things we lost to the flame, things we'll never see again (blanche)

Après avoir déposé Gabriel à l'école, tu poursuis ton chemin jusqu'à l'entrepôt pour y travailler quelques heures, jusqu'à ce que ton rendez-vous arrive. Tu dois gérer l'un ou l'autre dossier compliqué et pour dire vrai, ton attention n'y est pas. Trop souvent encore, tu penses à celle qui t'a brisé le coeur, celle qui est partie sans se retourner suite à la perte de votre enfant. Alors quand cela arrive, tu ne trouves qu'une solution pour oublier ou du moins relayer au second plan ces pensées impossibles. Deux solutions, en fait. La première c'est la course et l'autre ce sont les femmes. En te perdant dans les bras d'une autre, tu te persuades que tu fais partir l'odeur de Tahlia sur ta peau et que tu l'effaces, petit à petit, de ton esprit. Malheureusement, ce n'est pas aussi simple. A défaut d'être accompagné ce matin, tu optes pour la course, décidant de faire un jogging de dix kilomètres. Tu reviens au bureau juste à temps pour prendre une douche et prendre la direction de ton rendez-vous. Après quelques minutes de marche, tu entres dans le studio de tatouage de Blanche, pile à l'heure. « Bonjour. » Dis-tu en souriant faiblement du coin des lèvres. Tu prends appui sur le comptoir de l'accueil, attendant que la jeune femme te dise où aller, où t'installer. Tu as opté pour un tatouage de taille moyenne en rapport avec Gabriel mais également avec ta mère. Mais ça, tu te gardes bien de le dire à qui que ce soit. Dans le fond, pour certains, ce n'est qu'un aigle, rien d'autres. « T'as fait quelque chose à tes cheveux ? » Demandes-tu en détaillant Blanche du regard lorsqu'elle s'approche de toi. Il n'y a pas à dire, la blonde est une femme qu'on remarque, une femme qui attire le regard. Et curieusement, dernièrement, ce sont surtout les blondes qui t'attirent. Mais malheureusement lors de votre premier rendez-vous pour le tatouage, tu n'as pas vraiment eu l'impression qu'elle était très réceptive à tes avances.

HJ:

Est-ce que la vie s'arrête d'être complexe, un jour? Est-ce qu'elle finit par devenir simple, à un moment ou à un autre ? Parce qu'au travers des yeux de Blanche, la vie semblait si simple pour tout le monde autour. Et elle, elle semblait tourner dans cette complexité perpétuelle qui voulait lui coller à la peau. Et tout ça semblait vouloir porter le nom d'une seule et unique personne. Quand il ne faisait plus partie de sa vie, la blonde ne cessait de chercher à le retrouver. Et lorsqu'il y était partie intégrante, il lui semblait qu'on cherchait à le lui arracher. Un dernier regard dans la glace, puis la blonde soupira, aspergeant son visage avec de l'eau pour remettre ses idées en place. Toute cette histoire, ce baiser avec Alba expliqué au travers des yeux d'un enfant de quatre ans, ne faisait que tourner en boucle dans sa tête. Et ce, même s'il avait été démystifiée.

Blanche terminait d'éponger son visage alors que la porte de son salon fit résonner les clochette, annonçant que son onze heure moins quart venait d'arriver, pile à l'heure. Elle apparu à l'accueil au moment où l'homme prenait appui contre le comptoir, la saluant d'un sourire faible et mystérieux. Sourire qu'elle lui rendit, cachant ses tracas derrière ses yeux océans. « Bonjour », lança-t-elle sur le même ton que lui avant de froncer les sourcils, touchant la pointe de ses cheveux. « Non? » Elle ne remarquait même pas la subtilité de la drague derrière cette remarque, elle qui ne pensait pas faire tourner la tête des hommes. Même celle de Léo, elle ne la faisait pas toujours tourner.

Sourire en coin aux lèvres, Blanche indiqua sa chaise à Ciàran avant d'attraper son dossier et de faire rouler son tabouret jusqu'à l'homme, installé. Elle ouvrit le dossier, sortant le dernier croquis, le remontrant à l'Italien. « Toujours satisfait avec cette dernière version, Ciàran? », demandait la blonde, c'était le moment ou jamais de changer d'idée.