily-Anaëlle avait eu une soirée libre, et avait demandé à Isaiah de l’accompagner dans ce petit brin de liberté, alors ils n’avaient pas cherché bien loin un événement. Ils avaient vu le mot festival et le choix avait été fait, sans trop se soucier de quel genre de festival c’était.

Vous étiez à peine arrivés qu’il s’échappait. Il ne s’en allait pas très loin, revenant presque aussi vite mais pas les mains vides. Tu étais encore bien surprise par ce que tu venais de prendre en plein visage. Tu en rigolais aussi, sereine quant au déroulement de cette soirée. Très vite, tu voulais savoir où il avait trouvé tout ça et pourquoi il y en avait autant par ici. Vous étiez vous trompé d’endroit ? Il ne tardait pas à te répondre. Disant qu'il y en avait partout. Le criant même, tellement il semblait heureux de le tenir dans ses mains. « Je ne sais pas de quoi je dois avoir le plus peur, des objets présents ici ou de ton enthousiasme pour tout ça ! » ajoutais-tu en rigolant. Tu en voyais de plus en plus dans les mains de toutes les personnes présentes. A croire que finalement, c'était le truc à avoir de la soirée. Et tu penserais à en acheter un plus tard, avant de rentrer. Tu rigolerais sûrement beaucoup demain matin quand tu la glisseras à ta place dans le lit. Quand Nelligan se réveillera et se retrouvera nez à nez avec. Ce n'était pas tellement votre genre d'humour. Déjà que tu n'avais pas beaucoup d'humour toi-même. Mais ça, ça te ferait rire, ainsi que lui. Et quand il rira, il comprendra très vite le genre de soirée que tu as passé. Il fallait juste que tu n'oublies pas. Ce qui semblait de toute évidence, la partie la plus compliquée de ton plan à l'heure actuelle. « C'était pas censé être un festival electro ou quelque chose comme ça ? » Tu ne savais plus vraiment ce qu'il t'avait dit. Tu avais retenu festival, en dehors de Bowen. Puis c'était avec Isaiah, même s'il était une personne de confiance en règle générale, il pouvait parfois être tête en l'air.

Isaiah riait, hilare, encore plus quand Lily-Anaëlle remarquait à quel point ça l’amusait, justement. L’ébéniste se montrait mature sur de nombreux sujets, notamment les domaines un peu plus engagés, mais quand il en arrivait au pipi, caca, sexe, normalement Isaiah se laissait aller au plaisir et au rire. Encore plus quand il avait pris quelques drogues et là, avec les brownies, ils étaient plutôt bien partis. « PEUR ? Mais d’aucun des deux ! Lily, j’sais pas où est-ce qu’on est tombés, mais ça ressemble en tout point à l’idée que je me faisais du paradis ! » S’exclama-t-il, un grand sourire lui déchirant le visage. Oui, bon, non, ça c’était la petite étincelle de magie dans son corps qui parlait. Le paradis n’était pas le royaume des pénis gonflés, pour un homme aussi idéaliste qu’Isaiah. D’ailleurs, le fait qu’ils ne sachent absolument pas sur quel genre de festival ils venaient de se rendre, ajoutait à l’incompréhension du moment. « J’sais pas, c’est toi qui as trouvé la brochure, … … non ? » Il fronça les sourcils. Dans sa tête, c’était Lily-Anaëlle qui avait tout planifié et lui avait suivi, mais … et si c’était lui qui avait eu l’idée à la base et qui venait de traîner la jeune femme dans une véritable orgie ? Il haussa les épaules. « Maintenant qu’on est là, aussi bien … en profiter ! » Il haussa rapidement les sourcils de haut en bas, avant de rire et de frapper à nouveau Lily avec son pénis gonflé. Ensuite, il le passa en-dessous de son bras et reprit sa marche, son pénis contre lui. « Oh, mon, dieu. Lily, regarde ! » Il pointa du doigt une sorte de ring de boxe, dans lequel deux personnes s’affrontaient avec des strap-on dildos, comme s’il s’agissait de combat d’épées. « Tu veux te mesurer à moi ? » Demanda-t-il, enthousiaste.

Il défendait l'idée que tu ne devais pas avoir peur. Et il avait raison, c'était étrange mais ça ne faisait pas peur. C'était tes airs de fille un peu coincée qui te faisait dire ça. Tu n'avais pas encore assez détendu tes inhibitions. Il fallait encore attendre un petit temps pour que le brownie se mette à faire son effet. Puisque ce n'était pas fumé, mais digéré, ça prenait un peu plus de temps à se faire. Tu n'avais juste pas l'habitude de le faire, la dernière fois c'était à l'anniversaire de Zach et ta vie avait bien changé depuis ce soir là. « Tu imagines vraiment avoir des pénis gonflables géant au paradis ? » Tu voulais lui demander sérieusement mais tu rigolais, incapable d'être vraiment sérieuse. Tu te moquais de lui mais si tu y pensais bien, tu n'imaginais pas ton paradis sans livres, tu imaginais bien pouvoir te baigner dans une rivière de roman et de pouvoir tous les lire. Il y aurait aussi Nelligan et Lexi dans ton paradis, c'était évident. « Je t'avouerais que je ne m'en souviens plus. » Tu avais longuement réfléchit à ce qu'il venait de dire et tu avais les idées assez floues quant à savoir lequel de vous deux avait mis en place cette soirée. De toute façon, maintenant vous étiez là et avec la drogue ingérée, vous ne pouviez pas conduire pour rentrer et pas l'envie d'appeler un taxi. « Profitons, c'est le mot d'ordre de la soirée ! » C'est bien pour ça que tu étais avec lui ce soir, pour pouvoir t'amuser sans avoir à penser au reste de ta vie. Tu ne reniais rien de la personne que tu étais. Il attirait alors ton attention sur quelque chose qui se passait non loin de vous. Un combat de dildos, dans un ring. En découvrant ça, tu rigolais une nouvelle fois. « Je n'aurais jamais eu ce genre d'idées mais oui, et je vais te battre ! » En temps normal, tu aurais été gênée et coincée à l'idée de faire ça, mais là, avec le magic brownie made home by Isaiah, tu avais l'impression que tu pouvais te laisser aller sans le moindre problème. Tu rigolerais moins si on venait à te filmer et que toute la ville l'apprenait mais pour le moment, tu t'en foutais pas mal. Tu attrapais la main de ton ami, l'entraînant avec toi pour prendre place dans la file. 

Évidemment que Lily-Anaëlle avait accroché à son étonnante déclaration sur sa vision du paradis, qui idéalement incluait des pénis gonflables géants. Venant d’Isaiah, il n’y avait pratiquement plus rien qui pouvait surprendre qui que ce soit, mais quand même, pour un homme avec d’aussi grands idéaux, de réduire le paradis à une simple orgie d’objets sexuels gonflés, c’était plutôt décevant. Il haussa les épaules. « Si on avait à en reparler demain, sans doute que j’remettrais en question mes propos, mais … mais là, en ce moment, en cet instant précis : oui. Oui. J’imagine vraiment le paradis comme ça. » Son grand sourire d’enfant s’agrandit, et sans doute aurait-on pu confondre son cœur avec celui de Peter Pan si ça n’avait été des drogues qui circulaient présentement dans son corps. Mais, en même temps, pour se rendre au Pays Imaginaire avec les Garçons Perdus, il ne pouvait pas vraiment être tout à fait clean, lui non plus, pas vrai ? De toute façon, la grande question existentielle du moment, c’était plutôt de comprendre comment ils avaient pu atterrir ici, et visiblement ni l’un ni l’autre ne se souvenait d’où les informations avaient été obtenues. Et c’était pourtant avant qu’ils n’ingèrent les brownies magiques ! « Eh bah … » Déclara Isaiah, quand même un peu ébahi face à tout ça, mais d’une manière plutôt plaisante. Profiter, oui, ce serait le mot d’ordre ! Lily ne pourrait pas mieux dire. L’ébéniste aperçut alors l’activité qui devait être, sans aucun doute, la plus drôle d’entre toutes. Des combats de dildos, comme des épées, mais à la hauteur de l’entre-jambes ! Des strap-on. Wow. « Me battre ?! Tu crois !? Tu ne manies pas un pénis depuis vingt-huit ans, toi ! J’sais au moins déjà un peu comment ça fonctionne ! » Bon, ce n’était pas non plus très difficile de basculer le bassin vers l’avant et de se balancer de droite à gauche pour assener des coups à l’autre, mais quand même ! Il était au moins déjà habitué à avoir quelque chose de tendu entre les jambes, haha ! La brunette attrapa la main de son ami et l’entraîna vers la file d’attente. Ils se contentèrent de regarder les autres opposants en riant à gorges déployées, jusqu’à ce que ce soit à eux. Ils avaient au moins eu le temps d’apprendre quelques techniques et stratégies. Isaiah monta sur le ring en même temps que son amie, et attacha le strap-on dildo autour de sa taille, déjà bien trop hilare pour se concentrer. Il pleurait déjà de rire et le combat n’était pas commencé.  

Tu avais été déçue d'apprendre que sa vision du paradis c'était aussi vite réduite à des pénis géants. Tu avais écouté sa réponse en hochant doucement la tête et en rigolant. C'était juste sur le moment, demain il retrouverait sûrement tous ses esprits. « Il n'y a pas plus fou que toi, Isaiah ! » Ça, tu pouvais le dire. Depuis le temps que tu le connaissais, tu ne cessais jamais d'être surprise par ce qu'il pouvait dire ou ce qu'il pouvait faire. Il arrivait toujours à te surprendre et à te faire rire. C'était une vraie personne en or pour toi, il avait une grande importance dans ta vie. Et il avait toujours un impact positif, même si ce que vous faisiez ne l'était pas toujours. Comme prendre des brownies magiques et se laisser guider par la route pour arriver dans un festival qui te serait complètement dérangeant en temps normal. Sans vraiment savoir qui avait eu l'idée et ce que vous faisiez là. Il était trop tard pour faire demi-tour et vous n'en aviez pas non plus envie. Après tout, si tu l'avais suivi ce soir, c'était pour aller t'amuser loin de ta vie de famille. « Ce n'est pas parce que tu en possèdes une depuis toujours, que je ne sais pas la manier. » Tu perdais tout ton self-contrôle, tu pouvais parler de tout et n'importe quoi sans le moindre filtre. Tu étais loin d'être la Lily qu'il pouvait connaître en temps normal. Et tu avais très envie de gagner. Une fois le combat fini, tu montais sur le ring, on t'installait le dildo autour de la taille et tu commençais déjà à le secouer dans tous les sens pour en voir la réactivité. « Que le meilleur gagne ! » ajoutais-tu en le défiant du regard, tu attendais le ding pour t'avancer vers lui et commencer le combat.  

Dans son genre, Isaiah était effectivement fou. Ou du moins, il essayait le plus possible de l’être, de s’abandonner à cette dérision du monde quand il ne s’agissait que de détails. Il savait être sérieux lorsqu’un événement important et grave survenait mais, autrement, il ne voyait pas l’utilité de s’en faire pour un oui et pour un non. Dans sa belle utopie, Isaiah s’imaginer contaminer peu à peu les autres de cette manière de vivre – Lily-Anaëlle la première. Et quoi de mieux pour lâcher la folie et la laisser exploser dans l’air ambiant que de s’adonner à un combat de strap-on dildos ? Les deux amis attendirent impatiemment leur tour et enfilèrent enfin les pénis artificiels autour de leur taille quand vint leur tour. « Ooooh-ooooh ! Nelligan le petit chanceux !!! » S’esclaffa Isaiah d’une petite voix un peu plus aiguë qu’à la normale, pour souligner son excitation. Si Lily-Anaëlle savait manier les verges, son mari ne pouvait qu’avoir été un instrument de pratique des plus comblés. Ils terminèrent d’enfiler les dildos et Isaiah éclata de rire en voyant son amie se trémousser dans tous les sens, le pénis en silicone allant dans tous les sens. « Hééé, doucement ! Tu vas le sonner le pauvre ! » Et pourtant, il commença à faire de même. Après tout, s’il voulait bien frapper celui de Lily-Anaëlle avec le sien, il fallait apprendre à un peu mieux le contrôler. Et soyons honnêtes, ça n’avait absolument rien à voir avec son vrai pénis. Le faux était plus court, plus petit, plus mou– HA ! « C’est-à-dire, moi ! » Lança-t-il fièrement, levant déjà les bras vers la foule comme un vainqueur alors que rien encore n’était joué. Le son du gong, ou un truc du genre, retentit. Isaiah s’avança vers Lily-Anaëlle, en prenant la même position qu’un lutteur sumo avec beaucoup moins de poids en jeu. Avec le pénis en silicone qui pendouillait entre ses jambes, la scène était franchement magnifique, mais rien à voir avec Lily-Anaëlle qui allait certainement le faire pisser dans ses caleçons à force de rire. En donnant des coups de bassin vers le haut puis directement vers un côté ou l’autre pour donner de la puissance à son élan, Isaiah tentait de frapper l’épée sexuelle de Lily-Anaëlle sans la laisser le toucher – ce qui était plus difficile qu’on pense.

Tu l'avais vu se mettre à rire, à prendre une voix aiguë pour te balancer une petite pique. Tout de suite, il devait s'imaginer un tas de choses. En tout cas tu n'espérais pas parce que tu t'entendais assez bien avec Isaiah, tu ne voulais pas que d'un coup il t'imagine en petite tenue. Ça te mettrait mal à l'aise pour la suite. Si toute fois tu t'en souvenais dans 5 minutes. Pour le moment tu avais réussi à retrouver un peu de concentration et tu essayais de te faire au dildo qui était accroché à ta ceinture. Tu allais devoir réussir à le manipuler pour les quelques minutes à suivre alors autant t'entraîner un peu. « Elle ressent rien, j't'assure ! » lui disais-tu doucement avant de te mettre à rigoler. Tu le voyais faire exactement pareil que toi. Tu essayais de regarder comment il s'y prenait pour peut-être le copier si jamais il s'en sortait mieux que toi. Pour le moment il ne semblait pas y avoir beaucoup de différence. « N'y compte pas ! » Tout comme lui, lorsque le gong avait retenti, tu t'étais mise en position. En recul, les bras un peu plus vers l'avant comme pour garder une certaine protection. Tu avais l'impression que tu allais te mettre à catcher dans pas longtemps alors que tu n'avais sûrement jamais vu un seul combat de toute ta vie. Heureusement qu'il y avait le survivor et les épreuves à la con parfois pour te donner une idée de la stratégie à avoir. Tu le vis se rapprocher de toi et tenter quelque chose. Par chance, il te ratait de peu. On ne pouvait pas en dire autant pour toi. « Pourquoi quand je vais à gauche il part à droite ? » demandais-tu sans vraiment comprendre le phénomène qui se produisait sous tes yeux. Forcément, tu avais eu le dildo défaillant, celui qui est mal fabriqué et qu'on ne pouvait pas diriger. C'était à cause d'erreur et de malchance comme celle-ci que tu allais perdre. C'était une certitude. 

Elle n’avait pas besoin de le savoir, Lily-Anaëlle, qu’Isaiah l’imaginait en petite tenue ou même complètement nue en train de manier le membre de Nelligan. Il avait toujours eu beaucoup d’imagination, et aussi très peu de pudeur, peu importe si c’était lui ou quelqu’un d’autre dans le scénario. Les corps des humains présentaient des différences mais au fond ils étaient tous les mêmes. Aucune surprise, que de la beauté. Alors forcément, quand on lui mettait une image en tête, Isaiah ne la chassait pas même s’il s’agissait d’une vue un peu plus intime. Après tout, il n’avait jamais vu Lily dans de telles circonstances, alors les images qu’il avait étaient purement imaginées. De quoi pouvait-elle être gênée alors ? Et puis, après ce combat de dildos, Isaiah aurait de toute façon de nouvelles images bien plus drôles, hilarantes même, à se souvenir pour cette soirée des plus loufoques. Les deux s’agitaient d’ailleurs dans tous les sens, dans le seul but d’agiter ce qu’il y avait entre leurs jambes. Pourtant, c’était leurs corps au grand complet qui ondulaient, comme si la puissance générée par tous leurs muscles sollicités allait leur donner un quelconque avantage. « Que le meilleur pénis gagne ! » Cria-t-il juste après que le son du gong ait retentit. Les deux amis se positionnèrent alors comme de vrais combattants de ring, et s’approchèrent l’un de l’autre avec précaution. Isaiah frappait dans tous les sens, amenant des mouvements de bassin, de hanche, de ventre, n’importe quoi pour donner une direction au dildo. Malheureusement, il ratait à chaque fois. « C’est parce qu’il est pas complètement dur ! S’il était un peu plus excité, au moins, on pourrait vraiment les manier comme des épées ! » Là, avec la texture un peu plus flasque du dildo, c’était difficile de s’enligner vers quoi que ce soit. « D’ailleurs, qui voudrait acheter ça, hein ? Le plaisir d’un dildo c’est pas justement qu’il soit au summum de l’érection ? » Demanda Isaiah, intrigué. Et peut-être était-ce la concentration ébranlée de Lily en raison de cette question, peut-être était-ce un coup de chance, mais dans tous les cas, il arriva enfin à frapper Lily-Anaëlle avec son faux-pénis. Il leva les deux poings en l’air, fier. « STRIKE ONE ! »

Tu avais posé une question à Isaiah, encore perdue quand à ce qui se passait lorsque tu essayais d'utiliser l'engin accrochée à ta ceinture. Sa réponse ne manquait pas de te faire rire. « Oui mais autant faire un combat d'épée pour ça ! » Pourtant, tu avais oublié un simple détail. Vous étiez tombé dans un festival centré sur le sexe. C'était donc ça, l'équivalent du combat d'épée. Le fait qu'il soit plus mou permet de donner une pointe de complexité. Rendre le combat plus hasardeux. Personne ne pouvait être sûr de gagner quand les mouvements étaient aussi approximatifs. Ça devait être drôle à manier quand la bière t'aura rendue ivre. Même si là, tu commençais à te sentir vraiment bien. « Peut-être qu'ils ont fait un sondage et qu'une majorité a prouvé qu'elle préférait quand c'est tout mou ! T'imagines ! » Tu étais en train de le faire en tout cas. Tu te laissais entraîner par ton imagination de ce que ça pourrait être si ça venait à arriver avec Nelligan. Tu n'étais pas convaincu d'y prendre du plaisir. Tu aimais ton mari mais tout de même. Cette folle idée te fit perdre ta concentration sur ton combat et sans vigilance. Laissant ton pénis mou à la merci de celui d'Isaiah. Ce qui devait, arriva. Et la victoire fut pour ton ami. Tu revenais à la réalité lorsque tu l'entendais crier, le voyant les poings en l'air victorieux. « Noooooooooon ! » criais-tu à ton tour en prenant un visage tout triste. Tu étais bien sûre de gagner et c'était le contraire. Tout ça parce que la drogue avait gagné ton cerveau et que la moindre idée te faisait partir très rapidement. « Je prendrais ma revanche tout à l'heure. » ajoutais-tu en rigolant, il y aurait sûrement d'autre choses à tester, vous aurez le temps de revenir ici plus tard. Quand les effets seront plus intenses.  

Entre avoir une épée ou un pénis comme arme, Isaiah préférait largement le pénis. Bon, ça ne serait sans doute pas l’opinion de tout le monde, mais le jeune homme avait toujours été plutôt étrange dans son genre. Et puis, comme c’était visiblement la thématique officielle du festival, aussi bien y aller à fond dans le sujet, même si les activités semblaient sortir des imaginations les plus débordantes. « Mais alors où serait le plaisir ? » Fit remarquer Isaiah en riant quand Lily-Anaëlle mentionna que tant qu’à avoir un dildo aussi dur et droit qu’une épée, aussi bien avoir une épée. Il existait des festivals médiévaux, pour ça. Ils n’auraient qu’à faire ça une autre fois. « Toi alors, qu’est-ce que tu préfères ? Mou ou dur ? » Demanda Isaiah en riant, sans pour autant se laisser déconcentrer de son objectif : frapper Lily-Anaëlle avec son strap-on. De toute façon, pour lui, c’était une question plutôt anodine et même si entendre sa timide amie lui répondre l’amuserait, la réponse ne changerait pas vraiment grand-chose à sa vie. La question des plus directes sembla toutefois décontenancer Lily, puisqu’elle lui offrit l’ouverture parfaite pour qu’il lui assène un coup fatal. Il leva les deux poings en l’air, victorieux. « Ouiiiiiiiiiiiiiiii ! » Lâcha-t-il, lui, de son côté, alors qu’elle allait plutôt avec le mot complètement à l’opposé, défaite. « Avec plaisir. Peut-être qu’avec quelques autres brownies, tu deviendras une genre de maître-samouraï-ninja du dildo. Ou alors on oubliera complètement de revenir parce que je parie que y’a au moins trois fois plus d’activités incroyables comme celle-là ailleurs. » Isaiah descendit de l’estrade avec Lily-Anaëlle et ouvrit son sac pour en sortir deux carrés au chocolat. Il en tendit un à son amie avant de croquer dans le sien. « On continue d’explorer ? » Ils reprirent une marche à travers les festivaliers, regardant tout ce qui était disponible : des jeux d’arcade comme celui des pistolets à eau mais plutôt que de tirer dans un simple trou au milieu d’une cible, il fallait tirer tout droit dans un vagin ; des matchs de Quidditch mais sur des pénis plutôt que sur des balais ; des séances de cinéma en plein air qui diffusaient des scènes érotiques ; bref toutes sortes de jeux et d'activités tous plus fous les uns que les autres. « Honnêtement, j’dois rencontrer les organisateurs de cet événement. Ce sont mes futurs meilleurs amis. » Lâcha-t-il avant de prendre sa dernière bouchée de brownie magique.  

Il ne semblait pas savoir où était l'amusement dans le fait de se servir d'une épée. Tu avais parfois l'impression de devoir lui expliquer certaines choses de la vie. Heureusement pour toi, ce n'était pas quelque chose de compliqué, tu aurais eu du mal à lui expliquer le sexe ou encore les bébés. Fallait t'y entrainer, un jour Lexi passerait par là, tu ne pourrais pas esquiver le sujet. « Tu sais quand même que les garçons ont parfois envie d'être des chevaliers et de combattre avec une épée, peut-être même de terrasser un terrifiant et grand dragon ! » Tu savais que tes paroles auront peu d'impact sur le jeune homme. Isaiah n'était pas comme les autres, il ne voulait pas ce que les autres pouvaient vouloir. C'est ce qui faisait de lui un homme si particulier et avec lequel tu t'entendais à merveille. « Tout ce que je peux te dire c'est que Nelligan me comble parfaitement. » Et tu n'en dirais pas plus mais tu avais un sourire sur le visage et les joues rouges à force de penser à ce qui pouvait se passer dans ton lit conjugal. Toutes ces pensées t'avait amené à baisser ta garde et tu avais simplement perdu. Mais ce n'était qu'une partie remise. « Je veux être un maître-samouraï-ninja ! » criais-tu en sautant sur place. Tu aurais donné n'importe quoi pour avoir une tenue de samouraï mais sur place tu avais plus de chance de repartir avec un costume de bite qu'autre chose. « Tu crois que les organisateurs se promènent parmi la foule, testant les jeux eux aussi ? » Au moins ils sauraient tirer profits de leur festival, c'était déjà pas mal. Tu ne savais pas ce que faisaient les organisateurs pendant l'événement, tu pensais au fait qu'ils devaient retranchés eux, tranquillement installés dans leur canapé à lire mais dans le cadre de ce festival, peut-être que c'était différent. « Un jeu d'anneaux, j'ai jamais été douée pour viser mais jeter des cerceaux sur des pénis et remporter une peluche, je le veux ! Partant ? » demandais-tu en faisant un grand sourire complice à ton partenaire de jeu pour la soirée.

Peut-on un jour cesser d’en apprendre sur la vie ? Prétendre tout connaître, tout comprendre, tout saisir ? Sans doute jamais, puisqu’il y avait autant de perceptions qu’il existait d’êtres humains, puisqu’il y avait davantage de concepts que de définitions, et qu’une éternité aurait de toute façon été trop courte pour pouvoir tout découvrir et tout assimiler. Lily-Anaëlle continuerait, encore et encore, à combattre cette persistante ignorance qui qualifiait un Isaiah curieux des autres, curieux de tout. Il n’avait aucune honte face au fait de ne pas entrevoir ne serait que le dixième de tout ce qui l’entourait et de ce qui composait le coeur des autres. « Les petites filles aussi, non ? Ne serais-tu pas la maman la plus fière si Lexi défiait, affrontait et bravait le plus redoutable des dragons ? » Mentionna Isaiah, constamment en lutte pour cette désocialisation des genres. Les filles et les garçons, au fond, rêvaient tous des mêmes aventures ; il suffisait de leur donner les mêmes accès et les mêmes droits sur cet imaginaire. Malgré cet intermède idéologique, Lily-Anaëlle et Isaiah continuèrent à se narguer et à se taquiner à propos de ce festival et de ces nombreuses formes phalliques qui les entouraient. Mais surtout de celles qui se trouvaient présentement entre leurs jambes. Difficile, alors, de ne pas comparer ou à tout le moins discuter du mari de la brunette. « You go, Nell ! » Lança triomphalement Isaiah, comme un encouragement ou une félicitations pour cet homme qui savait visiblement la manier. Son cri conquérant valait toutefois désormais tout autant pour cette victoire écrasante. Ce ne serait que partie remise, et il ne faisait aucun doute que se cachaient, dans les méandres de ce festival, les jeux les plus sordides dans lesquels Lily-Anaëlle pourrait prendre sa revanche. « J’crois même qu’ils ont dû passer les derniers mois à ne jouer qu’à ça ! Mais peut-être que pour aujourd’hui, les organisateurs sont justement les animateurs … À moins que ce soit un festival à gros budget qui leur permet alors d’engager beaucoup d’employés mais … j’sais pas, y’a comme un truc qui me fait croire que ce n’est pas n’importe qui qui se jetterait sur l’occasion de financer un tel événement. » Releva Isaiah. Peut-être pour l’allure sans doute controversée de la place ? C’était même étonnant qu’une foule de pudiques n’ait pas déjà dénoncé l’ampleur de la célébration phallique. « Et pas n’importe quels anneaux … ce sont carrément des cock rings ! » S’exclama Isaiah en riant, quand il prit l’un des anneaux entre ses doigts. « Quoi, Nelligan n’en utilise jamais ? » Puisqu’elle n’avait pas reconnu …

Sa question te fit étirer un grand sourire sur le visage. Tu imaginais parfaitement ta petite fille, vieillit de quelques années portant fièrement une épée, un bouclier et une armure qui lui donnait fière allure. Tu la voyais parcourir le monde a la recherche d'un tresor. Tu nourrissais de grand espoir pour elle, voulant lui offrir plus que ce que tu avais eu. « Si on en croit la plupart des contes de fées, les petites filles veulent être une princesse qu'on viendra délivrer et elle épousera le beau et brave chevalier. Les filles ne sont pas encore assez représenté en maniant une épée mais je suis d'accord avec toi, je serais fière si Lexi détruisait un dragon. » Dans votre cas, même si tu allais lui lire un tas de livres à l'eau de roses sur des princesses et l'amour véritable, de l'autre côté il y avait Nelligan, véritable geek confirmé qui ne manquerait pas de montrer à sa fille les jeux vidéos et les rôles que peuvent avoir certaines héroïnes. Tu pensais notamment à Lara Croft. Vous aviez encore le temps pour ça, elle ne marchait pas. « Je pense que les grosses entreprises dans le domaine peuvent financer un tel événement mais si c'était très connu on en aurait sûrement entendu parlé ! » Vous auriez surtout dû faire plus attention à ce qui pouvait être écrit sur le flyer plutôt que les petits dessins mignons qui donnaient le sentiment d'un festival de musique avec une ambiance un peu cartoon. Tu n'imaginais même pas le malaise que tu aurais vécu si tu avais proposé à Nelligan de venir et de prendre Lexi. Tu te disais que des familles avaient pu se faire avoir et tu oubliais tout dans la déco de suivante, en voyant un autre stand de jeu. Tu avais entraîné Isaiah avec toi sans même attendre sa réponse. C'est autre chose qu'il ajoutait qui te fit tiquer, lâchant des mains l'anneau que tu tenais. Pas vraiment certaine d'avoir compris ce qu'il avait dit. « Je .. Ok .. J'vais te poser une question bête, mais ça sert à quoi ? » Tu ne pouvais pas dire qu'avec Nelligan vous aviez une vie sexuelle libérée. Vous faisiez l'amour et ça vous convenait à tous les deux. Parfois vous pimentiez les choses mais pas avec des objets. Tu étais très ignare sur les divers jouets existants.